Sans titre

Je ne suis pas persuadée que ce texte soit un 'récit fantastique' mais ne sachant pas où le poster, il se retrouve ici.



Une robe, ce n'est qu'une robe, et tu n'es qu'un jouet ! Je vais te manger si tu perds, je vais te manger si tu gagnes, notre partie commence, compte jusqu'à dix. Ma poupée, ma jolie poupée, laisse-moi te mettre cette robe, laisse-moi glisser un ruban dans tes cheveux, et du rouge sur tes lèvres..Tu triches ! Tu veux prendre les devants ! Garde ce sang dans ta bouche, garde-le je te dis, le rouge à lèvres, c'est moi qui te le mets, c'est le jeu. Tu ne veux pas, tu ne veux pas, mais ça m'est bien égal que tu ne veuilles pas, parce que tu n'es qu'une chose, et tu es à moi, à moi, à moi.
Alors comme ça tu ne veux pas de ma robe ? Elle prend dans sa main blanche les cheveux rêches, ils crissent sous ses doigts, se détachent, s'envolent sur sa peau comme mille pattes d'araignée. Un morceau d'épiderme rongé glisse et se froisse, comme le pétale d'une rose fanée. Tu refuses ? Tu triches ? Menteuse, menteuse, menteuse ! Elle la gifle. La peau violacée se détache et se plisse, sa joue est un charnier suintant. Poupée traîtresse. Elle arrache le reste de la chevelure. Extrait la mâchoire. Plonge dans le cou dévasté. Un visage d'enfant dans la plaine de chair meuble, elle perfore, déchire, saisit de ses dents minuscules, elle dévore les restes pitoyables de son élue défunte. De blanches incisives luisantes sous l'éclat de la faim creusent et perdent leur visage entier dans ce chant de bataille, elle se noie, mord sa proie dans une sorte de fureur.
Elle rampe dans sa maison de poupée, son coffre à jouets, sa malle aux trésors. Elle y rampe comme un insecte, des insectes il y en a des tas ici, comme un cafard. Les journées sont longues et noires, les repas ne manquent jamais, mille pas sous les pleurs des hommes. Elle est le monde, la terre maternelle et avide de chair lasse, car elle se nourrit de mort et va donner la vie. Elle le sent qui parle, que dis-tu mon ange, il faut les manger tous, des milliers de destins dans ton petit corps rouge, je les mangerai pour toi, quand tu viendras mon ange, tu les verras aussi, et tu les haïras, ils ont de grands yeux vides, ils ont de longues vies vides, je te la donnerai moi, la vraie bassesse, pour mieux que tu t'envoles, pour que tu touches le ciel, et de ton étoile tu verras notre fosse, d'où tu viens, où tu vas !

Pas très gai, dis moi. Et un peu étrange.
Mais c'est joli à sa façon. Tu as un style assez poétique pour raconter ça (et je pense que ça a sa place dans la section fantastique).

mais peut-être devrais tu penser à venir te présenter,aussi

Bonjour
Je ne comprends pas pourquoi 'pas très gai' ou 'un peu étrange' sont considérés comme des points négatifs (cependant je conçois que ces thèmes ne conviennent pas aux goûts de tout le monde).
Le 'mais c'est joli à sa façon' sonne comme un 'je me sens obligée de finir sur une note positive malgré mon avis mitigé' ; si c'est le cas, je serais plutôt pour que la sincérité prime sur la 'gentillesse'.
Mon oubli de me présenter est intentionnel, j'ai un pseudo et n'aurais pas grand-chose à ajouter. Merci toutefois pour ton avis sur mon texte.

Je pense pas que Morrigan voulait dire sa ("je me sens obliger de finir sur une note positive")


bref, alors en effet c'est assez etrange (je t'apprend rien), par contre premierement je pense que mettre les "dialogue" entre guimet ameliorerait la comprehension du texte (j'ai du relire certain passage pour comprendre)

ah non,pas du tout en fait. ce n'était pas des points négatifs, j'aime bien ce genre de texte un peu bizarre où on est assez désorienté à la première lecture (enfin,c'est mon cas là).

si je n'avais pas aimé, je l'aurais dit clairement (mais gentiment quand même,je déteste vexer les gens ...)
mais n'ayant pas de critique vraiment importante à te donner,je ne faisais que retracer mes sentiments à la lecture de ton texte.

et je maintiens sa dimension poétique,ne serait-ce que dans le style employé.
ceci dit,je ne suis pas tout à fait d'accord avec Tekmerak pour les guillemets, justement à cause de l'aspect "prose" : ça dénaturerait le texte en le faisant passer dans un moule auquel il semble échapper.
des italiques,peut-être,et encore ... je suis d'avis qu'il est bien comme ça. ça désoriente au début,comme je le disais précédemment, mais c'est ça qui en fait le charme.

désolée si je n'ai pas été assez claire dans mon premier commentaire. ce que j'ai aimé, c'est le style étrange. l'histoire en elle-même (gaie ou pas), a moins d'importance à mes yeux, surtout sur un texte aussi court.
mais c'était bien et sympa à lire

Je n'ai pas vraiment aimé.

Question de goût, je n'aime pas vraiment les textes qui s'appliquent à décrire des choses morbides en insistant sur les détails assez gores et en utilisant des figures de style :

Un visage d'enfant dans la plaine de chair meuble ou encore La peau violacée se détache et se plisse, sa joue est un charnier suintant

De plus, le côté égocentrique de la première partie m'a aussi un peu gêné par la forte présence du "je" ou du "moi".
Mais je le répète, ce n'est qu'une question de goût.

Cependant, j'ai apprécié le fait que ton style assez spécial retranscrive la situation étrange. Car ton histoire, malgré l'ambiance lugubre, a l'air d'être intéressante.
C'est pour cela que je ne critiquerai pas encore le fond, c'est trop court pour se faire une idée.

J'atends la suite pour repasser