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 Trois voleurs sous les toits de New York

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Trois voleurs sous les toits de New York Empty
MessageSujet: Trois voleurs sous les toits de New York   Trois voleurs sous les toits de New York Icon_minitimeJeu 11 Oct 2012 - 12:54

Bonjour tout le monde, je vous présente un petit texte écrit récemment. Je fus forcé de suivre une exigence spécifique sur ce sujet, trouverez-vous cette règle ?

Trois voleurs sous les toits de New York

« ÉCOUTEZ-MOI BIEN, ESPÈCES DE RÉSIDUS DE FIENTES DE MOUETTES ICONODOULES !! SI VOUS REVENEZ ME DÉROBER JE VOUS RETROUVE, JE VOUS BUTE ET JE VIOLE VOS DÉPOUILLES !! ».

Ce cri horrible, les gens l’ont perçu jusqu’en Europe. Et sous le toit de cette demeure, entre les poutres poussiéreuses, Rocky, Finkle et Colonel, les trois complices de cette félonie, l’ont évidemment bien entendu. Ils tremblent de tous leurs membres, ils ignorent encore ce que leur délit risque de leur coûter en terme de coups de griffes sur le pif. « On y est pour rien ! L’idée vient de Big Kitty. C’est elle qui nous envoie toujours sur des missions de plus en plus périlleuses », chuchote fébrilement Finkle, le petit écureuil le plus peureux du monde.

« Pour sûr, cette féline coquine possède l’effronterie d’une hyène », lui répond brusquement Colonel, le seul et unique écureuil qui se prend pour un officier, d’où son style peu orthodoxe de s’exprimer. Pour finir, Rocky, le dernier coco de ce trio de piètres voleurs, préfère rester muet pour le moment. Ce mutisme n’étonne guère ses collègues, en effet, ils sont loin d’ignorer que leur compère, bègue, doit en premier lieu réunir ses pensées s’il veut être intelligible. Enfin, il commence : « J-J-Je p-pense q-q-que B-B-Big Kitty et ses sbires nous ont envoyés délibérément sur un c-c-coup fumeux. Je crois q-q-qu’elle ne veut plus s’encombrer de sous-fifres tels que nous ». Morose, il se retire vers un coin du grenier où ils ont pris refuge, pour méditer.

Finkle et Colonel, un brin déroutés, n’osent plus se poser de questions sur leur mission. Ils ont peur que les soupçons de Rocky ne soient confirmés. Si Big Kitty les veut bel et bien hors du décor, quel espoir leur reste-t-il de revoir un jour leur forêt ? Ils se souviennent, inconsciemment, de leur objectif premier lorsqu’ils ont décidé de venir vivre en ville : découvrir un monde meilleur. Ou tout du moins différent. Quelle tristesse d’être tombés si tôt entre les griffes de Big Kitty, cette grosse minette rusée et pernicieuse dont l’énorme cité est le territoire.

Depuis lors, leur vie est un supplice continu. Forcés d’utiliser leurs dispositions innées de pickpocket pour visiter toujours plus de domiciles, ils doivent lui reverser toute découverte dont le prix semble élevé. Ils ne conservent rien de leurs butins. Et tous les jours, Big Kitty exige plus, toujours un peu plus. Sinon…

Et lorsque ses jouets ne représentent même plus l’ombre d’un divertissement pour elle, elle les envoie exécuter une mission impossible. Pour le simple contentement morbide de les voir échouer, puis de les dévorer en lieu de punition, heureuse et justifiée. Une rumeur sinistre prétend qu’elle ronronne de tout son être lors du festin. Et le nombre de ses victimes grossit en même temps qu’elle grossit elle-même.

Tout mortel qui tente de quitter les rues de son secteur est tout de suite pincé et remis entre ses monstrueux coussinets. Une fois leur besogne effectuée, ses subordonnés se sentent souillés. Elle les presse comme des citrons, les essore comme des torchons, les dépossède de ce qui les rend si dociles : l’espoir. Ce sont les pensées lugubres qui obsèdent nos trois voleurs. Ils ont mené leur dernière mission pour Big Kitty, ce soir.

Rocky n’est plus que mutisme, ses compères l’entendent pleurer et le rejoignent bientôt. Une tristesse épidémique les infecte. Cette grosse pomme de New York ignore sûrement les intrigues qui se jouent sous ses toits. Un trio d’écureuils s’endort ce soir. Ils rêvent sûrement de leur forêt.
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Trois voleurs sous les toits de New York
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