Swap "Orphelins"

Bienvenue dans l'album de ce nouveau swap!

Le sujet du jour était donc: "Orphelins", proposé je le rappelle par fosiliaz.

Venez ici poster les textes que vous avez reçu, vos commentaires, et surtout vos notes! Venez également découvrir les autres textes de la session!

Voici le texte que j'ai reçu de Casabianca

Casabianca a écrit:

- Maman ! j'hurlai en me débattant avec les ténèbres, le visage de ma mère en face de moi. Maman, reviens !
Soudain je me réveillai dans mon lit, haletante, mon drap jeté sur le côté par mes mouvements brusques. Encore ce rêve... celui où ma mère me serre dans ses bras avant de disparaître. Je m’asseyai dans mon lit et passai une main sur mon front ruisselant de sueur. On était en plein hiver, dans une maison pauvre et mal isolée du froid, et je trouvais le moyen d'avoir trop chaud. Je jetai un œil vers la fenêtre, la seule de la petite pièce où nous dormions, ma sœur et moi ; la lune brillait encore, mais une lueur se profilait déjà à l'horizon. Me levant difficilement, je regardai Anaëlle, ma sœur de dix ans. La pauvre n'avait que huit ans lorsque notre mère nous avait quittées, et elle ne s'en était pas encore remise. Notre père, lui, était parti après l'avoir mise enceinte de ma petite sœur, alors que je n'avais que dix ans. Mais lui, il ne nous manquait pas : je me souvenais qu'il frappait maman et l'obligeait à faire des choses dont elle n'avait pas envie.

Décidant de laisser Anaëlle dormir encore un peu, je descendis l'escalier à moitié éboulé qui menait à notre salon/cuisine/entrée.
Je m'arrêtai devant la cuve d'eau, qui nous permettait de cuisiner, de boire, de nous laver, et m’agenouillai pour m'observer. Depuis que maman nous avait quittées, notre état empirait, faute d'argent : mes cheveux roux étaient emmêlés et plein de crasse, ma peau déjà pâle avait une lueur cadavérique, et mes yeux noisette n'avaient plus la lueur de joie d'antan. Mes côtes, comme celles de ma sœur, étaient presque voyantes à travers nos robes déchirées et couvertes de trous. On pourrait presque croire qu'on était déjà mortes.

Me relevant, je me dirigeai vers la caisse qui nous servait de garde-manger/siège/table, et en sortis un bout de pain rassis, que je coupai en deux et trempai dans l'eau pour atténuer le goût douteux. J’entamai ma moitié, laissant l'autre à Anaëlle. Un grincement venant du plafond m'indiqua justement qu'elle se levait. Ses pieds nus apparurent sur les marches -cela faisait longtemps qu'on n'avait plus de chaussures-, et elle descendit, s'asseyant à côté en prenant son morceau de pain et se blottissant contre moi. Sa tignasse un peu plus claire que la mienne était aussi en désordre que moi, et lorsqu'elle leva ses yeux marron vers moi, je vis qu'elle avait encore une étincelle de vie depuis longtemps éteinte chez moi.
- Marine, tu crois qu'on s'en sortira ? demanda t-elle.
Je ne voulais pas lui mentir, mais je ne voulais pas non plus qu'elle tombe comme moi dans une vie monotone et sans espoir de mieux.
- Je ne sais pas, mais rien n'est impossible...
Je la fixai dans les yeux. J'étais majeure, et je devais trouver un travail pour la nourrir. Mon destin était déjà tracé, alors qu'elle pouvait encore trouver un bon mari qui s'occuperait d'elle et lui donnerait une belle vie. Mais pour cela je devais gagner de l'argent. Mais quel employeur voudrait d'une fille comme moi ? Je craignais de devoir me vendre comme fille de plaisir, mais au moins cela assurerait l'avenir d'Anaëlle...

Je fus tirée de mes pensées par trois coups à la porte. C'était bien la première fois depuis plus d'un an que personne n'était venu nous voir. Personne ne se souciait de deux pauvres filles dont le père était parti et la mère assassinée.. Prenant mon rôle de grande sœur, je me levai et ouvris la porte. Derrière se tenait un type richement habillé, affublé d'une cravate et de vêtements brillants. Mais que nous voulait-il celui-là ?
- Oui ? lâchai-je sèchement.
Il ouvrit la bouche, et lorsqu'il parla, sans aucune once de pitié, j’eus l'impression que le monde s'écroulait autour de moi. Non, impossible, pas ça...
- Votre loyer n'ayant pas été payé depuis près de deux ans, je me vois dans l'obligation de vous dire que vous devez évacuer les lieux. Cette maison n'est plus la vôtre .

Première impression : un texte avec des maladresses... mais qui m'a bien plu. En fait à la fin, je veux savoir la suite ^^ c'est plus que bon signe !

à présent, il faut que je note... C'est dur ! ^^

Pour le STYLE --> 16 parfois un peu maladroit, et ça manque peut-être (par endroit seulement hein) un peu de détails. Mais sinon c'est bien écrit, je n'ai pas relevé de fautes d'orthographe (j'ai pas cherché non plus à vrai dire ^^). C'est très agréable à lire, trop même, puisque je n'ai absolument pas envie de m'arrêter à la fin du passage.

Au niveau de ma SATISFACTION PERSO --> 19 j'ai juste adoré ! C'est trop court ! Je veux la fin... J'ai tout de suite accroché, je me suis mis dans la peau de ces deux jeunes filles (surtout la grande, puisque j'ai peu ou prou le même âge qu'elle, et que pour le coup je ne m'imagine absolument pas à sa place ! ^^). La fin me dégoûte : je veux savoir la suite !!!!






( en pensant aux notes je m'était dis 16 et 18... puis j'ai vu celles que tu m'as mises ^^ et par sadisme, vu que je n'ai pas d'idée et pas beaucoup de temps en ce moment, je t'ai laissé le soin de choisir le prochain thème... )

Texte reçu de Fosiliaz :

Citation :

Un sabot, puis l'autre. Un bond, puis un autre. Nous avancions, à grandes foulées, il me semblait que nous volions par dessus les herbes folles, grillées par le soleil. Mon troupeau et moi parcourions la savane.
Le ciel était bleu et le soleil brûlant. Sa chaleur caressait ma peau, et à la seule idée de m'étendre et de dorer au soleil, mon pelage se hérissait de plaisir. Mais cela m'était impossible. Impensable même. Inenvisageable, comme ne cessait de me le faire comprendre à grands coups de museau ma mère ; cet animal à l'allure svelte et fière. Les « mangeurs de chair » rodaient, et la prudence s'imposait.
J'étais l'avenir du troupeau. La petite, encore une enfant, qui mettrai bas un jour et perpétuerais la lignée. Les prédateurs avaient ravagé les miens, les jeunes avaient péri. Seule, je subsistai et le fardeau m'incombait. Me protéger était donc pour le troupeau tout entier l'unique priorité.

Nous nous arrêtâmes, au bord d'une minuscule ruisseau. En guise de ruisseau, un mince filet d'eau, serpentait depuis une colline voisine, sillonnant la savane. Une source sauvage, saumâtre et salvatrice. Je me penchai. Je courbai le cou, et ma langue lapa une lampée d'eau. Quelques gouttes humide coulèrent lentement au fond de mon gosier. L'antre caverneuse de ma gorge, aride, semblait naître à nouveau. Un frisson de plaisir secoua mon flanc, tandis que j'avalais une nouvelle goulée de ce breuvage sacré.
Le museau de ma mère m'appris qu'il était temps de repartir. Elle m'effleura tendrement le col, mais avec suffisamment d'insistance pour que je comprenne. Mais je m'entêtai. L'eau, ce subtil liquide, jouissif et succulent, m'attirait inlassablement. Ma mère grogna, condamnant ma témérité et ma désobéissance. Cette fois encore, je tardais à me plier aux ordres.
Ce retard fut fatal. De simple désobéissance, mes actes se muaient en inconscience juvénile. Une rébellion en un endroit bien mal choisi !

J'entendis un grognement à ma droite. Un rugissement suivit, non loin de moi. Paniquée, je bondis vers le reste du troupeau, qui venait de repartir. Ma mère m'imita. La troupe n'était qu'à une vingtaine de mètres devant nous... Un nouveau rugissement s'éleva dans les cieux : le lion filait derrière nous à toute allure. Je beuglai puis accélérai autant que possible. Dans le troupeau, des têtes se retournèrent, et des cris suivirent. Des cris de désespoir.
La course poursuite se poursuivit quelques instants encore. Nous fuyons, mais le lion arrivait. Une course-poursuite hélas bien vaine. C'était peine perdue. Le lion, roi des animaux et maître de ces lieux aurait tôt fait de nous rattraper.
Le monde n'existait plus autour de nous... Tout n'était plus que terreur et panique. Bientôt, le félin nous aurait rejoint, alors nous ne serions plus.

Tout à coup ma mère beugla à côté de moi. Je tournai la tête vers elle. Des perles coulaient le long de ses pupilles noires, aveuglées par l'effroi. Puis elle fit volte-face... Je hurlai. Mais je compris aussi que ma mère, cette fière antilope qui m'avait donné le jour, venait de se sacrifier pour me sauver la vie.
Satisfait de la proie qui s'offrait devant lui, le lion bondit sur elle, sans un regard pour moi. Le désespoir me submergea, mais je continuai de galoper pour rejoindre le troupeau. Là au moins, je devrai être sauve...

La mâchoire du lion enserra la gorge de ma mère. Elle tenta de se débattre. Ses cornes fendirent l'air. Sans effet... Tout effort était vain. Ma mère était morte. Ainsi en avait décidé le roi.
Des lambeaux de chair ensanglantée jaillirent. Orpheline... Je n'avais plus ni père, ni mère, tous deux avaient, à quelques jours d'intervalles, succombé sous les dents d'un lion.
Le roi des animaux... Ce sauvage carnassier que je ne puis que haïr.
Le roi des animaux, ou le roi des massacres...
Que meure la monarchie !

Déjà, j'adore la façon dont tu as su cerner ma passion pour les animaux (particulièrement les félins), et ça, bravo, c'est pas évident d'écrire en imaginant ce que ressent un animal (pour moi en tous cas).
Ensuite, seul petit point que je pourrais dire négatif : je suis pas sûre de l'animal. Un gnou j'imagine, grâce à certains mots comme "beuglait" et "cornes" ? Mais c'est peut-être fait exprès !
Je n'ai qu'une envie, savoir la suite ! ^^

Bon... Puisqu'il faut noter... Ça va être dur
Tout d'abord, sur le style, je pense que 16/20 n'est pas mal. Réussir à écrire avec des animaux sans que le texte paraisse enfantin, c'est fort ! Je n'ai pas vu de fautes, mais la-dessus je suis pas bien forte. ^^
Ensuite, appréciation personnelle, je met 18/20, car j'ai adoré ! Les deux seules choses qui font baisser la note sans la brièveté du texte, parce que j'aurai bien aimé savoir ce qu'il va arriver à cette orpheline, et le fait que je n'arrivais pas à me mettre totalement à la place de l'antilope. Certains passages sont détaillés (l'eau, par exemple), mais au moment de la fuite, je n'arrivais pas à m'imaginer le troupeau terrifié, le sable qui vole, le lion derrière... Bien dommage !

Sinon dans l'ensemble j'adore ton texte !

Citation :

Ensuite, seul petit point que je pourrais dire négatif : je suis pas sûre de l'animal. Un gnou j'imagine, grâce à certains mots comme "beuglait" et "cornes" ? Mais c'est peut-être fait exprès !

C'est écrit ^^ Il s'agit d'une antilope... Mais l'idée, c'est vrai, était de garder le flou le plus longtemps possible, parce que après tout, ça pourrait être un tas d'espèces différentes
En fait je ne le dis qu'à un seul moment :

Citation :

Mais je compris aussi que ma mère, cette fière antilope qui m'avait donné le jour, venait de se sacrifier pour me sauver la vie.

Merci pour les compliments

Oups
Donc j'ai rien dit

Merci à toi aussi ^^
Je pensais m'être totalement loupée, comme d'habitude x)

Manque plus que les notes de Fosiliaz pour savoir qui choisira le prochain thème ^^

Yep, tout le monde à voté... J'espère qu'il y aura plus de participants la prochaine fois, parce qu'a deux il y a pas un grand suspens

Je récapitule les notes:
Fosiliaz a obtenu un 16 en style et un 18 en satisfaction
Casabianca a obtenu un 16 en style et un 19 en satisfaction.

y a pas photo, c'est donc Casabianca qui obtient le privilège de choisir le prochain thème!

(donc si tu veux plus de participant, ça ne tient qu'à toi maintenant ^^)

Bravo à tous les deux! vos textes sont très sympas!
(et même ceux qui ne participent pas ont le droit de lire et de commenter, hein T_T)