Keireen (titre provisoire) [Chapitre 1]

Bon, ça y est, je me décide. J'ai beaucoup, beaucoup hésité tout simplement parce que la suite n'est pas encore écrite (j'ai du mal à enchainer même si j'ai déjà plusieurs chapitres en tête). Et aussi parce que mon plus gros défaut est d'être incapable de me fixer. J'ai relu trente fois cette partie, je l'ai modifié trente fois. Vous la donner, c'est un peu me forcer à mettre un point final et il était temps !
Critiquez-moi, soyez méchants, j'aime ça ! Bonne lecture !



Partie 1

« KEIREEN !!! »

Le cri fit trembler tout le château. Aetar, qui lisait tranquillement dans sa chambre, sursauta. Il referma son livre et sortit de la pièce en courant. Qu'avait encore bien pu faire sa petite sœur pour s'attirer ainsi les foudres de leur père ? Certes, il n'était pas difficile d'énerver le seigneur Gwarear et sa sœur avait même un don tout particulier pour cela. Mais là, ça semblait vraiment grave...

Il arriva tout essoufflé dans la salle principale où se tenaient habituellement ses parents et leur cour. La salle était sombre, mal éclairée par quatre feux de cheminées qui produisaient plus de fumée que de lumière. Il y en avait deux de chaque côté de la pièce mais ils n'étaient pas grands comme ceux de la cuisine où un homme pouvait tenir debout. Ceux-là servaient juste au chauffage et à l'éclairage. En complément, des bougies étaient disséminées un peu partout dans la pièce. Les murs de pierre étaient parfois couverts par des tentures d'un bleu cobalt frappées du symbole royal, un dragon d'or crachant du feu. Une odeur de nourriture flottait encore dans l'air, après le repas de ce midi. Quelques serviteurs étaient encore occupés à pousser les tables contre les murs mais Aetar les soupçonnait de prendre leur temps pour assister à la scène qui ne manquerait pas de se dérouler dans quelques instants. Des gardes étaient postés à chaque porte et plusieurs amis de la famille se lançaient des regards en attendant l'arrivée de Keireen. Personne ne voulait parler et risquer d'attirer sur lui la colère du maitre des lieux.

Aetar remarqua que son petit frère de dix ans l'avait précédé, ricanant à l'avance de la raclée qu'allait prendre Keireen. Le jeune adolescent se tourna vers l'estrade où siégeaient leurs parents. Son père était tellement enragé qu'on aurait presque pu voir de la fumée lui sortir des naseaux. Ses énormes poings étaient serrés sur un parchemin et des veines palpitaient dans son cou. Aetar chercha le regard de sa mère, lady Drybeth, qui d'habitude n'hésitait pas à rire ouvertement des bêtises de sa fille, quitte à ridiculiser son mari. Mais aujourd'hui elle masquait son visage d'une main, désemparée.

La porte s'ouvrit derrière lui et Keireen entra. La silhouette de la jeune fille passa devant lui dans le froufrou de ses jupons. Elle se planta devant leur père et inclina légèrement la tête comme il se devait mais son visage n'exprimait aucune émotion. Ses boucles dorées étaient une fois de plus détachées au lieu d'être soigneusement rangées dans un filet et sa robe était froissée et pleine de poussière. Mais pour une fois, leur père n'en avait cure.

« QU'EST-CE QUE C'EST QUE ÇA ?? » hurla le seigneur Gwarear en agitant le morceau de parchemin à demi déchiré.
« Une lettre, père. » répondit calmement la jeune fille.
« NE TE MOQUE PAS DE MOI ! »

Aetar ferma les yeux un instant, les oreilles sifflantes. Comment sa sœur pouvait-elle se permettre de telles impertinences ?

« Qu'est-ce que tu as écrit au seigneur Velnor pour qu'il annule vos fiançailles ? »

Keireen haussa les épaules. Aetar trembla pour elle. Son père jeta la lettre à terre et descendit de l'estrade pour venir postillonner sur le visage de sa fille.

« RÉPONDS ! »

La sœur d'Aetar recula d'un pas, montrant pour la première fois des signes de frayeur. Père ne frappait pas souvent ses enfants mais tous l'avaient vu battre jusqu'au sang un serviteur qui avait volé un bijou de sa femme. Le pauvre homme serait sans doute mort si plusieurs soldats du seigneur Gwarear n'étaient pas intervenus pour le maitriser. Du haut de ses treize ans et malgré tout son entêtement, Keireen ne pouvait continuer à se moquer de son père bien longtemps. Elle prit une inspiration et débita d'un trait :

« J'ai dit au seigneur Velnor que je n'étais plus vierge et que par conséquent j'étais indigne de l'épouser. »

Des chuchotements envahirent la salle. Aetar gémit intérieurement devant son père resté bouche bée.

« Tu... tu as quoi ? » balbutia celui-ci, l'air complètement ahuri. « Tu as... tu as vraiment perdu ta... virginité ? »
« Bien sûr que non, Père ! Mais le seigneur Velnor est assez stupide pour le croire. Il est vraiment naïf, il n'a même pas... »
« ÇA SUFFIT !! » explosa son père. « Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ?! Tout le monde va le savoir ! Plus personne ne voudra t'épouser ! »
« Et alors ? » éclata Keireen à son tour. « Peut-être n'ai-je pas envie de me marier ! Peut-être ai-je envie de faire autre chose de ma vie que de subir les ordres d'un homme prétentieux et stupide ! »

Père prit un visage d'un calme trompeur. Le silence retomba sur la salle.

« Et qu'est-ce que tu voudrais faire ? » demanda-t-il d'une voix douce.
« Je voudrais... voyager, voir le monde. » hésita la jeune fille devant cette réaction inhabituelle. « Et apprendre la magie. » lâcha-t-elle dans un souffle.
« NE BLASPHÈME PAS ! » hurla-t-il. « Seule la famille royale est capable de pratiquer la magie ! »
« C'est faux ! Les Esparyades... »
« Les Esparyades sont des démons ! » cracha le seigneur Gwarear. « Ils utilisent la magie noire pour manipuler les humains ! Silence ! » intima-t-il à sa fille avant qu'elle ne puisse répondre. « Et ne me dis pas que ce sont des humains comme nous, seuls les humains ont été forgé à l'image de Dieu ! Maintenant, je ne veux plus entendre un seul mot sur ses absurdités ! Tu vas aller dans ta chambre et tu y resteras jusqu'à ton mariage ! Et je te préviens qu'après ce que tu viens de faire, tu n'auras pas ton mot à dire ! Si personne ne veut de toi, je te donnerai au premier paysan venu ! »

La jeune fille serra les dents.
« Je préfère encore un paysan que ce crétin de Velnor ! »

Et, avant que son père ne puisse répliquer, elle sortit en claquant la porte. Le seigneur Gwarear, encore bouillant de rage, se tourna vers Aetar.

« Et toi ! Je t'interdis d'aller voir ta sœur ! »

Citation :

Qu'avez encore bien pu faire sa petite sœur

Qu’avait

Citation :

sa sœur avait même un don tout particulier pour cela. Mais tout de même...

même/tout de même

Citation :

quatre feux de cheminées et des bougies qui tous produisaient plus de fumée que de lumière

le « tous » est superflu. Autrement, les cheminées qui refoulent, je suis d’accord, les bougies qui produisent de la fumée, j’ai un peu plus de mal.

Citation :

Mais aujourd'hui elle masquait son visage d'une main et de ses longs cheveux blonds, désemparée.

Ça donne l’impression qu’elle a attrapé une tresse de cheveux et qu’elle se cache derrière

Citation :

Keireen ne pouvait contenir à se moquer de son père bien longtemps

Continuer, non ?

Dans l’ensemble, c’est pas mal écrit, même si personnellement, j’ai un peu de mal avec le vocabulaire parfois familier/vulgaire du père, je trouve que ça colle avec le caractère du personnage, mais pas avec le décor de fantasy.

Le personnage du père, justement, est assez bien campé, on l’imagine tout à fait fulminer, faire les cent pas…

Ton point de vue pour la scène est intéressant : raconter à travers les yeux du frère plus qu’à travers les yeux de l’héroïne. Je pense que tu pourrais appuyer un peu plus ses réactions d’ailleurs : est-ce qu’il est choqué parce que sa sœur a dit et a fait, est-ce qu’il la soutient ou pense qu’elle exagère, qu’est-ce qu’il pense de son caractère. Cela permettrait en plus de mieux définir Keireen, de quoi pour l’instant on sait juste qu’elle est jeune et rebelle.

Dans les points à améliorer à mon sens, tu pourrais plus développer l’environnement. La scène se passe dans un château, mais quel genre de château (forteresse médiéval ou palais XVIème siècle). Tu pourrais introduire quelques petits détails de la vie quotidienne (genre les serviteurs qui portent les baquets d’eau, des braséros pour chauffer une pièce) qui donneraient vie à ton décor.
Tu pourrais donner plus d’informations sur l’importance de la famille de Keireen (petite noblesse ou grand seigneur), sur la place des humains dans le monde (vu que tu introduis les Esparyades dès le début). La réaction du père me fait m’interroger sur la rigueur de la société humaine, je pense qu’à travers les réflexions du frère, il serait bon de donner quelques informations, notamment sur la place des femmes.

Voilà, j’espère que mes critiques t’aideront, courage pour la suite en tout cas.

Je suis d'accord avec Sombrefeline, le fait de suivre l'histoire au-travers des yeux d'une autre personne que le personnage principal est une idée génial. Ou sinon, rien à redire de plus, le fait que tu ne t'éloignes pas de la société médiévale de base indique une bonne rigueur dans ce que écris. Tu as un bon style et le début passe bien. Continue comme ça et montre nous comment tu as imaginé ton univers, avec toutes ses facettes et surtout ne nous bombarde pas d'information, insère les dans les dialogues ou les pensées de ton narrateur.

J'attends la suite avec impatience!

En fait, j'ai énormément détaillé dans la suite (et j'avais répondu à presque toutes tes questions ^^), ce texte est vraiment une "accroche" avec le minimum. Sombrefeline, tu n'es pas gentille tu as tapé pile dans les passages où j'avais du mal :( c'est bien fait pour moi !

Merci à tous les deux, j'ai fait les modifications et rajouter quelques détails ! Je pense que je vais introduire les Esparyades plus lentement car les personnages connaissent les choses élémentaires, ils n'ont pas besoin d'en parler, c'est difficile d'introduire des informations dans les dialogues ! Merci beaucoup pour vos remarques !

Bah c'est que le mettre dans les dialogues donne moins l'impression qu'il y a un auteur derrière toutes l'histoire, si on se dit que tous cela existe c'est mieux!

Ah, après les nouvelles sur les Esparyades, enfin le début de ton texte.

J'aime bien, je suis vite rentrée dedans, la confrontation entre le père et la fille donne une bonne idée du caractère de l'héroïne, j'ai bien ri quand elle a avoué ce qu'elle a écrit pour rompre ses fiançailles.

On sent que la relation entre le frère et la soeur a de l'importance, surtout par le fait que le père interdise à son fils d'aller la voir, je les imagine proches l'un de l'autre, voire même complices.

Pour le reste, Sombrefeline et Boïndill ont dit l'essentiel, je les rejoins.

J'ai hâte de découvrir la suite.

(et pour ce qui est de réécrire 30 fois le même passage, je connais, je fais pareil, mais il y a un moment où il faut se dire stop, sinon c'est sans fin)

Citation :

ce texte est vraiment une "accroche" avec le minimum

Ah ben justement, si c'est une accroche, il faut que tu donnes envie au lecteur, que tu lui montre ce que ton univers et des personnages ont de particulier.
Tu n'es pas obligé de développer toutes tes idées dans le 1er chapitre, mais en balancer une ou deux pour allécher le lecteur, ça marche toujours

Pour ce qui est de la critique, effectivement on suit l'altercation père/fille, mais j'aurais aimé avoir plus de détails sur leurs vies, les décos du chateau, les tenues....
Peut etre que ca viendra après :p

Pour le reste tout me va, mis à part cette phrase:
"C'était une salle sombre, mal éclairée par quatre feux de cheminées qui produisaient plus de fumée que de lumière et des bougies installées partout où on avait pu les mettre."

"quatre feux de cheminées" : -est il vraiment nécessaire de préciser le nombre?
- feux de cheminées, ca fait un peu répétition je trouve.
Pour le début de la phrase j'aurais mis:
" La salle était sombre, mal éclairée par quelques cheminées "

"partout où on avait pu les mettre.": Ca fait un peu maladroit comme expression je trouve, mais c'est mon avis, et pour l'instant je ne trouve pas mieux ^^

Sinon dans l'ensemble, j'ai hate de lire la suite :p

sombrefeline : le chapitre n'est pas encore fini mais je prends note, je verrai comment je peux faire !
toine68 : pour moi une cheminée est soit allumée soit éteinte, elle n'éclaire donc pas forcément ! Et "quelques cheminées", je n'aime pas trop, c'est pas des petits objets dont on peut avoir un nombre indéfini ^^ Je modifie le reste, merci !

Finalement vous aurez la suite plus tôt que prévu, vos commentaires m'ont motivé, j'ai beaucoup écrit !

"En complément, des bougies étaient disséminées un peu partout dans la pièce"
(Voilà ce que j'ai trouvé en m'aidant de ta phrase, à toi de voir ce que t'en penses )

J'ai vu que tu avais changé ta dernière phrase:
« Et toi ! Je t'interdis d'aller voir ta sœur ! »

Le "et" que tu mets au début me fait penser que le frère en question (si j'ai bien suivi) est également coupable de quelque chose, idée renforcée par l'exclamation juste après.

A ta place, je supprimerais ce "et".

Voilà voilà sinon tout va bien

Merci ! J'ai ajouté quelques petites phrases, je ne sais pas si c'est une bonne idée.

On voit bien au début que le frère ne sait pas du tout ce qu'il va se passer. "Toi, je t'interdis d'aller voir ta sœur !" ça me fait un peu drôle. Le père passe juste sa colère sur quelqu'un d'autre. On éclaircira la relation Père-fils un peu plus loin

Voici la suite ! Comme elle n'est écrite que depuis deux jours et que je ne l'ai relu que dix fois (au lieu d'une centaine), j'ai quelques doutes mais bon... Même pas peur ! Elle est beaucoup plus longue en revanche. J'ai piqué l'idée d'Abigaelle de mettre mon texte en noir pour qu'on puisse mieux le repérer au milieu des posts. Bonne lecture !



Partie 2

Quand Aetar entra dans la grande salle, il était en retard. Son père le fusilla du regard et il baissa les yeux pour se dépêcher de rejoindre Drewyr, son petit frère, qui lui jeta un sourire moqueur. Un peu plus loin, Keireen était là, dans une simple robe bleu ciel, les cheveux propres et bien coincés dans son filet. Son frère remarqua qu'elle était accompagnée de deux gardes. Il croisa son regard et elle lui sourit en faisant la grimace. Déjà cinq semaines étaient passées...

« Amis, j'ai le plaisir de vous annoncer le mariage de ma dernière fille, Keireen ! » s'exclama le seigneur Gwarear.

Même si tout le monde se doutait que c'était pour cela qu'ils avaient été réunis, les gens autour de l'estrade applaudirent et Aetar se joignit au bruit de fond sans conviction. Sa sœur, bien droite, le visage fermé, ne bougea pas.

Le maitre des lieux lança un regard noir à sa fille.
« J'ai fini par trouver un prétendant tout à fait digne d'elle. Il s'agit du seigneur Dranan, qui possède de nombreuses mines de fer et l'appui du roi. »

Des chuchotements s'élevèrent de tous côtés. Aetar, figé, n'entendit pas son père vantant les qualités de son futur gendre. Il lança un regard terrifié à sa sœur qui fixait le seigneur Gwarear, bouche bée.

Le jeune homme sursauta quand son père cria.
« Silence ! Le seigneur Dranan viendra chercher son épouse d'ici deux semaines et le mariage sera célébré ici, dans la Maison de Dieu. Vous pouvez vous retirer. »

La foule sortit lentement dans un immense brouhaha. Aetar regarda sa sœur, hésitante, s'approcher de l'estrade.

« Père » dit-elle doucement. « Vous allez vraiment... je veux dire... vous avez entendu ce qui se dit sur le seigneur Dranan, n'est-ce pas ? »
« Il arrive que les rumeurs soient fausses. » répliqua brutalement le seigneur Gwarear. « Le seigneur Dranan a été assez aimable pour le reconnaître pour toi. C'est un homme riche et influent, tu devrais être reconnaissante ! »
« Mais, Père... »
« Tais-toi ! J'en ai assez de tes discussions ! J'ai bien dit au seigneur Dranan qu'il faudrait corriger cette fichue manie ! Retourne dans ta chambre, je ne veux plus te voir ! »

Keireen jeta un regard suppliant à sa mère, qui détourna les yeux, et finit par sortir en se mordant les lèvres pour retenir ses larmes. Pris d'une bouffée de rage, Aetar s'approcha à son tour.

« Père ! » commença-t-il. Celui-ci tourna ses yeux vers lui et Aetar sentit toute sa détermination fondre.
« Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? » aboya son père.
« Je... Pourrais-je rendre visite à ma sœur, ce soir ? Je voudrais lui amener quelques livres pour qu'elle ne s'ennuie pas. »
« Ta sœur aura beaucoup à faire et elle n'a pas besoin de livres ! »

Lady Drybeth posa une main apaisante sur le bras de son mari.
« Il pourrait lui apporter tout de même, non ? Il ne la verra plus jusqu'au mariage où elle sera très occupée et ensuite elle partira... Keireen n'a pas grand chose à faire pour ce soir. »

Le seigneur Gwarear prit quelques secondes pour réfléchir, les yeux noirs, avant d'abandonner.
« Oh et puis vas-y ! Mais juste une heure, c'est bien clair ? »
« Oui, Père. Merci beaucoup ! »

Aetar envoya un sourire reconnaissant à sa mère et sortit à son tour. Accompagné d'un garde, il arpenta les couloirs du château. Il commençait déjà à faire très sombre même si on n'était qu'en début de soirée. Une servante était en train d'allumer les bougies. Il fit un bref passage dans sa chambre pour attraper une petite pile de livres avant d'arriver devant la porte de sa sœur. L'homme qui l'accompagnait échangea quelques mots avec les gardiens de Keireen, qui paraissaient passablement ennuyés d'en être réduits à surveiller une gamine. A peine eut-il fermé la porte que sa sœur se jeta à son cou.

« Aetar ! Tu m'as tellement manqué ! »
« Toi aussi... » Il la repoussa doucement pour poser ses bouquins et remarqua une servante en train de placer un chauffe-lit sous les draps.
« Alors ? Que se passe-t-il dans le château ? Raconte-moi ! » Elle s'assit en tailleur sur son lit pendant que la fille s'éclipsait. Sa petite sœur avait les yeux rouges et gonflés mais elle souriait comme s'il ne s'était rien passé.
« Pas grand chose... C'est ennuyeux à mourir sans toi ! » répondit-il.

Elle lui envoya son plus joli sourire.

« Qu'est-ce que tu m'as amené ? » demanda-t-elle en pointant du doigt les livres.
« Alors... Un livre sur l'histoire de Miriodis... Ton recueil de contes préféré... Un roman sur la quête de l'épée Soleil et... un livre sur les plantes ! »
« Un livre sur les plantes ? » Keireen fit la grimace.

Aetar sourit et ouvrit le bouquin en question. Il n'était pas manuscrit mais avait été créé avec une imprimante, il venait donc de Miriodis sur le continent Sud ou d'Atora ou de l'île de Toru à l'Est car personne n'en possédait encore à Warum.

« Oups ! Se seraient-ils trompés en recopiant le texte ? »

Keireen se leva d'un bond et lui arracha le livre des mains. Elle parcourut vivement quelques lignes et son visage s'illumina.

« Il l'a reçu ?! C'est merveilleux ! »
« Eh oui ! » s'exclama Aetar. « Le récit de Talun, un des seuls humains à être entré dans la forêt de Silona et à avoir rencontré les Esparyades ! »
« Et surtout à en être ressorti. » répliqua sa petite sœur. « C'est Xaran qui te l'a donné ? »
« Évidemment. »

Xaran était un marchand torun. Il achetait des objets venant du monde entier à la capitale de Warum, Guila, et les revendait dans tout le pays. Deux ans auparavant, il avait été accusé de vol de vaisselle précieuse au château et condamné à mort par le seigneur Gwarear. Mais Keireen l'avait innocenté car il avait passé la majorité de la journée avec elle, à lui montrer tous les objets qu'il avait apportés. Grâce à la jeune fille, le marchand avait pu continuer ses transactions et, en échange, il lui offrait régulièrement des livres dont certains étaient introuvables ailleurs.

« Quel idiotie que ces livres soient interdits ! Pourquoi l'Église nous empêche-t-elle de lire des choses sur les Esparyades ? » s'exclama Keireen.
« Sans doute pour ne pas nous tenter d'aller les voir... »

Le récit était en fait un recueil de notes de Talun, un torun qui avait vécu quelques temps avec les Esparyades, trois siècles plus tôt. Il avait réussi à gagner leur confiance et avait vécu avec eux pendant plusieurs mois. Aetar ne l'avait pas encore lu mais il y avait repéré des cartes et des dessins. Il était surtout curieux de lire s'il parlait de magie et pourquoi Talun avait finalement quitté les Esparyades.

« Et alors ? Qu'est-ce que ça ferait ? » grommela-t-elle.
« Et bien, déjà, ce serait dangereux... Même dans les livres, ils disent que les Esparyades sont des êtres sauvages qui ne supportent pas qu'on viole leurs terres et n'hésitent pas à tuer les humains qui s'éloignent du chemin de l'Entente. En plus, ces récits disent qu'ils pratiquent la magie alors que l'Église affirme que seuls les membres de la famille royale de Warum le peuvent. »
« Oui, oui... Parce qu'ils sont les représentants de Dieu... » le coupa la jeune fille. Elle fronça les sourcils, songeuse. « Tu crois que les Esparyades pratiquent vraiment la magie ? »
« Je ne sais pas. » Aetar s'étonnait de voir sa sœur si sérieuse. « Les livres ne sont que des livres après tout, on ne peut pas vérifier. De toute façon, je n'ai jamais vu la famille royale non plus. »

Keireen s'allongea sur son lit, les yeux dans le vague.

« Mais si l'Église interdit qu'on en parle, c'est bien qu'il y a quelque chose à cacher. » déclara-t-elle.

Aetar fronça les sourcils.

« Fais attention à qui tu dis ce genre de choses... Si un Suivant t'entendait... »
« Je sais ! »

Keireen se plongea dans le livre. Un moment plus tard, elle le repoussa et déclara :
« Enfin, c'était drôle quand même... »
« Quoi donc ? »
« Quand j'ai écrit à Velnor que je n'étais plus vierge... »

Elle pouffa de rire. Aetar fronça les sourcils.

« Il faut toujours que tu exagères ! »
« Mais c'était tellement absurde ! Tu as vu la tête de Père quand je lui ai dit ? » Elle prit une mimique stupéfaite. « Tu as vraiment... perdu ta... virginité ? Il bégayait presque ! »

Elle éclata de rire et son frère ne put retenir un sourire. Il était vrai qu'avec du recul, la réaction de Père avait été surprenante. Keireen ajouta :
« Il n'osait pas dire virginité ! Lui, un des vassaux du roi ! Lui qui ne cesse de prétendre être un de ses proches conseillers de guerre et d'avoir fait des merveilles sur le champ de bataille se révèle incapable de parler de la sexualité de sa fille ! V-v-v-virginité... » Son hilarité redoubla et finit par atteindre Aetar.

Elle reprit progressivement son calme et un silence s'installa jusqu'à ce qu'Aetar change de sujet :
« Comment tu le prends ? Je veux dire... ton mari, tout ça. »
« Mon mari... » Keireen eut une moue dédaigneuse. « Tu as entendu ce qu'on dit sur cet homme ? Il a plus de quarante ans, a déjà eu quatre épouses... Et elles sont toutes mortes ! La première s'est noyée dans un lac voisin, la seconde est morte en couche avec son enfant, la troisième a fait une chute dans les escaliers et la dernière a attrapé la petite vérole ! Drôles de coïncidences... »

Aetar avala sa salive, gêné.

« Il y en a qui disent que c'est une sorcière de l'ancienne religion qui lui a jeté un sort ! » sortit-il avec un demi-sourire dans l'espoir de détendre l'atmosphère.
« Il y en a surtout qui disent qu'il s'en débarrasse quand il n'en veut plus ! » répliqua sa sœur.

Le jeune homme laissa passer quelques secondes.

« C'est sans doute un hasard, une malchance... Si ça se trouve, tu t'entendras bien avec lui, comme Kilith ! »
« Ah, c'est sûr que notre sœur s'entend bien avec son époux ! Ça fait deux ans qu'elle n'est pas venue nous rendre visite ! On n'a vu qu'une seule fois notre neveu ! Quel âge a-t-il maintenant ? Trois ans ? »
« Oui, c'est ça. Mère a reçu une lettre disant qu'elle est à nouveau enceinte... »
« Au moins elle a pris la peine de nous prévenir... D'habitude, elle ne parle que des repas avec la famille royale et des chasses auxquelles participe son mari avec la cour... »

Aetar sourit. Les deux sœurs ne s'étaient jamais bien entendues et Keireen aimait bien critiquer Kilith, cela faisait partie de ses petits plaisirs. Une ombre passa sur son visage.

« Et Seveog ? Tu as des nouvelles ? »

Le jeune homme secoua la tête.

« Non... Pas depuis qu'elle est venue nous rendre visite. »
« Tu te rappelles comme elle a pleuré ? Et ces bleus... Une chute, tu parles ! »

Le cœur d'Aetar se serra.

« Son mari est un monstre ! » Enchaina sa sœur en tapant du poing sur le lit. « Comment un homme digne de ce nom peut-il faire une chose pareille à une femme, à sa propre épouse ! »
« Surtout à Seveog... Elle est si gentille, incapable de faire du mal à une mouche... Je suis sûr qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour faire plaisir à son mari. »
« Elle qui rêvait du prince charmant, vois ce qu'on lui a donné ! Et Père et Mère qui font comme s'il ne se passait rien ! »
« Ils ne peuvent rien faire... » chuchota Aetar.
« Ils ne veulent rien faire ! Sous prétexte qu'elle est mariée, elle doit courber l'échine et se laisser battre ? C'est révoltant ! Au moins, les Esparyades traitent leurs femmes à égalité ! »
« C'est ce qu'on dit en tout cas... » tempéra Aetar.

« Tout ça, c'est de la faute de Père ! » explosa sa sœur en se relevant. « J'aurais voulu qu'il ne revienne jamais de la guerre ! »
« Keireen, ne dis pas ça... »
« C'est vrai pourtant ! Regarde, s'il n'était pas revenu, maman aurait arrangé un meilleur mariage pour Seveog et elle aurait attendu bien plus longtemps pour moi ! Jamais elle ne m'aurait laissé épouser ce Dranan. » La jeune fille soupira. « Tout était tellement bien avant... On jouait toute la journée, on pouvait faire comme si on était des Esparyades, grimper dans les arbres et tirer à l'arc et maman nous racontait toujours plein d'histoires ! Père cherche juste à se débarrasser de moi ! Je ne fleurirai pas avant mes seize ans au moins, pourquoi me marier maintenant ? »

Aetar ne sut pas quoi répondre.

« Et si nos frères n'étaient pas morts dans cette fichue guerre ! » reprit-elle en s'enfonçant dans ses coussins. « Tu n'aurais pas à subir toutes ces entraînements à la noix ! Tu n'es pas fait pour te battre ou diriger des gens, c'est si difficile à comprendre ? Tu es fait pour étudier, voyager, écrire des livres ! Les grandes écoles de Miriodis seraient ravies d'avoir un élève comme toi et tu es obligé de rester ici à batailler ! Mais Père ne voudra jamais comprendre ça... »
« C'est vrai que je préfèrerais mille fois que Père me déshérite et nomme Drewyr comme successeur... » chuchota Aetar. « Lui aime se bagarrer et donner des ordres. Moi, je ne pourrai jamais rendre la justice et condamner des gens à mort... » soupira le jeune homme.

Sa sœur le regarda intensément, comme si elle le jaugeait.

« Aetar... Si je te dis un secret, tu promets de ne le révéler à personne ? »
« Bien sûr. » acquiesça-t-il, étonné.
« Non, il faut que tu le jures. Que tu me jures que tu ne le diras jamais, à personne, même si Père te menace ou te frappe ! Tu le jures ? »

Le jeune homme était incrédule.

« Oui. Je te le promets sur ma vie et celle de maman. »

Keireen le fixa pendant quelques instants et Aetar garda un visage grave même s'il avait bien envie de rire devant les mimiques de sa sœur.

« Et bien... » commença-t-elle. « Je ne vais pas épouser le seigneur Dranan. »
« Quoi ? » s'exclama-t-il.
« Moins fort, il ne faut pas qu'on t'entende... Je refuse d'épouser ce monstre ou même n'importe quel autre homme choisi par Père ! Je vais m'enfuir. »
« Mais, comment ? Où vas-tu aller ? » balbutia son frère.
« Je ne peux te le dire qu'à une seule condition, si tu viens avec moi. »

Citation :

Son père le fusilla du regard et il baissa les yeux pour se dépêcher de rejoindre Drewyr, son petit frère, qui lui jeta un regard moqueur

Répétition de regard

Citation :

les cheveux propres et bien coincés dans son filet et surtout accompagnée de deux gardes

Formulation à revoir, sinon, ça peut donner l’impression que ce sont les cheveux qui sont accompagnés de deux gardes

Citation :

Keireen jeta un regard suppliant à sa mère qui détourna les yeux et sortit en se mordant les lèvres pour retenir ses larmes.

Lady Drybeth posa une main apaisante sur le bras de son mari.
Elle était pas sortie, la mère ?

Citation :

Il n'était pas manuscrit mais avait été créé avec une imprimante

J’ai un peu de mal avec l’emploi du verbe créé dans ce contexte

Citation :

Il y a deux ans, il avait été accusé de vol de vaisselle précieuse au château

Deux ans auparavant plutôt

Citation :

« Son mari est un monstre ! » enchaina sa sœur

Enchaîna



Au niveau de l’histoire, je maintiens ce que j’ai dit sur le 1er extrait : il manque un peu de descriptions. J’ai envie de savoir à quoi ressemble le château, qui sont tous ces gens, comment ils sont habillés… Je pense que ça permettrait de donner un décor tangible à ta scène.

Je me pose quelques questions sur la valeur des livres dans ton monde. Ça a quand même l’air d’être assez rare, et surtout, certains semblent interdits mais on a un marchand qui se balade avec des livres et en offre à une jeune fille. C’est plutôt sympa, je trouve (ou ça cache quelque chose )

Au niveau du langage de Keireen, ça me fait bizarre que d’un côté elle parle ouvertement de sexualité et que de l’autre elle utilise un doux euphémisme comme « fleurirai »

Sinon, les personnages commencent à se poser. Pour l’instant, ma préférence va assez étrangement au père, que je trouve le mieux campé. On l’imagine presque avoir la fumée qui sort des oreilles.

Keyreen est assez intrigante. Je me demande quand même comment elle est devenue aussi rebelle et a pris conscience des inégalités de condition (parce que vu la société dans laquelle elle vit, on l’aurait plutôt éduquée en vue d’être une petite fille sage).

L’univers à se développer, on a envie d’en savoir plus.
L’histoire se lance et on comprend assez vite pourquoi Keireen n’a pas envie de se marier (mais on se dit du quoi que ou son père est stupide, ou il a vraiment envie de se débarrasser d’elle pour vouloir la refiler à ce type. Un peu des deux, à mon avis. ).

Voilà, j'ai corrigé !

Citation :

Elle était pas sortie, la mère ?

Non, seule "la cour" sort. C'est sa femme, elle siège à côté de lui quand même...

Citation :

Citation:
Il n'était pas manuscrit mais avait été créé avec une imprimante

J’ai un peu de mal avec l’emploi du verbe créé dans ce contexte

Moi aussi mais je n'ai pas d'idée de remplacement ! Je ne peux pas dire imprimer... Une idée ?

Citation :

Au niveau de l’histoire, je maintiens ce que j’ai dit sur le 1er extrait : il manque un peu de descriptions. J’ai envie de savoir à quoi ressemble le château, qui sont tous ces gens, comment ils sont habillés… Je pense que ça permettrait de donner un décor tangible à ta scène.

Flûte, j'avais pourtant essayé de faire un effort (avec les serviteurs, le chauffe-lit, etc...) mais sans doute pas assez... J'ai rajouté des trucs dans le premier texte aussi, tu avais vu ?

Citation :

Je me pose quelques questions sur la valeur des livres dans ton monde. Ça a quand même l’air d’être assez rare, et surtout, certains semblent interdits mais on a un marchand qui se balade avec des livres et en offre à une jeune fille. C’est plutôt sympa, je trouve (ou ça cache quelque chose Wink )

Rare... Oui et non, j'espérai faire comprendre que l'imprimante vient juste d'être inventée et donc les livres se développent beaucoup. Quand au marchand, il lui doit la vie, faire passer en douce quelques livres, c'est pas grand chose en échange !

Citation :

Au niveau du langage de Keireen, ça me fait bizarre que d’un côté elle parle ouvertement de sexualité et que de l’autre elle utilise un doux euphémisme comme « fleurirai »

Je ne me voyais pas écrire "avoir mes règles", ça ne fait pas du tout langage de l'époque ! Et elle n'est pas forcément très à l'aise, elle a juste dit "sexualité" et "virginité".

Citation :

Je me demande quand même comment elle est devenue aussi rebelle et a pris conscience des inégalités de condition (parce que vu la société dans laquelle elle vit, on l’aurait plutôt éduquée en vue d’être une petite fille sage).

Il y a quand même pas mal d'indices : sa mère a l'air ouverte d'esprit, son père a participé à une guerre qui a duré un certain temps (donc il ne l'a pas beaucoup éduqué), elle lit des livres où les hommes et les femmes sont égaux, sa sœur se fait maltraiter... Est-ce qu'il en faut vraiment plus ?

Merci de m'aider et de répondre si vite !

J’accroche toujours bien à l’histoire, par contre c’est vrai que je visualise mal l’environnement ; à part décrire très sommairement la tenue de Keireen, on ne sait rien de l’habillement des autres personnages, ni de la pièce dans laquelle ils se trouvent.
Je rejoins Sombrefeline, les descriptions sont encore insuffisantes (si ça peut te rassurer, j’avais le même défaut au début, je travaille là-dessus aussi).

Le terme d’imprimante me choque dans ce contexte, car pour moi, il évoque les imprimantes modernes et les ordinateurs.
Dans ce contexte, si on s’en réfère à notre histoire, c’est plutôt l’imprimerie qui a été inventée, donc ce serait plutôt une presse à imprimer.
Pour les synonymes d’imprimer, en voici quelques uns qui reprennent les différentes techniques, à adapter à ce que tu veux évoquer :
composer, éditer, estamper, estampiller, frapper, graver lithographier, mettre sous presse, publier,.

J’ai compris ce que Sombrefeline a voulu dire par là :

Citation :

Citation:
Keireen jeta un regard suppliant à sa mère qui détourna les yeux et sortit en se mordant les lèvres pour retenir ses larmes.
Elle était pas sortie, la mère ?

Dans la tournure de la phrase, on a l’impression que c’est la mère qui détourne les yeux et sort, alors que si je la comprends bien, c’est Keireen qui sort, n’est-ce pas ?
Je pense qu’en mettant « qui détourna les yeux » entre virgules, ce serait plus compréhensible.

Sinon quelques petites corrections ou suggestions :

Citation :

Je voudrais lui amener quelques livres pour ne pas qu'elle s'ennuie.

La formulation de la fin me paraît bizarre : j’aurais plutôt écrit : « pour qu’elle ne s’ennuie pas »

Citation :

« Alors... Un livre sur l'histoire de Miriodis... Ton recueil de contes préférés... Un roman sur la quête de l'épée Soleil et... un livre sur les plantes ! »

J’aurais tendance à ne pas mettre de « s » à la fin de préféré, pour moi c’est plutôt son livre préféré (mais j’interprète peut-être mal)

Citation :

Il y a deux ans, il avait été accusé de vol de vaisselle précieuse au château et condamné à mort par le seigneur Gwarear mais Keireen l'avait innocenté car il avait passé la majorité de la journée avec elle, à lui montrer tous les objets qu'il avait apporté.

« apportés »
Je trouve cette phrase un peu longue, peut-être la couper en deux, au moins par un point virgule ?

Citation :

« Il y en a surtout qui disent qu'ils s'en débarrassent quand il n'en veut plus ! » répliqua sa sœur.

« qu’il s’en débarrasse »

Citation :

Et Père et Mère qui font comme si il ne se passait rien !

« comme s’il »

Citation :

« Tout ça, c'est de la faute de Père ! » explosa sa sœur en se relevant. « J'aurai voulu qu'il ne revienne jamais de la guerre ! »

Plutôt « j’aurais » au conditionnel, car un futur me semble inapproprié dans le contexte.

Citation :

« Tu n'aurais pas à subir toutes ces entrainements à la noix !

« entraînements »

Citation :

« C'est vrai que je préfèrerai mille fois que Père me déshérite et nomme Drewyr comme successeur... » chuchota Aetar.

« je préfèrerais » : là aussi plutôt un conditionnel

Ben, pour la description du château, je te conseille de lire le début du texte d'Abigaelle, la 7ème prophétie, tu verras le changement, et je pense que ça te donnera des idées pour faire vivre la cour.

pour l'imprimerie, déjà, le mot imprimante fait plus informatique. Peut-être que "sorti des presses des nouvelles imprimeries passerait mieux".
Les livres, même si l'imprimerie se développe, ça doit rester quelque chose de rare (surtout que pour imprimer les 1ers livres, ça restait très long et très couteux). Il faudrait que tu trouves une justification au fait qu'il y ait des marchands qui vendent des livres.

Pour le langage de Keireen, ça me choque moi qu'elle parle de floraison que de sexualité. sexualité, c'est un concept assez récent qui parait bizarre dans un contexte med-fan.

la mère, très honnêtement, je la trouve plutôt soumise à son mari qu'autre chose .
Les livres qui parlent de l'égalité homme/femme, ça me parait étrange, sachant que tu dis que le contenu des livres est quand même contrôlé par l'Eglise. Et que de toute manière, les livres vont plutôt refléter la pensée de l'époque et donc essayer d'éduquer les jeunes filles à être douces et délicates.
Moi je pense que tu devrais plutôt travailler sur le fait que sa soeur se fasse maltraiter. ça me paraît plus logique qu'elle ait une prise de conscience en voyant sa soeur couverte de bleus, plutôt qu'après avoir lu dans un obscur bouquin que les hommes et les femmes devaient avoir les mêmes droits.

Merci Abigaelle, j'ai corrigé et je vais travailler sur les descriptions et le côté "imprimerie".

Citation :

Dans la tournure de la phrase, on a l’impression que c’est la mère qui détourne les yeux et sort, alors que si je la comprends bien, c’est Keireen qui sort, n’est-ce pas ?

Je n'avais pas du tout vu que ma phrase était confuse XD

Citation :

Les livres qui parlent de l'égalité homme/femme, ça me parait étrange, sachant que tu dis que le contenu des livres est quand même contrôlé par l'Eglise. Et que de toute manière, les livres vont plutôt refléter la pensée de l'époque et donc essayer d'éduquer les jeunes filles à être douces et délicates.

Pas "contrôlé", interdit ! On peut interdire qu'un livre soit lu, plus difficilement qu'il ne soit pas publié dans un autre pays. L'Église n'a du pouvoir que dans ce pays qui est resté très moyenâgeux (parce qu'il passe son temps à taper sur son voisin). Certains autres pays sont dans une période plus tardive et plus ouverte. L'Église ne contrôle pas chaque livre un par un et je rappelle que la couverture était mensongère en plus. Ce sont les livres qui parlent des Esparyades qui expliquent le système politique de ceux-ci et l'égalité homme-femme, ils ont été écrits par des scientifiques qui ont observé les Esparyades (ils n'approuvent pas forcément mais Keireen, elle, admire les Esparyades). Mais bon, je prends note ! Les autres livres sont manuscrits et ce sont quasiment les seuls qu'ils possèdent (je ferai en sorte que ça se sente plus).

Citation :

Pour le langage de Keireen, ça me choque moi qu'elle parle de floraison que de sexualité. sexualité, c'est un concept assez récent qui parait bizarre dans un contexte med-fan.

Ok, je vais revoir ce point mais je ne suis pas sûr qu'en privé les gens étaient aussi pudiques (ou alors leur vie devait être bien ennuyeuse). Je ferai aussi en sorte qu'Aetar est l'air choqué par les propos de sa sœur.

Ce que je veux dire à propos du contenu des livres, c'est que vu le contexte que tu dépeins, les livres étaient écris pour un commanditaire, pas juste comme ça parce que quelqu'un trouvait ça intéressant.
Si tu veux qu'il y ait des livres sur les esperyades, ça veut dire qu'il doit y avoir des humains qui s'y intéressent et qui pense qu'il est intéressant de comprendre leur culture (et ça peut faire une axe intéressant pour ton héroïne)

Alors, commencons par les petites choses qui fachent ^^
" Le seigneur Dranan a été assez aimable pour le reconnaître pour toi. "
La répétition du "pour" m'embete un peu, et je dois avouer que le sens de la phrase m'échappe un peu ^^

"« Alors ? Que se passe-t-il dans le château ? Raconte-moi ! » Elle s'assit en tailleur sur son lit pendant que la fille s'éclipsait. Sa petite sœur avait les yeux rouges et gonflés mais elle souriait comme s'il ne s'était rien passé.
« Pas grand chose... C'est ennuyeux à mourir sans toi ! » répondit-il."

Ici, le truc qui me gène c'est que la soeur a l'air d'etre partie du chateau, or tu n'en parles pas, donc on ne sait pas vraiment pourquoi elle demande des nouvelles à son frère! Tu devrais mettre une petite phrase pour dire ce qui lui est arrivé pendant les 5 semaines

Sinon, j'ai hate d'en savoir plus sur sa future "évasion" et sur les mystérieux Esparyades!
Toujours à fond dans ton histoire, j'aime beaucoup!

sombrefeline : ça me parait logique que des gens s'y intéressent et cherchent à en savoir plus mais en fait je viens de réaliser que c'est contradictoire avec quelque chose qu'on apprendra après et c'est vrai que le fait que la personne publie un livre ensuite, qui plus est interdit par l'Eglise, c'est un peu exagéré. Ah du coup, je ne sais plus comment tourner tout ça ! Il me faudrait un livre qui parle des Esparyades... peut-être le livre de contes ? ou je supprime carrément ce passage ?

toine68 :

Citation :

" Le seigneur Dranan a été assez aimable pour le reconnaître pour toi. "
La répétition du "pour" m'embete un peu, et je dois avouer que le sens de la phrase m'échappe un peu ^^

Tout simplement, il y a eu une "rumeur" sur elle aussi (même si c'est elle qui l'a lancée) et le seigneur n'en a pas tenu compte, il a accepté de l'épouser quand même. Une idée de reformulation ?

Citation :

"« Alors ? Que se passe-t-il dans le château ? Raconte-moi ! » Elle s'assit en tailleur sur son lit pendant que la fille s'éclipsait. Sa petite sœur avait les yeux rouges et gonflés mais elle souriait comme s'il ne s'était rien passé.
« Pas grand chose... C'est ennuyeux à mourir sans toi ! » répondit-il."

Ici, le truc qui me gène c'est que la soeur a l'air d'etre partie du chateau, or tu n'en parles pas, donc on ne sait pas vraiment pourquoi elle demande des nouvelles à son frère! Tu devrais mettre une petite phrase pour dire ce qui lui est arrivé pendant les 5 semaines

Elle était enfermée dans sa chambre sans avoir le droit de voir personne. Même si elle a des contacts avec les serviteurs et sa mère, ça me parait normal de demander des nouvelles à son frère... Est-ce qu'il faut que j'éclaircisse ?

Merci pour votre aide et vos encouragements ^^

Hum, je pense que tu peux remplacer le livre imprimé par quelque chose de plus officieux, genre un "journal" qui circule en douce (et qui du coup peut lui être donné par le marchand, qui transporte ce genre de choses en cachettes, parce qu'il s'intéresse aux Eparyades).

En fait, le problème c'est que les Esparyades sont une société très fermée, très peu d'informations filtrent, voir rien du tout... Un "journal" ça sous-entend quelque chose de régulier... En plus, j'avais dans l'idée que le livre était très vieux (mais c'est contradictoire avec le côté imprimé parce que j'avais pas réfléchi), c'est même important qu'il soit vieux (genre deux cents ans). Peut-être même qu'il date de la période d'esclavagisme (quatre cents ans)...

Bon il faut que j'y réfléchisse encore ! Sinon je peux introduire les Esparyades plus tard mais je voulais montrer à quel point les enfants sont passionnés...
Merci !

Ben tu peux avoir un livre ancien, qui aurait été recopié au fil des siècles par ceux intéressés par les esparyades, et dont du coup, les copies circuleraient en douce dans le royaume.

Ce livre peut être un carnet de voyage de quelqu'un qui a voyagé chez les Esparyades, avec même des cartes ou des indications manuscrites sur l'endroit où les trouver. Il aurait pris la fuite et consigné tout ce qu'il a observé.
Le marchand l'aurait récupéré et il aurait pensé à elle car il sait que c'est un sujet qui l'intéresse.

J'aime bien ton idée, Abigaelle ! Je prends !

lulu_turlututu a écrit:

J'aime bien ton idée, Abigaelle ! Je prends !

A ton service
En plus, c'est ce qui peut l'aider à trouver les Esparyades par la suite, elle peut se servir de ce livre et des indications qu'elle y trouve.