Bon alors voilà un texte que j'ai commencé à écrire il y a un certain temps mais que, ayant l'habitude d'écrire au feeling ce qui n'est pas très pratique ni très bien, je n'arrive pas à poursuivre. Je ne vais mettre ici qu'une première partie car il est tout de même un peu long pour un seul post. J'aimerais vos avis, et vos critiques, et surtout: aidez moi à continuer!!!
Chapitre 1:
La lumière que projetait l'incendie montra les larmes de sang qui coulait de ses yeux rouges. De grandes traînées noires marquaient ses joues mouillées de ce fluide vital qui reflétait la sanglante lueur de son navire en flamme. Il tomba à genoux et tandis que les derniers morceaux de coque partaient en fumée, il s'écroula face contre terre.
Le matin le trouva le visage à moitié recouvert d'une masque de sable rouge. Une grande tristesse émanait de ce visage pourtant sans expression. Les vagues amenèrent les restes noircis du navire et bientôt l'homme fut entouré des restes de sa vie.
Elle descendit sur la plage, battue par les vents et les flots. On y trouvait toutes sortes de choses intéressantes, perdues par des navires qui croisaient au loin. Tout le monde au village venait ici avant le matin, souvent après les tempêtes. Son frère aussi le faisait avant, mais il était parti. Elle ne lui pardonnait pas de l'avoir abandonnée. Depuis tout le monde était partit peu à peu, sauf elle. Elle était resté seule, dans ce village battu par les vents, se nourrissant de pêche et de cueillette.
Elle marcha sur la plage en direction d'une petite crique à l'abri du vent. Ça et là gisaient du bois flotté, quelques cordages, et poutres noircies.
Elle pénétra dans le petit renfoncement protégé des rafales et s'arrêta net. La plage était jonchée des restes d'un navire brûlé. Et, gisant à moitié immergé, un homme.
Elle se précipita et le tira hors des flots. La chemise de l'homme était raide de sel et de sang. Elle lui enleva et eut un mouvement de recul devant la blessure qui lui barrait le torse. Il vivait encore, elle le sentait. Mais plus pour très longtemps. Pas avec une telle marque. L'homme eut un gémissement et ouvrit les yeux. Des yeux d'un rouge profond.
Il la regarda étrangement et lui fit signe de s'approcher. Mais se faisant il ouvrit la bouche laissant apparaître deux grandes canines. Elle eut un mouvement de peur et de dégoût. Un Pirate. Elle rampa loin de lui sans le lâcher du regard, avec ceux là on ne savait jamais ce dont ils étaient capable. Mais l'homme ne bougeait pas et il sourit avec voracité ses dents ressortant sur son visage couvert de sable. Il s'écroula et elle partit en courant.
Elle ne s'arrêta de courir que lorsqu'elle fut cloîtrée chez elle. Elle s'effondra contre le battant de la porte après l'avoir verrouillée. Elle se rendit alors compte à quel point son cœur battait vite, et pas seulement à cause de la course. Elle était terrifiée. Qu'est ce qu'elle pouvait faire seule contre un Pirate? Même en si piteux état on disait qu'ils leur suffisait d'un peu de repos et ils étaient capable de décimer tout un village. Du repos et surtout... du sang. Des buveurs de sang voilà ce qu'étaient les Pirates du nord. Il arrivait parfois que quelques marchands viennent commercer dans le nord. Ils racontaient alors les terribles attaques qu'ils avaient subit et dont ils étaient sortit indemne grâce à leur richesse. Les marins du nord expliquait alors avec un petit sourire: « Chez nous pas besoin d'être riche pour survivre aux Pirates, il faut juste être assez résistant. » Les marchands ne comprenant pas on leur expliquait gentiment ce qu'étaient les Pirates ici. Ils en repartaient terrifiés. S'ils arrivaient à repartir. Ceux du nord n'essayaient même pas de combattre quand ils pouvaient fuir. Car quiconque était mordu et donnait son sang devenait comme EUX. S'il survivait à la perte de sang.
Elle se frotta le coup d'un geste instinctif et se leva pour s'approcher de la cheminée. Elle y fit un énorme feu de bois bien sec. La maison se réchauffa et elle se sentit légèrement mieux. Mais le froid qui l'avait saisit sur la plage avec ses... crocs, elle ne parvenait à s'en débarrasser. Cette impression si familière... Elle se secoua et s'activa devant la cheminée.
Sur la plage le Pirate avait les yeux fermés. Il semblait mort. Mais son visage trahissait une intense réflexion. Devait-il se lever maintenant et aller chercher du sang? Ou attendre encore un peu?
Il opta pour un petit somme réparateur et s'installa plus confortablement sans pour autant bouger. Il s'endormit immédiatement. Il avait le temps. Beaucoup de temps.
Elle s'installa à même le sol devant la cheminée et prit dans un panier une boule de vêtement. Le tissu était un peu usé, d'un marron passé. Il avait servi à de nombreux habits avant qu'elle ne l'utilise pour elle. Le dernier en date était une tenue de chasse pour son frère. Elle l'examina sous toute les coutures: malgré les nombreux usages le tissage solide avait tenu le coup et restait assez épais pour être réutilisé. Elle sortit une paire de ciseaux et entreprit de couper les coutures.
Elle fit un bon quand quelqu'un frappa à la porte. Elle s'immobilisa le regard fixé sur le battant. Dehors la nuit commençait à tomber. A cette période il n'y avait pas plus de quelques heures de jour. On frappa de nouveau. Elle ne bougea pas.
-Bon j'en ai marre d'attendre, fit une voix derrière la porte.
Il y eut un silence puis...
KKKKKKRRRRRRRAAAAAAAAAKKKKKK!!!!!!!!!!!!!
La porte s'effondra et elle poussa un hurlement. Le Pirate entra dans la pièce avec satisfaction.
-Ah! Il fait bon ici!
Sans effort apparent il souleva la porte et la remit sur ses gonds légèrement tordus. Elle ne fermait plus. Il eut un soupir et la bloqua avec une chaise. Puis sans regard pour la jeune femme terrifiée et stupéfaite près de la cheminée il s'assit à table. Il prit un morceau de pain qui traînait et mordit voracement dedans. Ses dents déchiquetait le pain avec une violence qui ne pouvait que rappeler sa véritable nature.
Elle ne bougeait pas, le fixant avec de grands yeux inquiets, mais il ne semblait pas avoir soif de sang.
Il finit le pain et s'attaqua au jambon. IL en était à troisième tranche quand il la reposa et soupira:
-ça ne vaut pas un bon sang, tu ne crois pas?
Elle se raidit quand il se leva et se tassa contre le mur où elle s'était faufilée pendant qu'il mangeait.
-ça ne fait pas mal tu sais, fit il remarquer en s'approchant.
Il s'accroupit près d'elle
-Enfin je crois, je n'ai jamais testé.
Et il posa sa main contre le mur au dessus de sa tête. Il approcha sa bouche de son cou.
- Je ne te le conseille pas, fit elle d'une voix soudain très calme en posant un couteau sur sa gorge. Il s'arrêta, la bouche presque collée à la gorge de la jeune femme. Il eut un soupir et elle se retint de frissonner en sentant l'air sur son cou.
Le Pirate était stupéfait. Elle pouvait changer en si peu de temps? IL eut un petit sourire. Une bonne chasse en perspective, surtout qu'il semblait n'y avoir personne dans le coin. Soudain il sentit le sang couler le long de son cou. Son sang. Il fit un bon en arrière tentant de stopper l'hémorragie en pressant sa main sur la plaie. IL ne pouvait pas se permettre de perdre du sang. Même s'il se régénérait bien plus rapidement que les humains normaux.
Quand le sang s'arrêta de couler il se tourna vers elle. Elle avait récupéré un long bâton à bout ferré et s'appuyait assez nonchalamment contre le bord de la cheminée.
-Ce n'est pas la première fois que tu rencontres un vampire, fit il en se relevant et en s'asseyant sur la table. Plus calme maintenant que le sang ne coulait plus.
-Un quoi?
-Un vampire.
-Qu'est ce que c'est?
-Un Pirate.
-Ah, dit elle simplement. Non, je ne crois pas.
-Tu t'es fait mordre? Demanda-t-il les yeux brillants et assoiffés, tu as une odeur de peau qui me rappelle un lointain souvenir.
-Est ce que j'ai l'air de me nourrir de sang?
-pas vraiment non.
Il soupira une nouvelle fois. Avec un air déçu.
-Il est en quoi ton bâton? Demanda -t-il au bout d'un moment assez lourd.
-En bois.
-Non, le bout.
-ça ne te regarde pas.
-Ben si un peu quand même, au cas où j'aurais une soif irrépressible. Il eut un sourire carnassier laissant apparaître ses petites canines pointues.
Elle haussa les épaules mais ne répondit pas.
Ils ne dirent plus rien, ni l'un ni l'autre n'osant bouger par peur d'une réaction de l'autre. La tension devint pesante.
-Tu as senti? Fit soudain le Pirate.
-Senti quoi? Fit la jeune femme méfiante.
-Chut!
Il tendit l'oreille et elle l'imita après une hésitation. Il s'accroupit et posa son oreille sur le sol. Qu'essayait-t-il de faire? Se demanda-t-elle intriguée. Il y eut soudain un grondement et le sol se mit à trembler. Doucement d'abord puis de plus en plus violemment.
-Qu'est ce que...
Elle fut jetée à terre par une secousse brutale. Toute la maison tremblait. On entendait la vaisselle s'entrechoquer dans le grand placard et la cruche posée sur la table se renversa et alla se briser sur le sol.
-Attention!!
Le Pirate se jeta sur elle et la tira juste à temps avant que l'armoire se renverse.
-Qu'est ce qui se passe! gémit elle en se recroquevillant, peu soucieuse à présent du fait qu'il soit un vampire.
-ILS arrivent.
Elle lui jeta un regard tellement terrifié qu'il comprit qu'elle savait. ILS, c'était les Chasseurs. Une armée à cheval qui s'occupait de protéger la population des Pirates qui seraient dissimulés à terre. Quand ils en trouvaient il y avait généralement un massacre. Peu de Pirates pouvaient survivre à de tels soldats.
-je ne voit pas pourquoi tu as peur! Ironisa-t-il, Tu ne crains rien toi!
-Qu'est ce que tu en sais! Fit elle en se levant brutalement.
Elle retomba aussitôt quand il la tira au sol.
-Donne moi ton sang, fit il.
-Même pas en rêve! répliqua-t-elle en se dégageant d'un coup bien placé dans les côtes.
Elle courut vers le fond de la pièce et tira avec difficulté une petite commode sur le côté. Celle ci révéla un trou noir.
-Et ça mène où ça? Fit le Pirate intrigué en se massant les côtés et en s'approchant.
-Aucune idée, répondit elle, mais si tu as un meilleur plan...
Les tremblement avaient cessés mais on entendait à présent les chevaux piaffer et les cavaliers donner sèchement des ordres.
-Non c'est parfait.
Et il la suivit dans le trou en prenant soin de tirer la commode derrière lui.
Il la rattrapa en trébuchant. Le sol inégal et l'absence de lumière rendait la progression difficile. Surtout avec un manque de sang pareil... Enfin heureusement pour lui, il voyait mieux dans le noir que la plupart des humains. La petite devant devait se fier au mur qu'elle suivait de sa main pour ne pas se cogner. Malgré tout elle avançait assez vite:
-Tu es sure que tu ne sais pas où ça va? Demanda le Pirate.
-Absolument, répliqua-t-elle, je ne suis pas poursuivie tous les jours moi!
Elle avait un ton assez sec et n'avait pas lâché son bâton dont la pointe, d'un métal inconnu mais qu'il soupçonnait être de l'argent, restait fixée sur le Pirate. Maudite Nordiste! Si elle détournait ne serait-ce qu'un instant les yeux... Mais non, dès qu'il était un peu trop proche la pointe se fixait irrémédiablement sur sa gorge. Le vampire grogna, et aperçu du coin de son œil exercé, un sourire fugace. Tellement qu'il crut à un jeu d'ombre. Quelle drôle de fille, d'abord faussement terrifiée puis si sure d'elle qu'on en croirait une autre. Peut être que lorsqu'elle était en danger une autre personnalité prenait sa place. Une bonne question à creuser quand il s'ennuierait.
Malgré son regard vif il ne remarqua pas le filet de sueur qui coulait le long de la tempe de la jeune femme.Ils arrivèrent bientôt à la sortie du tunnel. Celui ci débouchait dans une clairière éclairée par la lune. La jeune femme sentit soudain la saisir brutalement, elle poussa un hurlement qui s'arrêta rapidement après qu'on l'eut assommée.
-Vous y êtes aller brutalement, fit remarquer le Pirate en examinant le crâne de la jeune femme.
-Fallait bien qu'elle se taise! Et puis elle était un peu sur les nerfs ça lui fait du bien.
-Elle avait l'air pourtant très calme.
-Elle ment très bien. Un truc qu'on apprend quand on vit seul.
L'homme qui avait assommé la jeune femme était assez grand. C'était tout ce qu'on pouvait dire de lui car une grande cape le couvrait de la tête aux pieds. Sa voix était assez grave mais d'une froideur qui glaçait tout être humain normal.
-Bon c'est pas tout ça, fit l'homme en se penchant sur la jeune femme couchée à terre, mais j'ai soif.
Il lui dégagea le cou et... se retrouva trois mètres plus loin se tenant la gorge et tentant de reprendre son souffle.
La jeune femme se redressa en tenant la pointe de son bâton dirigée vers son agresseur.
-Cuivre, fit elle pour simple commentaire.
Le Pirate eut un sourire. Elle ne le voyait pas, de derrière il avait une chance de la mordre. Il se jeta sur elle et finit contre un arbre, assommé.
-Et argent de l'autre côté, continua-t-elle.
Elle les regarda avec un sourire et s'enfuit en courant.
-Brutale hein? Souffla le deuxième vampire avant de se rendre compte que l'autre ne pouvait absolument pas l'entendre. Il expira et s'évanouit.
Quand il se réveilla le soleil battait son plein et il plissa les yeux sous la lumière vive. Il ne fondait pas au soleil mais ses yeux supportait mal la lumière. Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas du Pirate qui s'éloignait déjà. L'homme rabattit sa capuche sur son front et récupéra ses affaires avant de suivre le chemin du Pirate. Un tel sang était rare de nos jours. Quand on en trouvait un il ne fallait pas le lâcher, il y avait toujours des choses intéressantes à leurs côtés. Et il semblait que la fille possédait quelque chose qui puisse agrémenter sa longue vie solitaire. Bien qu'il ne soit que très jeune pour un habitant des ténèbres. L'homme sourit et se lécha les lèvres de contentement. Dès qu'il pourrait il lui prendrait un peu de son sang.
Le soleil était déjà levé depuis deux heures, et la jeune femme marchait toujours. Elle avait décidé de s'éloigner le plus possible de la mer. Si le Pirate en était réellement un il ne resterait pas longtemps loin de chez lui. Quand à l'autre... eh bien un poignard dans le cœur puis un bon feu réglerait le problème, si jamais il se représentait. Elle marchait rapidement, souhaitant mettre le plus de terrain possible entre elle et les vampires avant la tombée de la nuit, qui arriverait dans quelques heures.
A la nuit tombante elle arriva en vue d'un petit village. Elle distinguait au loin les derniers habitants qui rentraient chez eux se barricadant bien fermement derrière leurs portes peintes en bleu clair. Le bleu du jour. Ainsi ici aussi les vampires faisaient rage. Ou alors c'était une simple précaution. Elle se dépêcha de pénétrer dans le village et demanda si quelqu'un voulait bien l'héberger une nuit. Une femme lui répondit chaleureusement:
-Mais bien sur! Ma maison est assez grande pour vous loger! Je peux même vous offrir une soupe! Nous ne manquons de rien en ce moment.
Elle la prit par les épaules et la mena vers une grande maison aux murs blancs et à la porte d'un magnifique bleu clair.
-Entrez donc! Fit elle en ouvrant la porte et en s'écartant pour la laisser passer.
-Merci beaucoup! Je n'aurais pas aimé passer la nuit dehors en ce moment.
-Oui le froid est vif dès que le soleil se couche, fit la femme sans cesser de sourire.
Elle referma la porte et son invitée examina la pièce ou elle se trouvait. C'était une sorte de cuisine assez large, entièrement pavée, et au fond de laquelle trônait une grande cheminée dans laquelle brûlait un bon feu. Une grande table de chêne occupait le centre de la pièce, et deux meubles étaient alignés sur les murs latéraux.
-Les enfants! C'est l'heure de manger!
Elle retira une marmite qui réchauffait sur le feu et entreprit de remplir les assiettes posées sur la table. Quatre enfants apparurent en courant dans la pièce et poussant des cris de joie devant l'inconnue. La mère les calma et leur expliqua que la jeune inconnue allait passer la nuit chez eux.
-Dis, fit le plus petit, comment tu t'appelles?
-Comment aimerais-tu que je m'appelles? Demanda-t-elle en souriant avec gentillesse.
Le petit garçon fronça les sourcils avec cette expression qu'on les petits lorsqu'ils réfléchissent profondément.
-Je ne sais pas, finit il par répondre avec un petit air contrarié, je ne connais pas de nom de fille.
-Les noms de garçon sont beau aussi, répondit elle en lui ébouriffant les cheveux.
Ils s'assirent à table et les enfants discutèrent joyeusement avec l'inconnue:
-Dis tu viens d'où?
-Pourquoi t'es toute seule?
-Tu sais raconter les histoires? Maman dit que les filles savent toujours raconter les histoires.
-Holà! Doucement! Fit la jeune femme en riant sous le regard amusé de la mère, D'abord comment est ce que vous vous appelez tous?
-Royu, fit le plus petit.
-Kin, fit la seule fille du groupe et qui semblait être la plus âgée.
-Jirai, fit le troisième, mais ce n'est pas juste nous on ne connaît pas ton nom!
-J'ai beaucoup de nom, fit elle mystérieuse, autant que j'ai d'amis.
-Alors nous on va t'appeler Oji, fit le plus petit.
-Mais c'est un prénom de garçon! Fit la mère.
-Elle a dit que les prénoms de garçon étaient beaux aussi, se défendit le petit en serrant ses petits poings.
-Oji, c'est très bien, fit la jeune femme.
-Alors Oji-chan, dis nous d'où tu viens! Fit la fille.
La jeune femme se tourna vers elle:
-Peut être vaut il mieux manger pendant que le repas est chaud, nous verrons ça après non?
-Oui, fit la mère d'une voix ferme, mais avant il nous faut remercier le Temps pour les récoltes.
Tous les enfants se levèrent et ils formèrent un cerce avec leurs mains. Oji se recula pour ne pas briser leur union et déclina poliment l'offre de se joindre à eux, prétextant qu'une inconnue pourrait briser leur prière.
Les dieux ont abandonné le nord. Pourquoi le nord devrait il leurs rester fidèle?Cette phrase était la réponse typique des gens du nord lorsqu'on leur demandait pourquoi il n'y avait aucun lieu de culte chez eux. Et Oji comprenait très bien cette phrase: Si les dieux avaient amené les Pirates chez eux brûlant leurs récoltes, leurs villages, leurs maisons, et leur sang, elle ne voyait pas pourquoi elle leur serait redevable.
Le repas finit, tout le monde s'installa près de la cheminée pour écouter l'histoire d'Oji:
-Je viens d'un endroit où la pluie est pluie courante que le soleil, et où la sécheresse n'existe pas, commença-t-elle. La seule plaine que je connaissait, c'était la lande, et la mer qui s'étendait à perte de vue.
Les enfants buvait ses paroles, et même la mère écoutait avec attention.
-Mes parents, comme tous les autres habitants de mon village vivaient de la mer et de ce qu'elle produit. Le jour comme la nuit la mer nous fournit ce dont nous avons besoin pour vivre. Mon père possédait un petit voilier qu'il utilisait pour pécher la nuit.
Et elle raconta les poissons colorés, les vagues, la pèche, le vent. Elle raconta l'explosion du soleil en un feu sanglant lorsqu'il se couchait sur la mer houleuse, les falaises, la lande rouge, jaune, bleue, et verte, les marchands aux milles et une couleurs. Elle raconta la pluie et l'orage qui broyait le cœur des plus endurci, elle raconta les sirènes et les dauphins, les repas autour d'un feu sous la lune toute ronde, la mer, les coquillages, les marins, les voiliers et leurs immenses toiles blanches.
Au bout d'un heure la mère décida qu'il était temps pour eux d'aller se coucher, et les enfants obéirent en baillant.
-Bonne nuit Ji-chan, fit le petit en montant un escalier de bois.
-Bonne nuit Royu.
Une fois tous les enfants couchés la mère redescendit et s'assit en face d'Oji.
-Quel est le nom que vous ont donné vos parents? Demanda-t-elle.
L'inconnue regardait le feu.
-Je ne sais pas, répondit elle au bout d'un moment, je ne me rappelle pas. Je ne les ais pas beaucoup connu.
-Mais comment les gens vous appelaient quand vous étiez petite?
-Larme, ou Vent, selon les moments.
-Ce ne sont pas vos noms.
-Non, je n'en ai pas. Ou en tout cas je ne m'en souviens pas.
Elles restèrent un instant silencieuse, contemplant le feu avec une certaine mélancolie. Soudain elles sursautèrent quand quelqu'un frappa à la porte.
-Nee-san! C'est moi Irt!
La femme se leva et alla ouvrir la porte: un petit homme se tenait face à elle avec un air un peu confus:
-Que me vaut une visite à une heure pareille?
-Un étranger demande l'hospitalité pour la nuit.
-pas après le coucher du soleil, c'est la règle et j'entends qu'on la respecte!
-mais Nee-san, s'il a pu s'approcher...
Il poussa un cri lorsqu'on le saisit par derrière et Nee hurla de terreur lorsqu'elle vit un homme plonger ses crocs dans le cou d'Irt.
-Reculez!
L'inconnue tira la femme en arrière et ferma la porte d'un coup sec. Elle tira la femme près du feu et l'installa dans un fauteuil.
-Vous n'avez rien?
-Irt..Irt, il l'a....
-Vous a-t-il touché?
-N...Non ... je ne crois pas.
L'inconnue soupira de soulagement et se redressa:
-Je m'en vais, n'ouvrez plus la porte avant qu'il ne fasse complètement jour. A qui que se soit. Et surveillez vos enfants. Les volets bleus c'était une bonne idée mais si il a vidé votre ami, je crains que cela ne serve pas à grand chose.
Elle attrapa son bâton ferré et sortit sans autres mots.