solitude
le corps comme un habit vide
je traine au vent
je traine au vent dans la ville
j'ai le cœur en défaite
faut dire
que j'ai la peau angora
qui craint
la pluie
et l'eau bouillie
toi qui est si loin
au bout d'un Alaska thermique
j'ai si froid
mais
le lit
comme l'agenda
est blanc
comme cette lumière du jour
celle qui avale les couleurs
et la chaleur
reste les frissons de la solitude
Paris si hostile
à l'étranger
L'homme seule
oh, la femme seule qui ne sait où porter ses pas
reste les alcools durs
pour assassiner la fêlure
du coin de nos lèvres
trop rouge
et trop esseuler
dans la cour des platanes
tombes les soirs de printemps
brillent les lampadaires
sur la femme abandonnée
elle fume des trucs qu'assassinent
mais le gout des menthols
efface le gout des baisers
et c'est toujours
un peu de toi
qui s'efface dans la nuit