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 Les Chroniques du lion d'or

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MessageSujet: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 2 Sep 2008 - 14:03

Bon voici un projet de roman que j'avais commencé il y deux ans puis arrêter au tiers... maintenant j'essaye de le réécrire...
Comprenant mieux le fonctionnement du forum je posterai par petit morceau! Wink
Si vous remarquez des fautes (d'orthographe ou des style) n'hésite pas à le signaler! Et n'oublier pas que ceci est un premier jet (il y a deux ans je l'ai écrit sous forme d'une nouvelle...) donc soyer indulgent... Razz

Bonne lecture !

Chroniques du Lion d’Or

Livre premier

De flammes, de magie et d’or

Chapitre Premier

Sous les chênes gris


"Seigneurie d’Hargand, Forêt Grise, 3987e année de la 3e ère, 39e année du règne de Sénadus 3e Sangdarrion.

Elione marchait dans la pénombre. Tout autour de lui s’élevaient des chênes gris, hauts de plusieurs dizaines de pas, qui masquaient le soleil. L’air était frais et empli d’une forte odeur de sève. Un chant d’oiseau, sans doute un pigris, retentit au loin. Une branche craqua. Elionne avait appris à marcher en silence dans la forêt et ses pieds ne brisaient jamais de brindilles ou ne froissaient de feuilles. Il avançait comme une ombre, sans bruit, presque invisible.
Ses quelques pièces d’armure de chasseur, en cuir d’Hargand, étaient tellement usées qu’elles tiraient sur le brun sombre. Le lambeau de tunique verte qu’il portait pendait lamentablement et son pantalon avait perdu la moitié de leurs jambes. Les vieilles bottes en cuir noir étaient peut-être la chose qui avait le mieux résisté à ses années d’errance. Malgré sa vie sauvage il conservait une hygiène admirable, ses longs cheveux noirs brillaient légèrement, captant le peu de lumière présente. Arc à la main et carquois aux dos, il continuait à arpenter la forêt. Vite.
Le matin même Elione avait entendu des cris. Des rugissements bestiaux. Tout près. Trop près du bosquet qu’il occupait. De plus, peu de créatures auraient pu produire de tels bruits. Et les seules qui lui venaient à l’esprit étaient particulièrement dangereuses. Après avoir contourné un mur de ronces, il aperçut une clairière. Un point brillant, éclatant dans la noirceur des bois. Il l’atteint rapidement.
Après quelques minutes, le temps de s’accommoder à la lumière, ses yeux scrutèrent le ciel. Le soleil, culminait à son zénith et Néane, la Jumelle, suivait un peu plus loin au nord. Sa surface rouge ocre, parsemée de taches bleu laiteux et de stries violettes, contrastait avec l’azure profond du ciel sans nuage d’Hargand. En à peine quelques secondes la chaleur imprégna Elione qui se tourna vers le centre de l’espace dégagé. Un squelette de cerf y était affalé dans une position grotesque. En s’approchant, il put voir que seul restait le crâne, le postérieur et quelques lambeaux de chair de la noble bête. Ses bois avaient été brisés et les os de son poitrail écrasés. Le sang séché maculait l’herbe sur des pas à la ronde.
Elione fronça les sourcils. Le prédateur qui avait dévoré le cerf devait posséder une mâchoire énorme. La carcasse semblait rongée. Par des dents effrayantes. Plusieurs empreintes étaient figées dans le sang et dans l’herbe. De plus d’un pas de long et avec trois grandes traces de griffes. Certaines se dirigeaient vers le nord. Ce n’est qu’en tournant la tête dans cette direction qu’il le remarqua. Un homme, appuyé sur un bâton, se tenait au bord de la clairière.
Un druide, comprit Elionne en voyant sa cape vert brun et sa grosse barbe noire. Il avait du sentir les événement et voir de quoi il retournait.
-Druide, lança-t-il calmement. Vous savez ce qui a fait ça ?
Le mage avança et regarda, l’air triste, les restes du cerf.
-Malheureusement, dit-il doucement.
Il se pencha et effleura l’un des bois imbibé de sang puis se releva.
-Viens Elione. Allons discuter de ça à Ruitar.
Le solitaire considéra le druide qui repartait déjà vers l’est. Après tout ; il connaissait les druides depuis longtemps et n’avait jamais refusé de leur accorder un service. Il s’engagea à la suite du mage. Avant d’entrer dans l’obscurité il regarda une dernière fois les os du cerf. Peiné il disparut sous les chênes gris."

PS : pour ceux qui n'aime pas mes entêtes, il n'y en aura qu'une par partie (soit trois...)... survirerez-vous? :👅:
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 2 Sep 2008 - 14:55

Alors, je vais être la première à commenter ton texte Smile (pour une fois que c'est moi qui commence...)

J'ai repéré quelques fautes, mais à mon avis, tu peux en corriger une partie tout seul en te relisant bien Wink

Petite remarque à propos des bois du cerf imbibés de sang : je pense qu'il faudrait utiliser un autre adjectif qu'"imbibés", car à mon avis (dites-moi si je me trompe), les bois de l'animal sont trop solides pour pouvoir être imbibés d'un liquide, pas assez spongieux, si tu vois ce que je veux dire.
Enfin j'ai peut-être tort, mais moi, quand on me dit imbibés, j'ai toujours l'image de l'éponge gorgée d'eau. Bref, à vérifier ^^

Il y a quelque chose qui me gêne un peu au niveau de la syntaxe. Tu fais des phrases très simples (ça a l'air d'être fait exprès), mais parfois, trop simples. Je m'explique.
Sujet-verbe-complément-point sujet-verbe-complément-point sujet-verbe-complément-point
Tu comprends ? Ca casse un peu le rythme du texte à certains endroits. Je l'ai surtout ressenti dans le premier paragraphe.


Bon, sinon, pour ce qui est du plus important, l'histoire, j'accroche assez bien. Le personnage ne me déplaît pas dans le sens où il n'est pas exposé comme étant un super héros.
Par contre, à ta place, j'aurais peut-être un peu plus développé ce qu'a ressenti Elione en découvrant le cerf ; et aussi ce qui le pousse à suivre le mage aussi rapidement.
Enfin, il faut voir la suite du récit ; mais ça me plaît bien pour l'instant Smile


Bon courage pour la suite ! Wink
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 2 Sep 2008 - 17:31

Je peux ramener ma fraise ?

Bon déjà, moi, je veux la suite... et d'une.

Ensuite, moi, j'ai rien trouver d'anormal au rythme des phrases. Au contraire. Il va voir ce qui a bien pu faire ce vacarme effrayant, y a du danger, c'est pas un balade bucolique... j'aime bien... C'est que mon avis hein.. je veux pas contredire Shoun.... j'me permettrais pas... bah non... c'est sûr....

Pour Imbibé, c'est vrai, ça fait bizarre... Mais le bois d'un cerf est parfois recouvert de peaux ou de lambeaux de peaux... et pis c'est pas à fontainebleau non plus... par contre moi, j'aurais dis imprégné... vu que "maculé" est déjà pris et que "barbouillé" fait pas super sérieux... sinon un truc qui prend à tout les coup "noir de sang séché"... mais c'est que mon avis hein...

y a un truc qui m'a choqué quand même affraid ... Elione a pas l'air de connaître le druide mais le druide semble bien le connaître et ça n'a pas l'air d'étonner qui que ce soit... mais enfin, vu que je connais pas la suite...

voilà pour mon avis perso de moi qui ne vaut que ce que de droit... Eh l'autre eh, il critique alors qu'il a rien posté encore... eh l'autre eh... Embarassed

Nota : je suis carrément pas certain de la structure moléculaire des bois cerf quand même...
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 2 Sep 2008 - 17:47

Pour commencer, le chipotage :


Warner Chal a écrit:
son pantalon avait perdu la moitié de LEURS jambes.
Pas plutot ses (ou ces je sais jammais) ?
Warner Chal a écrit:
Malgré sa vie sauvage il conservait une hygiène admirable, ses longs cheveux noirs brillaient légèrement
D'un coté il a les vetement tout usé et de l'autre il a les cheveu de la pub loreal c'est louche : primo si il prend si peu soin de ces affaire que leur eta laisse penser pourquoi prendre tant soin de ces cheveux ?
Et en plus pourcoi un chasseur solitaire fairai en sorte que ces cheveu soi brillant ?

Warner Chal a écrit:
qu’il LE remarqua. UN homme
JE me trompe peut etre mais sa serai pas soi :
Qu'il le remarqua, l'homme
Qu'il Remarque, une homme

.

Voila, sinon pour l'instant c'est simpa.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 2 Sep 2008 - 19:21

Alors, pour les détails :
Une branche craqua. Elionne avait appris à marcher en silence ---> la juxtaposition de ces deux phrases m'a conduit directement à faire un lien entre Elionne et la branche, et je me suis dit que c'était lui qui avait marché dessus. Or, ce n'est pas le cas... Donc, pourquoi cette branche a-t-elle craqué ? Etait-ce le druide ? Tu ne nous donnes pas la réponse (ou alors, je ne l'ai pas comprise).
ses pieds ne brisaient jamais de brindilles ou ne froissaient de feuilles. ---> je mettrais plutôt : jamais ses pieds ne brisaient de brindilles ou ne froissaient de feuilles (parce que dans la construction de ta phrase, on pourrait croire, en faisant l'idiot, qu'il ne brise jamais de brindilles, mais qu'il puisse froisser des feuilles ; en plaçant l'adverbe "jamais" en début de phrase, on comprend qu'il s'applique à tout le reste de la phrase)
son pantalon avait perdu la moitié de leurs jambes ---> comme l'a fait remarquer Tekmerak, il faut écrire "ses jambes"
Moi, ce qui m'a étonné, au passage, c'est que si Elione ne froisse jamais de feuilles, il doit rarement toucher les plantes ou les arbres, et donc, ses habits n'ont pas de raison d'être autant abîmés (à moins qu'il ne les ait hérités d'un parent qui en avait pris moins soin).
Il l’atteint rapidement ---> Il l'atteignit
Le soleil, culminait à son zénith ---> virgule de trop entre "soleil" et "culminait"
il put voir que seul restait le crâne, le postérieur et quelques lambeaux de chair de la noble bête ---> que seulS restaiENT le crâne, le postérieur .......
Ce n’est qu’en tournant la tête ---> Ce ne fut qu'en tournant la tête
Le prédateur qui avait dévoré le cerf devait posséder une mâchoire énorme ---> Je ferais plutôt une phrase du genre : En observant les plaies, Elione comprit que le cerf avait été dévoré par une mâchoire énorme
La carcasse semblait rongée. Par des dents effrayantes. Plusieurs empreintes étaient figées dans le sang et dans l’herbe. De plus d’un pas de long et avec trois grandes traces de griffes. ---> je suppose que tu voulais faire des effets de style, mais les coupures que tu fais en faisant de telles phrases courtes m'ont fait grimacer
Enfin, quand Elione aperçoit le druide, je l'ai trouvé un peu impoli de ne pas le saluer. ::rolling::

Hormis toutes ces futilités, j'ai beaucoup plus aimé cette histoire que la chevauchée du dragon vert. Nous avons un personnage, une ambiance sympa (la forêt et tous ses bruits), un point de vue bien défini (on comprend qu'Elionne est le perso principal, il est habile, et il m'a plu), un décor bien planté, et une intrigue lancée rapidement.

C'est donc tout bon pour moi, j'attends de voir ce que le druide va raconter.

Bravo ! Wink
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 14:36

Citation :
Petite remarque à propos des bois du cerf imbibés de sang : je pense qu'il faudrait utiliser un autre adjectif qu'"imbibés", car à mon avis (dites-moi si je me trompe), les bois de l'animal sont trop solides pour pouvoir être imbibés d'un liquide, pas assez spongieux, si tu vois ce que je veux dire.
Enfin j'ai peut-être tort, mais moi, quand on me dit imbibés, j'ai toujours l'image de l'éponge gorgée d'eau. Bref, à vérifier ^^

Citation :
Pour Imbibé, c'est vrai, ça fait bizarre... Mais le bois d'un cerf est parfois recouvert de peaux ou de lambeaux de peaux... et pis c'est pas à fontainebleau non plus... par contre moi, j'aurais dis imprégné... vu que "maculé" est déjà pris et que "barbouillé" fait pas super sérieux... sinon un truc qui prend à tout les coup "noir de sang séché"... mais c'est que mon avis hein...

Je pense que imprégner serait le plus indiqué... J'avais utilisé imbibée pour créer un effet d'exagération...



Citation :
Il y a quelque chose qui me gêne un peu au niveau de la syntaxe. Tu fais des phrases très simples (ça a l'air d'être fait exprès), mais parfois, trop simples. Je m'explique.
Sujet-verbe-complément-point sujet-verbe-complément-point sujet-verbe-complément-point
Tu comprends ? Ca casse un peu le rythme du texte à certains endroits. Je l'ai surtout ressenti dans le premier paragraphe.

Citation :
Ensuite, moi, j'ai rien trouver d'anormal au rythme des phrases. Au contraire. Il va voir ce qui a bien pu faire ce vacarme effrayant, y a du danger, c'est pas un balade bucolique... j'aime bien... C'est que mon avis hein.. je veux pas contredire Shoun.... j'me permettrais pas... bah non... c'est sûr....

J'écris comme ça... J'aime alterner phrase courte... phrase longue... La construction répétitive en résultant contraste d'autant plus avec les petit phrase...

Citation :
y a un truc qui m'a choqué quand même affraid ... Elione a pas l'air de connaître le druide mais le druide semble bien le connaître et ça n'a pas l'air d'étonner qui que ce soit... mais enfin, vu que je connais pas la suite...

Tu devrais comprendre dans le passage suivent...

Citation :
Warner Chal a écrit:
son pantalon avait perdu la moitié de LEURS jambes.

Pas plutot ses (ou ces je sais jammais) ?
Warner Chal a écrit:
Malgré sa vie sauvage il conservait une hygiène admirable, ses longs cheveux noirs brillaient légèrement

D'un coté il a les vetement tout usé et de l'autre il a les cheveu de la pub loreal c'est louche : primo si il prend si peu soin de ces affaire que leur eta laisse penser pourquoi prendre tant soin de ces cheveux ?
Et en plus pourcoi un chasseur solitaire fairai en sorte que ces cheveu soi brillant ?

Warner Chal a écrit:
qu’il LE remarqua. UN homme
JE me trompe peut etre mais sa serai pas soi :
Qu'il le remarqua, l'homme
Qu'il Remarque, une homme

Citation :
Moi, ce qui m'a étonné, au passage, c'est que si Elione ne froisse jamais de feuilles, il doit rarement toucher les plantes ou les arbres, et donc, ses habits n'ont pas de raison d'être autant abîmés (à moins qu'il ne les ait hérités d'un parent qui en avait pris moins soin).

Je corrige pour les jambes...
Pour les cheveux et les vêtements deux choses : tu apprendras plus loin que le héros à passer un certain temps seul dans la forêt... même si il fait attention ses vêtement finisse par s'user... et pour le côté brillant je voulais mette un peu de too much à mon personnage principale ::lol:, cela connote aussi qu'on pourrait le penser beau... qu'il a des cheveux noir, etc...

Heu Tekmerak j'avoue ne pas comprendre ta troisième remarque... Si je met un point c'est à cause de l'effet cassé évoquer plus haut...

Citation :
Une branche craqua. Elionne avait appris à marcher en silence ---> la juxtaposition de ces deux phrases m'a conduit directement à faire un lien entre Elionne et la branche, et je me suis dit que c'était lui qui avait marché dessus. Or, ce n'est pas le cas... Donc, pourquoi cette branche a-t-elle craqué ? Etait-ce le druide ? Tu ne nous donnes pas la réponse (ou alors, je ne l'ai pas comprise).
ses pieds ne brisaient jamais de brindilles ou ne froissaient de feuilles. ---> je mettrais plutôt : jamais ses pieds ne brisaient de brindilles ou ne froissaient de feuilles (parce que dans la construction de ta phrase, on pourrait croire, en faisant l'idiot, qu'il ne brise jamais de brindilles, mais qu'il puisse froisser des feuilles ; en plaçant l'adverbe "jamais" en début de phrase, on comprend qu'il s'applique à tout le reste de la phrase)
Il l’atteint rapidement ---> Il l'atteignit
Le soleil, culminait à son zénith ---> virgule de trop entre "soleil" et "culminait"
il put voir que seul restait le crâne, le postérieur et quelques lambeaux de chair de la noble bête ---> que seulS restaiENT le crâne, le postérieur .......
Ce n’est qu’en tournant la tête ---> Ce ne fut qu'en tournant la tête

Je vais corriger tout ça! Wink

Citation :
Le prédateur qui avait dévoré le cerf devait posséder une mâchoire énorme ---> Je ferais plutôt une phrase du genre : En observant les plaies, Elione comprit que le cerf avait été dévoré par une mâchoire énorme
La carcasse semblait rongée. Par des dents effrayantes. Plusieurs empreintes étaient figées dans le sang et dans l’herbe. De plus d’un pas de long et avec trois grandes traces de griffes. ---> je suppose que tu voulais faire des effets de style, mais les coupures que tu fais en faisant de telles phrases courtes m'ont fait grimacer
Enfin, quand Elione aperçoit le druide, je l'ai trouvé un peu impoli de ne pas le saluer. ::rolling::

Alors dans l'ordre :
Pour la mâchoire je n'ai pas préciser parce que je pensais que le lecteur comprendrait et en déduirait la même chose que toi...
Pour l'effet de style j'en reviens à ce que je disais... j'écris comme ça... toute fois je vais voir si je ne peux pas l'améliorer!
Pour le salut... les druides sont très familier... ::lol:

Bon je vous poste la suite :
"Après trois heures de marche dans le silence, les deux hommes commencèrent à entrevoir la présence des ruines.
Elione ne savait pas vraiment de quand datait Ruitar. Un jour un druide lui avait affirmé que la ville, ou du moins ce qu’il en restait, était plus vieux que l’humanité. Il voulait bien le croire. La matière grise dans la quelle on avait construit les bâtiments et les rues ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait. Aujourd’hui les arbres avaient repris leurs droits et des massifs de ronces bloquaient les quelques maisons encore debout. Mais, pour Elione, le plus étonnant restait les rues. Rien ne poussait là où les pavés étaient intacts et même les plus grosses racines n’arrivaient pas à les fissurer. Un jour, il avait essayé d’abattre un pan de mur. Après une dizaine de branches cassées et de pierres éraflées, il dut renoncer. La pointe en acier d’une de ses flèches n’avait pas eu plus d’effets. L’étrange matériau semblait inaltérable.
Pourtant quelque chose devait bien en venir à bout. La preuve en était la tour qui trônait au centre de la ville. Autrefois, elle avait du s’élever haut dans le ciel mais à présent seul le première étage était accessible. Le reste de la structure gisait sur le sol. Lorsqu’il pénétra à l’intérieur, Elione se demanda quelle force avait bien pu défaire la matière grise.
Le druide lui fit signe de s’asseoir sur un des blocs qui jonchaient le sol. Après qu’il ait pris place le mage s’installa en face de lui. Une petite brise rafraîchissante soufflait jusque-là grâce aux bouts de mur manquants. Ils restèrent quelques minutes dans le silence. Elione connaissait les druides et savait qu’ils ne se pressaient jamais. Il attendit patiemment puis, voyant le mage hocher la tête, il commença.
-Tu sais ce qui a tué le cerf ?
Le druide plongea son regard marron dans les yeux noir du jeune homme.
-Oui je le sais. Et je pense que tu t’en doutes aussi.
-Oui. Oui je crois que ce sont…
-Tu dois régler ce problème, coupa le mage. Il n’est pas naturel qu’un tel prédateur chasse en cette saison et en cet endroit.
Elione était habitué aux étranges manières des druides et ne s’offusqua pas lorsqu’il fut coupé.
-Où ? se contenta-t-il de demander.
-Au nord, répondit le mage après un petit silence. Près de l’orée de la forêt.
L’autre hocha la tête et se leva.
-Que la nature vous garde, druide, dit-il en baissant la tête.
-Que la nature te garde, jeune errant, répondit le mage.
Elione sortit des ruines sans se retourner. Il s’arrêta tôt et campa sous un bosquet de pins. Le lendemain, il aurait un long voyage à faire."

Avant que certain poussent des haut cris le contraste entre la description et du dialogue très court est voulu... il faut entretenir le suspense...
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 15:32

Ma derniere remarque n'etait pas sur la ponctuation (bien que je l'ai changer mais sa c'est pas important):

qu’il LE remarqua. UN homme

Je me trompe peut etre mais sa serai pas soi :
Qu'il LE remarqua, L'homme
Qu'il remarqua, UN homme

c'est le Le et le UN qui je trouve ne vont pas ensemble (regarde les majuscule)

SUite :
Chipotage debile :

Warner Chal a écrit:


La matière grise dans la quelle on avait construit les bâtiments et les rues ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait.
L'utilisation de matiere grise est troublante, ce n'est pas faux mais sa fait penser au cerveau et tout sa, rien que matiere grisatre corrigerai le coup enfin je dis sa, je di rien ...

Warner Chal a écrit:

Un jour, il avait essayé d’abattre un pan de mur. Après une dizaine de branches cassées et de pierres éraflées, il dut renoncer. La pointe en acier d’une de ses flèches n’avait pas eu plus d’effets. L’étrange matériau semblait inaltérable.

Heu ... Tu essaie souvent de casser un mur avec des branche et des pierre ? (je dit rien pour les fleche tellement sa semble ridicule de vouloir casser un mur avec). Chez moi, les mur sont pas magique mais je peu pas non plus les cassez avec de la caillasse et des branches.
(le ton ironique qui peut paraitre mechant envers toi ne l'es pas .)

Warner Chal a écrit:
Le mage
Attention , mage et druide c'est different.

Voila, j'ai pas fait attention au faute de temp et autre (pas mon truc sa).

Sinon , ba on apprend pas grand chose (le mechant druire coupe la parole au momment ou on allait savoir le nom des monstres)
Mais c'est simpa.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 15:35

La courtesse du dialogue ne m'a pas choqué.
Le passage est court et bon.

Deux hics :
---> Elione ou Elionne ? Tu changes l'orthographe d'un post à l'autre.
---> Dans le passage d'avant, Elion(n)e vouvoie le druide, et dans celui-ci, il le tutoie. Est-ce parce que le druide lui-même l'a tutoyé ? Si c'est le cas, je pense que tu ne dois pas couper à l'explication. Sinon, tu dois garder le vouvoiement initial (ou mettre du tutoiement partout).
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 15:42

Warner Chal a écrit:
Avant que certain poussent des haut cris le contraste entre la description et du dialogue très court est voulu... il faut entretenir le suspense...



J'attends donc la suite.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 18:07

Citation :
Ma derniere remarque n'etait pas sur la ponctuation (bien que je l'ai changer mais sa c'est pas important):

qu’il LE remarqua. UN homme

Je me trompe peut etre mais sa serai pas soi :
Qu'il LE remarqua, L'homme
Qu'il remarqua, UN homme

c'est le Le et le UN qui je trouve ne vont pas ensemble (regarde les majuscule)

J'avoue que cela ne me gêne pas... les autres en pensent quoi?

Citation :
Warner Chal a écrit:


La matière grise dans la quelle on avait construit les bâtiments et les rues ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait.

L'utilisation de matiere grise est troublante, ce n'est pas faux mais sa fait penser au cerveau et tout sa, rien que matiere grisatre corrigerai le coup enfin je dis sa, je di rien ...

Warner Chal a écrit:

Un jour, il avait essayé d’abattre un pan de mur. Après une dizaine de branches cassées et de pierres éraflées, il dut renoncer. La pointe en acier d’une de ses flèches n’avait pas eu plus d’effets. L’étrange matériau semblait inaltérable.


Heu ... Tu essaie souvent de casser un mur avec des branche et des pierre ? (je dit rien pour les fleche tellement sa semble ridicule de vouloir casser un mur avec). Chez moi, les mur sont pas magique mais je peu pas non plus les cassez avec de la caillasse et des branches.
(le ton ironique qui peut paraitre mechant envers toi ne l'es pas .)

Warner Chal a écrit:
Le mage

Attention , mage et druide c'est different.

Dans l'ordre :
Pour la matière grise... je suis d'accord et matière grisâtre ne me gêne pas...
Pour le mur... il est dans la forêt et tout ce qu'il a à porté de main ce sont des branches et des pierres... pour la pointe de flèche je pensais qu'on comprenait qu'il essayait juste "d'altérer" la matière...
Pour druide/mage... si! Wink Dans mon monde le druidisme un un type de magie et tous ceux qui pratique la magie sont des mages...

Citation :

---> Elione ou Elionne ? Tu changes l'orthographe d'un post à l'autre.
---> Dans le passage d'avant, Elion(n)e vouvoie le druide, et dans celui-ci, il le tutoie. Est-ce parce que le druide lui-même l'a tutoyé ? Si c'est le cas, je pense que tu ne dois pas couper à l'explication. Sinon, tu dois garder le vouvoiement initial (ou mettre du tutoiement partout).

C'est Elione... c'est moi qui et fait erreur... Very Happy Ensuite il devrait le tutoyer dans le premier et le deuxième passage... là encore c'est un oubli de ma part...

Je suis très content que ça vous aies plus ! Vous aurez la suite demain ou se soir si j'ai le courage ce soir... Je vous remets les appendices et je rajouterais des termes au fur et à mesure…

Appendice :

Unité de distance en langue commune:
1mm = 1 at
1cm = 1 ac
1decim = 1 ort
1m = 1 pas
1decam = 1 arch
1hm = 1 gal
1km = 1 rouc (ou epo en Oriane)

Définition :
Adamite : Métal que seul les nains savent forger. L’adamite commun à une teinte bleu acier. Il est considéré comme le plus résistant des métaux, seul ses variantes plus rares (adamite cuivré, adamite de feu…) parvienne à le surpasser. Parmi ses caractéristique les plus apprécier on note sa résistance au temps (qu’on dit quasi éternel), sa capacité à être enchanté (bien q’il ne soit presque plus utilisé pour cet usage) et sa surface ou la plupart des fluides (eau, sang…) ne prenne pas.
Chêne gris : Espèce de chêne qui constitue l’arbre principale de la Forêt Grise (d’où elle tire son nom). Son bois est très résistant et très lourd. Il peut atteindre plus de dix pas de hauteur et ses feuille on une teinte vert claire au printemps et gris vert en automne.
Cuir d’Hargand : Cuir a la teinte marron rouge. Plus résistant que le cuir habituel il est renommé aussi dur qu’une armure en métal. Obtenu de la peau des gonarche sauvages, espèce proche de la vache, qu’on trouve en abondance dans les plaine de la Marche et qui fut implanté plus au nord dans les environs de la ville d’Hargand. Aussi appeler vache de sang en raison de la couleur de sa peau rouge et de sa capacité a tué à l’aide de ses trois cornes recourbé.
Elo’Ra : Capitale du Royaume, se trouvant dans les Terres Centrales, au milieu du continent au nord d’Hargand.
Impant : Espèce d’arbre. S’enroule autour des autres arbres sans les étouffer, partageant souvent une symbiose avec les chêne et les hêtres. Possède une écorce dur et résistante.
Vérac : Espèce d’arbre. Connu pour sa chair rose et ses fruits, de longue tige juteuse et goûteuse. Généralement petit, il forme un grand dôme à l’aide de ses feuilles.

Expressions :
Vole ! : Dernier ordre donner aux archer en Hargand et dans l’Est. Equivalent à « tirer ! ».
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 18:16

Personnellement, je ne lis jamais les index dans les livres. Trop souvent, elles sont très longues, et pas forcément faciles ni plaisantes à lire...
En revanche, je reconnais qu'elles sont sympa à écrire, parce que ça donne l'impression de créer un monde bien solide, avec son propre vocabulaire, sa propre culture.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 18:23

Pour les mur:
Toujour est il qu'on ne peut pas dire qu'un mur est inalterable si sa seul arme est une branche.

A ce momment, je peu dire que je suis immortelle parcequ'on ne peu pas me tuer avec une part de reblochon (exemple pouris je sais)
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Victor
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 18:53

1mm = 1 at
1cm = 1 ac
1decim = 1 ort
1m = 1 pas
1decam = 1 arch
1hm = 1 gal
1km = 1 rouc

Je ne l'apprendrais pas, donc je te déconseille de t'en servir même avec index fourni car tu vas embrouiller ton lecteur...
Après, peut-être que t'auras des fans spécialistes de ton monde qui connaitront tout sur le bout des doigts, mais ça m'étonnerait et c'est pas la peine d'infliger ça au lecteur.
Si je voulais faire le con je dirais que le mètre est axé sur le diamètre de la Terre et que tu parles içi d'un monde imaginaire qui par ocnséquent ne connaît pas le mètre puisque soit il n'a pu mesurer sa planète soit lle est de taille différente.
Mais je le dirais pas vuq eu j'utilise le mètres dans mon bouquin. lol!

Visiblement tu ne changeras pas la taille de tes phrases même avec grève de la faim à l'appui.

_________________


"You can always find me in the drift"
Pacific Rim

"To hell with circumstances; I create opportunities."
Bruce Lee

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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMer 3 Sep 2008 - 19:11

Citation :
Pour les mur:
Toujour est il qu'on ne peut pas dire qu'un mur est inalterable si sa seul arme est une branche.

A ce momment, je peu dire que je suis immortelle parcequ'on ne peu pas me tuer avec une part de reblochon (exemple pouris je sais)

D'accord mais si une branche (perso je suis sur que j'arriverais à dégommer un mur de pierre avec une bonne branche...), une pierre et la pointe de sa flèche n'ont rien fait au mur (pas d'égratignures, rien qui bouge) on dire qu'il est inaltérable... au moins avec des moyen conventionnel...

Citation :
Je ne l'apprendrais pas, donc je te déconseille de t'en servir même avec index fourni car tu vas embrouiller ton lecteur...
Après, peut-être que t'auras des fans spécialistes de ton monde qui connaitront tout sur le bout des doigts, mais ça m'étonnerait et c'est pas la peine d'infliger ça au lecteur.
Si je voulais faire le con je dirais que le mètre est axé sur le diamètre de la Terre et que tu parles içi d'un monde imaginaire qui par ocnséquent ne connaît pas le mètre puisque soit il n'a pu mesurer sa planète soit lle est de taille différente.

N'oublie pas que c'est projet... si au final je voix que j'ai écrit deix pages d'appendice j'aviserai...

Bon voici la suite... alors c'est quoi le monstre à votre avis? :

"Au bout de quatre jours de voyage vers le nord, les signes s’étaient multipliés. Le gibier avait presque complètement disparu, des arbres déracinés pourrissant gisaient à des dizaines d’endroits, et des empreintes griffues marquaient le sol un peu partout. Elione était près du but.
Les grands chênes gris cédaient leurs places aux pins, bouleaux, hêtres, impants, érables, châtaigniers, véracs et cerisiers. La lumière passait plus facilement à travers les ramures et formait des centaines de rayons lumineux, autant de piliers brillant dans la forêt. Le silence était pesant. Les oiseau auraient du chanter, les cerf bramer et les loup hurler. Elione n’aimait pas ça. Il arriva devant une grande trouée. Des collines s’élevaient en face de lui. Il fit un détour pour les contourner. Une autre clairière s’élevait derrière. Et la bête se tenait au milieu.
Une vouivre. Enorme. Elle devait faire plus de cinq pas de haut et deux de large. Les vouivres étaient une espèce apparentée au dragon, mais qui avaient perdu la capacité de voler ou de cracher du feu. Elles vivaient généralement beaucoup plus à l’ouest, et ne descendaient des Monts Boisée qu’en hiver. Elle n’aurait pas du se trouver là. Le monstre s’était tourné pour observer le petit être qui dérangeait sa quiétude. Deux yeux verts fendus de rouge se posèrent sur Elione. La bête déploya ses ailes de cuir qui jetèrent leur ombre sur lui, ce qui ne l’empêcha pas de la voir dans ses moindres détails.
Sa peau était recouverte d’écailles rouges et noires qui brillaient sous le soleil. Quatre membres musculeux et pourvus de longues griffes noires soutenaient sa masse qui se balançait légèrement de gauche à droite. Une crête osseuse blanche partait de ses omoplates et se terminait à la base de sa queue, qui balayait le sol derrière elle. Des crocs acérés dépassaient de sa gueule fermée et ses narines frémirent alors qu’elle humait l’air.
Elione ne bougea pas. Tenter de fuir aurait été inutile, la vouivre pourrait le dépasser d’un bond. Lui qui avait voulu la surprendre était en mauvaise posture. La seule chose à faire était peut-être de décocher une flèche dans son œil… la bête attaqua empêchant Elione de finir sa réflexion.
Une patte griffue jaillit dans sa direction. Il plongea par réflexe… ce qui lui sauva la vie. Sa roulade l’amena sous le ventre du monstre. Il retrouva ses appuis, encocha une flèche et visa. Le trait rebondit sur les écailles et Elione dut courir pour éviter d’être écrasé sous le poids de la vouivre. Les deux adversaires se firent face. Le monstre ne semblait pas pressé d’en finir avec sa proie et comptait s’amuser encore un peu. Le jeune homme dut reculer pour éviter un nouveau coup. Il se concentra.
Son cœur battait vite. Le sang martelait ses tempes. Sa respiration s’accéléra. Il allait mourir. Maintenant. Comme ça. Après trois ans seul dans la forêt, il allait être dévoré par une vouivre. Un sourire apparut sur son visage. Il en rirait si la situation n’était pas aussi désespérée. Cela lui rappela la mort de son père. Ici, dans cette forêt, tué par un grand loup gris. Il aurait aussi du mourir ce jour là mais il survécut. Et aujourd’hui aussi il voulait vivre.
Sans vraiment s’en rendre compte, il avait encoché une flèche et visait la tête de la bête. Cela ne servirait à rien pourtant… Ses paupières se fermèrent. Il relâcha la corde. Quand il rouvrit les yeux tout était figé. Sa flèche était suspendue dans les airs, la vouivre était immobile et même le vent ne soufflait plus. Puis le temps reprit ses droits.
La flèche se nimba d’une aura dorée et se transforma en un trait de lumière aveuglante qui se ficha entre les deux yeux de la vouivre. La bête, hébétée, recula. Elle mourut sans même savoir pourquoi. Sa lourde carcasse s’affaissa et fut secouée d’un unique spasme. Elle était morte. Elione la regarda. Il ne comprenait pas. Comment avait-il fait ça ? Il voulut s’approcher pour voir le cadavre mais un hurlement le stoppa net. Un rugissement bestial emplit de colère. Avant qu’il n’aie pu se retourner complètement quelque chose le heurta et l’envoya contre un chêne gris, plusieurs dizaines de pas plus loin.
La douleur le gagna. Son épaule gauche le lançait affreusement. Mais il ne sentait plus le reste de son corps. Ses vertèbre avaient du se briser contre l’écorce de l’arbre. Un liquide chaud s’écoulait sur sa peau. Il saignait abondement. Sa tête se tourna vers le centre de la clairière. Une autre vouivre. Plus grosse que la première et avec des écailles plus sombres. Elle reniflait le corps de sa congénère puis la poussa légèrement de la gueule. Voyant que celle-ci ne réagissait pas elle poussa un cri. Un unique cri, qui retentit dans la forêt sur des roucs à la ronde. Un cri empli de douleur et de chagrins. De rage aussi.
Le monstre scruta les alentours et chargea Elione dès qu’il le remarqua. Le jeune homme vit de nouveau la mort en face. Sans réfléchir il leva son bras valide, tendu vers l’avant et paume ouverte. Une boule de feu doré apparut devant sa main et fila vers la vouivre. Les flammes d’or coururent sur les écailles de la bête qui se transforma en torche vivante. Elle se tordit, hurla et finit par chanceler et tomber. Le feu disparut, laissant la carcasse carbonisée de la vouivre fumer au milieu de la clairière, à côté de l’autre créature.
Elione ne réfléchissait plus. Il regardait le ciel. Quelques nuages dérivaient sur un océan bleu clair. C’est en voyant cela qu’il perdit conscience…"
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeJeu 4 Sep 2008 - 0:08

J'aime bien j'attend d'en savoire plus.

Je ne sais pas si qqun l'a déja dit mais y a un pb ici:
"Un jour un druide lui avait affirmé que la ville, ou du moins ce qu’il en restait, était plus vieux que l’humanité."

Ensuite je trouve que le nom et le concept d'Adamite n'est pas original.
Adamite=>Adamante = diamant en grec. Utilisé dans tout les opus de final fantasy pour designer les armures casques etc parmi les plus puissants que puissent obtenir un perso.
Et puis ça fait carrément pensé à du mithril.

Sinon, si Elione peut bruler un vouivre avec un boulle de feu pourquoi ne le fait il pas pour la première vouivre quand il pense qu'il va mourrir?
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 17:46

Bon et bien comme les message ont disparut je vais reposter la dernière partie du premier chapitre... une fois "critiquer" je posterai l'intégralité du chapitre et on repartira de la...

"Les trois jours qui suivirent furent une torture. Autant pour Gerain et ses hommes que pour Terac le guérisseur.
D’abord de lourds nuages noir nacré bouchèrent le ciel et un vent glacé se mit à souffler de l’est. Puis une pluie torrentielle commença à tomber. Les plaines verdoyantes au nord du Béléan devinrent méconnaissables. Des milliers de brins d’herbe d’un vert terne courbaient sous le poids des rafales. Des rivières d’eau croupie et boueuse coulaient partout, comme autant de zébrures brunes dans les prés. La route n’était plus qu’un bourbier indescriptible où les chevaux s’empêtraient, alors même que les roues du chariot y laissaient leurs sillages, aussitôt comblés par le déluge furieux. Gerain n’avait jamais vu de tempête aussi puissante et soudaine.
Leur voyage s’était transformé en lutte désespérée contre une nature déchaînée. Les quelques arrêts qu’ils se permirent pour reposer les chevaux furent autant de temps perdu. Si bien, qu’à l’aube du quatrième jour, quand le guérisseur finit sa dernière fiole, ils leurs restaient encore plusieurs roucs à parcourir. Trois heures durant, l’état de Terac se détériora, plus que celui du garçon. Carolan fit de son mieux pour les protéger de la pluie à l’aide d’une bâche improvisée. Mais rien n’y faisait.
Et enfin, à travers le mur d’eau qui tombait devant eux, les conducteurs aperçurent Rocblanc. Dans le décor ambiant, les remparts immaculés de la ville étaient à peine visibles. Gerain leur hurla d’accélérer. Le tonnerre gronda. Même s’ils ne l’avaient pas entendu, les soldats exhortèrent les bêtes exténuées. La Porte du Duc se dessina devant eux. Quelqu’un avait du les repérer et faisait ouvrir les battants. Le chariot passa sous l’arche sans ralentir. Deux gardes aveuglés par la pluie eurent à peine le temps de plonger sur le côté pour éviter les chevaux écumants. Carolan soutenait Terac pour l’empêcher de passer par-dessus bord. Gerain leva la tête. Ils s’étaient engagés dans l’une des avenues de la capitale et se dirigeaient vers la masse sombre du Rocher Blanc, sur lequel se dressait la citadelle du Haut Seigneur d’Hargand.
Le véhicule continua sa course folle pour finir par déboucher sur la Place Basse. En temps normal, elle grouillait de vie mais la pluie l’avait laissée vide et inondée. Le chariot s’avança sur la montée en lacets qui conduisait à la Place Haute. Et à la citadelle. Et au salut du guérisseur… et celui du garçon.
Gerain lança un regard impuissant à la brume magique dont la lueur s’était mise à clignoter. Si elle venait à disparaître, le garçon était condamné. Le sergent se pencha sur le corps du guérisseur qui semblait avoir perdu conscience. Il le secoua et se mit à parler dans son oreille.
-On y est presque, guérisseur ! Aller Terac ! Encore quelques secondes !
Le visage ivoirin se contracta. Ses yeux papillonnèrent un instant et ses lèvres bougèrent.
-Je vais… essayer…
Il tâtonna autour de lui et finit par trouver la main du garçon. Il la serra de toutes les forces qui lui restaient. Le sort brilla faiblement et reprit de la consistance. Mais alors que la brume blanchissait, le corps du guérisseur se mit à trembler de manière incontrôlable. Il finit par ouvrir la bouche, comme pour crier, et s’immobilisa. Ses yeux bruns, striés de blanc, regardaient fixement devant eux. Gerain étouffa un juron quand il sentit que le cœur de Terac avait cessé de battre. Il se retourna.
Le chariot venait de déboucher sur la Place Haute et continuait à foncer vers l’entrée de la citadelle. Les chevaux épuisés faillirent s’effondrer quand les soldats les firent ralentir. Le véhicule dérapa, craqua et s’arrêta enfin à quelques pas de la Porte des Chênes. Une demi-douzaine de gardes incrédules s’empressèrent d’encercler le chariot. Gerain sauta à terre en faisant signe à Carolan de rester en arrière. Il fit à peine un pas que deux lames se posaient sur sa gorge.
-Imbécile ! hurla-t-il. Je suis un sergent du premier régiment d’Hargand ! Allez immédiatement chercher un maître guérisseur !
-Inutile.
Un homme le dépassa. Gerain ne l’avait pas remarqué jusque-là. Il portait un grand manteau à capuche. Orné de l’étoile argentée des Guérisseurs. Sans perdre de temps, le nouveau venu avait sauté dans le chariot. Il s’accroupit devant Terac et posa la main sur son torse. Le guérisseur se redressa dans une grande crise de toux.
Gerain ne le vit pas revenir à la vie. Il regardait, accablé, la brume magique se dissiper. Avant qu’elle ait complètement disparu, l’homme au manteau y plongea la main. Une lumière aveuglante éclata. Gerain et les autres hommes présents durent détourner leurs yeux en larmes. L’éclat disparut aussi vite qu’il était apparu.
Le corps du garçon était baigné d’une aura d’un blanc pulsant et pétillant. La capuche du maître guérisseur avait glissé, dévoilant le visage d’un vieil homme à la barbe et aux cheveux gris. Ses iris brûlaient, littéralement, d’un feu blanc et aveuglant. Après avoir poussé un soupir, de fatigue peut-être, il se tourna vers Gerain.
-Votre blessé s’en sortira, sergent. J’y veillerai moi-même.
Gerain se contenta de hocher la tête. Déjà, les gardes aidaient un Terac hésitant et le garçon toujours inconscient à rentrer dans la citadelle. Ses hommes, Carolan en tête, attendaient qu’il donne des ordres. Son regard se posa sur la Porte des Chênes. Son arche avait été taillée pour adopter la forme de deux chênes gris entrelacés. Les feuilles de pierre couvraient la façade tel un lierre.
Le sergent sortit de sa contemplation, se rappelant les trois soldats trempés et frigorifiés. Il leur fit signe de le suivre et s’engagea sous l’arche. Sous les chênes gris."
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 20:30

beaucoup déjà ont décortiqué tes textes.

je vais m'en attarder sur d'autres qui eux en manque.

bonne continuation.
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 12:10

"D’abord de lourds nuages noir nacré"
noir et nacré au singulier c'est juste?

"Le chariot s’avança sur la montée en lacets qui conduisait à la Place Haute. Et à la citadelle. Et au salut du guérisseur… et celui du garçon."
Je ne suis pas convaincue par cette phrase, la répétition de Et de dérange.
"brume magique dont la lueur s’était mise à clignoter"
clignoter fait bizarre ici. vu qu'après tu dis "reprit de la consistance."
tu peux peut-être dire s'estompait

"Il portait un grand manteau à capuche. Orné de l’étoile argentée des Guérisseurs. "
souhaites tu vraiment couper ces deux phrases?

"d’un blanc pulsant et pétillant"
qu'entends-tu par pétillant?

"Il leur fit signe de le suivre et s’engagea sous l’arche. Sous les chênes gris."
Sous deux fois c'est pas très fluide.

"Il fit à peine un pas que deux lames se posaient sur sa gorge.
-Imbécile !"
Deux lames, deux gardes? Imbécile au pluriel.
Tu as visiblement fait de gros effort pour nous mettre dans l'ambiance du déluge. Toutefois de petites choses rendent cela difficile pour moi. Si j'imagines un déluge je ne pense pas aux brins d'herbe ni à de l'eau croupie. Boueuse certe chariant des branchages ou des pierres ou ce que tu veux mais pas croupie. C'est perso je le reconnais.
Je suis restée un peu confuse sur qui mourrait entre le garçon et Terac. J'ai eu l'impression qu'à un moment tu disais garçon en parlant de Terac. Me suis-je trompée. Pour les différencier tu pourrais dire jeune homme, non?

A part ça j'ai toujours envie de lire la suite Smile
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 18:25

Merci d'avoir lu!

Citation :

"D’abord de lourds nuages noir nacré"
noir et nacré au singulier c'est juste?

Je considère noir nacrée comme une couleur composé...

Citation :
"Le chariot s’avança sur la montée en lacets qui conduisait à la Place Haute. Et à la citadelle. Et au salut du guérisseur… et celui du garçon."
Je ne suis pas convaincue par cette phrase, la répétition de Et de dérange.

L'effet est voulu Smile ! Mais si la phrase te débecte vraiment c'est différent...

Citation :
"brume magique dont la lueur s’était mise à clignoter"
clignoter fait bizarre ici. vu qu'après tu dis "reprit de la consistance."
tu peux peut-être dire s'estompait

Merci ! Je vais mettre estomper... Wink

Citation :
"Il portait un grand manteau à capuche. Orné de l’étoile argentée des Guérisseurs. "
souhaites tu vraiment couper ces deux phrases?

Oui... Razz Le but est la aussi de cassé le rythme de la lecture...

Citation :
"d’un blanc pulsant et pétillant"
qu'entends-tu par pétillant?

Définition: "d'un éclat vif... ex : ses yeux pétillaient"...

Citation :
"Il leur fit signe de le suivre et s’engagea sous l’arche. Sous les chênes gris."
Sous deux fois c'est pas très fluide.

Je fait ça parce que je veux que le chapitre se termine sur son titre : "Sous les chêne gris".

Citation :
"Il fit à peine un pas que deux lames se posaient sur sa gorge.
-Imbécile !"
Deux lames, deux gardes? Imbécile au pluriel.

Exacte! ^^

Citation :
Tu as visiblement fait de gros effort pour nous mettre dans l'ambiance du déluge. Toutefois de petites choses rendent cela difficile pour moi. Si j'imagines un déluge je ne pense pas aux brins d'herbe ni à de l'eau croupie. Boueuse certe chariant des branchages ou des pierres ou ce que tu veux mais pas croupie. C'est perso je le reconnais.
Je suis restée un peu confuse sur qui mourrait entre le garçon et Terac. J'ai eu l'impression qu'à un moment tu disais garçon en parlant de Terac. Me suis-je trompée. Pour les différencier tu pourrais dire jeune homme, non?

Pour le déluge je voulait une vision d'ensemble... de plus je parle des brins avant que la pluie tombe... mais si tu pense à d'autre petit détail qui mettrait dans l'ambiance... Wink
Pour Terac et le garçon je vais voir si je peut rendre les choses plus claires!

Citation :
A part ça j'ai toujours envie de lire la suite Smile

Je vais attendre ce week-end pour poster la suite (et le chapitre corrigé...)! Very Happy
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 20:03

"Pour le déluge je voulait une vision d'ensemble... de plus je parle des brins avant que la pluie tombe... "

Ah bon?
"Puis une pluie torrentielle commença à tomber. Les plaines verdoyantes au nord du Béléan devinrent méconnaissables. Des milliers de brins d’herbe d’un vert terne courbaient sous le poids des rafales." Wink
A ce week-end alors Smile
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeDim 5 Oct 2008 - 11:09

Désolé un je suis un peu en retard mais bon... je vous poste le chapitre 1 en entier... j'aimerais surtout savoir si l'ensemble est cohérent, si il y encore de grosse fautes de style, si les correction que j'ai apporté vous plaises... Bonne grosse lecture :

"Chapitre Premier

Sous les chênes gris

Seigneurie d’Hargand, Forêt Grise, 3987e année de la 3e ère, 39e année du règne de Sénadus 3e Sangdarrion.

Elione marchait dans la pénombre. Tout autour de lui s’élevaient des chênes gris, hauts de plusieurs dizaines de pas, masquant le soleil. L’air était frais et empli d’une forte odeur de bois. Un chant d’oiseau, sans doute un pigris, retentit au loin. Une branche craqua quelque part au-dessus de lui. Elionne avait appris à marcher en silence dans la forêt et jamais ses pieds ne brisaient de brindilles ou ne froissaient de feuilles. Il avançait comme une ombre, sans bruit, presque invisible.
Ses quelques pièces d’armure de chasseur, en cuir d’Hargand, étaient tellement usées qu’elles tiraient sur le brun sombre. La vielle tunique verte qu’il portait avait été rapiécer tant de fois que le fil, tressé en poils animal, s’était presque substitué au tissu. Son pantalon avait été amputé de la moitié de ses jambes depuis bien longtemps. Les vieilles bottes en cuir noir étaient peut-être ce qui avait le mieux résisté à ses années d’errance. Malgré sa vie sauvage il parvenait à conserver un aspect irréprochable, ses longs cheveux noirs brillaient légèrement, captant le peu de lumière présente. Arc à la main et carquois aux dos, il continuait à arpenter la forêt. Vite.
Le matin même Elione avait entendu des cris. Des rugissements bestiaux. Tout près. Trop près du bosquet qu’il occupait. De plus, peu de créatures auraient pu produire de tels bruits. Et les seules qui lui venaient à l’esprit étaient particulièrement dangereuses. Après avoir contourné un mur de ronces, il aperçut une clairière. Un point brillant, éclatant dans la noirceur des bois. Il l’atteignit rapidement.
Après quelques minutes, le temps de s’accommoder à la lumière, ses yeux scrutèrent le ciel. Le soleil culminait à son zénith et Néane, la Jumelle, suivait un peu plus loin au nord. Sa surface rouge ocre, parsemée de taches bleu laiteux et de stries violettes, contrastait avec l’azur profond du ciel sans nuage d’Hargand. En quelques secondes à peine la chaleur imprégna Elione qui se tourna vers le centre de l’espace dégagé. Un squelette de cerf y était affalé, dans une position grotesque. En s’approchant, il put voir que seuls restaient le crâne, le postérieur et quelques lambeaux de chair de la noble bête. Ses bois avaient été brisés et les os de son poitrail écrasés. Le sang séché maculait l’herbe sur des pas à la ronde.
Elione sentit la colère l’envahir. L’animal avait du être un mâle puissant. Sa mort était un véritable gâchis. Il fronça les sourcils. La carcasse semblait rongée. Par des dents effrayantes. Le prédateur qui avait dévoré le cerf devait posséder une mâchoire énorme. Plusieurs empreintes étaient figées dans le sang et dans l’herbe. De plus d’un pas de long et avec trois grandes traces de griffes. Certaines se dirigeaient vers le nord. Ce ne fut qu’en tournant la tête dans cette direction qu’il le remarqua. Un homme, appuyé sur un bâton, se tenait au bord de la clairière.
Un druide, comprit Elione en voyant sa cape vert brun et sa grosse barbe noire. Il avait du sentir les événements et voir de quoi il retournait.
-Druide, lança-t-il calmement. Sais-tu quelle est la chose qui a fais ça ?
Le mage avança et regarda, l’air triste, les restes du cerf.
-Malheureusement, dit-il doucement.
Il se pencha et effleura l’un des bois imprégné de sang puis se releva.
-Viens Elione. Allons discuter de ça à Ruitar.
Le solitaire considéra le druide qui repartait déjà vers l’est. Après tout il connaissait les druides depuis longtemps et n’avait jamais refusé de leur accorder un service. Il s’engagea à la suite du mage. Avant d’entrer dans l’obscurité il regarda une dernière fois les os du cerf. Peiné, il disparut sous les chênes gris.

Après trois heures de marche dans le silence, les deux hommes commencèrent à entrevoir la présence des ruines.
Elione ne savait pas vraiment de quand datait Ruitar. Un jour un druide lui avait affirmé que la ville, ou du moins ce qu’il en restait, était plus vieille que l’humanité. Il voulait bien le croire. La matière grisâtre dans laquelle on avait construit les bâtiments et les rues ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait. Aujourd’hui les arbres avaient repris leurs droits et des massifs de ronces bloquaient les quelques maisons encore debout. Mais, pour Elione, le plus étonnant restait les rues. Rien ne poussait là où les pavés étaient intacts et même les plus grosses racines n’arrivaient pas à les fissurer. Un jour, il avait essayé d’abattre un pan de mur. Après une dizaine de branches cassées et de pierres éraflées, il dut renoncer. La pointe en acier d’une de ses flèches n’avait pas eu plus d’effets. L’étrange matériau semblait inaltérable.
Pourtant quelque chose devait bien en venir à bout. La preuve en était la tour qui trônait au centre de la ville. Autrefois, elle avait du s’élever haut dans le ciel mais à présent seul le première étage était accessible. Le reste de la structure gisait sur le sol. Lorsqu’il pénétra à l’intérieur, Elione se demanda quelle force avait bien pu défaire la matière inconnue.
Le druide lui fit signe de s’asseoir sur un des blocs qui jonchaient le sol. Après qu’il ait pris place le mage s’installa en face de lui. Une petite brise rafraîchissante soufflait jusque-là grâce aux bouts de mur manquants. Ils restèrent quelques minutes dans le silence. Elione connaissait les druides et savait qu’ils ne se pressaient jamais. Il attendit patiemment puis, voyant le mage hocher la tête, il commença.
-Tu sais qu’est ce qui a tué le cerf ?
Le druide plongea son regard marron dans les yeux noir du jeune homme.
-Oui je le sais. Et je pense que tu t’en doutes aussi.
-Oui. Oui je crois que ce sont…
-Tu dois régler ce problème, coupa le mage. Il n’est pas naturel qu’un tel prédateur chasse en cette saison et en cet endroit.
Elione était habitué aux étranges manières des druides et ne s’offusqua pas lorsqu’il fut coupé.
-Où ? se contenta-t-il de demander.
-Au nord, répondit le mage après un petit silence. Près de l’orée de la forêt.
L’autre hocha la tête et se leva.
-Que la nature vous garde, druide, dit-il en baissant la tête.
-Que la nature te garde, jeune errant, répondit le mage.
Elione sortit des ruines sans se retourner. Il s’arrêta tôt et campa sous un bosquet de pins. Le lendemain, il aurait un long chemin à faire.

Au bout de quatre jours de voyage vers le nord, les signes s’étaient multipliés. Le gibier avait presque complètement disparu, des arbres déracinés, pourrissant, gisaient à des dizaines d’endroits, et des empreintes griffues marquaient le sol un peu partout. Elione était près du but.
Les grands chênes gris cédaient leurs places aux pins, bouleaux, hêtres, impants, érables, châtaigniers, véracs et cerisiers. La lumière passait plus facilement à travers les ramures et formait des centaines de rayons lumineux, autant de piliers brillant dans la forêt. Le silence était pesant. Les oiseau auraient du chanter, les cerf bramer et les loup hurler. Elione n’aimait pas ça. Il arriva devant une grande trouée. Des collines s’élevaient en face de lui. Il fit un détour pour les contourner. Une autre clairière s’élevait derrière. Et la bête se tenait au milieu.
Une vouivre. Enorme. Elle devait faire plus de cinq pas de haut et deux de large. Les vouivres étaient une espèce apparentée aux dragons, qui avaient perdu la capacité de voler ou de cracher du feu mais qui conservaient une part de leurs intelligences. Elles vivaient généralement beaucoup plus à l’ouest, et ne descendaient des Monts Boisés qu’en hiver. Elle n’aurait pas du se trouver là. Le monstre s’était tourné pour observer le petit être qui dérangeait sa quiétude. Deux yeux verts fendus de rouge se posèrent sur Elione. La bête déploya ses ailes de cuir, jettent leurs ombres sur lui, ce qui ne l’empêcha pas de la voir dans ses moindres détails.
Sa peau était recouverte d’écailles rouges et noires, brillantes sous le soleil. Quatre membres musculeux et pourvus de longues griffes noires soutenaient sa masse qui se balançait légèrement de gauche à droite. Une crête osseuse blanche partait de ses omoplates et se terminait à la base de sa queue, qui balayait le sol derrière elle. Des crocs acérés dépassaient de sa gueule fermée. Et ses narines frémissantes, alors qu’elle humait l’air.
Elione ne bougea pas. Tenter de fuir aurait été inutile, la vouivre pourrait le dépasser d’un bond. Lui qui avait voulu la surprendre était en mauvaise posture. La seule chose à faire était peut-être de décocher une flèche dans son œil… la bête attaqua, empêchant Elione de finir sa réflexion.
Une patte griffue jaillit dans sa direction. Il plongea par réflexe… ce qui lui sauva la vie. Sa roulade l’amena sous le ventre du monstre. Il retrouva ses appuis, encocha une flèche et visa. Le trait rebondit sur les écailles et Elione dut courir pour éviter d’être écrasé sous le poids de la vouivre. Les deux adversaires se firent face. Le monstre ne semblait pas pressé d’en finir avec sa proie et comptait s’amuser encore un peu. Le jeune homme dut reculer pour éviter un nouveau coup. Il se concentra.
Son cœur battait vite. Le sang martelait ses tempes. Sa respiration s’accéléra. Il allait mourir. Maintenant. Comme ça. Après trois ans seul dans la forêt, il allait être dévoré par une vouivre. Un sourire apparut sur son visage. Il en rirait si la situation n’était pas aussi désespérée. Cela lui rappela la mort de son père. Ici, dans cette forêt, tué par un grand loup gris. Il aurait aussi du mourir ce jour là mais il survécut. Sans qu’il puisse ce l’expliquer, il avait survécut. Et aujourd’hui aussi il voulait vivre.
Sans vraiment s’en rendre compte, il avait encoché une flèche et visait la tête de la bête. Cela ne servirait à rien pourtant… Ses paupières se fermèrent. Il relâcha la corde. Quand il rouvrit les yeux tout s’était figé. Sa flèche était suspendue dans les airs, la vouivre était immobile et même le vent ne soufflait plus. Puis le temps reprit ses droits.
La flèche se nimba d’une aura dorée et se transforma en un trait de lumière aveuglante qui se ficha entre les deux yeux de la vouivre. La bête, hébétée, recula. Elle mourut sans même savoir pourquoi. Sa lourde carcasse s’affaissa et fut secouée d’un unique spasme. Elle était morte. Elione la regarda. Il ne comprenait pas. Comment avait-il fait ça ? Il voulut s’approcher pour voir le cadavre mais un hurlement le stoppa net. Un rugissement bestial, emplit de colère. Avant qu’il n’aie pu se retourner complètement quelque chose le heurta et l’envoya contre un jeune chêne gris, plusieurs dizaines de pas plus loin.
La douleur le gagna. Son épaule gauche le lançait affreusement. Mais il ne sentait plus le reste de son corps. Ses vertèbre avaient du se briser contre l’écorce de l’arbre. Un liquide chaud s’écoulait sur sa peau. Il saignait abondement. Sa tête se tourna vers le centre de la clairière. Une autre vouivre. Plus grosse que la première et avec des écailles plus sombres. Elle renifla le corps de sa congénère puis la poussa légèrement de la gueule. Voyant que celle-ci ne réagissait pas, elle poussa un cri. Un unique cri, qui retentit dans la forêt sur des roucs à la ronde. Un cri empli de douleur et de chagrin. De rage aussi.
Le monstre scruta les alentours et chargea Elione dès qu’il le remarqua. Le jeune homme vit de nouveau la mort en face. Sans réfléchir il leva son bras valide, tendu vers l’avant et paume ouverte. Une boule de feu doré apparut devant sa main et fila vers la vouivre. Les flammes d’or coururent sur les écailles de la bête qui se transforma en torche vivante. Elle se tordit, hurla et finit par chanceler et tomber. Le feu disparut, laissant la carcasse carbonisée de la vouivre fumer au milieu de la clairière, à côté de l’autre créature.
Elione ne réfléchissait plus. Il regardait le ciel. Quelques nuages dérivaient sur un océan bleu clair. C’est en voyant cela qu’il perdit conscience…"
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeDim 5 Oct 2008 - 11:10

"Les deux soldats avançaient. Les traces de la vouivre les avaient conduits près d’un petit amoncellement de collines. Arbalètes en main, ils marchèrent, pliés en deux, vers une crête déboisée. Ils s’aplatirent sur le ventre quelques pas avant leur objectif et rampèrent jusqu'à ce qu’ils puissent regarder de l’autre côté. Ce qu’ils virent les pétrifia.
Un jeune homme, arc bandé, se tenait en face de la vouivre qu’ils cherchaient. Le garçon ferma les yeux et décocha. La flèche vola vers la bête et prit soudain un aspect doré, qui finit par aveugler les soldats. La lumière disparut d’un coup. Ils n’en crurent pas leurs yeux. La vouivre tomba, le trait fiché dans le crâne.
-Comment ce gosse a-t-il pu… commença le sergent Gerain.
-Regarde là-bas, murmura Carolan en désignant un point derrière l’archer.
Gerain ne comprit pas tout de suite de quoi il s’agissait. Puis la chose hurla. Une autre vouivre. D’un bond, elle fut derrière le jeune homme, qui n’eut pas le temps de se retourner. Un puissant coup de griffes l’envoya s’écraser de l’autre côté de la clairière. Les doigts du soldat se serrèrent un peu plus sur le manche de son arme. Carolan fit mine de se lever mais Gerain le retint en agrippant sa chemise de mailles.
-Il faut aller l’aider ! protesta l’autre sans hausser la voix.
-Tais-toi et réfléchis, expliqua Gerain alors que le monstre s’attardait près du corps de la première bête. On ne lui fera pas grand-chose à deux. La meilleure chance de ce gamin est que tu partes chercher les autres, et vite !
Le soldat recula en rampant puis se leva d’un bond et partit en courant. Le sergent tourna la tête vers la vouivre. Elle poussa un rugissement de colère, ayant apparemment compris que sa congénère ne se relèverait pas. Après un bref moment d’hésitation, elle chargea le corps immobile du garçon, toujours affaissé en bas du tronc qu’il avait percuté. Gerain appuyait déjà sur la détente de son arbalète quand il vit le jeune homme bouger. Le garçon leva un bras et une gigantesque boule de feu dorée, apparue de sa main, fila vers la vouivre. Le monstre ne fut bientôt plus qu’une silhouette couverte de flammes d’or brillantes qui la consumaient sans autres bruits que ses glapissements de douleur désespérée. Aucune fumée ne s’élevait de la bête agonisante. Elle était immobile lorsque le feu magique s’éteignit, laissant sa masse brûlée s’effondrer en faisant trembler le sol. Les chairs et les écailles grésillantes se mirent à fumer et à répandre une odeur de viande cuite dans la clairière. L’étrange jeune homme glissa sur le côté. Plus rien ne bougea.
Gerain mit quelques secondes pour sortir de son hébétude. Il finit par se remettre debout et à courir vers le corps du blessé. Son inquiétude se noyait dans l’étonnement et l’interrogation. Il dérapa en ralentissant et se retrouva penché, à genoux, sur le jeune homme. Son casque de cuir avait glissé sur ses yeux. Il l’enleva et le jeta au loin d’un seul geste. Un gémissement lui vint quand il posa les yeux sur les blessures du garçon. Son bras droit n’était plus relié à sa poitrine que par une bouillie sanguinolente où les os de l’épaule, brisées, jaillissaient en divers endroits. Plusieurs côtes transperçaient son flanc et les vêtements qui le recouvraient étaient imbibés de sang. Qui continuait à s’écouler. Il ne fallait pas perdre de temps.
Le sergent déchira un pan de son tabar et se mit à appuyer de toutes ses forces sur les plaies. Le flux de sang diminua à peine. Le jeune homme se réveilla. Gerain le regarda fasciné. Les lèvres déjà pâles murmurèrent quelque chose d’inintelligible.
-Tais-toi mon garçon, garde des forces…
Un bruit attira l’attention du sergent. Il tourna la tête. Deux douzaines de soldats dévalaient les collines par lesquelles il était arrivé. Il se mit à hurler.
-Le guérisseur ! Tout de suite !
Son attention se reporta vers le blessé qui chuchotait.
-Qui… qui êtes…
Il ne finit pas sa phrase. Sa tête partit en arrière et ses yeux se fermèrent.
-Non ! Reste avec moi mon garçon ! Reste conscient ! Allez regarde moi…
Le corps du jeune homme resta sans réactions. Le sergent jura.
-Qu’est-ce que fout le guérisseur ! cria-t-il.
Un homme se pencha à coté de lui. Il portait un grand manteau blanc frappé par une étoile argentée à cinq branches. Malgré son jeune âge apparent, une sorte d’assurance, de profonde sagesse émanait de lui. Surtout lorsqu’on regardait ses iris bruns striés de blanc. Il retira le bout de tissu noir de sang et posa ses mains sur les chairs à vif puis grimaça.
-Je ne pourrai pas le sauver.
Gerain lui lança un regard sidéré.
-Quoi ? C’est tout ce que vous trouvez à dire ! Vous êtes guérisseur et vous…
L’autre le coupa.
-Je peux le garder en vie mais cela ne servirait à rien. Son épaule et son bras sont irrécupérables. Ses vertèbres sont brisées. Seul un maître de mon ordre pourrait avoir une chance de le guérir.
Le sergent allait répliquer quand une idée lui vint.
-Ce garçon a tué deux vouivres, dit-il fermement. Selon les anciennes lois il bénéficie de la protection du Haut Seigneur d’Hargand et doit être assisté à l’aide de tous les moyens disponibles. Si vous le maintenez en vie jusqu'au palais, je suis sûr que le Seigneur fera appel à un maître guérisseur.
Le mage lui sourit.
-Je suis heureux de vous entendre dire ça.
Il se pencha et plaça ses paumes au-dessus de la blessure. Un nuage de lumière blanche scintillante s’étendit sur les chairs exposées et le sang s’arrêta de couler presque instantanément. Petit à petit les côtes se remirent en place et une fine membrane cicatricielle recouvrit les plaies. Gerain regarda le guérisseur dans les yeux. Il frissonna en voyant que ses iris étaient à présent entièrement blancs. Bien qu’il connaisse le phénomène, il ne s’y était jamais habitué. Une main se posa sur son épaule, le sortant de sa contemplation. Deux hommes s’étaient approchés de lui sans qu’il le remarque. Carolan et son capitaine.
-Soldats, expliquez-moi ce foutu bordel ! lui lança l’officier Liobert en désignant le corps des deux vouivres que plusieurs hommes étaient déjà en train de dépecer.
-Heu… mon capitaine, commença Carolan en voyant le regard du sergent se posé sur lui, le gamin a d’abord tué la première vouivre avec une… une flèche dorée, puis il s’est prit un sale coup de la seconde et…
-Et j’ai envoyé le soldat Carolan vous chercher pour aider le garçon, reprit Gerain.
-Et après sergent, qu’est-ce qui a grillé cette vouivre ?
Liobert fit un signe brusque en direction des restes encore fumant de l’animal.
-C’est le gosse. Il a tendu le bras et une boule de feu a… brûlé vive la vouivre…
L’officier regarda le visage exsangue du jeune homme. Son masque de colère se fissura quelques instants. L’incrédulité et la peine déformèrent successivement ses traits. Il redevint impassible lorsque son regard se posa sur son subordonné.
-J’imagine que vous n’avez aucune idée sur la manière dont il s’y est pris.
-Il ne porte pas de symbole magique… En fait il a plutôt l’air d’un vagabond qui…
Le guérisseur se leva avant qu’il ait fini sa phrase. Il chancela un instant avant de prendre appuis sur l’arbre le plus proche.
-J’ai… arrêté l’hémorragie… et fais… fais se que j’ai pu pour ses os…
Il toussa puis trébucha et s’écroula dans l’herbe. Gerain se précipita pour le soutenir. Le guérisseur toussa de plus belle, si bien qu’il faillit s’étouffer.
-La fio… la fiole à… ma ceinture… faites-moi… boire…
Le sergent fouilla dans les plis du manteau blanc et finit par tomber sur trois fioles identiques. Un étrange liquide bleu semblait miroiter derrière leurs verres transparents. Il attrapa la plus proche, lui retira facilement son bouchon et commença à verser son contenu dans la bouche du mage. Une forte odeur d’alcool lui agressa les narines.
Juste avant qu’elle ne soit vide, le guérisseur l’écarta de la main et se redressa. Il respira à pleins poumons et ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, leur teinte blanche était devenue aveuglante. Son corps se mit à luire pendant quelques secondes d’une faible aura immaculée. Il se pencha à nouveau sur le jeune homme et repositionna ses mains au-dessus des blessures encore suintantes. Après plusieurs minutes de silence il commença à murmurer des mots dans une langue inconnue des autres hommes présents. Une brume blanche enveloppa le bras, l’épaule et le flanc du garçon. Le guérisseur, frissonnant, recula un peu et s’empara de la fiole que Gerain tenait toujours. Il n’avait pas bougé de toute la scène. Le mage but, cul sec, le liquide restant. A nouveau le sergent eut l’impression de le voir briller légèrement. Après avoir poussé un soupir, il lança la fiole en l’air. Carolan était près à la rattraper par réflexe quand le verre explosa en une myriade de fragments étincelants. Ils furent emportés par un vent invisible et finirent par disparaître. Le soldat, bouche bée, resta pétrifié, le bras toujours levé. Le guérisseur choisit ce moment pour se tourner vers le capitaine.
-Mon sort le gardera en vie, dit-il en reprenant son souffle. Il ne va pas le guérir mais il empêchera ses os de bouger et son corps de se mettre à saigner de l’intérieur. J’ai aussi réussi à rétablir la circulation sanguine dans son bras.
-Ne pouvez-vous pas vous… transporter à Rocblanc et l’emmener avec vous, ou au moins prévenir un maître guérisseur ? demanda Liobert.
-Non, répondit le mage en secouant la tête. Je dois rester auprès de lui. Le sort que j’ai jeté ne peut fonctionner qu’en ma présence et il ne survirerait pas plus de quelque instant sans son soutien.
Il prit les deux fioles qui restaient dans sa ceinture.
-Avec ça, je peux tenir quatre jours, maximum.
Alors que l’officier réfléchissait Gerain intervint.
-Il faudrait au moins une semaine pour atteindre Rocblanc en passant par le pont de Villeneuve. Le seul moyen c’est de traverser à Bac-Lier.
Le capitaine acquiesça.
-Nous ne pouvons pas tous y aller.
Il se tourna vers Gerain.
-Choisissez trois hommes. Si vous partez dans l’heure vous avez peut-être une chance d’y arriver.
-Il ne peut pas monter, intervint le guérisseur en désignant le garçon dans le visage avait repris quelques couleurs. Il doit rester allongé.
-Il suffit d’utiliser le chariot… commença Carolan.
-Nous en avons besoin pour transporter nos vivres et nos armes, soldat, répliqua Liobert. Il faudrait des jours pour en trouver un autre.
-Les lois sont claires capitaine, contra Gerain dont la voix tremblait un peu. Le garçon doit bénéficier de tous les moyens en notre possession…
Le sergent eu peur d’être allé trop loin. Les traits de fer de son supérieur restèrent figé quelques instants.
-Très bien sergent… accorda l’officier. Amenez le chariot ici et emmenez le gosse à Rocblanc.
Il fixa un long moment son subordonné.
-Vous avez intérêt à ce qu’il survive.
Liobert tourna les talons et partit en aboyant des ordres aux soldats qui s’activaient dans la clairière. Gerain fit un signe à Carolan qui fila chercher le chariot puis il regarda le mage.
-Merci guérisseur.
L’autre plongea ses yeux bruns striés de blanc dans les ceux du sergent.
-Vous me direz ça quand nous l’aurons sauvé.

Elione flottait dans le vide. Un vide gris. Sans repère ni profondeur. Il ne sentait rien. Il ne ressentait rien. C’était comme si ses sens ne fonctionnaient plus. Pourtant… il avait conscience d’être là. Conscience de son corps immobile dans le néant. Et ce corps se dissipait. D’abord ses contours se floutaient puis son image commençait à se confondre avec le gris omniprésent. Plusieurs fois il n’avait subsisté que son torse et sa tête. Mais toujours un halo blanc éclatant avait repoussé le gris. Toujours il retrouvait son intégrité. Toujours il se remettait à attendre. Seul. Dans le rien."
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeDim 5 Oct 2008 - 11:12

"Minuit était passé depuis plusieurs heures quand Gerain entendit le bruit du fleuve. Un grondement lointain et étouffé. Le Béléan ne devait pas se trouver à plus de quelques roucs devant eux.
L’officier leva les yeux vers le ciel. A l’ouest, des centaines d’étoiles scintillaient comme autant de flammes argentées dans la nuit. La lune à moitié pleine trônait fièrement parmi elles alors qu’au nord, la face bariolée de Néane éclipsait les moins étincelantes. Mais à l’est s’élevait un mur gris. Une tempête approchait et cachait le ciel dans son sillage. L’horizon était noir. Sauf quand, brièvement, l’éclat des éclairs l’illuminait. Les pluies allaient gonfler et mettre en rage les eaux du fleuve. S’ils utilisaient le bac à ce moment précis…
Un sursaut du chariot sortit le sergent de ses pensées. Il grogna et se redressa un peu. Son dos lui faisait affreusement mal. Il se contorsionna pour faire craquer sa colonne. Une nouvelle secousse faillit lui faire perdre l’équilibre. Un cri retentit à l’avant.
-Désolé sergent !
Gerain ne sut pas si c’était Léor ou Thébalt. Il avait choisi les deux soldats parce qu’ils étaient les hommes avec le plus d’ancienneté sous ses ordres. A l’inverse de Carolan. L’adolescent l’avait rejoint depuis moins d’un an mais le sergent avait vite apprit à l’apprécier, en particulier pour son esprit vif et ses talents en stratégie. Il ferait un très bon officier, un jour. Un toussotement l’extirpa de ses réflexions.
Le guérisseur semblait épuisé. Son visage pâle se déformait de temps à autre en un rictus de gêne ou de souffrance. Ses yeux cernés de noir avaient perdu de leur éclat. Il se mit à respirer plus longuement, comme pour calmer les quintes de toux. Gerain sentit la honte l’envahir.
-Je suis désolé pour tout à l’heure, dit-il en rampant vers le mage. Je n’imaginais pas que cela puisse être aussi… pénible.
L’autre le regarda et parvint à sourire un peu.
-Ce n’est rien…
Il dut s’arrêter pour tousser dans sa manche. Quand il se tourna à nouveau vers le sergent il semblait respirer mieux.
-Je ne vous en veux pas…
Gerain prit la gourde à sa ceinture et la tendit au guérisseur, qui l’accepta avec un hochement de tête.
-Au fait, je ne vous ai même pas demandé votre nom, reprit le sergent en récupérant la gourde.
-Je m’appelle Terac. Et je sais que vous êtes le sergent Gerain de Rocblanc.
-Terac… dit doucement le sous-officier.
Quelques secondes de silence passèrent.
-Terac, comment va le garçon ? finit-il par ajouter en lançant un regard inquiet au corps étendu à côté de lui.
Le jeune homme était à présent blanc comme un mort. Les blessures de son corps étaient toujours couvertes du nuage de magie curative. Mais le blanc immaculé avait peu à peu cédé sa place au gris terne. Plus le guérisseur s’affaiblissait, plus la puissance du sort diminuait. Et les chances du garçon avec elle. Terac eut apparemment les mêmes pensées.
-Son corps est très affaibli, et je suis donc contraint de lui envoyer de l’énergie de manière régulière. Il a déjà été plusieurs fois sur le point de mourir…
Gerain regarda, accablé, le mage prendre l’un des flacons de sa ceinture. Il était déjà entamé. Le guérisseur avala une gorgée et soupira. Le changement fut le même que les fois précédentes. Il parut briller un instant et ses yeux recouvrèrent leur éclat. La brume blanche chatoya à nouveau d’une couleur éclatante. Il essaya de s’installer un peu mieux sur le plancher dur du chariot.
-Lier en vue ! hurla l’un des deux soldats à l’avant.
Le jeune Carolan sauta du bord où il était assis et se réceptionna dans un nuage de poussière. Gerain suivit, content de pouvoir se dégourdir un peu les jambes. Ils dépassèrent le lourd chariot et firent signe au deux soldats qui tenaient les rênes. Ces derniers firent ralentir les chevaux presque jusqu'à l’arrêt. Le sergent se tourna vers Bac-Lier.
Le village s’étendait au bord du Béléan. Une vingtaine de bâtiments s’élevaient le long de l’unique route pavée qui menait au bac lui-même. La plupart des maisons, construites en chêne gris, ne dépassaient pas un étage. Une poignée de fenêtres laissait échapper des lueurs à peine visibles. Le reste des habitations, plus petite et modeste, se trouvaient plus à l’est au bord de l’eau ou de l’autre coté du fleuve. La seule construction notable était le château. Construit au sommet d’une petite butte artificielle à l’ouest, il ressemblait, dans la nuit, à une grosse mâchoire pointant vers le ciel. Sans être sinistre la masse sombre semblait morte, abandonnée dans la nuit et le silence. Silence qui régnait partout. Rien ne bougeait dans le petit bourg de Bac-Lier.
Gerain et Carolan avancèrent au milieu du village endormi. Le chariot suivait toujours. Les chevaux frappaient les pavées en produisant un cliquetis régulier. Ils étaient presque arrivés au quai du bac quand une lumière apparut devant eux. Il s’agissait d’une vieille lanterne ouverte sur un seul de ses côtés, tendue à bout de bras. Celui qui la tenait s’arrêta quand les soldats lui firent signe. Il se mit à crier d’une voix chevrotante et fatiguée.
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce… qu’est c’que vous v’nez faire ici ?
Gerain maudit le vieil homme. Il aurait voulu traverser le fleuve sans faire d’histoire. Avec ses cris, le vieux devait déjà avoir réveillé la moitié du village.
-Nous sommes des soldats du Haut Seigneur, lança le sergent en se disant qu’il était trop tard de toutes façons. Il faut que nous traversions le Béléan ce soir.
L’homme laissa Gerain s’approcher, Carolan sur les talons. Il baissa suffisamment sa lanterne pour que le sergent puisse voir son visage. Comme il s’y attendait les traits burinés et distendus appartenaient à un homme âgé d’au moins soixante ans. Deux grands yeux brun clair, que le temps semblait avoir épargnés, se posèrent sur Gerain.
-Vous pouvez pas passer d’nuit, lui dit-il. Vous d’vez attendre l’jour.
-Nous devons utiliser le bac, répliqua le sergent fermement.
-Le passeur voudra pas M’sir…commença l’autre d’une voix tout aussi catégorique.
-Où vit-il ? coupa Gerain. Le passeur où loge-t-il ?
-Heu… au château mais…
-Va le chercher alors. Et vite ! La vie d’un garçon en dépend !
Le vieil homme partit en courant, ou plutôt en clopinant, vers le château. La mention d’un blessé avait, semble t-il, balayé tous ses doutes. Le chariot arriva à ce moment-là. Carolan fit signe aux conducteurs d’avancer jusqu'aux quais. Gerain le regarda prendre les choses en mains. Il ne put s’empêcher de penser à nouveau à la carrière qui se profilait pour le jeune soldat.
Une dizaine de minutes défilèrent avant qu’il ne voie plusieurs lumières apparaître sur la façade du château. Puis il dut attendre. Après un quart d’heure, à faire les cents pas, il se dirigea vers le chariot. Le garçon n’avait pas bougé d’un pouce et le guérisseur somnolait. Il s’éloigna un peu. Il aurait bien hurlé son impuissance si quelque chose n’avait pas bougé à l’embranchement où le vieil homme avait disparu. Il poussa un soupir. Ce n’était pas deux hommes qui venaient vers lui mais une bonne quinzaine.
-Qu’est-ce que tu as fait le vieux…
Il resta immobile alors que Carolan venait se mettre à sa droite. La troupe qui s’approchait était majoritairement composée de gardes. Ils portaient tous des armures en cuir d’Hargand et le brassard bleu de la Garde Civile. Gerain se rendit vite compte qu’ils encadraient, ou peut-être escortaient, trois personnes qui marchaient au milieu de leur formation. Une grande femme aux cheveux clairs avança, suivie de deux hommes. Elle s’arrêta juste devant le sergent et le considéra quelques instants. Le grand manteau de fourrure qui la recouvrait s’entrouvrit pendant une seconde, dévoilant une chemise de ce qui semblait être de la soie ou du satin. Un tissu noble. Un tissu de noble. Gerain tiqua. Elle devait être la…
-Je suis désolée de vous avoir fait attendre soldat, dit la comtesse de Bac-Lier d’une voix suave. Il a fallu que je me… rende présentable. Il faut dire que vous nous arrivez à une heure bien tardive…
-Je suis profondément confus comtesse, répondit le sergent en s’inclinant maladroitement. Je ne m’attendais pas à ce que votre noble personne se déplace si tard dans la nuit.
La femme sourit.
-Quand notre bon vieux veilleur est venu au château et a commencé à parler de mourants et de soldats, mes hommes m’ont réveillée. J’avoue être aussi intriguée qu’eux sur le pourquoi de votre venue.
-Madame, nous transportons un blessé grave qui doit être emmené à Rocblanc de toute urgence. Passer par Villeneuve nous aurait fait perdre un temps très précieux et nous avons pensé au bac de Lier.
La comtesse regarda le sergent plusieurs secondes avant de poursuivre.
-Quel est votre nom soldat ?
-Sergent Gerain du premier régiment de Rocblanc, à votre service madame, récita le sous-officier en frappant son épaule droite de son poing gauche.
-Et bien sergent j’ai amené avec moi le chirurgien local, pour examiner votre blessé.
-Je crains que cela ne serve pas à grand-chose madame, répondit-il avec une peine sincère. Mais suivez-moi je vous en prie.
Il mena la comtesse, toujours suivie de ses deux hommes et des gardes, jusqu'au chariot. Après quelques minutes de contemplation devant le garçon et la brume magique, la femme se tourna vers l’un de ses deux suivants. L’homme, qui devait être le chirurgien, se tordit les mains, gêné.
-Il… il ne devrait pas être en vie… comtesse, fut tout ce qu’il trouva à dire.
Elle chuchota quelques mots au deuxième homme qui fila vers le quai. Certainement le passeur. Les yeux bleus de la comtesse retrouvèrent ceux du sergent.
-Comment…comment ce garçon s’est-il retrouvé dans cet état ? demanda t-elle doucement.
-Vous devez avoir eu connaissance des troubles causés par des migrations anormales de vouivres…
-Oui, opina-t-elle, j’ai moi-même fait partie de la délégation des comtes de la Forêt Grise qui a été rapporter la situation au Haut Seigneur Fauconar.
-Ce garçon en a tué un couple, dit simplement Gerain.
La comtesse pâlit.
-Ce… jeune homme a tué deux vouivres ?
Sa voix s’était faite moins assurée.
-Il les a tuées sous mes yeux, madame. Et c’est pour cela, vous comprenez, que je me devais d’employer tous les moyens pour…
-Quel est son nom ? lança-t-elle en coupant le sergent.
-Nous n’avons… pas pu… l’apprendre, madame.
Elle se pencha un peu comme pour mieux voir le blessé. Son visage pâlit encore un peu plus. Ses lèvres bougèrent et Gerain dut tendre l’oreille pour entendre ses paroles.
-Cela ne peut-être que lui…
Il attendit une minute avant de parler.
-Vous… le connaissez madame ?
La comtesse le regarda en face.
-Oui… mais cela fait longtemps. Je ne pensais pas qu’il serait… encore en vie.
Le sergent resta pantois devant sa réplique. Avant qu’il puisse prendre la parole, elle continua.
-C’était il y a à peu près trois ans. Un étrange événement m’a été conté. Un chasseur était mort sous les griffes d’un grand loup gris. Il pistait la bête avec son fils, pour son treizième anniversaire. Je ne me rappelle pas les détails mais après trois jours d’absence, le fils a ramené son père, mourant, dans son village. Le garçon était incapable de dire ce qui était arrivé, ni de se rappeler comment il s’en était sorti. Je me suis rendue là-bas. Je comptais proposer à l’enfant de venir ici où j’aurais pu lui trouver une famille pour s’occuper de lui.
La comtesse s’arrêta et eut un mince sourire.
-Il a gentiment… décliné ma proposition et est parti le jour même pour vivre dans la forêt. Je n’aurais jamais cru le revoir un jour.
-Et vous l’avez laissez faire madame ? répliqua le sergent un plus étonnez encore.
-Ses parents mort il était, selon les lois, majeur et libre de ses actes.
Gerain s’apprêtait à la questionner à nouveau quand un cri retentit.
-Sergent ! Le passeur dit qu’on partira dès que vous en donnerez l’ordre !
La voix appartenait à Thébalt. La comtesse fit un petit signe de la tête en signe d’adieu.
-Que Lumi vous garde soldat. Et qu’il garde ce jeune homme.
Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle repartait déjà vers le château. Les gardes s’étaient relâchés et faisaient à présent office de spectateurs. Des dizaines de villageois sortaient de chez eux pour admirer, encore engourdis de sommeil, le manège qui avait troublé leur repos. Un gros craquement retentit et Gerain se retourna vers les quais. Le chariot s’était avancé sur le bac et se balançait maintenant au rythme du courant. Les chevaux ne semblaient pas à leur aise et le passeur s’évertuait à les calmer.
Le sergent partit en direction de la plateforme flottante mais stoppa juste avant d’y poser pied. Au nord, Néane venait de disparaître derrière le front de nuages éclairé par la lune. La tempête allait bientôt se déchaîner."
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeDim 5 Oct 2008 - 11:13

"Les trois jours qui suivirent furent une torture. Autant pour Gerain et ses hommes que pour Terac le guérisseur.
D’abord de lourds nuages noir nacré bouchèrent le ciel et un vent glacé se mit à souffler de l’est. Puis une pluie torrentielle commença à tomber. Les plaines verdoyantes au nord du Béléan devinrent méconnaissables. Des milliers de brins d’herbe d’un vert terne courbaient sous le poids des rafales. Des rivières d’eau croupie et boueuse coulaient partout, comme autant de zébrures brunes dans les prés. La route n’était plus qu’un bourbier indescriptible où les chevaux s’empêtraient, alors même que les roues du chariot y laissaient leurs sillages, aussitôt comblés par le déluge furieux. Gerain n’avait jamais vu de tempête aussi puissante et soudaine.
Leur voyage s’était transformé en lutte désespérée contre une nature déchaînée. Les quelques arrêts qu’ils se permirent pour reposer les chevaux furent autant de temps perdu. Si bien, qu’à l’aube du quatrième jour, quand le guérisseur finit sa dernière fiole, ils leurs restaient encore plusieurs roucs à parcourir. Trois heures durant, l’état de Terac se détériora, plus que celui du garçon. Carolan fit de son mieux pour les protéger de la pluie à l’aide d’une bâche improvisée. Mais rien n’y faisait.
Et enfin, à travers le mur d’eau qui tombait devant eux, les conducteurs aperçurent Rocblanc. Dans le décor ambiant, les remparts immaculés de la ville étaient à peine visibles. Gerain leur hurla d’accélérer. Le tonnerre gronda. Même s’ils ne l’avaient pas entendu, les soldats exhortèrent les bêtes exténuées. La Porte du Duc se dessina devant eux. Quelqu’un avait du les repérer et faisait ouvrir les battants. Le chariot passa sous l’arche sans ralentir. Deux gardes aveuglés par la pluie eurent à peine le temps de plonger sur le côté pour éviter les chevaux écumants. Carolan soutenait Terac pour l’empêcher de passer par-dessus bord. Gerain leva la tête. Ils s’étaient engagés dans l’une des avenues de la capitale et se dirigeaient vers la masse sombre du Rocher Blanc, sur lequel se dressait la citadelle du Haut Seigneur d’Hargand.
Le véhicule continua sa course folle pour finir par déboucher sur la Place Basse. En temps normal, elle grouillait de vie mais la pluie l’avait laissée vide et inondée. Le chariot s’avança sur la montée en lacets qui conduisait à la Place Haute. Et à la citadelle. Et au salut du guérisseur… et celui du garçon.
Gerain lança un regard impuissant à la brume magique dont la lueur commençait à s’estomper. Si elle venait à disparaître, le garçon était condamné. Le sergent se pencha sur le corps du guérisseur qui semblait avoir perdu conscience. Il le secoua et se mit à parler dans son oreille.
-On y est presque, guérisseur ! Aller Terac ! Encore quelques secondes !
Le visage ivoirin se contracta. Ses yeux papillonnèrent un instant et ses lèvres bougèrent.
-Je vais… essayer…
Il tâtonna autour de lui et finit par trouver la main du garçon. Il la serra de toutes les forces qui lui restaient. Le sort brilla faiblement et reprit de la consistance. Mais alors que la brume blanchissait, le corps du guérisseur se mit à trembler de manière incontrôlable. Il finit par ouvrir la bouche, comme pour crier, et s’immobilisa. Ses yeux bruns, striés de blanc, regardaient fixement devant eux. Gerain étouffa un juron quand il sentit que le cœur de Terac avait cessé de battre. Il se retourna.
Le chariot venait de déboucher sur la Place Haute et continuait à foncer vers l’entrée de la citadelle. Les chevaux épuisés faillirent s’effondrer quand les soldats les firent ralentir. Le véhicule dérapa, craqua et s’arrêta enfin à quelques pas de la Porte des Chênes. Une demi-douzaine de gardes incrédules s’empressèrent d’encercler le chariot. Gerain sauta à terre en faisant signe à Carolan de rester en arrière. Il fit à peine un pas que deux lames se posaient sur sa gorge.
-Imbéciles ! hurla-t-il. Je suis un sergent du premier régiment d’Hargand ! Allez immédiatement chercher un maître guérisseur !
-Inutile.
Un homme le dépassa. Gerain ne l’avait pas remarqué jusque-là. Il portait un grand manteau à capuche. Orné de l’étoile argentée des Guérisseurs. Sans perdre de temps, le nouveau venu avait sauté dans le chariot. Il s’accroupit devant Terac et posa la main sur son torse. Le guérisseur se redressa dans une grande crise de toux.
Gerain ne le vit pas revenir à la vie. Il regardait, accablé, la brume magique se dissiper. Avant qu’elle ait complètement disparu, l’homme au manteau y plongea la main. Une lumière aveuglante éclata. Gerain et les autres hommes présents durent détourner leurs yeux en larmes. L’éclat disparut aussi vite qu’il était apparu.
Le corps du jeune homme était baigné d’une aura d’un blanc pulsant et pétillant. La capuche du maître guérisseur avait glissé, dévoilant le visage d’un vieil homme à la barbe et aux cheveux gris. Ses iris brûlaient, littéralement, d’un feu blanc et aveuglant. Après avoir poussé un soupir, de fatigue peut-être, il se tourna vers Gerain.
-Votre blessé s’en sortira, sergent. J’y veillerai moi-même.
Gerain se contenta de hocher la tête. Déjà, les gardes aidaient un Terac hésitant et le garçon toujours inconscient à rentrer dans la citadelle. Ses hommes, Carolan en tête, attendaient qu’il donne des ordres. Son regard se posa sur la Porte des Chênes. Son arche avait été taillée pour adopter la forme de deux chênes gris entrelacés. Les feuilles de pierre couvraient la façade tel un lierre.
Le sergent sortit de sa contemplation, se rappelant les trois soldats trempés et frigorifiés. Il leur fit signe de le suivre et s’engagea sous l’arche. Sous les chênes gris."

Ouf voila ! Je laisse une grosse semaine (plus si vous voulez) avant de poster le début du chapitre 2...
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeDim 5 Oct 2008 - 20:13

J'ai pas vu de changements flagrants.
Le visage ivoirin se contracta. Ses yeux papillonnèrent un instant et ses lèvres bougèrent.
-Je vais… essayer…

je ne comprends pas qui parle. Terac ou le guérisseur?
Il tâtonna autour de lui et finit par trouver la main du garçon." Si le il et idem à celui qui parle je suis perdue. Au début tu dis que l'état de Terac s'est dégradé donc le garçon va mieux. Mais plus loin tu dis
Déjà, les gardes aidaient un Terac hésitant et le garçon toujours inconscient " scratch
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du lion d'or   Les Chroniques du lion d'or Icon_minitimeLun 6 Oct 2008 - 13:44

coool... je pensais que j'étais grave à la bourre mais en fait non...
bon, j'ai pas beaucoup de temps alors je vais juste dire deux trucs qui m'on marqué :

Citation :
Des rivières d’eau croupie et boueuse coulaient partout
l'ensemble de la description me plait bien, j'en suis frigorifié et je vais me faire un café bien chaud.... par contre, juste... je me pose une question existentielle sur l'eau croupie... C'est ptet moi mais "eau croupie" ça me fait penser à une marre d'eau toute cracra... et pour la description je pense que "eau boueuse" ça suffirait..; (bah ça donne de toute façon pas envie de la boire hein...)

j'avais pas dit qu'y avait 2 trucs ? scratch je trouve plus le 2eme...

heu... par contre moi j'ai pas eu trop de mal à comprendre qui parle et qui fait quoi... je trouve qu'on est bien pris dans l'action, c'est fluide...

voilà voilà... j'aurais bien voulu donner plus d'avis que ça... peut-être si j'ai du temps un peu plus tard.
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