Voilà un des rares fruits de mes rares inspirations poétiques
Si vous connaissez, j'l'ai écrit d'une traite, tout inspiré que j'étais par "War flag", de AaRON
Ah, et j'arrive pas à trouver un titre correct, pardonnez-moi xD
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Cours, petit soldat, vers la mort
Vers l’épopée glorieuse et la misère des tiens
Cours pour ton pays et l’orgueil de tes commandants
Cours, petit soldat, et ne t’arrête pas.
Au rythme des tambours, prépare-toi,
Au son des trompettes, petit soldat, respire
Car, dans l’euphorie qui traverse les tiens
La fin est proche, ne t’arrête pas.
Les ordres tombent, les lances vacillent,
Ignore les doutes des lâches, fais taire ces cris
Qui pourraient te faire changer d’avis
Ne pense pas, petit soldat.
La poussière t’entoure, cours, petit soldat,
Saisis ta chance de couronner ton bourreau
Le bourreau n’est pas celui qu’on croit
Mais peut-être le sais-tu déjà. Ne pense pas.
Les cavaliers approchent, resserre les rangs,
N’aie pas peur, petit soldat, un guerrier
Ne craint pas de mourir égorgé, ses tripes
Portées aux nues de la sauvagerie humaine.
Les tambours battent, le temps est venu,
Petit soldat. Cours pour la vanité et l’horreur,
Ton bourreau place sa confiance en toi,
Ne le déçois pas, petit soldat.
Défends-toi, les lames s’ourlent de sang
Le rouge t’encercle, riposte, petit soldat,
Que ta mort puisse répondre à une autre
Ne réfléchis pas.
Les tambours se sont tus, la poussière
Est retombée sur la plaine. Je te vois,
Petit soldat, tu t’es bien battu, si bien que d’autres
Par ton bras ont souffert de la folie de ton bourreau.
Les trompettes gisent dans la plaine,
Tu n’as plus à y répondre, repose là ;
On citera ta bravoure dans les siècles prochains.
Contente t’en, petit soldat.
=
Une autre bataille un autre temps
Tu as changé, petit soldat
Les tambours battent et le chant des trompettes s’élève
Tu as changé, petit soldat ; tu as pris du grade.
Commandant, qui envoies-tu à la mort ?
La fierté somme de t’appeler commandant, alors
Commande ces assassinés à venir, ils t’attendent
Ordonne-leur d’en finir.
Tes cris résonnent, commandant,
Te voilà chef, te voilà écouté, sens-tu
Le sentiment de pouvoir qui t’aveugle ?
Mais dis-moi, de qui es-tu le bourreau ?
Les hommes ne veulent pas douter de toi,
Ils t’obéissent et se jettent à corps perdu
Dans ce sort tout tracé par ta main.
Réfléchis, petit soldat.
Le sang baigne tes marionnettes, petit soldat,
Ne ressens-tu rien ? L’orgueil et l’ivresse
Du combat et de la victoire sont-ils
Tes seuls idéaux ? Pourquoi ne réfléchis-tu pas ?
Le sable est retombé, et tu contemples
Les ficelles de tes pantins, tâchées de leur sang.
Dis-moi, commandant, pourquoi ne vois-tu pas
Ta méprise ? La roue tourne, le petit soldat revient en toi.
=
Les tambours sont ensevelis dans la poussière et les mémoires.
Pour qui sont ces os blanchis ? Quel homme
A voulu la mort des siens, sans penser que le pouvoir l’abandonne dès
Que la mort survient ? La mort survient toujours, petit soldat.
Quelle horreur sacrée, petit soldat, dans tes yeux
Quand tu m’as vue approcher.