Evangelus - Tome I

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Chapitre 1
Naissance

Le Primat des SOAH (les Sciences Organiques Appliquées aux Humains) traversait la sombre pièce de long en large, l'air préoccupé. Non pas préoccupé comme lorsque l'on est certain d'avoir oublié quelque chose. Cette préoccupation ne relevait certainement pas de l'inquiétude. Ce n'était pas non plus une sorte d'excitation. En réalité, ce sentiment était plutôt semblable à une certaine impatience.
Sa longue robe noire balayait le sol. Celui-ci étant de la même couleur, on aurait pu croire que le Primat était une extension du parquet. De toute façon, personne n'aurait pu réfuter cette supposition.
Quoi qu'il en soit, l'attente se lisait sur son visage. Tandis que son œil de quartz restait opaque, l'homologue organique de ce membre, quant à lui, fixait un point invisible dans l'espace. Ses traits étaient plus tendus qu'à l'accoutumée. La bouche fermée, les mains dans le dos, on l'aurait dit fatigué. Pourtant, il restait attentif et à l'affût du moindre mouvement.
C'est alors qu'apparut Zyrga, le chercheur en chef des SOAH. Lorsque celui-ci arriva devant le globe oculaire du Primat, son œil de quartz émit un faible scintillement. Enfin sorti de sa torpeur, il redressa la tête afin de mieux le voir.
D'apparence un peu plus humaine, ses yeux en amande regardaient son interlocuteur à travers des lunettes aux verres rectangulaires. Sa tenue de scientifique, constituée d'une blouse blanche immaculée, contrastait étonnamment avec le noir de la pièce. Tel une luciole dans la nature lors d'une nuit d'été, Zyrga éclairait la sombre salle par sa seule présence. Ses cheveux étaient noirs et négligemment attachés derrière la tête. Ses jambes, quant à elles, se mouvaient dans un pantalon de la même couleur que la tenue du Primat. Celui-ci prit alors la parole.
—Avez-vous terminé? demanda-t-il.
—Les préparatifs ont été effectués avec succès, répondit Zyrga. Le projet EVANGELUS-0 bêta est prêt à être lancé.
—Bien. Je vous suis.
Le chercheur en chef conduisit le Primat vers une autre salle, tout aussi sombre. Elle était cependant faiblement éclairée par de grands tubes, dans lesquels plusieurs formes de vie baignaient dans un liquide cytoplasmique coloré. Parmi ces nombreux cylindres, l'un d'eux contenait un jeune être humain chez lequel on avait injecté un gène spécialement créé par Zyrga.
Le chercheur en chef des SOAH avait octroyé à ce spécimen une mémoire humaine de laquelle avaient été ôtés tous les éléments concernant la vie personnelle du «donneur». Le corps de celui-ci était déchiqueté à présent, mais l'apparence physique du sujet était en tout point similaire à l'humain à qui avait appartenu cette mémoire. Ces dispositions avaient pour but de donner à la conscience du sujet l'illusion de son ancienne enveloppe charnelle, afin qu'il crût être resté lui-même.
—Regardez, dit Zyrga, montrant les omoplates du sujet. Les ailes sont déjà en train de pousser.
En effet, une légère déformation des os était perceptible à l'œil nu.
—Pouvez-vous l'envoyer dès à présent? demanda le Primat.
—Je peux, acquiesça le chercheur. Tout est opérationnel.
—Faîtes donc, en ce cas.
—A vos ordres.
C'est ainsi que débuta le projet EVANGELUS-0 bêta. Celui-ci consistait à éveiller un être humain génétiquement modifié sur Éden. Cette île pour le moins spéciale avait été soigneusement conçue par Zyrga afin d'y faire se développer certains sujets et ainsi effectuer d'importantes recherches. Elle était composée d'innombrables milieux de vie tous différents les uns des autres. Il y avait une zone désertique, une zone enneigée, une zone forestière, une zone montagneuse, une zone rocheuse, une zone de plaines, une zone aquatique, et tant d'autres qu'il serait impossible de toutes les nommer.
Le sujet, quant à lui, avait hérité d'un nouveau gène dont le chercheur en chef des SOAH avait hâte d'étudier les effets. Il avait baptisé ce gène Ange-0, pour ses caractères que les Hommes avaient l'habitude d'associer à ceux d'un ange. Toutefois, Zyrga avait qualifié ce gène de «brouillon». Le projet EVANGELUS-0 bêta avait justement pour but d'étudier le développement de ce gène chez un être humain et, par conséquent, permettre au chercheur en chef de connaître les points qui devaient être corrigés si, bien sûr, il y avait besoin d'une quelconque correction.
Mais là n'était pas le seul objectif de ce projet. En effet, en envoyant le premier être humain sur Éden, Zyrga aurait tout le loisir de contempler les différentes manières dont un humain se sert pour subsister à ses besoins dans différents milieux. C'était pour ainsi dire son chef-d'œuvre.
Alors que le sujet, nommé ADAM, était transféré vers l'île, le chercheur en chef ainsi que le Primat des SOAH suivaient ensemble sa progression sur un écran d'ordinateur. Dans peu de temps, le sujet s'éveillerait, et commencerait à grandir dans un environnement inconnu.
Le sujet était à présent sur Éden. Zyrga se hâta de vérifier ses caractéristiques physiques. D'après le texte présent sur l'écran, son état de santé était parfait. Le chercheur sourit; aucun problème n'était survenu. Quelques secondes plus tard, une phrase s'inscrivit sur un autre écran : ADAM IS AWAKENING. Celle-ci fut rapidement remplacée par une vidéo montrant le sujet en plein éveil. Zyrga, fasciné, contemplait la scène, une lueur dans les yeux.
ADAM levait lentement ses paupières. Une fidèle reproduction du Soleil avait été placée au-dessus de l'île. Celle-ci étant en mouvement constant et uniforme, elle reproduisait à la perfection la rotation de son modèle. Lorsque les yeux de l'être humain se placèrent en face de l'astre, ceux-ci se réfugièrent derrière ses paupières, afin de se protéger des rayons ultraviolets parfaitement imités. Tout se passait comme Zyrga l'avait prédit.
Comme ADAM était couché et recroquevillé, il se leva doucement. Il n'était pas encore habitué à son nouveau corps, bien qu'il n'eût pas conscience que celui-ci n'était pas le sien. Lorsqu'il réalisa qu'il était capable de se mouvoir, il commença à réfléchir.
Instinctivement, il avait déjà activé toutes ses fonctions vitales. Il était au moins assez conscient pour rester en vie temporairement. La première pensée qui lui vint fut : «Chaud... J'ai chaud.».
Agissant toujours grâce à son instinct, ADAM chercha, de ses yeux encore mi-clos, un abri sous lequel il pourrait se protéger de la chaleur du Soleil. Il aperçut un arbre au pied duquel une ombre indiquait l'absence de lumière solaire. Le jeune être humain s'y dirigea d'un pas lent. Une fois sur place, il s'assit, s'adossant au tronc de l'arbre. Il se mit ensuite à contempler le sol sur lequel de l'herbe poussait, le regard livide, le visage blême.
Le Primat des SOAH fit demi-tour, sans un mot, laissant seul Zyrga face à ce spectacle.
Soudainement, ADAM commença à prendre réellement conscience de lui-même. Levant ses mains devant ses yeux pour mieux les voir, de multiples questions se bousculaient dans son esprit encore fertile.
«Qui suis-je?» se demanda-t-il.
Ayant trouvé lui-même la réponse, il pensa :
«Je suis moi.»
Il approfondit alors sa découverte.
«Moi, c'est un seul être. C'est celui qui pense. C'est celui qui peut. C'est celui qui réfléchit. C'est celui qui ressent. C'est celui qui agit. C'est celui qui est. C'est celui qui a. C'est celui qui voit. C'est celui qui regarde. C'est celui qui entend. C'est celui qui écoute. C'est celui qui parle. C'est celui qui s'exprime. C'est celui qui touche. C'est celui qui se meut. C'est celui qui fait tout cela et qui est moi. C'est celui que je suis. Moi, c'est «je». Je peux penser. Je peux réfléchir. Je peux ressentir. Je peux agir. Je suis.»
Comme s'il pouvait lire les pensées de son précieux sujet à travers l'écran d'ordinateur, devant lequel il gardait ses globes oculaires concentrés, les yeux de Zyrga brillaient d'admiration devant ce phénomène qu'il avait pourtant étudié des milliers de fois auparavant. Pour le moment, ADAM agissait en tant que simple être humain.
«Où suis-je?» s'interrogea-t-il.
Le jeune homme contemplait lentement son environnement, observant chaque plante, chaque parcelle de terre présente dans son champ de vision.
«Je ne reconnais pas ce lieu. Je suis certain de n'y être jamais venu. Je ne me souviens de rien, mais rien ici ne m'est familier. Pourquoi suis-je ici?»
Ces pensées furent interrompues par la manifestation physique d'un besoin vital pour tout être humain : la nutrition.
«J'ai faim.» se dit-il.
Il chercha des yeux un objet quelconque susceptible de lui servir de nourriture. Son regard se posa alors sur un fruit rouge qui pendait faiblement à l'arbre sous lequel il était assis. Il se leva et tenta de s'en emparer. Heureusement pour lui, celui-ci était à sa portée. Il empoigna le fruit et tira, ce qui fit céder la tige. ADAM considéra son bien un instant puis en croqua une partie. Un souvenir ressurgit alors de sa mémoire.
«Une pomme.»
Zyrga sourit. Il était persuadé qu'ADAM avait reconnu ce fruit.
Une fois rassasié, il commença à se promener. A présent habitué aux rayons du Soleil, il pouvait explorer ce lieu où il s'était éveillé. C'est ainsi que commença son voyage à travers Éden. Il n'avait à présent qu'un seul but : avancer.
Chaque jour, il découvrait une autre facette de ce lieu. Chaque jour, il se rappelait des éléments de ses connaissances qu'il associait à ceux qu'il voyait. Chaque jour, il grandissait encore un peu plus que la veille. C'est ainsi qu'arriva le moment où il s'aperçut qu'il y avait quelque chose dans son dos, quelque chose de vivant.
ADAM se recroquevilla. Une douleur lancinante venait l'assaillir au niveau de ses omoplates. Il sentait que quelque chose tirait, quelque chose qui devait sortir, qui voulait sortir de son dos. La souffrance était telle, qu'il s'effondra au sol, haletant.
Zyrga admirait le supplice de son sujet d'expérimentation, le sourire aux lèvres.
«Cet enfant refuse de grandir. Sortez, mes belles. Montrez-lui qu'il n'a pas le choix.»
ADAM gémissait, gesticulait, versant larme sur larme. Deux bourgeons acérés venaient de lui percer la peau, provoquant un écoulement continu de sang. Un effort supplémentaire fut suffisant pour qu'ils déchirassent la membrane qui les recouvrait, faisant apparaître deux magnifiques ailes ensanglantées, accompagnées d'une brève hémorragie, et d'un horrible hurlement sourd provenant de la gorge d'ADAM.
La douleur ayant épuisé le jeune être humain, celui-ci ne dut attendre la fin de son repos pour constater le résultat de cette affreuse mutation.
Alors qu'il avait déjà recouvré une large partie de sa mémoire, en regardant par-dessus son épaule droite, il vit qu'une aile était attachée à son omoplate. Elle était encore petite, et suivait les mouvement de ses muscles. Oui, c'était bien son aile. Il palpa de sa main les plumes blanches qui s'y trouvaient. ADAM les trouva très douces bien qu'elle fussent tachées de sang.
«C'est doux. On dirait les ailes d'un ange. Un ange? Si je suis un ange, c'est que je suis mort.»
Il continua sur cette voie.
«Je suis humain car je pense. Si j'ai des ailes, alors je suis un ange, et je suis mort. Je suis donc au paradis.»
Il rassembla toutes les informations qu'il avait acquises jusqu'à présent.
«Pourtant, je suis seul ici. Il n'y a personne d'autre que moi. Il n'y a ni humain, ni animal. Au paradis, il y a d'autres anges, et peut-être Dieu. Alors où suis-je?»
Il avisa le ciel, intrigué.
«Peut-être pourrai-je partir lorsque mes ailes auront poussé. Peut-être y a-t-il quelqu'un là-haut.»
Puis il ferma les yeux.
«Très bien. J'attendrai.»
Zyrga était tout simplement ravi. Ce sujet était bien plus intéressant que tous ceux qu'il avait traités jusqu'ici.
Enfin, arriva le jour où les ailes d'ADAM furent complètement formées. Ce jour-là, il tenta d'en comprendre le fonctionnement petit à petit. Tout d'abord, il explora les limites de ses muscles, afin de savoir jusqu'où il pourrait les étendre. Ceci fait, il commença à en battre faiblement.
Une petite impulsion fut suffisante pour le faire décoller. Lorsqu'il quitta le sol, il se sentit léger. Il œuvra ainsi plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il s'habitue à son nouveau pouvoir. Après maints essais, il se décida finalement à partir pour les cieux. Zyrga, quant à lui, ne quittait pas la scène des yeux.
Quand ADAM arriva à une hauteur lui permettant de toucher les nuages, il se mit à explorer les lieux, en quête d'autres anges. Malheureusement, cette recherche s'avéra vaine. Le jeune humain supposa alors que ses semblables devaient se trouver un peu plus haut. Hélas, au fur et à mesure qu'il montait en altitude, l'oxygène se faisait de plus en plus rare. ADAM arriva donc à une hauteur où il ne pouvait plus respirer. Il suffoquait, et ses ailes s'immobilisèrent. Une poignée de pensées lui venaient à l'esprit.
«J'ai mal. Comment cela se fait-il? Si je suis un ange, je devrais être immortel puisque je suis déjà mort une fois. Où sont les autres anges?»
Il perdait de plus en plus d'altitude, et ce à une vitesse fulgurante. Il lui fallut plusieurs bouffées d'oxygène pour retrouver le contrôle de son corps.
«Je ne comprends pas. J'ai entièrement exploré ces lieux. Et il n'y a rien d'autre à l'horizon qu'une mer infinie. Où sont les autres? Serais-je seul ici? Si je suis seul, je ne suis pas un ange. Si je ne suis pas un ange, que suis-je? Qui suis-je? Où suis-je? D'où viens-je? Que fais-je ici? Suis-je réellement là? Suis-je réellement en vie? Ai-je réellement existé? Comment suis-je né? Rêverais-je? Suis-je mort? Ai-je des parents? Ai-je des amis? Ai-je une vie?»
Silencieux, Zyrga contemplait la scène depuis son ordinateur.
«Est-ce que j'existe?»
Ceci fut la dernière pensée qui lui vint à l'esprit. Une larme s'échappa de son œil, avant de tomber dans la mer, suivie d'ADAM, qui ne bougeait plus. Quelques secondes plus tard, une multitude de bulles surgit de l'eau.
Le chercheur en chef des SOAH ajusta ses lunettes. Une fois de plus, son sujet venait de mourir. Immanquablement, tous finissaient ainsi. ADAM n'avait pas fait exception à la règle. Le regard de Zyrga restait figé sur la phrase qu'affichait l'écran d'ordinateur : ADAM IS DEAD. A partir de ce moment, il commença à prendre plusieurs dispositions.
«Il voulait de la compagnie, il en aura.»

Mais ou est donc ornicar ?

Je me baladais comme sa, et je vois un texte recent, sans critiques, heureusement Tek est la pour reparer les injustices :

Avant de commencer, un petit conseil : evite de poster des gros morceau comme celui la, sa decourage vite le lecteur.

Bon, premiere remarque, je comprend pas pourquoi tu met les inscription sur l'ecran en anglais, c'est pas logique :
la langue sur l'odinateur n'est pas la meme que celle qu'utilise les chercheurs pour parler entre eux, c'est bizard non ?
Quand tu parle francais tu prend un pc qui parle francais.

ensuite, j'immagine que ADAM est un homme comme les autre (a part le tit gene modifier), et je sais pas toi mais moi, je pense pas comme lui (pour le "moi c'est un seul etre, c'est celui qui...")

ensuite, si je vois que j'ai des ailes dans le ods, je me dit pas :"je suis un ange"

enfait, toute les reflection de ADAm me paraise pas naturelle (enfin c'est ptetre moi qui ai pas des reflexion naturelle, va savoir)

Bref, sinon le theme en lui meme est assez simpa (me fait tres tres vaguement pensé au fleuve de l'eternité)

voila

Je ne suis pas une fan de SF, mais bon faut un début à tout!
Alors j'aime bien l'idée de l'histoire. Ta façon d'écrire est fluide, ça se lit bien.
Par contre j'ai moi aussi un problème avec ses pensées. Trop de questions qui se suivent. De plus il vient de "naître", je ne pense pas qu'on se soit fait des réfléxions pareilles à notre naissance, donc comme pour Tekmerak, elles ne me semblent pas naturelles. C'est plus censé être des bribes de souvenirs ou un truc dans le genre si j'ai bien tout compris? Je sais pas... bref à voir.
Sinon c'est la seule critique que j'avais. Le reste est très bien.

Merci Elios pour cette précision. Moi ça me va. IL faudra peut-être que tu expliques ou un insistes un peu plus sur le fait qu'il a gardé en mémoire toutes ces notions. ;-)
A quand la suite?

Voici la suite et fin du premier chapitre du premier tome d'Evangelus.

Citation :

Quelque temps plus tard, il se rendit aux appartement du Primat des SOAH. Celui-ci devait écouter le rapport de Zyrga concernant l'avancement du projet EVANGELUS-0 bêta. Il lui raconta alors comment les évènements ont fini par tuer son sujet.
—Il n'a pas supporté la solitude, déclara-t-il. Il s'est alors laissé mourir.
—Il s'est donc suicidé par manque de compagnie? demanda le Primat, étonné.
—En réalité, ça n'est pas la seule raison.
—Expliquez-vous, ordonna-t-il.
—Bien. Les humains ont toujours été confortés dans leur idée qu'une personne ailée devait être un ange. De plus, ils s'étaient façonné une idée erronée sur ce qu'étaient réellement les «anges». Comme ADAM n'a trouvé aucune autre forme de vie humanoïde, il a commencé à se poser beaucoup trop de questions sur lui-même. Et c'est ce qui l'a tué.
—Je vois. Et que comptez-vous faire pour allonger sa durée de vie?
—J'ai déjà mon idée à ce propos, répondit Zyrga.
—Fort bien. Et quelle est-elle?
—Il s'agit de LILITH. Elle est mon sujet d'étude féminin. Elle a également reçu le gène Ange-0. C'est l'homologue féminin d'ADAM.
—Pourquoi avez-vous choisi de lui accorder une femme comme compagnon?
—Prenez donc cela comme une lubie personnelle, dit Zyrga d'un air malicieux.
—Espérons que cela ne nous nuise pas. Je vous fais confiance.
—Je vous en remercie.
Lorsqu'il revint dans son laboratoire, le chercheur en chef des SOAH considéra ladite LILITH un instant, bien à l'abri dans son cylindre. Après quelques vérifications d'usage, il plaça le tube dans lequel était enfermé le gène Ange-0 sur un piédestal prévu à cet effet. Le tube fut aussitôt emporté à l'intérieur de la machine qui était placée aux côtés de LILITH.
Quelques instants plus tard, une lumière verte clignota. Cela signifiait que le gène avait été correctement administré. Zyrga se dirigea alors vers son second ADAM. Il était en tout point similaire à son dernier sujet. Même sa mémoire était identique. Le chercheur esquissa un faible sourire avant de partir vers son ordinateur. Il lui suffit d'appuyer sur quelques boutons pour expédier les deux êtres humains vers Éden. Il s'assit ensuite sur son siège afin de suivre confortablement leur progression sur les deux écrans situés devant lui.
Le Primat des SOAH réfléchissait dans sa salle personnelle, repensant à la manière dont était mort ADAM, ou plus exactement la raison.
«Pourquoi ces sales êtres humains ont-ils tant besoin de se savoir génétiquement sous-développés? Pourquoi ont-ils toujours ce désir obsessionnel de demeurer des incapables? Les humains sont si frêles. Un rien peut les tuer. Mais ils ne se rendront jamais compte qu'ils se tuent toujours eux-mêmes. Saletés. Vous êtes tous voués à vous suicider.»

Deux phrases s'affichèrent à l'écran.
ADAM IS AWAKENING.
LILITH IS AWAKENING.
Le projet EVANGELUS-0 bêta recommença. Les deux sujets humains s'éveillèrent simultanément. Zyrga s'adossa alors contre son siège et se contenta d'observer la suite des évènements.
Pour le moment, tout allait bien. ADAM et LILITH avaient les mêmes réflexes de survie. Après tout, ils étaient tous deux humains. A dire vrai, le commencement de leur vie ressemblait grandement à celui du tout premier sujet ayant servi pour l'étude de ce projet. La seule différence était qu'il y avait deux personnes, et non pas une.
Jour après jour, LILITH découvrait un peu plus ADAM, et ADAM connaissait un peu mieux LILITH. Ensemble, ils avaient retracé le parcourt du premier sujet d'expérimentation. Ensemble, ils s'étaient nourris. Ensemble, ils avaient découvert qu'ils existaient. Ensemble, ils avaient parlé pour la première fois. Ensemble, ils avaient dialogué. Ensemble, ils avaient recouvré leur mémoire. Ensemble, ils avaient appris à se connaître et à s'apprécier. Ensemble, ils crurent être des anges. Ensemble, ils avaient vécu en explorant Éden. Ensemble, ils étaient destinés à vivre.
Arriva alors le jour fatidique, le jour où ils durent choisir entre rester sur l'île, ou rejoindre les cieux. Zyrga restait attentif au moindre de leurs mouvements.
Tous deux s'étaient mis d'accord pour aller trouver les anges. Après quelque inspection peu fructueuse, ils finirent par manquer d'oxygène, ce qui leur fit perdre connaissance. Mais alors que leur destin semblait scellé, et qu'ils étaient sur le point de se noyer, ADAM se réveilla et commença à remplir ses poumons du précieux gaz vital. Les yeux fixés sur son écran d'ordinateur, Zyrga attendait anxieusement la suite. Lorsque le sujet d'expérimentation mâle vit sa compagne inconsciente tomber à toute vitesse, sa compassion le poussa à agir. Il s'empara alors de sa main droite, et s'y accrocha fermement, tout en battant des ailes afin de garder une altitude constante. Enfin, puisant dans ses ultimes forces, il se dirigea vers la rive, sur laquelle il atterrit et déposa LILITH sur le sable fin.
Zyrga se sentait soulagé. Cet acte constituait une avancée formidable du projet EVANGELUS-0 bêta. La présence de LILITH avait bien produit l'effet escompté : elle avait réussi à rallonger la durée de vie d'ADAM.
Le chercheur en chef se leva de son siège et se dirigea d'un pas pressé vers les appartements du Primat afin d'effectuer son prochain rapport qu'il prévoyait déjà positif.
Dès qu'il eut quitté son laboratoire, LILITH ouvrit les yeux. ADAM était là, à ses côtés, les ailes encore déployées. Lentement, elle se leva, puis, après avoir soigneusement choisi ses mots, déclara :
—Je crois qu'il n'y a pas d'anges là-haut.
Son compagnon lui répondit avec tristesse :
—Je crois qu'il n'y en a pas du tout.
—Pas du tout? Mais il y en a forcément. Après tout, nous sommes des anges, dit-elle en forçant un faible sourire qui se voulait rassurant.
—Ce n'est pas si sûr à dire vrai. Les anges ne sont pas censés se réveiller au beau milieu d'une île. Les anges ne sont pas censés avoir mal. Les anges ne sont pas censés chercher le paradis eux-mêmes.
—Peut-être... commença LILITH.
—Nous avons cherché partout, l'interrompit ADAM. Il n'y a jamais eu d'anges dans toute cette histoire. Je ne sais même pas ce que nous sommes censés être.
LILITH réfléchit un instant, puis demanda :
—Il faut bien mourir pour devenir un ange, n'est-ce pas?
ADAM acquiesça d'un hochement de tête. Ce simple geste réussit à rendre le sourire à LILITH qui déclara de plus belle :
—Alors nous n'avons qu'à mourir. Ainsi nous deviendrons de vrais anges.
Son interlocuteur sourit à son tour.
—Mais oui, tu as raison. Qu'avons-nous à perdre de toute façon? La vie?
Il avait prononcé ce mot avec une parfaite ironie.
Non loin de là, une ronce souple semblant adéquate à l'usage que LILITH souhaitait en faire, fut rapidement arrachée par celle-ci au prix de quelques efforts. Elle en tendit une des extrémités à ADAM. Elle rapprocha ensuite sa tête de la sienne puis enlaça leurs cous avec la ronce.
—A trois, tu tires avec moi. D'accord?
Il hocha la tête, approbateur et nullement effrayé.
—Bien. Un... Deux... Trois!
Et alors que, jusqu'ici, ADAM et LILITH étaient nés et avaient vécu ensemble, à cet instant, ils moururent ensemble.
Lorsque Zyrga revint dans son laboratoire, son sourire s'effaça quand il vit, affichées sur les deux écrans, les phrases qu'il redoutait tant.
ADAM IS DEAD.
LILITH IS DEAD.
«Décidément, les Humains ne seront jamais satisfaits, quoi que l'on fasse pour eux.»

eh bien eh bien! pauvres Adam et Lilith! Je suis bien curieuse de savoir quelle va être la prochaine tentative de Zyrga!

Elios, laisse parler ton imagination. Tout est possible. Dans Xmen il me semble que les ailes poussent au milieu du dos d'un perso. Dans la mouche elle poussent aussi après que le perso est une modif génétique. La croissance d'os n'est pas douloureuse sauf si elle subit des contraintes non physiologique. Les poussins ont des plumes qui apparaissent en même temps que leur embryon d'aîle cela me semble plus logique. Enfin disons plutôt du duvet.

Et bien tu pourrais imaginer que cela se passe comme une dent de sagesse. pour certaines personnes s'est douloureux et la douleur se fait sentir parfois bien avant l'apparition de la dent. Ton perso pourrais sentir une géne qui progressivement deviendra douloureux quand les ailes se frayent un passage entre les muscles déjà existants du dos.

Je suis d'accord avec Evahe. Laisse libre cours à ton imagination. Tout est permis, c'est TON histoire! Tu peux en faire ce que tu veux du fait que c'est de la science fiction!

Des bourgeons. C'est à dire une pointe d'os entouré de l'ébauche des futurs tissus. SUr un point de pression les tissus à force se nécrose. Je m'explique si tu fais une compression sur un endroit de ton corps assez longtemps tu noteras que les tissus en dessous ont souffert. Si tu continues ils meurent, c'est la nécrose en mourrant il laisse un trou qui permette à ton bourgeon de finalement percer dans la douleur.

Calée Evahé !

En quelque sorte oui c'est cela. Disons que les cellules de tes tissus ne sont pas encore tout à fait formés mais sont présents se qui permettra au corps de se régénérer.

Citation :

Chapitre 2
Ignorance

Le Primat des SOAH se reposait dans sa cuve spéciale. Celle-ci était chargée de régénérer ses cellules. Il prétendait détester ce système car il lui rappelait trop souvent qu'il était toujours humain. «Les Humains sont si frêles», répétait-il sans cesse. Mais Zyrga le lui avait quasiment imposé lorsqu'un jour, alors qu'il allait lui rendre son rapport, il le trouva effondré à terre, entièrement épuisé.
Dès lors, le Primat avait toujours suivi les conseils de son plus brillant élément. Il s'agissait certainement de l'homme le plus érudit dans le domaine de l'humanité. Pourtant, il paraissait toujours fasciné lorsqu'il étudiait les êtres humains. Peut-être était-ce dû à son éternelle soif de savoir.
Lorsque les cellules du Primat furent toutes saturées en nutriments essentiels, celui-ci ouvrit son unique paupière. La cuve s'ouvrit alors, l'invitant à en sortir. Ceci fait, il s'empara de son œil de quartz, posé sur un socle prévu à cet effet. Il le replaça ensuite délicatement dans son orbite droit. La sphère fut directement prise en charge par les multiples câbles présents dans l'orifice, dont un nerf optique artificiel qui, lorsqu'il fut branché, fit se colorer l'œil en vert. Le Primat se dirigea finalement vers une table sur laquelle était posé son sombre couvre-chef avant de le poser sur sa tête.
L'œil de quartz informa son propriétaire de la présence d'une forme de vie à quelques mètres de là. Le Primat comprit que son dévoué Zyrga l'attendait dans la salle adjacente. Il marcha donc en direction de la porte menant à celle-ci. L'orbe qui lui servait de globe oculaire la fit alors s'ouvrir afin de le laisser passer.
En effet, Zyrga était bien là, agenouillé, le visage face au sol, les yeux fermés. Il attendait de recevoir l'approbation du Primat pour pouvoir commencer son rapport. Il n'eut pas à patienter bien longtemps avant que son supérieur lui signale qu'il pouvait se relever pour prendre la parole.
—Racontez-moi, Zyrga.
—Il y a une heure, ADAM ainsi que LILITH, sont morts. Ils ont utilisé un stratagème leur permettant d'effectuer un double suicide.
—Pour quelle raison ont-ils effectué ce meurtre? lui demanda le Primat.
—Il s'avère que les Humains se sont tous mis en tête l'idée qu'il leur fallait mourir pour devenir des anges. C'est en suivant ce principe qui leur était fondamental qu'ADAM et LILITH sont décédés.
—Encore leurs maudites superstitions. Avez-vous trouvé un moyen de poursuivre votre étude sur ce projet?
Zyrga voyait bien que le Primat était agacé. Il savait combien celui-ci détestait devoir patienter un peu plus à cause de la bêtise humaine.
—Oui. Jusqu'à présent, nous avons toujours octroyé à chacun de nos sujets leur mémoire d'origine. Or, celles-ci sont emplies d'idées erronées sur le monde qui les entoure. Nous ne pouvons nous résoudre à éduquer les êtres humains. C'est pourquoi je pense qu'il serait judicieux de laisser leur mémoire vierge, du moins pour le moment.
Après quelques instants de réflexion, le Primat déclara :
—C'est sans doute le meilleur moyen de poursuivre le projet sans que celui-ci ne soit entravé par leurs aprioris stupides. Cette idée me plaît. Je suppose que vous n'avez rien d'autre à me dire?
—Il n'y a rien d'autre en effet, lui répondit Zyrga.
—Très bien. Vous pouvez disposer à présent.
—A vos ordres.
Après ce court entretien avec le Primat des SOAH, le chercheur en chef se dirigea immédiatement vers son laboratoire. Il avait plus que hâte d'examiner à nouveau son sujet d'expérimentation. Cette fois-ci, ADAM serait vide de toute mémoire. L'idée qu'un homme nouveau puisse naître de ce changement le fit sourire.
«Au commencement de l'humanité, les Hommes étaient ignorants. Ils évoluèrent en fonction de leur environnement et de leur capacités. Au commencement de l'humanité, les Hommes n'avaient pas d'ailes.»
Le Primat des SOAH, malgré son apparente satisfaction, restait tout aussi préoccupé qu'à l'accoutumée.
«Pouvons-nous vraiment faire confiance à ces êtres immondes? Même sans leur mémoire, ils restent humains. Il est impossible de prévoir quelles idioties ils vont bien pouvoir inventer.»
Se prenant la tête dans sa main droite, il songea :
«Devons-nous vraiment en arriver à éduquer des êtres humains?»
Zyrga, quant à lui, définissait les derniers réglages en vue de la reprise du projet EVANGELUS-0 bêta. Tandis que des tubes se remplissaient et que des boutons clignotaient, il pensait à ses précédents essais :
«De tout temps, les Hommes ont cherché à s'envoler afin de pouvoir atteindre les cieux. Serait-ce là l'origine de cet idéal angélique?»
Finalement, un nouvel écran s'alluma. Zyrga le consulta un instant afin de vérifier que l'état de santé de son nouveau sujet était correct. Ceci fait, il appuya sur le bouton qui commandait le lancement de la capsule contenant ADAM. Celle-ci fut alors envoyée sur Éden, disparaissant du champ de vision du scientifique. Quelques secondes plus tard, elle figurait sur l'écran, voyageant d'un lieu à l'autre à une vitesse fulgurante.

«Le jardin d'Eden, et le péché d'Adam. Pour sûr, tu n'as pas fini de pécher.»

La capsule était arrivée à bon port. Après sa désagrégation, le corps d'ADAM apparut clairement sur l'écran. Il était encore plongé dans un état léthargique, fruit de sa pureté mémorielle. En effet, il n'avait pas encore acquis le réflexe de se réveiller. Zyrga patienta donc ainsi durant plusieurs heures, paisiblement.
Lorsqu'ADAM s'éveilla enfin, le chercheur en chef des SOAH se rapprocha de l'écran afin de mieux distinguer les traits de son nouveau sujet.
Ses yeux n'exprimaient aucun sentiment. Quant aux traits de son visage, ils n'affichaient aucun état d'esprit. On l'aurait cru à demi-mort. Toutefois, ce qui se produisit par la suite allait prouver le contraire.
En effet, lentement, ADAM leva les yeux vers la source de chaleur qui lui picotait le front. C'est alors que cela survint. Le sujet d'expérimentation du projet EVANGELUS-0 bêta, d'un geste, détourna son regard du Soleil artificiel. Zyrga, qui avait assisté à la scène, releva la réaction.
«Le réflexe de survie. Apparemment, il est initialement présent dans tous les êtres vivants. Cela viendrait-il d'un effet de son corps? Il ne peut garder aucune trace de connaissance ni de mémoire. Ce serait donc une réaction spontanée?» songea-t-il.
Après réflexion, il se dit en souriant :
«Cela ne pourra que favoriser l'avancement du projet.»

Toujours aussi bien. Rien relevé de spécial. J'attends de voir comment cet "ADAM"-ci va avancer de le projet!
la suite!

http://www.les-templiers-et-les-croisades.org/symbolique/index.php?page=bouclier-et-epee --> descends jusqu'à Epée

pour l'instant c'est tout ce que j'ai trouvé mais je regarderai encore!

Je viens pour la première fois de lire ce que tu as posté. Ma lecture a été très agréable, ta façon d'écrire nous met totalement dans cette ambiance complètement surréaliste. Je ne sais si c'est voulu ou non, mais les deux personnages observateurs -le primat et le chercheur- ont l'air totalement seul, ce qui donne un côté très... étrange, je ne sais trop comment le décrire, mais j'aime beaucoup. En fait, dans ce que tu as posté cette solitude est constamment présente: on ne connaît que deux personnages, ainsi que les sujets -qui semblent en nombre inépuisable-, mais on ne sait ni où ça se passe, ni pourquoi, ni où sont tous les autres! Arrivé à ce stade, on commence à se poser des questions: où sont les autres humains? Si Zyrga est chercheur en chef, n'y en a-t-il pas d'autres?

Je ne sais pas si ce côté "vide" -au sens "absence ou gros manque d'informations sur le contexte et sur l'histoire", et non au sens littéraire, est fait exprès, mais ça rajoute un côté presque philosophique au texte. Pour l'instant, c'est de la SF tout à fait bizarroïde et c'est très intéressant.

Un petit commentaire sur ta façon de faire avancer l'histoire: quelques ellipses sur les différents sujets pourraient être utiles. En l'occurrence, on a l'impression que tout se passe très vite et qu'entre chaque sujet, il se passe cinq minutes avant que l'expérience suivante soit lancée... Peut-être que passer sous silence implicitement certaines tentatives -tout en les évoquant à mots couverts, par exemple par des réflexions de Zyrga y faisant référence- pourrait appuyer le côté "ces-expériences-sont-lancées-depuis-des-lustres-et-dureront-très-très-longtemps".

Je ne sais pas si tu comprends tout ce que je veux dire, et c'est bien possible que mon interprétation des choses ne soit pas du tout la tienne, mais c'est tout l'intérêt d'une oeuvre artistique quelle qu'elle soit: chacun y voit ce qu'il veut, ou plutôt ce qu'il peut!


Pour finir, si j'ai dit tout cela sur le fond du texte, c'est bien parce que pour ce qui est de la forme, je n'ai rien trouvé à redire: c'est agréable à lire et vite de fautes -de fautes frappantes tout du moins, je n'ai pas lu ton texte dans une optique de correction-.

Bon courage pour la suite!

Il était encore plongé dans un état léthargique. Ceci était le fruit de sa pureté mémorielle" Elios, pour alléger cette phrase et éviter la répétition de ceci je te propose :
Il était encore plongé dans un état léthargique, fruit de sa pureté mémorielle. Ceci dans un récit au passé fait trop explication que tu donnes aux lecteurs ce qui casse la narration.
Pour le reste, j'attends la suite. Pour ce qui concerne le fond, les reflexes innés comme respirer, déglutir, cligner des yeux , retracter son membre d'une source de douleur n'est pas lié à proprement parler à la mémoire. La zone reptilienne de notre cerveau qui intervient dans ses cas là à le contrôle. (zone commune avec tous les mammifères et même les crocodiles!). Je ne pense pas que le soleil puisse provoquer une telle douleur que ton perso doive s'en détourner par instinct, il le fait donc par volonté ce qui est commandé par une autre zone du cerveau. qui implique un raisonnement : Le soleil me dérange donc je dois bouger donc je dois actionner mes muscles ...