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 L'oulipo du combat

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MessageSujet: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeDim 12 Aoû 2012 - 23:10

Bon, je poste le début d'un récit de SF. C'est un peu long, mais ça sera une nouvelle au final.
C'est assez différent de ce que j'écris d'habitude, et ça me donne l'impression que je suis peut-être un psychopathe.

Voila :


L’oulipo du combat

Un flingue. Het ne reconnaissait pas l’alliage, mais aux couleurs ocre et métallisées dont l’arme resplendissait, il savait que c’était de la bonne qualité. Probablement un Wartok. Il en avait possédé une autre fois. Après deux utilisations, Het l’avait balancé dans le caniveau. Ce genre de truc avait une puissance de feu telle que jamais au grand jamais la cible ne survivait. Et avec ce joujou, on touchait la cible à chaque fois. Aucun fun donc.
Il aurait voulu s’attarder un peu plus longtemps sur l’arme, mais au final, ce qui importait dans cette situation, c’était la main qui la tenait, elle-même reliée au bras du type qui le menaçait. Le gars déblatérait sans cesse, ne se rendant même pas compte que l’homme dans son viseur ne pouvait l’entendre. Son visage oscillait à haute fréquence entre le mépris et la jouissance. Effectivement, pour l’avoir déjà fait, Het comprenait le plaisir qu’il y avait à menacer un voyageur sur la route. Ce qui se passait dans la tête de son assaillant était très clair. La joie absolue de savoir que bientôt on donnera la mort. De pouvoir lire, quelques secondes avant la fin, le regard suppliant, implorant, embué de larmes de sa victime. Et même… oui, dans les yeux de l’homme armé, il y avait une pulsion sexuelle.
Het eu un sourire. L’autre n’apprécia pas, passant du mépris à la rage, et approchant son arme encore plus près du visage d’Het. Précaution inutile, vu la puissance de feu disponible. Maintenant, autre chose était lisible dans ses yeux. Un ombre fugitive, mouvante, qui disparaitrait bientôt. La peur. Het sut qu’il était temps de passer à l’action. Tout le plaisir était de saisir la peur au passage, de la transformer en terreur, pour enfin libérer sa victime dans le néant de la mort. D’un coup d’œil rapide, il jaugea ses adversaires. En plus de la loque qui tenait le flingue, il y avait deux autres gus, armés d’une machette.
Tiens, des puristes, pensa Het. Ils devaient apprécier son katana, ainsi que son pistolet de flibustier qu’il avait fait restaurer. Dommage qu’il ne puisse s’en servir. Ça aurait été comme tuer un philatéliste avec sa collection de timbre : à ce niveau, la mise à mort devenait un art à part entière.
Oui, un art. Une idée à creuser. Mais plus tard, pour le moment, Het fonça sur son premier opposant avant qu’il ait pu réagir. Penché sur la gauche, il colla son flanc droit sur celui de l’ennemi. Et abattit d’un coup sec son coude sur l’arrière du cou, broyant la nuque par cette pince improvisée. Les combattants ont tout à apprendre du crabe. Malheureusement, Het ne put entendre le craquement des os, bruit oh combien délicieux. Mais les vibrations et son imagination lui suffisait. Comme ce cher Ludwig, son ouïe n’était pas nécessaire au plaisir.
Les deux autres avaient mis la main à leur machette. Dommage pour celui de gauche, il n’aurait même pas le plaisir de la dégainer. Car Het était déjà sur lui, frappant de son genou droit le bras qui tenait l’arme. L’instinct de survie de l’homme le forçait à tenir de toutes ses forces sa machette, et Het adorait profiter de ce genre de comportement. Le bras se plia à près de 45 degrés, mais pas dans un sens très naturel. De toute façon, Mère Nature avait légèrement bâclé le boulot de ce côté-là.
Se tordant de douleur, l’homme pleurait à chaude larmes. Il y avait de quoi. Il venait probablement de se rappeler ce qu’on lui avait dit quand il s’était fait implanté des nerfs artificiels. Qu’en cas de douleur trop importante, son cerveau serait brulé vif par l’intensité des signaux bioélectriques. Het lui sourit, manière de lui dire « Vois le bon côté des choses mon gars. Au moins la dernière odeur que tu sentiras, ça serait celle d’un barbecue. »
Et quand il s’effondra, inerte, Het pu vérifier que sur le grill, on avait vraisemblablement mis à cuire des merguez. Quelle douce odeur. Maintenant, il avait la dalle.
Mais son repas attendrait, le dernier crétin étant en train de se jeter sur lui, les yeux exorbités. Et un filet de bave au coin des lèvres aussi. Avant d’agir, Het prit une photographie mentale de l’évènement, qu’il se rappellerait au besoin quand, assis sur le trône, il manquerait de papier toilette. C'était ce genre de pensée comique qui l’empêchait de tuer tout le monde, et donc de se foutre la police aux trousses. D’un coup de coude, il projeta son sabre en l’air, avec son fourreau et à l’horizontale. Tournant sur lui-même, Het décocha un formidable de coup de pied. Mais il ne voulait frapper personne. Seulement, par la force de son coup, accrocher légèrement le fourreau à son pied, et le tirer dans la suite du mouvement, laissant le sabre à sa place. Sur la trajectoire de l’adversaire se trouvait un magnifique katana, la lame tournée vers l’assaillant. Celui-ci la vit, et essaya de toutes ses forces de s’arrêter. Ses yeux passèrent de la rage à la peur. Et puis à la terreur. Après, ce fut … la constipation ? Ah non, il s’était simplement chié dessus. Donc la terreur. La panique ensuite, quand il se rendit compte que rien ne pourrait arrêter sa course inexorable vers la lame brillante. Puis, ce fut le néant. Ce poltron avait tout abandonné, et s’était rentré en lui-même, pour mourir le plus calmement possible.
Exactement de quoi mettre Het hors de lui. Non, ça n’allait pas se passer comme ça. Tirant de sa ceinture son pistolet de flibustier, il logea une balle dans la jambe du coureur. Lequel trébucha, tout en affichant l’expression de douleur pure, totalement exquise. Et alors que la large gorge partait embrasser son ami le sabre, Het savoura l’odeur qui arrivait à ses narines. Il avait toujours voulu que sa poudre à canon soit parfumée au citron. Ca rendait les affrontements plus agréables.
Bien vite, il se concentra sur le flot de sang qui s’écoulait de la gorge du dernier mort en date, Magnifique, splendide même. La quintessence du plaisir, à l’état brut. Le cou était définitivement sa partie préférée du corps humain. Il était fragile, saignait abondamment et on pouvait le détruire de nombreuses façon. Une ode à la créativité humaine.
Dommage ce soit déjà fini. C’était un problème récurrent quand on était le type le plus fort du monde. Bien sûr, le classement n’était pas officiel, mais l’expérience de Het avait montré qu’il était correct. Maintenant, il était temps de ranger tout ce bordel. Parce qu’il avait une de ces faims, et que malheureusement, il n’était pas cannibale. Het préférait le poulet, et il se trouvait que la viande humaine avait le gout de porc.
En rangeant son sabre, il s’aperçut que les dégâts n’étaient pas trop important. La route était encore praticable. Il n’aurait donc pas ses termites anthropophages pour libérer le passage. Ces petites bêtes étaient très utiles, mais à chaque utilisation, il en perdait la moitié. Non, cette fois il se contenterait de la procédure classique. De sa poche, il tira un carnet du genre de ceux qu’on trouvait jadis dans les fêtes foraines. Il découpa trois tickets, un pour chaque cadavre. Puis, il en posa un sur le front du premier mort. Het frotta légèrement, et déjà le ticket faisait fondre la peau pour se loger dedans. Voilà, impossible de le rater. Sur ce rectangle bleu, il était inscrit : « Cadavre dument payé ».
Il recommença l’opération pour les deux autres gus, et s’étira. Au moins, il n’aurait pas le risque d’aller en taule pour ces crimes-là. Il avait respecté le protocole, et donc on ne pouvait lui demander qu’une amende, qu’il s’empresserait de payer.
Etonnant comme on trouvait toujours de l’argent en tant qu’homme le plus fort du monde. Il s’assit sur le plus gros des trois corps, et sortit de sa poche un bloc note, résidu d’une époque archaïque. Mais ça faisait partie du plaisir, tout comme les armes vétustes. Il l’ouvrit à la dernière page utilisé, où l’on pouvait lire.

Contraintes :

-Ne pas frapper avec les mains
-Ne pas frapper avec les pieds
-Bloquer l’ouïe
-Pas d’érection
-Ne pas utiliser le flingue


Pour les deux premières, il avait réussi sans peine. L’ingestion d’une drogue l’avait ensuite privé de son ouïe pour un moment. La quatrième avait été plus difficile, tant ce genre de chose l’excitait. Seulement, il n’avait pas respecté le dernier point. Et ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Oui, définitivement pas. Si on se fixait des règles pour rendre les combats plus intéressants, ce n’était pas pour rien.
Het sortit son flingue, et le dirigea vers la paume de sa main gauche. Il tira.
Hmm, l’odeur de citron.

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Elann
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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeMar 14 Aoû 2012 - 2:56

Je t'ai déjà donné un avis général, mais il se trouve que je ne dors pas et que je m'ennuie profondément donc je corrige les fautes et je développe:

Citation :
Het l’avait balancé
balancée

Citation :
La joie absolue de savoir que bientôt on donnera la mort.
donnerait (je pense que le conditionnel est plus adapté par rapport aux temps utilisés dans le récit)

Citation :
Het eu un sourire.
eut

Citation :
sa collection de timbre
timbres

Citation :
avant qu’il ait pu réagir.
qu'il n'ait pu

Citation :
bruit oh combien délicieux
ô

Citation :
Mais les vibrations et son imagination lui suffisait
suffisaient

Citation :
n’était pas nécessaire au plaisir.
Les deux autres avaient mis la main à leur machette. Dommage pour celui de gauche, il n’aurait même pas le plaisir de la dégainer.
répétition "plaisir"

Citation :
l’homme pleurait à chaude larmes
chaudes

Citation :
son cerveau serait brulé vif
brûlé

Citation :
Het lui sourit, manière de lui dire
répétition "lui"

Citation :
Au moins la dernière odeur que tu sentiras, ça serait celle d’un barbecue
problème de concordance des temps, je propose:
"ce sera celle d'un barbecue"

Citation :
C'était ce genre de pensée comique qui l’empêchait de tuer tout le monde, et donc de se foutre la police aux trousses
Je vois ce que tu veux dire (comme d'hab ^^) mais "tuer tout le monde" revient aussi à tuer les policiers. Le héros a une raison absurde qui l'empêche de massacrer tous ceux qu'ils rencontrent, il en a la capacité et il est l'homme le plus fort du monde mais il a peur de la Police.

Citation :
D’un coup de coude, il projeta son sabre en l’air, avec son fourreau et à l’horizontale. Tournant sur lui-même, Het décocha un formidable de coup de pied. Mais il ne voulait frapper personne. Seulement, par la force de son coup, accrocher légèrement le fourreau à son pied, et le tirer dans la suite du mouvement, laissant le sabre à sa place. Sur la trajectoire de l’adversaire se trouvait un magnifique katana, la lame tournée vers l’assaillant.
rien compris là, je ne parviens pas à imaginer la scène

Citation :
Ce poltron avait tout abandonné, et s’était rentré en lui-même, pour mourir le plus calmement possible.
Exactement de quoi mettre Het hors de lui. Non, ça n’allait pas se passer comme ça. Tirant de sa ceinture son pistolet de flibustier, il logea une balle dans la jambe du coureur.
c'est deux personnes différentes ou pas ?

Citation :
Ca rendait
Ça

Citation :
de nombreuses façon
façons

Citation :
C’était un problème récurrent quand on était le type le plus fort du monde.
Je sais que la concordance des temps, c'est important (j'arrête pas de le répéter) mais là ça sonne bizarre. Cette phrase exprime une généralité donc, à mon avis, tu peux la mettre au présent.

Citation :
les dégâts n’étaient pas trop important
importants

Citation :
Cadavre dument payé
dûment

Citation :
Etonnant
Étonnant

Citation :
la dernière page utilisé
utilisée

Citation :
Ne pas utiliser le flingue [...] Het sortit son flingue
répétition "flingue" (arme peut-être)


Voilà, voilà, sinon, j'ai bien aimé dans l'ensemble
les touches ""d'humour"" sont plutôt cool (l'histoires du philatéliste, mère nature, ode à la créativité...)
le personnage totalement taré, j'aime ça à la base et j'ai beaucoup aimé la fin qui montre vraiment toute l'ampleur de l'obstination dans la taritude (<-- ceci est un néologisme, je l'ai donc fait exprès) de (l'anti-)héros

Par contre, j'ai un peu l'impression que tu as tendance à tout exagérer, tu parles énormément des regards/ expressions qui traduisent la peur/ terreur / joie. A la fin, j'ai l'impression que ça fait un peu... trop

Des petites touches nous montrent qu'on est dans un récit S.F. (nerf artificiels, armes qu'on dit "vieillottes" et la fin surtout ...) mais finalement on en parle peu. Si tu continues ce récit, il faudra plus aborder le sujet car sinon il en devient inutile à l'intérêt de l'histoire qui pourrait (presque) se dérouler de nos jours.

Le côté """négatif""" est toujours plus long à expliquer mais sache que j'ai beaucoup aimé ton texte.

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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeMar 14 Aoû 2012 - 10:20

Quelques corrections

Citation :
aux couleurs ocre et métallisées
ocres et métallisées. Et sur un autre registre, associer la couleur ocre, qui est une couleur chaude, avec un effet métallique plutôt froid me fait bizarre.

Citation :
Het eu un sourire
eut un sourire

Autrement, quelques points au niveau du combat

Citation :
Het fonça sur son premier opposant avant qu’il ait pu réagir.
Sachant qu’il est menacé à bout portant par un flingue, il faudrait trouver un autre mouvement (parce que foncer sur un flingue, c’est un poil suicidaire). Regarde du côté de la Krav Maga pour trouver des mouvements sympas et efficaces

Citation :
Car Het était déjà sur lui, frappant de son genou droit le bras qui tenait l’arme
En combat, lever la jambe pour frapper ton adversaire alors qu’il n’est pas déjà déséquilibrer ou à terre, c’est dangereux, parce que tu te découvres trop. Par contre, un coup de coude sur le bras pour désarmer, et après un coup de genou au plexus, ça marche très bien (Cf. le muaï Thaï pour plus d’info).

Autrement, on comprends à la fin du texte que le gars s'est fixé des règles, ce qui explique son mode de combat assez particulier. mais, il doit être sacrément balèze pour réussir sans se faire blesser ou tuer (pour ne pas dire génétiquement modifié ou un truc comme ça). Je pense qu’il faudrait que tu introduises dans ton texte au début quelques allusions comme quoi il est beaucoup, beaucoup plus fort que la moyenne (sinon, ça donne un peu l'impression d'un mauvais combat de manga)

Citation :
D’un coup de coude, il projeta son sabre en l’air, avec son fourreau et à l’horizontale. Tournant sur lui-même, Het décocha un formidable de coup de pied. Mais il ne voulait frapper personne. Seulement, par la force de son coup, accrocher légèrement le fourreau à son pied, et le tirer dans la suite du mouvement, laissant le sabre à sa place. Sur la trajectoire de l’adversaire se trouvait un magnifique katana, la lame tournée vers l’assaillant
Je ne vois pas du tout à quoi pourrait ressembler le mouvement...

Citation :
Tirant de sa ceinture son pistolet de flibustier, il logea une balle dans la jambe du coureur
Par pistolet de flibustier, qu’est-ce que tu entends : pistolet à mèche, à silex ou à rouet? Dans le cadre d’un pistolet à mèche, il faut l’allumer. pour les autres mécanismes, non, mais il faut au moins mettre la poudre noire et la balle (ce qui suppose que Het ait déjà chargé son arme avant, et donc il faut le préciser ...)

Autrement, j'aime bien le principe de ta nouvelle, le personnage totalement taré et sociopathe.

J'aime moins le côté trivial et vulgaire, je trouve que c'est assez facile comme effet que ça ne sert pas ton texte (mais c'est un avis personnel)

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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeMer 15 Aoû 2012 - 15:58

Merci pour vos commentaires.

Sombreféline, tu veux pas devenir ma conseillère technique? ::lol:

Bon, j'ai fait des correction, et je vous poste la nouvelle complète.

Un flingue. Het ne reconnaissait pas l’alliage, mais aux couleurs noires et métallisées dont l’arme resplendissait, il savait que c’était de la bonne qualité. Probablement un Wartok. Il en avait possédé une fois. Après deux utilisations, Het l’avait jeté dans le caniveau. Ce genre de truc avait une puissance de feu telle que jamais au grand jamais la cible ne survivait. Et avec ce joujou, on touchait la cible à chaque fois. Aucun fun donc.
Il aurait voulu s’attarder un peu plus longtemps sur l’arme, mais au final, ce qui importait dans cette situation, c’était la main qui la tenait, elle-même reliée au bras du type qui le menaçait. Ce dernier croyait franchement pouvoir l’effrayer. Mais Het n’avait pas peur de cette arme, encore moins quand elle était portée par une petite frappe qui se dandinait presque. Le gars déblatérait sans cesse, ne se rendant même pas compte que l’homme dans son viseur ne pouvait l’entendre. Son visage oscillait à haute fréquence entre le mépris et la jouissance. Effectivement, pour l’avoir déjà fait, Het comprenait le plaisir qu’il y avait à menacer un voyageur sur la route. Ce qui se passait dans la tête de son assaillant était très clair. La joie absolue de savoir que bientôt on donnerait la mort. De pouvoir lire, quelques secondes avant la fin, le regard suppliant, implorant, embué de larmes de sa victime. Et même… oui, dans les yeux de l’homme armé, il y avait une pulsion sexuelle.
Het eut un sourire. L’autre n’apprécia pas, passant du mépris à la rage, et approchant son arme encore plus près du visage d’Het. Précaution inutile, vu la puissance de feu disponible. Maintenant, autre chose était lisible dans ses yeux. Un ombre fugitive, mouvante, qui disparaitrait bientôt. La peur. Het sut qu’il était temps de passer à l’action. Tout le plaisir était de saisir la peur au passage, de la transformer en terreur, pour enfin libérer sa victime dans le néant de la mort. D’un coup d’œil rapide, il jaugea ses adversaires. En plus de la loque qui tenait le flingue, il y avait deux autres hommes, espacés d’environ vingt mètres et armés d’une machette. Tout comme leur ami, ils avaient définitivement l’air de petits voyous. Ce qui rendait la situation d’autant moins effrayante.
Tiens, des puristes, pensa Het. Ils devaient apprécier son katana, ainsi que son pistolet de flibustier qu’il avait fait restaurer. Est-ce que c’était un pistolet à silex ? Oui, c’était probablement ça. Ce qui important le plus, c’était que presser la détente suffisait à tirer. Dommage qu’il ne puisse s’en servir. Ça aurait été comme tuer un philatéliste avec sa collection de timbres : à ce niveau, la mise à mort devenait un art à part entière.
Oui, un art. Une idée à creuser. Mais plus tard, pour le moment, Het repoussa légèrement l’arme sur le côté d’un coup de poignet, et fonça dans la brèche ainsi créée. Quand sa tête passa au niveau du coude, il ressentit les vibrations qui indiquaient qu’un coup de feu avait été tiré. Un peu trop tard cependant. Penché sur la gauche, il colla son flanc droit sur celui de l’ennemi. Et abattit d’un coup sec son coude sur l’arrière du cou, broyant la nuque par cette pince improvisée. Les combattants ont tout à apprendre du crabe. Malheureusement, Het ne put entendre le craquement des os, bruit ô combien délicieux. Mais les vibrations et son imagination lui suffisaient. Comme ce cher Ludwig, son ouïe n’était pas nécessaire au plaisir.
Les deux autres avaient mis la main à leur machette. Dommage pour celui de gauche, il n’aurait même pas la joie de la dégainer. Car Het était déjà sur lui, frappant de son genou droit le bras qui tenait l’arme, ayant l’avantage de la vitesse. L’instinct de survie de l’homme le forçait à tenir de toutes ses forces sa machette, et Het adorait profiter de ce genre de comportement. Le bras se plia à près de 45 degrés, mais pas dans un sens très naturel. De toute façon, Mère Nature avait légèrement bâclé le travail de ce côté-là.
Se tordant de douleur, l’homme pleurait à chaudes larmes. Il y avait de quoi. Il venait probablement de se rappeler ce qu’on lui avait dit quand il s’était fait implanté des nerfs artificiels. Qu’en cas de douleur trop importante, son cerveau serait brûlé vif par l’intensité des signaux bioélectriques. Het lui sourit, manière de lui dire « Vois le bon côté des choses mon gars. Au moins la dernière odeur que tu sentiras, ça sera celle d’un barbecue. »
Et quand il s’effondra, inerte, Het pu vérifier que sur le grill, on avait vraisemblablement mis à cuire des merguez. Quelle douce odeur. Maintenant, il avait faim.
Mais son repas attendrait, le dernier adversaire étant en train de se jeter sur lui, les yeux exorbités. Et un filet de bave au coin des lèvres aussi. Avant d’agir, Het prit une photographie mentale de l’évènement, qu’il se rappellerait au besoin quand, assis sur le trône, il manquerait de papier toilette. C'était ce genre de pensée comique qui l’empêchait de tuer tout le monde, et donc d’attirer l’attention de la police. Soudain, une voix forte cria dans son crane « Ne jamais tuer un policier ! ». Il bougea sa tête dans tous les sens, pour faire partir la voix. De son expérience, cette technique marchait bien. D’un coup de coude, il projeta son sabre en avant, en accrochant la garde. Le katana fila vers l’homme, le pommeau en avant, tournant lentement. Et lorsqu’il croiserait la route de l’adversaire, ce serait la lame qui serait en avant, tel un boomerang mortel. L’ennemi la vit, et essaya de toutes ses forces de s’arrêter. Ses yeux passèrent de la rage à la peur. Et puis à la terreur. Une émotion difficile à définir. Mais pas agréable du tout, donc acceptable. Et la terreur revint. La panique ensuite, quand il se rendit compte que rien ne pourrait arrêter sa course inexorable vers la lame brillante. Puis, ce fut le néant. Ce poltron avait tout abandonné, et s’était rentré en lui-même, pour mourir le plus calmement possible.
Exactement de quoi mettre Het hors de lui. Non, ça n’allait pas se passer comme ça. Tirant de sa ceinture son pistolet de flibustier, il logea une balle dans la jambe du coureur. Lequel trébucha, tout en affichant l’expression de douleur pure, totalement exquise. Et alors que la large gorge partait embrasser son ami le sabre, Het savoura l’odeur qui arrivait à ses narines. Il avait toujours voulu que sa poudre à canon soit parfumée au citron. Ca rendait les affrontements plus agréables.
Bien vite, il se concentra sur le flot de sang qui s’écoulait de la gorge du dernier mort en date, Magnifique, splendide même. La quintessence du plaisir, à l’état brut. Le cou était définitivement sa partie préférée du corps humain. Il était fragile, saignait abondamment et on pouvait le détruire de nombreuses façon. Une ode à la créativité humaine.
Dommage ce soit déjà fini. C’était un problème récurrent en tant qu’homme le plus fort du monde. Bien sûr, le classement n’était pas officiel, mais l’expérience de Het avait montré qu’il était correct. Maintenant, il était temps de ranger. Parce qu’il avait une de ces faims, et que malheureusement, il n’était pas cannibale. Het préférait le poulet, et il se trouvait que la viande humaine avait le gout de porc.
En rangeant son sabre, il s’aperçut que les dégâts n’étaient pas trop important. La route était encore praticable. Il n’aurait donc pas ses termites anthropophages pour libérer le passage. Ces petites bêtes étaient très utiles, mais à chaque utilisation, il en perdait la moitié. Non, cette fois il se contenterait de la procédure classique. De sa poche, il tira un carnet du genre de ceux qu’on trouvait jadis dans les fêtes foraines. Il découpa trois tickets, un pour chaque cadavre. Puis, il en posa un sur le front du premier mort. Het frotta légèrement, et déjà le ticket faisait fondre la peau pour se loger dedans. Voilà, impossible de le rater. Sur ce rectangle bleu, il était inscrit : « Cadavre dument payé ».
Il recommença l’opération pour les deux autres, et s’étira. Au moins, il n’aurait pas le risque d’aller en prison pour ces crimes-là. Il avait respecté le protocole, et donc on ne pouvait lui demander qu’une amende, qu’il s’empresserait de payer. Et les policiers le laisseraient tranquille.
Il s’assit sur le plus gros des trois corps, et sortit de sa poche un bloc note, résidu d’une époque archaïque. Mais ça faisait partie du plaisir, tout comme les armes vétustes. Il l’ouvrit à la dernière page utilisée, où l’on pouvait lire.

Contraintes :

-Ne pas frapper avec les mains
-Ne pas frapper avec les pieds
-Bloquer l’ouïe
-Pas d’érection
-Ne pas utiliser le flingue


Pour les deux premières, il avait réussi sans peine. L’ingestion d’une drogue l’avait ensuite privé de son ouïe pour un moment. La quatrième avait été plus difficile, tant ce genre de chose l’excitait. Seulement, il n’avait pas respecté le dernier point. Et ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Oui, définitivement pas. Si on se fixait des règles pour rendre les combats plus intéressants, ce n’était pas pour rien.
Het sortit son arme, et le dirigea vers la paume de sa main gauche. Il tira.
Hmm, l’odeur de citron.


Het marchait, lentement, sur le sentier. Autour de lui, seulement des saletés de plaines. Ah ça oui, dans ce pays ils adoraient les plaines. Sa main le faisait encore légèrement souffrir, mais d’un regard, il vit que la blessure avait presque cicatrisée. Déjà qu’il surpassait n’importe quel adversaire en moins de deux minutes, il ne pouvait même pas se blesser lui-même ? Insupportable. Il sortit le flingue de sa ceinture, et se le colla sur la tempe droite. Oui, ça serait facile, si facile. Tout con, se plomber la cervelle, et plus d’ennui. Ou plutôt, de l’ennui mortel.
Het pouffa à sa blague, avant de se rendre compte de la futilité de son geste. Avec ses capacités de régénérations, même son cerveau se reconstruirait. Et une balle se déplaçant dans un cerveau se reconstituant au fur à mesure pourrait causer des dégâts problématiques : perte de mémoire, incontinence, ou pire, érection spontanée. Het détestait prodigieusement ce dernier point. Il se rappelait encore avec mélancolie, comment à 8 ans, se réveillant avec la pine tendue, il prit un cutter, et se menaça lui-même de penisectomie si ces conneries ne finissaient pas. Et depuis, plus jamais de problème de ce côté-là.
Ah, il arriva au niveau d’une bifurcation. Le chemin se séparait en deux, et Het n’avait pas le moins du monde envie d’en choisir un au hasard. De sa poche, il sortit un petit carré métallique, qui semblait presque pulser. La seule avancée technologique qu’il se permettait, en grand amateur de cartes. Il cracha dessus, et une carte se déploya, modélisé en deux dimensions sur la surface nouvellement créée. De quelques gestes habiles, il fit un grossissement sur l’embranchement qui l’intéressait. Le chemin de gauche partait vers une ville, tandis que l’autre partait … vers une ville aussi. Mais il y avait une grosse différence entre les cités, la première étant constellée de points rouges, et la seconde n’en comptant aucun.
Il y a quelques années, Het avait violemment frappé la carte, et cette dernière avait plantée, restant pour toujours dans le mode Restauration. Il sentit une petite pointe d’agacement, à voir ainsi cette débauche de Miki Fi, le fast food international. Il détestait ce genre de restaurant, où l’on servait des viandes immondes suintantes de graisses, et surtout pas de volaille. Un tort qu’il avait essayé de corriger, détruisant 6 restaurants en une semaine, avec le lot de tueries associées bien sûr. Mais tout ce qu’il avait eu comme réponse était un mot du PDG l’exhortant à continuer, tant c’était bon pour les affaires. L’agacement, très dangereux, repartit rapidement pour laisser la place à la mélancolie. Ah oui, cette image mentale était une de ses préférés, ledit PDG criant à la mort, l’entrejambe ensanglantée, ses employés proches autour de lui, horrifiés et curieux à la fois. En même temps, il avait de quoi crier. Het faisait toujours ce qu’il disait, même s’il lui arrivait de changer de cible.
Il se décida rapidement pour la seconde ville, celle sans vermine. En tout cas, ce genre de vermine. Appuyant sur le bouton de fermeture, Het ouvrit la bouche, pour laisser revenir le glaviot, qui de blanc était passé à marron. Un gout d’huile et de métal. Ce procédé de fermeture était complètement stupide, mais Het le trouvait amusant. Il lui faisait penser à une vieille théorie chimique. Avec une phrase dans le style « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout fout le camp ». Perplexe, Il se demanda un instant le rapport avec sa pensée précédente. Aucun. Mais cela ne l’inquiétait pas le moins du monde : faire angoisser un psychopathe qui se sait psychopathe et qui est fier d’être un psychopathe, était, avec manger de la glace à la vanille en même temps que des huitres, le truc le plus dur du monde.
Avant de reprendre son chemin, il se dirigea vers la borne rouge entre les deux routes. Son cerveau l’avait remarqué depuis plusieurs minutes, mais ce crétin avait cru bon d’envoyer l’information en lettre classique.
« Toujours en recommandé, marmonna Het »
Un altérateur de paysage. Ça c’était la plus belle invention de l’Homme. Eviter les paysages pathétiquement laids et sans intérêt, en choisissant ce qui recouvrirait le sol dans un cercle de 200 m autour du marcheur. Une terra formation ultra rapide et réversible. Mais il y avait un problème : cette machine était payante. Un peu de petite monnaie suffisait, mais à la forme de l’encoche pour les pièces, Het était certain que les siennes ne rentreraient pas.
Pays à la con ! Tout ça parce qu’en mal de religion, ces abrutis s’étaient tournées vers un nouveau dieu, Philip K. Dick. Ce gars avait beau être considéré comme un génie, Het aurait adoré lui faire sa fête. Quoique, de ce qu’il avait compris, il était un peu atteint au niveau psychologique. Ils se seraient peut-être appréciés. Mais en attendant, Het était impuissant devant un objet nécessaire à son calme mental. Et ce dernier était particulièrement important, en plus d’être précaire.
Mais oui ! La forme de la fente lui était familière. Comme un vieil ami qu’on revoit dans son cercueil, en se disant qu’il avait le même air vivant et mort. Het tata son collier, sous le haut de sa combinaison. Puis il le sortit à l’air libre, pour le regarder. Sur un fil, il avait accroché toutes ses phalanges préférées. Sa collection remontait à ses 5 ans, quand pour protéger son gouter d’un CE1, il avait mordu sa main si fort qu’il avait arraché l’annulaire. Plus tard, dans sa chambre, Het avait observé les reflets de la lune sur les os qu’il avait préalablement dénudés. Sa première rencontre avec la beauté, la poésie, l’art.
Il avait brulé les carnets de timbres poussiéreux de sa mère pour débuter une nouvelle collection, bien plus fascinante.
Après quelques tâtonnements, il trouva la bonne phalange, et l’enleva du collier. Elle rentrait presque parfaitement, excepté une petite imperfection qui la bloquait. Het décocha un formidable coup de pied dans la machine, poussant de force la « pièce » improvisée, et déclenchant le mécanisme. Il avisa les différents boutons qui s’étaient allumés, à la manière des vieux distributeurs de boissons. Il choisit « Forêt », et un instant, arbres et arbustes poussaient autour de lui.
Het ne voyait presque plus les plaines alentours, ce qui lui convenait parfaitement. Il reprit son chemin, le large cercle de verdure se déplaçant en même temps. Le seul désavantage était que ce processus rendait aisément repérable. Mais ce n’était pas vraiment un problème pour Het. D’autant plus que les voyageurs ne devaient pas être nombreux dans le coin.
Il marcha calmement pendant plusieurs kilomètres. La pulsation de la sève, qui emplissait sa tête, le dérangeait un peu. Mais il préférait ce bruit au paysage morne auquel il essayait de se soustraire.
Un léger son arriva à ses oreilles. Un mélange de bruissement de feuilles et de pas sur la terre meuble. Et il vit deux grands yeux mouillés. Un faon. Un bébé faon même. Il se rappela ce vieux film horrible, où la biche se fait tuer par un chasseur, laissant son fils orphelin. Tout de même, c’était étonnant que cet animal ce soit retrouvé à errer dans ce réseau de plaines. Oui, les faons vivaient dans les forêts. Het s’arreta, et regarda la bête d’un air interrogateur. Se pouvait-il que …
Non, c’était absurde. Tellement absurde que même lui rejetait cette idée. La terra-formation ne permettait pas de créer d’animal. Ou alors ce serait un golem. Et il entendait le cœur du faon battre. Calmement, paisiblement. La bête n’était pas du tout effrayée. Il ne voyait probablement pas le sang qui maculait les jambes d’Het. En tout cas, il était incapable de faire le lien avec une quelconque effusion de violence.
Het repartit, laissant le faon continuer avec lui. Il détestait faire ce genre de geste, mais il avait une folle envie de caresser l’animal. Fébrile, il avança sa main. Le faon, loin d’être effrayé, le laissa faire. Het apprécia le moment, cette sorte de communion avec la nature. Oui, il était étrangement calme, juste bien. Une plénitude sans les affres des combats, la violence et la mort.
Mais déjà, la forêt disparaissait. A l’approche de la ville que Het voyait maintenant distinctement, la terra-formation s’arrêtait. Le faon, après un dernier regard, repartit.
« Attends, cria Het »
L’animal se retourna, plongeant ses grands yeux dans ceux du voyageur.
« Je ne peux pas te laisser partir. »
Le faon se rapprocha un peu, interloqué. Het sortit son pistolet, et tira une balle dans la tête de l’animal.
« Tu aurais pu témoigner contre moi, se justifia-t-il d’un air désolé. »
Et il se dirigea vers l’entrée.

La nuit tombait, mais Het avait enfin réussi à trouver de quoi manger. Le Grand Distributeur se trouva devant lui, énorme machine qui centralisait la nourriture de toute la ville. Le petit clavier rouillé permettait de choisir. Et en plus, le premier repas ici était gratuit.
D’après ce qu’il pouvait traduire des indications, un plat préparé mettait environ cinq minutes à être expédié, alors qu’un aliment simple arrivait presque instantanément. La patience limitée de Het l’obligeait à choisir parmi la deuxième catégorie, et il commanda un saucisson.
Une fois le boyau arrivé, il s’assit sur un banc et dégaina son sabre pour couper son repas.
Après une tranche, le banc essaya d’entamer une conversation.
A la seconde, son analyseur de personnalité prévint le banc qu’il faudrait mieux laisser le nouveau venu en paix. Puis Het put manger son saucisson sans être dérangé. Il avait un goût poivré, qui s’accommodait bien avec la viande choisie.
Ayant fini sa pitance, il sortit son vieux carnet, trouva une page vierge, et prit le stylo qui pendait à sa ceinture. Il savait qu’in ne pourrait décider des contraintes tout de suite. D’abord, il lui fallait vider au moins en partie son cerveau des parasites. Het commença à écrire :
«
Le lama s’envole,
Mais jamais ne retombe
Est-ce son crachat qui l’a damné ?

Range ta chambre !
Oui, oui, oui maman

Jamais, jamais, ne surtout jamais … »

Il était prêt. Pour son arrivée dans son nouveau terrain de jeu, il décida d’y aller doucement :

Contraintes :
-Ne pas frapper avec les bras et les jambes
-Ne pas utiliser le katana.
Ne pas utiliser la vue.


Maintenant, la nuit était bien installée. Plus personne ne se baladait dans les rues. Sauf … oui, Het remarquait un homme qui avançait de l’autre côté de la rue. Seul, pas bien grand. Une proie relativement facile. De l’arrière de sa ceinture, il décrocha une fiole qui a la lumière du jour aurait été bleue. Après un dernier regard vers le futur cadavre, il but son contenu, et sa vue déclina rapidement, alors qu’un sourire carnassier se dessinait sur ses lèvres.
Il se dirigea vers l’homme de l’autre côté de la rue. En plus de son propre cœur, il entendait les pas légèrement irrégulier de sa cible. Het marcha, jusqu’à entendre l’autre se décaler légèrement pour le laisser passer. C’est à ce moment qu’il chercha de sa main gauche le poignet de son adversaire. Il le trouva, et tira dans le coude de l’homme, profitant cette fois du bruit de craquement, puissant et enivrant.
Le blessé commença à crier, ce qui indiqua à Het l’emplacement de sa bouche. Il lui mit la crosse de son pistolet dans dedans, l’étouffant à moitié. Puis, d’un coup de coude, Het frappa le bout de son arme, qui par effet levier arracha la partie supérieure de la tête de l’homme. Le sang gicla, aspergeant Het. Se passant la langue sur les lèvres, il se rendit compte qu’il avait le gout d’alcool. Le combat avait été d’une simplicité enfantine, mais il fallait bien se permettre ce genre de plaisir de temps en temps.
Het s’assit sur le corps inerte, attendant le retour de sa vue, pour pouvoir appliquer un de ses tickets. Petit à petit, il vit la lumière des lampadaires. La rue mal famée. Le banc où il avait mangé. Et sa victime.
Soudain, il eut peur. Une peur bleue, atroce, monstrueuse. Car bien reconnaissable sur la poitrine du mort, se trouvait un insigne de police. Het voulut s’enfuir. Courir, mais son corps ne lui répondait plus. Il n’était plus le maître en sa demeure. Sa main, de sa volonté propre, sortit de sa poche le carnet, l’ouvrant à la dernière page. Et les yeux exorbités par l’angoisse, Het put lire qu’une règle avait été rajoutée, d’une écriture erratique mais tout de même lisible, l’écriture de sa mère :

-Ne jamais, jamais tuer un policier

Puis, la main lâcha le carnet sur le sol. Et prit l’arme. La panique maintenant. Aucune de ses images mentales ne permettaient de l’apaiser, quand sa propre main se mit à charger l’arme, avec la poudre et la balle. Il savait au plus profond de ses tripes que ce tir allait détruire la partie de son cerveau qui permettait sa régénération. Qu'il aillait mourir. Il sentit le canon sur sa tempe et se mit à pleurer.
« Je ne l’ai pas fait exprès cria-t-il dans un sanglot
-Oui. Mais tu l’as fait quand même, répondit la voix forte et dure de sa mère »
Het tira. Et il n’y eut plus personne pour sentir l’odeur de citron.


Dernière édition par hardkey le Mer 31 Oct 2012 - 8:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeJeu 16 Aoû 2012 - 10:04

Lut la nouvelle version, c'est vraiment meilleur que la première, plus développé (parce que plus long, forcément), mais je trouve que tu as mieux cerné ton personnage.

La fin est vraiment bien, logique, bien amenée, dans la continuité des actions du personnage (par contre, on ne se demande s'il va survivre ou pas, du coup, vu ses facultés de régénération).

Au niveau du 1er combat, ça passe beaucoup mieux comme ça. Juste encore une ou deux choses : un pistolet à silex est très grand, très lourd (les pistolets à silex utilisés durant la guerre de 30 ans ressemblaient plus à des carabines qu'autre chose), ce n'est pas très précis, et il y a une chance sur deux que le pistolet fasse long feu (c'est-à-dire, ne tire pas). Je pense que tu pourrais rajouter ces infos comme contrainte supplémentaire pour Het.
Pour le rythme, je pense que tu devrais essayer de supprimer quelques réflexions entre les trois morts. après tout, ça se passe en quelques secondes. même si Het est capable d'utiliser l'adrénaline pour dilater sa perception du temps, il n'aura pas le temps pour se réciter un poème. Mettre une ou deux réflexions entre chaque mort, et garder la poésie pour quand il a fini de tuer et que l'adrénaline est retombée serait plus percutant à mon sens.

Pour le dernier meurtre :
Citation :
Le blessé commença à crier, ce qui indiqua à Het l’emplacement de sa bouche. Il lui mit la crosse de son pistolet dans dedans, l’étouffant à moitié. Puis, d’un coup de coude, Het frappa le bout de son arme, qui par effet levier arracha la partie supérieure de la tête de l’homme
à mon avis, il lui disloque la mâchoire avant de lui arracher la tête. Par contre, écraser la trachée, ça pourrait marcher pas mal (et en plus, ça l'empêcherait de crier).

Sinon, en lisant ta nouvelle, je me pose quand même la question des tickets "cadavres dument payé", c'est un truc réservé à Het ou bien c'est généralisé? Ce serait intéressant à creuser je trouve.

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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeJeu 16 Aoû 2012 - 20:43

Merci pour ton commentaire sombreféline.

Je ferais peut-être quelques modifications.

Normalement, les tickets sont en vente au marché noir.

Pour la fin, je croyais que la phrase où il sentait qu'il allait mourir montrait bien ce qui allait se passer.

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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeVen 17 Aoû 2012 - 17:38

Alors, comme promis, mes commentaires.

Bon, effectivement, le dernier meurtre n'était pas l'idéal dans la salle d'attente du dentiste, heureusement qu'on est venu me chercher avant ^^

J'ai trouvé l'histoire assez fluide, elle se lit bien, moins de délire que dans d'autres de tes textes (à part la présence de Bambi dans l'histoire, un vieux compte à régler avec ce dessin animé, peut-être ::lol:), mais j'ai bien accroché.

Par contre, je n'arrive pas trop à me représenter le monde où ça se déroule, ou l'époque ; je trouve que ça manque de détails pour cerner tout ça, ou quand il y en a, ils sont plutôt obscurs et posent encore plus de questions.
Notamment pour les tickets sur les cadavres, comment la police saura-t-elle que c'est lui ? Quel est le principe exactement ? Je crois qu'il y a quelque chose qui m'a échappé (certains ont le droit de tuer, pourvu qu'ils en paient le prix, c'est ça ?)

Pour sa tenue aussi, tu évoques un moment une combinaison : est-ce qu'elle est intégrale, avec un casque ? D'autant que lors du premier combat, il tire son pistolet de sa ceinture, puis pas mal de choses de sa poche. Or dans le contexte de ton histoire, j'aurais tendance à voir un genre de combinaison spatiale, mais j'ai l'impression que ça ne colle pas avec le reste de l'histoire.

Quant à sa mère, je suppose qu'elle est morte (peut-être qu'il l'a tuée ?) mais que ce qu'elle lui avait dit quand il était plus jeune lui revient toujours en mémoire ? Comme cette consigne de ne jamais tuer un policier qui le pousse à se tuer à la fin parce qu'il a désobéi ?

Au final, je trouve que c'est une nouvelle intrigante, mais qui me laisse sur ma faim sur des détails, je pense que quelques développements pour expliquer dans quel monde il se trouve ou à quelle époque serait intéressant.

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MessageSujet: Re: L'oulipo du combat   L'oulipo du combat Icon_minitimeLun 20 Aoû 2012 - 20:26

Première chose, je me pose des questions sur ton intégrité mentale^^
Ou sinon, c'est génial, les combats son assez bien décris, gore pour rester dans le style du psychopathes :death: J'adore les règles que s'impose ton personnage, ça rend les combats plus intéressants. C'est vrai que certain point sont pas très clair, mais ou sinon j'ai eu ma bonne dose de meurtre psychopathologiques pour la soirée devil2
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