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 sept jours de vacances

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sept jours de vacances Empty
MessageSujet: sept jours de vacances   sept jours de vacances Icon_minitimeMer 18 Juil 2012 - 9:25

sept jours de vacances


1
dans les trains qui vont vite
la pluie cogne sur des fenêtres indifférentes
le ciel est bas sur les plaines
les champs en désespoir livrés aux orages
la solitude du soir s'abat comme une autre grêle
cette solitude qui fauche toutes ombres humaines
sur son passage
irrémédiablement
abandonne la terre au ciel

dans les trains qui vont vite
on distingue
encore par accident quelque horizon bleu
porteur de couchant rêveur

dans les trains qui vont vite
on délaisse des arbres centenaires
pétrifiés dans le nœud de leurs vies
ils nous regardent médusés
passé en trombe
sans l'hésitation, aucune, sans l'hésitation d'un remord
eux ,restent à leurs vieillesses dignes
bercés par tous les vents et leurs tonnerres
bercés par tous les oiseaux, ces grands conteurs du ciel

dans les trains qui vont vite
on longe des routes sans réponses
elles sont grises sous le ciel de pluie
l'averse rebondit sur l'asphalte
jaillissent des flaques menaçantes
les voitures filent aux travers de vagues rebelles

dans les trains qui vont vite
on traverse des mers de blé et de colza
océans jaunes
petites ilots d'arbres démunis
ici l'organisation de la terre est sans pitié
ici l'homme tue le hasard

nous traversons à toute allure ces espaces
cette logique des hommes créatrice de désert
créatrice de solitude
je vois ces lignes de blés lourd en attente des tracteurs
premières récoltes
secondes plantations
espèces rapides
nous trafiquons la terre muette

dans les trains qui vont vite
nous sommes étrangers
devant ces terres brulés
nous passons brutales et pressés
nous passons sourd devant nos champs de bataille

là-bas quand le soir descend
une cigale chante
l'alouette frôle une marre
le chat course le mulot
c'est la vie en douce

c'est la vie en douce
souterraine et cachée
qui nous échappe
dans les trains rapides qui vont trop vite
la vie se sauve
à toute allure.


2
l'homme dort
dans l'encre de sa nuit
le souffle outremer
de son désir
sa peau est pale et terriblement
libre
l'homme dort aux creux des caresses de son rêve
cheveux de sueur
chevaux d'écumes
il n'est à personne
il est au ciel
dans le point exact
ou vibre les nuits d'été
tout à l'excitation
des étoiles filantes

l'homme dort
les yeux fermés sur ses désirs
il rêve de peaux douces et chaudes
de celle que l'on respire
de celle que l'on mord
comme un fruit ouvert chargé de trop d'été
le sirop des sucres coulent sur les lèvres
ce sont des nuits harassantes
a dessiner des visages inconnus
a chercher des visages oubliés

ce sont des nuits bénis
remplis de femmes, d'anges et de démons
ce sont des nuits de Walpurgis
au rythme de phrases magiques
le rêve de l'homme qui dort
chapardera au diable même
l'éternité du plaisir.

3

dans le ciel lourd du soleil d'été
dans le ciel gros de la poussière des chemins
dans le ciel énervé du vol des cigales
dans le ciel fragile des ailes haletantes des libellules cristallines

entre les rangés d'arbres immobiles
sifflent le chant d'oiseaux courageux
ici tout ce qui bouge
affronte la chaleur
ici tout ce qui marche ou rampe
maudis son erreur
retourne vite à une fixité minérale
seule possible ici
dans ce paysage pétrifié donc
ou le ciel est trop bleu
la terre trop rouge
où les oliviers regrettent la mer

dans ce paysage donc
ici les pieds de l'homme au chapeau de paille
sont passés
écartés les cailloux piquants
traversés la garrigues épineuses
et son nez sentit
l'odeur des herbes sauvages.


Tendus
vers le ciel
les tournesols appellent
encore et toujours
les tournesols rappellent
la folie du peintre au regard fauve
ici les tournesols se souviennent
de cet éclat si bref de l'homme qui passa les transmuter
pour tous les regards de l'humanité
de fleurs en œuvres d'art
et je ne veux pas croire que ne c'est pas tant le soleil
qu'ils cherchent obstinément vers le ciel
que l'homme qui passa
le plus puissant
de touts les alchimistes.

4
ils vont par vagues
vifs et serrés
nuages changeant
évoluant au grés d'un souffle
d'une respiration
le vent sur les plaines
ils s'abattent en rangs serrés et uniques
sur un champs, un chemin, les fils de nos villages électriques

puis s'en retirent dans un même coup d'ailes
tous ces petits cœurs de plumes ébouriffés
attachés dans un unique sursaut
indissociablement liés dans une même émotion
la faim
le jeu
la peur
ils s'enlacent
dans les roses du matin
dans les mauves du soir
points joyeux dans le ciel
ils s'enlacent
se frôlent
se touchent
toujours du bout de leurs ailes

danse aléatoire
les charivari d' étourneaux
fascinent mon regard
abstraction sous l'azur
j'oublie
un instant
j'oublie
le temps serré d'une minute
j'oublie
et c'est bon!

5
il y a des terres sorties de nos songes
telles ces iles sorties brulantes et fumantes au creux des océans
il y a des terres qu'on respire
des terres qui délivrent
des terres ou l'on s'échappe
des terres qui rattrape
des terres qui aspirent toute cette solitude que l'on porte en soi
juste a coté du cœur
et qui nous pèse dans une lancinante douleur
moite
comme un chant du cap vert

il y a des terres qui refusent les nuages
ne savent pas pleurer
il y a des terres qui accueillent les oiseaux
accepte les mers sans leurs excès
et prêtent leurs flancs au soleil
recueillent silencieuses les ombres du soir
il y a des terres...

j'ignore si je trouverai un jour cette terre
mais un ami ma dit
"prends vers le sud..."

6
dans ces terres courent les taureaux
entre la mer et le ciel
dans ces terres courent les taureaux vers la mort

dans ces terres jouent les chevaux
blancs bondissant dans l'écume
dans ces terres s'ébrouent les juments
jusqu'au dernier soir

dans les eaux
flamands, sternes, aigrettes
sautillent dans les rizières
l'Afrique est loin
le voyage assassin
dans le ciel passent des ombres blanches
brèves
comme un soupir

ici l'eau des deltas sont saumâtres
le vent laissent un gout sur les lèvres
ici, la vie est amère.

7

dans la valise de vacances
dort la cigale de plâtre
elle est verte et danse dans une tempête de neige
suffit d'agiter.
les odeurs du romarin
les fleurs des lauriers roses
l'ocre rouge des terres
le rang des vignes
sous un ciel sans tache
un vent sans dieu ni maitre
un vent fougueux
le banc dans la cour
les pèches sur la table
la chaise sur le mur
il suffit d'agiter
pour que se réveille
le désordre nos mémoires

ma cigale est made in china
là-bas un homme, une femme, voir un enfant
moulent un monde en plâtre
moulent des terres inconnus
"souvenirs de New York"
"souvenir de Madrid"
"souvenir du Taj Mahal"
leurs mains fatiguées agitent des tempêtes de neiges artificiels
mais c'est ainsi qu'ils rêvent
de colères véritables
d'un peuple asservi.

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