ton pere tu honoreras

ton père tu honoreras

aujourd'hui,16h30
la télé parlementaire, débat sur le mariage pour tous
..."ton père tu honoreras" ...


des bouts de ciel tombent sur nos épaules
dans le blanc les fantômes se promènent
entre les chemins du cimetière

un kimono blanc
des lèvres rouges
un visage s'efface au jour
une femme conte son histoire
délicatement
une femme conte son abandon
dans une solitude de glace

écoute le rouge gorge chante encore
mais c'est un chant de douleur
qui s'échappe au loin
à l'abris des regards

une rue de petite ville
ici c'est la banlieue
mais on ne sait pas
des panneaux indiquent
paris
mais on y va pas
février est glacé
la saint valentin pointe sont nez
dans la ville emmitouflée
même le silence grelotte
une femme marche dans la rue
des yeux lavés grands ouverts
des yeux mangent ses traits
des yeux comme une maladie
mine son visage
pas un centimètre de peau sans une ride
pas un centimètre de rose sans la trace
d'un larme
et le visage que tu reconnais a peine
et celui de ta mère
une mère comme une absence
un mère dite boréale
qui brisa par sa morsure
et là
toute fracassée

il y a des hommes plus destructeur que les flammes
tant bien même ils auront la lenteur des glaciers
il ya des hommes qui laissent autant de brulures que d'engelures
il y a des hommes qui règlent tout a coup de poing
car
c'est un point c'est tout
il y a des hommes qui sont la flèche et le poison
il y a des hommes plus brutes que d'autres hommes
plus avide que leurs frères
et du sud au nord
de l'est a l'ouest
ils s'abattent comme des tempêtes
contempleent les lois du monde
que par des regards aveugles
il y a des hommes qui lancent des pierres au femmes
il y a des hommes qui lancent des anathèmes
il y a des hommes qui font des règles pour les hommes et des coutumes pour les femmes
et la bas
par delà la frontière
ou a l'ombre de son mur
il y a des yeux sans visages
des destins brisés
il y a des hommes qui violent les femmes comme on saccage des terres vierges
et c'est le même acharnement a vouloir dompter ce que l'on ne sait préserver,
pas même aimer
pas même aimer
il y des hommes qui n'aiment que les rois et renvoient la servante
il y a des hommes qui n'aiment que la guerre et méprise l'humble nourrice
il y a des hommes des armes plein les mains
il y a des femmes des larmes plein le corps qui se tordent de douleur comme une vie au cœur d'un brasier
mais sans la chaleur d'un amour
mais sans la chaleur d'une étreinte vraie

pour toutes ces larmes cachés au ciel
pour toutes ces larmes cachés au miroir
pour toutes ces larmes sous un voile ou dans l'inconnu d'un metro
pour toutes ces larmes sans écritures

a force d'effacer la femme qu'on ne sait dominer
a force de massacre
a force de veulerie
a force de force
a force de vide

un jour sur la terre s'éteindrons les chansons
celles que les femmes chantent
autant à l'enfant qu'a l'amant
bercés dans ses bras tous ronds
un jour s'éteindra le chant de la femme qui même son troupeau en pâture
ou de la femme courbée dans les rizières
un jour disparaitra
la grâce d'une main dans l'eau d'une fontaine
la légèreté d'un pied sur un chemin de traverse
l'élégance d'un pli de robe
un jour ,la poussière d'une grande sécheresse s'abattra sur une terre qui renoncera à son rôle de mère
un jour les oiseaux aux désespoirs de perdre tant d'amis
se tairont tous a fait au cœur de la nuit

un jours le monde
n'appartiendra
qu'a la race des hommes


la bas
marchent une femme
entre les tombes dans un cimetière
une femme enterrée vive
et qui rejoint doucement les siens
en hivers