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MessageSujet: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:23

Voili voilou, je vais vous montrer ce que j'ai écrit ^^

C'est un histoire (de la fantasy, même si ça commence dans notre monde) qui débute à peine pour l'instant, j'aimerais bien avoir des avis, des critiques (surtout, c'est ça qu'est utile ! génial ) et pour les corrections, uniquement si des choses vous sautent aux yeux à la lecture Very Happy

Merci Smile

Chapitre premier

L’aube allait bientôt se lever. Le boulevard Lincoln baignait dans la douce lumière des lampadaires. Un chat, tranquillement installé sur un mur de brique rouge, observa avec attention la puissante berline qui déboula dans la rue, brisant le lourd silence qui y régnait.
Une voiture noire. Elle semblait appartenir à une personne relativement aisée et se gara sur le trottoir. Une silhouette en sortit. C’était un jeune homme au visage sombre et à la carrure imposante. Des cheveux courts, une démarche assurée et un port de tête digne d’un militaire, il semblait tout droit sorti d’une caserne. Malgré cette apparence puissante, son attitude était maladroite, presque craintive : il ne cessait de jeter des coups d’œil derrière lui, comme pour vérifier s’il n’était pas suivi.
Il traversa la rue pour entrer dans un vieux jardin abandonné. En poussant le portail rouillé et grinçant, il découvrit un amas de végétation peu accueillant. Des arbres dépourvus de feuilles, lesquelles étaient remplacées par des lianes ou des lierres grimpant, de la mauvaise herbe qui poussait partout où le terrain le lui permettait, des toiles d’araignées reliant entre eux des buissons noirs comme la nuit. De temps à autre, un petit bruit se faisait entendre dans les feuillages. L’homme ne put réprimer un frisson.
Il sortit un petit papier de sa poche et lut plusieurs fois le texte écrit sur celui-ci. Puis, sûr de lui, il s’approcha d’un petit monticule de terre. Il l’observa un moment, puis, après un dernier coup d’œil au message qu’il tenait entre les mains, il enfila des gants en plastique et commença à creuser. Au bout de quelques minutes d’efforts, il déterra enfin ce qu’il cherchait. Une petite boîte bleue ronde, d’aspect plutôt banal. Il la secoua, indécis. Un doute se lisant dans ses yeux, il l’observa minutieusement sous tous les angles possibles et imaginables. Enfin, un sourire éclaira son visage. Il repartit l’air satisfait vers sa voiture.
Il referma doucement le portail afin de ne pas réveiller le quartier, puis traversa la rue en direction de sa voiture. Une fois à l’intérieur de celle-ci, il rangea sa trouvaille et ôta ses gants. Il ouvrit la fenêtre et profita du froid qui régnait pour se rafraîchir le visage. Il sortit une cigarette et un briquet, et savoura pleinement ces quelques instants de calme.
Sa cigarette terminée, il regarda dans le rétroviseur pour faire sa manœuvre et il l’aperçut : un homme, habillé simplement et qui l’observait. Celui-ci s’avança vers la voiture. Le jeune homme commença à paniquer, mais à peine eut-il le temps d’appuyer sur l’accélérateur qu’un coup de feu retentit. Sa vue se troubla, il eut juste le temps de voir celui qui venait de lui tirer dessus et il sombra dans l’inconscience.
Le chat, que le coup de feu avait fait sursauter, fixait indifféremment la scène. Il ne se doutait en rien qu’il venait d’être témoin d’un meurtre.
Plus tard dans la nuit, lorsque les premiers policiers arrivèrent sur place dans un concert de sirènes et de bruits de moteur, il jugea le vacarme trop gênant et, après s’être étiré, il sauta du mur sur lequel il était confortablement installé depuis le début de la nuit et s’éloigna du lieu du crime.


Dernière édition par le Mer 6 Juin 2007 - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:24

Chapitre II

Le soleil perça à travers les rideaux de la chambre, illuminant le visage de Stephan dans son sommeil. Réveillé par cette brusque intrusion de lumière, il se retourna en grognant et plongea sa tête sous l’oreiller. Des mains le saisirent au niveau des épaules et le secouèrent.
- Steph, il est sept heures, tu vas arriver en retard à l’école, murmura la voix de sa mère au dessus de lui.
- M’man, laisse moi dormir, j’arriverais à l’heure à l’école, t’inquiètes pas, répliqua Stephan, l’esprit encore brumeux.
-Bon je te fais confiance mais dans 10 minutes tu es en bas.
- Oui M’man.
Sa mère quitta la pièce sans un bruit, laissant Stephan seul avec pour seule compagnie une envie insoutenable de se rendormir. Cependant, 10 minutes plus tard, il était devant la table du déjeuner, habillé. Le regard perdu dans le vide, il avalait les cuillères de céréales à la vitesse d’un paresseux tout juste sorti de la sieste. Une fois son petit déjeuner terminé il leva les yeux vers l’horloge du salon. Sept heures et demie. Il ne lui restait plus que cinq minutes avant le passage de son car. Une voix résonna dans l’escalier :
- Steph dépêche toi, tu as déjà eu trop de retards cette année.
En bon adolescent, il grommela un rapide et incompréhensible « Oui M’man », enfila ses baskets et fila en direction de l’arrêt de bus.
Stephan était un jeune garçon de 16 ans. Tout les jours, le Lycée lui semblait être une corvée plus écœurante que le jour précédent. Cette aversion pour l’école datait de sa plus tendre enfance. Depuis toujours, on lui racontait comment, le jour de sa rentrée en maternelle, il avait hurlé de toute la force de ses poumons, tapant des pieds, griffant, mordant afin de ne pas y aller. Ses oncles et ses tantes en riaient encore à tous les repas de famille. Pour Stephan c’était une honte cuisante à chaque fois.
Jamais il n’avait eu de bonnes notes, mais jamais assez mauvaises pour redoubler une classe. Il faisait le strict minimum pour passer chaque année, afin de mettre fin à son calvaire le plus rapidement possible. Sa mère lui demandait souvent « Et ton avenir ? » « Quelles études comptes tu faire ? ». A vrai dire, Stephan n’en savait rien. N’importe quel métier, pourvu qu’il gagne de quoi nourrir sa famille lui aurait convenu.
L’arrêt de bus était là devant lui. Vieil abri miteux, sali par les tags et les restes d’affiches d’un concert de Craig David. Des jeunes garçons fumaient une cigarette, sûrement dans le but d’impressionner les quelques filles qui bavardaient en groupe non loin de là. Stephan, lui ne cherchait pas à se faire remarquer des filles. Depuis toujours, il était timide et réservé, osant rarement leur adresser la parole. La seule fille avec laquelle il arrivait à communiquer aisément était Cléo. Elle était une amie d’enfance et depuis toujours, sa meilleure amie. Il lui confiait ses doutes, ses angoisses, partageait ses joies et ses moments de bonheur. Comme il l’aurait fait avec une sœur.
Un crissement de pneus le fit sursauter. Le bus était arrivé. Depuis son arrivée au Lycée, le même bus venait le prendre tous les matins. Le chauffeur, un noir aux dreadlocks qui pendaient joyeusement sur ses épaules, avait toujours un grand sourire aux lèvres. Stephan entra dans le bus, murmura l’habituel « B’jour M’sieur » puis partit se chercher une place au fond du car. Se laissant tomber sur une place libre, il jeta un rapide coup d’œil aux élèves assis dans le car.
Toujours les mêmes visages. Le petit blond trop intelligent qui se vantait toujours d’avoir eu telle ou telle note la veille. Un peu plus loin, Chris, le “Junky” plongé dans son Hard Rock qui semblait coupé du reste du monde. Son jean troué et ses cheveux longs qu’il semblait avoir abandonnés depuis longtemps faisaient ressortir ce côté “différent” qu’il cultivait à la perfection. Stephan se rappellait de la fois où il s’était mis à brailler du hard Rock à l’arrêt de bus. Tout le monde était plié en deux et, dans son monde, Chris n’avait rien remarqué. Cette scène avait même réussi à décrocher un sourire à Stephan. Jason, le Caïd du lycée, occupait tout le rang du fond du bus. Stephan détestait ces types qui se prenaient pour les maîtres du mondes alors qu’ils n’étaient pas fichus d’additionner deux et deux. Il y avait aussi Tony, le fils de gitan que Stephan avait longtemps considéré comme un ami jusqu'à ce que celui ci tente de lui voler son téléphone portable. Malheureusement pour lui, Stephan s’en était aperçu, l’avait retenu et ils s’étaient battus. Généralement ce genre d’histoire en arrivait toujours là. Stephan n’aimait pas la violence, mais en cas de bagarres il prenait souvent le dessus. Tony était rentré chez lui avec une plaie au visage et le nez cassé. Depuis ils ne s’étaient jamais adressés la parole. Assise à l’avant du car, une fille dont Stephan ignorait le nom. Rousse avec d’énormes lunettes qu’elle semblait avoir hérité de sa grand-mère. Tous les jours elle lisait. Elle levait ses yeux de ses bouquins uniquement pour saluer d’une petite voix ceux qui entraient dans le car à chaque arrêt. Stephan avait pris l’habitude de ne plus y prêter attention. L’observation continua encore quelques minutes. Il nota aussi la présence d’un dénommé Alban, qui avait la fâcheuse manie de s’habiller comme l’aurait fait son aïeul, et de Cindy, la fille dont les parents étaient avocats et qui se prenait pour une bimbo.
Il connaissait chaque visage, chaque habitude, chaque expression de ceux qu’il croisait tous les jours, compagnons de route d’un aller vers l’enfer. Son enfer.
Détournant le regard de son entourage, Stephan reporta son attention sur le paysage. Maisons, restaurants, parkings et hôtels défilaient devant ses yeux dans une palette interminable de couleurs. La banlieue de Chicago se livrait à lui dans toute sa splendeur. Mais à ses yeux, aucune beauté n’était présente dans cet arc en ciel déambulant. Ce n’était qu’un environnement qu’il côtoyait tous les jours, pendant cet voyage interminable qu’il subissait tous les matins. Il avait l’impression que le chauffeur, par pitié pour les élèves de son bus, faisait intentionnellement durer le voyage. Mais Stephan, lui, n’y voyait qu’un allongement insupportable du trajet. Trajet durant lequel il ruminait sans cesse ses pensées et son dégoût pour la journée qui l’attendait. Le ralentissement du moteur le tira de ses pensées, comme une cloche sonnant sa délivrance. Pourtant ce n’était que pour passer d’un ressassement incessant de noires pensées à une corvée pas moins insoutenable.
Le bus stoppa. Terminus, tout le monde descend. Avec son grand sourire, le conducteur souhaita une bonne journée à tous les élèves qui descendaient, sans autre choix, vers le lycée.
Stephan resta planté là, devant le grand bâtiment gris. Ce lycée qu’il avait tant haï, ce lycée qui l’avait tant meurtri. Grand bâtiment gris et morne, à l’entrée duquel circulait une foule d’élèves comparable au flot de fourmis entrant dans une fourmilière. Tous si différents. Certains heureux, d’autres en pleurs. Beaucoup, stressés, se rongeaient les ongles en vue d’un proche devoir. Les autres, malgré leur angoisse, tentaient de paraître détendus. Après un soupir résigné, Stephan se laissa emporter par cette foule.
La journée commençait pour de bon.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:24

Chapitre III


L’homme gisait dans sa voiture. Mort. Sa tête reposait sur le volant et il semblait regarder les policiers de ses yeux vitreux. Sur son visage se lisait une profonde surprise, comme si la mort l'avait surpris au moment ou il s'y attendait le moins. Du sang souillait sa veste au niveau des côtes et, malgré son récent décès, il était déjà blanc comme un linge.
L’inspecteur Dean McBride se pencha sur le cadavre et une grimace de dégoût apparut sur son visage. La pâleur des macchabées le révulsait toujours, après plusieurs années de métier. Dean était un homme d’une trentaine d’années, plutôt beau garçon. Brun, assez grand, musclé et doté d’un visage sympathique, il avait toujours attiré le regard des femmes, et la jalousie de certains de ses collègues. Malgré cela, il n’avait jamais eu de relation durable avec une femme et il était toujours à la recherche du grand amour. L’idée de fonder une famille et de vivre une vie paisible avec la femme de sa vie, ses deux ou trois enfants, son chien et son chat, ne lui était pas déplaisante. Mais il avait ce jour là un autre problème en tête. On l’avait réveillé à cinq heures et demie pour se rendre sur les lieux d’un crime.
La police avait découvert le mort quarante cinq minutes après le meurtre, suite à un coup de fil signalant un «grand bang» dans la rue. L’homme avait été tué par balle. Un Magnum 44 selon Dean. Un pistolet qui ne se trouvait pas à n’importe quel coin de rue : il avait déjà la liste des vendeurs pouvant procurer de telles armes et comptait bien leur rendre une petite visite de courtoisie un peu plus tard dans la journée. Après une vérification des alentours, il avait trouvé un jardin abandonné. A l’intérieur de celui-ci, après quelques fouilles, ses hommes avaient découvert un trou dans le sol. Il semblait avoir été creusé à la main, peu de temps auparavant, étant donné la fraîcheur de la terre. Les agents avaient trouvé des gants salis par cette même terre sur le siège passager. Les analyses d’empreintes devaient révéler si cet homme avait bien porté les gants qui avaient servi à creuser le trou. Il était probablement venu chercher un objet caché auparavant et avait été tué en repartant. Son assassin avait bien entendu dérobé cette «chose» car la police n’avait trouvé aucun objet de valeur ou de taille correspondante au trou dans la voiture.
Un classique. Une affaire banale pour Dean qui entendait bien la résoudre rapidement. Il laissa ses pensées s’envoler. Quel genre d’objet pouvait pousser un homme à tuer un autre homme ? Dean n’avait jamais compris ce qui pouvait amener un homme au meurtre. A ses yeux, la vie était la plus précieuse des richesses. Ceux qui pensaient que la mort était une libération étaient des fous à ses yeux. Dean était athée et pour lui, il n’y avait pas de vie après la mort : seulement le néant, l’absence de vie. Il avait peur de la mort.
Cette peur était apparue dans sa jeunesse, lorsqu’il avait vu ses grand parents mourir tués par un dérangé mental en pleine rue. Juste sous ses yeux. Sa mère avait tenté de l’empêcher de regarder alors qu’ils fuyaient, mais il avait tout vu. Tout. Souvent, cette vision lui revenait, par brèves images. Le rictus horrible sur le visage du tueur. Le coup de feu. Le sang. Les visages angoissé de ses grand parents. Des cris. Une sirène de Police au loin.
Un frisson lui parcourut la nuque. C’est sa peur de la mort qui l’avait poussé à entrer dans la police. En effet, il entendait bien la combattre en retrouvant les criminels. Une voix le fit sursauter, le tirant brutalement de sa rêverie morbide :
- Inspecteur McBride ! Inspecteur je vous parle ! hurla un de ses hommes de l’autre côté de la rue.
- Oui j’arrive. Qu’y a-t-il? demanda-t-il en traversant la rue.
- Nous allons transporter la voiture au labo pour vérifier s’il y a des empreintes digitales et pour faire une autopsie du cadavre. Histoire de connaître tous les détails…
- Vous avez raison. Je retourne au commissariat pour étudier le dossier de cette affaire.
Sur ce, Dean jeta un coup d’œil à sa montre. Déjà une heure qu’il était là, dans le froid. Avec un grognement, il retourna à sa voiture et prit la direction de son lieu de travail. Une fois sur place, il se gara sur le bord de la rue, sortit du véhicule, puis poussa les lourdes portes du commissariat. A l’intérieur, une douce mélodie résonna à ses oreilles : le vacarme habituel qui régnait dans l’établissement. Le bruit des claviers sur lesquels on tape, les discussions entre agents, les téléphones qui sonnent et les quelques cris ponctuels du commissaire auraient pu donner à beaucoup d’hommes l’envie de ressortir précipitamment mais c’était un doux ronronnement aux oreilles de Dean : le train-train quotidien. Il observa calmement l’agitation qu’il avait sous les yeux, puis, un sourire aux lèvres, il s’assit à son bureau et commença à taper. Il ne s’arrêta que lorsque tous les points et détails de l’affaire furent enregistrés sur le disque dur de son ordinateur. Il se frotta les yeux, ébloui par la lumière de l’ordinateur qu’il fixait sans relâche – sauf lors des tasses de café qu’il s’était servi à quatre reprises - depuis trois heures.
Ecrire les faits lui permettait de prendre du recul sur la situation. Il pouvait ainsi réfléchir plus calmement que sur le feu de l’action. Mais cette fois, l’écriture ne lui avait rien apporté de plus. Il savait ce qu’il devait faire et il le ferait. Déterminé, il se leva, prit sa veste en passant et sortit de son bureau. En traversant les couloirs, il déplia la liste de vendeurs potentiels de l’arme du crime et y jeta un coup d’œil. « King of the Shot », 67, Walter Street. Il se jeta dans sa voiture, fit tourner le moteur, et démarra en trombe en direction du premier marchand indiqué sur sa liste.
En sortant de sa voiture, Dean fut parcouru d’un frisson. La matinée était bientôt terminée, mais il faisait assez froid pour un premier vendredi de Novembre. La boutique qu’il cherchait se trouvait quelques rues plus loin. C’était une vieille échoppe située dans une ruelle sordide. Sur la vitrine on pouvait lire : « King of the Shot » vendeur d’armes en tout genre. On apercevait à peine l’intérieur, tant les vitres étaient sales. Dean poussa la porte d’entrée. Elle grinça. Il tenta de refouler la chair de poule qu’il sentait monter le long de son dos. L’intérieur était à peine plus accueillant que la devanture. Des armes rouillées étaient accrochées au plafond en guise de décoration et une odeur de rance planait dans l’air. Dean resta quelques instants immobile puis il se racla la gorge. Un vieil homme fit son apparition derrière le comptoir. Petit et maigre, il émanait pourtant de lui une étonnante vigueur, comme si l’âge lui avait épargné les rhumatismes. Il avait les cheveux d’un blanc de neige et un bouc soigné. Dean lui donnait la soixantaine, peut être plus. Son sourire contrastait étrangement avec l’austérité de sa boutique. Il s’exprima d’une voix légèrement grinçante :
- Que puis-je pour vous jeune homme ?
- Police, lâcha Dean en guise de réponse.
Il sortit sa plaque et les sourcils du vieil homme se froncèrent. Il semblait inquiet. Dean enchaîna :
- Auriez vous vendu un calibre 9.0 dernièrement ?
Le vieil homme se caressa la barbe en réfléchissant puis répondit :
- Effectivement, un homme est venu m’acheter une arme de ce type il y a un mois. Mais il était en règle et avait un permis, s’empressa-t-il d’ajouter.
Dean allait ouvrir la bouche pour poser une question, mais le vieil homme confirma ses craintes :
- C’était un policier…
Les deux hommes se fixèrent quelques instants, puis Dean se mit à faire les cent pas. Le vendeur restait impassible et l’observait. Pour Dean les résultats du labo et les réponses des autres vendeurs allaient être cruciales. Puis il s’adressa de nouveau au vieil homme :
- Vous avez son nom ?
- Bien sur, lui répondit son interlocuteur, je garde toujours les noms de mes acheteurs.
Après quelques recherches sur son vieil ordinateur, le vendeur affirma :
- Il s’appelait Morrisson, Harry Morrisson.
Dean remercia le vieil homme puis sortit de la boutique. Il s’installa dans sa voiture et prit la direction du labo.
Le laboratoire était un bâtiment blanc, moderne, carré, situé dans la banlieue de Chicago. Au-dessus de la porte d’entrée on apercevait l’insigne de la police. Dean entra. Des hommes en blouses blanches marchaient dans tous les sens. Une agitation qui n’avait rien de comparable à celle du commissariat. Ici on n’entendait que le bruit des pas. Aucun cri, aucun bruit de clavier, aucune discussion et surtout une insupportable odeur d’hôpital. Certains commissariats avaient leurs laboratoires dans le même bâtiment. Le commissaire Lander - et Dean l’avait remercié mille fois pour ça - avait demandé à faire construire un laboratoire détaché du commissariat. Les analyses dans le commissariat ne pouvait que miner le moral des agents. Mais aujourd’hui Dean était bien obligé de venir chercher les résultats de l'étude du corps. Au moins ça aura eu pour mérite de lui faire prendre l’air, se dit-il sans réelle motivation. Il s’approcha d’une porte bleu ciel et l’ouvrit.
A l’intérieur, au milieu de la pièce, se trouvait le corps de la victime, le ventre ouvert. Dean détourna le regard et posa ses yeux sur l’homme chargé de l’autopsie. Celui-ci se nommait Luc et Dean l’avait côtoyé au cours de nombreuses affaires. C’était un homme d’une quarantaine d’année, plutôt sympathique à la panse rebondie et au visage jovial. Ses quelques cheveux gris se fondaient dans ses cheveux châtains. Ses lunettes rectangulaires étaient soigneusement posées sur son nez droit et, comme à son habitude, un grand sourire éclairait son visage. Il se leva pour serrer la main de son collègue :
- Dean, ça faisait un bail, comment vas-tu ?
- Bien, mais je n’ai pas le temps de prendre le thé, venons-en au fait.
Le visage de Luc s’assombrit.
- Tu sais, les résultats de l’analyse me troublent. Bon, nous sommes sur que c’est bien l’homme présent sur cette table qui a creusé le trou. Il se nommait Terence Watson, âgé d’une vingtaine d’années, il venait de terminer ses études et il y a quatre mois de cela, il a été embauché comme vendeur dans un grand magasin de vêtements. Il n’avait pas de casier judiciaire, avait jusque là une vie tout ce qu’il y a de plus normale, enfin bref, rien qui ne justifie un tel crime. Passons aux détails pratiques : il est bien mort à cause de la balle, mais ce qui m’inquiète c’est qu’on a retrouvé des empreintes sur sa veste et celle-ci était froissée et ouverte. Comme si l’homme qui l’avait tué avait cherché quelque chose. Et on a retrouvé les mêmes empreintes autour de la boite à gant. On a donc fait vérifier ces empreintes et on a découvert à qui elles appartenaient…
Impatient, Dean le pressa :
- Alors, dis moi qui c’est.
- C’était les empreintes de Harry Morrisson, un agent de police…
Voyant ses craintes se confirmer, Dean soupira. Il n’aurait finalement pas à faire le tour des vendeurs d’armes. Ainsi c’était un policier qui avait tué le dénommé Terence. Cette donnée compliquait considérablement l’affaire. Si la presse s’en mêlait ça serait le scandale. Il fallait arrêter ce Morrisson au plus vite et sans bavure. Après avoir remercié Luc, il partit rendre visite à son meurtrier.
Dean fit un détour par le commissariat. Il y trouva l’adresse de son homme et demanda quelques hommes au commissaire, ainsi qu’un mandat, au cas ou une intervention brutale serait nécessaire. Le mandat mit quelques minutes à arriver, puis Dean vint le chercher en coup de vent dans le bureau du commissaire et se dirigea vers la sortie. Il répugnait à entrer par effraction chez quelqu’un mais parfois il n’y avait pas d’autres solutions. Accompagné de deux agents, il se rendit donc à l’adresse du suspect.


Dernière édition par le Lun 11 Juin 2007 - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:25

Chapitre IV


Dix-huit heures, la sonnerie annonça la fin des cours. Stephan, épuisé, prit son sac sur son épaule et quitta le cours de Mathématiques. Bilan de la journée : un huit en Sciences et un treize en Maths. Pas trop mal. Son prof de Sciences, Mr Ericsson, l’avait pourtant généreusement réprimandé. Comme d’habitude, il avait pris un malin plaisir à garder sa copie pour la fin et à expliquer à haute voix à toute la classe les erreurs de Stephan. Cette humiliation, il la lui faisait subir à chaque fois, sans exception. Et lorsque Stephan réussissait à décrocher une note pas trop mauvaise, il arrivait toujours à trouver un prétexte pour lui ôter des points. Et puis il y avait le rêve… Mais Stephan avait pris pour habitude de l’ignorer et de toute façon, rien n’aurait pu gâcher sa journée.
Car aujourd’hui, il allait passer la soirée chez Cléo, comme tous les vendredis. Ils pouvaient passer des heures, à bavarder, à regarder des films, à manger des chips et même parfois à ne rien faire. Mais en réalité, leur occupations importaient peu à Stephan. Pour lui, le simple fait d’être en présence de Cléo suffisait. Les vacances venaient de passer, soit deux semaines pendant lesquelles ils n’avaient pas pu se voir. Ce vendredi était donc particulier. C’était leur rentrée à eux.
La sonnerie de son portable – un vieux tube disco qu’il avait mis « pour le fun » – retentit alors. Des regards amusés se tournèrent vers lui, mais il n’y prêta pas attention. A ses yeux, seul le nom qui était affiché sur l’écran de son portable importait. « Cléo » clignotait en rouge. Stephan, décrocha.
- Allo Steph, fit une voix douce à l’autre bout du fil. Comment ça va ?
- Moi je vais bien, répondit-il. Alors, tu passes me prendre où ?
- Ben devant ton lycée. J’arrive dans cinq minutes.
- A tout de suite.
Stephan, attendit quelques minutes assis sur une marche du lycée, le souffle du vent fouettant son visage. Même si sa vie lui semblait plutôt monotone, le vendredi soir lui remettait du baume au cœur. Il avait un sourire constamment accroché aux lèvres et observait les gens qui passaient autour de lui avec un air guilleret. Un coup de klaxon retentit et il se leva pour s’avancer vers la voiture bleue qui s’était arrêtée quelques mètres devant lui. Il ouvrit la portière, s’installa et Cléo s’écria :
- Hé ben décidément, avec les vacances qui viennent de se terminer ça fait trop longtemps qu’on s’est pas vu !
Stephan lui répondit par un sourire franc. Puis un bâillement lui échappa. Cléo fronça les sourcils.
- Ne me dit pas que t’es déjà fatigué : on a repris lundi, lâcha-t-elle pour le taquiner.
- Tu sais bien qu’avec la motivation que j’ai pour aller en cours, il en faut peu pour que je m’épuise. En plus, mon prof de Science m’a encore miné le moral avec ses remontrances insupportables.
- Encore ? Mais quand est-ce que tu vas enfin te décider à le signaler au proviseur ? C’est de l’acharnement pur et simple, il a pas le droit.
- C’est vrai, ajouta le père de Cléo qui écoutait leur discussion. Un professeur doit être impartial et doit traiter tous ses élèves de la même façon. Sans ça, certains baisseront les bras. Avoir un prof comme ça peut démolir la scolarité d’un élève. C’est la même chose dans le cas de ceux qui frappent leurs élèves. Comment voulez vous que les étudiants soient motivés s’ils ont la peur au ventre avant d’aller en cours…
Il continua à argumenter sur les méthodes d’éducation employées par les professeurs pendant plusieurs minutes. Plusieurs minutes pendant lesquelles Stephan manqua s’endormir sous le regard amusé de Cléo. Ses paupières se firent lourdes, les lampadaires – qui avaient été allumés car la nuit était tombée – lui donnaient le tournis. Ils défilaient sans cesse et semblaient le narguer. Il tenta de leur échapper et reporta son attention sur la route, mais les bandes blanches tracées sur la chaussée lui sautèrent aux yeux.
Même défilement, même impression.
Il allait succomber et se laisser aller aux remous du long fleuve du sommeil qui serpentait de façon si attirante dans son esprit, lorsque le bruit des pneus qui freinent sur le gravier le réveilla.
- On est arrivés, lui murmura Cléo à l’oreille.
- Je vais essayer de me lever et de déplacer ma carcasse jusqu’au salon, même si je doute de terminer le trajet, plaisanta Stephan en se frottant les yeux. Il bâilla à nouveau.
Quelques instants plus tard, il était affalé dans le sofa du salon. Allongé sur ce confortable support, il avait vu un nombre incalculable de films, il avait assisté aux sautes d’humeur de Cléo, il l’avait vu rire, pleurer.
Elle vint s’asseoir à côté de lui avec deux grands verres de soda. Elle prit la télécommande et alluma la chaîne sur laquelle passent à longueur de journée des clips musicaux. Puis, tout en regardant un clip de Madonna, elle entreprit de raconter sa journée. Comment elle avait raté son bus, comment sa mère l’avait amené au dernier moment, comment elle s’était fait gronder par son professeur de français. Elle lui raconta aussi ses récréations, les petites histoires de filles, les rumeurs, les nouveaux couples. Puis ce fut au tour de Stephan, qui lui raconta ses vacances en détail. Son voyage au Canada avec ses parents, l’avion qu’ils avaient failli ne pas prendre à temps, les « Pancakes » tous les matins, le sirop d’érable…
Ainsi pendant une heure, ils se racontèrent les derniers évènements de leur vie d’adolescents. Rien de bien fantastique, mais le simple fait de s’écouter parler leur suffisait. Stephan était transporté par ces moments simples pendant lesquels il pouvait partager sa vie avec Cléo. Il se livrait à elle, lui faisait part de ses moindres doutes, de toutes ses craintes. Il avait l’impression de se délivrer d’un fardeau, comme un poids s’ôtait de ses épaules soudainement, le plongeant dans un état de joie. Après cela il sentait le bonheur tout autour de lui, comme une entité vivante qui le caressait à chaque instant. Malheureusement, ces moments n’étaient possibles que le vendredi soir. Quelquefois, Stephan négociait un week-end entier avec ses parents, mais c’était rare. Et le lundi, la routine reprenait, inévitable.
Lorsque leurs vacances mutuelles furent entièrement narrées, un silence tomba quelques instants. Cléo fixait Stephan d’un air attristé qui ne lui ressemblait guère. Il était d’ailleurs rare que son sourire habituel quitte ses lèvres. Elle demanda maladroitement :
- Ton prof de Sciences, Mr …
- Ericsson, compléta Stephan.
- Oui voilà. Ce Mr. Ericsson, il a toujours été comme ça ?
Cette question rappela à Stephan sa première rencontre avec son professeur. C’était leur premier cours de l’année. Les élèves attendaient patiemment devant la porte lorsque celle ci s’était soudainement ouverte, faisant apparaître un homme plutôt grand, au regard pétillant. « Bienvenue » avait-il dit d’un ton amical. Puis il avait fait signe à ses élèves d’entrer. Chaque élève se vit attribué un sourire lors de son passage. Certains murmurèrent un bref « B’jour Monsieur », sûrement dans l’espoir de s’attirer ses bonnes grâces dès le début de l’année. Lorsque Stephan entra, il leva les yeux vers le professeur. Aucune trace de sourire sur son visage. Mais le souvenir qui l’avait marqué était le regard glacial qui le fixa brièvement. Un regard qui aurait pu plaquer Stephan contre le mur, si celui-ci n’avait pas détourné les yeux brusquement, apeuré. Un frisson lui parcourut la nuque au souvenir de ce passage. Il leva les yeux vers Cléo et murmura, sûr de sa réponse :
- Oui.
Un cri retentit alors de la cuisine :
- A table !
Ils se levèrent à l’unisson. Une délicieuse odeur de viande rôtie émanait de la cuisine. En entrant dans la salle à manger, ils s’aperçurent que leur odorat ne les avait pas trompé. Une dinde rôtie était placée dans un plat plein de sauce fumante. Soudains affamés, Cléo et Stephan ne se firent pas prier pour s’asseoir et s’attaquèrent sans tarder à la viande qui était accompagnée d’un riz parfaitement cuit. Le repas était succulent. Les parents de Cléo interrogèrent un peu Stephan sur les siens, leur santé, puis il engagèrent une conversation sur les taxes imposées par le gouvernement, et à ce moment là, Cléo et Stephan furent autorisés à se lever de table. Il montèrent les escaliers pour se rendre dans la chambre à Cléo.
La chambre de Cléo, à l’inverse de celle de Stephan, était bien rangée. Des posters de groupes de rock tapissaient les murs et son bureau servait de support à des piles de feuilles de cours. Ses pantoufles bleues étaient placées à côté de son lit, prêtes à être enfilées dès qu’elle se lèverait. Le lit superposé était placé à droite du bureau, en face de l’armoire. Celle ci était fermée mais Stephan savait ce qu’il y aurait trouvé si elle avait été ouverte. En effet, il connaissait la plupart des tenues de Cléo. Une grande partie d’entre elles avaient été achetées sur son conseil, lors d’une de leurs nombreuses journée de shopping. De plus, à chaque fois qu’elle achetait des nouveaux habits, elle s’empressait de les montrer à Stephan dès qu’il venait chez elle.
Ils s’installèrent dans leur lits tout habillés. Ainsi, Stephan au dessus de la tête de Cléo, ils discutèrent tard dans la soirée. Mais aux alentours de dix heures du soir, ils furent à cours de sujet de conversation et décidèrent d’aller voir un film. Cléo mit le DVD dans le lecteur et vint se blottir dans le sofa, près de Stephan. C’était une comédie. L’histoire d’un homme qui se retrouvait dans le corps d’une mouche. Le scénario était nul, les acteurs très moyens, mais les deux amis riaient ensemble aux répliques du personnage principal et cela leur suffisait amplement. Pendant le film, Stephan posa son regard sur Cléo. Sa chevelure brune tombait délicatement sur ses épaules. De ces épaules frêles partaient deux bras farouchement accrochés autour d’un coussin. Ses yeux d’un vert profond étaient rivés sur l’écran. Des fossettes creusaient ses joues étirées en un sourire étincelant. Stephan se surprit en train de l’imaginer l’embrassant. Il rougit et détourna la tête. Elle n’avait rien vu, mais Stephan ne pouvait s’empêcher de repenser à cette chaleur qui l’avait envahi lors de cette brève vision. Cléo avait toujours été sa meilleure amie, se pourrait-il qu’elle soir en train de devenir plus à ses yeux ? Stephan repoussa cette éventualité. Impossible ! Mais une petite voix résonnait toujours dans sa tête, lui murmurant de la prendre dans ses bras. Une scène particulièrement drôle déclencha une crise d’hilarité chez les deux adolescents et il chassa temporairement cette idée de son esprit. Le film terminé, ils se décidèrent enfin à aller se coucher.
Pour Stephan, la nuit fut mauvaise. Un cauchemar qui le hantait depuis des nuits refit surface. Dans son rêve, une diable ressemblant en apparence à Mr. Ericsson entra dans sa chambre et s’approcha sournoisement de son lit. Stephan tenta - futile réflexe enfantin – de se cacher sous sa couverture, mais le diable la souleva et lui tendit une boite. Une boite verte, ronde, qui, dieu sait pourquoi, le terrifia. Poussé par une force invisible, Stephan ouvrit la boite. Un tourbillon de lumière emplit la pièce avant qu’il ne se réveille en sueur, dans son lit.
Haletant, il descendit du lit superposé le plus doucement possible, afin de ne pas réveiller Cléo. Il jeta un coup d’œil à sa silhouette allongée. Gêné, il détourna le regard et se rendit dans la salle de bain pour boire un verre d’eau. Après avoir bu, il resta planté un moment devant le miroir. Ses yeux marrons étaient soulignés par des cernes noirs. Sous ces valises causées par une fatigue intense se trouvait un long nez fin. Un léger duvet fonçait la partie de peau au dessus de sa bouche. Stephan songeait sérieusement à se raser, mais son père le lui avait déconseillé. Son menton, assez carré, lui donnait parfois cet air sévère qui faisait rire Cléo.
Cléo, qui commençait à envahir ses pensées. Cléo, qu’il redécouvrait sous un autre angle depuis quelques temps. Cléo, qu’il commençait peut être à aimer…
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:25

Chapitre V




Les volets étaient fermés. « Comme souvent lorsque des meurtriers veulent se faire passer pour absent en espérant que la police les cherche ailleurs, pensa Dean ». C’était une petite maison de banlieue, simple, aux murs recouverts de crépi blanc. Le jardin était plutôt bien entretenu, des fleurs poussaient sur les bords de l’allée. Mais pas de voiture devant la maison et il ne semblait pas y avoir de garage. Dean sonna tout de même à la porte, histoire de vérifier. Pas de réponse. Ils allaient devoir procéder à une entrée «fracassante». Dean força la serrure et entra. Aucun bruit ne se faisait entendre. Une brève inspection leur révéla qu’il n’y avait personne dans la maison. L’état du jardin laissait tout de même penser que les personnes qui habitaient ici n’étaient pas parties depuis longtemps. Dean se décida à fouiller de façon plus appliquée. Tiroirs, armoires, grenier, meubles, vitreries, il passa tout au peigne fin. Rien. En tout cas rien de suspect. Il demanda alors aux deux hommes qui l’accompagnaient de signaler au commissaire la situation et de rester ici en attendant qu’une équipe vienne inspecter de façon plus approfondie la maison. Cette affaire se compliquait terriblement. Un policier était mêlé à cette affaire, à première vue aucun objet susceptible d’être le mobile du crime ne se trouvait chez lui et le policier en question non plus.
Dean se rendit alors compte qu’il avait faim. Ce matin il avait du partir en vitesse, sans prendre le temps de petit-déjeuner et il était bientôt deux heures de l’après-midi. Un déjeuner s’imposait, et vite ! Par manque de temps, il se rendit dans un fast-food. L’odeur grasse des frites et des hamburgers lui fit frémir les narines lorsqu’il entra. Rectification : il n’avait pas faim, il était affamé. Après avoir savouré chaque bouchée d’un hamburger et bu son soda jusqu'à la dernière goutte, il se décida, non sans mal, de se lever pour aller payer, puis de repartir au commissariat pour tenter de résoudre son énigme.
Arrivé sur place, il entreprit de dépouiller toutes les informations qu’ils avaient sur le meurtrier. Factures, pièces d’identités, relevés bancaires, etc. Un détail lui sauta aux yeux. Chaque mois, l’intéressé recevait une somme de dix mille dollars sur son compte courant. Une somme qui n’entrait pas en compte dans son salaire. Comme s’il avait deux sources de revenu, et donc deux métiers. Même si forcément, son second métier était illégal et avait, selon Dean, un rapport évident avec le meurtre. Dean laissa ses pensées s’envoler. Des hypothèses se mêlaient dans sa tête. Il laissa échapper un long soupir. Ce dossier n’était vraiment pas aussi simple qu’il en avait l’air. Finalement, quittant sa rêverie, il examina de nouveau les relevés bancaires afin de découvrir ce qui était la source de ce «deuxième salaire». Tous provenaient d’une sorte d’agence de voyage. « Impossible, songea dean ». Pourtant les résultats de sa recherche étaient là, devant ses yeux. Dix mille dollars étaient versés chaque mois sur son compte par «Soleil et tropiques, agence de voyage internationale.». Dean fronça les sourcils et se prit à nouveau la tête dans les mains. Comment un agent de police pouvait-il travailler pour une agence de voyage ? Il n’en avait pas le droit et même s’il l’avait fait illégalement, quelqu’un aurait bien remarqué quelque chose. Soudain, un doute s’empara de lui. Une intuition passagère qu’il fallait qu’il suive. Il vérifia quelques instant et découvrit que, comme il le pensait, cette agence de voyage n’existait pas. C’était une couverture pour des activités louches. Les trafiquants de drogues utilisaient souvent ce concept. La drogue avait d’ailleurs, selon Dean, de fortes chances d’être le déclencheur de ce crime. Mais le fait qu’un policier fasse partie d’un réseau de drogue était une chose terrible. Si c’était effectivement le cas, la confiance ne régnerait plus entre les différents services de police et l’embauche dans la police deviendrait plus stricte. En d’autres termes ça serait un bouleversement du système policier. Dean imprima le relevé bancaire de Morrisson et se rendit dans le bureau de Charles, un de ses collègues spécialistes en informatique.
- Salut Charly, lança-t-il en poussant la porte.
L’intéressé sursauta et leva les yeux de son écran.
- Tiens salut Dean. Besoin d’aide ?
- Oui, répondit-il, j’aurais besoin que tu retrouves le compte duquel provient cette somme.
Il montra du doigt la somme qui revenait tous les mois. Charles l’examina quelques instants puis sourit.
- Fausse agence ?
- Tu as tout compris, confirma Dean. J’aimerais savoir d’ou provient vraiment cet argent.
Stephan jeta un dernier coup d’oeil à la feuille que venait de lui donner Dean puis son regard retomba sur l’écran de son ordinateur et il se mit à taper, sur de lui. Dean sortit du bureau puis regarda l’heure sur l’horloge du couloir. Dix-huit heures. Il était temps pour lui d’aller se reposer. Sa journée de travail venait de finir.
Arrivé chez lui, Dean s’affala dans le canapé et entreprit de dormir quelques instants. La journée avait été longue. Dean vivait dans un appartement de la banlieue de Chicago. Il avait juste le nécessaire pour vivre. Le confort ne l’intéressait pas car il ne passait pas beaucoup de temps chez lui. Il ne rangeait quasiment jamais et tout restait là où il le laissait. Boites de pizzas, chaussettes, télécommandes, sachets de chips vides, tout traînait par terre. Finalement, sans avoir réussi à s’endormir, Dean décida d’allumer la télévision. Après avoir cherché quelques instants la télécommande, il la trouva finalement dans une pantoufle, sous la table. A la télévision c’était l’heure des informations. Des crimes, des guerres, des catastrophes naturelles. Pas vraiment ce dont il avait besoin pour se relaxer, remarqua-t-il avec ironie. Il zappa quelques instants et tomba sur un documentaire sur les panthères. Parfait : il n’y avait pas à réfléchir, juste à se laisser bercer par les commentaires.
A vingt heures, Dean se décida à manger un morceau. Il se dirigea dans la cuisine – qui n’était d’ailleurs pas mieux rangée que le reste de l’appartement – et ouvrit le frigo. Quelques yaourts, des restes de pizza, des sodas, deux bières, de l’eau et du jambon. Dean ronchonna contre lui-même, ferma le frigo et se décida à faire des pâtes. Pendant la cuisson, des détails de l’enquête lui revenaient à l’esprit et il tenta de les chasser, en vain. Dean était trop pris par son travail. Ses week-ends, il les passait à réfléchir à telle ou telle affaire. Aucune sortie, aucun loisir. A part ses collègues, il avait fait le triste bilan qu’il n’avait en réalité que très peu d’amis. Se promettant de se lancer dans un club sportif dès que possible, Dean arrêta la cuisson des pâtes au moment ou l’eau commençait à déborder. Après son bref repas, il partit se coucher de suite, en espérant que le sommeil l’aiderait à expulser de son esprit son travail et la sinistre affaire en cours.
Le lendemain, en arrivant au commissariat, Dean se dirigea vers le bureau de Charles. Celui-ci s’y trouvait, les yeux rivés sur son ordinateur. Il leva les yeux et aperçut Dean :
- Tiens, salut toi. Je suppose que tu viens chercher les résultats de la recherche dont tu m’as parlé hier.
- Ouais, répondit Dean. Ca donne quoi ?
- Bah rien, lâcha Charles le regard à nouveau rivé sur l’écran.
- Comment ça rien ? Tu n’as pas fait la recherche ? demanda brusquement Dean en fronçant les sourcils.
- Relax, dit Charles en riant. Je rigole. Evidemment que ça a donné quelque chose, tu me connais.
Dean leva les yeux aux ciel.
- Ton humour n’a pas changé à ce que je vois.
- Non, ça jamais, je suis égal à moi-même, fit Charles, un grand sourire aux lèvres.
- Alors qu’est-ce que ça a donné, répéta Dean.
- Hum. Cette «pseudo-agence de voyage» est en réalité une organisation illégale. Une secte je dirais même. Ils croient dans des histoires d’autres mondes, de magie et tout le tralala. L’agent Morrisson a de toute évidence été recruté par cette organisation. C’est assez inquiétant car les sectes n’en arrivent jamais au meurtre. D’habitudes elles se tiennent bien à carreau pour éviter que la police vienne voir de trop près quel genre d’activités elles pratiquent. Il faut rapidement retrouver le cerveau de cette organisation de malades et le mettre sous les verrous. J’en ai parlé au commissaire. Tu as son autorisation. Le mandat devrait être prêt bientôt.
- Tu m’as envoyé les informations nécessaires à une intervention ?
- Bien sur, tout est dans ta boite mail, répondit Charles avec un clin d’œil. D’ailleurs, en examinant un peu des relevés de comptes plus récents, j’ai également remarqué que Harry Morrisson vient de se payer des vacances aux Caraïbes. Il est parti il y a six heures, il a fait vite le bougre !
Après l’avoir remercié, Dean sortit de la pièce et prit la direction de son bureau. Dans sa tête, tout était maintenant clair. Morrisson était parti en vacances, à son retour, il aurait une petite surprise. Pour ce qui est de cette secte étrange. Le problème allait être réglé dans l’après-midi. Il ne lui restait plus qu’a lire les informations que son collègue lui avait envoyé. Il entra dans son bureau, déposa sa veste sur le portemanteau et s’assit directement devant son ordinateur. En quelques clics, ils ouvrit sa messagerie électronique. Son cerveau assimilait les informations en même temps que ses yeux parcouraient le mail.
L’organisation était basée dans un hangar désaffecté situé près de Chicago. Leur principale valeur était la croyance en un monde parallèle au notre. Selon eux, on pouvait y accéder grâce à des objets magiques. Ce meurtre avait donc été commis pour un soi disant objet magique. Dean eut du mal à contenir la vague de colère qui l’envahit alors. Des hommes avaient engagé un policier pour tuer à cause d’un stupide objet, sûrement sans valeur réelle et tout ça dans le but d’aller dans un autre monde. Cette idée résonnait dans sa tête comme un glas. Déterminé, il se leva et prit la direction du bureau du directeur. Celui-ci était au téléphone.
- Oui, chérie…Bien sur…Non je n’ai pas oublié…D’accord chérie… A ce soir…Bisous.
Il raccrocha et soupira.
- Ah les femmes, lâcha-t-il en souriant. Bonjour inspecteur McBride, comment ça va ce matin ?
- Mal commissaire, je n’aime pas du tout la tournure que prend cette affaire. Une secte qui se met à commettre des meurtres pour des histoires de magie. Ca devient du n’importe quoi.
- Je suis bien d’accord avec vous, dit le commissaire, soudain grave. Le mandat devrait arriver dans quelques instants. Vous aurez trente hommes pour l’intervention. Vous enverrez un éclaireur pour vérifier s’ils ne sont pas armés. S’ils le sont, j’enverrai vingt hommes supplémentaires provenant d’une unité d’élite. Dans tous les cas, vous devrez mener l’opération efficacement. Je les veux tous et je les veux vivants.
Dean acquiesça d’un hochement de tête. Un bruit provenant de l’ordinateur du commissaire se fit entendre. Un sourire apparut sur le visage de celui-ci.
- Le mandat est arrivé en avance. Vous pouvez commencer à préparer l’opération.
Le commissaire signa le mandat et le tendit à Dean. Ce dernier le remercia et sortit du bureau. Il se dirigea vers la salle ou l’attendaient les trente hommes de cette mission. Lorsqu’il ouvrit la porte, tous les regards se tournèrent vers lui et les conversations stoppèrent brusquement. Un silence plana l’espace d’un instant dans l’air puis Dean prit la parole :
- Bon, je vais être bref. L’opération que nous allons effectuer demande à chacun de vous une maîtrise et un savoir-faire maximal. Pour être clair, va falloir assurer, les gars.
Des murmures se firent entendre. Mais Dean ne se laissa pas troubler et continua.
- Suivez-moi. On va embarquer dans les fourgons qui nous amènerons sur place.
Il sortit, suivi de son groupe, et prit la direction du garage. Ils entrèrent dans les trois fourgons de la police et ceux-ci démarrèrent.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:26

Chapitre VI


Lorsque Stephan ouvrit ses yeux, de la lumière irradiait la chambre à Cléo. Le soleil était levé depuis un moment déjà. Stephan referma les yeux et savoura pleinement les quelques instants pendant lesquels il somnola, à moitié endormi. Il faisait bon sous sa couette, il se sentait bien ; il faillit se rendormir, mais un coup d’œil au réveil lui révéla qu’il était déjà dix heures. Il se pencha sur le bord du lit superposé afin de regarder en dessous : vide. Les draps étaient défaits et le coussin par terre, Cléo était levée. Stephan s’étira longuement, bâilla et se leva à son tour. Il se rendit à la cuisine. Elle était assis à la table, les cheveux en bataille et le regard plongé dans sa tasse de chocolat chaud. Elle se tourna vers lui et fit « Bonjour » d’une voix qui trahissait sa fatigue. Stephan ne put s’empêcher de sourire. Elle le remarqua et avec une indignation feinte, elle lui demanda :
- Pourquoi tu souris bêtement comme ça ? C’est mes cheveux qui te font rire ?
- Non tu est parfaite, fit-il avec un clin d’œil exagéré.
Cependant, il remarqua qu’il le pensait vraiment. Elle était parfaite. Malgré ses cheveux et ses cernes encore visibles, signes de la nuit qui venait de se terminer, il la trouvait belle. Elle rougit et il se demanda si elle avait pu lire dans ses pensées, ou s’il s’était trahi en ne mettant pas assez d’ironie dans ses propos. Pour éviter le silence gênant qu’il voyait arriver gros « comme ça », Stephan prit la parole.
- J’ai bien dormi, mentit-il. Et toi ?
- Moi aussi. Au fait, il faut que je te dise : ta mère a appelé ce matin.
Stephan, fronça les sourcils, inquiet. Sa mère savait exactement à quelle heure elle devait venir le chercher, comme tous les samedis. Elle n’avait aucune raison possible d’appeler de bon matin. Il devait s’être passé quelque chose d’important ou de grave pour qu’elle appelle ainsi chez Cléo.
- Il s’est passé quelque chose ? demanda-t-il précipitamment.
- Je n’en sais rien, répondit Cléo. Elle a juste dit qu’elle passerait te prendre plus tôt.
La nouvelle fit à Stephan l’effet d’une douche froide. Le temps qu’il pouvait passer avec Cléo était déjà infime, mais sa mère l’avait encore réduit. Une vague de colère le submergea un bref instant, mais il prit une grande inspiration et tenta de se calmer. Comment sa mère pouvait-elle lui faire ça ? Elle savait pourtant que ses moments avec Cléo étaient à ses yeux plus important que tout. L’esprit de Stephan s’éclaira soudain. Son père. La seule chose que sa mère pouvait trouver d’assez important pour lui gâcher son samedi. Ils avaient retrouvés son père ! La colère fit place à l’excitation dans l’esprit de Stephan.
Son père avait disparu lorsqu’il avait trois ans, de façon inexpliquée. Si on l’avait retrouvé, cela valait bien un samedi sans Cléo. Tous ces moments perdus, ces choses qu’il n’avait pas pu vivre avec son père semblaient danser devant ses yeux, presque accessibles. Comment serait-il ? Il le voyait tous les jours sur la photo affichée dans le salon. Sur la photo, un homme au visage rayonnant tenait un Stephan haut comme trois pomme dans ses bras comme un trophée de chasse. La fierté se lisait sur son visage ; la mère de Stephan lui avait expliqué que cette photo avait été prise après ses premiers pas. Sa ressemblance flagrante avec son père était le seul lien – aussi futile qu’il soit – que Stephan avait avec celui-ci. Sa mère l’avait décrit comme un homme cultivé, plein d’humour, prêt à tout pour sa famille. Mais Stephan eut un doute. Une soudaine peur s’empara de lui. Et si son père ne lui convenait pas ? Et s’il n’était pas attentif, et s’il ne s’occupait pas de lui, et si c’était un mauvais père ? Les réponses à se interrogations semblaient planer au dessus de lui comme des rapaces prêts à fondre sur leur proie. Mais après tout, avoir un père, même mauvais, n’était-ce pas mieux que de ne pas en avoir ? Ce bouleversement lui apparut, malgré tous ses doutes, comme une lumière dans l’obscurité de sa morne vie. Désormais il y aurait Cléo et son père, quel que soit le caractère de ce dernier.
Il se rendit alors compte que Cléo l’observait depuis qu’elle avait annoncé la nouvelle. Il craignit de s’être montré excessif dans ses réactions et, quitta la table en marmonnant :
- Je vais m’habiller.
Cléo le regarda s’éloigner avec un regard qui trahissait sa déception. Sans doute aurait elle espéré que Stephan tente de s’arranger avec sa mère. Il se promit de lui expliquer son pressentiment après s’être douché et changé. La douche lui procurait une agréable sensation de bien être, comme si son âme quittait son corps pour se retrouver libre de penser, guidée par l’eau quasi-bouillante qui coulait sur son torse, plongeant la salle de bain dans un épais brouillard. Mais aujourd’hui, il ne pouvait s’empêcher de poser des questions sur son père. Une fois sorti de la douche, il s’habilla en vitesse et regarda sa montre. Onze heures. Sa mère devrait arriver bientôt. Comme un écho à sa pensée, la sonnette retentit. Il se précipita vers l’entrée, les cheveux encore trempés. La porte venait d’être ouverte par Cléo et sa mère se tenait dans l’entrée.
Les yeux rougis par les larmes, le regard de sa mère exprimait de la douleur. Une douleur qui était présente dans ses yeux depuis la mort de son père, un an auparavant. Stephan avait également pleuré son grand père mais sa mère, elle, n’avait toujours pas fait le deuil. Aujourd’hui, pourtant, Stephan ne voyait pas une femme en deuil, mais une femme qui venait de pleurer toutes les larmes de son corps. Il n’arrivait pas à s’expliquer la différence, mais il ressentit moins de peine en la voyant, comme si le deuil était fait. Elle prit la parole d’une voix assurée :
- Suis moi, on rentre. Il faut que je te montre quelque chose.
Cléo sembla choquée par cette absence de formalités, pas même un « bonjour ». Mais Stephan en avait l’habitude : sa mère allait toujours droit au but, et depuis la mort de son père, elle n’avait jamais témoigné de signe d’affection particulier envers lui. Malgré un petit pincement au cœur lorsqu’il pensait à l’époque ou câlins et bisous étaient encore à l’ordre du jour, il s’était fait à cette idée. Sa mère l’aimait, il le savait. Mais ils vivaient sous le même toits, comme deux colocataires, sans dialogue particulier. Il y avait comme un lien secret entre eux, une souffrance commune, et ils n’osaient pas se témoigner trop d’affection de peur de le briser.
Stephan acquiesça d’un hochement de tête. Il la suivit et en entrant dans la voiture, jeta un dernier regard à Cléo. Celle ci avait assisté au mystérieux d’échange entre Stephan et sa mère, sans comprendre. Elle referma la porte et Stephan regretta de ne pas avoir pu tout lui expliquer.
Ils n’habitaient pas très loin, mais prendre la voiture était devenu pour sa mère une habitude. Durant le trajet, Stephan se retint de poser les questions qui le rongeaient. La réaction de sa mère était étrange. Le retour de son mari aurait du lui rendre le sourire et la joie de vivre. Que s’était-il passé exactement ? Stephan avait l’impression de remuer une multitude de scénarios dans sa tête, certains utopiques, paradisiaques. D’autres horribles. Accablé par ses propres interrogations, le trajet lui sembla durer des heures. Une fois arrivés, sa mère lui indiqua la porte de la salle à manger et elle se retira dans sa chambre. Stephan crut entendre un sanglot avant qu’elle ne ferme la porte.
Il entra dans la petite pièce qui leur servait de salle à manger et s’approcha de la table mal éclairée. Une enveloppe y était posée, entrouverte. Tremblant, Stephan s’en approcha et en sortit une lettre écrite d’une main élégante.

Mon cher Stephan,

Je sais que cette lettre va peut être te bouleverser, te terrifier ou bien des choses encore. Cependant tu dois rester fort.
Je suis désolé de laisser reposer ce lourd fardeau sur tes épaules, mais tu es le seul. Le seul qui puisse accomplir cette terrible tache. Si cette lettre t’es arrivée, c’est que le dernier descendance de la lignée est mort. Je n’ai pas le temps de t’expliquer les détails, mais notre famille est chargée de garder un secret qui pourrait avoir des répercussions horribles s’il venait à être révélé. Ton cousin, Terence, était chargé d’assurer la protection de ce secret. Aujourd’hui il est mort, sinon tu ne tiendrais pas cette lettre en ce moment même. A ma mort, il a reçu une lettre similaire à celle ci lui expliquant ce qu’allait être sa tâche.
Je vais maintenant t’expliquer la tienne. Tu vas devoir retrouver une boite quelque part. Tu trouveras, accompagné de cette lettre, le plan pour la trouver. Une fois cette boite en ta possession, tu l’ouvriras et une fois là bas, ils t’expliquerons tout.
Sache que tu dois être prudent, car ceux qui ont tué Terence n’hésiterons pas à se dresser sur ton chemin pour tenter de dérober la boite. S’ils te trouvent, il te réserverons le même sort. Normalement, ils ne devraient pas être au courant de ton existence, nous avons réussi à te dissimuler jusqu’ici, mais reste néanmoins sur tes gardes. Et je dois également te prévenir : ne prend aucun risque avant d’avoir trouvé la boite. Ton existence est cruciale pour empêcher un désastre qui pourrait faire de l’humanité un monde où règnerais le chaos. Tu ne dois en aucun cas mourir.
Désormais, tu dois consacrer ton temps à trouver cette boite. C’est une petite boite bleue, simple. Comme je te l’ai déjà dit, une fois qu’elle sera en ta possession, tu n’auras qu’a l’ouvrir. Des instruction te serons données par la suite. Hâte toi, car ce sont des rapaces qui n’attendrons pas que tu te décides pour agir. La mort de Terence est un signe qui ne trompe pas : ils sont déterminés et pressés. Bon courage, tu en auras besoin.

Ton grand-père qui t’aime, Henri Watson.

Stephan relut plusieurs fois la lettre, sans comprendre. Ses yeux glissaient sur les lettres dénuées de tout sens. Il avait l’impression que son corps refusait d’accepter la terrible vérité à laquelle il était désormais exposé. Dans un effort de volonté, il prit enfin conscience de ce qu’il venait d’apprendre. Les émotions déferlèrent alors brusquement en lui. Un tourbillon de peur, d’incompréhension et de colère le frappa de plein fouet, accompagné d’une migraine insoutenable. Déstabilisé, il tenta de tirer une chaise pour s’asseoir mais trébucha et se retrouva le visage plaqué contre le sol froid. Ses yeux se fermèrent, presque contre sa volonté, et il ne bougea plus pendant de longues minutes.
De longues minutes pendant lesquelles il n’entendit que le « tic-tac » de l’horloge, ponctué par le moteur d’une voiture au loin. La froideur du sol sembla s’insinuer dans son corps, provoquant des frissons le long de ses membres. Sous ses paupières closes, il sentit des larmes se former. Une question qu’il savait puérile, mais qu’il ne put s’empêcher de se poser, s’imposait dans le capharnaüm de ses pensées. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que cela tombe sur lui ?
Il savait que sa réaction n’était pas digne de ce que son grand père venait de lui révéler, un an après sa propre mort, mais il ne pouvait s’empêcher de vouloir refuser la vérité. Sa vie n’était pas passionnante, voire même plutôt morne mais il se rendit alors compte à quel point il avait envie de s’y attacher, maintenant qu’on tentait de l’en séparer. Ses souvenirs de moments heureux, de soirées chez Cléo, de l’époque ou sa mère était encore joyeuse, de l’espoir d’un père disparu. A cette pensée, son cœur se crispa dans un violent élan de déception. Il avait cru au plus profond de lui qu’il allait retrouver ce père qu’il n’avait pas pu connaître. Mais c’était son défunt grand-père qui lui annonçait qu’il devait tout abandonner. Tout. Une brève vision de Cléo le traversa comme un éclair. Une douleur poignante le saisit au cœur : il était déjà difficile d’apprendre qu’il devait abandonner sa vie pour une tâche dont il ne savait rien, mais l’idée de devoir quitter Cléo lui fit l’effet d’une lame dans la poitrine.
Non sans mal, il se releva et jeta un nouveau coup d’œil à la lettre de son défunt aïeul.
Son grand-père lui annonçait dans cette lettre la mort de son cousin. Pourtant, ce n’était pas là la cause de sa tristesse : il ne s’étaient jamais rencontrés. On lui en avait toujours parlé comme d’un homme volage, qui ne souciait que de l’instant présent et qui occupait une grande partie son temps en faisant la fête. Mais c’était bien cet homme volage et insouciant qui était mort à cause de ces boites. D’ailleurs, Stephan se demandait ce qu’elles pouvaient bien contenir pour être tant convoitées.
De plus, son grand-père lui affirmait que lorsqu’il ouvrirait la boite, on viendrait lui expliquer quelle était sa tâche. Qui était donc ce « on » et comment pourrait-il deviner à quel moment Stephan ouvrirait la boite ? Une autre chose l’intriguait : « une fois là bas, ils t’expliquerons tout ». Là bas. Quel était donc cet endroit auquel il allait devoir se rendre ? Une multitude de questions restaient sans réponse, accroissant son angoisse. Une peur de l’inconnu qu’il devait combattre s’il voulait accomplir ce que son grand-père attendait de lui. Il refoula les larmes qu’il sentait monter en lui et se décida à aller parler à Cléo de cette tâche qui l’attendait. En réalité, c’était plus pour la revoir une dernière fois avant de partir. Il ne pouvait supporter l’idée de ne pas l’informer de son départ, alors qu’il ne reviendrait peut être jamais.
C’est alors qu’il se rendit compte qu’il allait également devoir laisser sa mère seule. Il n’aurait pas à ses côtés sa présence, non pas affectueuse, mais rassurante. Sa mère était pour lui un modèle de détermination : malgré sa tristesse, elle avait toujours tenu bon. Parfois, elle fondait en larme au souvenir de son défunt père, mais lorsque Stephan venait lui proposer sa compagnie pour la réconforter, elle lui adressait un bref sourire qui exprimait toute la gratitude du monde et elle séchait ses larmes dans l’instant. Il se demanda soudainement si elle allait accepter son départ. Après tout, elle l’aimait, il était son fils. Peut être ne voudrait-elle pas qu’il l’abandonne.
Puis il se remémora les traces de larmes qu’il avait entrevues chez Cléo. Elle savait. Voilà donc la raison de sa tristesse : elle avait compris que son père, après lui avoir brisé le cœur en mourrant, lui enlevait cette fois son enfant.
Malgré tous ses doutes, Stephan se résolut à préparer un sac. Il savait que c’était inutile, mais ne put s’empêcher de monter dans sa chambre une dernière fois et de contempler le bazar qui y régnait. Dans combien de temps pourrait-il reposer les yeux sur ce décor quotidien ? Son grand père ne lui avait pas précisé la durée de son voyage, mais il se doutait qu’il ne serait pas de retour une semaine plus tard, comme si de rien était. Peut être ne reviendrait-il jamais, pensa-t-il avec amertume. Son grand-père lui avait bien précisé les risques auxquels il allait être confronté désormais et une peur insoutenable lui glaçait les entrailles depuis qu’il avait lu ces quelques lignes. Il secoua la tête : ce n’était pas le moment de flancher, sa décision était prise. Après avoir fourré dans son sac quelques vêtements de rechange, il tomba par pur hasard – peut être l’avait-il cherché inconsciemment – sur un couteau. Sa simple vue lui donna l’impression de le recevoir en plein cœur.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:28

Chapitre VI (partie 2, il est plus long que les autres ... enfin les autres sont trop courts plutôt ^^)


La coïncidence était fulgurante. Pourquoi fallait-il qu’il tombe spécialement sur ce couteau ? Une vague de souvenir se déversa en lui. Son grand-père, l’air souriant, lui tendant un couteau. Puis le félicitant d’un grand sourire après un match de tennis, tout en lui découpant une sculpture de bois en guise de trophée, toujours avec ce même couteau. En se remémorant les souvenirs heureux qu’il avait partagé avec son grand-père, Stephan tourna la tête vers son bureau et posa le regard sur la coupe fabriquée à la main, qui s’y tenait fièrement, tel une tour immuable. Depuis sa création, elle avait toujours eu sa place sur ce bureau, immobile tel un roc. Tous ses souvenirs lui semblaient fait de la même pierre. Indestructibles. Mais il allait devoir les abandonner.
Il ne savait pas si prendre ce couteau était un bonne idée. C’était un puit de souvenir sans fin, qu’il pourrait consulter n’importe quand lorsqu’il se sentirais seul. Pourtant, il savait que ces souvenirs inaccessibles le feraient souffrir. Tels des fantômes flottant quelques mètres devant lui. Si proches, mais intouchables. Et il devrait endurer cette douleur tant qu’il porterait ce couteau. Il ne pouvait cependant pas se résigner à le laisser. Finalement, il le plongea au fond de son sac, espérant ne jamais avoir à s’en servir.
Soupirant, il referma la porte de sa chambre, laissant derrière lui sa vie, son univers - et son lit pensa-t-il avec ironie. Lentement, il descendit l’escalier menant à la cuisine, afin de prendre quelques provisions. Ca ne serait pas suffisant pour tenir plusieurs jours, constata-il amèrement en emballant un sandwich dans du papier aluminium. Il déposa sa maigre pitance dans son sac et se retourna, prêt à partir.
Sa mère se tenait devant lui, en larmes. Ils se fixèrent un instant et Stephan lut dans son regard toute la douleur qu’elle tentait de contenir, en vain. Un instant, il espéra qu’elle allait se jeter sur lui, se mettre à crier, l’empêcher de partir. Mais elle ne bougea pas. Elle se contenta de pleurer, comme pour lui infliger la vision désolante des larmes qui coulaient sur ses joues sans répit. Il allait ouvrir la bouche pour briser le silence, lorsqu’elle prit la parole :
- Je sais. Je le sais depuis le début.
Elle marqua une pause, puis reprit, d’un ton soudain moins hésitant :
- Depuis que tu es né, je savais qu’un jour tu devrais partir. Je m’étais préparée à ce moment, en pensant que si je m’étais habituée à cette idée, elle serait moins difficile à concevoir lorsqu’elle se réaliserait. Mais je me suis trompée. Je souffre de devoir te laisser partir, mais je sais aussi que ni toi, ni moi n’avons le choix. Depuis un an, depuis la mort de ton grand père. Depuis ce jour j’ai essayer de me détacher de toi, pour ne pas souffrir le jour tant redouté. Mais la chagrin est bien là et je regrette maintenant cette année de privation. Je t’aime. Je t’ai toujours aimé, mon fils. Mon Stephan…
Les sanglots étouffèrent sa voix. Ses paroles venaient de tétaniser Stephan. Chaque parcelle de son corps le poussait à se jeter dans ses bras, à la serrer une dernière fois. Mais il savait que ce n’était pas le moment de renouer les liens. S’attacher à sa mère brusquement rendrait le départ encore plus difficile. Luttant contre son instinct, il l’embrassa brièvement sur la joue en murmurant un rapide « Je t’aime aussi, maman. », puis il se dirigea vers la porte, laissant sa mère seule à ses sanglots. Il prit son manteau, puis ferma la porte avec un dernier coup d’œil à sa mère, qui se tenait toujours au même endroit. Seule.
En sortant, un vent vif le prit d’assaut. Le soleil, bien que brillant, ne suffisait pas à réchauffer l’air et la fraîcheur des rafales lui piquait les yeux. Des larmes commencèrent à se former à cause du froid, et il ne put pas empêcher de laisser couler celles qu’il avait réussi à contenir devant sa mère. Une vague de désespoir s’empara une nouvelle fois de lui, accompagnée de son lot de questions sans réponses. Il voulut se retourner pour jeter un dernier coup d’œil à sa maison, mais se retint. Pleurant toutes les larmes qui lui restaient, il continua.
Chaque enjambée lui demandait un effort inconcevable, ses jambes lui paraissaient lourdes. Plusieurs fois, il dut s’arrêter et se convaincre de ne pas revenir sur ses pas. Un mélange de peur, d’incompréhension et de dégoût le rendit nauséeux. Une peur de mourir qu’il devait supporter à chacun de ses pas depuis la lecture de la lettre. Une incompréhension de cette tâche qui l’attendait. Un dégoût de lui-même pour avoir abandonné sa mère.
C’est dans cet état d’esprit qu’il se retrouva, tremblant de froid et de douleur, devant la porte de la maison de Cléo. L’astre solaire réchauffait son dos, malgré le vent. La brise se faisait entendre derrière lui et quelques feuilles flottaient, transportées par ce souffle d’air, seul mouvement visible dans la rue, qui semblait immobile et calme. Stephan tenta de l’imiter. Son tremblement cessa et il fit de l’ordre dans ses idées. Résigné, il sonna.
Cléo fit son apparition. Elle l’observa d’abord d’un air étonné. Puis un sourire apparut sur son visage délicat. Avant qu’il puisse commencer à se justifier, elle prit la parole :
- Stephan ! Alors ce n’était rien de grave au moins ?
Stephan aurait aimé lui répondre que non et ne pas l’impliquer dans cette lourde responsabilité. Mais il ne pouvait se forcer à lui mentir.
- En fait si, répondit-il dans un murmure hésitant.
Une expression de détresse se peignit sur le visage de Cléo.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Dis moi tout ! s’exclama-t-elle.
Elle reprit sa respiration et se calma un instant.
- Entre, fit elle à voix basse. Tu m’expliqueras tout une fois installé.
- Oui, acquiesça Stephan d’un hochement de tête.
Cléo le conduisit jusqu’au salon en lui lançant des petits regards inquiets. Elle ne pouvait pas imaginer la douleur de Stephan, mais sa compassion lui procurait une agréable sensation. C’est avec une moindre tristesse qu’il prit place dans le sofa. De nouveau, ses souvenirs menacèrent de le faire flancher. Il inspira longuement et commença à parler :
- Tout d’abord, je tiens à m’excuser. Pour tout à l’heure, précisa-t-il devant l’air étonné de Cléo. Je suis parti sans rien te dire, comme un voleur.
Il sentait les mots prêts à sortir, mais il attendit une réaction de Cléo.
- Voyons, pourquoi t’en voudrais-je ? fit elle avec un petit sourire. Tu avais sûrement une bonne raison. Et à ton air de déterré, je suppose que c’était grave. Je t’en prie : explique moi.
Ces derniers mots étaient sortis de sa bouche dans un murmure. Stephan ferma les yeux quelques instants, afin de se remémorer tous les détails de ces dernières heures. Puis il commença, sans une hésitation. Il lui raconta tout, dans les moindres détails, n’oubliant aucune de ses sensations, aucun de ses sentiments. Décidé à se livrer totalement à elle, pour qu’elle comprenne sa décision. Il fit une pause pour lui faire lire la lettre. Une fois terminée, elle la lui rendit, sans un mot. Aucune réaction ne transparut sur son visage, elle le fixa uniquement avec des yeux pleins d’un farouche détermination. Quittant des yeux son regard indéchiffrable, Stephan reprit son récit. Il lui expliqua les raisons de son malaise, les points obscurs de la lettre, espérant qu’elle donne son avis. Mais elle garda le silence. Déçu, il lâcha d’un ton brusque :
- Je pars.
Il marqua une courte pause, puis d’un voix tremblante sous le poids de l’émotion, il rectifia :
- En réalité je suis déjà parti.
Cléo avait toujours cette lueur déterminée dans le regard lorsqu’elle ajouta vivement :
- Moi aussi.
Stephan la fixa, abasourdi. Il lui semblait qu’un poids énorme venait de s’abattre sur lui. Il n’avait pas une seconde envisagé qu’elle veuille le suivre, et cette nouvelle l’avait frappé de stupeur. Ses sentiments pour Cléo semblaient lui hurler d’accepter. Après tout, cela l’aiderait peut être d’avoir de la compagnie au cours ce périple. Qui sait si son grand père aurait voulu qu’il entraîne quelqu’un avec lui ?
Mais en repensant aux risques évoqués dans la lettre, Stephan comprit pourquoi il ne pouvait pas accepter. Cléo lui manquerait, certes. Cependant lui faire prendre des risques était impossible car une Cléo loin de lui, mais vivante valait mieux qu’un Cléo courageuse et forte, tuée à cause d’une boite dont elle ne savait rien. Il avait le besoin de la savoir en vie, heureuse, et imaginer qu’elle puisse mourir à cause de lui était une pensée insupportable.
- Non. J’irais seul.
Sa réponse fut si brusque qu’a peine les mots sortis de sa bouche, il se maudit de les avoir prononcés avec une telle violence. Vexer Cléo n’était pas la solution la plus avisée mais ses paroles étaient sorties, dures et honnêtes, avant même qu’il ne puisse s’en rendre compte. S’interrogeant sur la prochaine réplique de Cléo, il leva les yeux vers elle. Elle avait encaissé le choc sans broncher et le fixait d’un œil noir. Il s’attendit à ce qu’elle lève le ton et s’énerve, mais c’est d’une voix douce qu’elle reprit.
- Ce n’était pas une question. Je ne te demande pas ton avis : j’irais aussi, un point c’est tout. La discussion est terminée.
Avec la détermination qu’elle plaça dans ses derniers mots, Stephan comprit qu’il n’avais pas intérêt à continuer sur cette voie. De toute façon, il savait qu’au fond de lui, une voix lui hurlait de partir avec Cléo. Cette conscience, guidée par ses désirs profonds, attaquait les murailles de sa résolution et il sentit qu’il ne pourrait refuser plus longtemps.
- D’accord, fit-il dans un murmure.
A peine eut-il répondu qu’il se rendit compte de son erreur. Il était trop tard, il ne pouvait plus refuser. Bien qu’il ne put accepter cette pensée, Cléo lui apparut soudain comme un fardeau. Il allait devoir s’adapter à elle au cours de sa quête et cela pourrait le ralentir, le gêner. Encore un fois, il s’imagina les pires scénarios. Les risques qu’il lui faisait prendre en acceptant une telle requête étaient tels, qu’il s’imagina déjà devant ramener le cadavre de Cléo à ses parents. Un tremblement infime le parcourut à l’évocation de ces hypothèses, mais il les repoussa au plus profond de son esprit.
Il se contenta de savourer la vague de bonheur qui s’insinuait en lui à son insu. Il savait que Cléo aurait du rester ici, et lui, partir seul, mais ne pouvait s’empêcher d’exulter intérieurement à l’idée de partir avec elle. La sensations qui s’était brièvement emparée de lui la veille refit son apparition. Il détourna soudainement le regard en réalisant qu’il fixait Cléo avec un sourire béat. De nouveau, son cœur se mit à battre la chamade. Avait-elle rougi ? Ou était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Soudain embarrassé, Stephan invoqua un prétexte stupide pour se rendre dans une autre pièce. En réalité, son sac n’était pas lourd, et il n’avait nul besoin de le poser dans la chambre à Cléo pour se soulager les épaules, mais rien d’autre ne lui vint à l’esprit.
Il s’assit sur le lit et se prit la tête entre les mains. Quel était donc cette sensation nouvelle qui faisait son apparition ? La réponse lui semblait évidente, mais il ne pouvait se résoudre à l’accepter. L’amour. Qu’est-ce que l’amour ? Ce qu’il ressentait en ce moment pour Cléo ? Il secoua la tête. Le moment n’était pas propice pour tomber amoureux. Il tenta de chasser ses doutes de son esprit, mais une voix continuait à lui susurrer à l’oreille d’aller prendre Cléo dans ses bras.
Perdu dans de confuses pensées, il se rendit compte qu’il était épuisé. L’après midi n’était pas encore terminée, et pourtant ses paupières étaient alourdies par la brusque nouvelle qui venait de change sa vie. Peu à peu, une brume sembla s’installer autour de lui, et il sombra dans un sommeil sans rêves.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:28

Chapitre VII



Assis à l’avant, à côté du conducteur, Dean réfléchissait en observant la route. Finalement, malgré les complications, cette affaire n’aurait duré que deux jours. Ils s’en étaient tirés à bon compte. Après l’opération de cet après-midi, il ne resterait plus qu’a arrêter Morrisson et tout serait terminé. Lorsque le véhicule s’arrêta, Dean fut tiré de sa rêverie. Les hommes sortirent puis les regards se tournèrent vers l’entrepôt qui se trouvait cinq cents mètres plus loin.
C’était un bâtiment en tôle, de couleur grise, malgré la rouille qui commençait à s’étendre. Cependant, il n’y avait pas les habituelles vitres cassées que l’on retrouvait dans tous les endroits désaffectés. L’endroit semblait pourtant abandonné. Dean ordonna à ses hommes d’avancer. Une fois devant le bâtiment, ils ouvrirent sans mal ses portes et se retrouvèrent à l’intérieur. Tous examinèrent l’endroit où ils se trouvaient. C’était un long couloir sinistre. Dean se retourna et chuchota à un de ses hommes :
- Toi là…Oui toi…Tu pars en éclaireur. Vérifie si les hommes qui se trouvent dans ce bâtiment sont armés. Et fait preuve de discrétion.
- Oui Monsieur, répondit l’homme avant de tourner les talons.
Le reste de l’équipe l’observa s’éloigner dans le couloir. Un lourd silence s’installa alors. Les hommes s’observaient en priant pour qu’il ne soit pas brisé. L’attente commençait à devenir insupportable lorsque l’éclaireur apparut discrètement au bout du couloir. Il s’approcha de Dean et murmura :
- Les hommes se trouvent à l’autre bout du bâtiment, dans une vaste pièce. On y accède par le bout du couloir. Très peu sont armés.
- Combien exactement ? demanda Dean.
- J’en ai compté cinq. Peut être sont-ils plus, mais pas de beaucoup.
Dean se caressa le menton en réfléchissant. Il demanda finalement :
- Y a-t-il plusieurs entrées à cette pièce ?
- Oui Monsieur. Il y en a deux autres et je sais comment y accéder, ajouta l’éclaireur, visiblement fier de lui.
- Bon travail, affirma Dean. Tu guideras un groupe de dix hommes à une de ces entrées, je guiderais un autre groupe à celle qui se situe au bout du couloir et tu expliqueras aux dix derniers comment accéder à la troisième entrée.
L’homme expliqua comment accéder aux différentes entrées puis Dean prit de nouveau la parole :
- Je vous contacterais dès que serais derrière l’entrée. Lorsque j’aurais confirmation que tous nos hommes sont prêts à intervenir, je lancerais le signal. Vous savez tous ce que vous avez à faire ?
Les hommes hochèrent la tête à l’unisson.
- Bien. Séparons nous, bonne chance.
Dean et son groupe avancèrent dans le couloir. Il faisait sombre et certains hommes ne purent s’empêcher de frissonner. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent à un croisement. Tout droit, on apercevait la porte qui, selon les indications de l’éclaireur, donnait sur la base de l’organisation. Soudain, la poignée rouillée de la porte bougea. Dean fit signe à ses hommes de se cacher dans le croisement. Caché derrière un coin de mur, il observa la porte s’ouvrir jusqu’à ce qu’un homme en sorte. Il rentra précipitamment sa tête et fit quelques signes à ses troupes. L’homme s’avança dans le couloir et lorsqu’il passa le croisement, ne se retourna pas, laissant ainsi les hommes de Dean dans son dos. Deux d’entre eux lui emboîtèrent le pas sur les ordres de Dean et quelques instants plus tard, l’homme était à terre, neutralisé. Un des hommes fut chargé de le surveiller puis le reste du groupe se dirigea vers la porte. Une fois qu’ils furent tous derrière celle-ci, il approcha son talkie-walkie de sa bouche, appuya sur le bouton et murmura :
- Groupe deux, vous me recevez ? Ici groupe un.
- Nous vous recevons, répondit une voix dans l’appareil.
- Vous êtes prêts ? demanda Dean.
- Nous sommes prêts. Je viens d’entrer en contact avec le groupe trois, ils sont également prêts.
Dean ferma les yeux, prit une grande inspiration puis lança le signal :
- C’est parti ! Go,go,go !
Ses hommes ouvrirent la porte et se déployèrent dans la pièce, pointant leurs armes vers les hommes qui s’y trouvaient. Ceux-ci les observèrent d’un air incrédule.
- Ne bougez plus ! Les mains sur la tête ! Tout de suite ! beugla Dean.
Les deux autres groupes firent leur apparition de l’autre côté de la pièce et encerclèrent les membres de l’organisation. Les hommes s’exécutèrent. Dean pointa son arme sur un des hommes armés :
- Au moindre mouvement de votre part, tous vos amis seront à terre, une balle dans le crâne, aboya Dean d’un ton féroce.
Le rictus apeuré de l’homme rassura Dean : ceux qui étaient armés ne feraient rien. Comme preuve, ils posèrent leurs armes au sol. Pendant que ses hommes menottaient les membres de l’organisation, il prit le temps d’observer la pièce dans laquelle ils se trouvaient. En fait, elle ressemblait plus à un temple qu’à autre chose. Des torches étaient accrochées aux murs, au centre se trouvait un autel et dans un coin on pouvait apercevoir des robes rouges accrochées à des portemanteaux. Sur l’autel, cinq emplacements étaient taillés dans la roche. Quartes d’entre aux étaient occupés par des boites rondes, de petite taille. Le cinquième était vide. On apercevait également des bureaux au fond de la pièce. Dean sortit son portable de sa poche et composa le numéro du commissaire :
- Allô, commissaire ? C’est Dean
- .Ah, Dean. Comment ça c’est passé ? demanda précipitamment le commissaire.
- Bien monsieur. Il sont tous hors d’état de nuire et nous avons découvert que leur base était une sorte de temple étrange. Vous pouvez envoyer deux fourgons pour amener les captifs au poste, afin de les interroger un par un.
- Bon travail inspecteur, fit le commissaire d’un air réjoui. Je vous envoie ça tout de suite.
Après avoir murmuré un bref remerciement, Dean raccrocha. Il s’approcha alors de l’autel. Taillé dans de la pierre, il se détachait étrangement du bâtiment en tôle, comme s’il n’avait pas sa place dans cet endroit. Dean observa de plus près les boites disposées dans les emplacements de pierre. Il y en avait quatre, chacune de couleur différente. Une rouge, une bleue, une jaune et une orange. Son regard tomba sur l’emplacement vide. Il le fixa longtemps, puis il posa ses doigts sur la boite rouge. Dès que sa peau entra en contact avec le métal, son pouls s’accéléra, sa respiration également. Il se sentait en transe mais ne comprenait pas ce phénomène. La sensation s’intensifiait, jusqu'à atteindre une telle intensité que Dean en avait le souffle coupé. Mais une voix le ramena sur terre.
- Inspecteur ! Que fait on des prisonniers ?
Dean se retourna, tremblant, puis il répondit d’une voix mal assurée :
- Hein ? Ah…euh…emmenez les dans une pièce vide et tentez d’en interroger quelques-uns. Pendant ce temps je vais examiner cette pièce de plus près.
- Bien, inspecteur.
Après le départ de ses hommes et des captifs, Dean se replongea dans l’observation minutieuse de ces boites. Il en retoucha une et ressentit une nouvelle fois cette étrange sensation. Il retira son doigt précipitamment. Il tenta de s’intéresser au reste de la pièce mais il se sentait inéluctablement attiré par les boites posées sur l’autel. Il décida alors d’en ouvrir une. Une partie de son esprit lui dictait la prudence : il aurait du ne toucher à rien et laisser les pièces à convictions aux scientifiques. Mais la curiosité allait l’emporter. Dean était fasciné par les boites autant que par l’emplacement vide. Il manquait une boite.
Dean réussit tout de même à se calmer et à réfléchir posément. Il inspecta un peu la pièce et découvrit un vieux livre dans un tiroir. La reliure était usée et poussiéreuse, les pages jaunies par le temps. Il lut la première page. Ca parlait de magie, de monde parallèle, de gardiens et de … boites. Selon le livre, il existait cinq boites dans le monde, chacune reliée à ce prétendu autre monde. Si on ouvrait une boite, on était transporté dans l’autre monde à l’endroit ou se trouvait l’amulette correspondante. Il fallait réunir les cinq boites pour ouvrir un passage entre les mondes. Dean fronça les sourcils. Des balivernes, dignes d’une histoire pour enfants. Cette secte aurait pu faire fortune en vendant son concept à Walt Disney, pensa Dean en souriant. Cependant, quelques instants plus tard, il se surprit à penser à l’ouverture d’une boite. Après tout il n’avait rien à perdre, c’était sûrement de simples boites. Il hésita quelques instant, mais sa curiosité prit le dessus. Il mit les boites dans un sac, frissonnant à chaque contact. Puis il prit la direction du couloir.
Il inspecta toutes les pièces jusqu'à trouver celle ou étaient placés les captifs. Un de ses hommes leva le regard sur lui et dit :
- On les interroge dans la pièce d’à côté. Pour l’instant on a juste compris qu’ils croyaient en un monde parallèle.
- D‘accord, continuez les interrogations. Je ramène des pièces à conviction au labo, l’informa Dean.
Puis il sortit de la pièce et ne put s’empêcher d’entrer dans la salle d’interrogation improvisée. Un homme était assis sur une chaise au milieu de la salle, ligoté. Un des hommes de Dean était se tenait à côté de lui et l’interrogeait.
- Bon vous savez quoi ? J’en ai par dessus la tête de vos histoires bidons d’autre mondes. Je veux la vérité. A moins que vous ne soyez tous de vrais fous, auquel cas votre place est dans un asile pour malades mentaux.
- Je vous assure que c’est la vérité, se défendit le captif. Nous avons récupéré quatre boites sur les cinq qui auraient pu nous permettre de faire passer une armée de mages qui aurait conquis ce monde. Mais le dernier gardien a habilement caché la boite et nous ne savons pas ou elle se trouve.
L’homme chargé de l’interrogation leva les yeux au ciel, l’air exaspéré.
- Bon, je suppose qu’il n’y a rien à faire, murmura-t-il. Il peut regagner la pièce voisine.
- Je vois que c’est fructifiant, ironisa Dean. Je vous laisse, les fourgons devraient arriver dans quelques minutes.
Sur ce, il sortit et prit la direction de l’emplacement où étaient garés les fourgons et sauta dans l’un d’eux.
Sur la route, la totalité de ses pensées étaient tournées vers ces boites. Il ne pouvait s’en empêcher , malgré qu’un partie de son esprit lui dictait la raison. Troublé par cette pensée récurrente, Dean failli heurter un camion. Il réussit pourtant à arriver chez lui sain et sauf. Une vague de culpabilité l’envahit au moment ou il entra dans son appartement. Il avait menti à ses collègues. Il leur avait dit qu’il allait amener les boites au labo et il les avait ramenées chez lui. Stressé, Dean se dit qu’il n’était pas trop tard, il pouvait encore changer d’avis. Il se servit une bière. La fraîcheur du liquide ambré coulant le long de sa gorge lui fit du bien. Il secoua la tête. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Quelle idée de voler ces boites ? De simples boites…
Soudain, il se jeta sur son combiné pour appeler le commissariat et s’excuser, mais ses doigts le trahirent. Le combiné pendait lamentablement au bout du fil. Dean tenta de se convaincre de les ramener, il termina sa bière et tenta de partir. Mais, encore une fois, la curiosité prit le dessus et il fut comme attiré par la boite. Poussé par une force invisible, il posa les boites sur une table, s’approcha de la bleue et l’ouvrit.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMar 5 Juin 2007 - 22:30

Pour l'instant c'est tout, deux chapitres sont en cours, je posterais quand j'aurais écris ^^

Merci de me donner des avis, ne serait-ce que de quelques extraits ... Smile
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeVen 8 Juin 2007 - 11:57

Et moi, et moi !

Z'êtes pas obligés de tout lire d'un coup si c'est ça qui rebute ^^

M'enfin quelques avis ne seraient pas de refus Very Happy
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeVen 8 Juin 2007 - 12:33

C'est très long mais lisez le 1er chapitre au moins génial

PDF tu sais ce que je pensse de tes écrits Super
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeDim 10 Juin 2007 - 18:57

[PDF en mode : "triste"]

Abuhuuuuu Crying or Very sad

Beuuheuuuuuh ... sad

Personne qui a donné son avis Sorry

[/PDF en mode :"triste"]

Juste histoire que le topic ne tombe pas dans les profondeurs abyssales ... :👅:
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeDim 10 Juin 2007 - 19:10

Ne perd pas espoir !

Je lis le plus de chapitres possible ce soir !
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeDim 10 Juin 2007 - 22:40

Bon, j'ai lu que les deux premiers chapitre.

Et c'est très accrocheur ! C'est tout à fait réel, on s'y croirait !

Je lirais la suite... oula, pas avant une semaine, je pars en voyage de classe...

Mais continue à écrire, j'aime beaucoup !
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeDim 10 Juin 2007 - 23:12

Merci Ellias ça me fait chaud au coeur Very Happy
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeLun 11 Juin 2007 - 13:59

Heu là honnetement, j'ai pas la temps de lire, mais promis, le bac passé, je m'y met !!!
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeLun 11 Juin 2007 - 17:41

J'ai lu un chapitre, je ferai un critique quand j'aurai tout lu.

Le texte est très bien écrit en tout cas. Et l'ambiance pour le moment est très bien posée.

_________________
C'est un crapaud je vous dis, un crapaud ! Pas une grenouille.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeSam 16 Juin 2007 - 20:59

Je ne suis qu'au milieu du chapitre 3 et je dois avouer que c'est passionnant, très bien écrit et surtout on retrouve ses sentiments que l'on oublie en grandissant, cette vie de lycéen souvent emmerdante. J'avoue que je me suis laissé prendre par l'histoire et les descriptions sont vraiment proche du réel on s'y croirait, sans parler des quelques dialogues criant de vérité.
La taille du texte ma un peu rebouté et je me suis dit je lis un chapitre et si ça me saoul j'arréte. Et bien je n'ai pu me résoudre à abandonner c'est vraiment très bien et dés que je peux je lis la suite.

Un seul petit truc ma gêné c'est la répétition de "femme":
" il avait toujours attiré le regard des femmes, et la jalousie de certains de ses collègues. Malgré cela, il n’avait jamais eu de relation durable avec une femme et il était toujours à la recherche du grand amour. L’idée de fonder une famille et de vivre une vie paisible avec la femme de sa vie, "
utilise quelque synonyme et pour moi ce sera nickel.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeDim 17 Juin 2007 - 16:17

Je luie st corrigé le chapitre 1 et 2 et c'est bouré de répétition, il ne fait que ça le petit PDF mais a coté écrit simple et super lisible avec une ambiance énorme(les corigée ne sotn aps ce qu'il a posté^^)


C'est super entrainant Smile

Pdf continue Smile

Petit asticot Super
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeLun 18 Juin 2007 - 14:28

Fizban a écrit:
Je ne suis qu'au milieu du chapitre 3 et je dois avouer que c'est passionnant, très bien écrit et surtout on retrouve ses sentiments que l'on oublie en grandissant, cette vie de lycéen souvent emmerdante. J'avoue que je me suis laissé prendre par l'histoire et les descriptions sont vraiment proche du réel on s'y croirait, sans parler des quelques dialogues criant de vérité.
La taille du texte ma un peu rebouté et je me suis dit je lis un chapitre et si ça me saoul j'arréte. Et bien je n'ai pu me résoudre à abandonner c'est vraiment très bien et dés que je peux je lis la suite.

Un seul petit truc ma gêné c'est la répétition de "femme":
" il avait toujours attiré le regard des femmes, et la jalousie de certains de ses collègues. Malgré cela, il n’avait jamais eu de relation durable avec une femme et il était toujours à la recherche du grand amour. L’idée de fonder une famille et de vivre une vie paisible avec la femme de sa vie, "
utilise quelque synonyme et pour moi ce sera nickel.

Merci beaucoup Very Happy

Pour les répétitions, je le sais : c'est mon gros soucis :👅:
Surtout dans les passages que j'ai écris il y a longtemps, il y en a vraiment beaucoup ^^

Merci en tout cas pour ton avis, tes compliments et la critique Super
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeLun 18 Juin 2007 - 16:49

y a pas de quoi.
pour les répétitions hésite pas à garder un dico des synonymes près de toi tu verras ça change la vie.
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMer 15 Aoû 2007 - 13:18

Mhhhhh je laisse mon récit dans cette partie pour le moment, mais si je continue un peu il faudra le faire passer dans "Fantasy" devil2

On va dire que c'est l'intro dans notre monde, puis une fois que les héros sont partis, on y revient plus (sauf à la fin ... peut être ... :👅: )

Mais faut encore que j'trouve le courage de m'y mettre :;J:
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeMer 15 Aoû 2007 - 13:44

Le propre d'un récit fantastique est qu'il débute dans un univers connu du lecteur, pour ensuite verser dans le surnaturel. Ton texte a donc sa place dans la partie fantastique ^^
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeJeu 16 Aoû 2007 - 16:56

H2o a écrit:
Le propre d'un récit fantastique est qu'il débute dans un univers connu du lecteur, pour ensuite verser dans le surnaturel. Ton texte a donc sa place dans la partie fantastique ^^

Tout à fait.

Mais pour le moment c'est totalement contemporain, donc c'est logique que je l'ai déplacé ici.

Mais si vous dîtes que ça va changer...alors je le déménage Wink

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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeVen 17 Aoû 2007 - 13:47

H2o a écrit:
Le propre d'un récit fantastique est qu'il débute dans un univers connu du lecteur, pour ensuite verser dans le surnaturel. Ton texte a donc sa place dans la partie fantastique ^^

Ouep, j'ai toujours eu du mal avec la définition Fantasy/Fantastique ... devil2
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitimeVen 17 Aoû 2007 - 14:14

Ca me fait penser que ce serait pas mal de refaire un topo là-dessus...
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MessageSujet: Re: Sans titre PDF   Sans titre PDF Icon_minitime

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