L'autre guerre (écrit en 2009)

L'AUTRE GUERRE (par kikim )

Une mère et son enfant, dés le chant du coq, quittèrent l'auberge, où elles étaient longtemps invitées.
L'enfant, ses haillons plus désolés que sa poupée, qui n'avait ni bras, ni tête, prend la main tendu de sa mère et dit :
- m'man je pourrais la garder , je l'aime tu sais .
- oui ,mon petit, elle te servira d'ami et te consolera quand je serais parti.
- je ne comprends pas ce que tu dis m'man.
- tu comprendras, plus tard ma chérie.
- pourquoi doit-on nous séparer?
- parce que mon âme est devenu lourde, que mon corps ne peut plus la soulever, et qu'avec la vie je me
suis fâché, parce que son ironie me poursuit et que le monde m'a déjà oublié.
- je ne comprends pas ce que tu dis m'man.
- tu comprendras, plus tard ma chérie.
- tu devras faire toutes les guerres, pour pouvoir subsister, prendre la mer et le désert, s'il le faut; tu as le cœur bon, tu supporteras la vie qui ne m'a pas supporté.
L'enfant regarda encore une fois sa mère et dit :
- je ne comprends pas ce que tu dis m'man.
-tu comprendras, plus tard ma chérie.
Elles marchèrent longtemps, le ventre creux, dévalèrent une petite pente escarpée, alors l'enfant s'écria :
- j'ai faim m'man.
Elle la regarda courir vers un rocher, prendre un morceau de pain que les mouettes avaient déja entamé.
- m'man il est tout moisi, mais je vais le manger.
Il croqua dedans comme si c'était une pomme mûrie.
- tu commences ta première guerre ma chérie, c'est à elle que je dois d'abord t'initier.
Une pluie torrentielle s'abattit sur elles et leurs chiffons d'habits leur collaient à la peau.
L'enfant, les lèvres tremblotantes s'écria de nouveau :
- m'man j'ai froid !
- en voila, une autre de guerre .
Leur pas alourdis par les averses déferlantes, elles trouvèrent enfin un refuge dans un bois qui les accueillait à pleins bras. La nuit tombait, un éclair aveuglant déchira l'obscurité, et un coup de tonnerre répercuté à l'infini, fit tressaillir l'enfant, qui murmura d'une voix à peine audible :
- m'man j'ai peur !
- je sais ma chérie, moi aussi, voici une autre guerre que tu devras gagner.
- je ne comprends pas ce que tu dis m'man.
- tu comprendras plus tard ma chérie.
L'enfant terrorisé par les ombres que dessinaient les arbres dans la nuit, serra d'une main plus forte sa poupée, et de l'autre la main de sa mère un peu plus affaiblie.
- dit m'man est ce qu'il y a une autre guerre que je devrai encore gagner?
- oui, il te reste d'autres guerres à mener mais elles viendront après, ma chérie .
Après un effort surhumain, elles s'abritèrent dans une grotte et dormirent.
Enfin un rayon de soleil brilla, et l'enfant laissa sa mère encore endormi et partit à la recherche de quoi manger.
Elle revint plein les mains, de baies sauvages et dit :
- m'man lève toi pour manger .
la mère sans forces répondit :
- plus tard mon bébé !
- m'man veux-tu que je t'écrase les baies, pour pouvoir les manger ?
Une larme hésitait à couler, resta en suspense pour ne pas l'affoler.
- hum ! qu'elles sont bonnes de ta main ma chérie !
L'enfant mâchait les fruits dans sa petite bouche et les mettait entre les dents déjà serrées de sa maman . Les joues ruisselantes de larmes, elle ferma de sa petite main, les yeux de sa mère.
Posa sa tête contre le duvet rêche de sa poupée.
Elle resta seul.
Elle avait enfin compris.

Bonjour,
Moi, en tout cas, je n'ai rien compris. Pourtant cela a piqué ma curiosité.