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 La tour de la belle au bois dormant

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MessageSujet: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 19:10

Bon, ça y est je me lance ! Ce n'est pas la première fois que je publie sur l'AE mais j'ai un peu de mal à vous donner ce texte parce que... ben c'est mon bébé ! Vous êtes les premiers à le lire, quel privilège !

Le récit sera long (pour le moment une cinquantaine de chapitres sont prévus pour arriver jusqu'à la fin), j'espère que j'arriverai à le mener jusqu'au bout et surtout que j'arriverai à vous accrocher ! Je publierai un chapitre tous les 15 jours mais j'en ai trois d'avance sur vous (pour m'obliger à avancer régulièrement et à bien laisser poser). Je me casse la tête sur certains chapitres alors j'attends beaucoup de vos conseils :Dmais le premier me satisfait à peu près. Je l'ai mis en couleur et en gras parce que je trouve que c'est plus pratique de le distinguer des commentaires.

Bonne lecture ! (arg j'ai peur)


Chapitre 1

Keireen marchait sans faire de bruit dans la grande rue pavée. Elle avançait d'un pas un peu pressé, comme l'aurait fait n'importe quelle jeune femme à une heure si avancée de la nuit. On ne voyait d'elle qu'un grand manteau sombre et une mèche blonde qui s'échappait de son capuchon rabattu.

La lune jouait à cache-cache dans les nuages et aucune lumière ne sortait des maisons. Des torches crachaient de la fumée en espérant éclairer la ville. Keireen serra les pans de son manteau. On était début novembre et il faisait un froid mordant. La jeune femme tourna dans une ruelle. Les maisons n'étaient pas très riches et paraissaient se serrer frileusement les unes contre les autres. Les habitants devaient jeter leurs déchets dans la rue car Keireen devait régulièrement éviter des tas d'immondices. Elle ralentit le pas jusqu'à s'arrêter et plissa son nez mutin à cause des odeurs.

Keireen tourna ses yeux bleus vers une torche accrochée au-dessus d'une fenêtre. Elle ferma les yeux, prenant de profondes inspirations pendant presque une minute. Soudain, la torche s'éteignit. Ses paupières se crispèrent de douleur, sa tête la lançait déjà, mais elle se tourna et recommença avec une deuxième torche un peu plus loin. Les quelques maisons alentour se retrouvèrent plongées dans le noir à tel point qu'on ne pouvait même plus distinguer la silhouette de la jeune fille. Un instant plus tard, on entendit clairement un cliquetis. Elle se glissa sans bruit à l'intérieur d'une maison et referma derrière elle. Il n'y avait pas un son et il faisait presque entièrement noir. L'endroit sentait le bois et la cire.

La jeune fille hésita un instant à l'entrée puis avança en tâtonnant. Elle marchait précautionneusement en promenant ses mains dans le vide pour éviter les meubles invisibles. Au fond de la pièce, elle finit par trouver une porte donnant sur un escalier. Elle posa délicatement son pied dessus et... le bois grinça bruyamment. Keireen grimaça. Elle écouta les bruits venant de l'étage et n'entendit qu'un léger souffle à peine audible et son sang qui tapait dans ses oreilles. Elle inspira profondément et continua son ascension. Écoutant attentivement la respiration d'au-dessus, la jeune femme grimpait à une lenteur exaspérante. Elle montait en silence, une main sur le bois rugueux du mur, transférant petit à petit son poids sur la marche suivante.

Un grincement plus fort que les autres fit se couper le souffle d'au-dessus. Keireen s'immobilisa. Elle sentait son cœur battre dans sa gorge, comme un oiseau effrayé. On entendit un corps bouger puis la respiration reprit, régulière. La jeune femme attendit plusieurs minutes avant de reprendre l’ascension pour être sûre que le dormeur ne se réveillerait pas.

Une fois arrivée en haut, elle continua à avancer tout en douceur jusqu'à la porte entrouverte d'une chambre. Keireen observa la pièce. Elle était baignée de lumière, les nuages s'étant écartés. Petite, la salle ne contenait qu'une table, une chaise, un coffre et une paillasse dans un coin. Une jeune femme y était profondément endormie, ses cheveux blonds paraissant blancs à la lumière lunaire.

Keireen approcha doucement de la dormeuse - elle n'eut que deux pas à faire - et s'accroupit près d'elle. Elle sourit. J'en étais sûre !, triompha-t-elle intérieurement. Sous la paillasse, à portée de main, une boîte en bois dépassait un peu. L'intruse s'agenouilla lentement. Elle retira son manteau et sortit un couteau calé dans sa ceinture qu'elle posa à côté d'elle. Elle inspira profondément pour se calmer puis elle posa ses mains sur le coffret. Les yeux fixés sur la jeune endormie, elle commença à retirer doucement la boîte, une main retenant la paillasse. Le bois du sol était dur et une douleur la lança dans le poignet qui retenait la lourde couche. Centimètre par centimètre, elle délivrait l'objet. Avec soulagement, elle finit par libérer complètement la boîte, reposa le lit et secoua son poignet douloureux.

La boîte était en bois brut, mal taillé, rêche. Elle l'ouvrit et son cœur fit un bond. A l'intérieur reposait un délicat collier en or, serti de rubis et d'émeraudes. Keireen resta un instant figée, le souffle coupé par la beauté du bijou. Elle le sortit avec précautions et le passa à son cou, frissonnant sous le métal froid. Elle referma le coffret et, après une hésitation, le reposa près de la paillasse. La jeune femme récupéra son couteau et remit son manteau en le fermant bien. Keireen se leva sans un bruit et redescendit l'escalier. Puis elle sortit et referma la porte derrière elle en soupirant.

En quelques pas rapides, Keireen disparut dans les ruelles.


Dernière édition par lulu_turlututu le Mar 16 Juil 2013 - 19:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 20:24

Salut. Je vais d'abord mettre mes remarques et questions dans le texte lui-même, et puis je parlerais de mes impressions.

Spoiler:

Oui, il y en a très peu. Smile
Pas grand-chose à redire sur le style, c'est bien écrit et ça se lit agréablement ! L'ambiance silencieuse et feutrée est bien retranscrite. Le seul souci étant parfois ces phrases que je trouve un peu courtes, comme je dis plus haut.
Pour l'instant, on voit une voleuse faire son œuvre, on ne sait rien d'elle, de ses motivations, mais je pense bien que tu vas nous éclairer sur tout ça dans la suite, que je lirais avec plaisir. Smile
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMer 3 Juil 2013 - 7:52

Salut !
Merci pour ta réponse ! Je note tes remarques mais j'attends d'en avoir un peu plus pour faire des corrections ! J'avais pas vu que mes phrases étaient si courtes (et quand j'ai des scènes d'actions, j'arrive plus à en faire -_-').
Pour la ponctuation, pour moi un "et" ou un "mais" est une forme de ponctuation alors interdit de mettre une virgule avant (sauf cas particulier) ! Mais tu as raison, ce n'est pas une liste, j'enlèverai celle d'avant je pense.
Merci pour les critiques, j'avais peur que l'absence de dialogues soit gênante mais apparemment ça va !
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMer 3 Juil 2013 - 14:56

Donc, je m'attaque au premier chapitre, puisqu'il y en a qu'un!
Je t'explique comment je fonctionne.
Vert:  ce qui me dérange dans ton texte.
Rouge: mes propositions et remarques.
Violet: les répétitions.

Clique ici:
Alors, le texte est sympa j'attends la suite. Cependant beaucoup de répétitions.
Il y a aussi des expressions que je trouve étrange et des phrases mal formulés. c'est un bon début, continue, le fruit du véritable travail est toujours exceptionnel.
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sombrefeline
Héros Légendaire
sombrefeline


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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeVen 5 Juil 2013 - 13:39

Citation :
Elle avançait d'un pas un peu pressé, comme l'aurait fait n'importe quelle jeune femme à une heure si avancée de la nuit. On ne voyait d'elle qu'un grand manteau sombre, un peu sale

Répétition de « un peu »

Citation :
Des torches crachaient de la fumée en espérant éclairer la ville
J’ai un peu de mal avec cette phrase. Je vois ce que tu veux dire mais je trouve l’image et la formulation mal choisis.

Citation :
Elle ralentit le pas jusqu'à s'arrêter et fronça le nez à cause des odeurs. Ses yeux étaient bleus, ses lèvres fines et son nez un peu courbé au bout.
Je ne suis pas sûre qu’enchaîner une description des mauvaises odeurs avec une description physique de l’héroïne soit la meilleure chose à faire.

Citation :
Ses yeux se crispèrent de douleur
Ses paupières, plus que ses yeux (sinon ça devient vraiment bizarre…)

Citation :
Les quelques maisons alentour se retrouvèrent plongées dans le noir à tel point qu'on ne pouvait même plus distinguer la silhouette de la jeune fille […]il faisait presque entièrement noir
Redite, on a compris qu’il faisait noir.

Citation :
Un énième grincement
Enième donne l’impression qu’elle n’ a pas arrêté de faire grincer les marches. Or, si j’ai bien suivi, il n’y a eu qu’un seul grincement avant ça.

Pas d’autres fautes relevées, le style est simple et agréable (même si j’ai parfois eu du mal avec les images que tu choisis pour les descriptions et les actions).

Sinon, un début intriguant, on se demande qui est cette jeune fille et pourquoi voler ce collier. Je trouve que tu plantes assez bien le décor et que tu arrives à bien faire monter la tension dans ce court extrait.
J’attends donc la suite.

_________________
That is not dead which can eternal lie. And with strange aeons even death may die

There is no "overkill". There is just "open fire" and "time to reload"

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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMar 16 Juil 2013 - 19:42

Salut !
J'ai essayé de corriger d'après vos remarques. Parfois je n'étais pas tout à fait d'accord avec vous (je suis sûre qu'on dit froncer le nez !) mais si ça vous gêne dans la lecture, j'essaye d'en tenir compte. Il y a encore quelques phrases qui ont besoin d'être retravaillées (comme les torches qui veulent éclairer la ville ou la douleur dans le poignet) mais je n'ai pas de solutions immédiates qui me conviennent.
Juste une remarque pour Fenrajis sur les répétitions. Je pense que deux "elle" à la suite, ce n'est pas une répétition. Tu ouvres n'importe quel livre et tu en trouveras bien plus ! Mettre des synonymes systématiquement alourdit beaucoup le récit et coupe l'action je trouve... Une autre remarque sur mon utilisation du "on". Elle est peut-être un peu abusive mais je l'utilise plusieurs fois dans le récit pour placer le lecteur vraiment "avec" le personnage et tu ne m'as fait la remarque qu'une seule fois, ce "on" te dérange vraiment ?
La suite... après une dernière relecture.
Merci pour vos compliments ! Je suis contente parce que vous étiez gênés à peu près aux mêmes endroits que moi (mais j'aime telleeeeeement les métaphores :'))
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMar 16 Juil 2013 - 20:16

Voilà la suite ! Ce chapitre est beaucoup plus long (mais en fait c'est le premier qui est court). Il contient beaucoup d'informations, vous me direz si ce n'est pas trop lourd.
Bonne lecture !!



Chapitre 2

Keireen descendit du carrosse avec précautions. Elle portait une longue robe vert pâle, gonflée par des couches de jupons et brodée de fils d'or sur le corset. Ses cheveux blonds étaient attachés en une complexe coiffure d'où s'échappaient quelques anglaises. En forme de L, le palais qui se dressait devant elle était en granit clair et possédait de grandes fenêtres sur ses trois étages. A l'entrée, deux immenses statues du dieu Omnar regardaient sévèrement vers l'horizon, surveillant la capitale de Kwalen qui se réveillait. Le soleil perçait déjà dans un ciel bleu prometteur.

La jeune femme grimpa quelques marches en rajustant le foulard qui couvrait sa gorge. Les gardes à l'entrée la laissèrent passer sans un mot. Elle traversa un grand hall où des serviteurs courraient en tous sens, s'aboyant mutuellement des ordres. Des odeurs de pain frais et de viande en train de rôtir arrachèrent un gargouillement d'envie au ventre de Keireen mais elle prenait déjà le couloir menant vers la petite barre du L.

Elle marcha un long moment, les bruits s'estompant. Les rares serviteurs qu'elle croisait prenaient un air important et la saluaient comme à contre cœur. Les murs étaient couverts de boiseries dorées et de divers portraits de la famille royale, éclairés par le jour naissant. La jeune femme finit par arriver devant une porte et deux gardes lui ouvrirent à nouveau.

La salle dans laquelle Keireen pénétra était grande et chaleureuse. De confortables fauteuils étaient disposés un peu partout, des gâteaux et des boissons attendaient sur des plateaux en argent et des serviteurs s'affairaient autour de la dizaine de nobles qui patientaient. Il y avait même une jeune harpiste qui tirait quelques notes dans un coin. La jeune femme sourit.

Tous les jours avait lieu le même rituel. Les nobles qui souhaitaient s'entretenir avec le roi devaient l'accompagner dans le petit Toit du palais pour y prier Omnar. Cette cérémonie marquait le début d'une longue journée d'entretiens, de rendez-vous et de réunions en tout genre pour le couple royal. Sa Majesté se levait en général bien avant le soleil mais, ce jour-là, il était visiblement en retard.

Keireen ignora l'odeur de confiture pour se diriger vers la porte de gauche, plus petite et sobre, encore gardée, cette fois par la garde royale.

« Mademoiselle la Comtesse ! » l'interrompit une grosse voix.
Keireen leva discrètement les yeux au ciel et se retourna en arborant son sourire le plus adorable.
« Bonjour, Monsieur le Duc. »
Le gros homme coincé dans un pourpoint jaune moutarde s'était levé d'un bond. Il tenait à la main un gâteau à la crème dans lequel il avait généreusement mordu.
« Oui, bonjour. » répondit-il d'un ton agacé. « Vous attendez avec nous le lever du roi, je suppose ? »

Il jeta un coup d’œil autour de lui, cherchant un appui parmi les autres nobles mais la plupart n'étaient que des nobliaux sans terre ou au contraire des terriens sans titre. Ils n'oseraient rien dire à une comtesse.

« Pardonnez-moi, Monsieur le Duc, mais j'ai des nouvelles importantes à faire parvenir à Sa Majesté. »
« Eh bien, nous avons tous des choses importantes à lui dire ! Mais nous patientons, vous voyez. Vous devriez apprendre la patience, Mademoiselle, c'est une vertu trop rare. »
Et que tu te gardes bien de cultiver, songea Keireen mais elle répondit : « Je sais bien, Monsieur,  mais la ponctualité est une vertu toute aussi importante et Sa Majesté attend impatiemment des nouvelles de son cousin. »

Le duc grogna d'un ton indifférent : « Ah, c'est vrai que vous êtes médecin. »

Comme si tu pouvais l'oublier, idiot
, songea à nouveau la jeune femme, ta propre fille vient d'être acceptée à l'école Talen ! D'ailleurs, c'est bien pour ça que tu es ici, non ? Pour la récupérer et pouvoir la marier contre un joli tas d'or, n'est-ce pas ? Le roi ne te la laissera jamais, elle est bien trop douée. Si tu savais...

Le duc ajouta brutalement, comme s'il avait suivi le même cheminement de pensées : « De toute façon, le roi n'est pas encore levé. Je suis sûr qu'il est très inquiet pour la santé de son cousin mais vous ne pourrez pas le voir. »
Keireen lui jeta un regard moqueur.
« Vous croyez ? » Tiens, ma patience n'a pas tenu très longtemps aujourd'hui...

Sans attendre sa réponse, elle se retourna et se dirigea vers la porte. Le duc s'indigna.
« Pour qui vous prenez-vous ? Les gardes ne vous laisseront jamais pa... »
A ce moment, un des soldats s'était penché pour ouvrir la porte, interrompant le noble. Keireen ne put retenir un sourire que l'homme lui renvoya discrètement. Visiblement, elle n'était pas la seule à ne pas apprécier le duc de Liandre. Elle résista à l'envie de se retourner pour voir la tête qu'il devait faire. Pour une fois qu'on lui coupait le bec ! La porta claqua dans son dos.

Elle parcourut un autre couloir et frappa délicatement à la porte du fond.
« Entrez. » répondit une voix grave.

Keireen posa la main sur la poignée et prit une profonde inspiration.

La salle était plutôt petite, éclairée par la lumière automnale. Un lit à baldaquin se dressait dans le fond tandis qu'un bureau et des armoires occupaient le reste de l'espace. Le roi de Kwalen, Thaewen Ier, se tenait contre la fenêtre. C'était un homme imposant au visage grave et qui faisait plus jeune que ses quarante-deux ans. Derrière lui, une silhouette se dessinait dans l'ombre. Assise sur une chaise, à peine plus âgée que Keireen, la reine tordait nerveusement un pan de sa chemise de nuit. Celle-ci dévoilait la courbe d'un ventre arrondi. Repoussant une mèche blond vénitien, elle leva ses yeux cernés vers la nouvelle arrivée.

« Alors, vous l'avez ? » s'exclama-t-elle.

Keireen fut une seconde tentée de prendre une mine désolée mais ce n'était pas vraiment le moment de plaisanter. Elle sourit et retira le tissu autour de son cou pour dévoiler le sublime collier serti d'émeraudes et de rubis. Il était maintenant tiède.

Le roi esquissa un sourire et la reine se leva d'un bond, une main tenant son ventre. Elle posa son poing fermé sur le cœur et, fermant les yeux, poussa un soupir de soulagement : « Merci, grand Omnar ! » puis elle se précipita sur sa sauveuse qui détachait le bijou.

« Attendez, Votre Majesté. » l'interrompit l'homme dans l'ombre. Il s'avança. Son visage était ridé et ses cheveux blancs. Ses sourcils noirs et fournis lui donnaient un air grognon.
Thaewen se tourna vers lui d'un air étonné. « Qu'y a-t-il, Morken ? »
« Il se pourrait que cela soit un faux. »

Keireen leva les yeux au ciel mais le roi acquiesça d'un signe de tête. Morken prit le collier des mains de la jeune femme et l'examina longuement à l'aide d'une loupe sous le regard angoissé de la reine. Keireen se demanda s'il avait reçu une formation pour distinguer les faux bijoux des vrais. Décidément, le chef des Services Secrets et Ministre de la Médecine était plein de ressources.
« On dirait que c'est le vrai. » finit-il par conclure dans un grognement.

La reine récupéra son bijou et le rattacha nerveusement à son cou. Elle se tourna vers le roi.
« Je ne le perdrai plus jamais, mon ami, je vous le promets. »
Thaewen acquiesça brièvement.
« Allez vous préparer, Madame, nous sommes en retard. » La reine partit précipitamment vers ses appartements.

Keireen se tourna d'un air triomphant vers Morken qui finit par lâcher comme à contre cœur : « C'est du bon boulot. » Le sourire de la jeune femme n'aurait pu être plus grand, les compliments de son supérieur étant extrêmement rares.

« Effectivement, Mademoiselle la Comtesse, c'est du beau travail. » déclara le roi. « Si mon beau-père avait appris que son précieux bijou familial avait disparu, même brièvement, il m'aurait déclaré la guerre... ou tout du moins m'aurait publiquement humilié. Vous avez agi rapidement et avec discrétion, je vous félicite. »

Keireen rougit sous le compliment. Pour elle, le roi était bien plus que le chef de l'état. Il avait fait d'elle ce qu'elle était.

« A ce propos, qui possédait le collier ? » reprit-il.
« Il semble que c'était une simple roturière, Votre Majesté. D'après ce que nous avons pu apprendre, un homme a trouvé le collier au bord de la rivière, là où Sa Majesté l'a oublié. Il l'a amené à un bijoutier pour voir ce qu'il pouvait en tirer. Celui-ci a aussitôt compris sa valeur mais il a fait mine que c'était un faux et l'homme lui a vendu une bouchée de pain. Le bijoutier pensait sans doute qu'il avait été volé alors il ne l'a pas tout de suite revendu. Il l'a donné à son amante pour qu'elle le garde et le cache. Je l'ai trouvé chez elle. »
« Hum... Je pense que l'homme qui a trouvé le collier ne pensait pas à mal mais ce bijoutier me semble assez malhonnête. Je ne veux pas que ce genre de personnes circule sans être inquiété dans ma capitale. Morken, enquêtez un peu sur lui et trouvez s'il cache d'autres arnaques semblables. Peut-être que passer quelques nuits dans une cellule lui fera comprendre les bienfaits de l'honnêteté. »
« Bien, Votre Majesté. » répondit le petit homme en noir.

« Sire. » commença Keireen. « J'étais étonnée de voir la reine ici. Est-elle au courant... » Elle laissa sa phrase en suspend.
« Que vous êtes une espionne à mon service ? Sûrement pas. Je lui ai simplement dit qu'un de vos serviteurs avait retrouvé le bijou. Vous avez vu comme elle est étourdie ? Perdre son collier au bord d'une rivière... A-t-on jamais vu une chose pareille ! Alors lui confier un secret comme celui-ci, il n'en est pas question. Si les autres pays venaient à savoir que nous employons des femmes comme espions, il penserait que nous nous affaiblissons et pourraient tenter de nous attaquer. De plus, cela mettrait en danger vos aînées et toutes les femmes en visite à l'étranger. Non, non, ma chère épouse n'est au courant de rien. D'ailleurs, ce n'est pas ce que j'attends d'elle. Je préfère qu'elle ne soit pas trop futée au contraire et qu'elle fasse de beaux et solides enfants. »

Keireen acquiesça distraitement. Elle n'était pas d'accord avec cette vision de la femme cruche et obéissante mais elle devait reconnaître qu'il valait mieux une reine étourdie qu'une espionne au service d'un autre royaume ou une comploteuse qui aurait semé la zizanie.

Une pensée lui traversa l'esprit.
« A ce propos, Votre Majesté, le duc de Liandre est encore en train d'attendre dans le petit salon. Il semble qu'il soit venu à nouveau réclamer sa fille. »
« Que la peste l'emporte, celui-ci ! » s'exclama le roi. « Il vient presque tous les jours pour me rabattre les oreilles de sa « pauvre enfant ». »
« Il pleure surtout l'argent qu'il aurait gagné en la mariant ! » s'enflamma la jeune femme. « Comme elle est fille unique, son mari héritera de toutes les terres. Annelle m'a dit que son père négociait avec le  marquis de Dorbeau et qu'il avait quasiment réussi à la vendre. »
« Allons, Keireen, il s'agit du mariage d'une jeune femme et non de l'achat d'un objet. » déclara le roi en fronçant les sourcils.
« Oui, Votre Majesté. Je suis désolée. » La gentillesse du roi à son égard lui faisait toujours oublier à qui elle parlait.
« En tout cas, je suis content d'avoir fait échouer cette union. » reprit le roi. « Le marquis de Dorbeau est bien assez puissant, si ses enfants récupéraient les terres de cet idiot de duc en plus, il pourrait commencer à leur venir d'étranges idées. » Thaewen resta quelques instants silencieux, plongé dans ses pensées.

Il s'ébroua comme pour se réveiller.
« Ah, nous avons une nouvelle mission pour vous, Keireen. » se reprit-il.
La jeune femme s'agita, impatiente.
« Ce sera sans doute une mission un peu plus longue que d'habitude. Vous avez entendu parler de ceux qui se font appeler les rebelles je suppose ? »
Keireen acquiesça.
« C'est un groupe de voleurs et de coupe-jarrets qui sévit dans le duché de Kenvra. Ils proclament que vous opprimez le peuple et qu'Omnar est un faux dieu. Ils disent être la voix de la population et des anciens dieux mais ils font des descentes régulières pour piller les villages les plus pauvres. Pitoyable. » conclut-elle avec dégoût.
« Oui, c'est ce qu'ils étaient jusqu'à maintenant mais, ces derniers temps, ils sont de plus en plus gourmands. Ils sont descendus dans le marquisat de Comben, ce qu'ils n'avaient jamais fait auparavant. Il y a aussi de nombreux cas d'incendies de Toits, de maisons et de cultures sur leur chemin. Et ils semblerait qu'ils s'en prennent de plus en plus aux nobles. Nous avons tenté de les attraper évidemment mais ils sont fuyants comme des anguilles. En fait, nous manquons d'informations. Nous ignorons presque tout d'eux : le nom de leur chef, leur nombre et quelles armes ils possèdent. C'est pour cela que vous allez enquêter. »

« Vous souhaitez que je m'introduise parmi les rebelles ? » demanda Keireen avec une pointe d'excitation.
« Oh non. Je ne doute pas de vos compétences mais nous ne sommes pas sûr qu'il y ait des femmes dans leur groupe et vous êtes assez connue, Comtesse. Il y a assez peu de femmes-médecins dans notre pays. De plus, nous n'avons pas assez d'informations sur eux, nous ne savons même pas exactement où ils sont. Votre but sera d'essayer de trouver où ils se terrent, combien ils sont, qui est leur chef et surtout qui les aide, car je suis sûr que certains de mes fidèles vassaux se feraient une joie de financer une rébellion. Nous verrons ensuite pour les missions d'infiltration. »
Keireen leva un sourcil interrogateur mais le roi ne parut pas vouloir détailler.

« Et quelle sera ma couverture, Votre Majesté ? Je ne crois pas que je puisse encore sauver un de vos cousins sans provoquer quelques doutes. »
« Non, cela deviendrait suspect. Nous avons construit quelque chose d'un peu plus crédible, je l'annoncerai officiellement cet après-midi. D'ailleurs, tachez de prendre une mine dépitée en sortant, cela ressemblera fort à une déchéance de ma part. Si ça peut vous consoler, vous ne serez pas toute seule pour effectuer cette mission. Je laisse Morken vous expliquer la suite, le soleil est déjà haut et la reine doit avoir fini de se préparer. Venez assister à la cérémonie au Toit, cela paraîtrait étrange sinon. »
« Très bien, Votre Majesté. »

Keireen suivit son supérieur hors de la chambre du roi. Elle prit une mine déçue et un peu humiliée en entrant dans le petit salon. Le duc de Liandre bondit sur ses pieds en les voyant mais s'arrêta devant sa mine défaite. Il prit un petit air triomphant en les regardant traverser en silence la salle et la jeune femme retint à nouveau un sourire.

« J'ai deux surprises pour vous, Keireen. » commença Morken. Il marchait lentement en direction du Toit, baissant la voix ou s'interrompant lorsqu'ils croisaient des serviteurs. « Vous allez partir avec votre frère. »
« Vraiment ? Mais il n'est pas... »
« Je sais que c'est un simple médecin mais il connaît votre secret et ce sera plus crédible d'avoir un homme avec vous. »
« Nous serons tous les deux alors ? »
« Non, vous serez trois. »
Keireen mit quelques instants avant de réaliser.
« Alors, il y aura une femme avec nous ? » Son cœur s'emballa. Et si c'était...
« Vous êtes perspicace. » se moqua son supérieur. « C'est là ma deuxième surprise, Ylena vous accompagnera. »

La jeune femme se retint de hurler de joie. Son idole, la personne qu'elle admirait le plus au monde, allait faire une mission avec elle !
« Vous êtes censée avoir un air dépité, Keireen, reprenez-vous. »
« Oui, désolée. Et quelle sera notre couverture ? »
« Vous vous rappelez l'épidémie de grippe d'il y a quelques mois ? »
Keireen hocha gravement la tête.
« Vous allez vous rendre dans les seigneuries du nord de Kwalen pour y rencontrer les médecin-chefs. Je leur ai demandé il y a quelques temps d'effectuer un bilan, le nombre de malades, de morts, etc... Vous irez récupérer ces documents et discuter avec eux des solutions qu'ils ont mises en place. Mais j'expliquerai tout cela plus en détails à votre frère qui en sera officiellement chargé. Trois autres personnes seront envoyées dans le sud pour plus de crédibilité. »

La jeune comtesse fronça les sourcils.
« C'est un peu humiliant pour des médecins diplômés de la meilleure école du pays d'être chargés de ce genre de travail... Je comprends pourquoi je dois avoir l'air déprimée. »
« En effet. Beaucoup de nobles jasent sur le nombre de filles admises en médecine, c'est un peu trop tôt pour eux. Le roi montre ainsi qu'il n'a pas une totale confiance en vous et qu'il vous juge plus digne de faire de la paperasse. »
« Mon frère sera aussi pris dans le lot. »
« C'est Aetar qui sera officiellement chargé de diriger la mission donc cela sera un peu moins humiliant pour lui et puis c'est un dommage collatéral. »
« Hum... Nous allons donc parcourir toutes les seigneuries du nord du pays ? »
« Oui, sauf le comté de Pawir, ce ne sera pas la peine. »
« Pourquoi donc ? »
« Le roi estime que cet endroit a peu de chances d'accueillir des rebelles et, comme vous le savez, elle appartient au roi. »
« Tout comme le duché de Mandre. »
« Oui mais Sa Majesté a une totale confiance en son cousin qu'il a chargé de diriger Pawir en son nom. »
« Est-ce que cela ne va pas paraître étrange d'ignorer ainsi une seigneurie ? »
« Il n'y a que vous pour vous en préoccuper ainsi. C'est un caprice de Sa Majesté, faites avec. »
« Très bien. »

Keireen réfléchit quelques instants.
« Il y a d'autres avantages à être ainsi publiquement rejetés par le roi, n'est-ce pas ? Si jamais nous trouvons les rebelles, nous aurons une bonne excuse pour nous infiltrer. »
Morken ne répondit pas mais sourit légèrement, la jeune femme avait visé juste.

Ils arrivèrent devant les portes du Toit du palais. A l'intérieur, il y avait des tapisseries et des tableaux qui représentaient différentes scènes de la vie d'Omnar. De hautes fenêtres vitrées laissaient entrer un peu de lumière mais la plupart provenait des nombreuses cheminées sur les côtés. Un peu partout, le symbole du dieu était représenté : un disque solaire coupé d'une épée rouge sang.

Morken et Keireen remontèrent les rangées de sièges déjà remplies jusqu'aux places du deuxième rang, réservés aux comtes, barons et haut fonctionnaires. Le premier rang accueillait le roi, la reine, les ducs et les marquis ainsi que les membres les plus importants de l'Omnarium. Les autres rangs étaient déjà tous remplis et un joyeux brouhaha régnait.

En choisissant sa place, le regard de Keireen fut attiré par quelqu'un qui lui faisait un léger signe. Elle sourit en reconnaissant le jeune homme. Il avait les cheveux châtains coupés courts, les mêmes yeux bleus et le même nez qu'elle.

« Aetar ! Qu'est-ce que tu fais là ? » lui chuchota-t-elle, laissant Morken s'installer un peu plus loin. « Tu vas tous les jours au Toit maintenant ? Tu es au courant qu'il y en a un plus près de chez nous ? »
« Haha, si tu crois que ça m'amuse ! Morken m'a demandé de venir, il m'a dit qu'il avait quelque chose d'important à me dire. »
« Oui ! On part en mission tous les deux ! »
« Quoi, moi aussi ? »
« Eh oui ! Je t'expliquerai plus tard, il y a trop de monde ici. Mais en gros, c'est parce que tu connais bien mon travail... Au fait, devine qui vient avec nous ? »

Elle lui jeta un grand sourire. Il réfléchit quelques instants.
« Non ?! La fameuse Ylena ? »
« Oui ! Je suis tellement contente ! »
« Je vais enfin pouvoir la rencontrer ! Depuis le temps que tu me parles d'elle ! C'est tout de même la première femme-es... » Keireen l'interrompit d'un coup de coude dans les côtes. Même s'il y avait du bruit, on n'était jamais à l'abri d'une oreille indiscrète. « Aïe... Désolé. Enfin c'est génial que tu puisses travailler avec elle. »
« Oui ! Mais il faut qu'on est l'air dépités, notre mission n'est pas franchement une marque de reconnaissance du roi mais plutôt une sorte d'humiliation et de rejet combinés... »
« Génial, j'adore que tu m'embarques dans tes histoires. » ironisa Aetar. « Au fait, tu sais qui va présenter la cérémonie ? Le M ? »
« Je ne crois pas. » répondit sa petite sœur. « Il n'officie qu'à celles du lundi et encore. Ce doit être son second, le N Noran. »
« Oh non, il est ennuyeux à mourir. »

L'Omnarium, l'ordre religieux du dieu Omnar, possédait une hiérarchie très précise. A sa tête se trouvait le O, qui vivait dans le pays de Gwyen et contrôlait tout l'ordre. Ensuite venaient les deux M qui avaient la main mise sur les deux autres pays convertis à l'Omnarium : Warum et bien sûr Kwalen. Puis on comptait une centaine de N, présents dans toutes les grandes villes. C'étaient eux qui élisaient les M et le O. La lettre suivante était le A, que pouvaient porter tous les religieux qui officiaient. Enfin, les R étaient les novices. A leur élévation à un niveau supérieur, les membres de l'Omnarium devaient se choisir un nom commençant par leur nouvel lettre.

Dieu guerrier, Omnar possédait aussi sa propre armée. Il était d'ailleurs impensable de nommer un homme à un poste de N sans qu'il n'est fait au moins une année militaire. Le O et les M étaient le plus souvent d'anciens généraux réputés. Le M de Kwalen, Maldir, s'occupait plus de politique que de foi. On le voyait rarement aux cérémonies et seulement le lundi, jour sacré où la présence au Toit était quasiment obligatoire pour toute la population.

A ce moment, le roi et la reine entrèrent dans le Toit, suivis par les nobles. Le duc de Liandre tentait de prendre un air pieux mais il avait de la crème au coin de la bouche, ce qui gâchait un peu l'effet. Tout le monde se tut. Le beau monde s'installa cérémonieusement au premier rang et les autres nobles derrière. On ferma les portes derrière eux. Une minute plus tard, Noran pénétra par une petite porte et vint se placer devant la foule. Il posa son poing fermé sur sa poitrine et clama : « Qu'Omnar abatte ses ennemis de son épée et protège ses adorateurs de sa lumière. ».

Keireen imita son geste et répéta la phrase avec le reste du Toit. Puis Noran commença son discours. La jeune femme réprima un bâillement. Décidément, ses nuits étaient bien plus excitantes que ses journées.
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 15:17

Quoi personne pour commenter le 2ème extrait?

(Pas de panique, je rattrape mon retard en lecture, mais je ne t'oublie pas)


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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 16:55

yoooo !

désolé de ne te commenter que maintenant, mais le boulot toussa toussa ...

Sinon ! Bah c'est bien sympathique ma foi, j'ai bien aimé. Ton héroïne est assez bien réalisé, mais j'ai hâte de la connaitre un peu mieux. la joute verbale avec le duc m'a fait rire.

tout ça pour dire, j'ai bien envie de lire la suite.

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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 18:42

C'est parti pour un commentaire des deux chapitres. Cool 

Chapitre 1

"Des torches crachaient de la fumée en espérant éclairer la ville."
J'adore! ::love:: 

"Les habitants devaient jeter leurs déchets dans la rue car Keireen devait régulièrement éviter des tas d'immondices."
Répétition de devoir, qui est déjà un verbe assez faible.

"Elle ralentit le pas jusqu'à s'arrêter et plissa son nez mutin à cause des odeurs."
Le "à cause" me fait une impression bizarre. Je trouve qu'il est trop... simpliste par rapport à la tournure de la phrase. Fin c'est hautement subjectif.

"Elle marchait précautionneusement en promenant ses mains dans le vide pour éviter les meubles invisibles"
Je vois ce que tu veux dire, mais les meubles invisibles dans un monde où on peut faire de la magie, ça a un sens particulier hein. ^^

"Elle écouta les bruits venant de l'étage et n'entendit qu'un léger souffle à peine audible et son sang qui tapait dans ses oreille"
Trop de "et", c'est moche. Ma proposition, c'est transformer le premier "et" en virgule.

"frissonnant sous le métal froid"
Rolling Eyes Pléonasme mon amour.

Voila, c'est tout pour ton premier chapitre. Niveau histoire, je suis intéressé, surtout que je penchais plus pour un assassinat que pour un vol, dans les première lignes. Tu plantes l'ambiance simplement, et c'est très agréable à lire. Smile

Chapitre 2

"Elle marcha un long moment, les bruits s'estompant."
Ici, l'utilisation du participe présent me semble bizarre. "les bruits s'estompèrent" aurait plus de sens à mon avis.

"Celui-ci a aussitôt compris sa valeur mais il a fait mine que c'était un faux et l'homme lui a vendu une bouchée de pain"
Je pense qu'il manque un "pour", ou alors il faudrait que tu précises que l'homme est boulanger. ^^

PAs franchement d'autres remarques à faire sur le deuxième chapitre. C'est franchement très bon, on lit avec beaucoup de plaisir, et j'ai envie de savoir la suite. Smile
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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeMer 7 Aoû 2013 - 17:35

chapitre 2

Commentaire de l'animatrice des galeries : poste des extraits un peu moins long, ça peut rebuter les lecteurs sinon.

On commence par quelques corrections relevées

Citation :
avec précautions
précaution

Citation :
Elle portait une longue robe vert pâle, gonflée par des couches de jupons et brodée de fils d'or sur le corset.
J'aurais inversé les deux éléments de descriptions, car là, ça donne l'impression que ce sont les jupons qui sont brodés de fil d'or.

Citation :
La jeune femme grimpa quelques marches en rajustant le foulard qui couvrait sa gorge
Chipotage, mais vu la tenue et la coiffure de princesse, j'aurais plus vu un châle qu'un bête foulard.

Citation :
des serviteurs courraient
couraient, non?

Citation :
comme à contre cœur
contrecoeur

Citation :
que des nobliaux sans terre ou au contraire des terriens sans titre
Terre/terriens, je pense qu'il faudrait trouver un synonyme pour l'un des deux.

Citation :
Pour une fois qu'on lui coupait le bec !
Lui clouait le bec, non?

Citation :
qui faisait plus jeune que ses quarante-deux ans
paraissait plus jeune sonnerait mieux, je trouve.

Citation :
« C'est du bon boulot. »
formulation un peu trivial, par rapport au reste du texte et des dialogues

Citation :
avec cette vision de la femme cruche et obéissante
même remarque qu'au-dessus.

Citation :
Il y a aussi de nombreux cas d'incendies de Toits, de maisons et de cultures sur leur chemin.
Pourquoi la majuscule à "toit"?

Citation :
Morken et Keireen remontèrent les rangées de sièges déjà remplies jusqu'aux places du deuxième rang, réservés aux comtes, barons et haut fonctionnaires.
"réservées", vu qu'il s'agit des places.

Citation :
sans qu'il n'est fait au moins une année militaire
n'ait fait

Sinon, ben c'est plutôt sympa. Tu campes bien ton personnage, les dialogues sont vifs, les descriptions bien intégrées au texte et les enjeux de l'histoire bien amenés. J'ai hâte de lire la suite.

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MessageSujet: Re: La tour de la belle au bois dormant   La tour de la belle au bois dormant Icon_minitimeDim 1 Sep 2013 - 21:44

lulu_turlututu a écrit:
Bon, ça y est je me lance ! Ce n'est pas la première fois que je publie sur l'AE mais j'ai un peu de mal à vous donner ce texte parce que... ben c'est mon bébé ! Vous êtes les premiers à le lire, quel privilège !

Le récit sera long (pour le moment une cinquantaine de chapitres sont prévus pour arriver jusqu'à la fin), j'espère que j'arriverai à le mener jusqu'au bout et surtout que j'arriverai à vous accrocher ! Je publierai un chapitre tous les 15 jours mais j'en ai trois d'avance sur vous (pour m'obliger à avancer régulièrement et à bien laisser poser). Je me casse la tête sur certains chapitres alors j'attends beaucoup de vos conseils :Dmais le premier me satisfait à peu près. Je l'ai mis en couleur et en gras parce que je trouve que c'est plus pratique de le distinguer des commentaires.

Bonne lecture ! (arg j'ai peur)


Chapitre 1

Keireen marchait sans faire de bruit dans la grande rue pavée. Elle avançait d'un pas un peu pressé, comme l'aurait fait n'importe quelle jeune femme à une heure si avancée de la nuit. On ne voyait d'elle qu'un grand manteau sombre et une mèche blonde qui s'échappait de son capuchon rabattu.

La lune jouait à cache-cache dans les nuages et aucune lumière ne sortait des maisons. Des torches crachaient de la fumée en espérant éclairer la ville. Keireen serra les pans de son manteau. On était début novembre et il faisait un froid mordant. La jeune femme tourna dans une ruelle. Les maisons n'étaient pas très riches et paraissaient se serrer frileusement les unes contre les autres. Les habitants devaient jeter leurs déchets dans la rue car Keireen devait(répétition de devait) régulièrement éviter des tas d'immondices. Elle ralentit le pas jusqu'à s'arrêter et plissa son nez mutin à cause des odeurs.

Keireen tourna ses yeux bleus vers une torche accrochée au-dessus d'une fenêtre. Elle ferma les yeux, prenant de profondes inspirations (Si elle ne prend que des inspirations pendant tout ce temps, elle va vite avoir un problème^^)pendant presque une minute. Soudain, la torche s'éteignit. Ses paupières se crispèrent de douleur, sa tête la lançait déjà, mais elle se tourna et recommença avec une deuxième torche un peu plus loin. Les quelques maisons alentour se retrouvèrent plongées dans le noir à tel point (la tournure me parait légèrement maladroite. Dans une pénombre telle?) qu'on ne pouvait même plus distinguer la silhouette de la jeune fille. Un instant plus tard, on entendit clairement un cliquetis. Elle se glissa sans bruit à l'intérieur d'une maison et referma derrière elle. Il n'y avait pas un son et il faisait presque entièrement noir.(ça t'évitera une répétition ici en plus) L'endroit sentait le bois et la cire.

La jeune fille hésita un instant à l'entrée puis avança en tâtonnant. Elle marchait précautionneusement en promenant ses mains dans le vide pour éviter les meubles invisibles. Au fond de la pièce, elle finit par trouver une porte donnant sur un escalier. Elle posa délicatement son pied dessus et... le bois grinça bruyamment. Keireen grimaça. Elle écouta les bruits venant de l'étage et n'entendit qu'un léger souffle à peine audible et son sang qui tapait dans ses oreilles. Elle inspira profondément et continua son ascension. Écoutant attentivement la respiration d'au-dessus, la jeune femme grimpait à une lenteur exaspérante. Elle montait en silence, une main sur le bois rugueux du mur, transférant petit à petit son poids sur la marche suivante.

Un grincement plus fort que les autres fit se couper le souffle d'au-dessus. Keireen s'immobilisa. Elle sentait son cœur battre dans sa gorge, comme un oiseau effrayé. On (on? Pourquoi on? Elle, puisqu'on est de son point de vue je pense?)entendit un corps bouger puis la respiration reprit, régulière. La jeune femme attendit plusieurs minutes avant de reprendre l’ascension pour être sûre que le dormeur ne se réveillerait pas.

Une fois arrivée en haut, elle continua à avancer tout en douceur jusqu'à la porte entrouverte d'une chambre. Keireen observa la pièce. Elle était baignée de lumière, les nuages s'étant écartés. Petite, la salle ne contenait qu'une table, une chaise, un coffre et une paillasse dans un coin. Une jeune femme y était profondément endormie, ses cheveux blonds paraissant blancs à la lumière lunaire.

Keireen approcha doucement de la dormeuse - elle n'eut que deux pas à faire - et s'accroupit près d'elle. Elle sourit. J'en étais sûre !, triompha-t-elle intérieurement. Sous la paillasse, à portée de main, une boîte en bois dépassait un peu. L'intruse s'agenouilla lentement. Elle retira son manteau et sortit un couteau calé dans sa ceinture qu'elle posa à côté d'elle. (C'est bête mais, pourquoi elle enlève son manteau?) Elle inspira profondément pour se calmer puis elle posa ses mains sur le coffret. Les yeux fixés sur la jeune endormie, elle commença à retirer doucement la boîte, une main retenant la paillasse. Le bois du sol était dur et une douleur la lança dans le poignet qui retenait la lourde couche. Centimètre par centimètre, elle délivrait l'objet. Avec soulagement, elle finit par libérer complètement la boîte, reposa le lit et secoua son poignet douloureux.

La boîte était en bois brut, mal taillé, rêche. Elle l'ouvrit et son cœur fit un bond. A l'intérieur reposait un délicat collier en or, serti de rubis et d'émeraudes. Keireen resta un instant figée, le souffle coupé par la beauté du bijou. Elle le sortit avec précautions et le passa à son cou, frissonnant sous le métal froid. Elle referma le coffret et, après une hésitation, le reposa près de la paillasse. La jeune femme récupéra son couteau et remit son manteau en le fermant bien. Keireen se leva sans un bruit et redescendit l'escalier. Puis elle sortit et referma la porte derrière elle en soupirant.

En quelques pas rapides, Keireen disparut dans les ruelles.
C'est intrigant comme début. J'ai un peu de mal à situer l'époque ceci-dit. Médiéval?

lulu_turlututu a écrit:
Voilà la suite ! Ce chapitre est beaucoup plus long (mais en fait c'est le premier qui est court). Il contient beaucoup d'informations, vous me direz si ce n'est pas trop lourd.
Bonne lecture !!



Chapitre 2

Keireen descendit du carrosse avec précautions. Elle portait une longue robe vert pâle, gonflée par des couches de jupons et brodée de fils d'or sur le corset. Ses cheveux blonds étaient attachés en une complexe coiffure d'où s'échappaient quelques anglaises. En forme de L, le palais qui se dressait devant elle était en granit clair et possédait de grandes fenêtres sur ses trois étages. A l'entrée, deux immenses statues du dieu Omnar regardaient sévèrement vers l'horizon, surveillant la capitale de Kwalen qui se réveillait. Le soleil perçait déjà dans un ciel bleu prometteur.

La jeune femme grimpa quelques marches en rajustant le foulard qui couvrait sa gorge. Les gardes à l'entrée la laissèrent passer sans un mot. Elle traversa un grand hall où des serviteurs courraient en tous sens, s'aboyant mutuellement des ordres. Des odeurs de pain frais et de viande en train de rôtir arrachèrent un gargouillement d'envie au ventre de Keireen mais elle prenait déjà le couloir menant vers la petite barre du L. (J'avoue que je visualise pas...)

Elle marcha un long moment, les bruits s'estompant. Les rares serviteurs qu'elle croisait prenaient un air important et la saluaient comme à contre cœur. Les murs étaient couverts de boiseries dorées et de divers portraits de la famille royale, éclairés par le jour naissant. La jeune femme finit par arriver devant une porte et deux gardes lui ouvrirent à nouveau.

La salle dans laquelle Keireen pénétra était grande et chaleureuse. De confortables fauteuils étaient disposés un peu partout, des gâteaux et des boissons attendaient sur des plateaux en argent et des serviteurs s'affairaient autour de la dizaine de nobles qui patientaient. Il y avait même une jeune harpiste qui tirait quelques notes dans un coin. La jeune femme sourit.

Tous les jours avait lieu le même rituel. Les nobles qui souhaitaient s'entretenir avec le roi devaient l'accompagner dans le petit Toit du palais pour y prier Omnar. Cette cérémonie marquait le début d'une longue journée d'entretiens, de rendez-vous et de réunions en tout genre pour le couple royal. Sa Majesté se levait en général bien avant le soleil mais, ce jour-là, il était visiblement en retard.

Keireen ignora l'odeur de confiture pour se diriger vers la porte de gauche, plus petite et sobre, encore gardée, cette fois par la garde royale.

« Mademoiselle la Comtesse ! » l'interrompit une grosse voix.
Keireen leva discrètement les yeux au ciel et se retourna en arborant son sourire le plus adorable.
« Bonjour, Monsieur le Duc. »
Le gros homme coincé dans un pourpoint jaune moutarde s'était levé d'un bond. Il tenait à la main un gâteau à la crème dans lequel il avait généreusement mordu.
« Oui, bonjour. » répondit-il d'un ton agacé. « Vous attendez avec nous le lever du roi, je suppose ? »

Il jeta un coup d’œil autour de lui, cherchant un appui parmi les autres nobles mais la plupart n'étaient que des nobliaux sans terre ou au contraire des terriens sans titre. Ils n'oseraient rien dire à une comtesse.

« Pardonnez-moi, Monsieur le Duc, mais j'ai des nouvelles importantes à faire parvenir à Sa Majesté. »
« Eh bien, nous avons tous des choses importantes à lui dire ! Mais nous patientons, vous voyez. Vous devriez apprendre la patience, Mademoiselle, c'est une vertu trop rare. »
Et que tu te gardes bien de cultiver, songea Keireen mais elle répondit : « Je sais bien, Monsieur,  mais la ponctualité est une vertu toute aussi importante et Sa Majesté attend impatiemment des nouvelles de son cousin. »

Le duc grogna d'un ton indifférent : « Ah, c'est vrai que vous êtes médecin. »

Comme si tu pouvais l'oublier, idiot
, songea à nouveau la jeune femme, ta propre fille vient d'être acceptée à l'école Talen ! D'ailleurs, c'est bien pour ça que tu es ici, non ? Pour la récupérer et pouvoir la marier contre un joli tas d'or, n'est-ce pas ? Le roi ne te la laissera jamais, elle est bien trop douée. Si tu savais... (Ce petit aperçu des pensées de Keireen me plait beaucoup, c'est piquant, mordant, on découvre un peu sa personnalité et visiblement ça promet! Dommage qu'il n'y en ai pas eu d'autres un peu plus tôt.)

Le duc ajouta brutalement, comme s'il avait suivi le même cheminement de pensées : « De toute façon, le roi n'est pas encore levé. Je suis sûr qu'il est très inquiet pour la santé de son cousin mais vous ne pourrez pas le voir. »
Keireen lui jeta un regard moqueur.
« Vous croyez ? » Tiens, ma patience n'a pas tenu très longtemps aujourd'hui...

Sans attendre sa réponse, elle se retourna et se dirigea vers la porte. Le duc s'indigna.
« Pour qui vous prenez-vous ? Les gardes ne vous laisseront jamais pa... »
A ce moment, un des soldats s'était penché pour ouvrir la porte, interrompant le noble. Keireen ne put retenir un sourire que l'homme lui renvoya discrètement. Visiblement, elle n'était pas la seule à ne pas apprécier le duc de Liandre. Elle résista à l'envie de se retourner pour voir la tête qu'il devait faire. Pour une fois qu'on lui coupait le bec ! La porta claqua dans son dos. (Au moins, lui, on le situe bien! C'est sympathique comme portrait ^^)

Elle parcourut un autre couloir et frappa délicatement à la porte du fond.
« Entrez. » répondit une voix grave.

Keireen posa la main sur la poignée et prit une profonde inspiration. (Elle est asthmatique? Parce qu'elle fait ça souvent je trouve.)

La salle était plutôt petite, éclairée par la lumière automnale. Un lit à baldaquin se dressait dans le fond tandis qu'un bureau et des armoires occupaient le reste de l'espace. Le roi de Kwalen, Thaewen Ier, se tenait contre la fenêtre. C'était un homme imposant au visage grave et qui faisait plus jeune que ses quarante-deux ans. Derrière lui, une silhouette se dessinait dans l'ombre. Assise sur une chaise, à peine plus âgée que Keireen (à ce moment, je ne me souviens plus de l'âge de Keireen, ce qui ne m'aide pas à situer celui de la reine...), la reine tordait nerveusement un pan de sa chemise de nuit. Celle-ci dévoilait la courbe d'un ventre arrondi. Repoussant une mèche blond vénitien, elle leva ses yeux cernés vers la nouvelle arrivée.

« Alors, vous l'avez ? » s'exclama-t-elle.

Keireen fut une seconde tentée de prendre une mine désolée mais ce n'était pas vraiment le moment de plaisanter. Elle sourit et retira le tissu autour de son cou pour dévoiler le sublime collier serti d'émeraudes et de rubis. Il était maintenant tiède.

Le roi esquissa un sourire et la reine se leva d'un bond, une main tenant son ventre. Elle posa son poing fermé sur le cœur et, fermant les yeux, poussa un soupir de soulagement : « Merci, grand Omnar ! » puis elle se précipita sur sa sauveuse qui détachait le bijou.

« Attendez, Votre Majesté. » l'interrompit l'homme dans l'ombre. Il s'avança. Son visage était ridé et ses cheveux blancs. Ses sourcils noirs et fournis lui donnaient un air grognon.
Thaewen se tourna vers lui d'un air étonné. « Qu'y a-t-il, Morken ? »
« Il se pourrait que cela soit un faux. »

Keireen leva les yeux au ciel mais le roi acquiesça d'un signe de tête. Morken prit le collier des mains de la jeune femme et l'examina longuement à l'aide d'une loupe sous le regard angoissé de la reine. Keireen se demanda s'il avait reçu une formation pour distinguer les faux bijoux des vrais. Décidément, le chef des Services Secrets et Ministre de la Médecine était plein de ressources.
« On dirait que c'est le vrai. » finit-il par conclure dans un grognement.

La reine récupéra son bijou et le rattacha nerveusement à son cou. Elle se tourna vers le roi.
« Je ne le perdrai plus jamais, mon ami, je vous le promets. »
Thaewen acquiesça brièvement.
« Allez vous préparer, Madame, nous sommes en retard. » La reine partit précipitamment vers ses appartements.

Keireen se tourna d'un air triomphant vers Morken qui finit par lâcher comme à contre cœur : « C'est du bon boulot. » Le sourire de la jeune femme n'aurait pu être plus grand, les compliments de son supérieur étant extrêmement rares.

« Effectivement, Mademoiselle la Comtesse, c'est du beau travail. » déclara le roi. « Si mon beau-père avait appris que son précieux bijou familial avait disparu, même brièvement, il m'aurait déclaré la guerre... ou tout du moins m'aurait publiquement humilié. Vous avez agi rapidement et avec discrétion, je vous félicite. »

Keireen rougit sous le compliment. Pour elle, le roi était bien plus que le chef de l'état. Il avait fait d'elle ce qu'elle était.

« A ce propos, qui possédait le collier ? » reprit-il.
« Il semble que c'était une simple roturière, Votre Majesté. D'après ce que nous avons pu apprendre, un homme a trouvé le collier au bord de la rivière, là où Sa Majesté l'a oublié. Il l'a amené à un bijoutier pour voir ce qu'il pouvait en tirer. Celui-ci a aussitôt compris sa valeur mais il a fait mine que c'était un faux et l'homme lui a vendu une bouchée de pain. Le bijoutier pensait sans doute qu'il avait été volé alors il ne l'a pas tout de suite revendu. Il l'a donné à son amante pour qu'elle le garde et le cache. Je l'ai trouvé chez elle. »
« Hum... Je pense que l'homme qui a trouvé le collier ne pensait pas à mal mais ce bijoutier me semble assez malhonnête. Je ne veux pas que ce genre de personnes circule sans être inquiété dans ma capitale. Morken, enquêtez un peu sur lui et trouvez s'il cache d'autres arnaques semblables. Peut-être que passer quelques nuits dans une cellule lui fera comprendre les bienfaits de l'honnêteté. »
« Bien, Votre Majesté. » répondit le petit homme en noir. (j'aime beaucoup ce passage, on découvre un peu comment fonctionne ton monde, par petite touche.)

« Sire. » commença Keireen. « J'étais étonnée (je pense que le présent serait mieux, même si la reine a quitté la chambre) de voir la reine ici. Est-elle au courant... » Elle laissa sa phrase en suspend.
« Que vous êtes une espionne à mon service ? Sûrement pas. Je lui ai simplement dit qu'un de vos serviteurs avait retrouvé le bijou. Vous avez vu comme elle est étourdie ? Perdre son collier au bord d'une rivière... A-t-on jamais vu une chose pareille ! Alors lui confier un secret comme celui-ci, il n'en est pas question. Si les autres pays venaient à savoir que nous employons des femmes comme espions, il penserait que nous nous affaiblissons et pourraient tenter de nous attaquer. De plus, cela mettrait en danger vos aînées et toutes les femmes en visite à l'étranger. Non, non, ma chère épouse n'est au courant de rien. D'ailleurs, ce n'est pas ce que j'attends d'elle. Je préfère qu'elle ne soit pas trop futée au contraire et qu'elle fasse de beaux et solides enfants. »

Keireen acquiesça distraitement. Elle n'était pas d'accord avec cette vision de la femme cruche et obéissante mais elle devait reconnaître qu'il valait mieux une reine étourdie qu'une espionne au service d'un autre royaume ou une comploteuse qui aurait semé la zizanie.

Une pensée lui traversa l'esprit.
« A ce propos, Votre Majesté, le duc de Liandre est encore en train d'attendre dans le petit salon. Il semble qu'il soit venu à nouveau réclamer sa fille. »
« Que la peste l'emporte, celui-ci ! » s'exclama le roi. « Il vient presque tous les jours pour me rabattre les oreilles de sa « pauvre enfant ». »
« Il pleure surtout l'argent qu'il aurait gagné en la mariant ! » s'enflamma la jeune femme. « Comme elle est fille unique, son mari héritera de toutes les terres. Annelle m'a dit que son père négociait avec le  marquis de Dorbeau et qu'il avait quasiment réussi à la vendre. »
« Allons, Keireen, il s'agit du mariage d'une jeune femme et non de l'achat d'un objet. » déclara le roi en fronçant les sourcils.
« Oui, Votre Majesté. Je suis désolée. » La gentillesse du roi à son égard lui faisait toujours oublier à qui elle parlait.
« En tout cas, je suis content d'avoir fait échouer cette union. » reprit le roi. « Le marquis de Dorbeau est bien assez puissant, si ses enfants récupéraient les terres de cet idiot de duc en plus, il pourrait commencer à leur venir d'étranges idées. » Thaewen resta quelques instants silencieux, plongé dans ses pensées.

Il s'ébroua comme pour se réveiller.
« Ah, nous avons une nouvelle mission pour vous, Keireen. » se reprit-il.
La jeune femme s'agita, impatiente.
« Ce sera sans doute une mission un peu plus longue que d'habitude. Vous avez entendu parler de ceux qui se font appeler les rebelles je suppose ? »
Keireen acquiesça.
« C'est un groupe de voleurs et de coupe-jarrets qui sévit dans le duché de Kenvra. Ils proclament que vous opprimez le peuple et qu'Omnar est un faux dieu. (j'avais pas compris que c'était Keireen qui prenait la parole, je pensais que le roi continuais sur sa lancée.) Ils disent être la voix de la population et des anciens dieux mais ils font des descentes régulières pour piller les villages les plus pauvres. Pitoyable. » conclut-elle avec dégoût.
« Oui, c'est ce qu'ils étaient jusqu'à maintenant mais, ces derniers temps, ils sont de plus en plus gourmands. Ils sont descendus dans le marquisat de Comben, ce qu'ils n'avaient jamais fait auparavant. Il y a aussi de nombreux cas d'incendies de Toits (il faudrait peut-être parler un peu plus de ces fameux Toits), de maisons et de cultures sur leur chemin. Et ils semblerait qu'ils s'en prennent de plus en plus aux nobles. Nous avons tenté de les attraper évidemment mais ils sont fuyants comme des anguilles. En fait, nous manquons d'informations. Nous ignorons presque tout d'eux : le nom de leur chef, leur nombre et quelles armes ils possèdent. C'est pour cela que vous allez enquêter. »

« Vous souhaitez que je m'introduise parmi les rebelles ? » demanda Keireen avec une pointe d'excitation.
« Oh non. Je ne doute pas de vos compétences mais nous ne sommes pas sûr qu'il y ait des femmes dans leur groupe et vous êtes assez connue, Comtesse. Il y a assez peu de femmes-médecins dans notre pays. De plus, nous n'avons pas assez d'informations sur eux, nous ne savons même pas exactement où ils sont. Votre but sera d'essayer de trouver où ils se terrent, combien ils sont, qui est leur chef et surtout qui les aide, car je suis sûr que certains de mes fidèles vassaux se feraient une joie de financer une rébellion. Nous verrons ensuite pour les missions d'infiltration. »
Keireen leva un sourcil interrogateur mais le roi ne parut pas vouloir détailler.

« Et quelle sera ma couverture, Votre Majesté ? Je ne crois pas que je puisse (je ne crois pas pouvoir?)encore sauver un de vos cousins sans provoquer quelques doutes. »
« Non, cela deviendrait suspect. Nous avons construit quelque chose d'un peu plus crédible, je l'annoncerai officiellement cet après-midi. D'ailleurs, tachez de prendre une mine dépitée en sortant, cela ressemblera fort à une déchéance de ma part. Si ça peut vous consoler, vous ne serez pas toute seule pour effectuer cette mission. Je laisse Morken vous expliquer la suite, le soleil est déjà haut et la reine doit avoir fini de se préparer. Venez assister à la cérémonie au Toit, cela paraîtrait étrange sinon. »
« Très bien, Votre Majesté. »

Keireen suivit son supérieur hors de la chambre du roi. Elle prit une mine déçue et un peu humiliée en entrant dans le petit salon. Le duc de Liandre bondit sur ses pieds en les voyant mais s'arrêta devant sa mine défaite. Il prit un petit air triomphant en les regardant traverser en silence la salle et la jeune femme retint à nouveau un sourire.

« J'ai deux surprises pour vous, Keireen. » commença Morken. Il marchait lentement en direction du Toit, baissant la voix ou s'interrompant lorsqu'ils croisaient des serviteurs. « Vous allez partir avec votre frère. »
« Vraiment ? Mais il n'est pas... »
« Je sais que c'est un simple médecin mais il connaît votre secret et ce sera plus crédible d'avoir un homme avec vous. »
« Nous serons tous les deux alors ? »
« Non, vous serez trois. »
Keireen mit quelques instants avant de réaliser.
« Alors, il y aura une femme avec nous ? » Son cœur s'emballa. Et si c'était...
« Vous êtes perspicace. » se moqua son supérieur. « C'est là ma deuxième surprise, Ylena vous accompagnera. »

La jeune femme se retint de hurler de joie. Son idole, la personne qu'elle admirait le plus au monde, allait faire une mission avec elle !
« Vous êtes censée avoir un air dépité, Keireen, reprenez-vous. »
« Oui, désolée. Et quelle sera notre couverture ? »
« Vous vous rappelez l'épidémie de grippe d'il y a quelques mois ? »
Keireen hocha gravement la tête.
« Vous allez vous rendre dans les seigneuries du nord de Kwalen pour y rencontrer les médecin-chefs. Je leur ai demandé il y a quelques temps d'effectuer un bilan, le nombre de malades, de morts, etc... Vous irez récupérer ces documents et discuter avec eux des solutions qu'ils ont mises en place. Mais j'expliquerai tout cela plus en détails à votre frère qui en sera officiellement chargé. Trois autres personnes seront envoyées dans le sud pour plus de crédibilité. »

La jeune comtesse fronça les sourcils.
« C'est un peu humiliant pour des médecins diplômés de la meilleure école du pays d'être chargés de ce genre de travail... Je comprends pourquoi je dois avoir l'air déprimée. »
« En effet. Beaucoup de nobles jasent sur le nombre de filles admises en médecine, c'est un peu trop tôt pour eux. Le roi montre ainsi qu'il n'a pas une totale confiance en vous et qu'il vous juge plus digne de faire de la paperasse. »
« Mon frère sera aussi pris dans le lot. »
« C'est Aetar qui sera officiellement chargé de diriger la mission donc cela sera un peu moins humiliant pour lui et puis c'est un dommage collatéral. »
« Hum... Nous allons donc parcourir toutes les seigneuries du nord du pays ? »
« Oui, sauf le comté de Pawir, ce ne sera pas la peine. »
« Pourquoi donc ? »
« Le roi estime que cet endroit a peu de chances d'accueillir des rebelles et, comme vous le savez, elle appartient au roi. »
« Tout comme le duché de Mandre. »
« Oui mais Sa Majesté a une totale confiance en son cousin qu'il a chargé de diriger Pawir en son nom. »
« Est-ce que cela ne va pas paraître étrange d'ignorer ainsi une seigneurie ? »
« Il n'y a que vous pour vous en préoccuper ainsi. C'est un caprice de Sa Majesté, faites avec. »
« Très bien. »

Keireen réfléchit quelques instants.
« Il y a d'autres avantages à être ainsi publiquement rejetés par le roi, n'est-ce pas ? Si jamais nous trouvons les rebelles, nous aurons une bonne excuse pour nous infiltrer. »
Morken ne répondit pas mais sourit légèrement, la jeune femme avait visé juste. (je pense que cette phrase pourrait être coupée)

Ils arrivèrent devant les portes du Toit du palais. A l'intérieur, il y avait des tapisseries et des tableaux qui représentaient différentes scènes de la vie d'Omnar. De hautes fenêtres vitrées laissaient entrer un peu de lumière mais la plupart provenait des nombreuses cheminées sur les côtés. Un peu partout, le symbole du dieu était représenté : un disque solaire coupé d'une épée rouge sang.

Morken et Keireen remontèrent les rangées de sièges déjà remplies jusqu'aux places du deuxième rang, réservés aux comtes, barons et haut fonctionnaires. Le premier rang accueillait le roi, la reine, les ducs et les marquis ainsi que les membres les plus importants de l'Omnarium. Les autres rangs étaient déjà tous remplis (tu as déjà dis que c'était plein) et un joyeux brouhaha régnait.

En choisissant sa place, le regard de Keireen fut attiré par quelqu'un qui lui faisait un léger signe. Elle sourit en reconnaissant le jeune homme. Il avait les cheveux châtains coupés courts, les mêmes yeux bleus et le même nez qu'elle.

« Aetar ! Qu'est-ce que tu fais là ? » lui chuchota-t-elle, laissant Morken s'installer un peu plus loin. « Tu vas tous les jours au Toit maintenant ? Tu es au courant qu'il y en a un plus près de chez nous ? »
« Haha, si tu crois que ça m'amuse ! Morken m'a demandé de venir, il m'a dit qu'il avait quelque chose d'important à me dire. »
« Oui ! On part en mission tous les deux ! »
« Quoi, moi aussi ? »
« Eh oui ! Je t'expliquerai plus tard, il y a trop de monde ici. Mais en gros, c'est parce que tu connais bien mon travail... Au fait, devine qui vient avec nous ? (je trouve qu'il a un changement radical dans sa façon de s'exprimer, elle parait presque puérile tout à coup...)»

Elle lui jeta un grand sourire. Il réfléchit quelques instants.
« Non ?! La fameuse Ylena ? »
« Oui ! Je suis tellement contente ! »
« Je vais enfin pouvoir la rencontrer ! Depuis le temps que tu me parles d'elle ! C'est tout de même la première femme-es... » Keireen l'interrompit d'un coup de coude dans les côtes. Même s'il y avait du bruit, on n'était jamais à l'abri d'une oreille indiscrète. « Aïe... Désolé. Enfin c'est génial que tu puisses travailler avec elle. »
« Oui ! Mais il faut qu'on est l'air dépités, notre mission n'est pas franchement une marque de reconnaissance du roi mais plutôt une sorte d'humiliation et de rejet combinés... »
« Génial, j'adore que tu m'embarques dans tes histoires. » ironisa Aetar. « Au fait, tu sais qui va présenter la cérémonie ? Le M ? »
« Je ne crois pas. » répondit sa petite sœur. « Il n'officie qu'à celles du lundi et encore. Ce doit être son second, le N Noran. »
« Oh non, il est ennuyeux à mourir. »

L'Omnarium, l'ordre religieux du dieu Omnar, possédait une hiérarchie très précise. A sa tête se trouvait le O, qui vivait dans le pays de Gwyen et contrôlait tout l'ordre. Ensuite venaient les deux M qui avaient la main mise sur les deux autres pays convertis à l'Omnarium : Warum et bien sûr Kwalen. Puis on comptait une centaine de N, présents dans toutes les grandes villes. (j'aime beaucoup ta hiérarchie, c'est bien trouvé!) C'étaient eux qui élisaient les M et le O. La lettre suivante était le A, que pouvaient porter tous les religieux qui officiaient. Enfin, les R étaient les novices. A leur élévation à un niveau supérieur, les membres de l'Omnarium devaient se choisir un nom commençant par leur nouvel lettre.

Dieu guerrier, Omnar possédait aussi sa propre armée. Il était d'ailleurs impensable de nommer un homme à un poste de N sans qu'il n'est fait au moins une année militaire. Le O et les M étaient le plus souvent d'anciens généraux réputés. Le M de Kwalen, Maldir, s'occupait plus de politique que de foi. On le voyait rarement aux cérémonies et seulement le lundi, jour sacré où la présence au Toit était quasiment obligatoire pour toute la population.

A ce moment, le roi et la reine entrèrent dans le Toit, suivis par les nobles. Le duc de Liandre tentait de prendre un air pieux mais il avait de la crème au coin de la bouche, ce qui gâchait un peu l'effet. Tout le monde se tut. Le beau monde (répétition de monde) s'installa cérémonieusement au premier rang et les autres nobles derrière. On ferma les portes derrière eux. Une minute plus tard, Noran pénétra par une petite porte et vint se placer devant la foule. Il posa son poing fermé sur sa poitrine et clama : « Qu'Omnar abatte ses ennemis de son épée et protège ses adorateurs de sa lumière. ».

Keireen imita son geste et répéta la phrase avec le reste du Toit. Puis Noran commença son discours. La jeune femme réprima un bâillement. Décidément, ses nuits étaient bien plus excitantes que ses journées.
J'aime beaucoup la dernière phrase, c'est très prometteur! Ce premier chapitre pose bien les choses, je viendrais lire la suite avec plaisir.
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