animal

c'est le soleil
celui qui sort dans le ciel
lavé du matin
c'est le soleil
plein de promesses
de celles que l'aube chuchote au jour
quand l'amour
reste encore au chaud dans les draps
c'est le soleil
qui a peine ose faire de l'ombre
aux gens pressés
c'est le soleil qu'on renifle
bruyamment
comme un jeune chien

dans la rue
tout vibre
tout courre
et tu regardes l'œil rivé aux trottoirs
a raz de tes instincts
les jolies bas
les jolies yeux
les mains qui passent
sous le soleil

animal
c'est le sang qui bas sur tes tempes
c'est le cœur qui bat sous ta peau
l'odeur de la terre
de celle des petits matins noyés de rosés
quand les pâquerettes joue à saute mouton
dans les haies d'en face
c'est l'odeur de la terre qui se réveille
comme plus tard
il y a celle de la terre qui brule
sous le soleil
mais nous n'en sommes pas encore là
c'est encore la fraicheur du printemps
l'eau dans l'herbe
rejoint la rivière
l'herbe dans l'eau
brille dans la rivière

c'est un jeune printemps
une jeune eau
appelle les jeunes nageurs
et les cheveux mouillés des naïades

animal
les sens a l'affuts
à la recherche du rose
la douceur de la chaire
les premières petites affaires
de ce jeune mois d'avril
celui qui se garde bien
de tenir
des promesses débités dans l'urgence
des premiers baisers

animal
la première chaleur
la première langueur
l'onde des parfums
remue ton cortex
pas trop cérébral

animal
tu pense
aux douceurs
à la paresse
aux choses qui caressent
lumières
tu marches les doigts ouverts
pour prendre le monde à pleine poignée
et sentir
la vie qui dégouline
comme une orange pressée


animal
les premières gourmandises
comme les violettes en sucre
dans le cou des jeunes filles
et c'est le monde qui tremble un peu
comme le son de ta voix
quand tu l'appelles

animal
tu es dans la maison du printemps
une maison de pain d'épices
de miel et de cannelle
de nougat et de caramel
les premières abeilles butinent
quelques dragées

animal
tu ajustes un bouquet de jonquille
et pense aux chemins du bois
sous le chant des oiseaux
la marque de ses pas

c'est le soleil du matin
celui qui réveille la vie
et tu voudrais
tout mordiller
tout mâchouiller
tout gouter
tout lécher
sans rien omettre
sans rien oublier
sans rien dédaigner
c'est le soleil du matin
et tu sautes du lit
puisque tu as
ce jour
le monde à embrasser...

Pif paf pouf, version corrigée :

Spoiler:

Pas grand chose, quelques fautes d'accords et deux-trois fautes d'orthographe.