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| | Les Sept Royaumes (Prologue) | |
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Djevelen Roi des posts ? Oui, ça me va
Nombre de messages : 1281 Age : 22 Localisation : Dans les vapes... Loisirs : Etre ici, tout simplement. Date d'inscription : 30/08/2016
| Sujet: Les Sept Royaumes (Prologue) Mar 30 Aoû 2016 - 11:55 | |
| Bonjour, Juste avant que vous lisiez mon texte je voudrais vous signaler quelque chose. En fait, ce texte est un début de roman (juste le prologue) et je le poste dans l'optique de savoir si je le continue ou non. Je l'avais déjà posté sur un autre blog, mais personne ne m'avait répondu... Merci d'avance ! - Prologue :
Prologue : Année du Tigre – Kronogan Alors que la vie suivait son cours en paix, que les farfadets faisaient leurs farces de mauvais goûts, que les nains se tapaient dessus à coups de pioche, que les elfes s’enorgueillissaient de leurs capacités extraordinaires et que les Sharams virevoltaient de branches en branches, deux personnages, pour le moins mauvais, se réunissaient afin d’arrêter le train-train de cette vie sans horreurs.
Raganak avait horreur de patienter. Raganak, pourtant, n’avait pas le choix aujourd’hui. D’avance, il souriait de ce qui allait se produire dans quelques instants, pour peu qu’il soit patient. Il regarda la sablier d’ébène, à hauteur d’homme, posé dans un coin de la salle. Dans la partie supérieure, seuls deux gobelins tentaient encore d’atteindre le sommet de l’objet en ripant sur le verre et en se grimpant l'un sur l'autre. Deux minutes. Raganak aimait voir la souffrance sur le mince visage couleur cendre des petites créatures. Il aimait voir les gobelins, pourtant si aimants entre eux, se monter dessus avec cette rage de vivre. L’un des deux parvint néanmoins à grimper sur la figure de son compère et attrapa instantanément une des barres du couvercle en faisant tomber son comparse. La créature piailla et disparu dans le trou. Lorsqu’il allait enfin atteindre le sol du deuxième compartiment, celui-ci s’ouvrit sur la gueule d’un Ghrak et la chétive créature fut immédiatement happée dans un immonde craquement sonore qui fit frémir de plaisir Raganak. Le sol se referma et le Ghrak disparu avec lui. Une minute. Raganak aimait les Ghraks. Pour leur voracité, d’abord, puis, pour leur cruauté. Grands, le poil sombre, ces imposants mammifères possédaient d’immenses griffes recourbées capables de trancher la gorge d’un orc adulte d’ un seul coup. Le deuxième gobelin, atterré par ce qu’il venait de faire à son frère, ferma ses petits yeux globuleux, porta sa main libre à son cœur, et se laissa tomber. On frappa à la porte. Désintéressé de ce spectacle macabre, Raganak fit signe à son valet d’ouvrir la porte. Ce dernier s’inclina avant de s’exécuter, sans un mot, et un homme de haute taille entra dans la vaste pièceet s'agenouilla immédiatement. Raganak se leva. « Je vous en prie mon ami, prenez place, lui intima-t-il de sa voix grave qui, une fois de plus, effraya son esclave. -Je vous remercie, grand maître des Orcs. » L’homme se releva, tandis que Raganak souriait de toutes ses dents. Il aimait la soumission devant sa personne. Même les personnages hauts placés rampaient devant sa grandeur dévastatrice ! Le nouveau venu prit place sur un fauteuil et Raganak l’imita. « Alors Meril, avons-nous, cette fois-ci, un accord ? Nous aiderez-vous ? reprit Raganak en fixant l’homme droit dans ses yeux ternes. -Effectivement, majesté, nous avons un accord. J’ai eu le temps de contacter mes supérieurs et ils sont d’accord. Ils vous fourniront un appui en Arizorn, une protection et… -Etes-vous en train de dire que moi, Raganak, chef des orcs, j’aurais besoin d’une protection contre les humains ?! rugit Raganak. » Meril pâlit. Tout à coup, l’atmosphère, déjà tendue, devint glaciale. « Non… Non, bien sûr que non ! Balbutia-t-il. Je ne voulais pas offenser vôtre grandeur ! piailla-t-il en se jetant par terre et en implorant son pardon. Pardonnez-moi, Ô grand Raganak, chef de tous les chefs, monarque des orcs et souverain d’Harvaragol, la Terre toute puissante ! Jamais je n’ai eu l’intention de vous outrager ainsi ! » Raganak sourit de plaisir à l’évocation de ses titres qu’il avait si durement gagné ! Il se souvenait encore de la satisfaction qu’il avait éprouvé en foulant du pied les corps de la foule d’ennemis qu’il avait du tailler en pièce pour parvenir sur ce trône… L’humain à ses pieds, par contre, ne cessait de trembler de tous ses membres. « Bien, relèves-toi, humain. Reprends là où tu t’étais arrêté, mais prends garde à tes paroles ! » Meril se releva en poussant un soupir de soulagement. Il essuya tant bien que mal la sueur qui coulait sur son front et reprit : « Merci infiniment grand Raganak ! Mes supérieurs s’efforceront donc de ralentir toute décision militaire ou commerciale prise envers vous et votre peuple par le sénat d’Arizorn en échange de ce que vous leur avez promis. Ils s’engagent aussi à vous faire parvenir une infanterie de 1000 guerrier si vous en avez besoin pour je ne sais quelles raisons. Cependant, continua-t-il en tremblant nettement plus, ils demandent une augmentation de leur récompense… » Raganak haussa les sourcils. « Une augmentation ? Voyons cela… Que demandent-t-ils ? » Meril dégluti. « Mes supérieurs, majesté, demande que , lorsque votre… non, notre but sera atteint, certains territoires leurs reviennent. Bien sûr, vôtre grandeur, les accords entre nos peuples ne souffriront pas de cette nouvelle exigence… -Ah oui ? Vous m’en voyez ravi, l’interrompit Raganak avec un sourire carnassier en travers de son visage de pierre. Dîtes à vos maîtres que nous verrons quelles parcelles je leur confierais lorsque nous aurons touché au but en fonction du respect de notre accord. Est-ce bien clair très cher subalterne ? » L’humain frissonna. « Bien… Bien sûr vôtre… vôtre altesse ! Vos désirs sont des ordres ! » Sur ce, il s’inclina et attendit l’aval de Raganak avant de se retirer.
Dernière édition par Djevelen le Lun 28 Nov 2016 - 15:01, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Mar 30 Aoû 2016 - 13:09 | |
| Petit message qui sera supprimé après. Dès que tu postes un texte, n'oublie pas de créer une section commentaire pour celui-ci dans la partie commentaire. Si on commente ici, ça risque de polluer ton histoire (personne ne veut faire ça), ça serait dommage. |
| | | Djevelen Roi des posts ? Oui, ça me va
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| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Mar 30 Aoû 2016 - 17:32 | |
| - Chapitre 1 : Partie 1 :
Année du tanuki – Forteresse de Khalavarlan
Héméra savait parfaitement qu’elle n’avait rien à faire là, mais elle n’en avait cure. L’évènement de l’après-midi l’avait mise hors d’elle. Qui était donc ces gens pour leur faire faire des choses aussi horribles ? N’avaient-ils pas d’âmes ? Et quid de leur bon sens ? Le bureau du commandant Taranis se trouvait dans l’aile la plus fréquentée de la prison, aussi était-il ardu de parvenir à ses quartiers sans se faire remarquer. Heureusement, Héméra avait un atout. Un atout de taille. Après tout, elle était Sharam, et bien qu’elle ai plus vécue cloîtrée dans cette sinistre prison que chez elle, la discrétion et l’agilité était son univers. Héméra avait encore des souvenirs de son enfance dans la forêt des Trépassés. Les autres sharams en avaient peur car c’était là qu’avait eu lieu le grand massacre, mais la famille Solvanel y habitaient depuis la Grande Terreur. Seuls les anciens osaient encore évoquer la Grande Terreur sans craindre de représailles divine, et c’était tout à fait compréhensible. Il y avait eu tellement de morts… Néanmoins, Héméra se souvenait de cette journée d’été où elle avait demandé à son grand-père ce qu’il s’était passé de si terrible pour que tout le monde se murent dans un silence pesant. Elle ne devait pas avoir plus de cinq ans, mais elle n’était pas dupe. Elle voyait bien les silences gênés et les coups d’œil angoissé que s’échangeaient les gens dès que le sujet du passé refaisait surface dans une conversation et elle entendait aussi les railleries qu’ils croyaient divulguer en secret à propos des Hommes! Quand elle avait posé cette question, son grand-père l’avait d’abord observé, interdit, tandis que ses parents avait cessé toutes leurs activités. Sa mère l’avait prise par la main en lui intimant de ne plus raconter de sottises aussi grosse et avait tenté de rire avec ce même rire et ce même sourire confus que tous arboraient. Mais Héméra ne s’était pas laissée intimider et lui avait répondu sèchement qu’elle avait cinq ans désormais et qu’elle avait honte de ne pas connaître l’histoire de son propre peuple, que si quelqu’un un jour, que ce soit un nain, un elfe, un orc ou encore un humain, lui demandait son histoire et qu’elle ne savait pas quoi lui répondre, elle aurait préféré ne pas naître plutôt que de s’humilier de la sorte ! Son grand-père avait alors saisi ses épaules doucement dans le lourd silence qui s’était installé et l’avait assise sur une chaise en lui ordonnant gentiment de se tenir tranquille et de l’écouter jusqu’au bout. Ce qu’elle avait fait. « A l’origine, nous étions des Hommes. Nous vivions en Arizorn, comme tous les autres, sans exception. Pourtant, certains humains commencèrent à développer des symptômes plus que curieux. Lorsqu’il sortaient le jour, d’étranges plaques apparaissaient sur leurs peaux. Plus le temps passait et plus la maladie s’avérait virulente. Certains commencèrent à mourir au contact du soleil, et c’est à ce moment là que le conseil d’Etat prit peur. Et si les contaminés étaient contagieux ? Ce serait la fin du royaume ! Ils organisèrent donc un convoi pour nous exporter dans une partie du monde encore inoccupée et nous placèrent en quarantaine. Ils n’avaient pas choisi cette terre pour rien, penses-tu. Elle était couverte d’arbres qui nous protégeaient un minimum des rayons du soleil. Mais ce ne fut pas suffisant. C’est la que la Grande Terreur commença… » Je me souviens avoir vu, lorsque mon grand-père prononça ces mots, des larmes dans ses yeux humides. « Les gens, vois-tu, cherchaient toujours de l’ombre. Ils étaient prêt à tout pour trouver un endroit où leur vie aurait était plus agréable. Certains d’entre nous, d’ailleurs, finirent par se dire que leur existence valait beaucoup plus que celles des autres… Et c’est alors que le massacre commença. La Grande Terreur. Les meurtres étaient désormais notre quotidien atroce. On aurait dit des Ghraks qui se disputaient quelques morceaux de viandes dont ils savaient qu’aucun ne leur donneraient l’énergie nécessaire d’en gagner un autre. Des trois mille que nous étions au départ, ils n’en restaient plus que mille cinq cent. La moitié d’entre nous avait était exterminée en moins de deux semaines. La situation dégénérait. Mais, peu à peu, sans qu’aucun de nous ne s’en rendent vraiment compte, nous commencions à vivre de plus en plus tard. La nuit devenait notre alliée la plus précieuse. Avec elle, un comité naquit. Nous étions treize. Treize hommes et femmes qui ne nous considérerions plus comme tel. Pour nous, nous étions des Sharams, hommes de la nuit et de l’obscurité. Nous avions depuis longtemps abandonné les traditions et cultures humaines afin de créer les nôtres. Nous vénérions désormais un dieu que nous avions toujours tourné en dérision en vivant le jour chez les Hommes. Nox. Nox tout puissant, dieu de la nuit, de l’obscurité et de la Lune, était le premier dieu que nous vénérions dans notre nouvelle vie. Déjà nous avions construit le premier temple dédié à la nuit au cœur de la forêt des Trépassés, afin qu’il veille à jamais sur nos frères et sœurs assassinés. De treize nous passâmes bientôt à vingt, puis à cinquante-deux, à soixante-dix… jusqu’à ce qu’enfin, tous nous rejoignent ! Nous formions alors un nouveau peuple, celui des Sharams ! La Grande Terreur était désormais loin derrière nous, ainsi que nos identités humaines, et nous évitions de penser au massacre que nous avions commandité. Nous honorions, en plus de Nox le bienveillant, la déesse du sommeil Hypnosis, ainsi que de nombreuses autres divinités comme celui de la forêt, Sylius, ou encore, celui de l’humus et de la roche, Gainon. Nous vivions, et nous vivons toujours, dans les arbres en respectant la nature et nous déplacions de branches en branches tel les animaux que nous sommes. Avec le temps, nous sommes devenus plus agiles et plus discrets que les elfes eux-mêmes ! Un jour, un jeune garçon à peine né qui n’avait pas pu comprendre notre malédiction, sorti de chez lui tôt le matin. Tirée de son lit par une intuition, sa mère courut dans la chambre de son fils, Ouni. Ne le voyant pas dans son lit et saisit d’une terreur sans nom, elle se précipita dans sa chambre et réveilla son mari à grand cri. Tous deux se précipitèrent sur le seuil de leur maison et se figèrent soudain. Dehors, des étoiles dans les yeux, Ouni s’amusait avec les premiers rayons du soleil qu’il voyaient de sa vie. Ses mains virevoltaient à travers les rais de lumières qui parvenaient à percer le dais que formait le dru feuillage des arbres. Sous le choc, les parents contemplèrent leur fils jouer avec ce qui était pour eux l’objet de Satan. C’est ainsi que l’on découvrit que, pour une obscure raison, la malédiction qui pesait sur nous depuis plusieurs générations déjà et qui avait causée la perte de tant des nôtres n’était désormais plus active. Nous pouvions de nouveau vivre le jour et profiter de la chaleur des rayons du soleil sur notre peau. Mais, tout cela était hors de question. C’était le soleil qui avait engendré la débauche qui nous avait consumée. Il n’était plus question de revenir en arrière. Nous étions les sharams et nous vénérions le dieu de la nuit, que nous fallait-il de plus ? Bien sûr, pour la chaleur d’abord, mais aussi pour la visibilité, nous nous sommes peu à peu décalé dans le temps, pour arriver à une mixité parfaite, comme aujourd’hui. Nous vivons majoritairement le jour, mais sommes dans notre élément la nuit ! » Le grand-père d’Héméra citait toujours l’incroyable solidarité qui régnait au sein des Sharams et ne tarissait jamais d’éloges leurs exploits récents.
Dernière édition par Djevelen le Lun 28 Nov 2016 - 15:02, édité 1 fois | |
| | | Djevelen Roi des posts ? Oui, ça me va
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| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Mar 30 Aoû 2016 - 17:49 | |
| Chapitre 1: Partie 2
La jeune femme reprit ses esprits. Certes elle était bien meilleure en discrétion et en agilité que ces sales petits elfes prétentieux qui vivaient cloîtrés sur leur bout de rocher, mais si elle continuait ainsi, elle allait finir par se faire prendre ! En grommelant, Héméra recentra son attention sur le couloir qui la mènerait au bureau du commandant Taranis. Il grouillait de monde… Pfff… Que d’ennuis en perspective ! Mais tant pis. Héméra adorait les défis ! « Ô puissant parmi les puissant, dieu Nox, je vous en prie, pardonnez ma félonie ! marmonna-t-elle. » Elle aimait se dire que Nox avait de l’humour et que, comme il devait incroyablement s’ennuyer là-haut, il suivait ses aventures avec attention et riait des petites phrases qu’elle lui adressait régulièrement. Et même si cela ne lui plaisait pas, il lui devait bien ça… Héméra scruta les alentours, à la recherche d’un quelconque détail qui lui permettrait d’atteindre son but. Autour d’elle, une débandade sans nom régnait. Un valet courait en tout sens afin de trouver l’information que son chef lui avait demandé et qui lui empêcherait la décapitation, un garde somnolent qui venait de se faire remarquer par son supérieur, des apprentis gardiens de prisons –et oui, ça existe- qui se disputaient pour savoir qui avait triché au dernier examen, un commandant qui engueulait ses troupes… Bref, une foutoir monstre ! Héméra profita de cette animation pour se glisser discrètement dans la foule grouillante. Elle atteint rapidement le mur opposé et se faufila discrètement derrière le grand rideau rouge qui montait jusqu’au plafond. Après avoir vérifié que personne ne l’avait repéré, elle s’accrocha à la tenture et commença son ascension, laquelle fut plus laborieuse que prévue... A chaque fois qu’elle trouvait un rythme, quelqu’un se prenait les pieds dans l’étoffe et Héméra se glaçait de peur en ripant sur le velours. Finalement, elle fini par atteindre le plafond. Des poutres s’entrecroisaient sur le toit et elle tendit le bras pour s’accrocher à l’une d’elle quand, soudain, le rideau se secoua comme s’il était possédé. Héméra se figea. Nouvelle secousse. La jeune femme regarda en bas mais ne vit rien qui aurait pu causer ces soubresauts. Lentement, sans bruit, elle se plaqua autant qu’elle le pu contre le mur et cessa de respirer. Elle sentie son pouls ralentir doucement. Soudain, quelque chose toucha son pied. La jeune femme se contrôla afin de ne pas crier et chercha des yeux ce qui l’avait touché. Deux longs doigts fins couleur cendre reliés à un corps dégingandé étaient brandis droit sur elle. Le minuscule être portait un bonnet vert pomme qui se terminait en une petite spirale. Ses pieds étaient chaussés de souliers d’un vert feutré et il portait une redingote verte foncée miniature. Ses énormes yeux globuleux surplombaient d’immenses cernes encore plus sombres que son teint de cendre et, au milieu de sa figure, trônait un long nez plus pointu encore qu’une corne de Kilh doré. Pourvue d’ailes, la créature faisait un sur-place maladroit au niveau d’Héméra, qu’il regardait d’ailleurs avec un énorme sourire qui tordait curieusement son minuscule visage pâteux. La jeune femme poussa un soupir de soulagement. « Muchi ! s’écria Héméra. Tu m’as fait peur, idiot ! -N’était-ce point le but de la manœuvre si je puis me permettre, humble demoiselle ? commenta l’horrible petit farfadet d’un ton sournois. -Rohhh… Bon sang ! Ne peux-tu pas, lorsque tu vois que je suis plus ou moins en situation désespérée te tenir éloigné de tes traditions de farfadet ? Stupide insecte ! » Sans plus attendre, Héméra se détourna de son ami et saisie de nouveau une poutrelle. Elle se hissa tant bien que mal à la force de ses bras et réussie à se plaquer contre le plafond parallèlement au sol. Elle plaça ses pieds sur d’autres poutres et commença à avancer en tirant sur ses bras. C’était un peu comme si elle était en train de grimper à une échelle, mais la tête en bas, et avec une horde d’ennemi qui, si l’envie leur prenaient de lever la tête, se feraient un plaisir de lui cribler le dos de flèches ! Muchi, qui voletait à côté d’elle, n’en avait cependant pas terminé. « Simple curiosité de ma part, mademoiselle sharam, mais, que contez-vous faire lorsque vous serez écrasée par terre et que les gens vous piétinerons comme la créature infâme qu'ils voient en vous ? » Toutes ses forces accaparées par son ascension, Héméra ne pu que grommeler d’impatience. Muchi était un ami précieux, peut-être même le seul qu’elle possédait dans cette prison austère, mais il avait le don de toujours faire des remarques… sensées oui, mais… déplacées. De plus, étant farfadet, Muchi avait cette irascible manie de toujours tourner en ridicule tous ce qu’il se passait sous ses yeux. Néanmoins, la jeune fille ne se sentais pas de le perdre... Ce qu’elle n’aurait avouée pour rien au monde ! Elle jeta un coup d’œil vers le bas. L’agitation, de là-haut, lui semblait bien moindre car elle était plus éloignée. Moins dans la foule hurlante. Une division passa d’un pas sensé être organisé mais, de son perchoir, Héméra eu tout le loisir de contempler les failles de leur prétendue discipline militaire. Un orc n’arrêtait pas de se retourner afin de parler avec son compère en tentant tant bien que mal de ne pas se faire voir, tandis qu’un autre s’efforçait de suivre la cadence en boitant légèrement. Les orcs, Héméra les haïssait. Ces faces d’ivrognes ayant mangé un poteau en sortant de leur auberge favorite ne méritaient même pas d’exister ! Depuis sa capture, elle n’avait pas vu un seul orc gentil, un minimum attentionné ou quelque peu compatissant. Ils s’adonnaient même à des actes barbares et abjectes sur certains d’entre eux dans leurs cellules. Ces lâches ! Profiter ainsi de leurs faiblesses et de leurs captivités ! Si seulement elle avait pu tous les tuer en les étouffant lentement avec leurs boyaux ! Houlà ! Perdue dans ses pensées, Héméra avait cessé d’avancer et ses doigts commençaient à glisser. Elle se tendit en avant et changea rapidement ses prises en continuant sa progression. Une tension familière apparut dans ses jambes et ses bras. Ses muscles commençaient à souffrir. Bientôt elle arriva à un tournant et sut qu’elle était hors de danger. Muchi, toujours à côté d’elle, avait cessé ses farces et se curait à présent le nez, concentré sur un événement quelconque. Prudemment, Héméra atteignit la tenture suivante et commença sa descente. Ce couloir, bizarrement, rares étaient ceux qui s’y aventuraient. Tous savaient que le commandant Taranis était du genre coléreux et que, pour étancher sa soif de meurtre dans ces cas là, il avait pour habitude de punir tous ceux qui étaient à sa portée. | |
| | | Djevelen Roi des posts ? Oui, ça me va
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| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Mer 31 Aoû 2016 - 15:00 | |
| Chapitre 1 : DERNIERE PARTIE DU CHAPITRE !
Héméra toucha le sol dans un lourd silence. Tout son être frissonna. Pff… Comme si elle pouvait avoir… peur ! Peur de Taranis, ce général irascible et égoïste ! On ne le voyait que très peu dans la prison, mais tous parlaient de lui. Si l’on en croyait la rumeur, Taranis, par pur esprit de vengeance, avait assassiné ses deux parents, car ils avaient voulu le marier à une riche orc. Mais, qui aurait pu croire ces inepties… ? Cependant, Taranis était l’un des rares humains non-esclave présent dans le fort et Héméra en avait plus qu’assez des sales trognes d’orcs ! Oui, c’était décidé, elle irait quérir cet ermite de Taranis ! Elle marcha jusqu’à la grande porte de bois sombre, puis marqua un temps d’arrêt. Ses doigts caressèrent lentement la poignée incurvée, avant de se refermer dessus. Convaincue du bien fondé de son expédition, elle bloqua sa respiration et abaissa la poignée. « Oui ? grommela une voix ténébreuse et grave. » Héméra se glaça. Mais non pauvre idiote, se morigéna-t-elle ! Ne te défile pas maintenant ! Et elle s’avança vaillamment. La pièce, de taille moyenne, respirait la fraîcheur. Des tapisseries représentant toutes les nations –même les sharams, quelle ironie- étaient accrochées au murs. A part celles-ci, la pièce ne comportait aucune autre fioriture, aucun meuble en plus, juste un épais bureau d’ébène ainsi que trois chaises. Deux pour les visiteurs et une pour le général Taranis. Ce dernier était assit et occupé à compléter une haute pile de documents. Il portait un uniforme militaire des plus sobre, noir, seulement parsemé de ses insignes de général. Les sourcils froncés, il me fixait, un air béat sur le visage. Ses cheveux ternes coiffés en arrière, ses yeux vert mauvais, ses traits grossiers et ses sourcils fournis faisaient de lui un homme dur et antipathique. « Qui es-tu ? » Sa voix vibrait de colère non-contenue. La jeune femme referma doucement la porte derrière elle, avant de saisir la chaise devant elle et de la placer sous la poignée de la porte. Le général se leva, fulminant de rage. « Comm… -Bonjour mon général, minauda Héméra. Comment allez-vous ? -Je vous jure, femme, que cette blague est de très mauvais goût, grinça-t-il en réponse. » Il s’avança d’un pas ferme et, au moment où il allait s’emparer du bras de cette étrangère, elle esquiva. Ebahi, il souri. Enfin quelqu’un qui avait du cran. Enfin quelqu’un qui ne s’aplatissait pas et ne se taisait pas devant lui. Peut-être le craignait-elle mais au moins n’en montrait-elle rien. « Je réitère ma question, reprit-il, plus doucement. Qui es-tu ? » Héméra, avec étonnement, crut déceler une pointe de curiosité et d’approbation dans la voix de l’homme imposant qui lui faisait face. Bien plus robuste qu’elle, il la dépassait d’au moins deux têtes. Elle qui n’était pourtant pas si petite… Il fallait avouer que, lorsqu’il s’était approché d’elle, Héméra avait eu un moment d’hésitation face à sa carrure. Mais vu comme il avait radicalement changé de ton, elle ne regrettait pas d’avoir choisi d’esquiver plutôt que de se laisser faire. Elle pensa que lui répondre franchement contribuerait à se le mettre dans la poche... « Et bien, général, je suis Héméra Ortiz, une de vos… « esclaves »… » Le général se figea. Etait-ce… Mais oui ! Un lueur de malaise avait subrepticement fait surface dans ses yeux. Héméra était intriguée. « Une esclave ?! s’étonna-t-il néanmoins. Que fais-tu ici alors ? -Je me suis échappée, rétorqua posément la jeune femme, comme de juste. -E… ECHAPPEE ? Mais, mais personne ne peut s’échapper du fort ! dégluti le général Taranis, bien moins imposant tout à coup. -Jusqu’à preuve du contraire, général, je suis toujours à l’intérieur. » Il prit un aire interloqué. « Euh… oui, certes, mais je veux dire… Personne ne peut s’évader de sa cellule sans le consentement de son supérieur ! -Il faut croire que si… » Le général se reprit. « Si je comprends bien, tu t’es évadée d’une prison dont personne n’était jamais sorti sans permission et tu as réussi à venir jusqu’ici sans te faire prendre pour t’enfermer avec moi, c’est cela ? » La jeune femme acquiesça. « Pourquoi es-tu venue ici ? -Et bien, il se trouve que, il y a à peine quelques heures, vos subalternes nous ont annoncé, à moi et à mes camarades sharams, que nous allions servir à anéantir pour de bon notre propre peuple ! Or, je voulais savoir si il n’y aurait pas moyen de… contourner cet ordre ? » Héméra rit en tirant le poignard qu’elle avait volée à son geôlier de sa poche. « Serais-je, mon général, obligée d’utiliser ce joujou ? minauda-t-elle en faisant la moue. » Pour le plus grand étonnement de la sharam, Taranis baissa la tête en serrant les dents. Décidément, il était bizarre, le général du fort… « Je connais cette loi Héméra Ortiz et, si cela ne tenait qu’à moi, elle serait annulée. Malheureusement, ce n’est pas de mon ressort. Cela vient d’en haut… -D’en haut ? s’étonna Héméra. » Il acquiesça. Alors que la jeune fille allait reprendre, Taranis reprit ses esprits et releva la tête, de nouveau cet air mauvais sur le visage. « Esclave, cracha-t-il. J’admire le courage dont tu as fait preuve pour venir jusqu’ici, aussi vais-je te laisser repartir dans ta cellule accompagnée d’un garde, bien entendu, mais tu ne subiras aucune sanction… -Aucune sanction en plus de celles que l’on nous inflige quotidiennement vous voulez dire ? s’insurgea la sharam. » Chaque jours, des orcs avides de plaisirs charnels ou de malmener une créature des plus charmantes s’adonnaient à leurs plaisirs macabres sur les prisonniers. Elle-même avait déjà été sujette à leurs envies déplacées. Mais elle, contrairement à ses frères de sang, ne s’était jamais laissée faire. Elle refusait sa capture. Certains sharams, les plus jeunes, avaient oubliés ce qu’étaient leurs vies du temps de leurs libertés et ne pouvaient donc pas avoir envie de retourner dehors, sur leurs terres ! Leurs vies étaient ce qu’elles étaient, ni plus ni moins. Certains gardaient en mémoire leurs passés pourtant. Mais ces derniers, trop peureux pour tenter quoi que ce soit refusaient de s’enfuir avec elle. Elle leur avait déjà fait part de son projet, mais ils s’étaient contentés de détourner le regard pauvrement et de reprendre leurs entraînement de lutte du matin. Ce qui avait le don de la rendre hors d’elle, c’était que la majorité avait prit goût aux massacres. Ils aimaient prendre des vies. Parfois, à l’issue d’un entraînement, un orc leur apportait les quelques mercenaires qu’il avait trouvé, errant autour du fort, et leur ordonnait de les tuer. Certains de ses camarades prenaient plaisir à effectuer cette boucherie qui la faisait vomir. Mais, elle-même, j’avais changé. A son arrivée ici, tuer lui était impossible. Au fur et à mesure du temps, cependant, elle se surprit à se dire que, si elle devait tuer des gens qui le méritaient, cela ne lui poserait sûrement aucun soucis… Jamais Héméra n'avait oublié cette nuit où elle était devenue une esclave à la solde des orcs. Alors que sa famille et elle passaient à table, ils avaient entendu des cris gutturaux résonner à travers la forêt. Immédiatement à la fenêtre, son père avait blêmit. Il l'avait attrapée par le bras tellement fort qu'elle n'avait craint qu'il se casse. Terrifié, il leur avait dit : "C'est la fin." Tous le monde avait compris. Depuis quelques jours, les orcs avaient envahi l'Est de notre territoire et ravageaient tout sur leur passage. Ils épargnaient les familles qui leurs donnaient leurs fils ou leurs filles afin qu'ils deviennent des esclaves. Voilà d'ailleurs un des éléments de persuasion que les créatures barbares avaient trouvés. Si les esclaves ne leurs obéissaient pas, leurs familles seraient décimées. Le grand-père d'Héméra avait prestement éteint les lumières et fermé les rideaux, mais il était trop tard. La porte s'effondra avec un grand fracas qui résonna longtemps dans la petite maison silencieuse. Ses parents avaient refusé catégoriquement de la laisser partir et sa mère l'avait serrée fermement dans ses bras. Les orcs avaient soudain perdu patiente et brandi leurs haches. Le premier coup avait cueilli son père dans le thorax. Il s'effondra et Héméra se souvenait avoir écarquillé les yeux tellement fort que ses oreilles avaient reculées. Puis étaient venu le tour de son grand-père, et enfin, de sa mère. Héméra s'était effondrée de chagrin et n'avait que peu de souvenir de ce qui se passa ensuite. « Effectivement, grommela le général, penaud. » Il retira la chaise de sous la poignée, ouvrit la porte et appela un garde.
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| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Jeu 20 Oct 2016 - 11:59 | |
| Chapitre 2 : La fuite
L’orc que le général avait appelé l’attendait dans le couloir. Stoïque, il la regarda s’approcher, sans ciller. Son visage hideux et dur était, comme ceux de tous ses semblables, strié de crevasses légèrement verdâtres. Une grimace perpétuelle révélait d’immenses dents faisant froid dans le dos qui se rapprochaient d’ailleurs plus des crocs. Imposant dans son armure de cuir, il arborait deux haches, solidement fixées dans son dos. De nature belliqueuse, les orcs, contrairement aux autres guerriers, ne supportaient pas la vulnérabilité. Lorsqu’ils partaient en guerre, ils n’emportaient jamais d’armures de métal, car les blessures et les cicatrices constellant leurs corps étaient gage de force et de courage. Plus un orc était important et plus il possédait de cicatrice. Leurs armes de prédilection demeurait la hache car c’était celle qui faisait le plus de dégât, causait le plus de douleur et tranchait le mieux les corps. Enfin, c’était aussi la plus lourde. Encore un moyen de se faire valoir ! Héméra s’avança jusqu’à la créature qui l’attendait. « Passe devant moi, abjecte humaine ! Lui intima l’orc. -Oh ! releva Héméra, ironique. Vous connaissez la signification d’abjecte ? Epatant ! » L’orc se retourna lentement, la mâchoire crispée. « Humaine. » Son ton était grave, sourd. « Me prendrais-tu pour un idiot ? -Moi ? M’indignais-je. Absolument pas mon brave. Seulement pour un orc voyons ! » Susceptible de nature, je savais bien qu’aucun membre de son espèce n’aurait laissé passer une telle injure envers son peuple de barbare. Je dois avouer que celui-ci, par contre, ne se jeta pas sur moi. Il se contint tant bien que mal. « Tais-toi, humaine ! Moi, Qürol, fils de Sadamik, n’aime pas du tout ce que tu insinues ! -Le fait de mélanger première personne et deuxième lorsque l’on parle est totalement stupide. » La, malheureusement, il ne tint plus. Il se rua sur moi et me saisi par le bras. Je n’avais pas esquivé, ni esquissé le moindre geste. « Haaaa ! Rugit-il. Tu commences à m’énerver sale catin d’humaine !... » Il réfléchi un instant, sans pour autant desserrer sa poigne de fer. Je sentais mon sang s’arrêter au niveau de mon épaule et mon avant-bras commencer à s’engourdir.
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| | | Djevelen Roi des posts ? Oui, ça me va
Nombre de messages : 1281 Age : 22 Localisation : Dans les vapes... Loisirs : Etre ici, tout simplement. Date d'inscription : 30/08/2016
| Sujet: Re: Les Sept Royaumes (Prologue) Lun 28 Nov 2016 - 15:02 | |
| Pour Salut :
Alors, sans lui laisser le temps de réagir, je lui attrapais le bras qui enserrait le mien, mis un pied en travers de ses jambes et exerçais une forte poussée vers l’avant. L’orc valsa dans les airs, hagard, avant de heurter le sol en un bruit sourd. La force physique qu’il m’avait fallu pour arriver par le plafond et celle que je venais d’utiliser combinées entraînèrent une vive douleur dans mon épaule. Je grimaçais en remuant mon bras et m’accroupis auprès de l’orc, toujours étendu au sol, inconscient. J’attrapais sa lourde hache à deux mains et me relevais.
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