Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Légende (sondage) Mar 24 Avr 2018 - 8:19 | |
| Voici venu le temps du sondage ! Donc finalement, tous les inscrits n'ont pas participé, j'organise une session de flagellation en place publique après le sondage. Texte 1 - Les Carottes Râpées Cosmiques:
Au commencement de tout, avant les étoiles et les planètes, avant les interactions élémentaires et le lent flot incessant du temps, il y avait le Créateur, architecte de tout ce qui fut, est ou sera ; et, entre autres choses, fin gourmet et amateur de grande cuisine.
Il est dit qu'avant d'entreprendre sa grande Œuvre, le Créateur se restaura copieusement, puisant son courage de créer tout à partir de rien dans la bonne chère.
Son banquet fût copieux, bien au-delà de ce que notre imagination peut concevoir. Il comprenait maint et maint mets tous plus succulents les uns que les autres, et, parmi tant d'autres, le Créateur se régala de délicieuses carottes râpées. Celles-ci n'étaient naturellement pas encore inventées, l'agriculture n'avait pas même encore vu le jour, mais le Créateur n'avait cure de ce genre de détails, trop heureux de pouvoir ainsi se remplir la panse.
Les carottes sont bourrées de bonnes choses, excellentes pour la santé même, pleines de minéraux, de fibres, de vitamines, et le Créateur, soucieux de son bien-être et bien conscient de leurs vertus, les dévora avec délice. Mais il avait déjà tant et tant mangé de différents plats que, finalement repu, il ne termina pas celui-ci. Il laissa donc les carottes de côté, les oubliant dans un coin sans plus y prêter attention.
C'est ainsi que débuta la grande légende des Carottes Râpées Cosmiques, car il est dit qu'elles sont encore quelque part dans l'univers, attendant toujours d'être mangées.
On leur prête d'incroyables propriétés, car l'homme qui mangerait à la même assiette que le Créateur bénéficierait forcément, cela tombe sous le sens, d'une infime partie de son immense pouvoir.
D'aucun disent qu'une bouchée de ce plat mythique permettrait de comprendre instantanément l'Univers, d'autres clament qu'il rendrait immortel quiconque poserait ses lèvres dessus. D'autres encore pensent que les Carottes Râpées Cosmiques feraient accéder au Nirvana ou au Savoir Absolu.
Il y a donc eu, en tout temps et en tout lieux, des aventuriers prêts à consacrer leurs vies à cette noble quête, cherchant encore et toujours.
Seulement voilà, personne n'a jamais su exactement où les trouver, et aucune source fiable n'a jamais pu seulement se targuer de les avoir aperçues. Ce qui donna lieu à d'interminables débats.
Les philosophes prétendirent ainsi que les Carottes Râpées Cosmiques étaient un concept métaphysique, et que c'était dans la nourriture de l'esprit qu'il fallait les chercher. Les cuisiniers arguèrent que ce n'était pas l'aliment mais la recette qui était importante, et qu'à force de perfectionner la façon de cuisiner les carottes râpées, on accéderait à celles du Créateur. Et les théories se multiplièrent encore et encore.
Au final, on attend toujours celui qui, élu entre les élus, mangera les mythiques Carottes Râpées Cosmiques. Et en attendant, on se régale de ces bonnes vieilles et ordinaires carottes râpées.
Texte 2 - La mouvette de Guer:
Voici une fabuleuse légende que l’on peut trouver uniquement dans les vieux, mais alors très, très vieux grimoires…de cuisines.
L’histoire, banale me direz vous, d’une vieille cuillère en bois. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’une mouvette ordinaire, non ! Selon la légende, celle-ci ne renfermerait rien d’autre de plus extraordinaire que la recette du bonheur ! Sa créatrice, une sorcière au tempérament léger et fine gastronome à ses heures, l’avait un jour taillé dans un bois de merisier au cœur même de la forêt de Paimpont. A sa mort, lorsque celle-ci fut, comme d’autres, brûlée, l’objet aux aimables propriétés fut longtemps recherché mais jamais retrouvé. Beaucoup se mirent alors en quête du bonheur perdu, si bien qu’au fil des siècles, nombres de cuillères en merisier furent crées comme étant celle qui rend heureux. Comme il fut enviable de tenter sa chance avec l’une ou l’autre, beaucoup s’initièrent à la cuisine. C’est ainsi qu’en France, après de nombreuses heures passées derrière les fourneaux, naquit… la Gastronomie. Et si l’histoire de la cuillère enchantée s’est depuis perdue dans l’oubli, il semblerait que nous ayons toutefois trouvé la recette qu’elle renfermait, même si elle s’est désormais substituée à un autre couvert très connu lui aussi car oui, mes amis ! Aujourd’hui, dans notre beau pays, ne dit-on pas que le bonheur est dans l’assiette ?
Texte 3 - Spoiler:
Recroquevillé sur un sol froid, le dos arrondi, le visage soutenu par ses faibles mains d’enfant, Eliot regardait le haut gris, déchiré qui recouvrait son torse. Sa voie frêle chantonnait le seul air qu’il connaissait pour se maintenir éveillé. Il habitait une jolie maison de campagne que son père avait achetée peu après la naissance de son fil. Installé dans la cave depuis son plus jeune âge, on lui avait répété que la lumière était dangereuse pour les enfants et qu’il ne fallait pas s’y exposer. Il passait ses journées seul en attendant le retour de son père. La peur le prenait parfois, il refusait cependant de se l’avouer. L’odeur de l’humidité lui était devenue familière et le bruit de la chaudière ne l’empêchait plus de dormir. Mais Eliot savait que quand il était sage, son père lui ramenait de quoi s’occuper pour la journée suivante.
Un jour comme les autres, la porte claquait, le bruit du verrou se faisait entendre et l’obscurité régnait dans les yeux du jeune garçon. Et pourtant la porte de la cave s’ouvrait, et malgré toute les mises en garde de son père, Eliot sortait avec difficulté de la pièce. Deux pupilles jaunes, immobiles et si brillantes que ce souvenir resterait encré éternellement en lui, le fixèrent. Une lumière l’éblouit ensuite. Transperçant ses lunettes, elle lui brûla les yeux jusqu’à le rendre aveugle un instant. Un moment durant lequel la peur l’avait entièrement quitté. Un court laps de temps qui suffit à faire de tout ce qui lui était arrivé un lointain souvenir. Lorsqu’il retrouvait enfin la vue, ce qu’il voyait en face de lui, lui fit perdre la parole. C’était indescriptible. Les rayons du soleil pénétrant par les fenêtres lui permettaient d’observer plus en détail l’animal qui se trouvait juste devant ses pieds. Un chat noir, plus noir encore que l’endroit où il avait vécu toutes ces années.
Pris d’une force qu’il n’avait jamais eu auparavant, habité d’un instinct qu’il ne comprenait pas lui-même, il ouvrit la fenêtre et l’enjamba. Le soleil illuminant sa peau d’un blanc immaculé, il leva ses yeux verts vers le ciel. C’était la première fois qu’il le voyait, il était tellement bleu. L’herbe était si verte et le soleil d’un jaune flamboyant. L’odeur du gazon après la rosée du matin embaumait les lieux faisant vivre au jeune garçon un sentiment d’euphorie. Ces cheveux roux soulevés par le vent dans sa course ondulaient légèrement. Des gouttes perlèrent le long de ses joues tandis qu’il souriait. Il prit alors le chat dans ses bras et se promit de le protéger.
On dit que c’est une vieille dame de l’autre côté de la forêt qui a recueilli l’enfant. D’autres prétendent même avoir aperçu l’animal aux yeux dorés près de la rivière. Les versions divergent en fonction des sources, mais tous s’accordent à dire qu’Eliot a eu une vie heureuse.
Depuis ce jour, le chat noir est devenu le symbole du village, signe de chance.
Texte 4 - Spoiler:
Il est 21h14, je finis enfin de relire mon texte et la fatigue plus que la raison le trouve suffisamment acceptable pour que je me décide à le poster. Je n’ai jamais été fier de mon travail, je n’ai pas la prétention d’être un grand auteur ou philosophe. Pourtant cette histoire me semble intimement liée à la mienne.
Sur le chemin qui sépare mon appartement du bureau j’ai l’esprit dans le vague, je laisse mon subconscient conduire comme à mon habitude, je connais les moindres virages de la route. Ce n’est apparemment pas le cas du camion-citerne qui vient se coucher en travers de ma route dans une gerbe de flamme. Ainsi soit-il, la curiosité de l’après mort et autres questionnement m’empêchent de redouter ma dernière heure. Je n’ai pas souffert, je crois. J’ai une pensée pour ma femme et mon garçon, je me vois aux dessus de mon véhicule survolant les badauds mais très vite je ne fais qu’un avec un épais brouillard qui semble retenir le temps et ma raison tant et si bien que quand je reviens à moi je ne serais dire s’il s’est écoulé une seconde ou une année. Je ne dirais pas que je suis croyant, aucune religion n’a su répondre à mes interrogations et aucune science n’a su contredire mes superstitions. Cependant maintenant que je semble mort je commence à me demander ce qui m’attend. Abandonnant mes dernières attaches terrestres j’avance dans une direction quelconque avec ma curiosité comme seul baguage. Je m’écris :
« Hé ! Quelqu’un ?! Dieu ?! Il y a erreur je dois retourner d’où je viens, j’ai une femme et un petit garçon qui compte sur moi ! »
Le silence et la raison me répondent, je vois ma femme quelque peut plus âgée en compagnie d’un homme ventripotent mais à la bouille généreuse former une assemblée au pied d’un sapin avec mon fils recouvert d’un duvet moustachu et aux bras d’une ravissante créature que j’imagine sans peine être ma belle-fille.
« Que cela-signifie-t-il ? Mais que vais-je advenir ? »
Cette fois je me vois en face de moi, enfin je ne serais dire si je me vois à la 3eme personne parler seul ou si un double de moi me répond. « Shin Yu, tu seras une paysanne chinoise au 17eme siècle. »
Je reste abasourdi, la frontière entre moi et le monde se fait de plus en plus fine mais l’incompréhension prédominante formule la question suivante : « Pourquoi moi, pourquoi cette vie, pourquoi à cette époque ?! »
Un long silence avant que ce dieu, ce moi extérieur et pourtant si troublant dans sa similitude ne réponde : « Par ce que tu es tout seul ici. »
L’avais-je prononcé ? Entendu ? Compris ?...
Je ferme le clapet de mon ordinateur, il est 21h14 et je dois rentrer chez moi auprès de ma femme et de mon fils, la fatigue plus que la raison le trouve suffisamment acceptable et je le poste. Je suis peut-être un auteur ou un philosophe, peut-être toute vie à des moments différents… ma pensée s’égare, ma voiture conduit toute seule jusqu’au camion-citerne se renversant sur ma route.
Texte 5 - La légende du marais de Druss:
Depuis les temps anciens, il y avait eu des disparitions inexpliquées dans le marais de Druss.
Situé non loin des contreforts d’une immense chaîne de montagne et coincé entre deux branches d’un fleuve et le front de mer, le marais était une zone inhospitalière et dangereuse. Les habitants des différents villages alentours ont tous racontés des histoires plus terrifiantes les unes que les autres. Des enfants démembrés, des vieillards énucléés, des femmes qui changeaient soudain de comportement, encore que cette dernière affirmation pouvait être remise en question, au vu du nombre de femmes, même éloignées, qui changeaient de comportement sans explications.
D’après les sages, il existait un très vieux cimetière au centre du marais et toutes les manifestations surnaturelles provenaient de là. Personne ne savait si le cimetière était bien présent, et les villageois ont donc rassemblé un groupe d’hommes courageux pour les envoyer vérifier, et le cas échéant, brûler le cimetière pour faire disparaître les esprits.
Peu après le solstice d’été, les hommes s’engagèrent dans le marais, absorbés par l’épais brouillard, présent continuellement. Les villageois présents à ce moment avaient rapporté que des cris perçant avaient égrenés les minutes séparant le départ et le retour des hommes. En effet, leur périple fut bref, et moins de la moité du groupe était revenu. Ceux qui le purent avaient essayé de décrire ce qui leur était arrivé. Aucun monstres, aucun grognement, rien d’autre que les cris de leurs camarades qui sombraient dans un océan de douleur avant que le silence ne laisse plus de doute sur leur sort. L’histoire du marais commençait à devenir célèbre dans le pays jusqu’à traverser la pleine et s’installer dans les villages des montagnes. C’est à ce moment que le mage Alaric Thuss eu vent du marais et décida d’aider. Il arriva au marais après deux jours de chevauchée et fut accueilli comme le roi par les villageois, trop heureux d’avoir de l’aide. Avec quelques cataplasmes et infusions il permit aux survivants de guérir plus vite et de mieux dormir, sans être assaillis de cauchemars sanguinolents.
Alaric pris quelques jours pour préparer ses potions et tout le nécessaire pour son excursion dans le marais. Il essaya d’obtenir de l’assistance pour se rendre dans ce lieu maudit, mais plus personne ne voulait prendre ce risque. Il s’aperçut même que des maisons avaient été abandonnés, les villageois préférant s’installer plus loin dans la pleine.
C’est donc seul que le mage disparut dans le brouillard du marais.
Deux jours s’écoulèrent ensuite sans que rien de ne ce passe. Tout le monde pensait le mage mort lorsqu’une nuit, un éclair déchira le ciel et vint frapper loin dans le marais. Le sol trembla et le souffle dissipa le brouillard. Personne ne sut ce qu’Alaric avait fait, et on ne le revit jamais, pas plus que la brume et les morts.
Le sondage durera 14 jours ! Go ! _________________ Faire lire ses écrits, c'est partager un morceau de son âme
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
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| Sujet: Re: Légende (sondage) Jeu 26 Avr 2018 - 8:27 | |
| Oui c'est ouvert à tous _________________ Faire lire ses écrits, c'est partager un morceau de son âme
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Re: Légende (sondage) Mer 9 Mai 2018 - 11:19 | |
| Sondage terminé !
Le texte 1 remporte la victoire avec 3 votes !
Bravo à ... Tassa !
Merci à tous les participants :p _________________ Faire lire ses écrits, c'est partager un morceau de son âme
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Tassa Accro au forum ? Oui, pourquoi ?
Nombre de messages : 441 Age : 32 Localisation : Tout au bout de la terre, en face de la mer! Loisirs : Chevaucher l'imagination vers de nouveaux horizons Date d'inscription : 28/09/2016
| Sujet: Re: Légende (sondage) Jeu 10 Mai 2018 - 13:50 | |
| Yes ! Bravo à tous les participants ! - Plumage a écrit:
- Whouhou !! Vive Tassa !
Tu m'as scotché avec ton texte ! Merci plumage! Tu as toi-même participé? Et n'oublie pas, mange des carottes, c'est très bon pour la santé ! _________________ "On ne souffre jamais que du mal que nous font ceux qu'on aime. Le mal qui vient d'un ennemi ne compte pas" Invité, ou peut-être bien Victor Hugo, je ne sais plus | |
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