Là, mes camarades sont fatigués
Ils ont le regard noirs,
Comme leurs chevaux,
Ils n’ont plus d’âme.
Trop d’idéal traîné dans la poussière
Trop de mezcal pour brûler la peur
Trop de chants pour s’accrocher à l’espérance comme aux robes des vieilles putains
Mes camarades étaient des jeunes hommes romantiques,
Amoureux d’oiseaux fous et de liberté.
Maintenant ils sont des brigands recherchés dans chaque villages
Ils voulaient sauver les enfants
Ils font peur aux mères
Mes camarades sont amères comme le pexole
Mes camarades sont indiens et se réfugient dans les rêves
La vie est poussière ?
Ils s’en nourrissent tous les jours aux rythmes du pas de leurs montures
La vie est absurde
Là le cimetière et un seul prêtre
Là une église en terre indienne et des fleurs indigènes
La foi a gagné les enfants aux tresses enrubannés
Mes camarades ont les yeux sombres comme leurs humeurs
Mes camarades ont les yeux lourds comme leurs consciences
Mes camarade regardent le soleil en face sans cligner des yeux
Ils n’ont pas peurs
Ils ont choisis
Et la terre de ce pays est toujours chaude.
Adieu la révolution !