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 Nouvelle : La mort dans l'âme

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Rima68
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MessageSujet: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeJeu 15 Avr 2010 - 20:40

Désolée de mon absence ce mois, j'avais des problème de connexion, j'en ai profité pour utiliser Word et écrire une nouvelle dont voici la première partie :


Paul sorti de chez lui laissant sa femme et sa fille seules. Là où il allait il voulait être seul avec la personne qu’il allait voir. Cette souffrance qu’il ressentait s’accentuait dès qu’il s’éloignait de celui qu’il allait visiter, il avait toujours ressenti ça, cette impression de vide, de manque. Mais cette sensation s’accentuait depuis près d’un an. Il roulait vers l’hôpital, c’était presque machinal, à chaque fois où il se dirigeait vers un endroit, quel qu’il soit, il faisait un détour par ce lieu, c’était automatique et presque gênant car la tristesse l’envahissait à chaque fois qu’il s’y rendait. Le jeune homme sortit de sa voiture et se dirigea vers l’intérieure, puis vers les soins palliatifs pour finir devant la porte de la chambre numéroté 526. Paul prit une profonde inspiration et toqua à la porte.
-Entre, fit une voix à l’intérieur.
Il obéit et s’avança jusqu’au lit pour s’assoir. Une larme ne pus s’empêcher de couler sur sa joue lorsqu’il lui prit la main.
-Ne pleurs pas, tu me déprime. lui murmura l’homme dans le lit. Je ne veux pas que tu sois triste, tu as une femme et une fille qui ont besoin de toi.
-De nous deux tu as toujours été le plus intelligent, mais le plus fragile physiquement, c’est toi qui chopait toutes les maladies infantiles en premier et qui me les refilait. rappela Paul.
-J’espère que tu ne choperas pas mon cancer.
Ils restèrent silencieux un moment, la tête baissée.
-Ne sois pas triste Paul, tu te souviens ? On a quand même fait les quatre cents coups ensemble.
-Tu as raison Pierre, mais c’est dur.
Il lui sourit.
-Quand tu seras triste je veux que tu te souviennes de nos moments heureux ensemble. Rappelle-toi le jour de la rentrée de CP, quand la prof ne nous reconnaissait pas et qu’elle nous obligeait à porter un signe distinctif pour nous différencier et que malgré tout elle nous confondait parce qu’on se faisait passer l’un pour l’autre.
-Une autre fois, je me souviens elle avait convoqué papa en lui disant qu’on avait copié l’un sur l’autre parce qu’on avait écrit mot pour mot la même chose sauf nos noms. Elle nous avait fait recommencer mais le résultat était le même sauf que cette fois on était assis chacun dans un coin de la salle et on n’pouvait pas se voir.
-Qu’est ce qu’il avait bien pu nous engueuler ce soir là ! Dis donc on lui en a fait voir de toutes les couleurs à cette prof ! Malheureusement pour nous le directeur nous a séparés l’année suivante. Qu’est-ce qu’on a pus pleurer le jour où on a appris ça… J’ai eu du mal à avoir un ami dans cette classe car ce n’était pas la même complicité qu’avec toi.
Le malade eu un pâle sourire, il semblait épuisé et Paul le senti.
-Je vais y aller, je te laisse te reposer, chuchota ce dernier. Je reviendrais demain.
-Non reste, il n’est pas encore tard, reste jusqu’à la nuit je t’en supplie je ne veux pas rester seul et maman n’a pas pu venir aujourd’hui, tu as été ma seule compagnie.
Paul hocha la tête et s’assit près du lit. Ils restèrent silencieux tous les deux. Pierre s’endormit doucement. A présent on entendait plus que le silence et la respiration du jeune dormeur, son frère le veilla. Il ne voulait surtout pas le réveiller, il était si fatigué. Une larme coula sur sa joue, puis une autre, il renifla et quitta la chambre. Seul dans le couloir obscur il pleura. Pierre n’était pas encore mort mais une sorte de culpabilité rongeait le jeune homme. « Pourquoi lui ? » se demandait-il. Si seulement il avait eu autre chose, si seulement il n’avait jamais été malade. Paul se laissa glisser jusqu’au sol, les genoux ramenés contre sa poitrine, il continua à sangloter.
-Monsieur ?
Il leva la tête, une infirmière était accroupie près de lui.
-Vous ne pouvez pas rester ici, venez.
La femme l’entraina jusqu’à une salle d’attente, elle était déserte à cette heure. Elle lui servit un verre d’eau.
-Prenez ce cachet, ça va vous calmer, vous l’avalerez chez vous. Vous êtes le frère de Pierre ?
Il hocha la tête.
-Il a beaucoup de courage vous savez.
-Il va mourir. Il va mourir et moi je vais vivre, c’est injuste. Il n’a pas le droit de partir, de me laisser.
L’infirmière lui posa une main sur l’épaule.
-Vous allez rentrer chez vous et vous reposer. Les visites ne sont plus permises à cette heure.
Elle le raccompagna à l’entrée de l’hôpital.
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeVen 16 Avr 2010 - 14:35

Très très jolie Smile J'aime beaucoup ce texte, ce petit instant de réalité bien triste mais très joli.

Le texte manque un peu de finition, niveau orthographe et le début pourrait être amélioré. Mais le milieu et la fin sont vraiment bien, les dialogues sont naturels. Bravo Smile
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Rima68
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeVen 16 Avr 2010 - 14:44

Ce n'est qu'une première partie, car la nouvelle fait six pages word (un peu long pour tout poster d'un coup...) je posterais la suite bientôt...
Quant au début c'est vrai que j'ai eu du mal à commencer...
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeVen 16 Avr 2010 - 14:46

Petite erreur de ma part ^^ Alors la suite Smile
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeSam 17 Avr 2010 - 8:33

Avec tant d'enthousiasme je ne peux qu'accéder à ta demande ! lol!

Les yeux encore embuée de larme il rentra chez lui. Lorsqu’il ouvrit la porte d’entré il vit sa femme attablée avec leur fille.
-Papa ! s’exclama cette dernière.
Elle courut jusqu’à lui, il la serra contre lui.
-Ne pleurs pas papa, je suis là. murmura la petite.
-Je sais, va manger.
Il sécha ses larmes et vint s’assoir lui aussi. Marie, sa femme se leva pour lui servir à manger.
-Laisse, je n’ai pas faim. murmura-t-il.
Le repas se poursuivit en silence. Marie alla coucher la petite fille puis revint s’assoir près de son mari. Elle le serra dans ses bras. Il se remit à sangloter.
-Il n’aimerait pas que tu pleurs, il n’est pas encore mort.
-Je sais, mais c’est plus fort que moi, je n’imagine pas ma vie sans lui. Cette impression de vide je l’aurais jusqu’à ma mort et je ne pourrais vivre avec, il est la pour combler le manque. Sans lui je n’aurais jamais fait la moitié de ce que j’ai fait dans ma vie. Il me donne de la force.
Elle caressa son visage.
-Allons ne pleurs pas, il faut dormir. murmura-t-elle à son oreille. Tu dois aller travailler demain.
Il laissa celle qu’il aimait le conduire jusqu’à leur chambre et le mettre au lit. Il se souvint du calmant que lui avait donné l’infirmière et il l’avala avec un peu d’eau. Il sentit sa femme se blottir contre son dos nu. Il s’endormit au bout d’un long moment.
La nuit fut pénible pour le jeune homme, des cauchemars le hantèrent une bonne partie de la nuit. Vers trois heures du matin, il se réveilla et se leva pour aller boire de l’eau. Au fond de lui il savait que son frère ne dormait pas beaucoup mieux que lui, mais il dormait quand même. La maladie avait eu raison des insomnies. Les seuls moments où ils dormaient bien c’était lorsqu’ils étaient l’un près de l’autre.
Assit sur le canapé, dans le salon Paul se reposait en tentant de penser à autre chose en regardant la télévision mais rien y fit. Le manque était là et s’accentuait à chaque seconde passée loin de son frère. Paul avait du mal à concevoir le fait que, dans un futur imminent, il ne pourrait plus jamais combler ce manque. Il n’arrivait pas à balayer cette pensée de son esprit, pourtant cette perspective l’effrayait plus que tout. Il aurait voulut donner à son frère assez de force pour vivre, mais c’était impossible. Le froid et la tristesse grandissait dans son cœur au fur et à mesure que son frère s’affaiblissait.

Le matin Paul se rendit au travail. Là-bas il n’acceptait de parler à personne depuis qu’il savait que son frère était condamné. La plupart des personnes à qui il avait parlé considéraient déjà son frère comme mort et ça Paul ne l’acceptait pas.
Plus les semaines passaient et plus il se renfermait sur lui-même. Il faisait son travail et c’était tout. Le manque et la tristesse prenaient le dessus sur la joie de vivre depuis que Pierre était malade. Le jeune homme avait beau aller le voir tous les jours, il le sentait toujours plus faible. A présent que la chimiothérapie ne servait plus à rien il ne lui restait plus qu’à se laisser mourir dans une chambre du service de soins palliatifs. Paul ne supportait pas de le voir comme ça mais il ne pouvait pas le laisser constamment seul, Pierre aussi avait cette impression de vide lorsqu’ils n’étaient pas ensemble.
Ce soir il rencontra ses parents à l’hôpital. Ils étaient très pâles et sûrement tout aussi triste que lui, ils étaient venu voir leur fils mourant. Paul ne tenait pas à être à la fois lui-même et son frère une fois que ce dernier serait mort mais c’est ce que ses parents voudraient. Ça avait toujours été le cas. L’un devait être les deux quand l’autre n’était pas là. Ça les avait toujours fait souffrir mais ça donnait à leurs parents l’impression qu’ils étaient là tous les deux. Pourtant les deux frères savaient qu’ils étaient deux personnes strictement différentes, malgré leur apparence et leurs goûts semblables.
La mère de Paul lui caressa le visage en sortant de la chambre. Une immense tristesse se lisait sur son visage. La mère savait que ses fils étaient mieux lorsqu’ils étaient seuls.
-Il refuse de manger. Tu es le seul à pouvoir lui faire changer d’avis. chuchota-t-elle.
Il hocha la tête et entra dans la chambre. Il y faisait clair, Pierre était allongé sur le côté et lui tournait le dos. Un plateau repas était déposé sur une table.
-Regarde dans quel état tu es, ils vont encore te faire une perfusion pour que tu ais les apports suffisants en nourriture et tu n’as jamais aimé les piqures. Manger t’éviterait tout cela.
-J’y ai pris goût aux piqures. J’ai l’habitude. Une de plus une de moins qu’est ce que ça change, de toute façon je vais mourir.
-Ne dis pas ça ! s’écria son frère.
-Pourquoi ? répondit-il en se retournant. C’est la vérité, il faudra bien que tu l’accepte un jour !
-Arrête, c’est bien assez dur comme ça, tu sais bien que quand tu souffre je souffre aussi. Tu as faim et moi aussi, tu as peur moi aussi, tu as mal moi aussi ! Tu meurs…
-D’accord, je mange mais après tu me fiche la paix avec ces histoires de souffrance, j’en éprouve assez, pas la peine d’en parler !
Pierre mangea en silence la moitié de son assiette puis la repoussa.
-Voilà, t’es content.
Son frère hocha la tête.
-J’aimerais qu’on se rappel un autre bon moment qu’on a passé ensemble. murmura le malade.
-Tu te souviens de nos premières petites copines ? On les a rencontrées en vacances, quand on les a vues pour la seconde on s’était dis juste avant que si elle ne nous reconnaissait pas c’était foutu.
-On avait quel âge ?
-Treize où quatorze ans.
Ils restèrent silencieux un moment prenant plaisir à se remémoré ces instants heureux.
-Tu te souviens quand on est sortis avec les jumelles. fit Pierre.
-Oui, Sarah et Julia, je crois que je me suis rarement senti aussi bien avec quelqu’un. Sauf avec toi, bien sûr !
-Oui, elles nous comprenaient dans notre lien de jumeaux et nous les comprenions.
-Mais ça n’a pas duré longtemps, elles ont déménagé dans le nord, on était malheureux.
Pierre hocha doucement la tête, ses forces le quittaient peu à peu.
-Je veux dormir un peu, tu peux rester près de moi.
C’était plus une demande qu’une proposition. Paul hocha la tête. Pierre se retourna pour dormir son frère resta là pour le rassurer.

La fin est pour bientôt.
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 17:29

J'aime vraiment beaucoup, la relation entre les deux jumeaux est vraiment très forte et très vivante. C'est vraiment la grande force du texte, tant que les deux jumeaux sont ensemble c'est parfait. ( Le reste du texte est un tout petit peu moins naturel. ) Si tu arrive à renforcer cette autre partie le texte global sera vraiment bien.

J'ai remarqué deux trois trucs :

Citation :
-Il n’aimerait pas que tu pleurs, il n’est pas encore mort.

Petite suggestion, je pense que la deuxième partie de la phrase est pas nécessaire, même ça rends la phrase moins efficace.

Citation :
Je sais, mais c’est plus fort que moi

un peu dans le même genre, je pense que tu peux supprimer "Je sais, mais" ça rends la réplique plus immédiate.

Citation :
Les seuls moments où ils dormaient bien c’était lorsqu’ils étaient l’un près de l’autre.

Là comme ton texte est au passé, il faudrait trouver un moyen de préciser que cet imparfait là, désigne un truc antérieur à l'histoire, avant la maladie et avant le mariage j'imagine ?

Citation :
Là-bas il n’acceptait de parler à personne depuis qu’il savait que son frère était condamné. La plupart des personnes à qui il avait parlé

répétition un peu rapide de "Parler" tu pourrais utiliser cotoyer sur le deuxième ?
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Rima68
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeDim 25 Avr 2010 - 18:10

Voici la fin :

Il partit au bout d’une heure. Lorsqu’il retrouva sa femme et sa fille, elles étaient installées devant la télévision. Paul se dirigea vers sa chambre pour s’allonger sur le lit. Marie vint le rejoindre et s’assit près de lui. Elle déposa sa main sur son épaule et l’embrassa sur la joue.
-Ca ne va pas. murmura-t-elle.
Des larmes perlaient sur les joues de son mari et elle lui caressa doucement la joue.
-Il ne voudrait pas que tu sois dans cet état.
-Il serait dans le même état si c’était l’inverse ; que moi je suis malade et lui à me regarder mourir.
-Sans doute, mais tu ne voudrais pas non plus qu’il soit malheureux.
-Mais il le serait tout autant que moi, nous avons du mal à être loin l’un de l’autre. Et puis quand il sera mort ma mère voudra que je joue son rôle, que je sois comme lui de temps en temps pour qu’elle pense qu’il est toujours là.
Sa femme resta silencieuse. Il disait la vérité, elle n’avait jamais apprécié les parents de Paul, à son goût ils pensaient trop à eux.
Cette nuit là fut encore plus pénible pour Paul, il ne dormit pas une seule seconde. Le jeune homme passa la nuit assis sur le canapé du salon, sans rien faire, sans dormir. Il pensait à son frère, tous les moments qu’ils avaient passés ensemble. Au matin, quand sa femme le rejoignit pour préparer le petit déjeuner Paul fut pris d’une énorme fatigue, un épuisement soudain accompagné d’une désagréable sensation de malaise. Le sentiment de vide s’accrut soudain et le jeune homme s’écroula inconscient sur le sol.
-Paul ! s’écria sa femme. Paul ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Il était pâle comme un mort, la jeune femme lui tapota la joue pour le réveiller. Il reprit connaissance au bout de deux minutes.
-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle.
Il ne répondit pas et se recroquevilla sur lui-même et se mit à pleurer. Elle lui caressa le visage.
-J’aurais dû rester là-bas pour la nuit. gémit-il. Tout est de ma faute.
La sonnerie du téléphone retentit, Marie alla décrocher. Pendant qu’elle répondait leur fille Julie s‘approchait de son père pour l’embrasser. Lorsque Marie raccrocha son visage était triste.
-Pierre est mort il y a un quart d’heure. murmura-t-elle en état de choc.
Elle s’agenouilla auprès de son mari.
-Oh, mon chéri, je suis désolée.
Il resta immobile sans aucune réaction il pleurait. Julie lui caressait le visage.
-Tonton est parti ? demanda-t-elle.
Marie hocha doucement la tête.
-Viens, tu vas manger, tu as école aujourd’hui.
Elle l’entraina vers la cuisine et l’installa devant son biberon de lait et ses tartines. Elle emmena ensuite son mari dans la chambre.

Le temps qui séparait la mort de Pierre et la mise en terre du corps sembla trop court aux yeux de Paul. Il avait encore du mal à accepter la mort de son frère. Le lien qui les avait unis était plus fort que n’importe lequel des liens. Pour Paul, Pierre était son double, sa moitié, son autre lui-même. L’un n’était que rarement sans l’autre, ils formaient un tout comme le jour et la nuit, le yin et le yang. Paul avait l’impression qu’on lui avait arraché son âme, son cœur.
Quand il avait vu son frère à la morgue il lui avait pris la main et pleuré son corps. Ses parents pleuraient aussi mais ils n’avaient pas fait un pas vers lui, ils restaient à l’écart laissant le jeune homme avec le corps de son frère. Pierre lui avait toujours dit que leurs parents étaient jaloux de leur complicité car eux n’étaient pas complices entre eux. Paul avait eu du mal à l’accepter.
A l’église face au cercueil Paul avait gardé la tête baissée, il regardait le corps sans le voir, tentant de se remémorer les bons moments comme Pierre le lui avait dit. Mais les idées noires revenaient et la tristesse avec. Paul en voulait à la terre entière ; à sa femme, à ses parents et à lui-même.

Après l’enterrement Paul refusa d’aller manger au restaurant avec ses parents, il rentra chez lui et se coucha dans sa chambre. Il resta allongé sur le côté sans bouger, sans dormir, sans penser. Il pleurait. Il pleurait le départ de son frère. Le manque et la sensation de vide augmentait de jours en jours et devenait insupportable pour le jeune homme. Depuis l’enterrement il n’avait vu personne, même pas ses parents. Depuis la mort de son frère il n’avait pas parlé et à peine mangé. Ce qui inquiétait tout le monde.
Sa femme avait tout essayé pour lui faire quitter le lit. Julie allait voir son père mais celui-ci la repoussait et lui demandait de partir.
Une semaine après l’enterrement ses parents vinrent chez eux. Lorsqu’il les vit entrer Paul le hurla de s’en aller.
-Allez vous-en, je ne veux plus vous voir ! cria-t-il. C’est vous qui l’avez tué, tout est de votre faute !
Le couple quitta la chambre et Marie lui caressa le visage :
-Calme toi mon chéri, ils sont aussi triste que toi.
Il secoua la tête et se remit à pleurer et se recroquevillant sur le côté. L’attitude de Paul l’avait effrayé car il n’avait jamais été en colère a ce point, elle ne l’avait jamais vu hausser le ton.
-Viens manger avec nous, ça fait une semaine que tu n’as pas quitté ton lit.
- Laisse-moi. implora-t-il.
Le lendemain le jeune homme se leva et quitta la chambre. Il avait les yeux rouges et cernés ce qui prouvait qu’il n’avait pas dormit de la nuit. Sa femme s’approcha pour l’embrasser.
-Tu as faim ? demanda-t-elle.
-Il hocha la tête.
Elle se hâta de lui préparer un plat qu’il appréciait. Il mangea, sans appétit, sans se soucier de ce qu’il mangeait. La tristesse continuait à se lire sur son visage. Marie commençait à se lasser de sa dépression même si elle le comprenait, il était tellement joyeux et taquin lorsqu’elle l’avait connu, surtout lorsqu’il était avec son frère. Mais depuis que ce dernier était tombé malade et qu’on avait appris qu’il était condamné tout avait changé ; il était devenu morose et dépressif. A présent qu’il devait faire son deuil c’était encore pire.
-Je dois aller travailler, je peux te faire confiance pour chercher Julie à l’école, elle sort à quatre heures et quart. Tu te souviendras, je rentre tard aujourd’hui, à sept heures, j’ai une réunion.
Il hocha la tête, pensif. Sa femme quitta l’appartement en silence après avoir rangé la vaisselle. Paul partit une demi-heure plus tard. Il marcha jusqu’au cimetière, sans y faire attention il passa devant l’hôpital.
Sur le chemin le jeune homme réfléchissait il avait programmé quelque chose mais avant de passer à l’acte il voulait voir la tombe de son frère. Une fois arrivé devant celle-ci il déposa une rose blanche. Une larme perla sur sa joue puis il se souvint des son frère quelques jours plus tôt qui lui demandait de ne pas pleurer.
-Je suis désolé frérot de t’avoir déçu, chuchota-t-il. Tu as toujours été doté d’un moral fort malgré ta santé fragile. Je ne suis pas comme toi. Je suis faible. Pardon, je t’aime.
Il quitta le cimetière résolu à accomplir son dessein. Avant cela il se dirigea vers le café pour boire du whisky puis il rentra chez lui et se dirigea vers la cuisine et s’ouvrit les veines. Le sans coula, au bout de quelques heures il sentit se forces le quitter, il perdit peu à peu connaissances alors qu’il entendait le téléphone sonner.


-Ca ne répond pas. murmura Marie. J’espère qu’il ne l’a pas oubliée.
-C’est ça fille quand même. lui fit remarquer une collègue de travail.
-Il est six heures passé et personne ne répond, c’est étonnant, il devrait déjà être rentré.
-Tu as essayé le portable ?
-Répondeur. L’école a appelé en me disant qu’il ne l’a pas cherchée, je suis inquiète, une amie est allée la prendre et elle dormira chez elle.
-Dans ce cas tu t’inquiète pour rien.

Deux heures plus tard Marie rentrait de la réunion, elle avait conscience quelle avait dit à Paul qu’elle rentrerait à sept heures et non à vingt heure trente.
Lorsqu’elle vit le corps de son mari elle poussa un cri et courut près de lui. Du sang avait coulé dans une bonne partie de la cuisine et Paul gisait inerte. Marie se précipita sur le téléphone pour appeler le SAMU.
Le médecin était formel ; Paul était mort depuis près d’une heure, son corps était froid. La jeune veuve pleura, elle s’en voulait de l’avoir laissé seul.
FIN
(Je modifierais selon tes conseils elgringo, merci)
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeMar 27 Avr 2010 - 0:29

Bon ben, c'est horrible, et c'est triste, et c'est beau. Paul a une personnalité très forte, j'aurais vraiment aimé qu'il s'en sorte... (mais c'est mon côté bisounours qui parle Razz ) Très beau travail Smile C'est vivant et efficace. Le moment où pierre meurt sans que Paul soit à ses côtés est très bien fait.


J'ai quelques petites remarques esthétiques, si ça peut te servir :


Citation :
à son goût ils pensaient trop à eux.

Il y a une petite confusion possible, à la première lecture j'ai compris que les parents de paul pensaient trop à Paul et à sa femme, alors que j'imagine que c'est qu'ils pensent trop à eux même ?

Enfin bon c'est ambigu ^^

Citation :
Le lien qui les avait unis était plus fort que n’importe lequel des liens.
Tu répètes lien un peu rapidement, tu pourrais supprimer le second.


Citation :
C’est ça fille quand même
sa fille
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010 - 17:09

elgringo a écrit:


Citation :
à son goût ils pensaient trop à eux.

Il y a une petite confusion possible, à la première lecture j'ai compris que les parents de paul pensaient trop à Paul et à sa femme, alors que j'imagine que c'est qu'ils pensent trop à eux même ?

Enfin bon c'est ambigu ^^


Je parlait du fait que les parents pensaient trop à eux et pas assez a leurs fils
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010 - 17:27

Oui j'avais compris ça aussi, mais à la seconde lecture, donc je pense que tu devrais reformuler.
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitimeDim 20 Juin 2010 - 1:01

J'ai versé une petite larme... Razz

Je trouve que c'est très bien fait... On ressent bien la tristesse du personnage... Un peu trop de répétition, mais autrement. Super. Smile
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MessageSujet: Re: Nouvelle : La mort dans l'âme   Nouvelle : La mort dans l'âme Icon_minitime

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