Premier essai: Ce jour

Ok, pitié, c'est mon premier texte qui est lu par autre personne que mon frère. C'est un extrait de l'introduction, il y en a un peu avant et il va en avoir après. Ouh, j'ai les mains qui tremblent, j'aime pas faire juger mes créations... C'est pas pareil comme dans mon cours de français, c'est ce que moi j'aime et ce que moi je veux écrire... Et oui je sais c'est un peu long mais je ne savais pas à quel endroit couper ^^' ... J'ai fébrilement hâte d'entendre vos critiques.



Je n’ai pas envie de mourir mais j’ai l’impression que ma dernière heure est arrivée. Pourquoi ai-je une soudaine tension dans l'ensemble de mon corps? Mon cerveau me hurle de partir mais le défaut de l’humain moderne, c’est que l’on fait plus confiance à notre logique qu’à notre instinct de survie. Après tout, la survie est acquise en Amérique du nord. Ma survie est assurée, mais ma curiosité reste inassouvie. Alors, je reste debout, attentive au moindre frémissement de feuille. Dans mes écouteurs, la voix menaçante de la chanteuse rajoute à mon impression, Evanescence, qui chante Imaginary. Seigneur, pourquoi j’ai voulu faire ce détour avant d’aller à l’école ce matin… Le sang pompe plus vite, plus fort, je le sens dans le bout de mes doigts, je le sens dans sa cavité qui s’acharne, qui hurle l’inévitable et dans ma moelle, je sens les flux d’adrénalines atteindre les muscles de mes jambes, je sens tout mon corps parcourus de cette tension primaire.
Puis, soudain, plus rien.
Non mais, c’est quoi cette blague ? Encore moi qui me laisse prendre au jeu de la musique. J’ai tellement d’imagination, cette fois encore je m’y suis abandonnée. Ca m’arrive souvent, je suis trop joyeuse quand la chanson est joyeuse, je deviens triste quand la chanson est triste, etc.…

Silence.

Trop silence.

Même mon cœur a arrêté de battre. Ce n'est plus la musique qui me joue des tours.
Il ne se passe rien, mais pourtant tout se joue en ce moment précis.
Le hasard ne me sauvera pas…
Plus rien ne peut me sauver.
Ce n’est pas l’énergie de l'instinct survie qui m’étreint, mais la léthargie du désespoir.
Une lumière aveuglante, ou une noirceur -je ne pourrais le dire- envahie soudain mon champ de vision, s’élève de la clairière, comme si l’air prends feu, tout devient alors lumière éclatante, à un point que c’en est noir. Ça envahit tout: le ciel, les nuages, je ne vois plus rien. Je ne pourrais même pas dire si j’ai crié. Je ne pourrais pas dire ce qui m’en a empêché. Tout ce que je me souviens, c’est deux silhouette entraperçue dans des flash intenses, l’une affreusement tordue, douteusement bossue, sur ce qui semble être sa tête se trouve deux cornes, simplement énormes, et l’autre, peut-être encore plus étrange. Je ne saurai dire si c’est un humain ou non, tant sa ressemblance avec nous est frappante. Mais ce ne peut l’être, il a des ailes d’une envergure incroyable, rabattue dans son dos, et c’est fou comment il est à la fois semblable à un homme, à la fois semblable à cet autre monstre ! Enfin, Je n'ignore pas ce dont je parle, c’est un démon que me souffle mon cerveau, et l’autre un ange, il faut vraiment y réfléchir à deux fois pour trouver lequel est lequel non ? Enfin bref. Le vent souffle, mais ce n’est certainement pas un vent normal, causé par des changements de températures ou autre chose comme on apprend en science. C’est un vent trop… chargé d’énergie.
C’est cette énergie qui me sauve la vie en fait. D’un coup, la situation devient claire, transparente, et je suis d’une lucidité jamais atteinte auparavant. Je. Vais. Mourir.

Je cours comme je n’ai jamais couru, je déteste courir, je n’ai aucun intérêt pour cela, mais maintenant, j’en ai un, un gros comme qui dirait. Ma survie, peu importe mon statut, elle est effectivement compromise. Et pourtant, je sais bien que courir est dérisoire, face aux forces qui s’affrontent non loin. Je sais que peu importe ce qui doit arriver, courir ne changera rien. Mais j’ai le droit de garder un semblant de contrôle sur ma vie non ? Alors je cours, je m’essouffle rapidement et j’ai à peine atteint la clôture lorsque le vent cesse. Mes cheveux qui, quelques secondes auparavant, me cinglait le visage retombe, emmêlés, tandis que dans mes écouteurs commence une nouvelle chanson. Ironiquement, c’est « don’t worry, be happy » … Pour ceux qui étaient dans l’ignorance au sujet de ce classique de la chanson, en gros, le chanteur (Bobby Mcferrin) nous conseille d’arrêter de s’inquiéter et d’être heureux.
Mais bien sûr, arrête de courir, il n’y a ni ange ni démon en train de s’entre-tuer, le ciel est bleu ! Non, en fait il est emplit d’une énergie surnaturelle, mais ne t’inquiète pas, tout vas se régler bientôt c’est sûr, fait confiance à la vie !
Pas une mauvaise idée… J’arrête de courir, et je m’assis.
Oui, c’est un changement assez radical, mais je suis essoufflée, je n’ai pas la force de me faufiler sous la clôture, alors je m’assis, eh oui, comme une grosse patate lâche. La lumière reste, les silhouettes s’affrontent brutalement, nul ballet gracieux aujourd’hui. C’est une lutte barbare, digne de vikings.
Mon instinct de survie viens de prendre le bord, comme on dit par chez nous. J’ai hâte que ca finisse, que mon sort soit fixé. Si jamais je pars, est-ce que ca change quelque chose ? J’aurais peut-être plus de chance de survire…

Eh, peut-être pas. Tout s’arrête d’un coup.
Encore.
Le chanteur sifflote un air joyeux, j’ai réussi à garder mes écouteurs sur mes oreilles tout ce temps ! Je suis vivante…
Comment est-ce possible ?
Peut-être Dieu, en voyant qu’une pauvre mortelle était témoins de choses qu’elle ne devrait pas voir, a gentiment demandé a son ange de changer de terrain de bataille… Je ne vois rien de ce que j’aurai pu voir avant, les silhouettes inhumaines, la lumière aveuglante, je ne ressens plus ce vent qui me fouettait le sang, rien du tout. Sourire en coin, je m’abaisse pour passer sous la clôture et aller à l’école en me disant que soit je deviens folle, soit j’ai mangé quelque chose d’inhabituel pour déjeûner.
Tiens, pourquoi tout à coup me corps se couvre de runes, de symboles, pourquoi j’ai cette drôle d’impression que mon corps se désintègre ? Cette fois, plus rien ne s'arrête...

Eh bien, d'abord bienvenue à toi mimi95rock, ensuite : Ouah !
Pour un premier texte (enfin, à peine d'après ce que j'ai cru comprendre), tu places déjà la barre plutôt haut. Tu maîtrise bien ton texte et je n'ai pas vu énormément de fautes, en plus tu as parfois des tournures de phrases très belles, notamment celle-ci :

Citation :

Ce n’est pas l’énergie de l'instinct survie qui m’étreint, mais la léthargie du désespoir.

Que j'aime beaucoup.
Quand à l'histoire, c'est un peu rapide pour juger, mais l'apparition est remlativement frappante, et c'est le but j'imagine. Peut être en revanche que les deux dernières lignes sont un peu trop rapides, mais là encore il semble que cela soit dans tes intentions.
En somme, bah continus !

Le texte est bien, le style est éclatant, mais trop de fautes ou de tournures étranges...

-Pourquoi ai-je une soudaine tension dans l'ensemble de mon corps?
> Pourquoi suis-je suis tout à coup si tendue ?

- le défaut de l’humain moderne
> Préfère l'homme à l'humain. Et on en a beaucoup des défauts !

- Après tout, la survie est acquise en Amérique du nord.
Survie ? Les morts du 11 Septembre pourront te dire le contraire. Mauvais mot, je comprends ce que tu veux dire, mais préfère sécurité au lieu de survie.

- Seigneur, pourquoi j’ai voulu faire ce détour avant d’aller à l’école ce matin…
Un petit point d'interrogation après les trois points ( ...?) ne serait pas mal.

- sens les flux d’adrénalines.
adrénaline.

- Encore moi qui me laisse prendre au jeu de la musique.
Je me suis encore laissé prendre au jeu de la musique.

- tout mon corps parcourus
Parcouru

- l’énergie de l'instinct survie
L'instinct de survie

- comme si l’air prends feu
prend feu

- Tout ce que je me souviens
Tout ce dont je me souviens

- c’est deux silhouette entraperçue
Deux silhouettes entraperçues

- des flash intenses
Des flashs intenses

- et c’est fou comment il est à la fois
et c'est fou comme

- je n’ai aucun intérêt pour cela
Expression quebécoise ? Chez nous, on dirait plutôt, je n'ai jamais aimé ça, tout simplement !

- Ma survie, peu importe mon statut, elle est effectivement compromise.
? Pas compris le mon statut. Ma survie est compromise. Je sais que je risque de mourir ?

- Mes cheveux qui, quelques secondes auparavant, me cinglait le visage retombe,
Mes cheveux qui, quelques secondes auparavant, me cinglaient le visage, retombent.

- Pour ceux qui étaient dans l’ignorance au sujet de ce classique de la chanson,
Oula. Pour ceux qui ne connaissent pas ce classique.

-J’arrête de courir, et je m’assis.
je m’assois. + répétition de du verbe s'assoir une ligne plus bas.

- qu’une pauvre mortelle était témoins
témoin

Voilà ! J'ai aimé le texte à la première lecture, mais ça se sens que tu veux faire de trop belles phrases, et la plupart sonnent fausses. Fais simple, sujet-verbe-COD, ça marche aussi !
Tu maitrises la ponctuation, et ça c'est bien. Le rythme du texte est vraiment excellent, les émotions de la fille sont parfaitement retranscrites. On sent qu'elle est perdue, sa folie, qu'elle regarde tout ça sans vraiment y croire, presque détachée de l'action.

Mais j'ai peur ensuite, que le niveau de lecture soit trop élevé par rapport au thème du récit. Un combat entre ange et démon ? Une fillette qui va certainement se retrouver dôtée de super pouvoirs ? Le sujet me paraît plutôt destiné à un public jeune, et ton style d'écriture, riche en métaphore, puissant et développé serait plutôt fait pour un lectorat adulte. Il me rappelle un peu celui de Bret Easton Ellis ou celui que j'utilise pour le Sans-Racines. Des phrases courtes, rapides, un personnage perdu, détaché de son environnement. Pas un héros dont on suit les aventures, mais un narrateur hors de l'action alors qu'il y participe, simple observateur extérieur de sa vie.

A 15 ans, c'est prometteur, tu as l'air d'avoir du talent, continue comme ça ! Je serai là pour la suite.

Glouik!
Alooors... Déjà c'est génial que tu l'aies posté finalement ^^ donc bravo, parce que c'est vrai que ce n'est pas évident de faire lire à des gens qu'on ne connaît pas quelque chose d'aussi personnel qu'un texte qu'on a écrit tout seul (merci de votre confianceeuh... heu...)

Ensuite... comme je te l'ai déjà dit c'est déjà plutôt bon ^^ On a envie de savoir la suite, il y a de beaux passages même techniquement (tu rends très bien les impressions/émotions), la narratrice est intéressante, donc autants de bons points pour toi

Par contre, c'est vrai que tu pourrais beaucoup améliorer le texte au niveau de la clarté. C'est un peu le revers de ta qualité de rendu des impressions, parfois il y en a trop et tu perds en efficacité. Je pense que rien qu'en relisant chaque phrase en te demandant si un, ça se comprend du premier coup, et deux, si elle vaut la peine d'être mise dans le récit, tu réglerais la plus grosse partie du problème. Bon, après, c'est vrai que c'est l'un des trucs les plus difficiles à faire pour tout le monde, ce fameux relire-comme-si-c'était-écrit-par-un-autre.

Aussi, je me répète mais fais attention à bien situer ta scène, tu l'as en tête mais nous non (où se situent les deux adversaires par rapport à elle, le décor...)


Enfin bref, cela dit, je râle je râle mais la suiiiiteuh! Parce que pouik.