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 La fée du diable

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MessageSujet: La fée du diable    La fée du diable  Icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 12:01

L'inspiration vient d'un conte celtique que j'ai essayé d'adapter au genre de la nouvelle et en le tournant à ma sauce il y a quelques semaines Smile


C’était la tombée de la nuit, Kinshasa revenait chez lui incognito.
La cape lui battant contre les cuisses et le capuchon rabattu sur son visage, il arriva à la lisière de la forêt. Devant lui s’étendait fièrement la ville, toute en pierres. Des bruits de chars, de pas et des voix parvenaient à ses oreilles. C’était l’été et il faisait chaud jusque très tard dans la nuit : la majorité des habitants étaient dehors, dans les ruelles.
Cela faisait trente ans qu’il était parti et il espérait que personne ne le reconnaitrait.
Kinshasa prit une profonde inspiration et s’avançât en direction de la porte principale de la cité. Sa silhouette fut bientôt engloutie par la nuit tandis qu’il se frayait avec aisance un chemin entre les hautes herbes, aussi silencieux qu’une ombre.
Cet homme là avait l’habitude des grands chemins.




Kinshasa poussa fermement la porte d’entrée. Le brouhaha faiblit un instant et quelques visages marqués par l’alcool se retournèrent vers lui machinalement, mais il n’y avait là rien de bien intéressant. Quoi de plus normal pour une auberge d’accueillir un nouvel hôte ? Les quelques curieux retournèrent bien vite à leurs verres et les langues se délièrent à nouveau.
Kinshasa s’avança vers le comptoir derrière lequel se tenait probablement le patron, un homme crasseux aux yeux trop fouineurs pour être un honnête homme.
- Une chambre s’il vous plait, pour une semaine.
L’autre le considéra un instant, sans cesser d’essuyer vigoureusement un verre avec un torchon aussi sale que lui.
- C’pour quoi faire ? grommela t-il, les yeux papillonnant sur Kinshasa.
- Pour dormir pardi ! Que croyez-vous ?
Il avait l’habitude de ce genre de tenancier. Roublard, méfiant, cupide…c’était sa faiblesse, il allait céder quand il verrait l’argent, Kinshasa en aurait mis sa main au feu.
- Ouais ben va falloir sortir les pièces, il me reste qu’une chambre et c’est la meilleure alors faites voir un peu la couleur de votre monnaie !
Ses yeux fouillèrent le vide à la recherche d’un prix qui pourrait suffisamment gruger cet étranger. Soudain son regard se fixa sur l’homme en face de lui et un rictus découvrit ses dents gâtées par le tabac et l’alcool. Il tendit la main, avide.
- C’est trois pièces d’or. Il était sur que ce pigeon allait les avoir.
- Tenez.
Kinshasa sortit une bourse énorme de nulle part et fit rouler trois pièces en or dans la main du patron tandis que l’autre, soufflé et le visage crispé, regrettait amèrement de n’avoir demandé plus. Il lui donna d’un geste brusque les clefs et lui jeta, d’un air mauvais :
- C’est au deuxième étage, la première porte à gauche. Au souper je sers que de la soupe avec des croutons de pain. Si vous êtes pas content allez manger ailleurs !
Kinshasa acquiesça silencieusement et fit demi tour, il voulait à tout prix profiter encore de la nuit avant de s’enfermer dans cette auberge nauséabonde et miteuse.
Alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil la voix du patron martela son dos, toujours aussi aimable :
- Z’êtes qui ?
Sans se départir de son calme il se retourna et décocha un regard acéré au rustre. L’autre avait repris son torchon mais ne faisait plus aucun mouvement, immobilisé par la froideur des yeux de Kinshasa. Plus aucun bruit ne régnait dans la pièce.
Au bout d’un instant ce dernier daigna répondre, la voix aussi tranchante qu’une lame. Il en avait plus qu’assez.
- Phylla, laissa t-il tomber.
Et il sortit dans un silence de plomb, sans rien ajouter.



Kinshasa déambulait depuis une heure lorsqu’il remarqua de petits mouvements de foule anormaux. Peu à peu il se rendait compte qu’un certain nombre des hommes, ici présents dans la ruelle où il se trouvait, délaissaient leur famille ou leurs amis brusquement avant de partir, tous, dans la même direction. Il vit nombre visages d’épouses se fermer dans une résignation lugubre, nullement étonnés de ce départ précipité. Etonné il regarda la vieille horloge du clocher : il était minuit moins dix. Bizarre, se dit-il, ces hommes avaient forcement quelque tâche à accomplir mais que faire à cette heure avancée de la nuit ? Et en groupe ? Manifestement cela n’était pas quelque chose de réjouissant au vu des regards que s’échangeaient les femmes et pourtant les hommes ne montraient rien d’autre qu’un visage vide, sans expressions. Ils semblaient muent par quelque force invisible, comme des marionnettes tirées par des ficelles ou bien comme si un immense filet les avait capturés.
Piqué dans sa curiosité Kinshasa les suivi, tout en veillant à afficher le même masque figé.
Partout dans les rues où ils passèrent les hommes arrêtaient subitement ce qu’ils étaient en train de faire pour venir rejoindre le groupe. Devant, derrière, sur les cotés…de partout affluaient de nouveaux arrivants. Kinshasa était de plus en plus perplexe. La troupe enflait, enflait, enflait ! Tant est si bien que bientôt se fut une immense foule qui déambulait dans les ruelles, vers une destination inconnue de lui. Il observait les autres, la marche était parfaitement ordonnée et silencieuse, on aurait dit une marche funèbre.
Tout à coup, après ce qu’il lui avait parut des heures, les rangs devant lui s’immobilisèrent : la troupe était arrivée à destination. Il y avait trop de monde devant lui, il ne vit pas où ils se trouvaient ni ce qu’il y avait devant. Soudain quelques secondes plus tard un grincement lugubre rompit le silence.
« Tac.Tac.tac.Tac » Il avait l’impression que quelque chose descendait laborieusement…quelque chose qui lui faisait penser au bruit d’un pont-levis.
Où diable se trouvait-il donc et quel était cette affaire, pesta t-il en lui-même, l’esprit agité et inquiet.
La descente se termina par un bruit mat. Aussitôt à ce son les hommes recommencèrent à avancer mais Kinshasa, lui, resta où il était. Il pensait se faire pousser, écraser, entrainer de force par le poids de la foule qui affluait derrière lui mais non.
Il n’en était rien constata t-il avec surprise. Les hommes derrière lui se contentaient de le contourner en l’effleurant à peine, toujours aussi disciplinés et muets.
Pas un seul ne le regardait, c’était comme s’il était invisible.
Alors peu à peu il se retrouva seul et put voir, enfin, où il se trouvait et surtout ce qu’il avait devant lui.
Un manoir. Un immense manoir sombre à la gueule béante et qui avait avalé tous ces hommes.Mais pas lui.
Exténué il fit demi tour. Il se sentait dépassé par les évènements et n’avait pas le cœur à essayer de résoudre ce mystère. Par chance il connaissait bien la ville et ses alentours, il savait en quel lieu il était et comment rejoindre l’auberge.



Les nuit passèrent, semblables à celle-ci. Tous les soirs Kinshasa sortait et inévitablement les mêmes évènements se déroulaient. A chaque fin de nuit une vingtaine d’hommes ne revenaient pas de leur échappée nocturne et les femmes, les enfants se taisaient face à ses questions. Peu à peu la ville se vidait, les quartiers devenaient morts et Kinshasa voyait les commerces se fermer un à un. Cependant il se refusait à entrer : s’il ne comprenait pas pourquoi lui n’était pas attiré vers le manoir il n’aurait pas tenté le diable en y pénétrant. Il devait y avoir un autre moyen de savoir ce qui se tramait et il croyait d’ailleurs en avoir trouvé un.
Il décida donc d’aller rendre visite à celle que l’on nommait dans la citée « la guérisseuse ». Il s’en rappelait, elle était déjà vieille lorsqu’il était parti du village et apparemment, selon le tenancier, elle était toujours en vie et demeurait une bonne femme très alerte pour son âge. Kinshasa pensait qu’elle saurait l’éclairer sur les évènements et l’aiderait à stopper cette hémorragie.
La vieille habitait dans les bois car elle aimait rester proche des animaux qu’elle soignait à l’occasion. On disait qu’elle était sage, qu’elle aussi avait beaucoup voyagé et qu’elle se rendait peu en ville, préférant la nature sauvage comme compagne que la pierre apprivoisée de la citée. Kinshada l’avait en haute estime.
Il n’eut pas le temps de frapper que la porte s’ouvrit en grinçant. Derrière, un grand sourire édenté l’accueillit ; la vielle était haute comme trois pommes et son visage était sillonné d’innombrables ridules.
Il voulut se présenter –sous le nom de Phylla-mais encore une fois la vieille le devança :
- Entre donc Kinshada ! Entre !
Ainsi donc elle le reconnaissait après toutes ces années se dit Kinshasa…il était parti à quatorze ans, seul. Et il avait bien changé depuis, il était devenu homme. Un homme façonné par la dure vie sur les routes. Mais, elle, elle se souvenait et elle l’avait reconnu…peut être était-il bien chez la bonne personne pour résoudre ce problème après tout ? Le maigre espoir qu’il avait gardé enfla soudainement en lui.
Il lui exposa la situation dans laquelle la citée se trouvait, relata tout dans les moindre détails en n’omettant rien de ses impressions personnelles.
Lorsqu’il eut fini le sourire bienveillant avait disparut et une horrible grimace l’avait remplacée. Elle se mit à marmonner des imprécations à l’accent de fin du monde.
- Connaitrais-tu donc la raison à cet étrange comportement ? lui demanda Kinshasa.
La guérisseuse lui répondit qu’elle ne la connaissait que trop : il s’agissait d’une histoire d’ensorcellement. Les faits qu’il lui avait relatés correspondaient à un vieux mythe raconté dans ses livres anciens. Y figurait les mêmes événements que ceux qui avaient lieu dans la citée et cela s’était très mal terminé.
La guérisseuse lui expliqua alors que ces disparitions étaient dues à une femme que l’on surnommait « la fée du diable ». Cet être de malheur choisissait une ville –de préférence possédant un palais, ou un manoir, ou un château- et s’y installait. Nul ne savait alors son origine car elle arrivait et achetait la propriété sans discuter le prix, sans jamais sortir. On racontait qu’elle avait une foule de domestique à sa disposition et qu’elle vivait toujours seule, sans famille. Et cela depuis trois cent ans.
Cette femme était d’une beauté enchanteresse paraissait-il, et elle agissait toujours la nuit tombée. Une fois qu’elle avait attiré un homme du village par quelque sort dans sa propriété, il devenait impossible pour lui de ne pas revenir la nuit suivante chez elle. C’était comme un appel invisible impossible à contrer. L’homme était comme déconnecté de lui-même et de sa conscience.
Kinshada comprit alors pourquoi il n’était pas attiré : il avait quelque once de sorcellerie qui coulait en lui par le biais du sang de sa mère. La magie de la fée n’était donc d’aucun effet sur lui car il n’était pas un simple mortel.
C’était pour cela qu’il avait fui. Il n’était pas comme eux et les habitants l’avaient découvert. Cependant il s’était toujours refusé à pratiquer la magie. Il n’aimait pas être autre chose qu’un simple mortel.
Lorsqu’il lui demanda que faire pour sauver la citée la vieille lui répondit que c’était trop tard, une fois installée la fée pervertissait les hommes mais rongeait également la citée. Il n’y avait plus rien à faire car l’endroit où elle se trouvait était maintenant maudit à jamais.
La vieille prit une branche noueuse et lui fit signe de la suivre dehors. Puis elle fit un petit cercle de cailloux blanc autour d’elle et se mit à dessiner des arabesques complexes dans l’air tout en prononçant des paroles d’une voix gutturale dans un langage inconnu.
Bientôt le ciel qui était d’un bleu intense se couvrit de gros nuages menaçant et le vent se mit à mugir. Des rafales maltraitèrent les arbres et une tornade naquît devant les yeux ébahis de Kinshasa. L’immense tourbillon d’air ne se dirigeât pas vers eux mais fila en direction de la citée. La terre trembla plusieurs fois et les maisons explosaient sous la colère de l’air, tandis que les débris se noyaient sous un déluge de pluie.
Chacun –y compris Kinshada- croyait que c’était la fin du monde. Puis aussi brusquement que c’était apparut la furie de la nature cessa. La tornade disparut, les nuages se dispersèrent et la terre retrouva sa torpeur habituelle.
C’était fini.
Des ruines. Plus rien ne restait de la ville et de ses habitants.
Ni de la fée du diable.


J'aurais voulu plus dévellopper la fin et que l'on voit la fée du diable mais j'avais atteint la limite fixée par les consignes.....pensez vous que cela serait mieux de dévellopper un petit peu ?
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MessageSujet: Re: La fée du diable    La fée du diable  Icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 16:28

Bonjour,
Bien sûr! C'est tournures la même chose : On se prend dans l'histoire et tout à coup, hop c'est fini! Quel dommage!
Cordialement
auteur008
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MessageSujet: Re: La fée du diable    La fée du diable  Icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 6:22

Un conte sympathique. C est vrai que ça se termine trop vite. Peut etre expliqué plus lentement la description, parceque je n ai rien vu venir. Comme eux.
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MessageSujet: Re: La fée du diable    La fée du diable  Icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 22:53

Moui moi ausssi j'aime pas trop la fin...=/ Je pense que je vais l'étoffer un peu, pour le plaisir !

Merci à vous deux !
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MessageSujet: Re: La fée du diable    La fée du diable  Icon_minitimeMar 7 Sep 2010 - 21:08

Euh oui là y a un problème. Le début est vraiment bien, la mise en place l'ambiance, et la voix du personnage.... mais du coup il est beaucoup trop long par rapport à la fin.

Citation :
Cette femme était d’une beauté enchanteresse paraissait-il, et elle agissait toujours la nuit tombée. Une fois qu’elle avait attiré un homme du village par quelque sort dans sa propriété, il devenait impossible pour lui de ne pas revenir la nuit suivante chez elle. C’était comme un appel invisible impossible à contrer. L’homme était comme déconnecté de lui-même et de sa conscience.
Par exemple là c'est la partie la plus intéressante et tu nous donnes tout ça en deux coup de cuiller à pot, il faudrait au contraire je pense que ce soit dit par la vieille guérisseuse directement ce serait plus prenant.

En plus... je n'aime pas trop la fin, parce que le héro n'est pas celui qui règle le problème et en plus on n'a pas vu du tout la fée du diable... C'est dommage quand même Razz (on n'a que la parole de la guérisseuse/sorcière/invocatrice de tornade que la fée est une méchante quand m^me... moi ça me laisserait un doute ^^ et les femmes et les enfants de la ville ils étaient maudits eux aussi ?)

Bref j'aime bien l'histoire mais j'aimerais une autre fin Smile (c'est quoi les consignes ?)
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