Bonjour à tous!
Je vous présente le prologue et le premier chapitre du "roman" que je suis en train d'écrire et qui compte actuellement 130 pages au format Word.
Bien entendu, toutes les critiques sont acceptées du moment qu'elles sont justifiées!
(c)Ryal d'Elraniel / Hermine
Prologue
L’homme arpentait nerveusement son bureau, les larges pans de son habit voletant derrière lui tels une ombre sinistre. De toute évidence, il attendait quelqu’un et son retard le contrariait fort. Il s’arrêta un instant, jeta un regard furieux à la lourde pendule décorée posée sur le linteau de la cheminée, et reprit sa marche. Son informateur avait intérêt à lui apporter de bonnes nouvelles s’il souhaitait quitter ce bureau en vie et entier.
Ce qui n’était pas donné à tout le monde.
L’homme avait cessé de compter les punitions infligées lorsque qu’il jugeait ne pas être obéi assez vite. Un coup d’œil sur l’horloge lui fit savoir que cinq autres minutes s’étaient écoulées. Trop énervé pour trouver de quoi s’occuper, il se perdit dans les détails des sculptures qui en ornaient le balancier. Elles représentaient des démons affreux, aux corps tordus et aux gueules hérissées de dents. Certains étaient si horribles, présentaient de telles déformations que le regard s’en détournait instinctivement, sans pour autant obtenir un spectacle plus agréable.
Le bureau, circulaire, se trouvait au sommet d’une énorme tour sise au centre d’une forteresse de pierre grise. Le brouillard tombant avec la nuit ne permettait guère de se faire une idée précise du paysage alentour. Seuls les abords de la citadelle étaient dégagés et ce qu’on en distinguait n’était que roche à fleur de terre et herbe sèche. La pièce elle-même n’invitait pas au repos. Elle était meublée d’un large bureau de bois noir semblable à de l’ébène sur lequel reposaient quelques plumes, des bouteilles d’encre et un certain nombre de rouleaux de parchemin. Dans la cheminée, à l’opposé, brûlait un feu de flammes claires. C’était le seul élément de l’ameublement capable d’apporter un quelconque réconfort à un visiteur mais, pour cela, il aurait fallu qu’il dégage de la chaleur.
Le reste du mobilier consistait en deux fauteuils de cuir, des étagères regorgeant de livres et des tentures pourpres qui dissimulaient les murs. Tous se trouvaient dans un état plus ou moins avancé d’usure, certains tombant véritablement en poussière. Autre détail surprenant, une grande partie des volumes était cadenassée et un halo de lumière verte entourait les bibliothèques, destiné à empêcher tout intrus de s’emparer des précieux recueils.
La pièce était faite pour intimider et les ombres fantasmagoriques que dessinaient les flammes sur les tentures accentuaient cette impression.
A cet instant, on frappa à la porte. Ce fut davantage des grattements que de véritables coups, comme si le visiteur espérait ne pas se faire entendre.
-Entrez ! s’écria l’homme vêtu de noir d’une voix excédée.
Il reprit place derrière son bureau, dissimulant l’agitation qui s’était emparée de lui. Il allait peut-être enfin savoir...
Le battant s’ouvrit silencieusement et un petit homme surprenant entra dans la pièce. Il était rond de la tête au pied, comme une boule : boule de la tête, boule du ventre, boule des jambes. Habillé d’un costume anthracite, dont le col et les manchettes étaient ornés d’un symbole mauve, il avait des cheveux d’un blond filasse qui lui retombaient sur les épaules.
-Ah, Ciaran ! fit l’homme. Tu es en retard. J’espère pour toi que tu as des nouvelles suffisamment importantes pour te faire pardonner cet écart.
La voix était froide, sèche, sans appel. Ciaran déglutit. Il adressa une prière mentale à tous les dieux qu’il connaissait, suppliant qu’on lui permette de quitter ce lieu maudit vivant. Il s’humecta les lèvres -une manie que l’homme en noir détestait- et commença, la voix chevrotante :
-Maître, j’ai des nouvelles, en effet, et qui, j’espère, vous plairont.
-Viens-en au fait.
Ciaran comprit la menace sous-jacente et décida de faire dans le concis.
-Je crois l’avoir trouvé.
Il avait bien joué, son Maître n’avait pu cacher un tressaillement. Cependant son ton était parfaitement indifférent, quoique plus incisif, lorsqu’il reprit :
-Tu crois ou tu es sûr ?
Le sorcier s’humecta de nouveau les lèvres. Le Maître possédait le don de le faire douter même quand il était absolument confiant. Il détestait cela mais ce n’était pas le moment de faire des réclamations. Il se trouvait déjà en position de disgrâce, il n’était pas nécessaire d’aggraver sa situation. Prenant une profonde inspiration, il déclara :
-Je suis certain. Les scanners sont formels.
-Parfait, fit le Maître, renonçant à dissimuler sa satisfaction. Cela m’aurait ennuyé de perdre mon meilleur Chasseur.
Ciaran tâcha de garder bonne contenance mais un frisson courut le long de sa moelle épinière. La menace n’était pas vaine, il savait que le moindre doute aurait précipité son châtiment, pire que la mort.
-A-t-il connaissance de son...pouvoir ?
Difficile de mettre davantage de mépris dans un seul mot.
-Sans doute mais...
-Très bien. Il n’est pas nécessaire de m’en dire plus. Je le veux ici dans trois jours. Et essaie de ne pas trop l’amocher. J’en aurais besoin.
-Bien Maître, s’inclina le Chasseur.
-Tu peux disposer.
Ciaran s’inclina une seconde fois et quitta la pièce le plus rapidement qu’il l’osa, sans pour autant fuir. Une fois la porte refermée dans son dos, il s’appuya dessus, sortit un mouchoir de sa poche et s’essuya le front. Monter voir son Maître se révélait à chaque fois une épreuve terrifiante, dont il avait du mal à se remettre. Mais, peu à peu, une pensée crût en lui, enflamma son esprit, devenant de plus en plus limpide et réjouissante. Je suis en vie.
Etonnant que ces quatre petits mots puissent procurer autant de plaisir.
Ce fut en adressant une prière de louange à son panthéon personnel que le Chasseur se mit à descendre les volées de marches qui menaient dans les entrailles de la forteresse.
Dans son bureau, le Maître esquissait un sourire, qui aurait presque pu paraître joyeux à un observateur inattentif. Il le tenait cet enfant, cet enfant qu’il recherchait depuis si longtemps, qui lui permettrait d’assouvir sa vengeance, et, enfin, qui lui ouvrirait les portes de tous les pouvoirs.
Eclatant d’un rire victorieux, il contempla avec ravissement un symbole gravé dans le bois du bureau. Il s’agissait d’un cercle à l’intérieur duquel se tenaient douze sorciers portant des robes noires. Tous avaient les mains tendues et, de celles-ci, jaillissaient des rayons de lumière sombre qui venaient frapper, au centre, une créature majestueuse.
Un dragon.
L’emblème des Chasseurs.
(Hum... en fait, il y a juste le prologue vu que le foru n'accepte qu'une certaine taille de texte.)