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 L’Homme de l’eau.

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MessageSujet: L’Homme de l’eau.   L’Homme de l’eau. Icon_minitimeVen 30 Juin 2017 - 15:43

Bonjour,

Voilà un texte que j'ai écrit.
Si vous avez des conseils c'est ici.  Very Happy

Le houlement puissant des vagues qui résonne, la mer si insolente qui s'écrase sur les éminents rochers espérant les détruire, le labeur qui ne l’effraie pas, ce spectacle te fascinait. L’odeur si particulière de la mer t’enivrait. Je sais que tu n’aurais pas pu t’en passer. Le bleu marin me rappelait tes yeux. Ton corps robuste et ta détermination tels un enfant de l'océan. Tu n’avais aucun secret pour lui et il n’en avait pas le moindre pour toi.

Tous les matins, te levant à l’aube, tu restais près des rives pour l’observer, le lever du soleil. Et, l’éveil de la mer sonnait pour toi le départ. C’était aveuglant. Et puis, sans hésitation, tu prenais le large. Un grain trop salé pour moi, je ne te suivais pas. Je n’aimais pas l’aventure autant que toi. Te regardant partir pour des contrées qui m’étaient inconnues, mais que toi, tu connaissais à la perfection, je t’admirais. Tu étais de la mer, peut-être bien un fils de Poséidon qui sait ? Tu n’avais pas peur d’affronter sa colère en tout cas. Et tu étais le seul que je connaissais à posséder ce pouvoir.

Une fois le village plongé dans la pénombre, tu rentrais. Tu marchais d’un pas lent et las. On pourrait croire qu’on venait de t’arracher à ta famille. Mais, c’était le contraire. Tu ne voulais pas dormir. Tu veillais. Tu n’aurais pas dû et tu le savais. Cela ne t’empêchait pas de recommencer à chaque fois. Tu serais bien resté en mer éternellement si tu l’avais pu.
Quand j’entendais le grincement de la porte et le craquement des marches de l’escalier, je savais que tu étais enfin là. Je pouvais alors m’endormir sans crainte. Je savais que tu veillais sur moi.
Et, comme chaque matin à mon réveil, tu n’étais pas dans ta chambre. Je savais où tu étais, et pourtant, comme chaque jour, je vérifiais. J’enfourchais mon vélo pour qu’il me conduise au port, et, comme prévu, tu étais là, fier, arborant ton ciré jaune dans ta vraie maison, celle de bois et d’eau. Évidemment, tu repartais vers le large.

Ce jour-là, le soleil ne reflétait pas sur tes lunettes, les flots étaient trop calmes, les nuages trop imposants et le vent sifflait, se jetant violemment dans les voiles. Je me souviens de ton sourire et de ton signe de main confiant au loin. Tu étais persuadé d’être invincible. Et ce, parce que tu étais dans ton élément. Je m’en souviendrai toujours.
Ce soir-là, la porte ne grinça pas, les marches ne se firent pas entendre non plus, et pourtant, je sombrais malgré moi dans le sommeil.
Les premiers rayons perçants les fenêtres de ma chambre, je pédalais pour t’apercevoir sur ton bateau, grand-père. Je désespérais de te revoir, mais cette fois, tu n’étais pas là.

Les nuits suivantes, je n’entendais ni la porte, ni les marches, ni le silence, ni la nuit.
Les mois suivants, je n’entendais plus la mer, ni le vent, ni les rochers, ni les pédales de mon vélo.
Et pourtant, l’année suivante, je voguais vers toi avec une simple voile, je m’étais promis de te retrouver. Je voulais que tu répondes à la seule question à laquelle personne n’a pu éclairer. Pourquoi as-tu donc choisi la mer ?




Dernière édition par Athénaïs le Sam 31 Mar 2018 - 16:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L’Homme de l’eau.   L’Homme de l’eau. Icon_minitimeSam 31 Mar 2018 - 16:21

Voila la suite:

Été 1948

« -Je veux embarquer !
-Hors de question mon p’ti, tu as quoi ?  10 ans ?
-L’âge ne compte pas lorsqu’on est brave m’sieur !
-Alors monte, si tu arrives à pêcher un poisson aujourd’hui, tu pourras revenir demain ».

Le soleil dominait le ciel éliminant toute trace de perturbation, ses rayons traversaient les voiles blanches du bateau à défaut du vent inexistant. Une odeur marine enivrait les matelots, leur donnant le courage nécessaire pour travailler sous cette chaleur pesante. Une perle de sueur coulait le long du front du capitaine. Le jeune garçon arborait un chapeau de pirate, un short noir et un débardeur rouge. Sa canne à pêche à la main, il attendait patiemment un signe en entonnant des chants de marins. Il était né dans une ville de pêcheurs à proximité du port. Cet environnement lui était familier. Ses parents ainsi que leurs parents et les parents avant eux avaient toujours vécu à moitié sur terre et à moitié sur l’océan. Capturer un poisson lui paraissait même assez simple. Il ne tardait pas à voir son flotteur couler. Un sourire parcouru son visage, d’un air fier comme s’il savait que le poisson ne lui résisterait pas. Il se pencha en arrière pour utiliser l’intégralité de son poids comme arme. Sa main d’enfant s’attelant à mouliner pour remonter sa proie à la surface. Les autres pêcheurs le regardaient faire avec un certain amusement. Le poisson se retrouva rapidement à gigoter dans les airs au-dessus de l’eau avant de terminer dans un sceau à côté du vainqueur de ce combat singulier. Le garçon, ayant atteint son objectif, reposait sa canne sur le pont et observa le poisson à côté de lui. Il était argenté, presque bleu par endroits, entièrement recouvert de petites écailles. Le capitaine saisit le poisson pour le peser et le mesurer.

« -Il fait 60 cm pour 1, 2 kilos, jolie prise mon p’ti ! Tu seras parmi nous demain.
-Merci m’sieur !
-Regarde bien comment pêchent les vrais artistes mon p’ti. »

Ce capitaine était intimidant pour un enfant. Il était grand et fort, respecté par l’équipage qui suivait ses instructions avec détermination.
Le bateau s’arrêtait un instant au milieu de l’eau, l’équipage prépara le filet pour le lancer afin de pêcher un maximum de spécimens. Ils œuvraient avec la technique ancestrale du village. Elle n’était pas offerte à tout le monde, c’était un art. Les jeunes et les plus anciens travaillaient ensemble en symbiose. Leurs mouvements étaient identiques tels une chorégraphie qui aurait été préparée des heures durant des jours ou encore des mois. Ils entamaient leur danse par le déroulement du filet, qu’ils jetaient ensuite à l’eau de façon stratégique. Le bateau se déplaçait légèrement pour prendre au piège les poissons. Et enfin, les matelots se penchaient pour remonter leurs proies, tous, dans un même temps. Le jeune garçon les regardait faire avec un certain respect, il savait qu’il n’était pas aisé de le maîtriser à la perfection. La pêche du jour était bonne, le bateau ne tarderait pas à rentrer à quai.

Les matelots, de retour au port, étaient accueillis par les habitants et les commerçants du village, qui voulaient se procurer les meilleurs poissons de la pêche du jour. Les gens se bousculaient, se rapprochant le plus possible du bateau du capitaine qui s’élevait au-dessus de tous en s’écriant :

« La pêche a été abondante aujourd’hui les amis, il y en aura bien assez pour tout le monde ».
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