Vivre vite
Insipide foulée
Lentement je me traîne
Le matin câlin me tend les bras
Je me dérobe, j'attends la nuit
Qui me tient encore
J'aime m'y blottir
Et courir
Dans l'air froid qui rougit mes joues
Rouges comme la pomme d'Eve
Le serpent qui m’étouffe desserre son étreinte
Je vole
Dans mes rêves
Mais c'est suffisant
Encore une journée
Encore une course
Où je traîne laborieuse tortue
Ma carapace balafrée
Qui ne me protège du froid intérieur
J'attends la nuit où je me noie
Dans l'encre
Et les étoiles qui brillent comme un phare
La lune est une bouée près de laquelle je m'attarde
Je vis doucement
Mais j'avance
Je l'espère