elle aimait sans souffrir
dans les bars
il y a des glaces
elle l'aima dans son reflet
des yeux trop noirs
qui annonce
le labyrinthe
de l'homme qui ne se donne jamais
tout a fait
le dégout des jours trop bleus
sur le bord de ses lèvres
une déglingue qui s'annonçait
tout en volupté
une voix qui mourait toujours un peu
sur la fin
elle voulu l' embrasser
elle aimait sans souffrir
dans les trains
nos yeux transpercent
les paysages
et le train viole la nuit
tout ces villages éteints et sans défenses
des oiseaux de nuit
au fond des vieux clochers
guettent leurs proies
jusqu'a l'aube
il avait
des mains trop blanches
des ongles carrés
un bouche trop droite
elle aimait sans souffrir
dans la place
celles des grands tours
qui offrent leurs vertiges
aux piétons tout petits
renvoient le soleil
en des millions d'endroits
nouveaux châteaux forts capitalises
les dalles en bat
dans leurs ombres
dessine un jeu d'échec
plein de perdant
sur les dalles impeccablement jointes
elle couchât le cavalier
elle aimait sans souffrir
son tout petit cœur
battait
se débattait
emballait
bien pliés ses amours au fond d'une carte mémoires
tout juste un peu pleine
un tiroir de choses douces
l'hivers est si froid sur la terre
toutes ces choses chaude
tous ses mots brulants
un baiser doux comme la soie
un prénom à la mollesse du cachemire
des mots doux
qui réchauffaient sa nuque
elle aimait tous ces serments
mais papillon fragile
elle aimait sans souffrir