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 Ceci est un prologue

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MessageSujet: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 11:32

Bonjour à vous.

Au-delà du thème (de quoi est faite la liberté de penser ?) et de l'intrigue (lutte entre un consortium alimentaire et un consortium médico-pharmaceutique pour le contrôle de planètes) j'aimerais bien que le "machin" que j'essaie d'écrire (200 pages d'écrites sur les 500 prévues) soit "lisible".

Je vous soumet donc le prologue avec deux questions :
- Vous donne-t-il envie d'en savoir plus ?
- Quels principaux reproches lui feriez-vous ?

Merci d'avance, et bonne journée.

Remarque : les noms propres (NéoCol, Gxagl) ne sont pas définitivement fixés. J'ai éludé la question dans la mesure où elle ne m'a pas semblé intéressante.

--------------------------------------------------------
Prologue

La porte battante se refermât. Elle contemplât l’écran lisse puis y appliquât la paume de sa main. « Droit de Vote accordé » fit une voix synthétique. Composer le code. Voter.

Elle ressortit de l’étroit réduit. « Un petit flacon de MagnéSept ? ». Il arborait l’uniforme des agents de la Cité de NéoCol 7. Encore une de ces mesures de convivialité destinées à remercier les votants. De toute façon, ne pas voter était puni, hors de question qu’elle hésite. « Non, merci ». Jondota remontât l’avenue couverte d’un pas léger. Elle surprit les regards envieux que suscitait son uniforme tout neuf. Archéologue de Rang C. « Marche bien droite, Jondota ».

Il était à peine 11h00 et l’air était d’une extraordinaire pureté. Son regard se perdit sur l’immense terrasse inondée de soleil. Il y avait foule. La menace d’un séjour de TerraFormage sur Sigma 3 jouait son rôle. D’incroyables histoires circulaient, en plus, à propos de cette planète. Au point qu’il avait fallu envoyer des expéditions scientifiques. Tout çà pour que, finalement, le Gouvernement des NéoCol conclut qu’il ne s’agissait que de rumeurs infondées produites par les Gxagl.

Alors que Jondota fermait les yeux et remplissait ses poumons du bien-être que la journée lui procurait, une douleur soudaine lui vrillât le cerveau. Elle titubât. Fébrilement, elle fouillât sa poche et avalât une dose de GrefX puis s’affalât plus qu’elle ne s’assit sur un muret de béton.

« Quelque chose qui ne va pas ? ». La voix était jeune et amicale. Elle levât les yeux. Effectivement, il n’avait guère plus de cinquante ans et était plutôt séduisant. Mais sa préoccupation immédiate était ailleurs : surtout ne pas être fiché par les PolSan. « Non merci. Un simple étourdissement ». Elle le maudit intérieurement en le voyant s’asseoir. « Vous êtes sûre ? Je suis Médecin Rang C » dit-il en montrant son insigne. « Vous n’avez rien à craindre » Jondota sentit la peur l’envahir. « Ecoutez » répliquât-elle d’une voix trop sèche « Puisque vous êtes médecin, je n’ai rien à vous apprendre de la physiologie féminine. Mon greffon va très bien, merci, il a été officiellement contrôlé par le Ministère. Le scan est disponible auprès du Ministre, si cela vous intéresse. Maintenant, je vous remercie de me laisser. ».

Il se raidit puis se remit debout « Entendu. Je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise. Veuillez m’excuser ». Jondota enfoncât le clou. « Puis-je avoir votre nom et votre matricule, s’il vous plaît ? ». Il se raidit un peu plus. « Eriksan. Médecin de Rang C. Matricule RT-44578 » répondit-il. Elle le fixât intensément « Mais vous n’êtes pas d’ici ? ». « Non, NéoCol 12. ». Il repartit avec un air contrarié qui fit sourire Jondota.

Depuis ce cinquantième étage Jondota contemplait les autres pyramides de la ville. Elle ne pouvait voir l’ensemble des quarante constructions, mais elle les sentait. Quatre millions de personnes parfaitement bien réparties dans quarante pyramides, on était très loin du désordre de l’Ancienne Cité.


Des cris stridents, puis le brouhaha qui s’ensuivit attirèrent son attention. Jondota se tournât vers la station du Diribus. Cinq policiers tentaient de maîtriser une sorte de colosse. Des sifflets. Le regard du géant croisât celui de Jondota. Elle frissonnât, sans doute un Résurgent. De quelques coups adroits, il mit trois policiers à terre. Les deux autres fuirent ou partirent chercher du renfort. Il la fixât du regard. Comme s’il s’assurait de ne pas se tromper. Paralysée, Jondota le vit se rapprocher d’elle.

Il faisait plus de deux mètres et son haleine sentait quelque chose qui rappellait les arômes de poisson, mais en plus fort. Le regard planté dans les yeux de Jondota il murmurât dans un sourire. « Vous en avez mis du temps ». Puis il lui tendit quelque chose. « Faites en bon usage Jondota ». Une enveloppe grasse et froissée se glissât malgré elle dans sa main. Elle l’enfouit précipitamment dans sa poche. Les sifflets reprirent. Il montât sur le parapet et se retournât calmement puis fixât Jondota « Jolie Madame, le hasard n’existe pas. Il n’y a que des rendez-vous manqués. ».

Lentement le corps de l’homme se penchât vers le vide. Il semblait tout à coup suspendu. Les yeux écarquillés, Jondota n’arrivait pas à crier. Des bruits confus, des sifflets à nouveau. « Arrêtez-le. Il le faut vivant » dans un dernier sourire qu’il adressât à Jondota, l’homme basculât. Son corps heurtât un rebord avec un bruit sourd, puis un autre. Désarticulé, puis disloqué, il disparut dans la brume qui planait perpétuellement au bas des pyramides.

Le flic avait l’air contrarié. « Que vous a-t-il dit ?». La voix était sèche « Que…Que j’étais jolie… » Des rires gras fusèrent des quelques policiers qui l’accompagnaient. « Et c’est tout ? ». Il était petit et sec, et les sons qu’il émettait claquaient comme autant de gifles. Elle le regardât en espérant qu’ils n’avaient pas vu l’enveloppe. « Oui…oui ». Sa voix tremblait naturellement. « Veuillez nous suivre ». Elle se sentit soudainement plus calme. « Entendu. Je dois juste faire un rapport préalable au Ministère ». Le flic serrât les mâchoires puis la fixât du regard. « Ministère de l’Histoire » continuât-elle. Le flic contemplât l’insigne de Jondota en soupirant « Entendu, mais ne vous éloignez pas trop s’il vous plaît. Nous pourrions avoir besoin de votre témoignage ». Ils partirent dans un brouhaha de cris qui fusèrent « Mais nettoyez donc cette zone ! » « Quand allez vous exterminer ces parasites ! ».

Pas si simple.

Elle s’approchât songeuse de la station du Diribus. La toute puissance du Ministère de l’Histoire lui avait évité des tracasseries. A vrai dire, Seul le Ministère des Chiffres avait un poids équivalent dans la vie quotidienne. Les autres Ministères étaient sous contrôle. Et les élections en cours n’arrangeaient pas les choses. Tout le monde était nerveux en ce moment. Depuis quelques temps les Résurgents remontaient de l’Ancienne Cité régulièrement et en plus il n’y avait jamais eu autant de Réactivation. Le contact graisseux de l’enveloppe provoquât chez elle un nœud d’estomac. Elle l’ouvrirait chez elle. Trop de caméras dehors.

Jondota empruntât la passerelle qui l’emmenât dans la nacelle et s’installât sur un siège près de la baie vitrée. Pouvait-il y avoir un lien avec son aventure récente sur 12 HK ?


Dernière édition par samines le Dim 27 Mar 2011 - 18:20, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 12:26

J'ai vraiment bien aimé. Style maitrisé, histoire qui a l'air d'être au point dans ta tête... jusqu'à ce que tu changes de temps en plein milieu du récit !
Pourquoi avoir commencé au passé pour continuer au présent et finir une nouvelle fois au passé ?
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 18:13

Embarassed
Remarque on ne peut plus pertinente. Correctif effectué. Merci.
Pour répondre à la question, j'ai voulu rendre une partie du prologue plus active (mais il fallait que je conjugue cette partie au passé simple, pas au présent) et une autre partie plus contextuelle (d'où l'imparfait).

Ce qui ne justifie absolument pas mon erreur ::wall::
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 0:29

Etonnant, je dois avouer qu'au départ je me suis sentis mal à l'aise au milieu de tout ces noms en X et L. Mais le coup du médecin m'a fait poursuivre et je ne le regrette pas. Société ultra-contrôlée (quoique, visiblement pas assez ^^), citoyens classés par numéros et constamment sous surveillance, harcelés par les autorités. Il y a du Big Brother dans l'air ^^
Personnellement j'attends la suite, je vous voir où va mener cette enveloppe, et découvrir plus avant ton univers.

Maintenant qu'une belle part est posée, j'imagine que cela me posera moins de problêmes mais si tu pouvais essayer de ne pas surcharger ton texte de produits, planètes, stations, auxquels on a du mal à donner un visage si tôt dans le récit, ce serait à mon avis préférable.
Enfin j'dis ça, vu l'ambiance du texte et la problématique que tu poses, il se pourrait que nous assomer à grands coups d'acronymes soit en réalité dans tes intentions. Razz
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 7:34

Cry Noir a écrit:
mais si tu pouvais essayer de ne pas surcharger ton texte de produits, planètes, stations, auxquels on a du mal à donner un visage si tôt dans le récit, ce serait à mon avis préférable. Enfin j'dis ça, vu l'ambiance du texte et la problématique que tu poses, il se pourrait que nous assomer à grands coups d'acronymes soit en réalité dans tes intentions. Razz

Je comprend très bien ta remarque, et c'est bien l'une des questions que je me pose : Comment présenter un Univers "autre" avec de multiples acteurs (le rôle des interactions entre acteurs est très important dans mon esprit / écrit) sans "envahir" le texte de trop de choses inconnues.

Concernant les noms de personnes, j'ai repris la construction des patronymes en Islandais (On prend le prénom du père ou de la mère et on ajoute le suffixe -dottir si c'est une fille et -sen si c'est un garçon). Donc les personnages qui finbissent par -dota sont des femmes/ des filles et ceux dont le nom finit par -san sont de genre masculin.

Le propos du prologue était dans mon esprit de livrer une photo de type "instantané", avec quelques images et, effectivement, cette idée d'une société policée qui maitrise moins de choses qu'elle ne le voudrait.

Par contre, ce qu'il y a dans l'enveloppe n'est connu que nettement plus loin dans l'histoire (une trentaine de pages) vu que les vingt premières pages posent à la fois les personnages principaux (à une exception près) de l'histoire, et le contexte général du livre / décor (relations interpersonnelles).

L'enveloppe est une sorte de fil rouge qui réapparait tout au long du livre. La signification complète de ce qui y est inscrit n'est connue que vers la fin du "Tout".

Merci de ton commentaire
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 8:40

Voici une présentation contextuelle plus précise. Je crains que Cry Noir ne soit une fois de plus "mal à l'aise" : je n'ai pas su éviter de décrire un univers étranger avec des mots...étrangers.

Nota : cette description est "orientée". Je veux dire qu'elle donne de la réalité une vision erronée et que c'est au lecteur, le long du reste de l'histoire, de se faire sa propre opinion quant à ce qui s'est réellement passé et au choix que lui-même (le lecteur) serait amené à faire (voire pourquoi il ferait ces choix là). Les "acteurs principaux", avec leurs opinions et leurs à priori seront avant tout le reflet de "regards subjectifs".

Donc, en terme de scénario, la suite de cette introduction / chapitre 1 que je vous propose ci-après est avant tout la démonstration de la manière avec laquelle une pensée exacte et rigoureuse aboutit à des certitudes toxiques. En d'autres termes, mon postulat est de dire que Savoir et Comprendre nécessitent surtout d'être capable d'observer et de ressentir, et que le "savoir universel" est un mensonge. Ce que Roland Barthes résumait autrement en disant "Discourir, c'est assujettir".
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Chapitre 1

En cette fin de journée, Monsieur le Ministre Jerrysan est d’humeur maussade. Sa secrétaire étant malade il lui manquait un souffre-douleur, son fournisseur habituel de bonbons est en vacances donc il n’a plus de ces délicieuses pastilles vertes, et en plus il fête ses cent dix huit ans aujourd’hui, autant dire qu’il lui reste à peine plus de dix ans avant d’être mis à la retraite d’office. Il retint sa main droite dont les ongles tentaient de rejoindre ses dents. Franckdota n’aimait pas çà. Et elle, elle l’hypnotisait.

Il se lève en soupirant une nouvelle fois et s’approche de la baie vitrée. Du haut de son quatre centième étage, il surplombe la métropole. Les G-trains s’étirent paresseusement le long de leur monorail, entre les pyramides. Comme le feraient des insectes autour de leur nid, les G-nefs, ces petits transporteurs individuels aériens, se faufilent agilement entre les bâtiments dans un ballet à l’orchestration perpétuellement renouvelée. Juste au-dessous de lui, avec son gros ballon ovoïde bleu strié des couleurs jaunes de la Compagnie des Transports NéoColiens, un aérostat emmène ses quelques cent cinquante passagers avec une nonchalance qui évoque une tortue marine évoluant parmi des bancs de poisson.

Son regard glisse le long d’une des pyramides jusqu’à la brume dans laquelle baignaient les étages inférieurs. Quelques flèches de gratte-ciel de l’Ancienne Cité tentent désespérément de se hisser jusqu’à l’air libre. Lors de la construction de NéoCol 7, ils avaient érigé autant de collines artificielles que de Pyramide à construire, et sur plusieurs centaines de mètres de haut. Un travail titanesque rendu possible par leur maîtrise des transports utilisant la gravitation. Mais la plupart des quartiers de l’Ancienne Cité avaient cependant survécus et les quelques flèches des plus hauts gratte-ciel qui pointaient toujours au travers de la brume artificielle en témoignaient.

Les débuts de la construction de l’Ancienne Cité dataient de leur arrivée sur cette planète. Deux mille ans, déjà, qu’ils avaient atterri ici. En provenance d’une lointaine planète dévorée par son soleil. Deux mille ans de ans de prospérité après plus de deux siècles de voyage. Mais tout le monde s’en foutait. Les gens était trop heureux maintenant, alors tout le monde partait dans tous les sens. Ces voyages d’exploration n’avaient aucune utilité, il était persuadé que ce n’était que de la poudre aux yeux. A moins que ce ne soit un caprice de Président. En tout cas, il était convaincu que ce n’était pas la solution au « Fléau ». C’est comme çà qu’ils avaient appelé le constat des généticiens : sous cent cinquante ans maximum, une naissance sur trois serait consanguine. Sous deux cent ans, ce serait neuf sur dix. Disparition de la population assurée sous trois à quatre cent ans.

Une musique tintât. Il débloquât la porte au vu de ce que lui transmettait la caméra extérieure. « Monsieur le Ministre. Le dossier HU598-3-12HK comme vous l’avez demandé. » Le secrétaire déposât la boîte et fit demi-tour. Il le remerciât d’un hochement de tête.

Une boite grise pour une journée grise. Finalement, tout était normal. Il sortit son lecteur de code. Tiens, ils avaient changé les codes secrets. Il sourit. A se demander s’ils avaient autre chose à faire aux Archives du Ministère que de changer les codes de courriers confidentiels, celui des machines à café et la couleur des moquettes. Un dossier brun, ceint d’un ruban rouge, apparût après ouverture de la boite. Ce fameux dossier qui avait justifié la réunion de ce soir. Il l’avait pourtant lu deux ou trois fois et n’avait rien vu d’extraordinaire, et parcourir cette version officielle et confidentielle n’y changerait rien. Il feuillette distraitement les feuilles. Des photos, des analyses du Ministère de l’Histoire, des Statistiques et des Probabilités de son Ministère à lui, et la conclusion du rapport : habitable mais très lointaine, à garder pour un second choix. Le plus tard possible.

Il a une moue dubitative. Dehors, les pyramides alignées rappellent celles qui paraît-il existaient dans la préhistoire de l’humanité. Les documents avaient disparu, mais il tenait cette information de source sûre : très loin dans le passé, les Hommes avaient déjà construit des pyramides. Certes il s’agissait de primitifs sans technologie et sans structure sociale, mais la Pyramide était déjà là, signe qu’elle était indissociable de l’Humanité, de ses constructions et de l’organisation de ses sociétés.

Puis son regard se pose sur les spacioports, aires d’atterrissages greffées aux sommets des bâtiments.

La greffe. La clé de leur civilisation actuelle. Que de chemin parcouru depuis leur installation ici. Ils avaient depuis baptisé leur planète d’origine le « Monde Initial ». Une planète dont ils n’avaient jamais pu retrouver les coordonnées, mais ravagée par de violentes tempêtes magnétiques et des tremblements de terre, dus à une hyperactivité de l’étoile la plus proche. La perte était sans importance, donc. Ils étaient alors douze milliards d’habitants lorsque vingt vaisseaux avaient pu partir. Vingt millions de personnes sauvées, un miracle. Mais un seul était arrivé ici. Enfin ce qu’il en restait après une guerre civile qui avait ravagé le vaisseau. Leur nouvelle planète était géante et regorgeait de ressources naturelles. Elle ne présentait aucun risque endogène particulier. Ils s’étaient donc installés dans un authentique paradis en somme. Inespéré pour une colonie qui avait voyagé pendant plus de sept générations sans réelle planète cible.

Il levât les yeux et observât rapidement les trois lunes, à peine visibles par ce soleil, sur leur orbite géostationnaire. Inhabitables par absence d’oxygène, on avait essayé de générer une atmosphère, mais en vain. L’une, Styxus, avait alors été transformée en cimetière, la seconde, qu’ils avaient appelé Aurus, était leur poubelle et la troisième Glaxus, leur laboratoire expérimental. C’est sur Glaxus que la technologie ultra-secrète des greffes hétérotypiques avait pu être mise au point, puis la technologie des organes d’hémisynthèse, avant que la cybernétique ne permette de franchir la pas ultime : des organes parfaitement identiques fonctionnellement mais de pure synthèse. Au cerveau et son système nerveux près, ils pouvaient désormais remplacer n’importe quoi.


Grâce aux travaux menés sur Glaxus, la durée de vie avait ainsi pu être doublée en moins de vingt ans. Mais ce n’était pas le premier objectif. Les manifestations anti-sociales du voyage avaient profondément marqué les colons. Aussi, pour éviter tout mouvement de contestation préjudiciable au bon équilibre de la société qui renaissait de ses cendres, il fut convenu d’interdire la structure familiale, en tant qu’entité morale non contrôlable, et de s’assurer de la bonne obéissance de tout le monde au travers de greffes très particulières. Effectuées à l’âge de trois ans révolus, elle consistait en l’implantation de tissus régulant de façon autonome les équilibres hormonaux en fonction de constantes programmées individu par individu. Et le principal point à maîtriser était la violence. Les premiers greffons eurent lieu dans le plus grand secret, mais le succès de l’opération permit de les généraliser très rapidement. Les pyramides furent alors construites pour que cette nouvelle société et ce nouvel ordre social ait un nouvel habitat digne de sa modernité. Quant au problème posé par le vieillissement parfois mal contrôlé des greffes, dans la mesure où ce vieillissement faisait apparaître des comportements de contestation, il suffisait d’identifier les déviants au vu de leur attitude. Ils étaient alors arrêtés si nécessaire puis envoyés vers le centre Médical. La greffe était traitée ou remplacée. Cette « Réactivation » étant un peu aléatoire ils étaient rétrogradés au Rang le plus bas, hors de tout champ de responsabilité, le Rang F.

Le Ministre Jerrysan refermât le dossier. Il lui restait une heure avant de partir, juste le temps de manger un morceau.
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeVen 1 Avr 2011 - 17:37

Impressionnante vision du futur de l'humanité ! I love you
Carrément pessimiste, suffisamment plausible pour effrayer légèrement, mais heureusement très lointaine.

Bon ça c'était purement subjectif, car j'ai vraiment bien aimé.
Ensuite, je te ferai la même remarque qu'Ilàan, tu ne cesse d'alterner présent et imparfait/passé simple, parfois d'une phrase à l'autre, c'est assez déstabilisant et pas très agréable.
Je n'ai pas remarqué de fautes, mais j'ai beau être en L, je suis loin d'être une flêche pour ce qui est de les repérer donc bon... A part ça j'aime assez le petit bloc sur la pyramide. Sur le plan architectural et social, l'image est bonn. Toutefois, j'émet un sérieux doute sur ta remarque, même si je ne crois pas que l'on puisse parler de technologie en ce qui concerne les égyptiens, il existait déjà alors une structure sociale très strict, composée (entre autres hein, les cours sont bien loin...) des esclaves au bas de la chaîne, et du pharaon à son sommet.

En dehors de ça, j'ai vu que tu n'avais pas pu t'empêcher de replacer un tas de noms de produits, outils, etc... Cela a beau être, en un sens, perturbant de ne pas savoir exactement ce dont il s'agit, ça prouve au moins que tu cherches vraiment à approfondir ton univers et sa crédibilité, à mon avis c'est donc un point positif.

Voilà, j'attends toujours la suite, maintenant que j'ai été mordu... Smile
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 1:52

Merci de tes remarques.
1) Concernant la conjugaison, il est vrai qu'il faut que "fasse le ménage". Ce texte a été plusieurs fois repris (pour cause de cohérence avec la suite, d'allègements ou ajouts). Du coup, je ne le "vois" plus très bien. D'où mon intérêt à sa mise en lecture.
2) La remarque que j'ai faite sur les égyptiens est parfaitement erronée, et c'est volontaire. Non seulement l'organisation sociale et politique était très élaborée, mais ils disposaient aussi de technologies (même si elles étaient notablement différentes des notres". Accessoirement, je doute que l'on sache faire aujourd'hui des pyramides telles qu'ils les faisaient hier. déjà qu'il n'existe plus d'architecte pour faire des cathédrales en pierre...Mon propos était donc de donner à ce Ministre un ton hautain. "Sa" technologie lui donnant un sentiment de supériorité. c'est "sa" vision de l'Histoire, ce n'est pas la réalité. Les personnages principaux apporteront chacun une vision de cette histoire, chacune étant plausible.
3) Pour ce qui est de la suite, je ne sais pas si le forum supportera tout (il y en a deux cent pages), mais le moins que je puisse faire est de vous livrer une présentation de deux autres personnages principaux et leur première aventure.
Merci de ta lecture
..............................................
Chapitre 2 :

Jondota regardait songeuse au travers de la vitre du Diribus. Le ballet des G-Nefs l’avait toujours impressionnée. Elle ne les prenait rarement, trop chères. Mais à chaque fois elle admirait la dextérité de leurs pilotes. S’ils retournaient sur HU598-3, elle aimerait que l’un d’entre eux les accompagne, pour visiter un peu plus cette planète. Et peut-être apprendre à les piloter.

Malgré la profusion de félicitations officielles, elle n’avait pas encore tout compris de cette mission. Mais elle en avait retiré une belle rente et son Rang C, alors a quoi bon se poser des questions inutiles ?

Tout avait commencé il y a quelques semaines. Depuis longtemps, la Direction de son Service d’Exploration des Cultures Primitives laissait Jondota un peu sur sa faim. En fait, de son propre aveu, elle végétait depuis cinq ans dans l’attente d’une mission un peu exaltante. Après des études d’archéologie exobiologique effectuées sans bien savoir pourquoi, tant qu’à faire que d’être là, elle aurait préféré un peu plus d’activité. Entre les mille pages rendues sur l’étude de l’habitat des pseudo-primates sur Cygnus 12 et le rapport d’analyse sociétale des lémuriens humanoïdes de Sigma 3, elle finissait par se lasser. Elle aurait voulu voyager.

Et puis il y eût cette énorme journée de mars 2097 de la Nouvelle Ere. Elle avait reçu par transpondeur ce message : « Nous avons le plaisir de vous informer que vous avez été choisie pour vous rendre sur la planète 3 du Système HU598 afin d’explorer la zone 12HK. Il est fait état dans nos archives de la possibilité de l’existence de vie et des prémisses d’une intelligence dans un passé lointain. Votre mission, si vous l’acceptez, sera de réunir suffisamment d’éléments pour identifier la viabilité d’une colonie archéologique sur cette planète. Vous disposez dans un premier temps d’un budget de 25 millions de crédit et d’un effectif maximum de 5 personnes, vous incluse. Veuillez nous informer des suites que vous comptez donner à cette offre sous une semaine et nous communiquer un budget prévisionnel dans le même délai si vous acceptez». Elle se rappelait avoir accepté avant même de lire la fin de la lettre.

Elle avait attendu ce moment depuis tellement longtemps. Elle savait avec qui elle partirait avant de savoir qu’elle partirait. Sa priorité, c’était Francesdota. Une jeune femme tonique et déterminée qui l’avait marquée par la façon qu’elle avait de regarder droit dans les yeux. Jondota aimait çà. Et puis Francesdota était Coordinatrice de Rang B au Ministère des Chiffres et semblait promise à un bel avenir. Le fait qu’elle ne connaisse rien aux cultures primitives était sans importance. Sa présence dans l’équipe assurait Jondota d’une réussite officielle de la mission. Par contre elle ne comprenait pas qu’une femme aussi brillante veuille systématiquement travailler avec Paulsan.

Paulsan était un Furtif et Jondota n’aimait pas les Furtifs. Leurs réactions étaient illogiques. Ils étaient indisciplinés, aberrants dans leurs raisonnements et incapables de respecter des procédures durablement Et même si le Ministère des Chiffres considérait que leur présence augmentait les chances de réussite d’une mission d’exploration, Jondota n’aimait pas les Furtifs. Mais Francesdota avait été catégorique : « Sans Paulsan, je ne pars pas ». Paulsan avait donc été inscrit sur sa liste.

Les deux dernières personnes de l’équipe que Jondota avait constituée à cette occasion étaient Christiansan et Annesan. Deux hommes discrets mais d’une rare efficacité. Techniciens de l’audio-visuel pour Cristiansan, spécialiste de la physique des matériaux pour Annesan, ils étaient la ressource technique et intellectuelle dans laquelle Jondota piochait régulièrement lorsqu’un problème ardu se posait à elle. Et puis c’était des amis.

Préparatifs. Départ. Deux mois de voyage, quand même, mais 12 parsecs çà ne se fait pas en un clin d’œil. L’arrivée, enfin. Une planète bleue et verte, la troisième de ce système solaire. Grosse activité géologique et magnétique pour une planète recouverte à 75% d’eau et baignant dans une atmosphère respirable quoique fortement chargée en radioactivité par endroits.

Les coordonnées de la zone 12 HK furent entrées dans le Navigateur. Au premier coup d’œil, rien d’extraordinaire. Il s’agissait d’une zone avec de nombreux vestiges de construction, en plein milieu d’un désert.

Deux jours plus tard, les collectes s’étaient accumulées. Les débats se multipliaient, et les interrogations aussi. Mais cette mission de routine semblait des plus tranquilles. De toute évidence la planète est habitable. Il y avait eu des humanoïdes, sans doute en phase 3 d’évolution : technologie rudimentaire fondée sur les énergies fossiles. Le taux de dégradation de l’environnement témoignait de leur absence de capacité de gestion sociétale. Ils semblaient aussi incapables de se déplacer durablement hors de l’atmosphère de la planète. Nul spatioport, et pas de technologie magnétique. Bref, rien de passionnant : une société supplémentaire de primitifs quelconques et sans talent.

Le soleil unique de cette planète amorcait sa montée apparente, il n’était guère plus de huit heures du matin. Le regard de Paulsan était perdu sur l’horizon. « Paulsan ? » Francesdota s’approchât. « Je te dérange? ». Il sourit. Il aimait le regard de Francesdota. Il n’y avait rien à lire. On ne pouvait que s’y baigner. Encore qu’à la réflexion, on devait sans doute aussi pouvoir s’y noyer. Il se tournât vers elle : « Tu as une idée ou des infos sur la vie de cette planète ? » Charlesdota secouât la tête en signe de dénégation. Il sourit. « C’est tellement top-secret ? ». Elle soupirât en retenant difficilement un sourire. « Que perçois-tu ? » demandât-elle. Il lui tournât le dos à nouveau. Le vent sifflait une mélopée lancinante dans les murs écroulés cependant que le sable leur chatouillait les pieds. « Il y a de la douleur, une immense douleur. » Emmenées par les bourrasques, des feuilles tournoyaient devant eux. Il ajoutât « Et le vent grince comme une porte rouillée ». Il inspirât longuement puis se retournât vers elle. « S’il te plaît Fran ». insistât-il.

Elle regardât autour d’eux. Pour elle tout était normal, même s’il se dégageait une curieuse impression de cet endroit. Mais ils étaient au milieu de vestiges habités par une ancienne civilisation a priori inconnue. Ce sentiment devait donc sans doute être normal. Et puis elle n’avait pas trop l’habitude de partir en mission si loin. Elle inspirât : « Cette planète fait partie des possibles colonies futures pour l’Alliance. Mais entre d’éventuelles traces de passage Gxagl et les restes de civilisations antérieures, nous devons nous assurer de la viabilité d’une colonie extérieure à long terme. »

Il la regardât avec un haussement d’épaules: « On t’a raconté des conneries ». Il regardât autour d’eux. « Vous avez fouillé par là ? ». « Non » fit-elle. Il la regardât « pourquoi ? ». « C’est Jondota qui supervise les fouilles, n’oublie pas ». Il eût un sourire « Ah oui, Madame « je sais tout » ». Elle eût une moue réprobatrice « Laisse lui le temps. Elle est très jeune ». Paulsan observât un court silence avant de surenchérir « Il lui manque des yeux qui voient ». « Elle n’est pas Furtive, Paulsan » défendit Francesdota. Il se retournât « toi non plus. Pourtant quand je parle tu écoutes. Elle, elle est bornée, procédurière et inefficace ». Puis il se tournât « Là-bas. Il y a forcément quelque chose là-bas ».

Son regard semblait fouiller un amas de ruines dans le nord de la zone. Il scrutait les bâtiments en penchant bizarrement la tête de coté. Comme un chien devant un objet qu’il ne connaît pas. Puis il s’avançât vers les vestiges de l’un d’entre eux. Probablement une construction en béton renforcé. Les murs avouaient quand même une cinquantaine de centimètres d’épaisseur, avec des structures métalliques qui étaient sans doute destinées à le rigidifier. Les parois intérieures du mur témoignaient de beaucoup d’attention. Des revêtements spéciaux avaient existé, et par terre des restes de filaments métalliques à base de cuivre étaient coincés entre les pierres. Le sol était intact. Recouvert de pierres et de branches mortes, mais intact.

Leurs pas résonnèrent dans un hall glacé par la nuit qui venait de le quitter. Il contournât un amas de débris pierreux. « Regarde là, une trappe ». « On va appeler Jondota » fit Francesdota. « Cette gourde n’a pas mis cet endroit dans son planning d’aujourd’hui. Elle ne viendra pas. Et de toute façon, on n’a pas besoin d’elle ». Il dégageât la surface de ce qui apparût effectivement être une trappe. Ils la soulevèrent et s’engouffrèrent dans un escalier qui s’enfonçait dans le sol. Francesdota envoyât rapidement un message à destination de Jondota puis courût pour le rattraper. Elle glissât sur l’humus et se rattrapât in extremis à une sorte de rambarde qui avait été installée le long du mur. Elle sentit sa main se refermer sur la mousse humide qui proliférait. Ce contact la fit frissonner. Elle allumât sa torche à gaz.

Ils stoppèrent quelques dizaines de marche plus tard. La porte qui avait surgi devant eux était de celles qui ne s’ouvraient pas toute seule. Métallique, avec une sorte de clavier à hauteur de la main droite. Une forte odeur de champignons envahit leurs narines. La lumière blanche de la torche de Francesdota envahissait une sorte de minuscule palier aux parois métalliques. « C’est drôle » murmurât-elle en passant ses doigts sur les parois lisses du palier « on dirait que cette technologie et plus avancée que celle que l’on trouve en surface ». Paulsan examinait la porte. « Signature électromagnétique » fit-il. « Tu peux faire quelque chose ? ». Elle sortit son Palpeur. La seule vraie question était de savoir si le mécanisme fonctionnait toujours. Pour le reste, la technologie de ce petit bijou qui leur avait coûté dix ans de recherche ne pouvait se trouver impuissante face à un dispositif de ce stade de technologie. Elle appliquât le palpeur sur le clavier. Un silence à peine troublé par des gouttelettes d’eau qui tombait s’installât. Puis la porte s’ouvrit dans un chuintement de poussières et de frottement rocailleux. Il y eût alors un ronronnement et la pièce s’éclairât. Paulsan levât un sourcil. « Des générateurs autonomes. Sans doute du solaire. Du solaire qui dure depuis mille ou deux mille ans. Pas mal pour des primitifs ». Francesdota sourit « mais t’as pas bientôt fini ! » lui lancât-elle. « Déjà que je n’aime pas les cons. Mais alors les connes, c’est encore pire » maugréât Paulsan. Elle lui rétorquât immédiatement « Le problème, avec les cons, c’est qu’on a chacun les siens. Fous lui la paix, s’il te plaît. Fais des efforts, au moins ».

Paulsan contemplait la salle. De quelques 20 à 25 mètres carrés, tout un coté était occupé par des claviers et des écrans. « Fran, je sais que tu as raison. Mais c’est plus fort que moi : ses manies m’énervent, son aplomb m’agresse et je ne rêve que de faire voler ses certitudes en éclat ». Francesdota le regardât calmement « Et c’est pour çà que tu es là. » Il éclatât de rire « Et c’est pour me dire çà que tu es là, c’est çà ? ».


Ils le savaient tous. L’un des rôles des Coordinatrices était la bonne gestion des groupes d’exploration. Eux seuls arrivaient à se faire entendre des Furtifs. Mais il fallait la forme de pensée dépourvue de logique des Furtifs pour faire avancer une mission que trop de procédures risquait de faire échouer.

Ecrans et claviers étaient alignés, recouverts de poussière. Paulsan s’approchât d’un interrupteur et l’activât. Il y eût un, puis plusieurs « bip » avant que les écrans ne s’allument. Francesdota déglutit difficilement. Il avait complètement raison. La technologie avait survécu à des centaines d’années. Du jamais vu.

Elle s’approchât des écrans. Des vues apparaissaient. On distinguait parfaitement sur les écrans de vieilles ruines, des étendues sableuses et un vaisseau près des ruines. Leur vaisseau. « Des caméras. Ce sont des caméras positionnées en orbite. Elles sont braquées sur l’endroit même où nous sommes » soufflât Francesdota. La sonnerie de son ordikit la fit sursauter. C’était Jondota. « Dépêchez-vous. Christiansan a trouvé quelque chose ».

-

En cette belle matinée, Jondota était satisfaite. Au bout de quelques jours d’exploration, ils avaient rapidement trouvé de multiples traces d’activité témoignant d’une civilisation antérieure. La surface regorgeait de traces en tout genre, débris d’hydrocarbures, matériaux non ferreux notamment à base d’aluminium, polymères de synthèse. Au fil des carottages et des collectes, les récoltes s’étaient avérées très abondantes.

Annesan et elle se restauraient pendant que les trois autres membres de l’équipe étaient partis. Il pointa sa fourchette réglementaire sur un bout de cadmium. « Regarde Jondota, la structure est organisée, on pourrait penser que cet objet servait à stocker de l’énergie. Mais à cette époque du passé c’est impossible. A mon avis, c’est la preuve que la civilisation Gxagl avait déjà investi cette planète à cette époque, et ceci est un de leur résidu. Annesan était connu pour son bon sens. Jondota opina. Puis son regard s’attardât sur la fourchette qu’utilisait Annesan, comme eux tous d’ailleurs. Ces fichus couverts réglementaires.

Ces fourchettes en or, elle les détestait. Réglementaires peut-être, mais pas belles. Tout çà parce que la planète déversait des tombereaux d'or dès qu'on plantait une pioche. On ne savait pas quoi faire de ce métal. mais ces incrustations minérales de carbone parfait leur donnaient en plus un coté vulgaire. De l’or et du diamant pour des objets alimentaires. Quel manque de goût. Tout çà pour minorer le coût de production de quelques millicrédits. Jondota leur préférait largement ces ravissants couverts qu’elle voyait régulièrement défiler lors des offres de soldes hebdomadaires. Les créateurs avaient des milliards d’idées originales, telles ces fourchettes comestibles, à usage unique, qui fondaient dans la bouche avec les aliments.

Le grésillement de son ordikit la ramenât à l’instant présent. C’était Christiansan. « Allô ? Allô ? Jondota ! C’est incroyable ! Des inscriptions ! Dans la pierre ! ». Le cœur de Jondota battit d’un seul coup la chamade. Elle appelât rapidement Francesdota puis ils se précipitèrent dehors. Quelques minutes plus tard, elle était devant une pierre étrange. Paulsan et Francesdota venaient juste d’arriver, eux aussi. Perpendiculaire et manifestement travaillée, la grande pierre portait des marques effectuées par un objet abrasif. Certaines inscriptions avaient été abîmées, mais l’enchaînement de signes donnait à peu près :


-NITED ST--ES -F AMER---
-TATE OF KEN-UCKY
FO-T KNOX
Restrict-d are- No Trepas--- ng

“Vous avez une idée de ce que c’est? ” lança Annesan. « Pas la moindre » répondit Jondota. « On dirait une forme de ces écritures anciennes. Un peu comme celles que l’on retrouve sur des objets anciens ou ce que l’on retrouvait sur des lignes téléphoniques de la première Ere ».


Dernière édition par samines le Lun 4 Avr 2011 - 18:39, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeLun 4 Avr 2011 - 18:07

Pfioouuu, un petit conseil, découpe plus tes parties, c'est extremement décourageant de se retrouver face à un tel pavé, je serai toi j'en enleverai une partie pour inviter davantage de personnes à lire et à commenter ton texte, ma foi très plaisant.
J'en suis à l'enchainement de signes bizarres, et crois moi, ce que j'ai lu est déjà très (trop) long pour que la plupart des lecteurs osent s'y frotter. Sincèrement ôtes en une partie et laisse plus de gens te lire avant de poursuivre, tu y gagneras.
A part ça, là où j'en suis, c'est toujours aussi intrigant et déconcertant à la fois. L'intrigue commence à se nouer avec ce message (enfin j'imagine ^^) et décidément tu adores inventer tout un tas de noms ^^"
Continu comme ça (mais pas tout de suite !! )

PS: Et encore une fois, vire momentanément, je dirai, facilement les deux tiers de ton dernier message, c'est beaucoup, beaucoup trop d'un seul coup. Wink
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeLun 4 Avr 2011 - 18:33

Embarassed

Je ne le referai plus, promis.

(Merci)

Very Happy
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 1:10

Bon, pour le coup je crois que maintenant tu peux la mettre.
Peut être faudrait-il que tu trouve un titre plus attrayant, histoire d'intriguer et de faire en sorte que plus de curieux s'aventurent à te lire.
Lire et commenter les autres textes est également un bon moyen de te faire connaître et lire Wink
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 10:06

Cry Noir a écrit:
Bon, pour le coup je crois que maintenant tu peux la mettre.
Peut être faudrait-il que tu trouve un titre plus attrayant, histoire d'intriguer et de faire en sorte que plus de curieux s'aventurent à te lire.
Lire et commenter les autres textes est également un bon moyen de te faire connaître et lire Wink

Tout à fait d'accord avec la nécessité de commenter d'autres textes. Mais d'une part j'éprouve toujours des difficultés dans cet exercice, et en plus, je cours perpétuellement en ce moment... Embarassed Sorry

Plutôt d'accord avec toi aussi sur la nécessité de changer de titre. Mais c'est vrai que je n'en ai pas fait une priorité, d'autant que comme je me suis lancé dans un machin de 500 pages (et que je n'en suis qu'à la moitié) je verrai bien la tournure que prend l'ensemble lorsqu'il sera terminé.

J'en profite pour dire que je ne me vois pas mettre les 500 pages sur ce forum. lol!

---------------------la suite, donc ------------------------------Cool

Un profond silence s’installât. Jondota regrettât de ne pas s’être initiée aux langues mortes, mais ces langages du passé lui avaient toujours semblé si compliqués, avec trop de nuances aussi. Les mots qui pouvaient avoir plusieurs sens, cela lui avait toujours paru aberrant. Mais là, aujourd’hui, ils étaient sans doute en présence d’une trace d’intelligence qui avait essayé de communiquer. Les implications et les conséquences étaient immenses. Et pour elle, c’était l’assurance de continuer à travailler sur ces cultures anté-confédérationnelles. Les travaux les mieux payés depuis quelques temps.

Elle flairait la bonne affaire.

« Il faut fouiller plus ici. » conclût-elle « Préparation et révision du matériel aujourd’hui. Demain on s’y met ». Francesdota s’approchât de Jondota. « Il y a un système de caméras en orbite. La salle de pilotage est là-bas ». Jondota la regardât surprise « les Gxagl ? ». Paulsan eût une moue désapprobatrice « j’en doute. Sauf si c’est une de leur sous-unité narcissique. Les caméras sont pointées sur l’endroit où nous sommes. Ce sont plutôt des caméras de surveillance ». Jondota l’interrompit : « Cette civilisation a disparu depuis au moins deux mille ans. Ce ne peut être que les Gxagl ». Puis elle repartit vers le vaisseau d’un pas sec.

Paulsan secouât la tête. « Quand je te dis qu’elle est bornée » fit-il en la regardant partir. Charlesdota soupirât.

Jondota passât le reste de la journée à envisager les sens possibles ces inscriptions. Les signes étaient sans doute des indications topographiques, pour être inscrite dans la pierre. Mais comment déchiffrer ces symboles ? Il fallait lancer le progiciel spécialisé, mais de ce fait il fallait plus d’échantillons. Et les rares inscriptions qu’ils avaient trouvées ne suffisaient pas. Son dîner fût frugal et elle partît rapidement se coucher. Quelque chose la perturbait, mais elle ne savait pas quoi. Et surtout ne pas le montrer, elle risquerait de tout perdre. Pourtant, elle devait faire son premier rapport officiel dans deux jours, et il lui allait lui falloir être précise et explicite. Elle s’endormit avec difficulté, et son sommeil fût agité d’images fantasmagoriques dans lesquelles des mammifères bipèdes se livraient à des rites étranges dans des univers de néon et de béton.

Elle se réveillât en sueur, avalât rapidement sa ration programmée puis rassemblât tout le monde pour cette sortie.

Ils procédèrent d’abord au nettoyage de la zone dans laquelle avait été trouvée la pierre inscrite, et qui faisait environ un petit hectare. Ce nettoyage fit apparaître de nombreuses constructions métalliques, le sous-sol était considérablement endurci par un matériau à base de pierre et de ciments synthétiques. Deux jours plus tard, l’ensemble du site leur apparût. Cela ressemblait à un étrange ensemble de bâtiment à la géométrie rigoureuse mais sans recherche. Après avoir longuement fouillé l’ensemble des bâtiments, leur perplexité s’accrût. Pas d’espace de création, pas d’espace de production, pas d’espace de vie sociale : tout était comme si ce bâtiment avait été construit pour que rien ne s’y passe. Pour un ensemble de plusieurs hectares, c’était un défi à leur réflexion.

De son poste d’observation, Jondota embrassait la zone nettoyée. On distinguait assez nettement deux parties. La première, en deçà des inscriptions découvertes par Christiansan, était quasiment vierge. La seconde, au-delà, était composée de multiples constructions faite dans un béton élaboré et manifestement faite pour résister aux avanies du temps. Ses yeux se posèrent sur Paulsan. Il ne servait vraiment à rien. Il se promenait par çi par là et était perpétuellement ailleurs. Elle portât sa main à sa tempe. Ces fichues douleurs. Elle ne comprenait pas. Elle avait toujours pris ses pilules et n’avait raté aucun examen médical.

Paulsan s’approchât de Francesdota. « Fran ? » Il tombait bien, elle avait mal aux reins à force de nettoyer des trucs et des machins. Le regard de Paulsan était planté dans le sien. « Jondota a un souci. Un souci avec son greffon ». Francesdota froncât les sourcils « s’il te plaît Paulsan. C’est trop grave ce que tu dis. Pourquoi es-tu si…» Le regard de Paulsan était calme et soucieux. Un liquide froid se mit à couler dans la colonne vertébrale de Francesdota. Elle tournât la tête en direction de Jondota. Celle-ci était assise sur une butte et se tenait la tête d’une main. Leurs regards se croisèrent. Jondota se relevât brusquement et s’avançât vers eux. « Alors ? Vous en êtes où ? ». « On avance, on avance » fit Francesdota. « Bon, je vais commencer mon rapport. Rejoignez-moi au vaisseau quand vous aurez terminé » conclut Jondota.

La table métallique était juste assez grande pour eux cinq. Francesdota se servit puis transmit le plat à Annesan. Il avançât le nez, pour humer « Qui a fait ce petit miracle ? » fit il. Christiansan levât les yeux vers lui. « Des céréales pour accompagner une viande synthétique, tu appelles çà un miracle ? ». Puis il continuât « C’est à peine pire que la nourriture de Nutri-Modus ». Ils éclatèrent de rire. « L’avantage quand même » reprit Jondota « c’est que Nutri-Modus nous sert une alimentation équilibrée ». « Pouah » lui rétorquât Christiansan « N’empêche que les rares fois où je suis parti en mission dans l’Ancienne Cité, c’est bien là que j’ai découvert ce que « manger » veut dire ». Francesdota surprit le regard de Paulsan fixant Christiansan, mais il n’ouvrit pas la bouche.

Paulsan partit en premier. Christiansan et Annesan s’éclipsèrent peu après. « Tu te sers beaucoup de Tutti Veti ? » fit Jondota. Francesdota fit la moue. « Surtout lors de réunions officielles. Sinon, je n’en vois pas l’intérêt ». « C’est vrai que c’est cher, mais quand même, à chaque fois que je leur ai commandé quelque chose, c’était de très bon goût et très bien adapté ». Francesdota sourit « Je trouve leurs ensembles un peu trop classiques, même en mettant les critères de conformité au plus bas ». Jondota rétorquât « oui mais de toute façon, tu ne les portes qu’une fois. C’est l’avantage de la location. Et çà permet d’essayer des trucs qu’on n’achèterait jamais ». « Je préfère faire les marchés et acheter » termina Francesdota.

Jondota tournait machinalement sa cuiller dans la tasse vide. Elle avait maintenant près de trente ans. Ses journées étaient passées entre son travail au Ministère et des soirées virtuelles dans différentes communautés branchées. Elle sortait d’autant moins que tous les journaux d’information répétaient que la délinquance nocturne augmentait. Elle ne savait pas grand-chose de Francesdota, mais elle enviait un peu cette femme de plus de dix ans plus âgée qu’elle et qui semblait si indépendante, si forte. « Jondota ? » Jondota relevât la tête. « C’est quoi ces maux de tête ? ». Elle se crispât « mais je n’ai pas de maux de tête ».

Le martèlement de la pluie s’entendait discrètement, comme un rythme nocturne lancinant. « Quel silence » fit Paulsan en entrant. Un regard de Francesdota le fit se hâter vers sa cabine. « Je comprends que tu ne veuilles rien dire » reprit elle « Mais si c’est ton greffon, cela ne peut qu’empirer ». Les doigts de Jondota se crispèrent sur la cuiller. « Je prends mon GrefX à chaque fois. Il ne peut rien m’arriver ». La cuiller tombât par terre dans un tintement assourdissant. « Je ne veux pas être réactivée » laissât tomber Jondota. Francesdota se levât pour ramasser la cuiller puis s’approchât « Avant de parler de réactivation, va voir un médecin du Ministère. Ce serait plus prudent ». Jondota levât les yeux « Mais tu ne comprends pas. Si ils apprennent que je ne supporte plus le greffon, ils vont le réactiver. Et tout sera à refaire. Je partirai du Rang F. Tu te rends compte. Du rang F. ». Puis elle fondit en larmes. Francesdota la prit par les épaules. « C’est de ta santé qu’il s’agit. Et puis rien ne te dit que c’est à cause du greffon. » Jondota hochât la tête « Si. A chaque fois que je prends du GrefX çà part ».

Francesdota se plongeât dans un silence perplexe cependant que Jondota s’enfuit presque dans sa cabine de couchage.

Lorsqu’ils se levèrent le lendemain la chaleur était déjà éprouvante alors qu’il n’était pas 9h00. Le conditionnement d’ait avait toutes les peines du monde a maintenir une température acceptable. Le thermomètre affichait effrontément plus de 41°C dans l’habitacle du vaisseau. Jondota regrettait l’ambiance maîtrisée de NéoCol 7. Après avoir avalé son petit déjeuner, elle se remit à ses travaux. Elle continuait de multiplier les hypothèses sans arriver à être convaincue par l’une d’entre elles. Elle avait passé en revue toutes les structures sociales identifiées officiellement, et rien qui ne corresponde vraiment.

Elle était le nez sur son thé lorsque Paulsan apparût. « Salut » lançât-il « alors l’intello, tu sèches ? » ironisât-il. Elle faillit ne pas lui répondre. « Intelligence sociale limitée, perspicacité et intuition supra normale. Doit ressentir de la confiance pour être efficace » disait le manuel d’utilisation des Furtifs. Elle lui répondit en forçant un peu son sourire « Nous avons besoin de ton avis sur ce site ».

Il la regardât bizarrement mais s’assit. Son regard semblât la scruter intensément. Jondota se tortillât sur sa chaise. Il lui semblait qu’il la regardait à l’intérieur. « Quelle est ta question ? » Jondota ne savait pas où commencer. Ni comment s’adresser à lui, d’ailleurs. Il prit entre ses doigts un fragment de plastique qui traînait sur la table. Cela aurait pu être l’anse d’un récipient. Le morceau de plastique était légèrement granuleux, sans doute du fait d’érosions mécaniques multimillénaires. Jondota eût une mimique d’agacement. Il sourit et jouât avec l’objet tout en parlant posément.

« Ils ne sont pas comme nous. S’ils sont organisés, c’est autrement. S’ils vivent à plusieurs, c’est sur d’autres schémas. S’ils ont une culture, elle ne nous est pas connue. Il te faut ressentir avant que d’essayer de comprendre. Alors sers-toi de ton Intuition. Elle est au Savoir ce que la canne blanche est à l’aveugle, Jondota ».
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MessageSujet: Re: Ceci est un prologue   Ceci est un prologue Icon_minitimeVen 15 Avr 2011 - 20:26

Excuse moi du temps de réponse Rolling Eyes
Une suite intéressante, l'univers s'épaissit un peu, l'intrigue prend une forme de plus en plus précise (mais pour tout avouer, je serai encore bien incapable de prédire la suite des évènements ^^").
Il serait intéressant je pense de revoir un peu ton style d'écriture, d'essayer de faire en sorte que tes personnages ait plus d'épaisseur, si tu voisce que je veux dire. Comme rajouter quelques expressions sur leur ressentiment.
Peut être pas grand chose, si ça se trouve c'est même moi qui n'ai pas les yeux en face des trous ce soir, mais je pense que cela apporterai un plus non négligeable Smile

PS: Et revois moi ce titre !!! lol!
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