Nous les hommes,
Nous les humains,
Avions avant :
La grande terre,
La grande mer,
Le ciel si inaccessible.
Nous les hommes étions si petits,
Devant tant de mystères,
Et de soleil levant.
Mais la terre brule,
La mer est noire,
Et le ciel absorbe nos fusées perdues.
Pourtant sur cette terre perdue
Nous restons encore petits.
Nullement devant la grandeur,
La beauté des équinoxes.
Nous sommes petits,
Devant nos tours étincelantes,
D’arrivismes,
D’âpretés aux gains de puissance,
Nous marchons courbées,
Sous leurs ombres,
Et dans le froid,
Du vent qui passe,
La tête penchée,
Pour ne pas être écrasé,
Par ces carnassières,
Qui décident,
Aveuglement,
De la vie des hommes,
Des hommes du dedans,
Des hommes du dehors,
Pliés, hachés, licenciés, affamés, expulsés, pollués.
Nos dieux ont changé,
Soleil cruel des Mayas.
Tu as fait place aux tours d’ivoires,
Insensibles et sourdes.
Nous les hommes, nous sommes petits,
Nous les hommes, nous ne sommes que peu de choses,
Et nombreux seront mes frères qui mourons dans le silence.