Wyl'Ambre (final... Du moins je l'espère. T_T)

Eh bien mon pauvre Hakkrat ! ^^
Merci de t'être donné autant de peine pour émettre tes critiques, que je trouve toujours aussi intéressantes. ^^ Et ton petit exposé du début ne l'était pas moins ! Dire que tu es en maths sup mais aussi très littéraire ! XD

Bon, concernant le changement de point de vue régulier, ça va être difficile pour moi de le corriger car il fait partie de mon style dans cette histoire j'entends. Je vois difficilement comment faire autrement. J'ai besoin de passer d'un personnage à un autre et d'un lieu à un autre, le scénario en lui-même étant relativement compliqué, j'essaie de faire en sorte qu'il ne soit pas difficile pour le lecteur de comprendre.

J'en viens donc au fait que vous ayez eu du mal à retenir tous les éléments. Je suis un peu étonnée car dans ce que j'ai posté, il n'y a qu'une chose essentielle : le vol de la Confession et le fait que deux ennemis (c'est quand même pas beaucoup ! ^^) se soient introduits. Alors je ne sais pas trop comment faire pour faire moins de choses à retenir tout en gardant une histoire intéressante.

Après, peut-être avez-vous eu un peu de mal avec les personnages. Il y en a plusieurs, c'est certain, mais j'ai essayé de les faire arriver au fur et à mesure, pour justement ne pas vous noyer sous 25 personnages différents qui vous tombent dessus en même temps.
Le truc, c'est qu'une scène comme celle-là ne peut pas s'écrire et se raconter entre 2 ou 3 personnages. Ce serait ingérable, pas forcément plus facile, et risquerait de manquer d'intérêt.

Par contre, je vais effectivement corriger "pagaille" avec ce que tu as proposé, et aussi l'idée que le général raconte ce qu'est la Confession (je le mettrai alors effectivement avant, comme Oreb est encore vivant. ^^).

Je tâcherai de réfléchir sur l'ensemble de ta critique mais je crains que ça ne soit difficile de corriger les deux gros points que tu as soulevés.

Si tu as des idées qui te viennent, n'hésite pas à m'en faire part !

Hakkrat a écrit:

Pour les détails, je laisse Tutu faire le gros du boulot.

Non mais, tu fais le plus amusant et moi je dois corriger les fautes, c'est ça?



Au moins, on se complète. Je le lirais surement ce week end la suite, je n'ai pas trop le temps en ce moment. Désolé Nighty

Nighthaven a écrit:

Bon, concernant le changement de point de vue régulier, ça va être difficile pour moi de le corriger car il fait partie de mon style dans cette histoire j'entends.

Pour ça, (n'ayant pas encore lu le passage, juste avec les explications d'Hakkrat), tu pourrais peut-être essayer de passer en point de vue totalement omniscient pour t'affranchir de ces passages de perso à perso.
Enfin, je dis ça je dis rien

Tu pourrais arrêter le premier chapitre après que Sylphis Oreb se soit fait assassiner.
Dans le chapitre suivant, tu commences avec le général (tu adoptes un point de vue limité au général). Il est en train de discuter avec le soldat qui va mourir foudroyé (si j'ai bien suivi) ; puis, par exemple, d'une fenêtre, il assiste à la scène du foudroiement. Cela permettrait de tout décrire sans changer de point de vue.

Voilà pour la suggestion... :|

Merci mes amis, je note tout bien et je vais réfléchir. L'ennui, c'est que je ne suis pas sûre de retrouver tout de suite maintenant le courage de tout réécrire.
Ca fait déjà trois jours que j'arrête pas avec ces 15 pages et ce n'est que le premier chapitre.... :;J: J'en ai mal au crâne...

Ceci étant, si le premier chapitre aura tendance, à un certain moment, à changer trop souvent de point de vue, ça devrait s'arranger par la suite. Je ferai en tout cas de mon mieux. ^^

Nighthaven, Hakkrat, merci pour ces réponses constructives. Je ne m’étais jamais intéressé auparavant à l’écriture et à ses règles, Et je dois dire que lire les textes de l’atelier et les critiques qui vont avec, m’en apprend chaque jour un peu plus. J’avais bien vue qu’il y avait une différence entre la première et la seconde partie de ton texte Nighthaven, mais j’avais juste besoin d’une définition précise des différents points de vue utilisés, pour pouvoir plus tard comprendre mieux les différentes critiques faites, et appréhender un peu mieux les processus d’écriture.

Et là on peut dire que j’ai été gâté


Je vais définitivement essayer de me procurer "Personnages et points de vue" d'Orson Scott Card…je m’étais déjà procuré «Comment écrire de la SF/fantasy » du même auteur et j’avoue que j’avais été un peu déçu. A part les quatre grands types d’histoire (milieu, idée, personnage et événement) je n’y avais pas trouvé grand-chose d’utile. J’hésitais donc à trouver ce second livre.

J'ai été aussi un peu déçu par "Comment écrire de la SF/fantasy", même si j'ai aimé le lire. "Personnages et points de vue" n'est pas non plus extraordinaire, mais je l'ai trouvé plus constructif et riche en informations sur l'écriture même que son prédécesseur.

Oui, Nighty, repose-toi un peu.
Retravaille ou continue un autre de tes textes ^^

Post 1

Citation :

L’écho de cette voix brisée par la douleur se multiplia

(résonna me semble mieux)

Citation :

le ciel jusqu’alors d’un bleu céruléen

(le ciel jusqu’alors céruléen) Puisque céruléen signifie d’une couleur bleuâtre.

Citation :

Si la souffrance qui le terrassait était tout juste supportable, il trouvait plus pénible encore de supporter la colère qui écrasait son cœur.

(répétition de supporter et supportable)
.

Citation :

Une coquecigrue

?
Dans le dictionnaire ce terme signifie baliverne, absurdité, je ne comprends donc pas sa présence.

Citation :

Puis il y eut un choc sourd et la foudre se répandit dans la vallée comme une énergie fatale.

J’ai du mal avec le mot foudre, je ne saisis pas le sens. Veux-tu dire qu’une onde de mort se répand ?

Citation :

Les rafales de l’ouragan devinrent glaciales, comme le souffle givré d’un hiver rigide

Rigide ? plutôt éternel, immuable, non ?
Sinon un vrai travail d’écriture, je vais lire la suite, même si l’emphase pointe le bout de son néz.

Post 2

Citation :

Magistaire

(magistère)

Citation :

Sylphis Oreb cligna des yeux et hoqueta. Il porta une main sur l’ouverture béante qui laissait échapper un flot écarlate et chercha péniblement sa respiration. Le sang ruinait sa magnifique tunique, voilant de rouge le symbole de l’Ordre, la caste des magiciens dont il était membre. La douleur ne vint pas immédiatement mais dès lors qu’il remua la tête, une vague de souffrance l’envahit.

Vu que l’ouverture béante est la gorge, je ne vois pas comment tu peux
-si tu recherches la vraisemblance- attribuer des pensées si longues à Sylphis Oreb, et parler de sa toge ruinée par le sang, qui n’est vraiment qu’un détail insignifiant.

Post 3

Citation :

c’était le branlebas de combat

(branle-bas)
Vraiment pour la vraisemblance, Sylphis Oreb pense tellement, qu’on en oublie qu’il a la gorge tranchée !
Comment la jeune femme découvre si vite le vol du précieux manuscrit ?

Citation :

Foutredieu !

Voilà (Foutre dieu !)
Ca fait vraiment beaucoup de noms et de fonctions (plus d’une quinzaine) à se mémoriser surtout que la plupart sortes de ton imagination (

Citation :

Un Tempestaire, Des nécrilosiens)

, et ce en quelques phrases. Je trouve qu’à vouloir faire trop réaliste cela en devient indigeste, tu devrais diluer le tout.

Citation :

Plusieurs soldats s’effondrèrent, victimes de la foudre contrôlée par le Tempestaire.

On le sait comment ?
Autre interrogation : les gardes sont dehors ? car à l’intérieur de bâtiments ayant un toit comment la foudre parvient-elle à les frapper ?

Sinon je trouve tout cela intéressant, mais le nombre d’informations, de protagonistes et le manque de précision : de qui fait quoi ? nuit en ce qui me concerne, à la qualité de l’ensemble. Il faudrait repenser en distillant les informations, avec plus d’à propos.
Qui dit quoi, Pourquoi ? Description, action etc.. afin que le lecteur comprenne pour qu’il ne soit pas aussi perdu que les soldats.

Je te remercie pour le temps que tu as pu consacrer à la lecture et à la critique de mon récit, j'en suis touchée. J'ai étudié chacune de tes remarques et je suis assez d'accord sur la plupart.
(Juste pour la Coquecigrue, il s'agit également d'une créature fantastique, extraite de l'encyclopédie du merveilleux d'Edouard Brasey. ^^)

Du reste, d'un point de vue plus général sur le fond, je suis au regret (si je puis dire) de t'informer que cette version n'a déjà plus lieu d'être. A force de me prendre la tête sur le scénario dans son ensemble, je n'ai de cesse de le remanier afin de simplifier au mieux l'histoire tout en gardant l'essentiel et surtout, les personnages clés.
Par conséquent, un nouveau premier chapitre (qui n'a absolument rien à voir avec tout ce que j'ai pu écrire sur Wyl'Ambre jusqu'à présent) a été écrit, suivi de plusieurs autres.
Les grandes modifications de la trame principale ont par ailleurs entraîné un changement de titre, notamment par rapport au nom du monde...

Pour finir, je me sens quelque peu en devoir de vous poster ce fameux nouveau premier chapitre, ou tout du moins le début pour voir, dans un premier temps, si cela vous accroche ou non. ^^

Vraiment je trouve ton texte intéressant, mais on est pas obligé d’en mettre autant pour tenir l’attention du lecteur surtout dés le départ. Je voulais dire qu’il fallait peut-être distiller le tout. Enfin sinon j’applaudis pour ton travail d’écriture. La perfection n’étant pas de monde, il est impossible de plaire à tous.
Personnellement je lirai la suite.

Merci, j'apprécie tes compliments à leur juste valeur. ^^
Cela m'encourage pour poursuivre et continuer à relever le défi. Je me suis beaucoup investie dans ce projet qui, loin d'être achevé, appelle à beaucoup de courage et de détermination. Ce n'est pas toujours évident.

Je souhaite que ton livre aboutisse. Une fois terminé tu auras une vue d'ensemble qui te permettra de trouver la lumière dans l'obscurité. Bon courage et bonne continuation.
N’hésite surtout pas de critiquer ce que j’ai fait dans : Hypnos le Maître des Ombres.

Je me demande comment j'ai bien pu faire pour ne pas voir que tu avais posté cette nouvelle version... pardonne-moi ! je vais tenter de me rattraper en pinaillant
bisoux, chère maman
_________________________________________

Citation :

Un hurlement inhumain retentit, si puissant et si épouvantable qu’il dut s’entendre à des kilomètres à la ronde. L’écho de cette voix brisée par la douleur se multiplia dans la vallée et des torrents de sang se déversèrent dans la mer de Scipios qui bordait Septentrion, le berceau de la magie et des peuples anciens. En une seconde, le ciel jusqu’alors d’un bleu céruléen vira au noir. Le vent se leva et battit paresseusement la ramure majestueuse de quelques arbres épars (épars > masc. éparses > fém.). Puis ses bourrasques gagnèrent en violence et lorsque l’orage éclata, la tempête se déchaîna. Sous les éclairs qui balayaient les ténèbres de cette nuit précoce, un tapis funeste glissa dans l’herbe, inondant de rouge cette prairie autrefois verdoyante. A présent, les océans eux-mêmes charriaient des flots de sang.

Au milieu de ce macabre tableau, un homme se dressa, brandissant ses poings serrés vers les cieux chargés de sombres nuages. Il poussa un nouveau hurlement, plus terrible encore que le précédent, les cordes vocales comme brisées par la puissance de son cri. Si la souffrance qui le terrassait était tout juste supportable, il trouvait plus pénible encore de supporter la colère qui écrasait son cœur.

A deux pas de lui, profondément enfoncée dans le sol meurtri, la Lame de Douleur irradiait d’une force maléfique incommensurable. L’éclat métallique de l’arme rappelait la lueur sanguinaire qu’on aperçoit dans les yeux d’un dément juste avant qu’il ne passe à l’attaque. (too much, comme Hakkrat :s)
Soudain, l’épée s’embrasa.

Une chaleur intense s’en dégagea et le guerrier tomba, comme tous ses frères avant lui. Il continua à hurler et se contorsionna sur le sol, en proie à des spasmes d’agonie qui n’en finissaient plus. Puis il y eut un choc sourd et la foudre se répandit dans la vallée comme une énergie fatale.

Alors les fleurs moururent. La terre gela. La pluie devint neige et toute vie alentour fut absorbée. Une coquecigrue qui passait dans la tourmente tomba raide morte aux pieds du guerrier. L’homme ne bougeait presque plus, ravagé par ces élans de souffrance. Il regarda le ciel une dernière fois et ses lèvres remuèrent pour murmurer quelques mots indistincts. Juste avant de rendre l’âme, il crut entendre le cri du monde septentrional manifestant à l’unisson sa peur et sa surprise face à ce bouleversement climatique, survenu au sein de Daëlfyr, le royaume du Monarque Noir.

A l’heure où les flambeaux du jour s’inclinent devant les voiles de la nuit, les eaux grondantes de Scipios se jetaient toujours à l’assaut des hautes falaises, rongeant la pierre dans l’espoir de briser la terre. Les vagues couronnées d’une écume écarlate s’éclataient contre la roche dans une gerbe sanglante. Les rafales de l’ouragan devinrent glaciales, comme le souffle givré d’un hiver rigide. L’empire du froid venait de prendre racine sur les légendaires terres septentrionales, bien décidé à régner sur l’ensemble du continent nordique. Personne ne devait oublier le souverain déchu qui, après une sanglante campagne, avait imposé un règne de terreur absolue sur les malheureux peuples de Septentrion, asservis par la force. Mais certains tissèrent leur courage autour de l’espoir apporté par les Détenteurs Runiques, survivants d’un peuple antique ayant une maîtrise exemplaire de la magie. L’âge sombre instauré par le roi maudit ne pouvait perdurer par-delà le temps et s’acheva ainsi dans le chaos. Le monarque fut défait et son épée lui fut arrachée. Un seul destin l’attendait. Une issue inexorable à laquelle il n’avait pas su échapper. Bien rares étaient les survivants mis dans le secret de sa chute mais malheureusement pour tous, Septentrion ne fut pas moins épargné par les retombées fatidiques d’un tel événement. Frappé par la colère de la Lame de Douleur, le continent était condamné à un hiver éternel.

Je continue mes pinaillage
Alors, je pense que ce passage avait un petit problème : tu veux y faire passer trop d'information inutiles pour l'instant, ce qui charge inutilement le texte de détails, au détriment de l'action.
Qu'importe l'âge de Sylphis Oreb ? surtout qu'il meurt tout de suite... s'il est vraiment si important, tu pourras nous l'apprendre au moment opportun, par la bouche d'un autre personnage.
Egalément, qu'importe le prénom du Templier, en ce moment ? ne pas le révéler tout de suite lui donne une touche de mystère.

Pour le début de la phrase : le sous directeur du Magistaire eut à peine le temps de se mettre debout", je te conseille de remplacer son titre par "il", qui est plus court. Son titre est trop long à lire et casse le rythme rapide de l'action.

Voila

Nighthaven a écrit:

La violence du coup de tonnerre qui ébranla les murs du prestigieux palais de Santhoryn interrompit la lecture de Sylphis Oreb, sous-directeur du Magistaire et professeur à part entière. Son cœur fit de grands bonds effrayés dans sa poitrine alors qu’il levait les yeux vers la petite fenêtre en face de lui. Il s’était secrètement enfermé au sommet de la Tour des Songes pour y consulter la célèbre Confession, recueil aussi précieux qu’ancien. Il y avait trop longtemps qu’il en rêvait. Après la mort de l’Archimage, assassiné par l’un des membres de son propre conseil, le volume avait été déplacé dans cette tour. Sylphis Oreb n’avait pas résisté longtemps à la tentation. Tout en sachant que c’était formellement interdit, il avait fini par s’y introduire et avait ouvert le livre sacré. Plongé dans une fascinante lecture qui révélait l’Histoire et le Devenir, il en avait oublié le présent et perdu la notion du temps.

Aujourd’hui, il le regrettait sincèrement.

Il la cinquantaine bien frappée, eut à peine le temps de se mettre debout. La lame étincelante du poignard avait déjà glissé sur sa gorge. Sylphis Oreb cligna des yeux et hoqueta. Il porta une main sur l’ouverture béante qui laissait échapper un flot écarlate et chercha péniblement sa respiration. Le sang ruinait sa magnifique tunique, voilant de rouge le symbole de l’Ordre, la caste des magiciens dont il était membre. La douleur ne vint pas immédiatement mais dès lors qu’il remua la tête, une vague de souffrance l’envahit. Il aurait voulu crier, mais il n’y parvint pas. Il luttait pour rester conscient et bien qu’il se forçât à se remémorer des sortilèges quelconques pouvant lui venir en aide, il comprit qu’il ne pouvait pas se soustraire aux griffes de la Mort. La magie qu'ils étudiaient depuis des siècles à Santhoryn, ne permettait pas de tenir la mort en échec. C’était un fait que Sylphis Oreb découvrait, à son grand dam.

Son agresseur, un redoutable Chasseur Noir du nom d’Alaxio,ferma violemment la Confession, dont certaines pages se trouvaient désormais imbibées du sang de Sylphis Oreb, avant tout victime de son incontrôlable curiosité. Le tueur au visage était caché par les voiles noirs de son uniforme guerrier, abandonna sa victime à sa triste agonie. Le sous-directeur du Magistaire se noyait dans son sang et lorsqu’il s’effondra au pied du bureau, il entendit le vent de panique qui soufflait sur Santhoryn.[/size]

Encore quelques pinaillages
Méfie toi de ton penchant pour les détails : il donne une bonne atmosphère, mais certains sont maladroitement ou prématurément donnés, ou de trop.

Nighthaven a écrit:

En effet, non loin de la Tour des Songes, c’était le branlebas de combat. Le Templier Noir n’était pas venu seul et à l’évidence, celui ou ceux qui l’accompagnaient n’étaient pas de vulgaires soldats. Une véritable pagaille prenait corps dans la cour ouest du palais, sous les coups de tonnerre qui provoquaient d’inquiétantes secousses. Sylphis Oreb se sentit partir. La douleur était devenue une compagne trop encombrante et au final, il ne fut pas mécontent de fermer enfin les yeux. La dernière question qui le hanta fut « pourquoi ». Pourquoi ce Templier Noir était-il venu voler la Confession ? Pourquoi ses sbires avaient-ils attaqué Santhoryn ? Sylphis Oreb n’avait pas le sentiment que c’était une guerre ouverte. Les ennemis de Santhoryn n’étaient pas bien nombreux et ils venaient pour une raison précise. C’était une opération minutieusement préparée et proprement exécutée. Quand le sous-directeur rendit l’âme, la réponse l’effleura sans qu’il en prenne conscience. Son sang acheva de former une mare funèbre autour de lui et un hurlement se répercuta contre les murs de la Tour des Songes.

La jeune femme parvenue en haut des escaliers regarda d’un air horrifié le cadavre de Sylphis Oreb et plus grave encore, elle constata le vol de la Confession, le manuscrit antique conservé depuis des siècles au sein de Santhoryn. Aussitôt, elle redescendit les marches à toute allure et traversa la grande cour pour tenter d’avertir quelqu’un. A l’extérieur, les soldats tentaient de retrouver un semblant d’ordre dans leurs troupes après l’attaque traîtresse qui les avait dispersés. Le jeune capitaine Séphirot hurlait ses ordres pour encercler l’aile ouest du palais où l’on avait vu l’ennemi s’infiltrer. Il obéissait lui-même à son mentor, le général-paladin Aldaris, placé à la tête de l’armée de Santhoryn.

— Assurez-vous que toutes les issues soient gardées ! Personne ne doit nous échapper ! aboya le général. Combien sont-ils ? A-t-on pu les dénombrer ?

— Heu… Je crois qu’ils ne sont que deux, mon Général ! répondit un jeune soldat essoufflé.

— Deux ? s’étrangla l’officier.

— Un Tempestaire et un Templier Noir.

— Naturellement tous les deux originaires de Wardell, renchérit Séphirot en rejoignant son supérieur.

— Je refuse de croire que deux misérables insectes venus de cette île damnée aient pu défaire à eux-seuls nos troupes, aussi rapidement et surtout, aussi facilement ! tonna Aldaris.

— Ne sous-estimez pas nos ennemis, recommanda le jeune capitaine. Ils ne sont que deux mais largement à la hauteur de la tâche. Ce sont tous les deux des maîtres de la magie noire. Des nécrilosiens. S’ils ne l’ont pas encore prouvé, je suis prêt à parier qu’ils nous en feront la démonstration bien assez vite ! Quant aux soldats de Santhoryn, ils sont loin d’être aussi entraînés que nos paladins.

— Je sais.

— Général ! Général !

Aldaris avisa une jeune femme au visage ruisselant de larmes. Elle s’agrippa à l’armure étincelante du paladin, la lèvre inférieure tremblante :

— Le sous-directeur Sylphis Oreb a été assassiné ! J’ai vu son corps en haut de la Tour des Songes ! pleura-t-elle. Il a été égorgé et… et la Confession a été volée !

— Foutredieu ! Voilà ce qu’ils sont venus chercher ! s’exclama Aldaris. Il est hors de question que ces fils de chien quittent cet endroit vivants !

— La Confession ? répéta Séphirot, l’air interdit. Mais pourquoi ? Où est leur intérêt ?

— L’Histoire et le Devenir sont consignés dans ce maudit recueil, expliqua le général. On y retrouve toutes les vérités et tous les secrets de Septentrion, révélés par les Oracles. C’est un grand prophète Orin’dell du nom de Noran’Gaï qui a rédigé l’intégralité du livre sous leur influence. Il est aussi question d’une très ancienne prophétie, la plus dangereuse qui puisse exister. La Prophétie Aux Deux Visages, révélée par Coréandre, divinité des songes et des visions. Si elle tombait entre de mauvaises mains, elle signerait la fin du monde…

— Je comprends votre inquiétude, acquiesça Séphirot avec un frisson. Mais je regrette de vous dire que nous n’avons que très peu de chance de vaincre ces nécrilosiens sans l’aide des Gaëllithes !

— C’est pour ça que tu vas immédiatement aller les chercher, ordonna l’officier en se tournant vers lui. Tu dois nous ramener des renforts coûte que coûte. Nous avons besoin d’un magicien suffisamment puissant pour affronter ce Tempestaire. Le Templier, lui, a choisi la voie guerrière, et même s’il est initié à la magie noire, nous pouvons le vaincre !

— Je n’en suis pas aussi sûr.

— Je ne te demande pas d’être sûr, je te demande d’obéir aux ordres !

— Oui, Général ! cria Séphirot, les dents serrées.
Crir les dents serrées est un exercice plutôt difficile, peut-être devrais tu trouver une autre tournure de phrase

Il se rua vers les écuries et y retrouva sa fidèle (précision inutile et un peu cliché) monture. Dans un cri alarmé, il lança l’étalon au grand galop, en direction du temple de Ti-Almanora, lieu de pèlerinage des magiciens. Si les Gaëllithes n’étaient pas à Santhoryn ou en mission spéciale, c’était là-bas qu’il fallait commencer les recherches.

— Vous, reprit Aldaris à l’adresse de la jeune femme paniquée. Allez vous mettre à l’abri immédiatement.

— Général, je vais voir si je peux trouver Maître Zénéfus ! annonça un soldat en essuyant le sang qui coulait sur son front.

— Veillez aussi à ce que l’Intendant soit mis au fait de la situation et qu’on assure sa protection ! ordonna le général. Les deux nécrilosiens pourraient chercher à le prendre en otage pour protéger leurs arrières. A leurs yeux et à juste raison, ce serait une excellente monnaie d’échange pour assurer leur fuite.

— A vos ordres.

Le soldat détala aussi vite qu’il le put en direction des appartements royaux et un autre vint très vite prendre sa place aux côtés de l’officier. Les gardes du palais étaient encore désorganisés en l’absence d’officiers, car la plupart avaient été exécutés par le Templier Noir, tueur décidément efficace. Mais grâce à l’autorité d’Aldaris et à son expérience, ils avaient su reprendre le dessus à temps pour cerner l’aile ouest du palais où se terraient les deux ennemis. Alors que les gardes achevaient de se rassembler dans la cour, l’orage gronda avec force et la foudre frappa le jeune homme terrifié qui progressait avec le général-paladin. Celui-ci fit un bond sur le côté et braqua un regard plein d’effroi sur le cadavre calciné qui fumait à deux pas de lui. Le malheureux n’avait pas eu une chance d’un réchapper. Très vite, des nuages noirs s’amoncelèrent au-dessus de leurs têtes et les soldats levèrent un regard inquiet vers ce ciel prématurément assombri. Le tonnerre reprit plus brutalement et les éclairs se mirent à tomber sur les hommes paniqués. On aurait dit qu’une force céleste s’amusait à viser juste pour tenter de détruire ces pauvres âmes égarées. Plusieurs soldats s’effondrèrent, victimes de la foudre contrôlée par le Tempestaire. Les corps commençaient à s’entasser dans la cour ouest du palais mais le drame était bien loin de son dénouement final.

— Mettez-vous à l’abri ! hurla le général de toutes ses forces.

Il zigzagua avec l’espoir d’échapper aux éclairs meurtriers, poussant devant lui les gardes désorientés. Bientôt, une pluie acide vint s’ajouter au triste spectacle. D’abord quelques gouttes, puis un déluge d’une violence inouïe. Le vent s’était mis de la partie, soufflant si fort qu’il balayait les soldats sans pitié. Les rafales chargées de pluie acide les fouettaient atrocement et les hurlements ne tardèrent pas à emplir la cour. Les ordres criés par le général faisaient échos à la douleur et à la colère des hommes blessés. Certains rampaient désespérément pour tenter de se mettre à couvert, d’autres perdaient leur sang-froid et se lançaient à l’assaut du bâtiment pour débusquer les intrus, signant ainsi leur arrêt de mort car inexorablement, ils croisaient la route d’Alaxio. Le Templier Noir les guettait dans un sombre recoin et il surgissait par surprise, abattant son épée sans la moindre pitié ou faisant sournoisement glisser la lame de son poignard sur les gorges offertes. Les soldats qui avaient juré de servir et de protéger Santhoryn payaient aujourd’hui de leur sang ce serment vital.

— Nous ne pouvons pas vaincre le Tempestaire, gémit un garde blessé en rejoignant le général d’une démarche claudicante. Il est bien trop puissant !

— Où est-il ?

— Aucune idée. Il opère depuis le palais mais personne ne parvient à le localiser.

— Et le Templier Noir ?

— Quelque part dans les étages. Ceux d’entre nous qui ont voulu le traquer n’en sont pas sortis vivants.

— A-t-il usé de magie noire pour les repousser ou les éliminer ?

— Je… je ne sais pas, Général. Je ne crois pas mais je ne peux pas l’affirmer.

— Que les hommes battent en retraite et renforcent les positions autour du bâtiment. Nous allons les tenir encerclés jusqu’à l’arrivée des Gaëllithes. Quand Maître Jézékael sera de retour, il aura vite fait de mettre bon ordre dans cette affaire !

— Comme vous voudrez. Nous avons déjà posté des hommes à l’intérieur de l’aile ouest pour les empêcher de se déplacer vers une autre partie du palais.

— Excellent. Si nous pouvions les prendre vivants, ce serait une chance inestimable. Nous pourrions alors les interroger et sans doute apprendre des choses très intéressantes. Par exemple, qui les a fait entrer à Santhoryn et surtout, qui les a informés sur l’endroit exact où se trouvait la Confession.

— Vous croyez que quelqu’un nous a trahis ?

— Ça ne serait pas la première fois. Je crois que quelqu’un, ici, joue un drôle de jeu et qu’il va devoir en répondre devant le Cercle de Santhoryn.

— Vous croyez qu’il s’agit d’un adorateur de Belzédar ?

— Depuis l’apparition de la Marque, rien n’est impossible. Mais pas de déductions hâtives. Belzédar est l’entité de la Destruction et son culte est passible de mort. Toute personne rendue coupable de ce crime est condamnée à l’échafaud. C’est de la haute trahison. Seul le culte d’Alimanaï, déesse de l’Harmonie, est toléré. Nous nous battons pour elle, nous périssons pour la préserver.

— L’intrusion coïncide aussi avec la mort de Chrysalus Ariogas, l’Archimage de Santhoryn, fit remarquer le soldat. Son assassinat avait peut-être été programmé. Le tueur n’était peut-être qu’un instrument et les véritables comploteurs sont toujours dans l’ombre.

Le général n’était pas entièrement convaincu par cette explication. Son intuition l’incitait à chercher plus loin, comme s’il pressentait qu’un élément crucial lui échappait. Le front barré d’un pli soucieux, il évalua les dégâts infligés à la garde de Santhoryn. La tempête faisait rage en-dehors des murs du palais et le royaume entier subissait le courroux du Tempestaire. Il devenait urgent que Maître Jézékael et ses condisciples interviennent. Le général n’osait pas espérer le retour de l’Emissaire, dont les pouvoirs immenses en faisaient un être plus redoutable que l’Archimage lui-même. Aldaris songea qu’il aurait également apprécier la venue de renforts guerriers pour renforcer leurs positions autour du palais et augmenter ainsi leurs chances de succès. Il n’y avait que deux ennemis, certes. Un nombre bien insignifiant. Mais la nature même de ces deux personnages défiait le courage des guerriers et les tenait à bonne distance.

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Merci ma Lulu pour avoir lu et laissé ton pinaillage habituel ! ^^ Certaines de tes remarques, notamment sur les dents serrées, m'ont fait marrer car trèèès pertinentes. :p

Du reste, si tu veux continuer à lire DeadLine, n'hésite pas à me demander. XDD

oh ouiiiiiii ! je veux, je veux, je veux !!
tu me l'envoie par mp ou msn ?

Eh bien je te l'envoie par msn dès que je te vois connectée, ou bien par mail si c'est trop long mais je ne me souviens plus quel est le dernier chapitre que tu as lu.