Du sang et des larmes

Voilà un autre de mes textes, un peu brouillon sans doute, mais qui exprime tout de même ce qu'il est sensé exprimer... Encore une fois, j'aimerais récolter vos commentaires sur tout, autant la trame générale que l'ortographe. Merci de me lire ^^



Le couteau glisse lentement sur sa peau. S’arrête. Puis reprend son chemin. Alors que des gouttes de sang perlent de la blessure, elles se diluent par les larmes qui s’y infiltrent. Le liquide rosé s’écoule petit à petit sur le tapis, mais la jeune femme ne semble pas s’en rendre compte.



Le regard vide, elle observe quelqu’un – ou quelque chose – qui n’existe pas. Comme si la douleur qu’elle ressent en ce moment provenait de là. Comme si par miracle elle allait s’éteindre…



Comme si à ses yeux la vie était responsable de son malheur…



ΨΨΨ



J’aimerais tant que tout soit différent. Que la vie ne soit pas injuste. Qu’il soit toujours à mes côtés…



Pourquoi est-il parti? Il ne pouvait plus me supporter, c’est ça? Qu’a-t-il dit déjà en claquant la porte? Que je ne lui apportais que des ennuis… Et que sa vie allait de mal en pis depuis notre rencontre… J’en ai assez de tout ça…



Un mince filet de sang s’écoule de ma plaie. Malgré l’obscurité, je parviens à le voir tout de même. Le sang… Ce fluide nécessaire à la vie de presque tous les êtres…



Qui s’écoule lentement de mon corps…

ΨΨΨ



La jeune femme paraît épuisée. Depuis des jours déjà, elle ne sort plus de son appartement. Elle s’isole complètement, autant des autres que de son propre corps. L’énergie n’est plus au rendez-vous…



Pourtant, elle trouve encore la force de lever sa lame. Cette dernière est dirigée plus haut sur son avant-bras, afin d’entamer une seconde blessure. Différente, cette fois.



Comme si elle parviendrait à s’en sortir ainsi…



ΨΨΨ



Alone…



Ce mot gravé sur mon bras depuis quelques secondes… Cette douleur exprimée à travers cinq lettres rougeâtres… Ce sentiment d’avoir perdu tout ce que j’avais…



Seul le temps répare les blessures, m’a-t-on déjà dit. Ce n’est pas mon avis. Si les cicatrices physiques ne disparaissent pas, alors pourquoi le mal que je vis à l’intérieur guérirait-il? Pourquoi est-ce que je vivrais normalement, pour une fois? Ailleurs que dans ce sombre endroit, où la lumière ne parvient même pas à pénétrer…



Je ne le veux pas. Je ne désire pas être à quelque part d’autre. Parce que c’est mon monde, ici. C’est mon univers. Sombre, sans vie, mais le mien quand même.



Dans lequel je me détruis peu à peu.



Qui constitue mon unique point de repère…

ΨΨΨ



Une tempête fait rage dans le cœur de la jeune femme. Tellement puissante que même les plus braves n’oseraient s’y aventurer. Tellement puissante qu’elle ravage l’âme et la volonté.



Elle ne veut pas s’arrêter. Pour elle, se couper est une façon d’exister, de se sentir vivante. Alors, elle ressent quelque chose… Tant que l’humaine ne sera pas totalement indifférente à ses sensations, elle est toujours vivante. Et plus que jamais…



Même voir son propre sang couler est devenu attrayant…



Pourtant, la jeune femme n’est pas plus heureuse. Et chaque fois, elle doit en faire plus. Chaque fois, les blessures doivent s’accumuler pour que le même effet soit ressentit…



Un couteau, une lame, de la vitre… N’importe quoi pour que son corps soit enfin rassasié… Les risques qu’elle prend sont de plus en plus élevés. À présent, ses veines sentent le matériel les frôler… Plus près…



Comme si ça ne lui importait pas de mourir…



ΨΨΨ



La mort… Une étape que je ne crains plus depuis des années déjà… Peut-être même la délivrance que j’attends impatiemment.



Je n’ai jamais eu le courage d’accomplir le geste moi-même. J’ai essayé. Chaque fois, je renonçais. Je me disais qu’un jour peut-être, la vie serait clémente avec moi. Que j’avais tort… Qu’il existait une autre solution pour que ça aille mieux…



Alors, j’ai tout essayé… Les thérapies, les psychologues, et même changer complètement de vie. Mais ma réalité est pareille : larmes, automutilation, tentative de suicide, larmes… Un cercle vicieux qui jamais ne m’a quittée…



Une souffrance tellement insoutenable qu’elle briserait les résistances de n’importe qui… En fait, elle a détruit tout ce qu’il y avait d’humain en moi…



Les gens me disent : « Aide-toi et le ciel t’aidera. » Pourquoi ce ne serait pas le contraire, hein? Pourquoi le ciel ne m’enverrait-il pas un signe, lui? N’ importe quoi, seulement pour me signifier qu’on ne m’a pas oubliée…



Que ma vie revêt encore la moindre importance pour quelqu’un…

ΨΨΨ



Perdue dans ses pensées, la jeune femme n’entendit pas immédiatement le son. Il était si doux, et à peine audible.



Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle ne s’en préoccupa aucunement. Pas pour le moment. De toute façon, à ses oreilles, ce n’était que le bruit du vent et rien d’autre.



Mais le son se faisait de plus en plus insistant. Près de sa porte d’entrée. Lentement, elle se dirige vers cette dernière, s’attendant à trouver un improbable visiteur – ou quoi que ce soit d’autre. Alors qu’elle ouvre la porte, il n’y a rien.



Mis à part le soleil. Cet astre qui fait pénétrer la lumière dans son appartement, où il faisait sombre depuis des jours. On aurait dit que les murs s’illuminaient, tellement son absence s’était faite ressentir.



Intriguée l’humaine sort de son appartement, fait quelques pas. Comme il y a longtemps que ses yeux sont habitués à la noirceur, cela lui prend du temps avant d’avoir une vision plus normale. Lentement, elle voit ce qui lui a si souvent manqué. Un peu de vie. Davantage d’humanité…



Elle relève la tête. Doucement, en prenant son temps, une feuille orangée descend de nulle part. Se pose sur son épaule. La jeune femme en oublie ses pensées antérieures.



Nul arbre n’est en vue. Pourtant, en ce début d’automne, une première feuille s’est déposée sur elle. Un signe du ciel…



La promesse d’un nouvel espoir…



L’humaine inspire l’air frais en se disant que sa vie ne sera jamais plus pareille… Jamais plus sombre…



Elle vient de comprendre pourquoi…

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