Bon, voilà, pour une fois ce ne sera pas un poème, j'essaye d'écrire une petite histoire, mais c'est pas évident. J'attend vos avis (et même vos critiques) mais soyez indulgent, je n'ai pas vraiment l'habitude des histoires véridiques .... :| Pierre se redressa brusquement, ouvrit et referma ses yeux de nombreuses fois, égaré, avant de comprendre ou il était et ce qui l’avait réveillé. A l’autre bout du lit, sa femme se tenait prostrée et tremblante. Elle pleurait.
Il la prit dans ses bras :
_ « Guetty, ma chérie, que se passe-t-il ? »
Il comprit entre les sanglots qu’elle avait fait un cauchemar, ça lui arrivait souvent ces temps-ci, elle était trop nerveuse. Alors, il la berça tout doucement contre lui, en lui caressant ses longs cheveux blonds, comme il le faisait toujours dès qu’elle pleurait. Il l’apaisa de sa voix grave, comme à chaque fois depuis leur rencontre 5 ans plus tôt.
Plus tard, quand elle se fut enfin rendormie, Pierre laissa libre cour à son angoisse. Sa femme était enceinte depuis bientôt quatre mois, ce n’était pas sa première, mais elle ressentait une panique diffuse depuis plusieurs semaines. Elle avait toujours pressenti certaines choses différemment, mais il la trouvait particulièrement nerveuse, et, malgré tous les efforts qu’il faisait pour le cacher, il devait bien avouer que cela commençait à déteindre sur lui.
Il y a peu, le médecin leur avait annoncé, ce serait un garçon. Comment l’appelleraient-ils ? Il aimait bien Jean ou Michel. Un garçon. Sa petite Caroline était, bien sur, une boule de tendresse et de boucles rousses, toujours joyeuse, énergique et curieuse de tout, mais il désirait vraiment ce garçon. Il l’emmènerait pécher, jouer au foot et puis surtout, il lui apprendrait un jour à voler … Il s’endormit.g
Le soleil filtrait déjà par les volets lorsqu’il s’éveilla de nouveau. Il entendit Guetty préparer le petit déjeuner. Il se leva, se rendit dans la cuisine et l’embrassa. Caroline, qui déjeunait prit alors un air dégoûté en tirant la langue. Il la chatouilla et l’embrassa également. La sonnerie du téléphone retentit : une fois, deux fois, tr… Il décrocha.
_ « Pierre ? C’est Martial. Écoute, je sais que t’es de congé, mais faut vraiment que tu viennes.
_ Mais tu sais que c’est mon seul week end en famille de tout le mois, tu peux pas me faire ça !
_ Je sais bien, mais j’y peux rien, un de nos pilotes est malade et …
_ Qui ?
_ Henry.
_ P’tain, il aura tout fait pour m’énerver celui là. Bon, qu’est-ce qui se passe ?
_ Voilà, il devait transporter un officier à une cérémonie de remise de médailles, à Paris. Il y a d’autres pilotes sur le coup, mais je t’ai appelé en premier, je me suis dit qu’avec ta demande de promotion…. »
Pierre soupira et répondit :
_ « Ok. Je suis là dans une heure. » Il raccrocha.
Caroline fixait son père d’un air désespérée, puis, n’y tenant plus, elle éclata en long sanglots :
_ « Non, pars pas ! T’as promis ! Reste avec moi, t’a promis ! »
Il la tint par les épaules et lui expliqua gravement qu’il devait y aller, mais qu’il reviendrait vite et qu’il l’emmènerait alors au zoo, voir les singes qui lui plaisaient tant. Puis, en souriant il lui dit:
_ « Allez sèche tes larmes, n’oubli pas qu’une fille de pilote ne pleure jamais ! »
Il finit alors de s’habiller, dit au revoir à sa famille, puis il partit. Et les deux femmes de sa vie virent sa longue silhouette rétrécir jusqu’à disparaître complètement. De même que la tour de contrôle vit son avion décoller du tarmac, s’éloigner rapidement.