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| | Les Vagues d'Aadras [Tentative obscure d'élaboration d'un Roman] | |
| | Auteur | Message |
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Ygdar Hey, soyez cool, je viens de m'inscrire !
Nombre de messages : 22 Age : 27 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 28/01/2020
| Sujet: Les Vagues d'Aadras [Tentative obscure d'élaboration d'un Roman] Lun 16 Nov 2020 - 12:36 | |
| Salut ! Pour l'espace commentaire, c'est par ICI Les Vagues d'Aadras, c'est une histoire dont l'idée m'est venue il y a des mois. Avec la réflexion, tout a changé, et il est probable que tout change encore. C'est pour l'instant l'histoire d'une poignée de personnages et, à travers eux, l'histoire de leur monde. Voilà qui vous avance J'ai hâte de lire vos critiques, et je voudrais qu'elles soient les plus honnêtes possible, surtout sur les points négatifs. Bonne lecture !
Dernière édition par Ygdar le Lun 26 Avr 2021 - 10:28, édité 1 fois | |
| | | Ygdar Hey, soyez cool, je viens de m'inscrire !
Nombre de messages : 22 Age : 27 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 28/01/2020
| Sujet: Re: Les Vagues d'Aadras [Tentative obscure d'élaboration d'un Roman] Lun 16 Nov 2020 - 12:40 | |
| Chapitre 1- Extrait 1 (Correction du 16/03/2021):
Urieff ressentait autour de lui l’infinie misère du monde. Trois décennies après avoir perdu la vue, son regard ne s’était jamais porté aussi loin. Il percevait partout la lassitude. La tristesse, la colère. Chaque être qu’il croisait était submergé dans les courants cruels et les remous qui attiraient dans les sombres profondeurs de l’âme les mortels de ce monde. L’humain perd pied, succombe à l’échec sans s’en relever. Cette affirmation se vérifiait chaque jour, dans les bas-fonds de Tabral.
Ce jour ci était particulier. L’orage qu’il maîtrisait habituellement en son fort intérieur frémissait sous l’impatience croissante et l’incrédulité. Son contrôle demandait un effort croissant. De sa main droite gantée pulsaient les vagues d’énergie familières qu’il avait appris à apprécier. Remontant le long de son bras, il les sentait ensuite se répandre dans ses organes, et chaque parcelle de son corps. La moindre de ses enjambées provoquait une turbulence, échappant aux nécessiteux peuplant son quotidien. Aujourd’hui donc, il avait été informé de l’endroit où se cachait un des êtres les plus importants du royaume. Un des plus responsable. Ce jour signerait, après des années de complots et de folles espérances, l’aube d’un âge nouveau. Il faudrait d’abord exécuter le plus éminent des Fondateurs.
Pour l’heure, Urieff progressait en direction des beaux quartiers, à l’Est du centre-ville. Il se rendait à leur limite, juste avant le fleuve qui traversait Tabral de part en part. Impatient d'accomplir sa mission, il tâchait de ne pas traîner et préférait rester discret. Il était donc important de ne pas se laisser aller et d’ignorer le fourmillement qui, à présent, engourdissait son bras droit.
Ici, dans la torpeur de l'Hiver, l’aube peinait à prendre ses droits. Tabral était encore emprise dans l'épaisse chape de brume quotidienne en cette période. Et si les bas-fonds grouillaient déjà de vie, peu de gens arpentaient les rues où Urieff s’aventurait en dehors de voyageurs, des commerçants les plus matinaux et de patrouilles de miliciens. Ne pas se faire remarquer n'était finalement pas chose aisée, Urieff tranchant dans cet environnement. Que ferait un homme agé dans le froid, seul ? Et si sa barbe fournie, à l'opposée de la mode qui régissait Tabral, était camouflée par son manteau, il ne portait pas de chapeau et affichait à la vue de tous un crâne chauve et incongru.
Incongru car des formes colorées le recouvraient, comme elles recouvraient son corps entier. Des zébrures d’un bleu sombre. Avec ses yeux d’un bleu pâle et sans vie, son corps portait une signature unique, témoignant d’un passé trouble et inspirant méfiance et peur.
Ses cicatrices, lui-même ne les avait jamais vues, ayant perdu la vue en même temps qu’elles apparurent sur son corps. Chaque interaction sociale qu’il avait, cependant, portait leur marque. S’il les avait d’abord considérées comme maudites, le recul qu’elles lui procuraient l’avait peu à peu convaincu de l’ampleur de ce don. Echapper à l’illusion de l’apparence physique c’était découvrir la vraie nature des relations humaines. Echapper à l’illusion de la vue c’était s’ouvrir a comprendre le monde sans filtre.
Au coin d’une avenue, à l’entrée des quartiers aisés, perdu dans l’orage de ses pensées et dans l’inconfort croissant que lui infligeait sa main droite, il ne sentit pas devant lui les remous discrets d’une patrouille de miliciens. A sa vue, leurs traits se durcirent. Ils avaient l’habitude d’éconduire avec violence les bandits en quête de richesse et de cibles faciles. « Halte ! », s’écria l’un d’entre eux.
Urieff reprit ses esprits et quelques secondes lui suffirent pour agir. Son bras droit se tendit, la main verticale, paume face aux miliciens, avant même qu’il ne voulut le faire. En son esprit, l’orage explosa et il faillit perdre le contrôle. Néanmoins, après quelques secondes de lutte mentale, les runes de son choix s’affirmèrent, s’organisant dans une grammaire qui était incomprise des Hommes. Ino, la Peur. Daewa, l’Instinct. Comme toujours, les runes coulaient en lui dans une chorégraphie incontrolée, l'énergie jaillissant comme des flammes, sauvage et indépendante. Une masse intangible et grisante afflua vers sa main droite, le long des fibres de ses muscles. A la base de son index, dans la cinquième branche de l’ennéagramme inscrit sur sa peau, Phae, la Volonté, palpita sous la contribution et une vague de puissance s’en dégagea. La douleur était terrible. Similaire à celle qui lui avait valu son corps défiguré, elle durait quelques secondes, qui s’étiraient sans pitié dans son esprit et le laissaient encore pantelant des heures plus tard. Son corps se tendit, inhumain, et ses poumons se vidèrent de l’air qu’ils contenaient. Il sentit, distant, les âmes des miliciens se faire happer par le reflux et subir de plein fouet le déferlement de la vague.
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| | | Ygdar Hey, soyez cool, je viens de m'inscrire !
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| Sujet: Re: Les Vagues d'Aadras [Tentative obscure d'élaboration d'un Roman] Mar 16 Mar 2021 - 11:26 | |
| Chapitre 1- Extrait 2:
L'idée était novatrice. Face à l'octave, défense basse et favorite de son capitaine, il suffit à Nelieth d'utiliser une feinte sur son bras gauche pour provoquer l'erreur. Devant la remontée de la lame en arc de cercle vers son épaule, une pirouette rapide permettrait à la jeune femme de prendre l'ascendant sur son flanc droit, et de porter un coup imparable. Pivotant sur son talon, avec l'impulsion de sa jambe gauche, elle sentit la victoire et la satisfaction de cet enchaînement sans faille. Se retrouvant face à Alaric, la lame d'entraînement s'abattant sur son flanc découvert, elle sentit la réalisation dans ses yeux, et l'amorce d'un mouvement de défense, bien trop tardif...
Son talon se déroba et, dans l'incompréhension de la chute, elle ne put que constater que son opposant tombait également. Autour d'elle, dans un tumulte, soldats et objets s'écroulaient, alors que plusieurs secousses se répercutaient dans le sol. Après quelques secondes de chaos, le tremblement de terre s'amoindrissant et l'escouade se relevant, c'est le mur Est tout entier qui subit la colère des Fondateurs. Une fenêtre explosa sous l'impact d'un débris, alors que la porte fut ouverte battante, les gonds au bord de la rupture. Un flot de poussière et de débris inonda la salle d'entraînement. Sous le choc, Nelieth ne dût qu'à un réflexe de se préparer à l'estocade finale : Ouvrant la bouche et couvrant ses oreilles, elle tourna le dos au mur.
Ce n'était pourtant pas l'ouïe uniquement qui fut frappée par la déflagration, mais son corps tout entier. La vibration, grave, se réverbéra dans ses organes, dans ses entrailles, et malgré tout dans ses oreilles, s'empara de son être dans sa globalité. Les muscles tendus, elle mit genou à terre sans le vouloir, sans même s'en rendre compte, pliant devant l'assaut.
Nelieth, blême, se redressa quand la lutte en elle prit fin. Les oreilles sifflantes, elle laissa agir ses réflexes militaire, incapable de vraiment assimiler les implications de cet événement. Il s'agissait d'abord de vérifier l'état de son escouade. Heureusement, tous eurent le même comportement à l'approche de la vague sonore et les blessures semblaient mineures. Un demi-siècle après l'effondrement d'Ygdar, les déchaînements de la Nature et les comportements à adopter, à la racine de l'apprentissage chez la jeunesse d'Aadras, portaient leurs fruits.
C'est vers les écuries de la caserne, où les chevaux demeuraient durant l'Hiver, que Nelieth se précipita ensuite. L'aile Ouest, cette partie ramassée de la caserne, se tenait dans l'ombre de son bâtiment principal, haut de plusieurs étages. Ce corps, par chance, fit office de digue sommaire, protégeant les montures contre l'onde. Il s'avéra cependant que trois chevaux parmi les vingt-et-un furent particulièrement blessés. Il se seraient cassé une jambe alors qu'Aadras tremblait, avança le palefrenier, sain et sauf.
« Commandante ! » S'écria dans son dos la voix familière du capitaine Alaric. « Commandante, l'état d'Edra est plus grave que ce que nous croyions. Pourquoi êtes-vous partie si vite ? Uhelm aussi a besoin de soins rapidement... - Les alchimistes seront trop débordés pour venir soigner des blessés ici. Je n'ose imaginer l'état de Tabral et la source de cette catastrophe. Nous devons nous préparer au pire ! Assigne Ceolke au soin d'Edra et d'Uhelm, et réunis le reste de l'escouade dans le cœur de la caserne. Dépèche-toi, au nom du Roi ! »
Abandonnant au palefrenier la tâche irréalisable de s'occuper seul des chevaux blessés, Nelieth rejoignît le corps de la caserne, et pris part au branle-bas de combat général.
Bientôt, la cinquantaine de soldats indemnes, en armes, firent face à leur dirigeante. En plus d'Alaric et d'elle-même, Nelieth désigna les seize soldats qui l'accompagneraient, à cheval, vers la source de la catastrophe. Une dizaine de soldats, parmi les blessés légers, assisteraient les victimes proches, Ceolke et le palefrenier de l'écurie. L'autre moitié de la troupe se déplacerait vers le centre décisionnaire de la ville et se mettrait à disposition de l'alchimiste à sa tête.
Aussitôt après la fin des instructions, tous furent congédiés d'un geste et s'organisèrent autour des sous-officiers de leur groupe. Commandante de la garde de Tabras, Nelieth se préparait au pire en guidant ses hommes vers l'écurie. Les décisions devraient être prises, et assumées, par elle seule au devant de l'inconnu.
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