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 Gerbe pour une beauté slave

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MessageSujet: Gerbe pour une beauté slave   Gerbe pour une beauté slave Icon_minitimeVen 6 Sep 2013 - 20:16

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Dernière édition par Sgt.Laughtner le Sam 21 Sep 2013 - 0:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Gerbe pour une beauté slave   Gerbe pour une beauté slave Icon_minitimeVen 6 Sep 2013 - 21:02

Sgt.Laughtner a écrit:
Ça doit faire 5 jours maintenant, non, plutôt 4. Les secondes passent comme l'éternité, et les heures ne sont qu'un poignard de plus dans mon torse flasque et blanc. Pas de cigarette, pas de guitare et surtout pas cette putain de machine à écrire. Je claque les touches de l'ordinateur, tentant désespérément de finir cette satanée pièce de théâtre. Pour la faire lire, pour me donner une vaine satisfaction mais après ça ? Le néant. Encore et encore. Je perle les mots comme mon sang, sagement alignés en file indienne sous mon ombre, je crache mon soûl. Indéfiniment. Ça n'a pas de sens. Aucun. Qui s'en souciera ? Qui est-ce que ça intéressera ? La joie se distille aussi vite qu'un puits à sec. Et c'est quand je pense émerger que s'abat une nouvelle vague. L'exemple absolu du fantasme perdu. Une fille . Magnifique. Blonde suave au regard de braise, à la chair dorée, à la bouche pulpeuse, l'accent roulant et ronronnant, le corps divin, poitrine dressée et cul bombé. Le sourire gêné mais affirmé. Elle a l'air douce et cabossée, c'est ce que j'aime. L'impression d'avoir un passé, d'être paumée, et je sais que ce sera forcément une chieuse, mais c'est ce qui me fait vibrer, à croire ? De me faire sortir les tripes à vif et de remuer dans tous les sens. Bref, je la croise où elle travaille, plusieurs fois, me laisse hypnotiser par sa présence animale. Et puis, je cherche son nom qu'elle a marqué en-dessous des références de machines à laver, sur internet, et je tombe sur elle. Ses sites, ses photos, ses écrits, son histoire. Tout est là devant moi, virtuel, impalpable et pourtant ça me bousille les tripes. Je sais d'avance que s'est (c'est) perdu, jamais elle ne sera à moi. C'est une certitude. Une heure plus tôt, je pensais, voulais, finir ma vie avec elle. Cette fois, c'était la bonne. « Pathétique et hystérique » comme je me retrouve. Alors les pixels défilent, ma crainte se dessine, elle est irréelle, c'est certain, je peux plus en savoir sur elle en quelques secondes que sur(que toutes?) les fois où je me suis noyé dans ses yeux. (Cette phrase me gêne décidément. Peut-être en mettant je peux en savoir plus?) Cette pensée m'horripile. C'est une artiste . Encore une. J'aurais dû le savoir. Elles m'ont toutes brisé. Mais comment lui en vouloir ? Elle n'a rien fait. Après tout c'était son travail. Elle n'a rien fait de mal. Ouais, j'aurais dû m'en douter. Ce n'était qu'une illusion, douce illusion, encore une, pour me maintenir en vie et me faire sentir que je ne suis pas totalement frigorifié. Illusion, déception, j'ai l'habitude, une sale habitude. Les jours se perdent encore et s'écroulent sous mes pieds. Et ces mots qui défilent devant mes yeux, qui se forment sous mon regard, à peine ai-je effleuré la touche qu'ils prennent vie là, impalpables devant moi. C'est un cauchemar, tout se mêle. Et même. Ces mots, cette fille, ça n'a pas de sens, ça ne rime à rien. Je le sais, je hais ce que je suis, ce que je suis en train d'écrire, et cette force qui me pousse à continuer, cette instinct qui me bloque et me dégoûte. J'ai la gerbe rien que de sentir que j'écris contre ma volonté. Qu'est-ce que je dois faire ? Éclater cet écran de merde. Saccager cette putain de chambre et foutre le feu à cette salope de ville ? Peine perdue, demain je ne saurais plus où j'en suis et ne me rappellerais plus que j'ai dégueulé ça. Je ne me souviendrais que de son regard et son sourire écorché, hypnotique. Une blessure parmi tant d'autre à l'effigie de ma beauté slave. Je hais ce putain d'ordinateur et je hais ce putain de monde. Alors je me perds dans du blues, ouais. Ça sera toujours ainsi. De la musique, de l'alcool, plus ou moins dépourvu de génie, et la chute. Inexorable. Le fer du bottleneck courant sur l'acier des cordes et me brûlant la peau, arrachant ma chair et recouvrant mes os. C'est cette musique aussi. Elle me pénètre et m'obsède comme cette fille. J'ai perdu les pédales, c'est sûr. Et pourtant rien ne me fait plus bander que d'écrire, encore et encore. De sentir que j'avance lentement sur la page virtuelle, que j'écris mon histoire. Narcisse du XXIème siècle. Et qui sait, peut-être qu'un jour elle le lira et s'en rappellera. Ce garçon brun qui l'avait demandé pour régler la question de la machine à laver. Parmi un millier elle pourrait se rappeler, ouais.

Le pire, je viens d'enregistrer le texte tapé. Et à l'écriture, vient de me remémorer ses écrits. Elle n'est pas slave mais sud-africaine. Son accent, sa peau dorée, ses lèvres animales...ça aussi j'aurais dû m'en douter. J'ai été envoûté. Alors, je rumine, je ressasse et me décide, ça ne peut pas durer. Je contemple encore son image mais je ne peux pas. Je vais dans l'historique, sélectionne la dernière heure écoulée et sélectionne « supprimer ». Ça y est. Cette journée n'a jamais existé.


( Extrait du " Journal d'un Raté Magnifique ". )
Hum. Eh bien... Comment dire. C'est très "stream of consciousness", au fil de la plume, tout ça. Du coup, on se perd complètement dans tes pensées (ou celle du personnage...Comment savoir) et c'est assez déroutant. C'est très poétique par moment. Ça me fait penser à Saez. Il n'y a pas de début, pas de fin, pas vraiment, on ne peut pas tellement juger de la qualité narrative. Tu as un style bien à toi en tout cas, je me demande ce que ça donnerait sur un texte plus structuré.
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MessageSujet: Re: Gerbe pour une beauté slave   Gerbe pour une beauté slave Icon_minitimeVen 6 Sep 2013 - 22:13

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MessageSujet: Re: Gerbe pour une beauté slave   Gerbe pour une beauté slave Icon_minitimeSam 7 Sep 2013 - 13:29

Dans le genre commentaire non structuré et par conséquent adapté au texte : j'ai passé un moment bien sympathique. J'ai parfois été quelque peu gêné par la teneur vraiment très personnelle des propos, ai eu l'impression que quelqu'un se mettait à nu devant moi, m'obligeait à le regarder, dans ses défauts, ses replis, et bien qu'embarrassé, je suis resté jusqu'au bout de l'étrange spectacle.

Voilà, voilà.
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