Les âmes retrouvées.

Il faut croire que je suis dans une période où l'inspiration me tend régulièrement la main...

Le plaidoyer d'Elios m'a donné des idées. Non sur le thème abordé, mais sur l'alliance musique-texte. Et il se trouve qu'hier j'ai ré-écouté One of these morning, de Moby, chanson qui résonne en moi d'une manière particulière.

Mon esprit a travaillé pendant la nuit (après on s'étonne que je suis crevé !), et il a composé un texte qui est en fait ma vision, mon clip de cette chanson.

Donc je vous le livre. C'est pour ainsi dire un premier jet.

Quelques conseils avant tout :
1 - Le lien vers One of these morning de Moby en cliquant ici
2 - Ce texte se lit lentement.



Un bleu infini. Assis sur un nuage, je dérive lentement dans l’océan des cieux. Je suis bien, reposé. Le silence des anges m’enveloppe. L’air est pur, et mes poumons dégustent l’oxygène divin de ce lieu.

Un autre nuage s’approche de moi, avec l’espoir apparent de faire connaissance. Je contemple cet être rempli de vapeur. Une silhouette semble se dessiner à travers ce voile. Un visage se découpe doucement de la matière, et bientôt un corps entier est reconstituer sous mes yeux.

Je te reconnais.

Fébrilement, je tends mes mains vers toi, mais je n’ose te toucher. Tu le sens et fais le premier pas. Tes longs doigts caressent délicatement ma bouche et remontent pour s’emmêler dans mes cheveux. Je ne peux retenir quelques larmes, que tu considères d’un sourire. A mon tour, je pose ma main sur ton bras. Je peux sentir ta peau vibrer d’exaltation. Je lève les yeux vers toi. Mon regard plonge dans le tien et je me perds comme au premier jour, sans volonté de m’enfuir.

Inexorablement, nos deux corps se rapprochent. Une perle roule le long de ta joue et cette fois aucun sourire n’est là pour l’accueillir. Ta bouche s’entrouvre légèrement. Tes mains à l’arrière de ma nuque m’attirent et je ne peux résister. Doucement, mes paupières se ferment. Tous mes sens s’offrent au toucher pour savourer intensément ce baiser. Nos lèvres se rencontrent, se découvrent et s’éprennent à nouveau. Ma langue explore ce terrain mille fois parcouru et se lie avec la tienne.

Le temps s’arrête, nous laissant vivre ce moment sans oser s’immiscer. L’Univers nous contemple, silencieux devant nos deux âmes retrouvées.

Tu te retires, minutieusement. Tes bras s’enlacent autour de mon torse et ta tête vient trouver refuge sur mon épaule. Instinctivement, mes membres ont effectués les mêmes gestes. A travers tes vêtements, je peux sentir ton cœur battre, et je sais que c’est pour moi. Nous restons là, attendant l’éternité.

Mais tu sais que je dois partir.

Nos deux corps se séparent, et se manquent déjà. Tes mains demeurent autour de ma figure, essayant désespérément de stopper les sanglots de mon chagrin. Mon regard est toujours attaché au tien. Ton corps redevient lentement vapeur et se mêle au nuage qui t’a donné la vie. Il ne reste bientôt que ton visage dessiné dans le moelleux de cette matière.

Tes lèvres esquissent un sourire. Tu sembles me dire que je dois te laisser partir. Alors je détourne mes yeux de ton image et offre mes pleurs à l’infini azuréen.

Nos deux nuages s’éloignent l’un de l’autre. Je dérive à nouveau seul dans cet océan. Je suis résigné à regagner mon corps, pendant que tu rejoints les cieux. Pour toujours.

ça se passe de mots je crois.
C'est beau, tout simplement...

Oui c'est beau, les images (l'image ?) evocatrices et avec la musique de Moby...