brouillard

c'est un jour blanc
c'est un jour pale
ou les arbres s'arrachent à la terre
comme au ciel
de toutes leurs forces
nouées par les années
des arbres sans lumières
des arbres sans ombres
aujourd'hui
le ciel avale la terre
les terres labourées offrent leurs cicatrices
a des meutes d'oiseaux noirs carnassiers
c'est un paysage qui s'oubli
une absence
qui se refusent aux vivants
sans oiseaux
et sans hommes
un paysage fantôme
une terre interdite
qui respire en secret
retient prisonnier
dans les griffes d'arbres contorsionnés
le vent
c'est la vie translucide
des mois d'automne
la haut
le ciel
amasse le néant
la neige est proche

la terre s'ennuie
et l'horizon condamné au silence
tait jusqu'aux aboiement des chiens
le piaillement des corneilles
étouffe chaque écho aux creux d'une terre grasse

c'est une terre que le ciel occupe
victorieux
c'est une terre qui partage aux seuls fantômes
ses mystères

et dans le village
les portes se ferment
a ces jours maussades
a ces jours humides
ou seuls les morts prennent le temps du souvenirs
oui dans le village
les portes se ferment
aux regrets
aux larmes
aux remords

ici le jours est aux vivants
la nuit aux morts
les choses comme les bocaux
sont bien rangés
une vie entre chats et chiens
et quand revient une âme
pour un peu de chaleur
pour un peu de cendre rougie dans l'âtre
la femme s'en va claquer le volet
et se remet
à plumer le poulet.

Bonsoir,

Joli texte, (trop ?) fluide, belles images et paysages sensés.
Le voyage fut au rendez-vous au cours de ma lecture.
Je suis assez admirative des métaphores, simples mais efficaces, des mots usuels auxquels vous avez su donner toute leur puissance et leur vivacité.

J'émettrais un seul bémol (personnel) : l'absence de majuscules, et plus généralement de ponctuation m'attriste. Elle aurait à mes yeux été (dé)structurante et aurait pu permettre une mise en relief de ce récit riche en images.

Au plaisir de vous lire encore

merci sacrabille
je suis souvent epinglée pour mon absence de ponctuation
j'exagere, tant pis: j'ecris vite
cependant un regard sur la poesie contempraine me montre une certaine liberté, que j'utilise jusqu'a plus soif...
amicalement,anne.

Je suis d'accord pour la liberté ! Une absence totale de ponctuation n'est pas dénuée de sens à mes yeux ; comme dit, c'était un avis purement personnel. C'est vrai que j'aurais bien cassé ton texte avec quelques virgules et points inattendus, encore une fois ce n'est que mon amour pour la syntaxe chaotique qui s'exprime au travers de mes propos.

Encore bravo et merci pour cette lecture

c'est vrai que je devrais être plus rigoureuse
j'ai essayé de presenter un recueil de texte a des editeurs,en vain
et je sais pourquoi
(sur ce forum une personne m'a proposé de l'aide, mais en ce moment mon activité premiere est la peinture, pas le temps de recommencer)