Création d'univers RP

Karagorn.
Un lourd silence pesait sur la pièce sombre et les autres dirigeants ne bougeaient pas d'un pouce, attentifs à ce qui allait se passer.
Néanmoins, sa main bloquant le poignet d'Alanta, Karagorn surpris tout le monde en ne la plaquant pas à nouveau au sol et en se jetant sur elle. Lentement, il poussa quelque peu la reine. Derrière lui, Serpentaire ne disait rien.
Et soudain, Karagorn s'effondra. Ou plutôt, s'agenouilla.
Dans le silence sépulcral et la stupéfaction générale, il chercha longtemps ses mots, serrant les poings et baissant la tête devant Alanta. Enfin, il finit par murmurer :
"Je... Je... J'étais un idiot !"
Alanta écarquilla les yeux.
La voix de Karagorn tremblait de douleur et sa tristesse était palpable.
"J'ai toujours cru que ma façon de diriger mon peuple était la bonne. Que la guerre était chose pratique pour qui en maîtrisait l'art. Mais je me trompais."
Il s'affaissa sur lui-même.
"Certes l'économie s'en voyait redressée et le commerce battait son plein au sein de mon peuple, mais le nombre de morts n'entrait pas dans mes calculs. Bien sûr, ma population vivait mieux car elle avait plus de moyens, mais surtout parce que, chaque jours, elle était moins nombreuse."
Sa voix dérailla. Comme si il... comme si il... pleurait ?
« Personne ne m’avait enseigné l’art qu’est diriger un peuple et je m’étais contenté d’une méthode qui fonctionne, certes, mais au détriment des vies. Il n’y a que lors des conseils sur le commerce ayant lieu chaque année que j’aurais pu apprendre, à vos côtés. J’aurais pu être moins borné, penser davantage aux vies qu’à l’argent. »
Lentement, Karagorn releva la tête.
« Mais voilà, reprit-il, je n’étais qu’un tyran avide de sang et de conquêtes. Mais, durant ses trois années que j’ai passées aux côtés de Serpentaire, j’ai vu tout l’amour qu’elle éprouvait pour son peuple. Toute la dévotion avec laquelle elle le servait et non s’en servait. Ses moindres gestes étaient pour lui, sa moindre pensée, à lui. Même lorsqu’elle a attaqué la reine Anoki sur une méprise, elle est restée droite. Peinée pour ses voisins qu’elle avait massacrés, elle s’est retirée dans un temple dédié à une de ses divinités afin d’expier sa faute. »
L’homme, les yeux brillants, jeta un coup d’œil à Serpentaire, stupéfaite.
« Ce que nous avons fait ne devait être qu’une union diplomatique, mais à force de l’observer aux côtés de son peuple, je me pris à tenir à elle. C’est pourquoi, aujourd’hui, reine Alanta, je vous supplie de la laisser en vie. Son peuple a besoin d’elle et elle a besoin de son peuple. Jamais vous ne trouverez souveraine plus égale dans son jugement que Serpentaire. Loin de moi l’idée de vous offenser, mais je vous en prie, prenez plutôt ma vie, car j’aimerais qu’elle puisse élever mon fils pour que jamais il ne devienne un monstre tyrannique. »
Et, pieusement, Karagorn baissa la tête jusqu’à ce que son front touche le sol.

A sa plus grande stupéfaction, Karagorn était à genoux à ses pieds. Serpentaire n'avait pas eut la moindre réaction, mais lui, il était littéralement en train de la supplier ! Alanta était complètement abasourdie. Etait-il y honnête et tenait-il réellement à épargner la vie de son enfant ? Ou bien était-ce une ruse ?
Impossible à dire, surtout devant deux grands yeux luisants de désespoir qui la dévisageaient.
Dans le doute, elle décida de ne pas faire de bêtise qu'elle pourrait regretter. De toute façon elle n'avait plus rien à perdre, à quoi bon détruire le bonheur des autres ?
Elle dégagea sa main sans violence, et se redressa lentement en hochant de la tête, signe qu'elle ne ferait aucun mal à Serpentaire.

Cancer était prêt à riposter contre la reine Alanta qui avait délaissé sa part humaine pour sa rage bestiale mais voyant que Karagorn allait agir, il s'était retenu. Mieux valait que le tyran agisse plutôt que lui. Serpentaire, quand à elle, était déstabilisée : devait-elle se défendre en attaquant Alanta et prendre le risque que la paix n'arrive jamais ou alors devait-elle périr là tout de suite car telle était la punition qu'elle méritait pour ses odieux crimes ? Lorsqu'elle vit Karagorn là ne fut pas son étonnement.

Quand elle fut tirée d'affaire, elle fut aidée par Cancer pour s'asseoir sur ses genoux. Elle reprit son souffle et posa ses mains sur mon ventre tout en entendant Karagorn s'exprimer. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Lui qui était si fière, si fort, si orgueilleux ... était entrain de présenter ses excuses au monde entier. Dans sa voix, on sentait qu'il s'en voulait atrocement de tous les crimes qu'il avait commis.

« Ce que nous avons fait ne devait être qu’une union diplomatique, mais à force de l’observer aux côtés de son peuple, je me pris à tenir à elle. C’est pourquoi, aujourd’hui, reine Alanta, je vous supplie de la laisser en vie. Son peuple a besoin d’elle et elle a besoin de son peuple. Jamais vous ne trouverez souveraine plus égale dans son jugement que Serpentaire. Loin de moi l’idée de vous offenser, mais je vous en prie, prenez plutôt ma vie, car j’aimerais qu’elle puisse élever mon fils pour que jamais il ne devienne un monstre tyrannique. »
Et, pieusement, Karagorn baissa la tête jusqu’à ce que son front touche le sol.

Serpentaire s'approcha de lui et posa ses mains pour ses épaules pour lui montrer qu'il n'était pas seul dans cette épreuve.

"Oui, Karagorn et moi, nous nous sommes mariés. Il a été là lors des heures sombres de ma vie pendant la guerre. Il a su m'aider malgré son caractère orgueilleux. Je vous demande à genoux de l'épargner pour que ses deux fils puissent vivre avec leur père"

Karagorn mit un temps avant de comprendre ce que sa... femme... avait dit.
Il releva soudain la tête, interloqué.
"Nos... deux... fils ?"

- Oui, Ariès m'a dit que nous attendions deux fils. Je ne te l'ai pas dit car je voulais à la fois le garder pour moi et pour pas que tu t'inquiètes si j'étais trop souvent malade ou endormie.

Alanta fixa le couple, dévisageant tour à tour Serpentaire et Karagorn.
Que lui prenait-il ? Elle les laissait s'en tirer comme ça, sans représailles ? Ne devait-elle pas venger son peuple et sa famille, qui avaient péris dans cette guerre atroce causée par ces deux fous ?
Un seul regard vers eux, et elle voulait les épargner. Ils n'étaient plus un roi et une reine sanguinaires, avides de terres et de pouvoirs, ils n'étaient aujourd'hui qu'un pauvre couple apeurés, protégeant leurs enfants.
Un seul regard vers Anoki, et elle voulait les égorger, les pourfendre et les achever de la manière la plus odieuse qu'il soi, et faire de leurs têtes des trophées qu'elle accrocherait là où elle vivait actuellement; un des seuls villages ayant été épargnés.

Le choix était dur, et elle choisit d'aller se rassoir. Elle verrait bien la tournure que prendrait la réunion. Peut-être y avait-il encore de l'espoir pour récupérer ses terres et mettre son peuple en sécurité. Maintenant qu'elle connaissait leur point faible, les choses seraient surement plus faciles.
En passant devant elle, Alanta croisa le regard d'Anoki, souhaitant voir dans son regard un indice, un conseil sur quoi faire. N'importe quoi qui pourrait la guider, qui serait la plus sage décision.

Karagorn se leva d'un bond.
"Imbécile ! Ça m'aurait encore plus inquiété si tu t'étais effondrée sans que j'en sache la raison !"
Karagorn paraîssait vraiment inquiet.
"Deux fils... reprit-il, son visage s'éclairant d'une lueur aimante et joyeuse... Pour... Quand ?"

- je suis une femme forte, je ne montre que très rarement mes sentiments et mon état de santé alors tu ne l'aurais jamais su. Nos deux fils sont prévus pour Novembre et je compte bien les emmener dans la citée montagnarde.

Sur ces dernières paroles, elle se leva avec l'aide de Cancer pour se rassoir de nouveau à sa place.

Anoki fit un effort surhumain pour sourire à Alanta.
D'ailleurs, ça ne ressemblait pas vraiment un sourire mais plus à une grimace. Elle savait que son amie avait souffert autant qu'elle avait souffert. Et ce n'était pas le moment d'aggraver les choses, elle et sa haine sans limites. Alanta ne semblait pas dans un meilleur état qu'elle. Elle était maigre, le teint cadavérique, les joues creusées et de grands cernes violacés pendant sous ses yeux. Et, même dans cet état pitoyable, elle réussissait encore à faire preuve de bonté et de loyauté. Et ça, Anoki en était désormais incapable. 
La reine n'était plus rien. Son corps restait là, posé au sol, mais son esprit était désormais perdu, envolé loin de cette planète. Elle n'était plus celle d'avant. Elle n'était plus rien.
Et même l'annonce de Karagorn et Serpentaire ne lui fit aucun effet.

Oui, Anoki voulait mourir. Maintenant. Quitter ce monde de fou sans queue ni tête.
Détruite, anéantie, l'âme vide, elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait encore là.

-Bien maintenant que cet incident est clos reprenons. Karagorn pour les souffrance contre notre peuple nous demandons:pour la destruction presque totale de la théocratie que vous nous livrez intégralité des matériaux pour sa rénovation, la moité des terres prise pour sa réimplantation et pour les vies massacré l'un de vos fils ou le générale qui a lancé le siège sur cet ville." Elle savait que ses exigence étais élevés mais savait que la prochaine offre serai plus facilement accepté puisque moins exigeante)
Elle qui avait prôné la paix, qui préférait déplacé ses cités plutôt que combattre pour finir par les rassembler.

(à la demande de Djevelen, le prochain message lui est réservé)

Bien plus sensible à Serpentaire qu'elle n'aurait pu le penser, ainsi qu'à sa progéniture, Karagorn, ayant d'abord pensé à sauter sur l'abjecte reine, bouillait de rage. Il tenta, tenta vraiment, de se canaliser, mais finit par fracasser sa tête sur la table en un énorme bruit assourdissant. Il recommença encore, et encore et encore... Jusqu'à ce que Serpentaire, étonné, le retienne par le bras et lui demande ce qu'il lui prenait, ce à quoi il répondit :
"Si je ne peux la tuer, là, tout de suite, pour ses propos totalement idiots, il faut que je prenne sur moi et je ne vois pas meilleur façon de le faire que de me faire mal. Souffrir pour la vie de ceux que j'aime..."
Il releva lentement la tête. Son front était ouvert sur sa tempe droite et un mince filet de sang s'en écoulait, ce qui eut pour effet de figer Serpentaire.
"Memantis02 ou qui que vous soyez, votre mentalité est pire que la mienne."
Il éclata de rire.
"Vous criez à la paix et au surplus de mort, mais vous me demandez la vie d'un enfant n'ayant pas encore vu le jour et qui n'a rien à voir avec tout cela ?! Vous rendez vous seulement compte de la bêtise de vos propos ?"
Il se leva.
"Encore est-ce compréhensible que vous souhaitiez une aide de ma part, même si la demande est faite sans une once de diplomatie, mais soit, passons... Mais que vous demandiez la vie de mon fils alors que je vous ai dominé durant ses trois ans ? Impensable ! De plus, jamais je ne vous donnerez la vie de la générale car elle n'a fait qu'exécuter des ordres. Oseriez-vous prétendre ne pas avoir massacré de village ? Oseriez-vous nous reprocher notre tas de morts en ignorant le votre ?! Vous devez être malade..."
Il secoua lentement la tête.

Serpentaire je prendrais votre aide, les terres votre choix étais judicieux; je comptais les rendre à leurs propriétaires.
Non mon peuple n'a pas massacré des villages mais oui elle a tuée. Nous vous avions avertis de ne pas continuée les bombardement sur la cité deux fois il me semble. C'étais seulement le temps de prépare le déplacement. Quand a la dizaines de soldats tuée au cour de l'attaque de la royauté là aussi nius vous avions prévenus.

Elle leva sa main mécanique et la blessure de Karagorn disparus.

Celui-ci cracha par terre, les yeux emplis d'une rage comme on ne lui avait encore jamais connue :
"ARRÊTEZ CELA ! Que nous soyons bien clair, et je m'adresse ici à tous les dirigeants, je ne souhaite pas la guerre, je veux juste arrêter cette femme ou cette cyborg, peu importe, qui ne comprend décidément rien à la vie ! Bien, maintenant, chère Memantis02, je me permets de vous informer de ce qui c'est passé durant ces trois longues années : la guerre ! Vous savez, cette chose stupide dans laquelle les armées de chacun s'entrechoquent et les morts pullulent ?"
A présent, Karagorn hurlait.
"Vous nous avez averti de quoi ? De ne pas venir vous massacrer sous peine de mort ? Avec vôtre piètre Armée ? Alors que vous envoyiez des commandos chez nous en pensant que nous ne le savions pas ? Que vous étiez discrets ? Bien sûr que vous avez tué ! Bien sûr que vous avez participé à cette boucherie sans nom !"
Karagorn fit une pause avant de s'avancer à grands pas vers la femme, stoïquement adossée au dossier.
Et, en la fixant d'abord de ses yeux gris évoquant une tempête sans équivoques, il asséna un coup monumental avec son front juste à côté de sa tête. Les cheveux de la femme volèrent et ses yeux s'ecarquillèrent sous l'effet de la surprise. Le trône vibra, propageant le mouvement dans le sol, et chacun en ressenti l'effet sur son propre siège. Des gouttes de sang perlèrent sur le dossier de bois sculpté, avant de rouler sur Memantis02.
"Comment pouvez-vous, en plus, soigner un homme que vous considérez comme un ennemi et le massacreur de votre peuple, mais aussi auquel vous voulez prendre la vie de son enfant ?!"
Sa voix gronda et tous se figèrent.

Memantis levas le bous de ses doigts et un pression fit reculé Karagorn au point de le rasoir sur son siège. La voix de la représentante se fit froide

"Vous voulez m’arrêter, vous l'un des principaux déclencheur de la guerre car vous me trouvé extrême. Quand a ces commandos aucun ordre n'a été donné ; une enquête sera faite si l'un des six ou une autre personne a commodité se-là il se trouveras a cet table a la prochaine réunion, quand au autre il serons exécuté."
Elle se levas et avança, la pression de Karagorn se fit encore plus forte.
"Mais venez pas me dire que l'armé des 7 cités est piètre alors que vous ne l'avez jamais combattu" Tous le monde pouvais a présent une légère contrainte. La voix de Memantis se fit tranchante. "Mais dit vous que si nous avions voulus réellement tuée l'armé qui a assiégé la Théocratie ne serais surement pas revenu." Elle étais a deux pas du roi prisonnier de sa chaise. "Vous dit que je ne sais rien de la vie; vous étiez ou quand on a rassemblé les cités déblayé les ruines a la recherche de survivent. j'ais vus surement plus de cadavres que vous. Alors que vous passiez du bon temps" cet dernière phrase elle porta un regard insistant sur Serpentair avent de revenir sur le souverain qui mourait d'envie de l'étranglé si il pouvais bougé.

La représentante des 7 cités regagna son assise et repris sa voix haine. "si je vous ais soigner c'est que votre femme mérite notre compassion et vous voir blessé l’attriste" L'un des homme en noir avec un anneau doré vient mettre un brassard argenté a Memantis, qui parut soulagé. un fois qui fus repartie a sa place un petit morceaux de l’armure tombas et la pression disparus.
(Je suis désolé pour ce pavé, mais il étais nécessaire)

Serpentaire se décida d'agir mais elle se leva bien trop vite de son siège -qui n'était déjà pas très confortable-à cause de la soudaine rage qu'elle éprouvait ce qui lui provoqua des maux au ventre, elle lâcha un petit crissement de douleur. Devant tout le monde, elle craqua non pas à cause de la douleur physique mais à cause de celle mentale. Les larmes tombèrent de son visage. Au début, elles n'étaient qu'une dizaine puis elles vinrent en masse. Serpentaire ne supportait plus. Oui, elle était froide, perfide, joueuse, ... Mais elle était avant toute une personne vivante qui pouvait elle aussi craquer. Les paroles de Memantis02 avaient été la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
- "alors que vous passiez du bon temps" "alors que vous passiez du bon temps" "alors que vous passiez du bon temps" sachez que pendant ses 3 années de guerre, je n'ai fait que pleurer, pleurer et encore pleurer. Je ne suis qu'un monstre, un être abject. Je ... Je ... Je voulais que les gens soient fière de moi, qu'ils parlent de moi comme d'une reine juste à l'écoute de son peuple et non pas comme quelqu'un qui a été trop naïf et qui a été manipulé par deux de ses conseillers pour aller massacrer une grande partie d'un peuple alors qu'on s'entendait bien avant tout ça. Chère reine Anoki, je sais que mes excuses ne serviront à rien mais sachez que chaque nuit avant de dormir, je pense à tous ceux qui ont périt par ma faute et en particulier les enfants. Dans 2 mois, je serais mère si tout se passe bien et ... et ... et ... Je ne supporterais certainement pas leur mort. Vous avez parfaitement le droit de me haïr. Je ne rachèterais jamais votre pardon car je n'en ai pas à recevoir. Je suis qu'un monstre sans coeur et je le resterais jusqu'à la fin de mes jours et même en Enfer. Ils me hantent la nuit et ils ont bien fait car c'est tout ce que je mérite. Sachez Memantis02, que même si je viens d'une petite famille de la rue, je ne m'abaisserais pas à prendre du plaisir tous les jours comme vous dites alors que des gens sont entrain de perdre la vie à cause de nos bêtises et plus particulièrement de la mienne. Voyez-vous, tous les jours, j'allumais des essences et priais pour les morts. Chez nous, nous les honorerons toujours et prierons pour leur salut et leur repos dans l'au-delà.

Sur ces dernières paroles, elle s'installa de nouveau sur sa chaise, sécha ses larmes avec les manches de kimono -bien que cela soit indigne d'une personne de son rang mais s'en fichait royalement- puis se cacha dans ses bras ou elle pleura en silence.

Karagorn, sachant parfaitement que Serpentaire prendrait très mal toute parole réconfortante, et ne sachant absolument pas réconforter, se contenta de retourner s'assoir, le front en sang, a côté de sa femme. Néanmoins, au bout d'un léger silence seulement entrecoupé par les sanglots de celle-ci, il lâcha, plus humblement que jamais :
"Je suis un monstre, j'ai tué des gens, mais je sais au moins faire une chose : écrire des traités de paix."
Et sur ces paroles pleines de douceur, il attrapa un parchemin, une plume, et se mit à tracer des lignes avec application, remplaçant ainsi celui qu'avait déchiré Alanta.

Alanta se redressa un petit peu sur son trône. Elle leva les yeux vers Karagorn, fixant sa main posée sur le nouveau traité de paix. Avant même qu'il ne se mette à écrire, elle articula dans un murmure:
- Que proposez vous ? Il n'y a rien au monde qui pourrait me faire signer ce traité. Rien de ce que vous pourriez dire ne mettra du baume à mon coeur, et rien de ce que vous ferez ne ramènera ma famille, mes amis et mon peuple tout entier... Nous ne sommes plus qu'une centaine, nous sommes blessés, pauvres, et affamés. Mais rien de ce que vous pourriez nous offrir ne pourra effacer notre haine et notre mépris envers vous.
Voyant le silence qui tombait devant sa déclaration, Alanta soupira et leva enfin la tête. Ses larmes avaient séché sur ses joues, ses yeux étaient encore rouges de rage. Ses traits encore tirés par la colère, mais elle affichait une expression sereine.
Non, pas sereine.
Morne.
Sans vie.

Le silence continuait à se prolonger, chacun cherchant quoi lui répondre. Elle ne leur en laissa pas le temps.
- J'exige de récupérer toutes mes terres, je veux qu'on nourrisse et qu'on soigne mon peuple, qu'on l'aide à se reconstruire pendant les trois ans à venir. Je veux qu'il soit armé et équipé par les technologies de la Reine Serpentaire, et que les nains de Messire Karagorn aident à rebâtir les maisons, les usines et les commerces de ma cité. Et je veux que le peuple d'Anoki soit dédommagé pour les pertes qu'il a encouru lors de votre perte de contrôle, Madame.
Silence.
- Ce n'est que sous ces conditions que je pourrai signer ce traité de paix. Tout ceci est non-négociable, bien entendu.

Serpentaire sortit de ses bras et prit la feuille de papier des mains de son mari. Elle annonça à voix haute ce qu'elle écrivait
" Je, soussignée, Serpentaire, reine des Astroniens.
Donne à Alanta et Anoki, les terres qui leurs ont été volé. Elles seront aidés dans les différents domaines cités : Technologie, Construction, Alimentation, Médecine et même Scolaire. Une partie des fonds des cités iront dans le coffre de leur peuple. Je m'engage aussi à démanteler mon armée et à faire de mon peuple, un peuple pacifique pendant de nombreuses années jusqu'à ce qu'il disparaisse d'Historia."

La reine laissa une place si au cas où elle devait rajouter des choses et donna le papier à son mari sans prendre la peine de le regarder.

Karagorn fixa le parchemin sous les regards pesant que tous lui portaient. Il ne savait que faire. Respecter les conditions d’Alanta et perdre tout ce qu’il avait gagné au cours de ces trois ans de guerre, ou bien rester le monstre qu’il aurait voulu ne jamais devenir…
Finalement, il releva la tête, décidé.
« Reine Alanta, si je le pouvais, je respecterais vos décisions, mais il me semble qu’en raison de votre état maladif vous n’avez pas pris en compte une donnée cruciale qui trancherait avec vos principes. »
Karagorn prit son temps, cherchant comment formuler sa phrase.
« Voyez-vous, je comprends totalement votre désir de vous retrouvez de nouveau en possession de vos anciennes terres et que l’on soigne votre peuple ainsi qu’on le nourrisse, mais un détail cloche. Vous exigez, non sans raisons d’ailleurs, de mes nains, comme vous dîtes, qu’ils reconstruisent vos cités, vos maisons et rebâtissent votre commerce, mais vous semblez oublier que ce ne sont que des esclaves. Or, si nous voulons que la paix revienne, il faut faire des concessions. Bien avant que je ne vienne ici, j’ai libéré les nains de mon emprise et ceux-ci ont repris possession des montagnes du Sif. »
Karagorn s’empara de la plume et commença :
« Aussi, je soussigné Karagorn Arvarakh, souverain d’Imaro, possesseur des montagnes du Révoqué et du désert de Cendre, jure solennellement par ce traité rendre les terres volées à tous les dirigeant, d’aider tout ceux que je pourrais en fournissant tout ce dont ils ont besoins si mon peuple lui-même en a suffisamment, mais surtout d’aider personnellement à la reconstruction des cités de la reine Alanta. Par ce traité je jure sur mes ancêtres de mettre la main à la pâte et jusqu’à ce que les travaux prennent fin, reconstruire aux côtés de tout le monde et au même rang. »
Il se tu un instant, avant de rajouter :
« De plus, si je juge mon futur successeur en âge de gouverner raisonnablement avant ma mort, je jure de lui laisser ma place en réponse à tous les morts pesant sur ma conscience. »
Le bruit de la signature du tyran résonna longtemps dans la salle. Bien plus longtemps encore que ne l’avaient fait les sanglots de Serpentaire.

"Je rajoute que les aides seront toujours données même après que vous ayez retrouvé une certaine autonomie. Je ne demande rien en échange. Vous pourrez même entrer dans mes citées même celle sous-marine ! Rajouta Serpentaire. Nous ne vous demanderons rien d'autre si ce n'est épargner nos enfants. Une fois qu'ils seront nés, vous pourrez venir prendre ma vie, je ne riposterais pas"

Sur ces dernières paroles Serpentaire mis une main sur son ventre et l'autre sur celle de son mari. Pour la première fois depuis le début de cette réunion, ils se regardèrent dans les yeux.
- Nous sommes les perdants annonça t elle. Je suis désolé

Et Karagorn, pour la deuxième fois de la soirée arbora un véritable sourire et dit :
"Tant pis..."
Puis il se ravisa, regarda le ventre de sa femme avant de revenir de nouveau sur ses yeux.
"Pas si perdants que cela en fait..."

Et c'est alors qu'un des bras droits de Karagorn, bien plus imposant que ce dernier, retira son heaume d'un geste furibond. C'était un homme encore plus musclé que son maître, aux longs cheveux noirs en bataille. Une hideuse cicatrice barrait son visage dur aux traits insensibles et ses yeux noirs comme de l'ébène fulminaient de rage.
"KARAGORN ! hurla-t-il bestialement."
L'interpellé se leva précipitemment de son siège et recula. Tous purent déceler l'immense peur qui se lisait sur le visage du tyran qui, jusqu'à lors, n'avait encore jamais montré terreur si grande.
Karagorn bégaya :
"Mais que... que faîtes-vous là... Comment ?... Non, c'est impossible..."
Il paraissaît maintenant bien moins imposant. Son corps tremblait, de la sueur perlait de son front et ses yeux passaient d'un point à un autre, scrutant le nouveau venu. Finalement, il tomba à genoux et s'applati contre le sol.
"C'est cela, clama son bras droit, rampe devant moi comme le chien que tu es !"
Les dirigeants restèrent interdits.
"Bon dieu Karagorn, mais qu'est-ce qu'il te prend ? cria-t-il. Tu avais gagné des terres, de l'or, tu avais tout ! Et c'est pour cette guenon que tu fous tout en l'air ?"
De son doigt noueux, il pointait Serpentaire.
"Tu me deçois beaucoup ! Tu n'aurais même jamais dû naître ! Tu n'es qu'un chien ayant trop joué avec l'os !"
Karagorn releva la tête. Il avait peur de cet homme. Peur de ce qu'il était capable de faire. A cet instant, tout avait disparu et il avait l'impression d'être redevenu le petit Karagorn dans la cellule, le petit Karagorn dépourvu de méchanceté, pas celui que cet homme avait façonné.
"Père... gémit-il..."

Léonimus haussa un sourcil.
Le grand Karagorn se courbait devant son père ? Qui donc l'aurait cru ? 
Finalement ce grand seigneur en apparence indestructible cacherait-il au fond de lui une peur envers son géniteur ?

Le géant s'avança de nouveau vers son fils.
"Karagorn, relève-toi."
Sa voix s'était radoucie. Ses gestes, si cela était vraiment possible, semblaient empreints de douceur et de tendresse. Lentement, Karagorn obéit. Les poings serrés, il se maudissait de sa faiblesse, mais dès qu'il croisait les yeux de son père, elle revenait lui ronger les entrailles à toute vitesse.
« Mon fils, il est temps que tu te ressaisisses. Regarde sur la table. Il y a encore ce maudit traité de paix, tu peux toujours le déchirer. »
Karagorn s’écarta. Non… Non… Il ne fallait pas qu’il le déchire… Pour Serpentaire… Pour toutes les horreurs qu’il avait commises… Pour Alanta, pour ses fils, pour leur assurer un avenir meilleur… Il secoua la tête. Non, il ne le déchirerait pas.
Son père reprit :
« Karagorn… »
Sa voix n’était plus qu’un grondement sourd emplissant entièrement la salle.
« Karagorn… Ne m’oblige pas à le faire moi-même. Pense à ce qu’il s’est passé il y a 18 ans… »
Et là, Karagorn fut nouveau parcourut de tremblement et ses yeux se parèrent d’un voile de terreur noire.
« Il y a… 18 ans ?
-Oui… Parfaitement, 18 ans… Tu ne veux pas que cela recommence, n’est-ce-pas ? »
Un grand silence accueilli sa déclaration.
« Bien, maintenant, détruit-le ! »
C’était un ordre. Et alors que le tyran se dirigeait pour le faire, il croisa les yeux de sa femme. Non, il ne pouvait pas lui faire cela. Tiraillé entre présent et passé et au prix d’un courage considérable, il se tourna de nouveau vers son père.
« Vous… Tu… Tu ne pourras pas faire comme il y a 18 ans… Je ne… Je ne le déchirerais pas… »

Serpentaire sourit aux paroles de Karagorn avant que le bras droit de son mari ne révèle qui il était vraiment. Elle n'eut pas tout de suite de réaction. Ce n'est que lorsqu'elle vit Karagorn par terre et déstabilisé qu'elle se ressaisie.

Devant l'insulte qu'elle menait de recevoir, elle montra les crocs.
"Je ne vous permets pas monsieur de me traiter de guenon ! Je suis une reine !"

Elle prit le traité avec vitesse et le donna à Ariès.

"ce traité doit faire revenir la paix, hors de question de revenir aux 3 ans qu'on vient de vivre ! Je ne sais pas ce que vous avez fait à Karagorn mais veuillez le laisser tranquille. Votre fils n'est pas vous. C'est lui qui a le pouvoir à Imaro, pas vous. Vous n'avez pas votre mot à dire et encore moins pour le menacer !"

Pendant qu'elle parlait, Cancer s'était avancé et était prêt à dégainer son sabre dès que l'occasion se présentait pour sauver sa reine et son nouveau roi.

La reine regarda les autres chefs pour tenter de trouver du soutien mais c'était peine perdue. Elle crut même voir Léonimus se réjouir de la situation. Ce dernier se délectait d'avoir la personne qui ne cessait de se moquer de lui depuis des années, en position de faiblesse.

Serpentaire regarda le père de Karagorn. S'il l'attaquait, ça serait foutu pour elle et pour ses fils. Pendant l'espace de quelques secondes, elle regretta d'être enceinte car elle ne pouvait se défendre s'en mettre en péril la vie de ses propres enfants. Elle chassa rapidement cette pensée. Dans deux mois, elle accouchera et elle sera mère pour la toute première fois mais pour cela il fallait qu'elle arrive à terme et non qu'elle subisse un traumatisme pour la faire déclencher. Cancer s'entend le stress et la peur qui émanaient de son amie se mit devant elle pour la protéger.

Le père de Karagorn fixa Serpentaire d'un air excédé. Une veine palpita sur son front, trahissant son désappointement suprême. Il se tourna vers son fils, qu'il prit à témoin :
"Tu autorises cette femme à te parler sur ce même ton qu'elle a utilisé envers moi ?"
Karagorn ne répondit rien, se murant dans un parfait silence.
"Et bien... Où va le monde !... Et dire que tu l'as engrossée... Cette guenon... !"
Cette fois-ci, Karagorn reprit du poil de la bête. Il se redressa, se rendant compte de sa vulnérabilité soudaine.
"Père, reprit-il d'un ton ferme, je ne vous permets pas de parler de ma femme et de mes enfants ainsi !"
Ce dernier le fixa, soudain ébahi.
"Tu ne me... permets pas ?... ?"
Le tyran acquiesça.
"Que vous me parliez comme à un chien après toutes ces années durant lesquelles vous avez disparu, soit. Que vous me menaciez, soit. J'ai l'habitude. Que vous usurpiez une identité passe encore. Mais que vous menaciez la fragile paix qui pourrait s'installer en Historia en insultant mes proches, jamais je ne pourrais le tolérer !"
Karagorn avait hurlé ces derniers mots, exprimant toute la rage accumulée pendant des années. Ainsi, il parvint à se débarrasser de cette peur viscérale qui avait prise en otage ses entrailles.