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MessageSujet: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeDim 8 Nov 2009 - 6:21

En sueur et essoufflé, Arthur n’en avait pas moins le sourire.

Un sourire franc et lumineux, qui ne manquait jamais d’étonner. Si Patrick Brun le connaissait bien, ce sourire, jamais il ne s’en lassait. « Décidément - pensait-il en regardant son élève - ce gosse a tout pour lui : talentueux, intelligent, gentil comme tout, beau gosse et jamais la grosse tête. Comme j’aimerais qu’ils soient tous comme lui… »

Patrick Brun était instructeur de Taekwondo depuis une quinzaine d’années, déjà. Il avait la chance d’exercer son métier par passion et non pas, uniquement, pour recevoir son cheque en fin de mois. A l’âge de 20 ans, désœuvré comme la plupart des ses acolytes de la cité, il a découvert le Taekwondo par pur hasard, dans un minuscule Dojang (nom donné aux centres d’entraînement dédiés) de sa ville, Bagnolet. Le maître des lieux était un coréen, ne payant pas de mine, sachant au plus 10 mots de français mais qui excellait pour communiquer la technique et la philosophie de cet Art Martial. Dès sa première session, Patrick sut que le Taekwondo ferait partie intégrante de sa vie, comme la drogue, l’alcool ou la violence gratuite formait le lot quotidien d’une grande majorité des jeunes de son âge. Il avait trouvé sa voie et avait investi sa vie dans la pratique de cet art qui commençait a peine à se développer, à l’époque. Il participait aux tournois organisés en France et en Europe et gagnait très souvent. Il a même eu l’occasion de séjourner en Corée du Sud pendant un mois et se mesurer aux champions du coin. Il avait été loin d’être ridicule et son Maître - qui l’avait accompagné pour le voyage - même s’il ne disait rien, était fier de son disciple et du fait d’avoir reçu les félicitations des grands pontes de la WTF (Fédération mondiale de Taekwondo, basée a Séoul) pour le travail accompli hors des frontières. A 25 ans, Patrick Brun a décidé d’arrêter la compétition pour se consacrer à l’instruction. Il avait repris le Dojang de son Maître - reparti dans son pays - et l’avait développé, avec le succès grandissant du Taekwondo en Occident.

Avec son Club, Patrick avait éduqué des centaines d’enfants, leur évitant ainsi de tomber dans les dérives trop facilement offertes par les cites ouvrières, et sorti certains d’entre eux pour son département « Elites », dédié spécifiquement à la compétition. Le nombre de médailles gagnées dans les différentes catégories de jeunes l’ont définitivement aidé à recruter de plus en plus d’élèves. A 40 ans, il vivait plutôt bien de son activité et pouvait dédier 80% de son temps au suivi des « élites », laissant la formation de base aux mains expertes de ses différents instructeurs.

Arthur était la vedette de ce groupe d’élites, composé d’une vingtaine de pratiquants de haut niveau, âgés de 10 à 20 ans. Il pratiquait depuis l’âge de 5 ans, poussé par ses parents qui croyaient dans les vertus des arts martiaux. Très tôt, Arthur avait montré des dispositions physiques exceptionnelles pour le Taekwondo : souplesse, puissance, rapidité et coordination. A cela s’ajoutait un mental très fort, malgré son très jeune âge. Fait exceptionnel, il n’avait jamais perdu un tournoi auquel il avait participé, aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Depuis l’âge de 10 ans, il avait récolté 50 médailles d’or !

Bien entendu, ce parcours ne s’est pas réalisé sans sacrifices. Encore aujourd’hui, à 15 ans, il s’entraîne 2 heures, après l’école ; sans compter sa participation à l’instruction des plus jeunes que Patrick impose a toutes les ceintures noires. « Les arts martiaux vous ont apporté, entre autres, une philosophie de la vie. Maintenant, c’est à vous de redonner un peu au Taekwondo. Et cela passe par l’instruction. », aime-t-il à répéter. Mais, Arthur ne se plaignait pas de cette discipline. Il adorait les compétitions et découvrait, depuis 2 ans, les joies et bienfaits personnels de l’instruction.

La salle d’entraînement était lumineuse et spacieuse. Quatre tatamis bleus de 9mètres carrés divisaient l’espace. Des punching bags pendaient à différents endroits et l’on pouvait entendre le bruit mat de chaque coup de pied lancé par les autres élites, en plein effort. Des appareils de musculation tous neufs trônaient dans le fond, à gauche, à côté du bureau de Patrick. Les murs blancs recevaient des cadres montrant toute une série de personnages, dont le créateur coréen des lieux, Grand Maître Park Chung-hee et certains jeunes champions du Club – dont Arthur. A droite de l’espace, vers la zone de sparring, les murs présentaient 5 cadres rapprochés, chacun définissant (en hangul – alphabet coréen – et en français) une des 5 vertus du Taekwondo : respect, maîtrise de soi, esprit indomptable, humilité et persévérance. Patrick insistait énormément sur ces concepts, à chacune de ses sessions d’entraînement. « Je ne veux pas donner des armes à un futur criminel », répétait-il. « Si vous ne respectez pas et n’implémentez pas ces vertus, ici et dans la vie en général, vous pouvez partir. » clamait-il à tous ses étudiants et il soulignait plus particulièrement la notion de respect, qu’il estimait comme étant la base d’un homme honnête. La salle bénéficiait de plafonds très hauts, amplifiant cette impression de grandeur.

- Alors, c’est bien vrai, Coach ? Je pars pour Singapour ?
Patrick sourit, content de son effet.
- Oui, mon petit gars. Tu pars avec 4 autres combattants et, bien sûr, moi. Et, je te l’ai déjà dit : arrête de m’appeler « Coach ».
- Oui, Co… Euh… Patrick… C’est vraiment génial !
- Le tournoi débute dans 15 jours. Comme d’habitude, j’ai concocté un programme spécifique pour vous 5. On commence demain.
- Pas de problème. Je serai prêt ! Au fait, qui sont les 4 autres ?
- La Fédération a retenu notre club pour ce tournoi international et j’ai choisi Victor, Phil, Ali et… Mathilde…
Patrick avait fait exprès de temporiser avant d’annoncer la participation de Mathilde. Il savait bien qu’Arthur avait plus qu’un faible pour cette jeune fille qui, de son côté, ne semblait pas indifférente. Mais, à 15 ans, on ne sait pas trop comment exprimer ce genre de sentiments, tellement nouveaux…

Le visage d’Arthur s’était illuminé à l’évocation du nom de Mathilde, ce qui ne faisait que confirmer l’observation de Patrick.

Pour lire la suite...

Bonjour !

J'écris des nouvelles sur mon blog http://nouvellespararthis.blogspot.com A suivre quotidiennement. N'hésitez pas à vous y inscrire pour les suivre et, bien entendu, les commenter…

A bientôt !

Arthis
http://nouvellespararthis.blogspot.com


Dernière édition par arthis le Jeu 12 Nov 2009 - 11:23, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeDim 8 Nov 2009 - 12:35

C'est à dire que tu ne posteras la suite que sur ton blog?
On se demande ce qu'il va bien pouvoir arriver pour qu'il n'y ait "pas de retour" ^^.
(je vote pour l'accident d'avion en plein désert et ils s'entre-dévorent pour survivre... non je plaisante)

Sinon je n'aurais pas mis de virgule entre mais et Arthur.
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeLun 9 Nov 2009 - 1:42

Merci pour la remarque concernant la virgule. Je vais corriger.

Je posterai la suite sur le forum, en même temps que sur mon blog…

Ce qu’il va se passer ? Ce sera bien plus étonnant qu’avec l’équipe de rugby « échouée » dans les Cordillères… Surtout quand on connaît Singapour… :!: Question

Alors, à bientôt !
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MessageSujet: Pas de retour. Chapitre II et III (Première partie)   Pas de retour. Icon_minitimeLun 9 Nov 2009 - 6:55

Pour lire le chapitre I :

http://www.ecrire-lire.com/recits-contemporains-f29/pas-de-retour-chapitre-i-t2340.htm
ou
http://nouvellespararthis.blogspot.com/

-------------------------------------------------------------------

Michael Ong observait l’effervescence qui régnait au siège de la STF (Fédération Singapourienne de Taekwondo). Il savait que le tournoi international débuterait dans 15 jours mais, en tant que membre de la commission d’organisation chargé de la sécurité, il n’avait aucune inquiétude à avoir : son pays était l’un des plus sûrs du monde et tout était déjà mis en place. Cela n’avait présenté aucune difficulté. En effet, sa qualité d’inspecteur du département des investigations criminelles lui permettait de faire bouger ses relations internes plus vite que n’importe qui d’autre…

Michael faisait aussi partie de la fédération en tant que détenteur d’une ceinture noire 4eme dan et instructeur au sein des forces de police. A l’occasion, plus jeune, il avait représenté son pays dans quelques tournois militaires et intra forces de police mais cela ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ce qui le passionnait, dans le Taekwondo, c’était l’aspect art martial plutôt que le côté sportif. Et, à bientôt 40 ans, il était toujours aussi engagé dans sa quête perpétuelle.

Il vit arriver vers lui Lee Boon Tat, le responsable des inscriptions. Michael perçut tout de suite son anxiété.

- Michael, je peux te parler un instant ?
- Bien sûr. Tu m’as l’air soucieux… Des problèmes avec les participations ?
Boon Tat avait le regard fuyant et Michael n’aimait décidément pas ça…
- Oui, il y a quelque chose qui me perturbe avec les inscrits…
- Quoi ? Un pays indésirable a fait une demande de participation ?
- Non, le problème vient plutôt d’ici…
Michael ne manqua pas de marquer son étonnement.
- Ici ? Dis m’en plus... Je ne vois pas, là…
- 3 athlètes du club de Geylang se sont inscrits.
- Comment ? Mais qui a permis à ces voyous de participer au tournoi ? s’emporta Michael.
- Ils sont affiliés à la fédération et les combattants sont licenciés. Personne ne peut leur interdire de participer.
Pendant que Boon Tat parlait, Michael repensa au Geylang Fighting Team. Il se remémora les différents problèmes occasionnés par la plupart des membres de ce club, non seulement lors de tournois locaux mais, aussi et surtout, dans la rue. Le Geylang Fighting Team était notoire pour les activités illégales de ses membres : racket, prêts usuriers, contrôle de la prostitution (Geylang est LE quartier abritant la prostitution, à Singapour), trafic de cigarettes, etc… En clair, il s’agissait d’un gang bien connu des services de police. Michael les a connus lorsqu’ils ont participé à leurs premiers tournois, démontrant leur mépris des règles de fair play et n’hésitant pas à s’en prendre aux arbitres, juges ou adversaires quand les décisions ou l’issue des combats leur étaient défavorables.

Bien entendu, très vite, la fédération avait pris la décision officieuse de bannir le club mais la police lui avait demandé de n’en rien faire, arguant du fait que tant qu’ils participaient aux divers tournois organisés à Singapour, il serait plus facile de les observer. A partir de cette intervention du gouvernement, la fédération n’avait plus son mot à dire sur le sujet… De leur côté, les policiers, dont Michael Ong, avaient pris le problème à bras le corps et avaient opéré un nombre impressionnant d’arrestations mais cette activité n’avait jamais eu pour effet de désorganiser le gang qui continuait à sévir grâce au recrutement permanent de nouveaux membres, tous adeptes de Taekwondo.
- Bon ! fit Michael. Je vais en parler au Président de la fédération.
Boon Tat ne put réprimer un sourire de dépit.
- Je l’ai déjà vu, Michael. Il ne peut rien faire. C’est lui qui m’a demandé de voir ça avec toi… Apres tout, c’est bien vous qui avez refusé de les bannir, non ?
Boon Tat avait raison et Michael ne pouvait que l’admettre, même s’il avait été contre cette intervention de ses supérieurs.
- OK, Boon Tat. Je vais en référer à mes chefs. Je vais voir si on peut faire quelque chose. Entre-temps, as-tu la possibilité de retarder leur inscription ?
- Tu plaisantes ? La clôture a lieu ce soir !
Michael pestait intérieurement. Il pensait pouvoir regarder tranquillement le tournoi et le voilà, maintenant, devant gérer une situation potentiellement dangereuse…
- Qui sont les athlètes inscrits ? demanda-t-il.
Boon Tat se décida, finalement, à regarder Michael droit dans les yeux.
- Min Yi Er, Gopal Sanchin et… Azhar…
« Ben, voyons ! » réagit Michael en entendant le dernier nom. Azhar était le bras droit du chef de gang, l’exécuteur des basses œuvres. Il n’avait que 19 ans ! Un fou furieux, violent et, qui plus est, champion national de Taekwondo. Ni Michael, ni ses collègues n’avaient encore réussi à l’appréhender. Il était assez malin pour faire porter le chapeau par un de ses hommes, à chaque intervention de la police. Cela ne les empêchait pas de savoir à qui ils avaient à faire… Mais, le pire pour Michael et beaucoup d’autres membres de la fédération, était qu’a cause de lui, Singapour détenait un triste record ; celui du premier pays au monde - depuis que le Taekwondo est devenu sport olympique - à déplorer un mort pendant un tournoi dûment encadré par les règles de sécurité édictées par la WTF. Un incident qui a fait le tour du monde, au grand dam du gouvernement singapourien. « Un meurtre » corrigea Michael. Il y était. Il a vu Azhar s’acharner sur son adversaire pendant que l’arbitre, stupéfait devant tant de violence concentrée, ne savait comment réagir. Il a senti, avant qu’il ne se produise, le coup de pied circulaire qui visait la tempe de la pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes. Il a prévu l’issue fatale de ce dernier coup porté avec une énergie surnaturelle, avant que l’arbitre n’intervienne. Un frisson d’horreur l’a secoué avant que l’adversaire d’Azhar ne se relève pour s’écrouler, deux secondes plus tard, et ne jamais sortir d’un coma stade 4… Un sentiment de haine, fulgurant, est apparu lorsqu’il a regardé Azhar lever les bras en signe de victoire et faire un clin d’œil vers les membres de son gang qui applaudissaient a tout rompre et criaient son nom… 6 mois ! 6 mois que cet « assassinat » a eu lieu ! Personne n’a pu faire quoi que ce soit. Ni la fédération, ni le gouvernement. Après tout, le cadre du combat était tout ce qu’il y a de plus légal ; les fameux formulaires de dégagement de responsabilité étaient proprement remplis et signés ; et, surtout, les associés d’Azhar avaient été très clairs auprès de la famille du défunt âgé d’à peine 17 ans… « Et, maintenant, le revoilà… » gambergea Michael. « Dans un tournoi international ! Et sil tue un adversaire étranger ? Qu’est ce qu’il va se passer ? Il faut que je trouve un moyen d’empêcher sa participation ! »


Dernière édition par arthis le Mar 10 Nov 2009 - 9:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeLun 9 Nov 2009 - 19:53

De plus en plus intéressant ^^
Juste une question:pourquoi ouvrir un deuxième topic? il est plus simple de lire les "morceaux" en ordre sur un seul (enfin je trouve).
Une bonne présentation des personnages et du contexte ^^
Vivement la suite ^^
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeLun 9 Nov 2009 - 20:21

En effet, tu peux poster tes chapitres à la suite - ça facilitera la lecture pour ceux qui te suivent (et surtout qui prendront en cours), de ne pas avoir à chercher partout Smile

A moins que tu n'y vois un véritable inconvénient, puis-je fusionner tes sujets ?
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 4:12

Non, non Morrigan, je n'y vois aucun inconvenient. Je n'avais tout simplement pas percute sur cette presentation...

Feher, merci pour tes encouragements !
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MessageSujet: Pas de retour. Chapitre III (Première partie)   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 9:04

Chapitre 3

Mathilde regardait Arthur finir sa série de coups de pied direct arrière. Le sac de sable, bien que lourd, oscillait au rythme des impacts puissants. Secrètement, elle aimait Arthur. Elle aimait son sourire permanent, ses yeux d’un bleu azur, ses cheveux blonds coupés court. Elle rougit en pensant à ses rêves érotiques au cours desquels Arthur, torse nu, musclé et naturellement bronzé, l’enlaçait. Elle qui, à 15 ans, n’avait encore jamais connu l’amour…

- OK, Arthur ! Tu peux arrêter là.Très bien ! Bravo !
Patrick Brun était visiblement satisfait de la prestation de son protégé.
- Tu sais que si tu as le bon timing en utilisant ce coup de pied direct arrière, ton adversaire sera par terre en 2 secondes. Avec ta puissance et ta rapidité, ça ne fait pas un pli ! Allez ! c’est fini pour ce soir… Tu peux aller prendre ta douche.
- Merci Co… Euh… Patrick…
Mathilde se mêla à l’échange.
- Patrick ! Et moi ? Pourquoi tu ne me fais pas travailler sur cette série, aussi ?
Arthur se retourna et prit son air espiègle.
- Mathilde, voyons ! Tu sais bien que pour utiliser cette technique en tournoi, il faut la maîtriser à 100% ! Ha ! Ha ! Ha !
Devant la moue qui se dessina sur le visage de Mathilde, Arthur continua :
- Je plaisante, Mat… C’est pour t’embêter un peu…
Mathilde lui tira la langue.
- Allons ! Ce n’est pas un peu fini, ces gamineries ? intervint Patrick en riant. Puis, il s’adressa à elle.
- Mathilde, tu sais bien que ton point fort, c’est la contre-attaque retardée en 45 degrés. Pour le tournoi, c’est là-dessus qu’il faudra compter. Donc, ton entraînement spécifique portera sur cette tactique. Tu comprends ?
- D’accord, Coach ! fit-elle, en sachant pertinemment qu’il avait horreur qu’on l’appelle ainsi. Et elle courut vers les vestiaires en s’esclaffant.
- Quelle petite peste ! cria Patrick en faisant semblant de vouloir la rattraper.

Arthur n’avait d’yeux que pour cette silhouette svelte et agile qui se déplaçait gracieusement ; cette chevelure abondante châtain qui encadrait une petite frimousse malicieuse, parsemée de taches de rousseurs et… cette petite langue toute rose qu’elle continuait a lui tirer, tout en continuant à détaler.

- Bon ! reprit Patrick à l’adresse d’Arthur. Alors, tu te prépares pour le voyage ?
- Oui, je suis vraiment impatient !
- Tu n’oublies pas l’école, hein ?
- Non, bien sûr que non ! Je me suis organisé avec mes profs. Ils m’ont donné une liste de devoirs pour les vacances. Je pense qu’avec une ou deux heures par jour, je devrais m’en sortir.
Patrick n’avait aucune inquiétude réelle à ce sujet. Il était en relation régulière avec les professeurs du Lycée et n’hésitait pas à parler à l’élève faisant partie de son club lorsque ses résultats scolaires étaient en baisse ou que son attitude générale laissait à désirer. En ce qui concernait Arthur, il n’entendait que des louanges de la part de ses professeurs, quelque soit la matière.
- C’est bien, Arthur. On part dans une semaine. Et on a encore pas mal de techniques à peaufiner. Je vais tout faire pour que Victor, Ali et Mathilde soient fin prêts. Toi, tu l’es… Donc, tu vas plus travailler le côté endurance, OK ?
- D’accord, Patrick… Dites, c’est comment, l’Asie ?
Patrick repensa à son voyage en Corée du Sud.
- L’Asie, c’est grand. C’est magique, aussi ; en tous cas, à mes yeux. Tu sais, je ne connais que la Corée mais j’ai entendu dire que Singapour est le pays le plus occidental d’Asie. Il a malgré tout su conserver un caractère particulier, grâce à la diversité des cultures le peuplant : chinoise, malaise ou indienne. Et, d’après ce qu’on m’a dit, toutes les races vivent harmonieusement ; en incluant les expatriés – européens, américains et australiens pour la plupart – qui sont bien intégrés.
- Ca doit être vraiment super ! Et le tournoi ? Vous savez qui va participer ?
- Le tournoi international de Singapour a lieu tous les 2 ans. Le niveau est très relevé. Plus de 25 pays vont être représentés. Beaucoup d’asiatiques, bien entendu ; et les Etats-Unis y participent pour la première fois, comme la France. L’Australie aura la plus grosse délégation, avec 15 athlètes de tous âges. Ce sont eux qui ont récolté le plus de médailles d’or lors de la dernière édition. La fédération m’a d’ailleurs averti que l’australien qui concourra dans la catégorie open - la tienne - représentera son pays aux prochains jeux olympiques.
- Wooww ! Ca va pas être simple pour moi !
- Ne t’inquiète pas, Arthur. Je pense que tu as le niveau pour les jeux, aussi.
- Mais je n’ai que 15 ans !
- C’est pour cela que tu combats en catégorie open. Tu vas te mesurer à des athlètes de 19 / 20 ans.
Patrick marqua une pause. Il observa la réaction d’Arthur. Sans surprise, ce dernier ne manifesta aucune émotion particulière : ni peur, ni même crainte.
- Bon. Il est temps que je te dévoile un secret… reprit l’entraîneur. Les gens de la fédération m’ont confié que si tu atteignais au moins les demi finales, tu seras inclus dans l’équipe de France des JO.
Arthur écarquilla les yeux de surprise.
- Pour une nouvelle, c’en est une, Patrick !
Patrick rit de bon cœur.
- Tu comprends, maintenant, pourquoi je te fais travailler aussi dur ?
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 11:40

Voilà, chapitres I, II et III mis ensembles Smile
(tu peux peut etre changer le titre de l'ensemble du coup)
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 11:53

Merci Morrigan ! Le titre a ete change.
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 12:35

Hé bien, je trouve tes personnages de plus en pllus sympathiques ^^
Continues comme ça ^^
(heu... juste une question... Arthur, son nom de famille, il commence pas par a pour finir par t, à la base?)
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 12:38

Heu, non, Feher... Pourquoi cette suggestion ?
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 12:41

Je connais très bien quelqu'un qui a un personnage qui ressemble pas mal à cet Arthur-là, et je me demandais si ce n'était pas toi^^
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 12:56

Alors, desole... Ce n'est pas moi...
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 12:58

Mais ne le prends pas mal, je ne sous-entends absolument pas que tu aurais copié (d'ailleurs je ne sais pas comment ^^)

De toute façon, à ma connaissance cette personne n'écrit pas.
C'est juste que c'est amusant de voir un personnage ressemblant à un autre auquel on est déjà assez attaché ^^
J'aime beaucoup ta façon de mettre en scène ton Arthur ^^
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 13:00

Pas de souci, Fefer ! Je comprends. Merci pour tes encouragements.
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMar 10 Nov 2009 - 13:50

Un sacrément bon début, pour une histoire qui prends bien forme. ^^

J'aime bien, il y a un bon rythme et tu as bien réussi à cadrer les protagonistes.

J'ai quelques petites remarques, mais vraiment c'est du pinaillage :


Citation :
qui visait la tempe de la pauvre cible, tenant à peine sur ses jambes

La périphrase "pauvre cible" me semble un peu faible pour le sujet qui est évoqué.


Citation :
Singapour est le pays le plus occidental d’Asie. Il a malgré tout su conserver un caractère particulier, grâce à la diversité des cultures le peuplant : chinoise, malaise ou indienne. Et, d’après ce qu’on m’a dit, toutes les races vivent harmonieusement ; en incluant les expatriés – européens, américains et australiens pour la plupart – qui sont bien intégrés.

La ce paragraphe est un peu trop "scolaire" "wikipédia". ça ressemble plus à un exposé et pas assez à une discussion. Il faudrait le rendre un peu plus percutant je pense.


Donc comme tu vois vraiment des détails, bonne histoire, continue ^^
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeMer 11 Nov 2009 - 2:33

Merci pour tes encouragements, elgringo !

J'ai bien note tes remarques et elles sont tout a fait justes. Comme quoi, quand on est trop dans le texte, on a toujours besoin d'un oeil exterieur... Encore merci !
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MessageSujet: Suite et fin du chapitre 3   Pas de retour. Icon_minitimeMer 11 Nov 2009 - 11:23

***********


Apres une douche réparatrice, Arthur sortit du bâtiment, le sac à l’épaule et la tête à ses rêves olympiques. Il était tard, il faisait déjà nuit mais il ne se pressait pas pour autant. Soudain, il perçut un mouvement derrière lui. Il se retourna vivement. Mathilde fut stoppée net dans sa tentative de lui faire une surprise, un peu abasourdie par la vitesse de réaction d’Arthur.
- Mathilde ! s’étonna-t-il. Qu’essayes-tu de faire ?
- Bah, je voulais te faire peur… répondit-elle, un peu dépitée par son échec.
- Ha ! Ha ! Ha ! Eh ben, c’est raté !
- Je sais...
Il reprit son serieux :
- Tu veux que je te raccompagne chez toi ? Il est tard et tu pourrais faire une mauvaise rencontre.
- Tu penses que je ne peux pas me défendre ? le défia-t-elle.
- Tu plaisantes ? Je sais très bien de quoi tu es capable !
- Alors, pourquoi veux-tu m’accompagner ? rebondit-elle, l’air de rien.
Désespéré, Arthur fuya son regard. Il sut que le moment était venu de lui dire ce qu’il ressentait pour elle. Mais il n’avait jamais osé, auparavant. Il était assez courageux pour se défendre contre 3 voyous, simultanément, mais assez lâche pour ne pas pouvoir la regarder droit dans les yeux et lui dire, tout simplement : « Tu me plais vraiment. Je veux sortir avec toi »… « Quel imbécile je fais !» s’injuria-t-il intérieurement. Il décida de jouer l’esquive. Pour le moment.
- Allez, viens ! Ne fais pas ton bébé…
Alors qu’il la poussa gentiment, Mathilde ne put s’empêcher de se sentir déçue et en colère. « Quel idiot, alors ! Il ne comprend rien ! Ou bien, il ne m’aime pas ? Je vois bien toutes ces sottes qui lui courent après, au Lycée… Arthur par ci, Arthur par là… Gna gna gna… Peut être qu’il aime bien une de ces pétasses. Bon ! Il faut que j’en aie le cœur net… ».
Arthur marchait à côté d’elle, silencieux. Elle se tourna vers lui :
- Arthur… commença-t-elle, hésitante.
- Oui, répondit-il un peu trop vivement.
- Tu aimes bien les filles du Lycée ?
Arthur la regarda, l’air benêt.
- Euh… Bah oui… En général, quoi. Elles sont sympas…
- Et qui préfères-tu ?
Involontairement, il adopta un air encore plus ahuri, complètement pris au dépourvu par les questions de Mathilde.
- J’sais pas moi… Pourquoi tu me poses ce genre de questions ?
« Décidément, il le fait exprès ! C’est pas possible ! » se dit-elle. Elle s’arrêta, s’approcha de lui et l’enlaça.
- Arthur, tu ne vois pas que tu me plais ?
Sans un mot, il la prit par la taille, l’attira vers lui et l’embrassa tendrement. « Enfin ! » ne put-elle s’empêcher de penser, soulagée et heureuse… Ils restèrent l’un contre l’autre un long moment, profitant de cette fusion de deux sentiments qu’ils découvraient pour la première fois.

Puis, à contrecœur, ils se décidèrent à poursuivre leur retour à la maison. Mais cette fois-ci, ils marchaient main dans la main, les yeux pétillants de bonheur.
- Arthur, tu m’aimes depuis quand ? minauda Mathilde.
- Depuis la première fois que je t’ai vue au Dojang.
- Mais je n’avais que 9 ans !
- Et alors ? On peut aussi avoir des sentiments, à cet âge là, non ? rétorqua-t-il, en riant
- Qu’est ce que tu peux être bête, quand tu veux ! le taquina-t-elle.
Et ils rirent, avant de s’embrasser à nouveau.

Alors qu’ils s’approchaient de l’immeuble de Mathilde, Arthur s’arrêta :
- Mathilde, je dois te dire quelque chose de super !
- Quoi ? Que tu m’aimes ? fit-elle, pleine de malice.
- Non,..
- Comment ça, non ???? l’interrompit-elle, feignant la colère.
- Mathilde ! Ecoute-moi, c’est super important.
- J’adore t’asticoter, Arthur ! Tu démarres toujours au quart de tour ! Allez, dis-moi ce qui est super…
- Eh ben, voila… Avant de quitter le dojang, le coach m’a dit que je pourrais avoir une chance de faire partie de l’équipe de France pour les prochains JO.
Mathilde le regarda bouche bée. Puis se ressaisit :
- Tu veux me faire marcher a ton tour ou quoi ?
- Non, non ! C’est vrai…
- Ca alors ! Mais tu n’as que 15 ans !
- Et les prochains jeux ont lieu dans 3 ans…
- Tu as raison ! admit-elle.
Apres un temps de réflexion, elle sauta de joie.
- C’est génial, Arthur ! Vraiment super ! Je suis tellement contente pour toi !
- Attends, attends ! Ce n’est pas encore fait, hein !
- Je sais mais quand même ! Au fait, ça dépend de quoi ?
Il lui expliqua la teneur du marché. Elle s’enthousiasma :
- Tu devrais y arriver sans problème !
- Je ne sais pas. Je ne connais pas mes adversaires et il paraît que le niveau est plutôt costaud. Tiens ! Il y a même un australien qui est déjà intégré à l’équipe olympique…
- Mais tu n’as jamais perdu un tournoi, Arthur ! Ne sois pas modeste !
- Ca ne veut rien dire, tu sais… Enfin, on verra bien ! conclut-il dans un sourire pour lequel elle craquait à chaque fois.
- Oh ! Arthur ! Je suis tellement fière de toi !
Elle se jeta sur lui et l’embrassa fougueusement. A cet instant précis, Arthur se sentit invincible, fort de cet amour qu’il ressentait pour Mathilde ; porté par les émotions si démonstratives de Mathilde.
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MessageSujet: Chapitre 4 (premiere partie)   Pas de retour. Icon_minitimeJeu 12 Nov 2009 - 11:24

Chapitre 4

Aéroport de Changi, Singapour – Au grand étonnement de Patrick, les formalités de contrôle des passeports furent très rapides et plutôt agréables. « Ca nous change de l’Europe » se dit-il. Cependant que lui et ses quatre élèves marchèrent vers les tapis roulants pour récupérer leurs bagages, le petit Victor s’exclama :
- Regardez ! Mon sac est déjà la !
- Le mien aussi ! applaudit Ali.
«Efficace, avec ça ! » pensa Patrick, tout en regardant Victor courir partout, tel un furet.Tendrement, il se remémora sa première rencontre avec ce garçon âgé maintenant de 12 ans. Il y a cinq ans, déjà.

Ce jour là, Victor et ses parents pénétrèrent timidement dans l’établissement, juste avant que l’entraînement général ne débute. Patrick, déjà vêtu de son dobok, les accueillit. Il remarqua tout de suite le manque d’assurance des deux adultes qui se reflétait également chez le petit blondinet, agrippé à la main de sa mère avec l’air déterminé à ne pas vouloir la lâcher, même en échange de tous les bonbons du monde. Patrick s’évertua à les mettre à l’aise et chercha à comprendre quelles étaient les motivations des parents. Ceux-ci expliquèrent, hésitants, que leur petit garçon était d’une timidité maladive, qu’il n’osait jamais s’exprimer librement, que ce soit a la maison ou a l’école. De fait, il avait peu ou pas d’amis et il passait le plus clair de son temps, seul, lisant des tonnes de livres de son âge. Un ami leur avait conseillé de l’inscrire à un club d’arts martiaux, quel qu’il soit, afin de lui permettre de développer une certaine confiance en soi qui lui faisait manifestement défaut. Patrick avait déjà eu affaire à ce genre de cas. Il avait su, à force de patience et de psychologie, ressortir les points forts de ces enfants et leur démontrer qu’ils ne devaient pas craindre de les mettre en valeur. Ainsi, au cours des années, Victor s’était complètement transformé. Il était devenu un pré-adolescent sûr de lui et de ses possibilités, n’hésitant plus à exprimer ses émotions. Malgré son jeune âge, il adorait assister les entraîneurs des tout petits et prenait plaisir a l’instruction. Patrick lui avait donné cette responsabilité, sachant pertinemment que cela permettrait à Victor de continuer à s’épanouir. « C’est en enseignant qu’on apprend le mieux. » répétait-il à ses ceinture noires pour les convaincre d’aider les entraîneurs. Et, en effet, Victor avait beaucoup appris. Sur lui-même. La participation au tournoi des jeunes pratiquants comme Victor faisait aussi partie de la stratégie de Patrick. Il s’avéra que Victor était naturellement doté des qualités physiques requises par le Taekwondo et le travail technique qu’il avait accumulé au cours de ces années d’entraînement lui permettait de figurer parmi les meilleurs combattants de sa catégorie d’âge. Ses résultats en tournois, accompagnés des félicitations de son mentor ainsi que de l’admiration de ses camarades n’avaient pas manqué de le convaincre qu’il pouvait réussir dans ce qu’il entreprenait. Mais, le plus étonnant pour Patrick était de constater l’évolution simultanée des parents de Victor. Ceux-ci étaient devenus plus affirmatifs, beaucoup moins timides dans leurs échanges avec lui, moins craintifs en apparence. « Et ils ne pratiquent aucun art martial, eux… Trois transformations pour le prix d’un ! Non seulement Victor a changé mais il a aussi, et sans le savoir, influencé ses propres parents… » s’amusa-t-il intérieurement.

Quant à Ali, le problème avait été tout autre. Ses parents, issus de la troisième génération d’immigrés, avaient réussi à percer ce mur invisible dressé par la société à cause de leurs origines. Ils étaient jeunes, formaient un beau couple et respiraient le bonheur. Lui était cadre dans une compagnie d’assurances et elle dispensait des cours d’informatique pour le compte d’un organisme de formation professionnelle. A la naissance d’Ali, un an après leur mariage, ils furent fous de joie et tous les membres de leurs grandes familles, de Paris à Oran, devinrent hystériques. « Un cadeau d’Allah ! » avait proclamé un oncle d’Oran, toujours volubile. Le grand père d’Ali n’avait pas hésité, au grand dam de son épouse, à déclarer à son rejeton : « Tu as toujours été ma plus grande fierté, mon enfant. Maintenant, avec la naissance de ton propre fils, je sais que jamais je ne pourrai être plus heureux. Alors, si Dieu veut que je meure maintenant, je suis d’accord ! »

Au fil des mois, puis des années, les géniteurs comblés se sont aperçus que quelque chose clochait chez Ali. Dans son comportement, très agité, souvent impulsif ; à l’école, où il avait énormément de mal à suivre. Ses parents s’en inquiétèrent très vite et consultèrent un généraliste. Celui-ci, après examen de l’enfant, pronostiqua un TDAH (Trouble de déficit de l’attention / hyperactivité) et demanda aux parents de voir un spécialiste afin de confirmer la découverte et, surtout d’en définir le degré. Ce qu’ils firent. Et ils apprirent que leur enfant était en effet atteint du TDAH, à un degré élevé. Mais le spécialiste se montra rassurant car le problème avait été détecté assez tôt et il proposa un programme spécifique pour Ali, à base d’homéopathie (il était contre les médicaments, qu’il considérait trop invasifs pour un enfant de 6 ans) et d’approche psychosociale. « Mais le plus important pour Ali reste l’amour que vous lui portez et votre soutien sans faille. » avait prévenu le professeur. Justement, de l’amour pour leur enfant, ils en avaient à revendre ; de même que toute leur famille ! Aussi, loin d’être abattus, soulagés, même, de pouvoir mettre un nom au problème, les parents d’Ali étaient plus que déterminés à aider leur fils. Lorsque la maîtresse d’Ali fut mise au courant du trouble de son élève, elle recommanda à sa mère de l’inscrire au club de Taekwondo de Patrick Brun, leur assurant que cela pourrait grandement contribuer à l’amélioration de leur fils. Prudents, les parents demandèrent conseil au spécialiste qui s’enthousiasma à cette idée : « Pratiquer un sport, qui plus est un art martial, est une excellente démarche dans le cas du petit Ali. En effet, pour lui, apprendre en étant assis derrière un pupitre est un vrai calvaire. S’il peut apprendre tout en déversant son trop plein d’énergie, il aura moins de difficultés à garder son attention. Un art martial offre, en plus, un cadre très structuré, basé sur des règles et des codes précis que personne ne peut enfreindre, y compris un enfant atteint de TDAH. Aussi, Ali apprendra plus facilement les conséquences de ses débordements éventuels et, inconsciemment, ajustera son comportement, en fonction. »

C’est ainsi que Patrick reçut Ali au sein de son club et participa – non sans mal – aux progrès lents mais incontestables de l’enfant. Aujourd’hui, Ali avait 18 ans. Patrick le regardait récupérer son sac et aider Mathilde à en faire autant. Grand, musclé, souple : un corps de félin. Calme, souriant, confiant, patient, toujours à l’écoute : un grand frère à qui on veut confier toutes ses peines ; vers qui on se tourne pour partager ses joies ; quelqu’un dont on veut gagner l’amitié, à jamais. « Ou es-tu passé, petit Ali de 6 ans ? » s’interrogea Patrick. « Tu nous as fait souffrir, mes entraîneurs et moi. Tu nous as tournés en bourriques tant de fois. Tu étais insaisissable. Tes camarades d’entraînement te détestaient car tu étais différent. Tu étais incapable de reproduire une poomse correctement… Et, petit à petit, tu as laissé la place à quelqu’un qui est finalement devenu ce jeune homme : un instructeur occasionnel adoré par ses étudiants. Un champion de Taekwondo. Et, pour couronner le tout, un brillant étudiant qui prépare Math sup / Maths spé. Alors, c’est avec plaisir que je te dis « Adieu, petit Ali de 6 ans… » Et je suis content que tu aies laissé ta place à cet Ali de 18 ans, promis à un brillant avenir. Le joyau de sa famille, si aimante… »
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeVen 13 Nov 2009 - 10:26

J'ai du mal à faire des commentaires constructifs en ce moment mais: continue!
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeVen 13 Nov 2009 - 10:31

D'accord Feher. On va rentrer dans le vif du sujet, tres prochainement...
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MessageSujet: Pas de retour. Chapitre 4 (suite)   Pas de retour. Icon_minitimeVen 13 Nov 2009 - 12:52

*************

Michael Ong, chargé par le comité d’organisation d’accueillir les français, attendait patiemment derrière la vitre séparant les arrivées internationales du terminal 1. Il disposait de temps pour repenser aux conversations qu’il avait eues avec ses supérieurs. Avec l’implication surprise - et imposée - des représentants du cabinet du Premier Ministre, la première discussion s’était portée sur l’opportunité d’annuler l’inscription des membres du Geylang Fighting Club au tournoi.

Michael, accompagné du président de la fédération, avait rappelé à ses interlocuteurs les frasques de ces voyous durant les diverses compétitions nationales auxquelles ils avaient participé. Il avait mis en exergue les dangers de tels comportements pendant le tournoi international, non seulement pour les autres athlètes et officiels mais aussi pour l’image du Taekwondo et de Singapour. L’un des fonctionnaires du cabinet – qui n’avait pas daigné se présenter – avait interrompu l’exposé pour rentrer dans le vif du sujet :
- Inspecteur, vous êtes en train de nous soutenir que la fédération n’a pas les moyens de faire respecter l’ordre pendant une de ses manifestations ?
Michael se sentit agressé par le ton employé, autant que par le caractère provocant de la question. Toutefois, il conserva son sang-froid.
- Je dis simplement que le danger existe. Et que le meilleur moyen de l’éliminer est encore de bannir ces énergumènes du tournoi.
Son interlocuteur sourit, méchamment.
- Et à quoi sert un service d’ordre, alors ? N’en êtes-vous pas responsable, d’ailleurs ?
- En effet, je le suis. Et c’est en tant que tel que je fais cette recommandation.
- Nous pensons plutôt que vous ne voulez pas prendre vos responsabilités, inspecteur…
Michael encaissa mal le coup. Les autres participants semblaient gênés par la tournure de l’échange. Le mandataire du gouvernement, satisfait de son attaque, continua :
- Légalement, nous n’avons aucune raison d’interdire l’accès au tournoi à qui que ce soit. Les inscriptions sont libres, à partir du moment où les clubs des participants sont affiliés à la fédération et que ces derniers sont dûment licenciés. De plus, je vous rappelle que vos supérieurs ont instamment demandé à la fédération de ne rien faire contre les membres du Geylang Fighting Club ; ceci afin de préserver une plateforme d’observation sur leurs activités illégales, indispensable aux services de police. Et, en tant que membre de cette estimable organisation, vous êtes bien placé pour le savoir, me semble-t-il.
- Oui mais…
- Inspecteur Ong ! Discuteriez-vous les ordres de vos chefs qui, de surcroît, bénéficient de notre support inconditionnel ?
- Non, bien sûr…
- Parfait ! Je pense que vous serez d’accord avec moi : la sécurité du pays est sûrement plus importante que celle d’un tournoi d’arts martiaux, fût-il international.
Michael ne sut quoi répondre devant une telle présentation de la situation, complètement biaisée. « Décidément, ils sont costauds pour retourner les choses, ces politiciens… » ne put-il s’empêcher de remarquer, dégoûté.
- Bien ! fit le fonctionnaire, en se levant, accompagné de ses deux collègues qui n’avait pipé mot de toute la réunion. Maintenant que nous sommes d’accord, nous pouvons y aller. Un rapport sera transmis au directeur de cabinet. Bien entendu, vous en aurez une copie, précisa-t-il à l’adresse du chef de la police.
Puis, il se tourna vers Michael et le président de la fédération, sans se départir de son sourire inquiétant :
- Messieurs, le Premier Ministre compte sur vous pour que l’image de notre pays ne soit pas ternie par un incident, quelqu’il soit. Je vous rappelle que c’est nous qui décidons des montants annuels à allouer à chaque sport. Et, d’après les services du Ministère des sports et de la jeunesse, le Taekwondo singapourien n’a pas vraiment brillé pendant les derniers jeux d’Asie du sud-est…
Sur ces dernières paroles, pleines de sous-entendus, les 3 fonctionnaires quittèrent la salle.

Apres quelques mots de réconfort adressés au président de la fédération qui avait du mal à dissimuler sa panique naissante, celui-ci fut prié de quitter la salle afin de poursuivre la réunion entre policiers. Au cours de celle-ci, Michael put confirmer son sentiment que les décisions avaient été déjà prises au plus haut niveau et que ses supérieurs ne montraient aucune intention de les contester.
- Inspecteur Ong, résuma le chef du département criminel, vous vous occupez du service d’ordre interne pour le compte du comité d’organisation du tournoi et nous sommes certains que vous vous acquitterez de cette tâche sans coup férir. En tant que policier, nous désirons vous voir prendre en charge la protection des athlètes et officiels étrangers. Pour cela, vous formerez une équipe composée de 50 hommes. Je veux que nos amis repartent dans leurs pays respectifs avec l’idée que Singapour est toujours le pays le plus sûr du monde.
- A vos ordres, ne put que répondre Michael.

Patrick et son groupe se dirigèrent vers lui, ayant reconnu le nom de leur club, inscrit sur la pancarte qu’il brandissait. Les présentations furent chaleureuses et l’inspecteur fut surpris de constater que les 5 européens s’exprimaient assez bien en anglais. On lui avait tellement rabâché que les français ne parlaient que…français…

En sortant de l’aéroport, les nouveaux arrivants furent littéralement pris à la gorge par la chaleur lourde et moite, caractéristique d’un pays situe près de l’équateur. Michael remarqua la réaction de ses hôtes et plaisanta :
- Bienvenue à Singapour, les amis ! Il va falloir vous habituer à cette chaleur humide ou bien passer votre séjour dans des lieux climatisés, uniquement. HA ha ha !

Le groupe embarqua dans un minibus conduit par un vieux chinois souriant mais qui ne parlait très bien la langue de Shakespeare.
- Ici, il y a quatre langues officielles, précisa Michael. L’anglais, le mandarin, le malais et le tamil. Mais le langage des affaires est bien évidemment l’anglais. Ce qui ne veut pas dire que tout le monde, à Singapour, le maîtrise… Donc, ne soyez pas étonnés si, en vous promenant, on ne répond pas forcement à vos demandes d’information. Ce n’est pas pour faire montre d’impolitesse mais plus par gêne de ne pas pouvoir communiquer convenablement avec vous.
Le groupe de Bagnolet écoutait attentivement, tout en regardant défiler les paysages devant leurs yeux.
- Nous vous conduisons à votre hôtel, qui se trouve dans le quartier de Geylang. C’est le cœur de Singapour. Cet endroit est très réputé pour ses restaurants, d’excellente qualité et bon marché. Mais, vous devez aussi savoir que les lorongs – autrement dit les allées perpendiculaires à Geylang road, l’artère principale – sont fréquentées par la prostitution.
- Ah bon ? s’étonna Patrick.
- Mais, ne vous inquiétez pas. Cette activité est très contrôlée par le gouvernement et il n’y a pas les mêmes problèmes qu’en Europe ou aux Etats-Unis, de proxénètes se bagarrant à coups de revolver pour agrandir leurs territoires. Je voulais seulement vous avertir par rapport aux enfants.
Ces derniers éclatèrent de rire.
- Eh ben ! s’écria Victor. Quand je vais dire ça à mes parents !
Le policier se retourna et lui sourit :
- Dis donc, petit polisson ! Tu crois vraiment que ton coach va t’emmener visiter les lorongs ? Ton hôtel est en dehors de cette zone, de toute manière. Et il y a bien d’autres sites à visiter, à Singapour, plus intéressants.
- Regardez ! s’exclama Ali. Il y a des fleurs tout le long du rail central de l’autoroute !
- Ca, reprit l’inspecteur, c’est notre façon à nous de souhaiter la bienvenue aux visiteurs !
- C’est beau ! s’enthousiasma Mathilde en admirant les fleurs tropicales rouges et blanches.

Après 20 minutes de route et un trafic agréablement fluide, ils arrivèrent au Santa Grand Hôtel. Arthur trouvait le bâtiment propret et l’accueil sympathique. En regardant autour de lui, il s’aperçut que d’autres équipes participant au tournoi avaient aussi été installées ici. Il reconnut quelques adversaires qu’il avait rencontrés en Europe.

Michael les avait déjà quittés, après leur avoir expliqué quel était son métier ainsi que son rôle dans l’organisation du tournoi ; ce qui ne manqua pas de les impressionner.
- Vous vous rendez compte ? observa Mathilde. Le responsable de la sécurité est un inspecteur de police et il est venu, en personne, nous accueillir !
- Oui, c’est plutôt sympa de sa part, répondit Arthur. D’ailleurs, je le trouve très cool…
Tout le monde acquiesça.
- Bon, les enfants ! fit Patrick. Vous avez tous vos clefs, alors je vous propose d’aller vous rafraîchir. Dans une heure, on se retrouve en bas pour aller manger dans un de ces fameux restaurants, bons et pas chers. Ca vous va ?
- Super ! intervint Victor. Dis, Patrick, tu nous emmèneras voir ce qu’il se passe dans ces fameuses allées ?
A ce moment là, vif comme l’éclair, Ali se pencha, le prit par les chevilles et le retourna tout en se redressant. Victor - et ses 50 kilos - se retrouva tête en bas, les chevilles coincées par deux mains puissantes, ne comprenant pas ce qu’il lui arrivait.
Tout le monde, dans le hall de l’hôtel, se mit à rire en voyant le petit garçon s’agiter et tenter de se libérer de l’étreinte.
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeVen 13 Nov 2009 - 15:42

Effectivement, ça avance ^^
Peut-être faudrait-il améliorer la transition France-Singapour?
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeSam 14 Nov 2009 - 2:28

Je ne m'y suis pas vraiment penche, afin d'accelerer le rythme de la nouvelle. Mais, tu as raison, je devrais y reflechir. As-tu une suggestion en ce sens ?

Arthis
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitimeSam 14 Nov 2009 - 16:12

Peut-être un passage à l'aéroport en France avec les jeunes sportifs?
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MessageSujet: Re: Pas de retour.   Pas de retour. Icon_minitime

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