La Peur du Sage relate la suite des aventures de Kvothe, jeune adolescent aux cheveux rouge vif, arcaniste, musicien et comédien hors-pair. Après le Nom du Vent, Patrick Rothfuss nous embarque donc dans un nouveau récit en compagnie de son personnage à l'ego et à l'histoire démesurés.
Dans ce tome 2, première partie, Kvothe poursuit ses études à l'université, en même temps que sa quête des Chandrians, les assassins de sa famille. Il y connaît des hauts et des bas, prend des risques, se frotte au danger comme une allumette gratte sur sa boîte en essayant de ne pas s'enflammer. Femmes insaisissables, ennemis sournois et amis fidèles sont au rendez-vous, dans une ambiance des années fac et quelque peu harrypotterienne.
Si vous avez aimé le premier opus, cette suite devrait vous plaire tout autant. On y retrouve les mêmes personnages attachants, le même ton dans l'écriture, la même envie de tourner les pages. On sent le texte travaillé, la recherche du mot juste, le désir de livrer plus qu'un simple roman d'aventures. Patrick Rothfuss est un conteur dans l'âme, et il conte à merveille.
On pourra toutefois encore reprocher à Kvothe d'être un tantinet trop intelligent, trop puissant, trop "je-sais-tout-et-je-m'en-sors-toujours", avec ce que cela comporte d'incohérences : Kvothe le narrateur nous raconte son histoire avec une précision impossible, ce qui témoigne d'une mémoire et d'une intelligence prodigieuses, et à côté de cela, dans le récit, il commet des erreurs complètement stupides. Autre reproche : la dernière partie du roman lance une nouvelle intrigue, et celle-ci s'achève de manière brutale, dans un "to be continued" américain des plus frustrants.
En conclusion, c'est quand même avec un grand plaisir que j'ai parcouru les presque 600 pages du bouquin, dont le prix toujours élevé - c'est chez Bragelone - est enfin justifié, après les assez nombreuses déceptions que j'ai pu avoir dernièrement avec cette maison d'édition (Le Baiser du Rasoir, New Victoria, Frey 2).
Bonne lecture à tous !