"Il fut un temps où..."
Trop classique.
"Au début du monde..."
Rhaaa.
" Le jour où..."
Non et non!
Bon, je vais commencer par me présenter, on verra après.
Bonjour à tous.
Je me prénomme Lili, je suis Irlandaise, agée de 13 ans.
Ou plutôt résidente sur une île minuscule au large de la côte irlandaise.
Cette île, l'Ile d'Avril, comme on dit, est une de celles que l'on qualifie d"Imaginaire", qu'on oublie et qui finissent par disparaître complètement.
En effet, étant moi-même Avrilienne de souche, je peux vous dire qu'il se passe des choses très étranges, ici ou ailleurs, dans le monde.
1- Explications
L'Ile d'Avril est une île bizarre, la première où apparurent les humains, de fait. Le problème, c'est que quand ils ont débarqué, il n'y avait pas un chat (c'est le cas de le dire...). Pas un seul animal, insecte ou mammifère, œuvipare ou vivipare. Pas un. Glup. Maintenant encore ils sont rares...
On a vite découvert pourquoi. Les hommes ont trouvé, de première heure, une cavité souterraine remplie d'eau douce. Et des arbres, plantes en bonne santé, produisant des fruits en abondance. Hurlements de joie.
Mais (car il y a toujours un "mais", pour la forme...) ils s'aperçurent vite que l'eau était empoisonnée, les fruits, immangeables, et les plantes, couvertes d'eau. Les troupes déchantèrent vite mais se souvinrent qu'ils n'avaient pas encore exploré la partie Nord, exposée au vent et à la pluie.
Dans cette partie-là, tout sans exception était bon à consommer.
Bien évidemment, ils se mirent à construire, à planter et évoluèrent, durant un siècle, lentement mais sûrement.
Ceci dit, il n'y eut pas qu'eux qui évoluèrent; les plantes devinrent plus délicates et leurs façons de se défendre implacables. Quand aux arbres, la plupart des premiers avaient survécus, les hommes croyaient qu'ils pouvaient toucher le ciel sur la plus haute branche.
Cependant, point très important: il y eut les animaux.
***
Je suis descendante de la Tribu du Sud, qui a fini par se fertiliser.
Mon père est D'li-o-san Ralan'SiuoBen. À dire [dliosane ralanesiouhobéne].
Ma mère est Samanan Rululipun', fille du chef de la Tribu du Nord.
Elle a été sauvée d'un chen il y a cinq ans par D'li-o-san, et son père a récompensé le mien en lui offrant sa main.
2- Mœurs religieux de l'Ile d'Avril
Les habitants de l'Ile d'Avril ont finit par s'ennuyer, seuls, le masculin dominant sur le féminin. Et les femmes formaient une communauté très serrée. Isolées, elles pratiquaient des rituels. Les hommes ne les voyaient pas souvent, et le respect qu'ils leur devaient se muta en une sorte d'adoration. Ils avaient besoin de porter, sur quelque chose ou quelqu'un, leur dévouement et leur fidélité. Ils se mirent à croire que les femmes étaient des déesses, envoyées sur l'Ile pour fertiliser cet endroit particulier.
Journal de Lili Ralan'SiuoBen, déesse de la Tribu du Sud.
"-Suhio! Mes parchemins. Et une plume. Dépèche-toi, mon garçon.
L'assistant avait l'habitude des soi-disantes pulsions créatrices de son maître et savait que, quand il n'était pas servi immédiatement, il piquait une grosse crise de colère. Il s'élança vers les appartements du vieux Sen-Chu qui dormait encore.
"-Sen-Chu! Le nécessaire du maître!
-Que.. Qu'est-ce qu'il a?
-Comme d'habitude...
-Rrr...Vas-y, 'sont sur le bureau.. Laisse-moi dormir, maint'nant..."
Suhio jura. Le bureau faisait trois diuno de long (4m) et le vieux ne disait que "sont sur le bureau"?
"-Galiho! Galiho! Où sont les affaires du maître?
La jeune fille se retourna rapidement.
-Oh... Tiens, c'est moi qui les ai.
Le garçon s'empara du paquet et fonça vers le salon d'écriture.
-Tenez, m...
Suhio mit la main devant la bouche. Etendu sur le sol, le vieil homme gisait sans connaissance.
***
Ceri étendit sa main pour attraper celle du vieux chef de guerre, qui se réveilla en sursaut.
"-Monsieur... On demande à vous voir, monsieur, murmura-t-elle.
-Hum... Bien. Merci, Ceri."
Le vieil homme grisonnant se redressa et s'appuya sur sa jeune servante.
"-Comment s'apelle-t-il?
-Il n'a pas voulu le dire, monsieur.
-Comment est-il?
-Sauf votre respect, il est beaucoup plus grand que vous. Bien plus, monsieur. Il porte une cape noire dont la capuche est relevée, le bas et les manches déchirées. Il est... effrayant...
-Merci. Ah, nous arrivons. Vous pouvez disposer. Vous aussi, dit-il aux autres personnes présentes dans la pièce.
L'homme était adossé contre le mur. Une épée bleu électrique pendait à sa taille, deux lumières rouges traversaient le fin tissu sombre de sa capuche.
-Jules de Gatignan, empereur de guerre et dirigeant de la tribu de l'Ouest.
-Sssss...
L"homme" s'approcha de lui, leva le bras, arrachant la soie de la manche avec une griffe effilée. Il le baissa, prit son épée et rejeta sa capuche. Jules de Gatignan aperçut une langue fourchue avant de ne plus pouvoir apercevoir quoique ce soit.