L'ARBRE ETRANGLE (l'échec, sortir du cerle de feu, le muet, terre promise)

L’ECHEC

Entendre le rire agitant un papier de réussite
Où la voix épanouie qui de bonheur parle vite
Me fait raser les murs pour arriver ou j’habite
Encore une fois j’ai échoué à changer de rite.

La claque est sévère mais si l’habitude cuirasse
Elle libère aussi une haine qui monte et menace
Les satisfaits dans ce croche-pied à mon futur envisagé
Ces immobiles montrant du doigt disant « je le savais ».

Car l’échec marche sur moi comme sur un sol
Et cette injure éclabousse de boue mon visage
Y laissant cette empreinte de mémoire qui colle
Faisant se décoller mes yeux, de qui je dévisage.

Avec le temps j’effacerai mes pleurs sur ma façade
Diluant ces tâches qui font ombres et qui dardent
Sur ma joue les noms de sot et de perdant !
Oh ! essorer de mon âme, la blessure du rang !


SORTIR DU CERCLE DU FEU

Je ne dis pas que vous avez tort de rester près de ce feu
De vous foutre de l’ombre qui épargne les tristes aveux
De ne pas enlever vos souliers pour ressentir la route
Même au risque de vous perdre et d’être en déroute.

Mais moi cela fait un bout de chemin que je tombe et me cogne
Me protégeant d’une croûte de principe arrachée au plus vite
Pour mieux comprendre à vif, cette bête qui grogne
En nous pour te dire : que ta muselière est trop lourde de rites !

Car que de béquilles tu as, pour marcher droit :
« c’est en prison que finissent les hors-la-loi
Papa, Dieu a dit et je fais tout comme il dit … »
Alors que comprendre sa démarche c’est gravir la vie.


LE MUET


Quand dieu se tait l’homme peut enfin parler
Car il ne fait plus que répéter, car il n’est plus lié
Arraché au bâillon de la grâce, du destin de l’universel
Le muet s’entend parler et se construit ses propres ailes.

Il n’accepte plus rien comme évident
Il rejette tout au loin même le rassurant
Et malgré le chaos de la vie refuse le tiroir
Car sur les sommets les plus hauts repose son espoir.

Juif à la vie, il erre sans patrie définissant le bonheur
Par des titres de propriété mais par l’abri de ta différence
Et s’échappant des champs prosélytes en noir triomphateur
Il te chante en arabe le refus de l’indifférence.

Renversant les fausses idoles de la vie
Se méfiant de ceux qui perdus promettent le paradis
Il n’est ni religion, ni politique, ni philosophie
Mais l’humain sachant que Dieu signifie autonomie.


TERRE PROMISE

Blanche ! la prostituée aux désirs noirs de coussins
Etend mon bras et je ne me révolte plus en vain
Mon rire de peur se jauni, mais il me faut oublier
Soigner la blessure d’Allah ! par une piqûre de minarets.

Bientôt le voyage finira dans la gare de départ
Ma poudre me laissant un goût amer de poignard
Car sa langue d’orgasme si habile à me tenir chaud
Ne me fera plus l’effet qu’un baiser d’esquimau.

Souffrant le manque ! tremblant à son rire de crampes
J’haïrai le sachet qui me fait tenir la rampe
Suant à mourir de me faire pincer par un keuf
Pour toi, planche de salut rouillée…mon surf !

Et à genoux devant un dealer se riant de l’heure
Comme un fidèle devant son dieu de peur !
Je supplierai une dose malgré mon manque d’offrande
Marchandant d’un sac ou de mon cul à qui bande !

Oh blanche tu pétriras pour la dernière fois mes seins
Et quand tu étendras mon corps, je rebellerai mes reins !
Car pour le crachat de la terre : l’homme, la vomissure du ciel !
Ta terre promise comme toutes : n’est que paradis artificiels !

Juif à la vie"? késako?

sans patrie définie (juif à la vie) par rapport à l'exode. Et du fait que l'état d'Israël ne fut créé qu'après la deuxième guerre mondiale.

Ha d'accord. Hum, j'imagine que ma copine juive voit les choses différemment mais mon ami palestinien serait d'accord.
Quand au baiser d'esquimau je le pratique souvent avec ma fille pour notre plus grand bonheur. Baiser polaire peut-être.

Car sa langue d’orgasme si habile à me tenir chaud
Ne me fera plus l’effet qu’un baiser d’esquimau

Une drogue dure de ce que j'en sais, ne dure pas, dans ses effets tops. Mais au départ cela donne du plaisir que l'on compare (ex :L'héroïne, qui deviendra par la suite ton auteur) a un orgasme. Alors la chute est sévère (dans tous les sens). Des nuits torrides pour une vie horrible. Car passé la curiosité, pourquoi continuer si ce n'était pas merveilleusement bon. Ensuite l'addiction prend le relais : TOUJOURS PLUS POUR DE MOINS EN MOINS DE RESULTAT. Et après juste pour ne plus souffrir. De la chaleur de l'orgasme, ne restera que celle des crampes.