la question des crevettes

le sang multiple de nos corps effervescent
le sang multiple voyage dans des deltas
ou tout s’en va à l’unique
la couleur du sang varie selon l’ombre des rives
les branches de saules baignent l’insouciance
des oiseaux pourpres s’envolent
des oiseaux blancs se reposent
le calme des estuaires
un peu de vase
un peu de sel
c’est la paix des eaux d’échanges

Rupture
Mon corps pollué se déchire
Artifice
Artificiel
mes eaux bleues sont trop bleus
outre marine
plus que marine
à chercher
la légèreté
j’ai trouvé des couleurs
Belles comme des erreurs
mes deltas sont inextricables
l’oiseau a déserté
trop de terre et de tourbe
ici le sable est mouvant
et dans des flots d’éthers
nage
la toute petite faune
des questions-crevette à petites pattes
accrocheuses
elles résistent au tempêtes
bien sur
les heures de bar cultivent
ces sortent de micro organisme
et même
si très adroit
on peut en écrabouiller à coup de botte
toujours
vient l’heure
où
a bout de force
a bout d’argument
on écoute à l’oreille
les questions des crevettes

ces serpents qui nous mordent
ces douleurs insensible
le cœur en ascenseur
le nerf optique
ouvert
tel une orchidée
flottant dans la mangrove
ce point
sous le ventre
les glaces sans teint
nous livrent leurs mensonges
nos images que nous déchirons
pour enfin
défigurer
ce sourire sans faux pli
Conventionnel
ces lèvres
Promptes aux mots qui arrangent
ne servent pas
je ne suis pas a toi
n’étant pas à moi même
j’ai le cœur menteur
la larme facile
le mal de mer sous le ciel
les nuages sont hostiles
comme un champs de labour
nul promesse de don
ou seront nous la prochaine saison
sous quel soleil
ne m’attend pas
je ne m’attends pas
au prochain tournant
comme au prochain mensonge
je ne suis pas une fille fréquentable
mon sang métisse
n’obéit qu’a moi-même
mon sang métisse
est hors la loi
lié par la nature jusqu’à l’os
peut être me trouveras tu
sous le cirrus
au gout amer
sous l’odeur acidulé
et des fleurs blanches
et ces ombres bleues
qui dessineront mon corps
Dans ce jardin exotique
de sable rouge
aux fontaines de carreaux camaïeux
remplis
de carpes sacrées
jettent du soleil
dans l’eau des urnes
jettent du soleil
et voir la vie jaillir
dans l’odeur des tubereuses