Voici un poème que je suis en train d'écrire. Si vous voulez me dire ce que vous en pensez ! (je teste ainsi le système texte/commentaire)
La jeune fille à la perle
Je rencontre l’œil et la perle. Frôlement.
Elle se retourne et ses yeux d’ange brillent comme des gemmes pâles quand, devenus oiseaux fuyants, ils se posent. Le mouvement se consume doucement dans les lignes. Mais ce regard lancé hors du tableau ? Le retournement d’épaule – ce coup de théâtre et frappant lever de rideau comme l’ombre recule sur un visage ? Le mouvement perdure… Est-ce possible ?
Dans l’ombre, la perle, oscillation du regard qui se porte au loin, se fige. Ah ! Immobile ! Immobile mais se retournant, immobile dans son mouvement, dans sa fuite, insaisissable…
Nous l’avions toujours su. Qu’avions-nous su ?
Elle n’est pas belle. Le jaune citron révèle tout ; elle cesse de mentir. Il n’y a presque plus d’ombre, à présent. Elle s’est laissée peindre, à demi-retournée. L’ironie de la perle roule de la proue à la poupe de son regard (noyé). Le turban à double voile enrobe une part de son visage. Sa bouche triomphe : on la regarde.
Elle se retourne, le voit – lui ? un autre ? moi ?
On semble lui demander et elle voudrait répondre ; sa bouche s’entrouvre. Nos regards se traversent comme un courant d’air. Je ne sais rien du turban ni de son regard immortel. La perle indescriptible se ferme sur son secret.
La perle à son oreille. La seule question du tableau.
Mouvement arrêté, balancement suspendu.