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 [Sans Titre] de nao

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MessageSujet: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeDim 7 Juin 2009 - 21:39

Hey les gens ! ::rolling::
Je me suis lancée il y a peu dans une... je vais appeler ça une nouvelle, car bien que je compte la développer, elle sera loin de faire une centaine de pages.
N'hésitez pas à me donner votre avis, et à me dire si l'ensemble est cohérent ou non, si je devrais changer certaines choses etc Et même si ça ne vous plait pas du tout, n'hésitez pas à être franc, je ne me vexerai pas, après tout je suis là pour apprendre génial
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! study

Prologue

J’avais les yeux rivés sur le téléphone depuis un long moment, attendant avec espoir qu’il sonne pour m’annoncer la bonne nouvelle que j’attendais tant… Mais rien ne venait, 15h15, elle aurait du m’appeler depuis un quart d’heure déjà, mais rien. Mon ventre était noué et j’avais la tête qui tournait à cause du stress qui me rongeait depuis ce matin, depuis que ma mère était partie à son entretien d’embauche. Depuis la mort de mon père, je vivais seule avec Sylvie, ma mère, son salaire d’hôtesse de l’air subvenait à nos besoins, mais sa compagnie avait fait faillite il y a un mois, et ma mère s’était retrouvée au chômage. Aujourd’hui, elle avait enfin décroché son premier entretien qui allait être décisif pour nous deux.

Un bruit me surprit, et, d’instinct, je me jetais sur le téléphone :

-Allo ? Maman, c’est toi ?
-Oui chérie, c’est bien moi, me répondit une voix lointaine.

En me retournant, je vis ma mère sur le seuil de la porte, un étrange sourire aux lèvres. Abandonnant le téléphone, je me ruais sur elle pour l’enlacer, ce qui provoqua son rire gai que j’aimais tant. Sans plus attendre, je lui posais la question qui me brulait les lèvres :

-Alors, comment ça s’est passé ?
-Très bien, il recherchait quelqu’un en urgence et m’ont embauché, je commence dès la semaine prochaine.
-Mais c’est génial ! Quel est ton premier vol ? Tu connais déjà tes jours de travail ? Je veux tout savoir !

Malgré la bonne nouvelle que ma mère venait de m’annoncer, elle paraissait triste et désemparée, son air désespéré stoppa net mon élan de joie pour laisser place à une vague d’inquiétude qui me submergea. Ma mère qui me connaissait si bien compris tout de suite que je savais qu’elle avait autre chose à annoncer, elle ne me laissa pas le temps de poser ma question et y répondit de suite :

-Oui, c’est génial qu’ils m’aient embauchée si vite, la mauvaise nouvelle est que mon salaire chez cette compagnie est beaucoup moins élevé que celui que j’avais avant. Pour avoir un revenu suffisant, je vais devoir travailler beaucoup plus, c’est la seule solution, je serai donc constamment en déplacement, elle insista sur ces derniers mots puis continua : je ne peux pas t’emmener avec moi, tu dois poursuivre tes études, mais tu comprends qu’il m’est impossible de te laisser seule ici.
-Mais, que vais-je faire alors ? Qu’est-ce que je vais devenir ?, demandais-je d’une voix qui trahissait l’angoisse qui s’était emparée de moi.
-Tu vas aller vivre chez ta cousine Camille et ta tante Isabelle, dans le sud de la France. Ne t’en fais pas, tout ira très bien, j’enverrai l’argent nécessaire à Isabelle pour qu’elle s’occupe bien de toi. Et puis, tu ne seras pas seule, tu iras au même lycée que Camille, elle t’aidera à prendre tous tes repères.
-Combien de temps vais-je rester là-bas ?, j’avais été étonnée de réussir à prononcer ces mots, malgré le voile de larmes qui couvrait mes yeux noisette et la boule d’angoisse qui me bloquait la gorge.
-C’est l’histoire de quelques mois, un an tout au plus, le temps que je trouve une autre solution. Mais je ne peux te garantir que nous viendrons revivre ici par la suite.


Voilà deux heures que je me repasse cette scène dans ma tête, deux heures que je suis en pleurs sur mon lit à repenser à cette nouvelle insensée, et pourtant je n’arrive toujours pas à y croire. Comment une mère peut-elle envoyer sa fille de 16 ans vivre à l’étranger, dans une famille qu’elle connait à peine ? Certes, la France ne m’était pas totalement inconnue puisqu’il s’agissait de mon pays natal, que j’avais quitté il y a à peine deux ans suite à la mort de mon père, mais je ne connaissais absolument pas la famille chez qui on m’envoyait vivre ! J’avais du apercevoir Isabelle et Camille lors de quelques réunions de famille, je les avais si peu vues que leurs visages ne me revenaient pas à l’esprit. Même ma mère n’avait jamais eu un lien très fort avec sa demi-sœur, Isabelle, et ne la connaissait pas plus que ça, sûrement car elle n’avait jamais eu envie d’apprendre à la connaître, il me paraissait donc impensable qu’elle m’envoie vivre chez elle.
Comment était-ce possible ? Comment ma vie avait pu s’effondrer ainsi, en l’espace de quelques minutes ? Comment ma mère pouvait-elle me demander des sacrifices si énormes ? Renoncer à toute ma vie ici, à ma maison, mon quartier, mon lycée où je connaissais la plupart des mille élèves qui le peuplait, à tous mes amis et à toutes les personnes qui comptaient tellement pour moi… et surtout à Alex. Alex ! Comment allais-je pouvoir vivre sans lui ? Vivre sans celui que l’on aime, celui qui compte tant pour nous, est-ce possible ? Jamais je ne pourrais me passer de lui, de tout l’amour et l’affection qu’il me porte chaque jour. Imaginer ma vie sans lui était une véritable torture. Mes sanglots qui s’étaient apaisés repartirent de plus belle ! Il m’était impossible de supporter tous ces sacrifices pour retourner en France, le pays qui m’avait tant fait souffrir, retourner y vivre ne ferait qu’aggraver la blessure que m’avait causée la perte de mon père. Le simple fait de m’imaginer quitter la Suisse et tous les gens que j’aime provoquait en moi une énorme crise d’angoisse et couvrait mon visage de larmes, sans parler de la colère que j’éprouvais envers ma mère, bien qu’elle n’y soit pour rien. Il était pour moi hors de question de quitter ce pays et d’anéantir la nouvelle vie que je m’y étais crée. Et pourtant, je le devais, je n’avais pas le choix.

Je m’appelle Rébecca, j’ai 16 ans et ma vie va s’écrouler dans une semaine, le jour où je quitterai la Suisse et ma vie qui s’y rattache.




{Ps : désolée, même en faisant plusieurs espaces, j'arrive pas faire les alinéas 🇳🇴 }
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 9:26

Noa, quelques rares petites fautes d'ortho, (du=dû) des phrases qui tiennent la route, même si certaines méritent que tu les retravailles, et un ton qui est donné dès le début.
Deux commentaires : 1 ton histoire commence comme fascination, une fille de 16 ans qui suite au départ de sa mère doit déménager.
2 attention entre l'oralité et l'écrit.
16 doit s'écrire seize.
J'attends de voir la suite pour me prononcer sur le fond.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 12:36

Citation :
Mon ventre était noué et j’avais la tête qui tournait à cause du stress qui me rongeait depuis ce matin, depuis que ma mère était partie à son entretien d’embauche. Depuis la mort de mon père, je vivais seule avec Sylvie, ma mère,
Citation :
Imaginer ma vie sans lui était une véritable torture. Mes sanglots qui s’étaient apaisés repartirent [reprirent] ]de plus belle !

En peu de mots, tout est mis en place, et, du coup la lecture de ton entrée en matière est agréable, je ne demande qu'à poursuivre ton récit, donc Wink
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 12:49

Merci de tes conseils evahe, oui c'est vrai que le début ressemble un peu à fascination, enfin ce qui change c'est qu'ici elle ne va pas vivre chez son père mais dans un autre pays, chez de la famille très éloignée qu'elle connait à peine Wink De toute façon je n'ai pas du tout l'intention de copier ce roman, rassure-toi la suite sera différente Wink

"2 attention entre l'oralité et l'écrit."

Comment ça ?
Hélène, je vais changer pour repartirent, par contre pour l'autre phrase je vois mal comment modifier scratch
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 13:13

"2 attention entre l'oralité et l'écrit."

Comment ça ?" Tu as tendance à écrire comme tu parles. Ce qui entraîne notamment des doublons.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 13:18

Je me rends pas franchement compte de ça justement... je veux dire en général quand je me relis, je vois bien que c'est pas ce que je dirai... Mais bon, à 12 ans je dois pas bien me rendre compte je pense que je dois tomber facilement dans le langage familier, "inconsciemment". Je vais essayer d'écrire moins en langage familier alors, merci Wink
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 13:41

Citation :
Mon ventre était noué et j’avais la tête qui tournait à cause du stress qui me rongeait depuis ce matin, depuis que ma mère était partie à son entretien d’embauche. Depuis la mort de mon père, je vivais seule avec Sylvie, ma mère...

Mon ventre était noué et j’avais la tête qui tournait à cause du stress qui me rongeait depuis ce matin, dès le départ de ma mère à son entretien d’embauche. Après la mort de mon père, j'ai vécu seule avec Sylvie, ma mère, son salaire d’hôtesse de l’air subvenait à nos besoins ...

Est-ce que cela te plaît ainsi, Naomi ?
Tu peux trouver des variantes s'en rapprochant, je te propose celle-ci également:

Mon ventre était noué et j’avais la tête qui tournait à cause du stress me rongeant dès ce matin, peu après le départ de ma mère à son entretien d’embauche. Depuis la mort de mon père, j'ai vécu seule avec Sylvie, ma mère, son salaire d’hôtesse de l’air subvenait à nos besoins ...

Il y a plein d'autres solutions que tu trouveras, à partir de là.
Au plaisir de te lire encore cat
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:11

Bon, tout a ete dit, sauf une chose : le point du tek :

Tu parle de lycée, mais en suisse le terme lycée n'est pas le meme qu'en france, en fait le nom de depart est "ecole de maturité", apres on appele aussi ça un lycée dans certain canton : celui de neuchatelle et celui du Jura, si elle ne vient pas de la, mais plutot de geneve on aura plus tendance a dire : college.

Apres vu que je ne suis pas suisse (meme si je connais plein de suisse et j'habite a une demie-heure de la frontiere) je ne suis pas entierement sur de mes dires, mais ...
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:16

Tekmerak a écrit:
celui de neuchatelle et celui du Jura.


Hey ho Suspect


On écrit Neuchâtel d'abord Crying or Very sad

Désolé pou le HS Embarassed

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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:19

Ba, je massacre les nom propre francais donc pour pas faire de sicrimination je fait pareil avec les suisse Razz

mais puisque tu es la tu pourrais confirmer ou infirmer mon histoire pour les lycés (je suis pas sur a 100 pour cent)

PS : et apres sa accuse les autres de flooder
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 20:24

La théorie n'est pas toute fausse. En revanche je n'ai jamais entendu le terme "école de maturité".

Pour l'histoire des lycées / collèges, c'est exact. Le système éducatif étant différent entre chaque canton Wink

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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 21:50

Pour le lycée, je vais laisser comme ça car personne ne m'a fait la remarque, donc je suppose qu'aucun de mes "lecteurs" ne connait le système en Suisse pour les collèges/lycées Wink

Merci Hélène pour ta correction génial j'ai changé pour ta première proposition Wink
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 21:59

mais ce n'est pas parceque personne ne t'a fais la remarque que tu dois le laissé, regarde comme ça tu leur apprend meme quelquechose, c'est un peu le but d'un livre.
Et ecrire quelque chose de faux parceque personne ne le remarquera n'est pas a mon sens la démarche a suivre.

PS : Iron : je me doute bien que personne ne parle d'école de maturité, c'etait juste pour donner le terme que je pense officiel...
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 18:41

Donc je remplace par quoi ? Vu qu'apparemment, école de maturité c'est pas non pu ce qu'on dit...
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 19:01

Au tessin qui se trouve au Sud de la Suisse on dit lycée. Et si tu nous disais où ça se passe?
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 19:49

Ouai tout depent de l'endrois donc faudrais savoir ou, (si je me trompe pas, dans certain canton on dit meme gymnase)
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMar 9 Juin 2009 - 22:23

Ca se passe à Bâles Wink Je crois que je l'ai précisé plus loin, de toute façon j'ai prévu de le mentionner !

Je vous poste le chapitre 1 Wink

Chapitre 1


La sonnerie de mon réveil me surprit à peine, étant donné que je n’avais pratiquement pas fermé l’œil de la nuit et que j’étais déjà éveillée depuis longtemps. Cependant, je ne réussis pas à me lever, non à cause de la paresse, mais à cause du stress qui me hantait depuis la nouvelle que j’avais apprise hier soir. Aujourd’hui, j’allais devoir l’annoncer à tout mon entourage, j’imaginais déjà les adieux déchirants qui allaient se dérouler toute la journée. Le plus dur serait bien sûr de prévenir Alex, lui annoncer mon départ me ferait prendre conscience que tout cela n’est pas un cauchemar mais une réalité, et que j’allais bien le quitter d’ici une semaine, lui et tous les gens que j’aime. Malgré ses sombres pensées, je ne versais pas une larme, sans doute étais-je trop faible pour ça, ce qui ne m’empêchait pas d’être prise d’une terrible crise d’angoisse. Après quelques minutes, j’arrivais enfin à me lever, même si mes gestes étaient d’une lenteur inhabituelle.
Une fois prête, je descendis dans la cuisine où ma mère m’attendait déjà. A la place de son habituel « bonjour » gai et encourageant, je n’eus le droit qu’à un mince sourire. Notre repas se passa en silence, jusqu’au moment où je quittais la table, ma mère me retint :

-Rébecca, je voulais m’excuser de te faire subir ça. Je suis consciente que ça va être terrible pour toi de quitter cet endroit, cette idée ne m’enchante pas non pu, tu n’imagines pas à quel point il va m’être difficile d’être séparée de toi tout ce temps. Mais je ne te laisserai pas seule, je te promets de te contacter dès que possible ! Tout ira bien ma chérie, je te le jure.

J’acquiesçai distraitement puis quittai la maison, mon sac de cours à l’épaule. Sur la route de mon lycée, je réfléchis un peu aux propos de ma mère. Bon sang ! J’avais été tellement catastrophée d’avoir à quitter mon lycée, mes amis et celui que j’aimais que je n’avais même pas pensé à ma propre mère ! J’allais passer un an sans voir la seule famille proche que j’avais… Cette constatation me désespéra un peu plus et je sentis des larmes couler le long de mon visage. Ayant pensé à ça sur tout le chemin, arrivée au lycée, j’étais totalement abattue et je n’osais même pas imaginer la tête que je devais avoir. Evidemment, dès qu’on m’apercevait, tous venaient aux nouvelles en prenant un ton doux et réconfortant, jusqu’au moment où je leur apprenais mon départ, leurs expressions se rapprochaient alors de la mienne.

La nouvelle s’était vite répandue, malgré la grande taille de notre lycée, et à l’heure du déjeuner la quasi-totalité de mes connaissances étaient au courant, et venaient aux nouvelles. Tous mes amis proches étaient déjà venus me réconforter, ceux qui venaient à la pause de midi n’étaient que de vagues connaissances, mais qui avaient, malgré tout, l’air de comprendre mon malheur. Toute la journée j’avais fait face à des têtes faussement attristées qui se voulaient réconfortantes. Tous mes amis et mes connaissances étaient au courant, et pourtant mon stress ne s’était pas évacué, bien au contraire. Pour une raison très simple : la personne qui aurait dû être mise au courant en premier, la seule qui aurait su me réconforter, avait été absente. Oui, Alex avait été malade, juste une migraine, qui avait suffit à lui faire rater cette journée de cours qu’il croyait tout à fait banale. A chaque heure de cours, j’espérais le voir arriver, j’espérais qu’il serait enfin là pour me réconforter, que je pourrai enfin le serrer contre moi et profiter de chaque minute que je pouvais passer avec lui, mais non. Je n’avais eu le droit qu’au réconfort de mes amis, bien qu’il soit important qu’ils m’épaulent, leur soutien ne remplacera jamais celui d’Alex. J’avais insisté pour que personne ne lui annonce mon départ par téléphone, expliquant que c’était à moi de le faire, j’espère qu’on respectera mon choix. Je tenais à lui annoncer en direct, d’ailleurs il était temps de me mettre en route, nous nous étions donnés rendez-vous au parc près de chez moi. Pour lui, c’était une rencontre très ordinaire et habituelle dont il devait se réjouir. De mon côté, c’était la première fois que je redoutais d’aller le retrouver, et c’est le ventre noué que je pris la route du parc.

En à peine cinq minutes, j’étais arrivée à destination. Alex m’attendait déjà, un grand sourire aux lèvres, assis sur un banc abrité par l’ombre d’un grand chêne. Il se leva pour m’embrasser, puis, toujours enlacé à moi, me demanda d’une voix douce :

-Ca va chérie ? Comment s’est passée ta journée ?

-Pas super, Alex, il faut que je te parle…

-Attends, attends, moi d’abord, il se détacha de moi et continua avec un immense sourire : tourne-toi et ferme les yeux.

Je m’exécutais, bien contente que ma terrible révélation soit un peu retardée. Je sentis ses mains caresser mon cou quelques secondes puis sa voix me chuchota de rouvrir les yeux. Je vis alors qu’un sublime collier de couleur argent se balançait au bout de ma nuque, suspendu à la fine chaine était accroché un cœur de même couleur, creux. A côté de ce cœur se tenait une petite barre d’argent verticale, gravée de deux simples lettres : A&R. Alex & Rébecca.

-Alex ! Il est magnifique, tu n’aurais pas du !

-Rien n’est trop beau pour toi, mon amour, il effleura ma joue du bout de ses doigts et ajouta : je l’ai fait graver spécialement de nos initiales ! Pour que tu penses toujours à moi.

-Tu sais bien que je n’ai pas besoin d’un collier pour penser à toi, répliquais-je le sourire aux lèvres avant de l’embrasser.

Pendant ces quelques instants, j’oubliais presque la raison de ma venue ici. Tout était si parfait, j’étais avec celui que j’aimais, il venait de m’offrir un cadeau merveilleux et je pouvais passer le reste de l’après-midi collé à lui. Puis je me souvins que ce bonheur n’allait plus durer longtemps, et que je devais l’expliquer à Alex, l’angoisse s’empara à nouveau de moi, plus forte que jamais. Me détachant de lui, je pris mon courage à deux mains et lui dit d’une toute petite voix :

-Alex, il faut vraiment que je te parle. Tu te rappelles que ma mère était au chômage ? Eh bien, hier elle a trouvé un nouveau job, dans une autre compagnie.

-Oh, c’est génial ! Ca doit beaucoup vous soulager ! C’est tout ce que tu avais à me dire ?

-Non. Son salaire ne sera pas suffisant, elle va devoir travailler beaucoup plus et sera toujours en déplacement. Comme elle ne peut m’emmener avec elle, et que je ne peux vivre seule ici, je vais devoir partir dans le sud de la France. Je serai hébergée par de la famille que je connais peu. Je pars samedi prochain, dans huit jours.

Alex du s’asseoir sur le banc, tenant à peine debout. Son visage avait adopté une expression de surprise et de tristesse. D’une voix teintée d’une once d’espoir, il me demanda :

-Combien de temps resteras-tu là-bas ?

-Ma mère n’en sait rien, elle dit que c’est provisoire, le temps qu’elle trouve une autre solution. J’y resterai quelques mois, un an au maximum, selon elle, mais je pense qu’elle a le projet de vendre notre maison, et ne sait pas si nous reviendrons vivre ici plus tard.

Alex avait l’air abattu, et ses yeux devinrent très humides, je devinais qu’il retenait ses larmes. Alex n’était pas un garçon très sensible, mais je comprenais son comportement, pendant ces deux années d’amour, nous avions développé une relation très particulière tous les deux. Nous étions très proches et chacun de nous comptait beaucoup pour l’autre. Ca ne me surprenait donc pas de le voir si triste. Quelques larmes coulèrent le long de son visage et il me questionna une nouvelle fois, d’une voix totalement désespérée, cette fois :

-Tu es en train de me dire que nous ne nous reverrons… plus jamais ?

-Je n’en sais rien, il est possible que je revienne d’ici quelques mois. Tu sais je comprendrai tout à fait si tu voulais tourner la page et ne pas attendre mon retour.

-Je t’attendrai, tant qu’il restera encore une chance que tu reviennes vivre ici, je te jure de t’attendre, déclara-t-il d’une voix assurée. Je t’aime bien trop pour t’effacer comme ça de ma vie, je t’attendrai toujours, tant qu’il me restera un espoir de te revoir. Je te le promets.

Ce qu’il venait de me dire me donna les larmes aux yeux. J’avais beaucoup angoissé à l’idée qu’il me remplace dès mon départ, mais au ton de sa voix et à l’expression sur son visage, je savais qu’il n’en ferait rien. Je lui sautais dans les bras, et lui murmurai à l’oreille :

-Je te jure que je ne t’oublierai pas, je t’aimerai toujours et j’attendrai patiemment de pouvoir te retrouver. Je te le promets.

Et je sentis qu’il était aussi soulagé que je l’avais été de cette promesse.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 0:06

Nao, revois tous tes temps s'il te plait.

La sonnerie de mon réveil me surprit (passé) à peine, étant donné que je n’avais pratiquement pas fermé l’œil de la nuit et que j’étais déjà éveillée depuis longtemps. Cependant, je ne réussis pas à me lever, non à cause de la paresse, mais à cause du stress qui me hantait depuis la nouvelle que j’avais apprise hier soir. Aujourd’hui (présent), j’allais (futur) devoir l’annoncer à tout mon entourage, j’imaginais (passé) déjà les adieux déchirants qui allaient se dérouler toute la journée. Le plus dur serait bien sûr de prévenir Alex, lui annoncer mon départ me ferait prendre conscience que tout cela n’est pas un cauchemar mais une réalité, et que j’allais bien le quitter d’ici une semaine, lui et tous les gens que j’aime. Malgré ses sombres pensées, je ne versais pas une larme, sans doute étais-je trop faible pour ça, ce qui ne m’empêchait pas d’être prise d’une terrible crise d’angoisse. Après quelques minutes, j’arrivais enfin à me lever, même si mes gestes étaient d’une lenteur inhabituelle.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 8:49

Citation :
J’avais insisté pour que personne ne lui annonce mon départ par téléphone, expliquant que c’était à moi de le faire, j’espère [j'espérais ]qu’on respectera [aurait respecté]mon choix.
Citation :
-Alex ! Il est magnifique, tu n’aurais pas du [ dû]!
Citation :
Alex du [dut]s’asseoir sur le banc, tenant à peine debout.
Citation :
Je vis alors qu’un sublime collier de couleur argent se balançait au bout [autour de] de ma nuque, suspendu à la fine chaine était accroché un cœur de même couleur, creux.
c'est plus joli me semble-t-il ?

En fait, je ne trouve pas tellement de fautes, et la lecture de ton récit s'en trouve bien agréable, je pense que ton écriture est assez soutenue, et, le style en est plaisant. Tu as bien développé la situation, et, j'attends de lire la suite, Naomi.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 15:32

J'ai bien changé pour la phrase d'Aujourd'ui, j'ai remplacé par :
Ce jour-là, je devais l’annoncer à tout mon entourage,

J'ai aussi modifié les passages d'Hélène, merci à toutes les deux pour vos corrections génial
Il y a juste pour ta première proposition Hélène, j'ai remplacé par :
J'espérais qu'on respecterait mon choix.
Wink

Ps: j'ai aussi changé un passage :
Tous mes amis proches étaient déjà venus me réconforter, ceux qui venaient à la pause de midi n’étaient que de vagues connaissances, mais qui avaient, malgré tout, l’air de comprendre mon malheur. Toute la journée j’avais fait face à des têtes faussement attristées qui se voulaient réconfortantes. Tous mes amis et mes connaissances étaient au courant, et pourtant mon stress ne s’était pas évacué, bien au contraire. Pour une raison très simple : la personne qui aurait du être mise au courant en premier, la seule qui aurait su me réconforter, avait été absente. Oui, Alex avait été malade, juste une migraine, qui avait suffit à lui faire rater cette journée de cours qu’il croyait tout à fait banale. A chaque heure de cours, j’espérais le voir arriver, j’espérais qu’il serait enfin là pour me réconforter

Devient :

Tous mes amis proches étaient déjà venus me réconforter, ceux qui venaient à la pause de midi n’étaient que de vagues connaissances, mais qui avaient, malgré tout, l’air de comprendre mon malheur. Toute la journée j’avais fait face à des têtes faussement attristées qui se voulaient compatissantes. Tous mes amis et mes connaissances étaient au courant, et pourtant mon stress ne s’était pas évacué, bien au contraire. Pour une raison très simple : la personne qui aurait dû être mise au courant en premier, la seule qui aurait su me réconforter, avait été absente. Oui, Alex avait été malade, juste une migraine, qui avait suffit à lui faire rater cette journée de cours qu’il croyait tout à fait banale. A chaque heure de cours, j’espérais le voir arriver, j’espérais qu’il serait enfin là pour m’aider à traverser cette épreuve, que je pourrai enfin le serrer contre moi et profiter de chaque minute que je pouvais passer avec lui, mais non.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 15:43

Bon, j'ai lu, pas grand chose a dire...

peut etre un peu niai a mon gout, mais c'est normal pour un recit de ce genre donc, ne t'inquiete pas...

Par contre sauf erreur de ma part, a bale on dit gymnase
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 20:53

Citation :
J’avais insisté pour que personne ne lui annonce mon départ par téléphone, expliquant que c’était à moi de le faire, j’espère [j'espérais ]qu’on respectera [aurait respecté]mon choix.

j'espérais qu'on aurait respecté mon choix est , par rapport au déroulement de ton histoire plus approprié que j'espérais qu'on respecterait mon choix, car, Rébecca s'en va justement au RV et, espère à ce moment là que personne n'ait encore divulgué son secret...c'est pour cette unique raison que le conditionnel passé première forme est bien plus à sa place que le futur...
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 20:57

Ok, je rechange alors, merci Wink
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeMer 10 Juin 2009 - 21:06

Cela me fait plaisir, aussi, et que ce soit bien OK pour ton récit ; il est vrai que l'emploi des temps compte incroyablement pour le bon "fonctionnement", la véracité de l'histoire. ⭐ ::love:: cat
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeJeu 11 Juin 2009 - 11:10

Je pense que presque tout a été dit.
j'aime assez ton histoire et attend la suite. Un grand classique bien sur mais qui sais Nao va peut-être y mettre une touche personnelle.
Attendons.
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MessageSujet: Re: [Sans Titre] de nao   [Sans Titre] de nao Icon_minitimeDim 14 Juin 2009 - 16:27

Voilà,le chapitre 2 :

Chapitre 2


Je n’arrivais pas à croire que le jour tant redouté de mon départ était arrivé ! La semaine était passée à une vitesse ahurissante ! Une fois la grande nouvelle annoncée à tous, je voulais profiter pleinement de chaque instant passé en Suisse. J’avais voulu me rapprocher de mes amis, voulant également passer un maximum de temps avec moi, ils avaient multiplié les soirées en mon honneur. Vendredi soir dernier, le jour où j’avais annoncé mon départ, j’avais eu le droit à une fête surprise improvisée en quelques heures. J’en avais eu une nouvelle hier soir qui servait à la fois de fête d’adieu et de fête d’anniversaire. J’aurai dix-sept ans le jeudi 15 janvier, dans cinq jours, et mes amis avaient tenu à fêter cet évènement, quitte à être un peu en avance. Cette soirée était bien plus organisée que la précédente. Deux grands locaux de sports avaient été loués et décorés pour l’occasion, une bonne partie du lycée avaient tenu à venir et nous étions environ 200 à y faire la fête. Chacun avait apporté ces CDs préférés que nous écoutions à l’aide de huit grandes enceintes disposées aux coins des locaux. Une piste de danse et de nombreux buffets peuplaient ces grandes salles, et une table était pleine des cadeaux que l’on m’avait offerts. Bien qu’il m’arrivait de penser que cette fête était en fait un adieu, ça avait été l’une des plus belles soirées de ma vie.

J’avais aussi voulu profiter un maximum d’Alex. Nous nous retrouvions tous les soirs au parc, après avoir passé notre journée de cours ensembles. Il nous était très dur de ne pas évoquer mon départ, c’est pourquoi nous nous contentions parfois de rester enlacés l’un l’autre pendant de longues minutes, sans prononcer un mot. Le silence ne nous était pas pesant et nous pouvions rester ainsi pendant de longs moments. Nous parlions donc quand nous en avions envie, sans aucune contrainte. Chaque jour, j’étais un peu plus angoissée de savoir que le temps que nous passions ensemble nous était compté. Lors de cette semaine, il m’avait adressé de nombreuses preuves d’amour qui m’avait convaincue qu’il ne me remplacerait pas à mon départ.
Evidemment, j’avais tenté de me rapprocher de ma mère, sachant que je ne la reverrai pu pendant de longs mois. Et à chacun de mes moments de libres, quand je n’étais ni en cours, ni avec mes amis ou avec Alex, je restais avec elle. Nous parlions, encore et encore. Elle me parlait de son passé, nous parlions de celui que nous avions commun. Souvent, nous nous remémorions les bons souvenirs de mon père. Ça me faisait du bien de parler de lui, d’en parler à quelqu’un qui me comprenait. Depuis son décès, ma mère et moi n’osions jamais en parler à l’autre, de peur de raviver des souvenirs douloureux. Mais pendant ces moments là, nous parlions de l’homme extraordinaire qu’il était et non du malheur que sa perte nous infligeait chaque jour. J’avais l’impression que ces discussions avec ma mère apaisaient cette douleur.

Mais tout ça était bel et bien fini maintenant. Nous étions le samedi matin et je prenais enfin conscience que j’allais quitter la Suisse dans quelques heures, dans cinq heures précisément mon avion allait décoller, et je devais partir pour l’aéroport dans deux heures. J’avais encore tant de choses à faire ! Il me fallait terminer l’emballage de mes affaires, je les avais triées la veille mais il me restait encore des choses en trop que je ne pourrai emporter. Il me faudrait donc décider de ce que j’emmènerai ou non. Puis, j’irai retrouver tous mes amis chez Chloé, ma meilleure amie, Alex serait évidemment de la partie. Je passerai un maximum de temps avec eux, avant de partir pour l’aéroport… Cette simple idée fit couler de fines gouttes d’eau salées sur mon visage, je tentais alors de penser à autre chose. Pour se faire, je me plongeais dans mon armoire, afin d’achever le tri de mes habits.

***

Ca y est, je quittais le sol de la Suisse. Assise sur un siège peu confortable de classe économique, je regardais une dernière fois la ville où j’avais vécut pendant 2 ans, à travers un hublot de l’avion qui m’emmenait loin de ce lieu. Une vague de souvenirs me revint en tête. Je me rappelais de la première fois où j’avais vu cette ville, également à travers un hublot d’avion. J’avais perdu mon père une semaine auparavant, c’était d’ailleurs la cause de mon arrivée ici. Lors de ce vol, je me souvenais m’être remémoré les conséquences de sa mort. Tout comme ma mère qui ne disait pas un mot et laissait ses larmes lui couvrir le visage. Mon père avait eu un accident de voiture, à l’angle de notre rue. C’était le soir de Noël, étant surchargé de travail, il n’avait pas eu le temps de nous acheter un cadeau, à ma mère et moi. Il était parti dans la soirée, nous disant qu’il reviendrait dans une heure ou deux, le temps de trouver ce qui ferait notre bonheur. C’est pourquoi nous ne nous étions pas inquiétées quand, après plus de deux heures et demie, il n’était toujours pas rentré. Le soir du réveillon, il devait y avoir foule dans tous les magasins. C’est aussi pourquoi nous sommes arrivés trop tard pour le sauver. Après plus de trois heures d’attente et de nombreux messages laissés sur sa messagerie, ma mère appela les magasins du coin afin de savoir s’ils étaient encore ouverts. Non, évidemment, à vingt-deux heures, tous étaient fermés. Je me souviens avoir été victime d’une énorme crise d’angoisse à ce moment là. Je n’avais cessé de me demander où il se trouvait. En sortant dehors, ma mère et moi l’avions découvert dans sa voiture qui était emboitée dans une autre. Affolée, Sylvie avait appelé immédiatement les pompiers, mais c’était déjà trop tard. Je m’en voulais au moins autant que ma mère de ne pas être allée voir dehors plus tôt, nous aurions sûrement pu le sauver…

C’était il y a 2 ans, mais cette culpabilité me tiraillait encore et oppressait mon cœur. Un énorme sanglot me submergea. Par chance, personne n’occupait le siège d’à côté, ce qui m’évita de faire face au regard gênant d’un inconnu. Voulant me changer les idées, j’observais une nouvelle fois à travers le hublot, dans l’espoir que de meilleurs souvenirs me reviennent. Mes larmes cessèrent lorsque le souvenir de mon arrivée à Bâle me revint à l’esprit. A cette époque, j’étais angoissée de débarquer dans ce pays inconnu, de devoir m’intégrer au milieu de l’année dans un nouveau lycée, dans une nouvelle ville. Mais je désirais me créer une nouvelle vie, loin des mauvais souvenirs de mon enfance. C’est sûrement cette envie qui a aidé à mon adaptation. Le jour de notre arrivée, la plupart de nos nouveaux voisins vinrent nous souhaiter la bienvenue et nous aidèrent à emménager dans notre nouvelle maison. Je m’étais tout de suite sentie chez moi, entourée de tous ses gens joyeux et aimable. Ce sentiment de bien-être s’était renforcé après ma rentrée dans mon nouveau lycée. Je me souviens avoir beaucoup appréhendé mon arrivée parmi tous ces lycéens inconnus, mais tout s’était passé à merveille. Ma classe était ravie d’accueillir un nouvel élève, et tous étaient venus faire ma connaissance. Par la suite, beaucoup s’étaient proposés pour m’aider lors de mes premiers jours au lycée. Entourée d’une dizaine de guides, me retrouver dans cet immense bâtiment d’un millier d’élèves était un jeu d’enfant. Au bout d’un mois seulement, j’étais totalement habituée à ma vie en Suisse. Là-bas, il y avait tant de gens pour m’épauler dans les moments difficiles, tant de personnes qui transformaient une journée banale de cours en un jour exceptionnel. Je m’étais vite rendue compte que l’angoisse que j’avais éprouvé à venir en Suisse était infondée.

Mais tout était bien différent cette fois. Une nouvelle fois, je quittais un pays dans lequel je me sentais bien, mais les circonstances étaient bien plus angoissantes. Contrairement à la dernière fois, où ma mère était là pour m’aider à m’adapter à cette nouvelle vie, j’étais seule. A dix-sept ans, je me dirigeais vers un coin inconnu de mon pays natal, dans une famille qui m’était encore plus étrangère. Hormis leur nom et prénoms, je ne connaissais de ma tante et de ma cousine que la raison pour laquelle elle vivait seules toutes les deux. Mon oncle avait fait ses valises le jour de son anniversaire, et était parti, tout simplement. Le divorce de mon oncle et de ma tante n’avait jamais été prononcé. J’avais 6 ans quand l’on m’avait raconté cette histoire, et c’était à travers l’esprit de ma petite cousine de 4 ans, lors d’une fête de famille très bruyante. Ce qui expliquait que les souvenirs de ce récit soient assez flou. Isabelle, ma tante, connaissait bien sûr l’histoire dans les moindres détails, mais elle n’avait jamais voulu l’expliquer à quiconque. Comme vous devez vous en douter, forcer quelqu’un à nous conter une histoire si personnelle est à la fois très délicat et irrespectueux. C’est pourquoi je n’avais jamais eu d’autres versions que celle de Camille à l’âge de ses 4 ans. Elle-même n’avait jamais connu la vérité et n’avait pas pu m’en dire plus. Je débarquerai donc dans la vie de ces deux inconnues. Je serai seule pour m’adapter à ce nouvel environnement, personne ne serait là pour m’épauler et j’avais du mal à accepter cette réalité. Evidemment tous mes amis avaient un moyen de me joindre, par téléphone ou par mail, mais je doutais que beaucoup prendraient de mes nouvelles. Tout d’abord à cause du prix élevé de la communication à l’étranger, et ensuite parce qu’ils risqueraient de m’oublier assez vite. Ils avaient été attristés par l’annonce de mon départ, mais ça ne serait que temporaire et je le savais. Contrairement à moi, ils n’avaient qu’une personne à effacer de leur existence, et malgré les années d’amitié que j’avais eu avec certains, je savais qu’ils se remettraient vite de mon absence. Au début, je recevrai sûrement quelques mails et de rares coups de téléphones, mais je savais qu’au bout de quelques semaines, j’aurai beaucoup moins de leurs nouvelles. Je ne pouvais compter que sur Alex. Je savais que lui ne m’oublierait pas, et garderait le contact, du moins tant qu’il resterait un espoir que je revienne en Suisse. Si toutefois j’apprenais le contraire, je doute qu’il resterait si attentionné, malgré l’amour qu’il continuerait de me porter. Je hochais la tête comme pour m’enlever cette idée de l’esprit. Un autre problème m’obsédait. En plus de débarquer seule dans une ville étrangère et d’être contrainte de vivre avec des inconnues, je devrais m’intégrer dans un nouveau lycée où je ne connaissais personne, au milieu de l’année. J’avais aussi appréhendé mon arrivée dans mon école en Suisse, mais les choses étaient maintenant différentes. A cette époque, malgré le décès de mon père, je tentais de rester positive et je voulais m’intégrer, je voulais commencer une nouvelle vie entourée d’amis fidèles. Mais aujourd’hui, je n’en avais pas la moindre envie. Je n’étais restée que 2 ans en Suisse, cependant, j’étais bien plus proche des amis qui m’entouraient que je ne l’avais été avec ceux que je côtoyais en France. Je ne voulais pas entrer dans ce lycée et me forcer à sourire pour plaire à des inconnus. En arrivant en Suisse, je désirais me créer une nouvelle vie, c’était chose faite maintenant, mais je ne voulais pas quitter ce pays où je me sentais si bien. Je n’avais ni l’envie ni le besoin d’un nouveau départ. C’est pourquoi je savais que je ne parviendrai pas à m’entourer de nouveaux amis.

Je sentis deux chaudes larmes glisser le long de mon visage à la vue de ma future vie. J’allais vivre dans une ville qui m’était totalement étrangère, avec une famille inconnue, et, au lycée, je resterai seule et perdue dans ce nouveau lieu. J’essuyais d’un geste vif mes larmes et regardais à nouveau le hublot, les yeux perdus dans le vide dans l’espoir qu’un souvenir gai illumine mon esprit. Mais j’avais trop longtemps broyé du noir et rien de nouveau ne me revint à l’esprit. Le hublot se contentait de refléter mon visage accablé de tristesse. Mes nombreux sanglots avaient fait couler mon mascara et étaient allés se perdre dans ma chevelure brune en pagaille. Mes yeux humides étaient rouges de douleur. J’étais laide à faire peur ! Je pris mon sac à main sous mon siège, après quelques secondes de fouille, j’en tirai ma trousse de produits de beauté. M’emparant d’un miroir de poche, je regardai mon visage avec stupeur, il était tant de ressortir le maquillage ! Une fois coiffée et à peu près maquillée, je pouvais me regarder dans le miroir sans qu’une horrible grimace ne déforme mes lèvres. Mes yeux couleur noisette étaient toujours ternis par la tristesse, mais le mascara qui couvrait mes cils était impeccable. Mes longs cheveux bruns ne ressemblaient plus à un tas de broussailles mais avaient retrouvés leurs souples bouclettes. En rangeant mes accessoires de beauté, je retrouvais une photo d’Alex et de moi que je saisis aussitôt. C’était au Noël dernier, il y a deux semaines. Nous l’avions passé chez des amis et c’était l’un d’eux qui avait fait ce portait. J’adorais cette photo, il suffisait de la regarder pour voir à quel point nous étions amoureux. Je l’enlaçais, tournée vers le photographe, ma tête appuyée sur son épaule. Lui me tenait d’une main à la hanche et caressait mon bras de l’autre. Il affichait tout comme moi un sourire radieux, et me regardait du coin de ses magnifiques yeux bleus.

Je passais le reste du vol à contempler cette photo, seul rayon de soleil qui illuminait encore ma vie et parvenait à me faire sourire.
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