Je suis la nuit, la peur et la solitude

Note de l'auteur: Dans les film de Batman, je me suis arrêté à celui où Batman file dans la nuit après avoir endossé la mort de Double face et sa fuite dans la nuit poursuivit par la police comme un criminel.
Un sentiment d'injustice suite à cela m'a poussé à écrire ce court texte, une scène, 2 personnages mais en si peu toute une histoire.

Je suis la nuit, la peur et la solitude…

Je suis la nuit… Je suis les ténèbres qui rodent autour de tous ceux qui commettent des crimes… je suis la peur car il n'y a que la crainte de mourir dans d'atroces souffrances qui peut les faire hésiter à aller trop loin… Je suis la solitude parce que j'ai perdu tous ceux qui m'étaient chers… J'ai tout sacrifié pour devenir ce que je suis maintenant, c'est mon choix d'être seul… de toutes les façons, personne ne peut me comprendre… saisir ce qu'est ma vie…

Je hais la nuit et les ténèbres car ses hommes ont surgi de nulle part pour m'enlever alors que je rentrais chez moi. Je tremble de peur car cet homme à qui j'ai eu le malheur de plaire sans m'en rendre compte à transformer ma vie en enfer… Je suis la solitude car je ne fais plus confiance à personne, même pas à mon ex-fiancé qui n'a pas bougé un seul doigt pour me défendre. Je sacrifie toute ma vie pour que cet homme qui croit que tous lui est permis parce qu'il est le chef de la mafia de toute la ville paye pour toutes les femmes qui ont souffert des mêmes atrocités que moi. C'est mon choix mais je suppose que personne ne peut comprendre que ce n'est pas de la folie suicidaire mais le seul moyen pour moi de me prouver que je suis vivante, que je peux être utile.

Elle est tout ce que je ne suis pas; je ne suis que l'ombre de moi-même caché derrière un masque. Elle, elle a la force ou la folie de l'affronter à visage découvert. Elle sait parfaitement qu'elle risque sa vie en acceptant de témoigner contre le chef de la mafia, mais elle ne recule pas… Elle est comme un agneau qu'on mène sur le lieu du sacrifice pour piéger cet homme qui leur glisse constamment entre les doigts. Elle est la victime consentante, c'est son choix… mais cela le fait rager de se sentir aussi impuissant à protéger les gens de cette ville contre de tels criminels… de penser qu'il y a encore des corrompus qui protègent de tels crapules… Jamais il ne pourra abaisser le masque car il n'y aura jamais de fin à sa mission.


Il est tout ce qu'elle n'est pas; il est la force qui frappe et corrige les criminels… caché derrière son masque, il est le cauchemar qui leur donne des frissons d'effroi quand ils se retrouvent seuls face à eux-mêmes. Seul chaque nuit il hante les rues de la ville, essayant de toutes ses forces de remettre un-peu d'ordre dans ce chaos… mais au matin, comme il devait se sentir en colère et découragé de voir qu'il n'avait pas pu aider certaines personnes… Elle imaginait le sacrifice qu'il concédait pour accomplir la tâche qu'il s'était donné: sacrifices de douleurs physiques et morales, d'une vie solitaire dans les ténèbres et la violence….


Il lui faisait face… Elle avait les yeux fixés sur lui… Ils étaient tous les deux sur le toit du tribunal… Ils étaient tous les deux blessés, mais lui bien plus qu'elle… elle en était certaine… Durant cette dernière nuit avant les assises, il l'avait arraché à ses agresseurs qui voulaient la faire brûler dans la chambre d'hôtel où la police l'avait cachée… À aucun moment durant cette nuit, elle n'avait crié de peur ou verser de larmes, pourtant il voyait nettement les multiples plaies qu'elle avait récoltées dans la bataille… À ses yeux, elle était un ange de force et de lumière… Pour beaucoup il était l'ange de la mort, la justice implacable de Gotham, le pire cauchemar des criminels…
Elle tendit la main vers lui… Il aurait dû reculer mais il était épuisé… épuisé de cette nuit sans fin où il avait dû la protéger constamment, de cette lutte incessante, de cette solitude oppressante… Ils étaient si différents l'un de l'autre… et pourtant si proches… Elle le comprenait… elle se sentait en sécurité avec lui… Il se sentait revivre à la douce chaleur de cette main sur sa joue…
Finalement… peut-être que l'avenir n'était pas aussi sombre, aussi effrayant, aussi solitaire qu'ils ne le pensaient tous les deux…



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