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 Les Terres Reculées - Livre 1

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MessageSujet: Les Terres Reculées - Livre 1   Les Terres Reculées - Livre 1 Icon_minitimeLun 21 Aoû 2017 - 12:53

Chapitre 1 - passage 1



Un mal envahit soudain son corps et de douleur il se réveilla. Il aurait voulu crier pour exorciser un peu de cette souffrance. Pas d’air, pas de souffle et aucun son ne sorti de sa bouche. Il hurlait pourtant de douleur. Son faciès grimaçant traduisit ce qu’il ne pouvait dire.

La mémoire lui revint en même temps. Il avait été gravement blessé, même mortellement blessé. Il devait être mort. Est-ce là ce qu’on réserve aux morts, le souvenir de leurs blessures ? Est-ce ainsi l’au-delà, revivre encore et toujours l’instant de sa mort ? Il aurait préféré mourir dans son sommeil.

Il maudit l’instant qui lui fut fatal. Des larmes coulaient le long de ses joues. Les veines de son cou ressortaient. Son corps frémissait. Ce tourment ne le quitterait pas.

Il essaya de se relever. Sa tête se souleva légèrement, mais dans son état il ne put faire plus.

Il tenta de regarder le monde autour de lui. Tout était trouble et flou. Les larmes n’arrangeaient rien.

Un long ralle sortie, ses cordes vocales le brulaient. Ce cri était un déchirement. Le cri se transforma en un hurlement puis en sanglots.

« Vous êtes vivant ! Un cadavre peut être utile mais si vous êtes en vie c’est mieux. » Dit une voix à côté avec un ton ironique. Elle continua de plus bel.

«Vous avez maintenant une dette envers moi, mais on en reparlera plus tard. » Conclut-elle avec un air malicieux.

Une main agrippa le bras de la jeune femme. L’homme blessé lui adressa sa plainte : «Je vous en prie, soignez moi, faites que cette douleur parte. J’ai si mal ! »

La femme se rapprocha et jusqu’à avoir sa tête au-dessus de son interlocuteur, elle sourit, un regard narquois chercha à travers les pleurs toute l’attention du souffrant. Il se calma un peu étouffant ses gémissements. Les yeux dans les yeux elle lui lâcha : « Vous n’aurez rien. Je vais juste attendre que la douleur vous renvoi dans les limbes. » Son bras s’extirpa doucement de l’emprise et elle s’éloigna dans l’ombre.

« Revenez ! Revenez ! » L’homme se tordit de douleur en hurlant. Cela dura plusieurs heures avant qu’il ne perde connaissance.

Une lueur orange. Il fallut plusieurs minutes avant que les yeux puissent distinguer la forme dansante d’un feu. Il resta hébété fixant le feu. Chaque petit crépitement devenant un spectacle. L’homme inerte contempla les allers et venues des flammes sur le bois. La senteur de rondins secs fraîchement mis dans la braise. La tendre chaleur de l’âtre caressant son visage. Cette lueur dansait dans le reflet de ses yeux. Malgré le supplice que lui infligeait sa chaire meurtrie, cette douce ambiance le ramenait à des souvenirs de soirées calmes, passées devant le feu.

Perdu dans les méandres de sa mémoire, il n’accorda pas d’attention à l’arrivée d’une silhouette humaine dans la pièce. La fumée voilait la jeune femme. Cette dernière observait d’une curieuse manière le blessé. Elle resta un moment sans rien dire, ni bouger. Puis elle posa délicatement une ou deux branches dans le brasier. Ceci attira l’œil de l’homme, qui se mit à fixer clairement l’étrange ombre derrière la fumée.

Même s’il distinguait assez peu cette personne, il savait qu’il était jugé et analysé dans ces réactions. Il ne connaissait ni la nature, ni le but de son hôte. Il était méfiant, qui avait pu le trouver dans ces lieux ? Là où il avait failli perdre la vie, il n’y avait rien. C’était une des nombreuses terres reculées où la civilisation s’arrête et où le monde sauvage commence. Il devait en être sûr et savoir qui était son sauveur. Il se laissa tenter à poser une question, mais comprendrait on sa langue ?

« Où suis-je ? Est-ce vous qui m’avez sauvé ? Puis-je connaitre votre nom ? »

Il eut un silence et l’homme commença à douter de la possibilité de converser. La silhouette le toisait toujours sans bouger. Il décida de tenter une approche plus simple.

« Mon nom est Williams ! » fit il en se désignant. « Et vous ? Votre nom ? » Continua-t-il en pointant du doigt la silhouette. « W.I.L.L.I.A.M.S ! » « Vous ? » reprit-il en faisant la même série de gestes. Il eut un petit ricanement féminin.

« Je n’ai pas de nom. Les bêtes sauvages ont-elles besoin de noms pour savoir ce qu’elles sont ? Elles existent et cela leur suffit. Tout comme ces animaux je n’ai pas besoin de nom. Ma seule présence se suffit à elle-même pour dire qui je suis. » Répondit l’hôte en s’avançant.

La lumière éclaira peu à peu la jeune femme qui tout en s’avançant dévoila un visage déterminé et fier. Le regard perçant scrutait la moindre réaction et un léger sourire ajoutait à tout cela une touche de mépris. Elle avança toujours plus et fut éclairée entièrement.

Les yeux du blessé s’écarquillèrent. Ces habits, ils étaient typiques des barbares et sauvages de ces contrées inhospitalières. Pourtant, ce n’était pas simple et primitif. Ce vêtement évoquait bien plus. Il cristallisait les peurs enfantines. Il émanait de cette tenue une présence charismatique. Ce n’était ni un uniforme suggérant un statut social, ni une belle parure mettant en avant son possesseur, c’était un habit fait du tissus des contes et légendes. Il évoquait des histoires plus vieilles que la civilisation, des histoires sombres qui se perdent dans les racines de la culture commune.

Ebahi et terrifié, l’homme ne cessait d’inspirer face à un tel trouble. Comme si un cauchemar arrivant des plus profondes nuits de sa jeunesse l’avait saisir d’un seul coup. Comme si ce cauchemar était devenu réel. Tout en fixant avec effroi la silhouette devant lui, il s’exclama : « Une sorcière ? Vous êtes une sorcière ! »

L’homme ne savait pas lui-même si c’était une interrogation ou une affirmation, toutefois la réponse fut aussi rapide que précise. Un sourire funeste apparu sur le visage de la jeune femme, large et cinglant. La tendre lueur du feu, devint à cet instant, plus malsaine. Cet étrange éclairage rendait la silhouette plus puissante et menaçante.

L’homme eut un mouvement de recul, mais souffrant encore de ces plaies il ne pouvait fuir plus. La sorcière plissa les yeux s’amusant de la réaction. De cette peur et de cette douleur, elle est tirait un certain plaisir.

D’un pas gracieux et nonchalant elle contourna le feu pour rejoindre le malheureux. Sans lâcher son rictus pernicieux. Elle s’accroupit doucement tout en se rapprochant dans un mouvement racoleur.

Elle avança jusqu’à se retrouver à quelques centimètres du visage du blessé. Elle tendit légèrement le cou et leur nez se touchèrent presque. Elle plongea son regard intense dans celui de son invité.

Elle plissa les yeux et ses traits redevinrent plus doux. Son grand sourire s’estompa. Elle cligna légèrement des yeux. Elle inclina délicatement sa tête sur le côté gauche. Puis un sourire gracieux s’éleva.

« Votre sort m’appartient. Votre vie, votre dette. Et je serais vous faire tenir votre engagement. »

L’homme essayait tant bien que mal de suivre la conversation et de comprendre la situation. La jeune femme le poussa sur le dos et elle s’allongea sur le ventre à côté de lui.

« Vous êtes dans un sale état et les nuits sont froides. Ni voyez rien de personnel. »

Le souffrant interloqué regarda la jeune femme s’allonger et se rapprocher de lui. Il ne dit rien. Par peur ou par incompréhension. Les réactions de son hôte le déstabilisaient et il ne savait plus ce qu’il devait faire. Il était épuisé et la nuit était longue. Il lutta, mais le sommeil était le plus fort. Tout en s’endormant, il essayait de scruter tout mouvement de la part de la sorcière.

Elle semblait dormir. Ces paupières se fermèrent, puis ce fut le néant.

Il ne se réveilla que deux jours plus tard.
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MessageSujet: Re: Les Terres Reculées - Livre 1   Les Terres Reculées - Livre 1 Icon_minitimeJeu 5 Oct 2017 - 8:22

Il ne se réveilla que deux jours plus tard.

La gorge sèche. Il racla sa langue contre son palais, l’impression était désagréable. Sa bouche était pâteuse et rugueuse, comme si sa salive avait figé pour devenir une mélasse collante. Il était déshydraté, ses yeux étaient irrités, il avait la sensation d’avoir mariné dans du sel.

Il voulut s’exprimer quand une main vint lui soulever la tête pour lui administrer un peu d’eau. Sa bouche se délia, il eut un petit sourire et ouvrit les yeux.

La main fit délicatement revenir la tête sur le sol. Il regarda son hôte. Elle le fixait, toujours avec un certain mépris. Son visage ne traduisait ni inquiétude, ni sympathie, elle semblait s’occuper de lui aussi mécaniquement qu’on puisse le faire. Même si son geste était délicat, ce n’était ni par compassion, pitié ou gentillesse. Cet acte était dénué de réconfort.

Il ne savait pas s’il devait la remercié. Avant même qu’il arrive à une conclusion, elle était partie.

Elle revint plus tard et avec un peu d’eau et de la mousse, elle défit les bandages et pansa soigneusement les plaies. Elle ne s’attardait pas, pourtant chaque geste était minutieux et mesuré.

Elle maîtrisait visiblement cette tâche. L’homme se faisait manipuler comme une poupée de chiffon et il ne savait quoi en penser. Ces blessures le faisaient souffrir, mais il sentait qu’il avait besoin de ces soins. Il la regarda patiemment. Elle ne lui accorda aucun instant d’attention ou de répit. Aucune complicité, aucun geste plus tendre qu’un autre. Elle faisait son travail rien de plus.

Plusieurs semaines durant ce petit manège continua. Il en oublia presque qu’un jour il serait sur pieds. La jeune femme ne se montrait ni amicale, ni intéressé par son patient. Elle ne lui parlait pas et ne restait jamais très longtemps.

De son côté, l’homme ne pouvait faire mieux qu’observer la pièce et dormir. Il allait mieux et il essayerait bientôt de se lever. Il devait se rétablir au mieux avant d’essayer de fuir. Mais fuir serait risqué, car il ne savait pas comment la sorcière réagirait. Etait-elle un être raisonnable et bienfaisant ? Il en doutait, mais pour l’instant il était encore en vie.

Quelques semaines s’écoulèrent avant qu’il ne retrouve la force de bouger. Il essaya de se lever pendant l’absence de son hôte. Ce ne fut pas concluant du premier coup. Il fallut plusieurs tentatives pour arriver à un résultat correct. Le blessé pouvait se tenir maintenant debout, mais il cacha soigneusement cette réussite. De jours en jours, il profita des absences de la jeune femme pour s’entrainer à remarcher. Cela ne se fit pas sans douleur et sans chute, mais il retrouvait petit à petit ses capacités. Il se recouchait avant que l’effort soit trop soutenu pour ne pas éveiller d’attention.

Il épiait chaque bruit et se méfiait de tout, il était comme pris au piège dans ce lieu qu’il ne connaissait pas. Pourtant, il savait qu’en agissant précautionneusement il arriverait à déjouer les plans de la sorcière. Il pourrait s’enfuir dans quelques jours sans avoir éveillé le moindre soupçon.

Ses forces revenaient ce n’était qu’une question de temps.

Un soir alors qu’il allait s’endormir, la jeune femme vint le trouver. Elle s’approcha et commença par ces mots : « Il est temps qu’on discute de votre dette. » L’homme la regarda avec attention, tout en pensant que le jour de sa fuite allait bientôt arriver. L’hôte continua : « Maintenant que vous remarcher, nous pourrons bientôt partir pour le voyage qui nous attend. » L’attention du convalescent se fixa sur le début de la phrase. Elle savait qu’il marchait. Il ne put retenir sa surprise. Ses yeux s’écarquillèrent. Il avait pourtant tout fait pour le cacher.

Cette réaction de surprise suscita un sourire malicieux chez la jeune femme. Elle resta là, à le regarder, satisfaite de son effet.

L’homme détourna son regard. Ses yeux rivés au sol, son esprit ruminait ce début de phrase. Une seule question tournait en boucle dans sa tête, comment l’avait-elle su ?

Il avait scruté pendant plusieurs semaines les temps pendant lesquels elle s’absentait. Il avait prévu un temps avant et après chaque entrainement pour diminuer les chances d’être pris. Il avait veillé à tout remettre à sa place pour que tout ait l’air de ne pas avoir bougé. Rien dans ces gestes n’avait traduit une quelconque aptitude à remarcher. Au bout d’un moment, il arrêta de se tracasser, elle savait, il était pris au piège. Le questionnement devint de l’abattement. Elle savait, et maintenant il devait s’acquitter de sa dette. Et puis, la fin de la phrase lui revint. Il s’interrogea quelques secondes puis interrogea son hôte : « Un voyage ? Où va-t-on ? ».

« Le lieu n’a pas d’importance. » fit-elle.

« Qu’est ce qui est important alors ? » reprit-il.

« D’avoir un guide pour le monde des humains, le monde civilisé » dit-elle avec un brin d’humour.

« Quelqu’un va venir ? » demanda l’homme.

« Non…, c’est vous le guide ! » répondit-elle avec tout le mépris qu’on peut avoir pour une personne posant une question bête.

Interloqué, le blessé se tut. Pourtant une question lui trotta dans la tête. Que voulait-elle faire pendant ce voyage ? C’est ainsi que la soirée se finit, ils ne s’adressèrent plus un mot et se couchèrent.

Elle ne restait plus auprès de lui. Cette proximité n’avait duré qu’un temps, maintenant elle tenait ces distances. Il avait cessé de la surveiller toute la nuit, après tout si elle avait voulu tenter quoique ce soit de malveillant elle l’aurait déjà fait.
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