Automne

L'été comme un monarque décadent, fatigué
laisse place dans sa mort aux lourds nuages gris
Le soleil le veillait, il sombre désormais
se figeant peu à peu dans un sang qui tari.

Il reste désormais aux feuilles d'émeraude
des reflets or et sang goutant du soleil jaune.
Dans une dernière danse, elles meurent sagement
Faisant du bitume noir un tapis élégant

saison des jours fanés, lieu de tout souvenir
les amours déçus naissent dans l'ombre d'un soupir
Et la pluie balayant d'un revers rageur
Les plaines désolés, solitaire en mon cœur
Ravive pour un temps ton visage charmant
Évanoui à jamais mais à jamais présent.



Pour laisser un p'tit commentaire, impression... https://ecrire.forumactif.org/t5637-commentaire-automne#151274

Au plaisir de vous lire

https://ecrire.forumactif.org/t5635-automne

Voilà ! Si vous avez des remarques, suggestions... Je suis complètement ouvert à la critique

Complètement d'accord sur les derniers vers qui ne me conviennent pas. Faudra retravailler ça. Merci en tout cas pour ton retour !

Citation :

L'été comme un monarque décadent, fatigué
laisse place dans sa mort aux lourds nuages gris
Le soleil le veillait, il sombre désormais
se figeant peu à peu dans un sang qui tarit.

Il reste désormais aux feuilles d'émeraude
des reflets or et sang goutant gouttant du soleil jaune.
Dans une dernière danse, elles meurent sagement
Faisant du bitume noir un tapis élégant

saison des jours fanés, lieu de tout souvenir
les amours déçus naissent dans l'ombre d'un soupir
Et la pluie balayant d'un revers rageur
Les plaines désolés, solitaire en mon cœur
Ravive pour un temps ton visage charmant
Évanoui à jamais mais à jamais présent.

Effectivement, un thème classique assez efficacement traité ; je suis assez d'accord avec Cerise sur l'obscurité de la dernière strophe. Je pense que tu gagnerais à prendre davantage de temps pour introduire ton parallèle entre le changement des saisons et les transformations de l'amour, quitte à ne l'expliciter que dans ta chute.
Pour ce qui est de la forme, on reste encore une fois dans du classique, en tout cas dans l'intention, avec un sonnet irrégulier en alexandrins. Pour ce qui est du sonnet, rien à dire ; en revanche, ta métrique me semble un peu hésitante, si ton intention était réellement de ne composer que des alexandrins (dis-moi si je me trompe). Le problème majeur est celui des "e" muets, qui, pour que certains de tes vers fonctionnent, doivent alternativement se prononcer et ne pas se prononcer (la norme classique étant qu'ils se prononcent). Par exemple, ton deuxième vers, "laisse place dans sa mort aux lourds nuages gris", ne fonctionne que si on prononce deux des e et qu'on en omet un, ce qui donne quelque chose comme "laisse plaç'dans sa mort aux lourds nuages gris". Pour ce vers en particulier, le problème pourrait par exemple être réglé par le remplacement de "laisse" par "fait", qui supprimerait le "e" surnuméraire.
Bon, peut-être aussi que les irrégularités sont un choix de ta part ; j'ai personnellement un peu de mal avec les formes poétiques mi-libres mi-fixées, mais c'est une question de goûts.
Dans tous les cas, tu évoques de belles images avec une grande cohérence dans les thèmes (en tout cas pour les deux premières strophes), en exprimant un parallèle très classique dans une forme qui peut être vue comme un clin d'oeil à la tradition poétique. Du beau travail, donc, même s'il mériterait d'être un peu retravaillé sur certains points.

Merci beaucoup pour ce retour !! Effectivement, je m'étais affranchis volontairement des "e muets" et de leurs contraintes, adoptant une forme un peu plus libre. J'ai un peu "triché" en adoptant une métrique un peu bancale je te l'accorde. C'est un des points à retravailler...