Atelier d'écriture
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Atelier d'écriture

Communauté d'écrivains en herbe
 
AccueilRechercherS'enregistrerDernières imagesConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 La mort est parmi nous (feuilleton zombie)

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeLun 3 Juin 2013 - 17:25

Texte écrit il y a un an, pour exercer ma plume et me changer les idées. J'ai emprunté le format des séries télé, avec des saisons, des épisodes ; mais je n'ai écrit que la première partie (9 chapitres) pour me consacrer ensuite à d'autres projets. Je réalise aujourd'hui que je n'ai jamais eu d'avis critique à son sujet (je ne l'ai partagé qu'avec mes amis incultes sur Facebook).

C'est parti. Ça se veut rock'n'roll. Dites-moi si vous accrochez.

*

s01e01

L’Haÿ-les-Roses, 2 heures du mat. Caroline rentre de soirée. Elle gare la Polo VW de sa mère dans l’allée du pavillon familial, ramasse ses trucs sur la banquette arrière, et se dirige vers la porte d’entrée. A l’intérieur, tout est calme. C’est normal, tout le monde dort. Caroline enlève ses chaussures pour monter les escaliers, va dans sa chambre et se déshabille. Elle enfile le short mi-cuisse qui lui fait office de pyjama, le débardeur qui va avec, et se lave les dents dans la salle de bain. Puis elle va se coucher. Elle éteint la lumière, rabat la couette épaisse sur son corps fatigué.

Vers 6 heures du matin, un grand bruit la réveille. Ca vient du rez-de-chaussée. Caroline aperçoit le jour naissant à travers les interstices des volets, elle lit l’heure 6:03 AM sur le radio-réveil à gros digits rouges. Elle écoute vaguement, soupire dans son oreiller. Ses yeux ne parviennent pas à s’ouvrir. Ses longs cheveux châtains zèbrent sa face ensommeillée. Elle se rendort.

6 heures quinze du matin, nouveau bruit. Toujours au rez-de-chaussée, mais plus violent, plus vif. Un coup, une chute, un fracas. Cette fois, Caroline est assez réveillée pour avoir la présence d’esprit de se demander qu’est-ce ça peut bien être. Elle se redresse dans son lit, s’adosse au montant, tend l’oreille. De la pièce sous sa chambre (le salon) lui parvient un son confus, comme des pas, des heurts, des petits objets qui tombent. Elle se décide à aller voir.

A l’étage, tout paraît normal, la porte de la chambre de ses parents est ouverte, mais sa mère se lève tôt le week-end. Les autres portes sont fermées. Caroline a froid, elle retourne dans sa chambre, enfile un pull dont elle tire les manches sur ses poings, puis descend l’escalier. En bas, la porte d’entrée est grande ouverte, la lumière du jour lui fait mal aux yeux et lui arrache une grimace. Elle ferme la porte puis se dirige vers le salon.

Là, dans le salon, entre la table basse et l’écran plasma, quelqu’un se tient dans le contre-jour de la baie vitrée. « Papa ? » C’est un homme, mais la silhouette lui paraît étrange. Elle s’approche, tape dans quelque chose qui fait du bruit et manque de se casser la figure. L’homme se retourne.

C’est son père. Dans sa bouche, il a un gros morceau de viande sanguinolent. Elle regarde à ses pieds. Sa mère est allongée. Elle a un trou dans le ventre. On peut voir ses intestins.

*

Les pieds posés sur son bureau, Matthieu, agent de la BAC, lit le journal L’Equipe en attendant l’arrivée de son coéquipier. Le PSG s’est fait sortir de Ligue des Champions par Valence, c’est con. Heureusement, il reste le championnat, huit points d’avance sur le LOSC deuxième, ça devrait le faire. Le café est chaud et pas trop sucré, c’est agréable de bon matin avant une journée probablement chargée.

Matthieu lève la tête du journal et regarde autour de lui. Ses collègues s’affairent, certains sont au téléphone, d’autres tapent des rapports. On comprend aux chaises vides que certains sont déjà sur le terrain. L’horloge du fond indique 8 heures 24. Et Mounier qui n’est toujours pas là.

La porte du bureau s’ouvre, et entre un grand maigre que tout le monde ici appelle Serge, à cause de sa supposée ressemblance avec Gainsbourg. Serge semble chercher quelqu’un du regard, et tombe sur celui de Matthieu, qui n’a pas l’air occupé. « Tiens, toi, au lieu de glander, viens donc nous filer un coup de main. – J’attends Mounier. – T’as une radio, nan ? Et un portable ? Tu lui diras de nous rejoindre, on a besoin de renfort. » Soupir de circonstance, puis Matthieu se lève et attrape son blouson. Sur le chemin du garage, il compose le numéro de fixe de Mounier. Pas de réponse. Il compose son numéro de portable. Boîte vocale. « Ouais, salut, c’est Matthieu. Je suis à la base, on part avec Serge sur un truc, il a besoin de monde. Appelle-moi quand t’arrives. » Touche rouge, clapet.

Portières. Matthieu s’est installé à l’arrière d’un des véhicules banalisés de la Brigade. Un gyrophare bleu a été posé sur le toit de la voiture. « Bon, alors, on va où comme ça ? » Serge fait d’abord semblant de ne pas avoir entendu, puis finit par répondre de mauvaise grâce. « Une sorte de baston, des gens qui se foutent sur la gueule, c’est assez vague. » Matthieu regarde par la vitre. Les façades de la ville défilent rapidement. « Qui est-ce qui a appelé ? » Le coéquipier de Serge enclenche le gyrophare le temps de griller un feu. « Des voisins. »

Dans la poche de Matthieu, son portable vibre. Matthieu lit le message : son nouveau crédit de communication mensuel est disponible. « On sait à quoi s’attendre ? Il faut sortir les tonfas ? Les flashball ? » Crissement des pneus dans un nouveau virage. « On verra sur place. Et d’ailleurs, on y est. » L’endroit, c’est une cité ouvrière du pourtour de Paris. Un de ces ensembles construits en briques rouges qui jalonnent les boulevards des Maréchaux. Devant la grille d’une vaste cour, un petit attroupement s’est formé, où l’on distingue quelques îlotiers. Serge, Matthieu, et les deux autres occupants de la voiture mettent le pied à terre et se dirigent vers eux.

« Brigade anti-criminalité (Serge montre sa carte), qu’est-ce qu’il se passe, décrivez-nous la situation. » Deux flics sont présents, un homme une femme, la fliquette se lance dans un rapport détaillé. « Des habitants ont appelé le commissariat à cause de bruits de lutte dans les étages supérieurs de la cage d’escalier C. On nous a demandé d’aller voir, mais au moment d’arriver à la porte d’entrée, ces personnes (elle désigne un petit groupe derrière elle) et quelques autres se sont ruées à l’extérieur de l’immeuble. Certains se sont enfuis, les autres sont toujours là, notamment madame ici qui est extrêmement choquée ». Matthieu remarque une grosse dame en peignoir qui est assise sur le muret d’enceinte de la cité. Elle se tient la tête, les doigts enfoncés dans les cheveux et les coudes appuyés sur les genoux. « Ils disent avoir entendu beaucoup de bruit, des grands coups, des cris. Ils ont eu peur et ils se sont décidés à descendre tous ensemble, pour attendre la police dehors. »

Serge se dirige vers la dame en peignoir. Il s’accroupit, pose sa main sur son épaule. « Madame ? Madame, s’il vous plaît. » La fliquette s’approche pour objecter quelque chose, mais Serge la fait taire d’un mouvement de la main. Il s’approche encore, la prend par les deux épaules et essaie de la redresser un peu. « Vous êtes blessée ? » Elle ne répond pas. « Elle est blessée ? » demande-t-il à la fliquette. « Non, elle n’a rien, je lui ai fait entrouvrir son peignoir tout à l’heure pour vérifier. Elle refuse juste de parler. » Serge regarde en direction de son coéquipier. « Appelle quand même une ambulance, on sait jamais. »

Il se relève, montre la voiture à Matthieu. « Tonfas, tasers, on va aller jeter un coup d’oeil. » A la fliquette : « Si vous voulez bien, on va regrouper ces gens sur le trottoir. Faites en sorte qu’ils ne s’éparpillent pas, j’ai deux-trois questions à leur poser. Et appelez le commico pour qu’ils nous envoient un fourgon. »

Dans son dos, la dame en peignoir s’est redressée et avance à petits pas erratiques. Matthieu la voit et la montre du doigt à Serge, qui se retourne et se retrouve nez à nez avec elle. « Vous allez mieux madame ? » Elle a l’air perdue, les cheveux emmêlés et le regard trop mobile. Sa respiration fait beaucoup de bruit, comme quelque chose qui coince dans le haut de la poitrine. « Je ne suis pas folle ». Serge jette un coup d’œil à son coéquipier, il s’approche d’elle et réitère son geste de poser sa main sur son épaule. « Mais personne ne dit que vous êtres folle madame. » Elle lève la tête et regarde l’officier de la BAC dans les yeux. Enfin, son regard est fixe. « Je ne suis pas folle. Je sais ce que j’ai vu. Il y avait du sang partout. Ils ont mangé les gens. »
Revenir en haut Aller en bas
The duke
Je commence à m'habituer
The duke


Masculin Nombre de messages : 162
Age : 40
Localisation : Paris
Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver
Date d'inscription : 17/05/2013

La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeLun 3 Juin 2013 - 17:54

Salut !

Je passerai sur les fautes ect, ce n'est pas mon domaine.

Concernant l'histoire c'est assez classique, mais j'adore!
J'ai eu de petits frissons en te lisant (de peur le frisson hein) et puis situer l'action en banlieue c'est cool ! J'étais sur qu'il y avait des zombies à L'hay les Roses !

_________________
"And in the end, the love you take is equal to the love you make" Paul McCartney

https://ecrire.forumactif.org/t4779-tomorrow-never-knows

https://ecrire.forumactif.org/t4750-demon-hunters
Revenir en haut Aller en bas
sombrefeline
Héros Légendaire
sombrefeline


Féminin Nombre de messages : 2284
Age : 38
Localisation : Le Grand Nord
Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant
Date d'inscription : 21/04/2012

La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeMar 4 Juin 2013 - 11:54

Un autre avis que notre cher Duke?

_________________
That is not dead which can eternal lie. And with strange aeons even death may die

There is no "overkill". There is just "open fire" and "time to reload"

Mon site http://catherine-loiseau.fr/
Ma page Facebook https://www.facebook.com/cat.loiseau
Mon Pinterest http://pinterest.com/sombrefeline/
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeMar 4 Juin 2013 - 16:58

Hello !

Me revoilà pour cette nouvelle aventure ^^
Je crois que niveau fautes y'a pas grand chose, les seules choses que j'ai relevé, les voici :

Citation :
Ca vient du rez-de-chaussée.

Ça

6 heures quinze du matin, nouveau bruit.

Chiffre ou lettre, il faut choisir Twisted Evil

J'ai aussi vraiment bloqué sur "commico" à la fin ... affraid

C'est encore un début bien fichu, l'intrigue se met en place assez vite et c'est plaisant à lire.
Le premier épisode avec caroline est très bien construit.
Pour l'histoire même, il faut voir comment tu vas te servir de ton idée, mais ça peut être très bien. Wink

Je lirais la suite ! :pirat:


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeMer 5 Juin 2013 - 17:38

Merci pour vos commentaires ! Content que ça vous ait plu. Very Happy

Citation :
J'ai eu de petits frissons en te lisant
Ça c'est vraiment une bonne nouvelle, merci ! A vrai dire, je suis assez confiant sur le début, c'est plutôt vers les derniers chapitres que ça se gâte (selon moi).

Citation :
J'ai aussi vraiment bloqué sur "commico" à la fin ...
Pourtant, c'est de l'argot tout ce qu'il y a de plus classique...

La suite :

*

s01e02

Ivry-sur-Seine, 11 heures du mat. Le soleil chauffe les volets fermés de la chambre de Leslie. Elle dort, à moitié nue dans les draps défaits. A côté d’elle, sur le matelas, une feuille de papier recouverte de mots traîne sur le lit. Elle se réveille, petit à petit. Elle ouvre les yeux, elle les referme. Puis elle s’étire, et finalement se laisse aller à nouveau. Elle met la tête dans l’édredon, elle traîne. A un moment, elle prend son oreiller dans les bras et regarde autour d’elle. Personne.

Elle voit la feuille à côté d’elle. Elle se redresse, installe l’épais oreiller contre le mur et se met en tailleur pour lire le papier qu’elle tient entre les mains. Elle lit. « Je suis partie ». En diagonale. « Je ne reviendrai pas ». Plus loin : « Je t’aime ». Encore plus loin : « Je ne veux plus te voir ». En bas de la feuille, une signature : « Marie. » Et un cœur barré en guise de tampon officiel.

Elle se lève, attrape son portable sur la table basse, puis se rassoit au même endroit. Pendant un petit moment, elle demeure immobile, les yeux rivés sur l’écran du téléphone. Finalement, elle envoie un SMS : « T’es conne. » Puis elle jette l’appareil sur le lit, s’habille et va ouvrir les volets.

Après avoir fait son lit, Leslie allume une clope, la fenêtre grande ouverte. Elle s’accoude à la rambarde en regardant par-dessus les toits. Il fait beau, il n’y a pas de nuage à l’horizon. Elle essaie de s’absorber dans la contemplation du ciel, mais un bruit venu du bas de la rue la perturbe. Plus loin, à l’intersection qui se trouve à plusieurs dizaines de mètres, il se passe quelque chose. Il y a des gens, un petit groupe (disons une vingtaine), qui se tiennent les uns à côté des autres et se déplacent lentement. Et il y a d’autres personnes, moins nombreuses, qui bougent beaucoup, s’agitent et crient. Les premiers ont l’air calme, trop calme même, alors que les seconds leur tournent autour, armés de bâtons, battes de baseball et autres objets contondants. Ces derniers portent des capuches, donnent des coups et font des gestes de défi. « Viens par là si t’as des couilles. »

Leslie attrape son portable à nouveau, et compose le numéro de Police Secours. Elle tombe sur un message enregistré, qui l’informe de choses et d’autres et lui demande d’attendre pour obtenir un interlocuteur. Elle n’en obtient pas. Touche rouge, touche bis : message enregistré encore une fois. Mais cette fois-ci, quelqu’un décroche. « Commissariat central d’Ivry-sur-Seine, je vous écoute. » Au bout de la rue, le face-à-face continue. « Bonjour, j’appelle pour vous signaler une bagarre du côté du parvis de la piscine. » Soupir excédé au bout de la ligne. « On est au courant, merci. Restez chez vous et n’ouvrez la porte à personne. » Clac. Bip, bip, bip.

Leslie retourne à la fenêtre et regarde en direction de l’intersection. « Putain. » Les individus type racailles sont en train de démolir des membres du groupe, qui étrangement continuent d’avancer vers eux. Ils n’ont pas l’air de vouloir se défendre, ils encaissent les coups sans broncher. A un moment, une des racailles trébuche dans l’élan d’un grand coup de batte de baseball. Aussitôt, plusieurs individus du groupe s’abattent sur lui. Ils lui labourent la chair de leurs mains.

*

Au pied de l’immeuble, Serge, Matthieu, et les deux autres agents de la BAC s’apprêtent à monter. Auparavant, ils ont appelé le commissariat d’arrondissement et demandé à ce qu’on leur envoie des renforts, mais on leur a répondu que ce n’était pas possible. « Toutes les unités sont prises, voyez avec la brigade. » Serge a téléphoné à son supérieur hiérarchique : même résultat. « On est débordés, là, ça appelle dans tous les sens, j’ai plus personne sous la main. Il va falloir que vous vous démerdiez. » Dont acte.

Avant de s’engouffrer dans la cage d’escalier, rapide interrogatoire d’un habitant : « Il y a combien d’habitants, dans le C ? – Je sais pas… une centaine, peut-être. – Combien d’appartements ? – Il y a trois appartements par paliers, huit étages, donc vingt-quatre en principe. – Vous êtes combien en tout à être descendus ? – Hmm… Une quinzaine je dirais. – Vous être descendu tous ensemble, c’est ça ? – C’est ça. – Vous veniez de quel étage ? - On habite tous aux quatrième et cinquième étages, on s’était regroupés sur le palier du cinq. – Vous avez vu des personnes des étages supérieurs ? – Madame Langevin, la dame en peignoir. Elle habite au sixième. – Quelqu’un d’autre ? – Non. Mais un de mes voisins est monté et n’est pas redescendu. » Coup d’œil de Serge à son coéquipier. « Il s’appelle comment ce voisin ? – Lopez quelque chose, il habite au cinquième droite. » Matthieu écoute et prend mentalement note des informations. « Et est-ce que vous avez vu les habitants des étages inférieurs quand vous êtres descendus ? – Non. Enfin… il y avait quelques portes entrouvertes, mais elles se sont fermées quand on est descendus. Ils ont préféré se barricader, je pense. » Serge décroise les bras, ce qui chez lui signifie la fin de l’interrogatoire. « OK merci. » Son coéquipier fait signe à l’interrogé de retourner du côté de la grille, avec la fliquette et son comparse.

« Bon, c’est assez confus tout ça. On prend pas de risques. Gilets pare-balles pour tout le monde, tasers à la main, armes chargées et prêtes à servir. » Un temps. « C’est bon ? On y va. » Les quatre hommes pénètrent dans le hall d’entrée et gravissent aussitôt les marches qui mènent au premier étage.

Cinq premiers étages, rien à signaler. Les informations données par l’habitant sont fiables. Au moment d’aborder les escaliers qui conduisent au sixième, Serge fait signe de ralentir. « Doucement. » Il écoute… Aucun bruit. « On est venu pourquoi déjà ? », demande l’autre agent (pas le coéquipier, un autre). « La ferme », répond Serge. Il fait signe de continuer.

Sur le palier du sixième, rien à signaler si ce n’est une porte entrouverte. « Ca doit être l’appartement de la grosse. » Matthieu s’avance et pousse la porte du pied. Un couloir donne sur plusieurs pièces. Il interroge Serge du regard qui lui fait signe d’y aller. Il entre. Une première pièce à gauche : chambre vide. Un peu plus loin, toujours sur la gauche, le salon : vide également. Au fond du couloir, une deuxième chambre. C’est le foutoir, mais pas âme qui vive. A droite, la salle de bain, toute en longueur. Un rapide coup d’œil permet d’en fait le tour. Idem pour la minuscule cuisine.

« RAS », rapporte Matthieu en revenant sur le palier. « OK, on continue. »

Arrivée au septième, petite hésitation de Serge : toutes les portes sont grandes ouvertes (septième gauche, septième centre, septième droite). Sur le sol carrelé de l’étage, du sang. Des traînées de sang qui désignent le septième gauche, comme si on y avait traîné un corps. Serge montre l’appartement du doigt. « Matthieu, vas-y. » L’agent de la BAC ne sourcille pas, il a toujours eu la réputation d’être un homme d’action.

Matthieu s’avance vers la porte de l’appartement. Il s’appuie un instant sur le mur, entre la porte et l’ascenseur, le temps de rengainer le taser et de dégainer le pistolet réglementaire. Sig Sauer SP 2022, ça paraît plus raisonnable quand on sait que le sang a coulé.

Au premier regard, le septième gauche paraît plus grand que l’appartement visité au sixième. Mais l’architecture est sensiblement la même : un long couloir qui distribue toutes les pièces. Matthieu avance prudemment, en évitant de trop compromettre les traces de sang qui sont sur le sol. Il sait que de telles traces sont aussi des preuves, que le jour venu elles pourront décider de l’acquittement ou de la condamnation d’un homme. Il a bien retenu ses cours de procédure pénale.

Les jambes écartées le long des plinthes, Matthieu regarde à l’intérieur de la première chambre. Une armoire, un lit, une table de chevet. Un bureau, un ordinateur, une lampe halogène. Il continue son chemin. Une deuxième chambre, même ameublement (grosso modo). Le matelas est retourné, à moitié sur le sol, à moitié sur le sommier, mais Matthieu voit dans la glace accrochée au mur qu’il n’y a personne derrière. Il continue son chemin. Viennent ensuite des toilettes et un débarras. Au fond du couloir, une pièce dont la porte est fermée. Probablement le salon.

Matthieu essaie d’ouvrir la porte, mais il y a quelque chose derrière qui oppose une résistance. Elle n’est pas fermée à clé, en poussant il peut voir le jour de la pièce. Il appuie son visage sur la porte pour regarder à travers le millimètre d’ouverture, mais ne voit pas grand-chose. Il appuie de tout son poids sur le battant, mais ce dernier bouge à peine. Hésitation. Il recule, fait signe à Serge de s’approcher. « La porte est coincée. Qu’est-ce qu’on fait ? » Serge hausse les épaules. « On la défonce. – Mais s’il y a quelqu’un de l’autre côté ? – On le défonce aussi. »

Matthieu s’éloigne de la porte pour prendre de l’élan tandis que Serge, lui, se poste contre le chambranle de la deuxième chambre, en couverture. Accélération, rotation du corps pour présenter l’épaule, choc. Matthieu ressent une douleur vive dans l’épaule gauche, la porte a reculé de quelques centimètres, mais pas encore assez pour pouvoir y entrer. Marche arrière. Nouvelle accélération, nouvelle rotation, second choc. Cette fois-ci, la porte est ouverte d’une quarantaine de centimètres, suffisant pour s’y engouffrer en se glissant entre le battant et le mur. Matthieu pénètre dans la pièce d’un mouvement vif, en enjambant la bibliothèque renversée qui coinçait la porte. Il pointe son pistolet en direction de trois formes humaines qui se trouvent en face de lui. Stupéfaction.

Devant lui, sur un vaste canapé qui occupe toute la longueur de la pièce, deux individus sont en train de fouiller avec leurs dents les chairs d’un corps. Ils sont avachis là, les yeux vitreux, le teint pâle, et la tête plongée dans la viande d’un mort. Le cadavre n’a plus d’yeux, plus de visage, plus de chair sur tout son tronc. Ses intestins ont glissé de son ventre déchiré sur la moquette. Par terre, un revolver traîne dans une flaque de bile.

Les deux individus s’arrêtent de mastiquer, et regardent en direction de Matthieu. Il voit leurs regards vides et leurs bouches déformées. Dans un grognement de colère, ils se lèvent et tendent les bras vers lui. Leurs mains font un geste comme pour attraper quelque chose.

Deux fois. Matthieu appuie sur la gâchette de son Sig Sauer. Les balles 9 millimètres perforent et font éclater les boîtes crâniennes. Les projections de cervelles souillent les vitres du salon.
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeMer 5 Juin 2013 - 19:14

Au tout début du premier extrait, je me suis demandée si tu n'avais pas fait une narration minimaliste type "indication scénique". Mais faut croire que non, c'est juste le style très court, tout en rapidité, qui donne cette impression.

N'étant ni habituée ni un grande fan de ce style (même si pour un texte dans ce genre il est assez adapté, je trouve), je ne m'attarderai pas sur la forme.

Sur le fond, pour l'instant, rien de très original, mais comme toujours avec ce genre d'histoire, on se laisse prendre. C'est à la fois de l'intérêt pour le suspens et une sorte de fascination pour ces scènes horribles.
Tu l'as très bien rendu en tout cas, ça et la surprise, l'incrédulité, devant ce phénomène qui arrive *claque des doigts* comme ça, apparemment.

Bref, voilà pour ce petit avis. C'est du bon ! ^^ Wink
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
The duke
Je commence à m'habituer
The duke


Masculin Nombre de messages : 162
Age : 40
Localisation : Paris
Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver
Date d'inscription : 17/05/2013

La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeDim 16 Juin 2013 - 19:53

Une deuxième partie dans la lignée de la première. Un style nerveux, bien pour cette série. Maintenant, j'attend le Poursuoi du comment Wink

Continue !

_________________
"And in the end, the love you take is equal to the love you make" Paul McCartney

https://ecrire.forumactif.org/t4779-tomorrow-never-knows

https://ecrire.forumactif.org/t4750-demon-hunters
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitimeLun 17 Juin 2013 - 1:04

Merci beaucoup pour vos commentaires ! Voilà la suite :

*

s01e03

Assis dans le fauteuil de son bureau, une cigarette à la main et un verre de Cognac sur l’accoudoir, Laurent attend et écoute les bruits de la rue. Il est seul dans la pénombre, il écoute les sons de son environnement. Des cris, des chocs, des courses, qui proviennent de l’autre côté des vitres et des lourds rideaux. Sur une des étagères de la bibliothèque, un petit coffret est ouvert, présentant un Glock 17 et son chargeur supplémentaire. Laurent tire sur sa cigarette, le point rouge grésille et fait une lueur dans l’ombre. A sa droite, vers le bas de la rue, il entend une alarme de voiture se déclencher.

Laurent se lève, il écrase le mégot dans le cendrier posé sur le sous-main du bureau. Il attrape son paquet, en rallume une autre et retourne s’asseoir. La lumière orangée des réverbères pénètrent à peine dans la pièce. Il avale une gorgée de Cognac. Dans la rue, on entend quelqu’un courir. On reconnaît le son de semelles dures sur le bitume. Chaussures de ville. Laurent sourit. Nouvelle gorgée de Cognac.

Coups de feu. L’individu s’énerve et profère des insultes à plein poumons. « Fils de pute, enculé, crève, crève ! » Nouveaux coups de feu. Ensuite, un vague tumulte, où se mêlent cris, grognements et injures. On entend finalement l’individu hurler, et son hurlement se répercuter sur les façades. Laurent ne cille pas, il respire le délicieux parfum du Cognac.

Après avoir fini son verre et écrasé un nouveau mégot, il se lève tranquillement et se dirige vers les rideaux. Il les écarte d’un doigt, regarde dans la rue. Au sol, l’homme aux chaussures de ville sert de casse-croûte aux morts. « Des morts qui vivent encore », prononce Laurent à haute voix. Il tourne la tête, retourne s’asseoir et patiente. Tout seul. Plusieurs heures s’écoulent ainsi.

Au bout d’un moment, on n’entend plus aucun bruit. Laurent termine son énième cigarette, se lève et se dirige vers la bibliothèque. Il attrape le Glock 17, vérifie les deux chargeurs, en insère un dans le semi-automatique et glisse l’autre dans sa poche. Après cela, il va dans l’entrée, fait claquer les verrous de la porte blindé et descend l’escalier.

Au sortir de l’immeuble, Laurent se retrouve nez à nez avec un mort-vivant. Il le regarde, lui tire deux balles dans la tête, puis rejoint sa voiture de l’autre côté de l’avenue.

*

Caroline roule sans réfléchir sur les routes de la banlieue sud. Les virages, feux, lignes droites et panneaux sont comme des hallucinations dans sa tête. Ils s’entremêlent avec les souvenirs récents, les visions de sang et de fracas. Elle pleure à s’en brouiller la vue.

Elle revoit son père, tendant des bras d’affamés dans sa direction. Sa mère, qui lui attrape les chevilles et tente de la mordre. Elle se souvient de la lutte parmi les meubles du salon. Puis dans la cuisine, à grands coups d’ustensiles et de casseroles. Ses parents l’ont agrippée, tirée, ils ont déchiré ses vêtements et ont cherché sa chair avec leurs bouches. Elle a hurlé, s’est débattu, elle les a frappés en s’excusant entre deux sanglots.

Devant elle, et sous les roues de la voiture, les rues tracent un labyrinthe où elle continue de s’enfoncer. Il fait jour, mais les artères sont vides. Ses yeux n’arrêtent pas de sauter d’un point à un autre, tout s’accélère, elle a l’impression que quelque chose ne va pas tarder à exploser. Elle se souvient de la fuite, de ses pas pesant des tonnes qui en un instant l’ont menée si loin.

Bip. La jauge à essence la fait émerger brutalement. Elle se concentre sur le voyant orange du tableau de bord. Elle se demande : est-ce qu’il n’a pas déjà sonné, mais ne parvient pas à répondre. Elle regarde le compteur kilométrique, le compte-tour, mais ça n’a rien à voir. Caroline ne comprend pas ce qu’elle doit faire.

En levant les yeux, elle aperçoit un panneau indiquant « Villejuif » juste devant le stationnement d’une usine. Coup de volant, virage serré. Elle s’y gare n’importe comment, pense à mettre le frein à main et arrête le moteur. Soupir. Autour d’elle, les rues sont désertes. Des brins d’herbe poussent entre la chaussée et le trottoir. Une remorque de poids lourd semble abandonnée un peu plus loin.

Caroline verrouille la portière, puis elle incline son siège en position inclinée. Elle prend son visage dans ses mains, essaie de pleurer mais n’y arrive pas. Cela la fait enrager, et elle assène de grands coups de poing dans le tableau de bord jusqu’à s’ouvrir la main. Finalement, elle se glisse sur la banquette arrière et s’allonge. Elle passe un long moment à regarder le plafond de l’habitacle, puis finit par s’endormir lovée contre un coussin.

Quand elle se réveille, il fait nuit. Les rues de la zone industrielle ne sont pas éclairées, Caroline est comme aveugle. L’intérieur du véhicule est sombre, et à l’extérieur tout est sombre également. Elle entend un bruit étrange, comme de légers contacts sur la carrosserie et sur les vitres. On dirait les branches d’un arbre qui secouées par le vent viendraient caresser la voiture. Avec insistance. Caroline sent tout à coup une présence qui la glace, elle se souvient très bien où elle s’est garée et ce n’était pas parmi la végétation. L’oreille soudain alerte, elle perçoit des souffles et des mouvements autour de la Polo. Elle n’ose plus respirer, allongée de tout son corps contre la banquette. La jeune femme plisse les yeux pour essayer de distinguer quelque chose à travers les vitres, mais elle ne voit que des ombres. Ou peut-être une lueur. Très vague.

Des phares. Ils sont encore loin, mais on commence à entendre le son d’un moteur qui s’approche. Un ronron qui grossit, qui grossit lentement. La lueur se fait plus nette, Caroline distingue des formes contre les vitres. Elle ne bouge plus du tout.

Changement de cap, lumière. Les phares sont maintenant directement braqués sur la voiture de Caroline, elle voit tout à coup les formes humaines qui tordent leurs bras contre son véhicule, elle reconnait leurs regards vides et leurs teints pâles qui l’aperçoivent immédiatement en retour. Elle hurle, ferme les yeux. Le cauchemar continue. A sa vue, les morts s’excitent, tendent les bras pour la saisir à travers les carreaux en poussant des grognements et des râles d’envie. Caroline se précipite vers le siège chauffeur en se cachant le visage, puis elle donne un grand coup dans le klaxon. Trois fois.

Grand coup de frein, crissement de pneus. Le caoutchouc siffle en grattant l’asphalte. Ne siffle plus. Caroline écoute, elle entend le bruit d’une portière qu’on ouvre, un pied qu’on pose à terre. Au-dessus d’elle, les morts continuent de tâter les portières à la recherche d’une ouverture. « Au secours ! Aidez-moi ! » Elle se redresse, distingue une silhouette dans les phares de la voiture. « Ici ! ». La silhouette s’avance, d’un pas décidé. S’arrête. « Eh ! les moches ! Vous avez rien de plus intéressant à faire ? » Voix féminine. Caroline est surprise.

La lumière l’éblouit : elle s’écrase contre la banquette. De l’autre côté des vitres, l’attention des morts se dirige maintenant vers la silhouette, ils se tournent vers elle et la considèrent un instant. Puis ils se mettent à avancer, les bras tendus comme pour la saisir. Leurs bouches ont repris leurs grognements d’affamés.

Cric-crac, bruit étrange. Mi-raclement mi-déclic. Caroline ne reconnaît pas ce son, même si elle l’a déjà entendu.

Boum. Détonation. Un éclair de lumière traverse l’habitacle, une gerbe de sang vole dans les airs. A l’extérieur, le corps d’un des morts est violemment projeté en arrière et s’écrase contre le sol. Et boum, nouvelle détonation. Un autre mort éclate, comme une outre de viande explosée par des fragments d’os. Sa tête se détache de son corps en charpie et roule dans le caniveau en bondissant. Boum encore : troisième détonation. Le dernier mort fait un tour sur lui-même sous le coup de l’impact, ses intestins jaillissent de son tronc et se répandent par terre dans une flaque de sucs.

Silence. Le cauchemar est terminé. Caroline est terrée au fond de l’habitacle, entre la banquette arrière et le siège passager. Les mains sur les oreilles, elle entend encore le son lourd et grave du fusil à pompe. Elle enlève les mains, et le bruit de pas qui se dirigent vers sa voiture parvient à son oreille. Quelque chose entre en contact avec la poignée de la portière, la portière s’ouvre. Caroline ouvre les yeux, et aperçoit la silhouette penchée sur elle. « C’est bon, c’est fini. Tu peux sortir maintenant. » C’est Leslie, qui la regarde et lui tend une main. Dans l’autre, elle tient un lourd Benelli M3.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Empty
MessageSujet: Re: La mort est parmi nous (feuilleton zombie)   La mort est parmi nous (feuilleton zombie) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
La mort est parmi nous (feuilleton zombie)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "Nous et nous" (dernière fois que je fais des "parties" parce que je viens de comprendre comment ça marche ! ^^'
» Commentaires de "Nous nous sommes tant ignorés"
» "Nous et nous" (partie 1 (prologue)
» Nous et nous (petite) partie 3)
» Nous et nous (petite) partie 3)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Atelier d'écriture :: Au coin du feu :: Archives fantastique/bit-lit-
Sauter vers: