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 La Pierre de Concentration

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MessageSujet: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeMer 12 Fév 2014 - 9:59

Assis près de la fenêtre, Fatalis était absorbé par la lecture du grimoire. Comme ce sort était complexe ! Il s’agissait de mémoriser les mots à prononcer, mais aussi les gestes à effectuer ¬– et bien sûr utiliser les bons ingrédients avec le dosage requis. Ses lèvres remuaient. Il s’épongeait le front d’une main tremblante.

On frappa à la porte. Il sursauta et jura : tout l’exercice était à recommencer ! Il empoigna le long bâton en bois de chêne recouvert de signes cabalistiques dont il ne se séparait jamais et alla ouvrir en maugréant : depuis qu’un village de paysans baptisé Librebourg s’était construit à proximité, adieu la tranquillité !

Un homme se tenait sur le perron de sa cabane en bois. Grand et costaud, il portait une cotte de mailles, un casque et une épée au fourreau. Il emprisonnait sa moustache de belle facture entre le pouce en l’index, l’air soucieux. Les deux hommes se saluèrent d’un signe de tête.

— Je suis le capitaine Lourk, chargé de la police de Librebourg, dit-il d’un ton suffisant.
Comme le village avait grandi ! C’était une ville maintenant, pour pouvoir se payer un policier. Les paysans devaient être écrasés d’impôts, le prix de la sécurité.

— Enchanté capitaine.

Le policier n’était pas du genre à s’encombrer de préambules :

— Des gens se sont fait détrousser la nuit à la sortie de l’auberge de Librebourg. Des rumeurs circulent. On parle d’une association de malfaiteurs.

Fatalis caressa sa barbe blanche. Avec ses longs cheveux de la même couleur, il affichait un air vénérable. Il paraissait la cinquantaine, le double de l’âge de Lourk.

— C’est bien possible, répondit-il. Une Ligue de Voleurs, je suppose. L’accumulation de richesses en ville…

— Non ! l’interrompit le policier. Il s’agirait plutôt d’une confrérie secrète de sorciers.
Fatalis fronça les sourcils et se raidit imperceptiblement.

— Qu’est-ce qui vous fait croire cela ?

— Les clients de l’auberge ont été ensorcelés. Ils ont tous jeté leur bourse avant de rentrer chez eux.

— Rentrer chez eux ivres morts…

— On m’a dit que, régulièrement, des jeunes viennent vous voir pour devenir votre apprenti.

— Vous a-t-on dit aussi que, régulièrement, je les éconduis ? Déjà, j’aime la solitude, même si parfois elle me pèse. Je n’ai rien d’un mentor patient. Ensuite, il faut un don pour pratiquer la magie. La plupart de ces gamins ne l’ont pas. Et enfin, je sens chez certains un désir d’utiliser les arts occultes à des fins malhonnêtes.

— Nous y voilà. Je fouille la forêt pour les dénicher.

De colère, Fatalis frappa le sol de son bâton.

— Jamais je ne prends d’apprenti, vous dis-je, jamais ! Croyez-vous que je cache des acolytes dans ma cabane ?

— Peut-être. Puis-je entrer ?

Fatalis grimaça de tristesse. Ces hommes toujours plus nombreux défrichaient la forêt et n’aimaient pas la différence. Ils avaient déjà fait fuir Aquilette, son aigle pomarin. Bientôt, ce serait son tour de devoir partir.

— Ainsi vous serez fixé, jeta-t-il. Je n’ai que faire de pièces d’or. Je sais bien que les paysans me redoutent. Vous ne devriez pas ajouter foi à leurs commérages peureux.

— Il n’y a pas de fumée sans feu. Et je dois suivre toutes les pistes.

Fatalis s’effaça pour laisser entrer le policier. Celui-ci parcourut du regard l’unique pièce. Devant la cheminée étaient disposés des ustensiles de cuisine. Le mobilier comprenait un lit, une grande table flanquée de deux bancs, une armoire et des étagères murales couvertes d’un fourbi de mystérieux ustensiles et substances diverses. Un mur entier était occupé par une grande bibliothèque remplie de vieux grimoires. Lourk examina les étagères et l’armoire. Il inspecta minutieusement le sol fait de planches de bois à la recherche d’une trappe.

Quand le policier eut débarrassé le plancher, le magicien se rassit à la table et se replongea dans son grimoire. Hélas ! Agacé par les soupçons qui pesaient sur lui, il n’arrivait pas à se concentrer. Il referma le livre et sortit dans la clairière pour réfléchir tout en coupant du bois. Une activité physique modérée favorise la méditation.

Qui était le coupable ? Aucun magicien de la région n’était assez puissant… à part lui. Il décida de mener sa propre enquête. Il allait faire appel à son meilleur limier : son familier. Il l’appela. Quelques minutes plus tard, un singe capucin arriva par la voie des arbres. Il se jucha sur l’épaule de Fatalis qui le caressa. Le pelage de Tiplouf était blanc à la tête, la gorge, les épaules et le haut des bras. Le reste de sa fourrure était noir. Rose était son visage. C’était un mâle d’âge moyen pour l’espèce des capucins moines : il avait cinq ans. Il mesurait environ quarante centimètres et sa grande queue préhensible avait la même longueur que son corps.

Tiplouf comprenait le langage articulé des humains mais ne le parlait pas. Il s’exprimait par le langage des signes. Comme la nuit tombait, Fatalis lui expliqua ce qu’il attendait de lui. La ville n’était qu’à quelques kilomètres. Chaque saison, elle se rapprochait. Dans la nuit sans lune, grâce à sa petite taille et à son agilité, le singe capucin n’aurait pas de mal à se faufiler en ville pour surveiller les environs de l’auberge située en périphérie. Pour plus de précautions, le magicien lança un sort de camouflage, rendant son familier presque invisible.

Pendant l’absence du petit singe, Fatalis alla dormir dans sa cabane : la magie requiert une énergie formidable, donc un sommeil réparateur.

Au petit matin, un Tiplouf fatigué le réveilla. Il lui expliqua par gestes qu’il avait vu quatre hommes lancer un sort à un passant qui leur avait ensuite remis un objet. Tiplouf les avait ensuite suivis jusqu’à leur repaire.

Pourrait-il le retrouver, ce repaire ? Le singe hocha la tête.

Quatre hommes, vraiment ? s’étonna Fatalis. Oui, quatre (Tiplouf présenta de nouveau quatre doigts).

On ne lance pas un sort à plusieurs, pourtant. À moins que… Fatalis farfouilla dans ses étagères. La Pierre de Concentration avait disparu ! On avait dû la lui voler quand il était parti chercher des plantes en forêt, comme cela lui arrivait souvent. Cette Pierre permettait à plusieurs magiciens d’unir leurs pouvoirs pour lancer un sort puissant.
Quatre médiocres deviennent ainsi un bon magicien…

Lui ne s’en servait pas, vu qu’il ne s’associait jamais à d’autres magiciens. À vrai dire, il la gardait pour éviter précisément ce qui venait d’arriver : que d’autres l’utilisent à des fins immorales. Il aurait dû la détruire. Oui, mais elle était coriace. Il fallait la jeter dans le Gouffre du Destin aux flammes si chaudes, le genre de quête interminable dont il avait horreur. Il préférait se consacrer à l’étude de la magie que parcourir le monde.
Maintenant, devait-il prévenir ce lourdaud de capitaine ? Il est dangereux de se mêler des affaires des hommes. D’un autre côté, il fallait récupérer ce fichu artefact. Fatalis y réfléchit toute la journée : il n’avait pas pour habitude de prendre des décisions hâtives.

Cependant, dès la tombée de la nuit, les événements se précipitèrent.

Fatalis venait de mémoriser les sorts d’attaque et de défense qu’il comptait utiliser le lendemain en cas de nécessité. Si ardue est la magie, qu’il faut préparer chaque sortilège avant de pouvoir l’utiliser. Dès qu’il est lancé, le sort est oublié et doit être réappris, selon le mythe de Sisyphe auquel l’humanité est enchainée.

Tel un chat indolent, le magicien s’apprêtait au sommeil quand il entendit des cris hostiles. Une troupe de paysans menaçants, tenant fourche et torche, approchait. Il les attendit devant sa porte, bien campé sur ses jambes. Le groupe s’immobilisa à un jet de pierre de distance en lançant des imprécations. Courageux mais pas téméraires. Le maire s’avança, un gars encore plus robuste que Lourk, vêtu de laine de mouton écrue, armé d’une faucille et d’une hargne vengeresse :

— Alba, la fille du capitaine a été enlevée. Et le cœur de Tedius, lâchement agressé par toi et ta bande de sorciers, a lâché. Tu vas payer tes crimes, maudit sorcier !

Les autres renchérirent et s’avancèrent.

— Je n’y suis pour rien ! s’exclama Fatalis. Rentrez chez vous. J’aiderai le capitaine à faire justice.

La foule hésitait. Le meneur fit son boulot de meneur :

— N’écoutez pas ce beau parleur ! Exterminons ce ramassis de démiurges maléfiques ! Au bûcher les sorciers ! Tu vas vite avouer où tu détiens la jeune fille, maudite racaille ensorceleuse ! Vipère démoniaque !

Il avança vers Fatalis, dans la posture agressive du mâle dominant, regard dur, mâchoire contractée. Le magicien prononça quelques mots étranges, mit la main à la bourse accrochée à se ceinture pour en tirer une poudre qui produisit des étincelles, et soudain la foule poussa un cri : Fatalis grandit et forcit. Sa tunique vert feuille le couvre à peine. Ses bottes en cuir paraissent des bottines ; sa cape, un gros mouchoir.

Mais le meneur ne se dégonfle pas. Gouverné par ses hormones, il lève sa faucille. Alors, Fatalis prononce un mot de Pouvoir et présente sa main ouverte. De sa paume jaillit une lumière d’autant plus aveuglante qu’il fait nuit. Aveuglés, les paysans crient leur douleur. Le maire titube, chassant l’air de sa faucille. Décuplé par le sort d’accroissement, le coup de bâton que lui administre le magicien à la cuisse le terrasse. Les autres reculent.

— Que se passe-t-il ici ? exige Lourk qui vient d’arriver, essoufflé, les yeux rouges.

On lui explique. Il fait relever le maire et disperser la foule qui n’attend que ça.

Fatalis lui fait part de ses investigations.

— Montrez-moi leur repaire de kidnappeurs ! ordonne le capitaine fouetté par l’espoir.

Le magicien appelle son familier et lui demande de les guider. En chemin, le capitaine tente de convaincre des paysans de leur prêter main-forte. Mais les hommes ne se sentent pas de taille contre la magie, échaudés par la déconfiture de leur meneur. Ils ne connaissent que deux formes de combat : le massacre ou la fuite.

— Nous y arriverons bien tous les deux, clame Lourk pour se donner du courage.

Fatalis sent la fatigue l’envahir : les effets de son sort d’accroissement s’estompent. Il aimerait une bonne nuit de sommeil avant de donner l’assaut, mais il faut sauver la captive.

Tiplouf grimpe au sommet d’un arbre pour s’orienter. Ses capacités émerveillent chaque jour un peu plus le magicien. Celui-ci a eu recours aux arts occultes pour développer l’intelligence du singe quand il était bébé : la magie ne sert pas qu’à détruire.
Le trio quitte le sentier forestier. Lourk se fraie un passage à travers les frondaisons à coups d’épée. Fatalis est sur ses talons.

— Votre singe est sûr que c’est par là ? s’inquiète le policier. Je ne vois aucune trace.

— Je ne serais pas surpris qu’ils se soient téléportés. Ils sont plus puissants que prévu.

— Pourquoi avoir enlevé ma fille ?

Le magicien ne répond pas que certains sortilèges très puissants requièrent le sacrifice d’une jeune fille.

Maintenant, Tiplouf tourne en rond. Par gestes, il exprime la proximité du repaire. Mais ils ne trouvent rien. Alors Fatalis psalmodie et gesticule ; il lance un sort de dissipation de la magie. À flanc de colline apparait une entrée de tunnel dissimulée par des branchages et auparavant par la magie. Tiplouf reste dans la forêt : il craint les souterrains. Les deux hommes s’engagent dans le boyau de terre soutenu par des étais à intervalle régulier. Ils tâtonnent dans l’obscurité jusqu’à une grande pièce éclairée par des torches. Quatre hommes sont à table en train de manger et boire. Fatalis connait ces jeunes qui sont venus le voir dans l’espoir vain de se former à ses côtés.

— Au nom de Librebourg, je vous arrête ! s’écrie Lourk en brandissant son épée.

Le chef du quatuor se met à ricaner : vol aggravé par la magie, enlèvement, séquestration et homicide involontaire : il sait que la corde l’attend. Aldus est un gringalet aux longs cheveux filasse, tout juste vingt ans. La méchanceté déforme ses traits en un rictus haineux. Contrairement aux trois autres, Fatalis a décelé en lui des dispositions pour la magie ; mais son désir de puissance et son manque de scrupules suintent par tous les pores de sa peau pâle.

Aldus tend le bras vers ses camarades. Sa main tient la Pierre de Concentration. Aussitôt, les autres joignent leur main sur celle d’Aldus. Ils commencent à psalmodier. Lourk hésite. Fatalis soupire : il est trop fatigué pour lancer un sort d’attaque, après avoir lutté contre les paysans. Un combat de magie se prépare. Alors il fait appel à son arme de magicien : il lève son bâton magique et vise la poitrine d’Aldus. Un mot, et le bâton crache une boule de feu. Au même moment, les quatre apprentis sorciers érigent un mur de protection bleu translucide. La barrière magique absorbe la boule de feu. Ils entament ensuite un sort redoutable que Fatalis reconnait :

— Les inconscients… Ils invoquent un Démon Majeur. Personne ne pourra le contrôler.

Fatalis tend son esprit pour s’opposer au lancement du sort. Un des quatre s’effondre, victime d’une crise d’hystérie. Les trois autres tiennent bon. Tout à leur effort mental terrible, ils ne voient pas Lourk s’approcher. Une ombre monstrueuse apparait devant eux. Lourk franchit le mur de protection qui n’arrête que la magie. Il tranche la tête d’Aldus. La Pierre de Concentration roule au sol. Le sort est interrompu juste à temps : une odeur de soufre commençait à se faire sentir.

Épuisés, les trois malfaiteurs survivants restent sonnés, le regard flou, les traits décomposés.

— Trouvez une corde, dit le policier. Et surtout ma fille. Je surveille les lascars.

Au passage, Fatalis récupère la Pierre de Concentration. La grande pièce donne sur un couloir nauséabond. Au fond, une lourde porte en bois. Il fait coulisser le verrou et ouvre. Alba est là, allongée. C’est une belle jeune femme blonde aux yeux bleus. Elle tremble de peur en voyant Fatalis.

— Pitié, grand-père…

Ses vêtements déchirés laissent apercevoir des formes pulpeuses. Le magicien lui sourit et la couvre de sa cape. Une étrange émotion l’envahit.

— Ton père est là. Nous sommes venus te délivrer. Que t’ont-ils fait subir ?

— Ça va, ça va…

Il la contemple un moment, puis :

— Veux-tu devenir mon apprentie ?
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeMer 12 Fév 2014 - 19:26

Salut Lordius !

Je viens de finir ma lecture... Et c'est que c'était franchement pas mal !  Very Happy 

Une petite question avant d'aller plus loin. Est-ce qu'il s'agit du début d'un texte plus long ou bien d'une histoire entière et finie ? Dans le second cas je pense qu'elle aurait davantage sa place dans la section "nouvelle" vu sa taille.

Bon, parlons du texte, d'abord les bons points. Avant tout, je trouve que tu maîtrise superbement ton intrigue. Le scénario est relativement simple mais d'une agréable logique. Tu instaures ton univers, tes règles, tes personnages et tu t'y tiens jusqu'à la fin, ça ne fait que rendre le récit plus prenant. Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, personnellement j'ai bien accroché, le mage blasé qui se retrouve mêlé à une affaire de vol et d'enlèvement, c'est une base de récit qui me botte bien, mais tu t'amuses avec et tu la tourne à ta façon, même si je pense que tu aurais été capable de nous surprendre davantage.
Pour ce qui est de l'écriture en elle-même, ton style est fluide, agréable et facile à suivre. Les phrases ne sont pas trop lourdes et se payent même le luxe d'une petite pique, j'adore ça.

Le principal point noir que je vois n'en est peut-être pas un, tout dépend de ce à quoi tu destinais ce texte (d'ailleurs ce serait pas mal de faire une ou deux phrases de présentation la prochaine fois avant d'entrer dans le vif du sujet Wink ). Je trouve que tu survoles tout beaucoup trop vite. Avec le scénario de ton texte, on peut faire un film (pas long, pas franchement palpitant, ni original, mais un film !). L'affrontement avec la foule est résolu en quelques lignes, on n'a pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que tu nous sers le dénouement.
J'aurais aimé te voir creusé ce texte, tant l'action que les personnages (même si on s'y attachent très vite, ils restent assez lointains) ou même les descriptions. Enfin une dernière remarque, certains noms font très pseudonymes de JDR (Fatalis, Tiplouf...) c'est volontaire ? non pas que ce soit un défaut, mais ça brise un peu l'immersion je trouve ^^.

Enfin bref, il n'en reste pas moins que j'ai bien aimé ton texte  Very Happy 
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeJeu 13 Fév 2014 - 8:11

Merci pour ton commentaire.

C'est une nouvelle, une histoire entière et finie.
Je pensais que les textes se classaient par genre quel que soit le type et que la rubrique 'Nouvelles' était destinée aux nouvelles sans genre (littérature générale ou inclassable). Donc si je comprends bien, quand c'est une nouvelle, quel que soit le genre, on la met dans la section 'Nouvelles' ?

Oui, ça va assez vite, il faut du rythme et éviter les longueurs. La scène de l'affrontement avec la foule me semble suffisante :
Elle arrive, elle menace.
Fatalis tente de la calmer par la négociation, sans succès.
Il affronte le meneur et triomphe.
La foule se disperse à l'arrivée du flic.

Concernant les noms, Tiplouf, bon, c'est le nom d'un animal. Et Fatalis vient du latin. Ça veut dire mortel. Ça a donné fatal en français. Je trouve que ça sonne bien.
En fait, c'est plutôt les JDR qui s'inspirent de la littérature fantasy.
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Niko
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeJeu 13 Fév 2014 - 12:19

Salut Lordius,

Alors j'aurai un avis un légèrement différent de Cry Noir.

Ton texte est bien et on sens que tu as pris du plaisir à l'écrire, mais j'ai eu pour ma part un peu de mal à rentrer dedans.

Je m'explique : comme Cry, je pense que tu rentres trop rapidement dans ton sujet sans prendre le temps de poser l'environnement ou le personnage.
En fait, en lisant ton texte, j'ai eu l'impression de lire les histoires tirées des 'Chroniques de Lodoss' qui partent du principe que ceux qui vont lire le livre ont vu la série. Et c'est dommage dans ton cas parce qu'on sens le potentiel de ton style.
Ton écriture est fluide, mais comme on a pas vraiment le temps de s'attacher à Fatalis et à son environnement, la lecture est gênée par les tenants et aboutissants de ton intrigue.

Par exemple, les liens du mage par rapport au village ? Pourquoi est-il là ?
Cela permet de comprendre sa logique, ce qu'il est, les raisons qui le poussent à s'impliquer.
En quelques lignes, tu pourrais exposer ces points et impliquer un peu plus le lecteur.

En dehors de ce point, ton texte est intéressant et propose une bonne approche de son sujet.

::crazy::

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 9:28

Merci pour ton commentaire.

Il me semble que les points que tu mentionnes sont précisés au cours du récit :

'depuis qu’un village de paysans baptisé Librebourg s’était construit à proximité, adieu la tranquillité !' : il était là, dans sa forêt, à étudier la magie, quand le village s'est fondé à proximité. Ensuite le village a grandi, comme c'est indiqué. Il en est lui-même surpris (et fâché). Il ne se mêle pas des affaires des hommes, 'c'est dangereux', dit-il.
Il me parait que ses motivations et le cadre sont suffisamment donnés au cours du récit. C'est une nouvelle, donc un récit court. Il faut du punch, que ça avance.
Pour moi, c'est ça la littérature de genre, et encore plus dans une nouvelle, courte par définition.
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sombrefeline
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 12:21

Quelques remarques sur la forme : le style est agréable, assez fluide, même si j’ai parfois remarqué des répétitions (sorcier, notamment) et que je pense que tu pourrais supprimer quelques verbes faibles (faire, être, avoir…).
Au niveau des dialogues, les répliques de Fatalis passent bien, vu que c’est un érudit, par contre, le niveau de langue est trop élevé pour des villageois bas du plafond, « Démiurge maléfique », c’est trop recherché.
Je ne suis pas fan du passage au présent pour la fin, ça rompt avec le reste du texte et pour moi, ça n’apporte rien de plus.

Sur le fond, quelques points m’ont dérangé.
Je trouve que le terme de « policier » est mal choisi pour désigner l’homme qui vient lui rendre visite. C’est trop moderne, vu ton contexte médiéval fantastique.
Certains passages mériteraient d’être développés : notamment le départ du garde (qui disparait purement et simplement du décor avec une phrase d’explication), et l’enquête du mage, le fait qu’il décide d’appeler le singe.
Pareil pour la bataille finale : c’est un combat de mage ! ça doit envoyer du lourd, pas être plié en trois sorts.
J’ai trouvé certains éléments extrêmement cliché : le vieux magicien, le familier, le démon majeur… Je n’ai pas aimé la fin parce qu’elle est en contradiction avec ce que tu as établi pour Fatalis au début du texte : c’est un vieux magicien qui n’aime pas la compagnie et qui témoigne d’une certaine noblesse d’âme en refusant des apprentis qui viendraient le voir pour les mauvaises raisons. Et là, pouf, il tombe sur une jolie blonde à moitié dévêtue et l’accepte d’un coup comme apprentie.
J’ai par contre bien aimé le début du texte. Je trouve que tu campes bien ton personnage et l’environnement qui l’entoure : en peu de mots, tu parviens à lui donner une existence, un passé qu’on devine chargé et des motivations qui lui sont propres.

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 13:13

Merci pour tes remarques.

Je note pas mal de suggestions pertinentes.

Juste deux points sur lesquels je suis en désaccord.

Les clichés : ce sont en fait des codes, plutôt, les codes de la fantasy. Dirais-tu que la magie au quotidien est un cliché ? Non, c'est la définition même de la fantasy.
Concernant le familier, il est quand même personnalisé : on apprend que Fatalis a développé son intelligence.
Le vieux magicien solitaire est un classique, pas un cliché. Comme le détective mélancolique dans les romans noirs.

A la fin, Fatalis parait en contradiction avec sa psychologie du début ?
Déjà, il arrive que les humains agissent de façon imprévisible. Ensuite, il dit bien au policier (je vais trouver un autre nom, tu as raison) que la solitude lui pèse. Il n'est pas contre prendre un apprenti pourvu qu'il soit honnête et doué. On peut penser qu'il a vu un don chez Alba. Et enfin, dernier paramètre, il y a l'amour, le coup de foudre qui typiquement fait agir de façon inhabituelle.
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 13:44

Citation :
Les clichés : ce sont en fait des codes, plutôt, les codes de la fantasy. Dirais-tu que la magie au quotidien est un cliché ? Non, c'est la définition même de la fantasy.
Concernant le familier, il est quand même personnalisé : on apprend que Fatalis a développé son intelligence.
Le vieux magicien solitaire est un classique, pas un cliché. Comme le détective mélancolique dans les romans noirs.
Autant la magie est un code, autant le coup du vieux magicien à la barbe blanche est du vu et revu.

Citation :
la fin, Fatalis parait en contradiction avec sa psychologie du début ?
Déjà, il arrive que les humains agissent de façon imprévisible. Ensuite, il dit bien au policier (je vais trouver un autre nom, tu as raison) que la solitude lui pèse. Il n'est pas contre prendre un apprenti pourvu qu'il soit honnête et doué. On peut penser qu'il a vu un don chez Alba. Et enfin, dernier paramètre, il y a l'amour, le coup de foudre qui typiquement fait agir de façon inhabituelle.
La solitude ne lui pèse pas tant que ça, vu qu'il râle de voir la ville s'étendre année après année et grignoter son espace de tranquillité. Quant au coup de foudre, là pour moi, c'est ultra cliché et très paresseux côté scénario. Franchement, la toute fin m'a beaucoup déçue, mais après, ce n'est que mon avis de lectrice.

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 15:35

Tu vois des clichés partout :-)

Plus sérieusement, le gars solitaire qui flashe sur de la chair fraiche, c'est très courant. L'instinct de reproduction est très développé chez les humains, magiciens ou pas. Toutefois, je vais amener la phrase finale avec un peu plus de préparation, genre Alba ne veut plus faire serveuse à l'auberge (elle a la trouille) et elle se demande ce qu'elle va devenir.

Je suis allé voir ton site, c'est impressionnant tout ce que tu arrives à écrire en une année.
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 16:01

Citation :
Tu vois des clichés partout :-)
Je lis beaucoup, du coup je repère vite ce qui revient régulièrement.

Citation :
Plus sérieusement, le gars solitaire qui flashe sur de la chair fraiche, c'est très courant
Et un poil malsain. "vous venez d'échapper à un sacrifice mademoiselle? Ce n'est pas grave, pour vous en remettre, je vais vous emmener dans ma cabane solitaire perdue au fond des bois". ça fait un peu vieux pervers quand même. Et je ne suis pas fan de l'expression "chair fraîche" pour qualifier un personnage féminin.

Citation :
Toutefois, je vais amener la phrase finale avec un peu plus de préparation, genre Alba ne veut plus faire serveuse à l'auberge (elle a la trouille) et elle se demande ce qu'elle va devenir.
Ce qui pourrait marcher, c'est qu'il voit tout de suite qu'elle a un don pour la magie extrêmement développé, le genre qu'on ne trouve qu'une fois par siècle. et ça pourrait expliquer pourquoi les autres gugusses ont cherché à la sacrifier.

Citation :
Je suis allé voir ton site, c'est impressionnant tout ce que tu arrives à écrire en une année.
Merci Smile Je suis une brute de travail et j'écris presque tous les jours. ça aide à rester productive.

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 16:08

" Ce qui pourrait marcher, c'est qu'il voit tout de suite qu'elle a un don pour la magie extrêmement développé, le genre qu'on ne trouve qu'une fois par siècle. et ça pourrait expliquer pourquoi les autres gugusses ont cherché à la sacrifier. "

Oui, qu'il ait repéré un don en elle, j'y ai pensé. En fait, c'est même implicite. Il a dit qu'il refusait les malhonnêtes et les pas doués. Puisqu'il propose le 'job' à Alba, le lecteur peut en déduire qu'Alba a un don et un cœur pur.
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sombrefeline
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeVen 14 Fév 2014 - 16:15

Citation :
Puisqu'il propose le 'job' à Alba, le lecteur peut en déduire qu'Alba a un don et un cœur pur.
Vu qu'il a l'air plus intéressé par sa poitrine qu'autre chose, non le lecteur ne peut pas le déduire Very Happy. Il va falloir développer un peu plus.

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeSam 15 Fév 2014 - 19:23

Lordius a écrit:
Pour moi, c'est ça la littérature de genre, et encore plus dans une nouvelle, courte par définition.

C'est peut-être ça qui me gène, le récit court.
Je pars déjà avec un a priori puisque je ne suis pas particulièrement avide de ce genre.
Je trouve justement que ça va trop vite, mais c'est vrai que pour une nouvelle tu es obligé de tailler dans le gras.
Après je pense qu'en restructurant légèrement ton récit, tu pourrais le rendre plus entraînant et rendre certaines transitions plus naturelles.

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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 10:47

Plus grand chose à dire après ces avis Smile
Mais c'est vrai qu'à la fin, bah... C'est un combat de sorcier ! Faut que ça explose partout et qu'on envoie des rayons magiques et des flammes éternelles !
Sinon, à la fin, pour moins donner une impression de vieux pervers, tu n'es pas obligé de dire qu'on voit ses formes pulpeuses.
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 11:58

Merci pour tous vos avis. Voici la v2 :

Assis près de la fenêtre, Fatalis était absorbé par la lecture du grimoire. Comme ce sort était complexe ! Il s’agissait de mémoriser les mots à prononcer, mais aussi les gestes à effectuer ¬– et bien sûr utiliser les bons ingrédients avec le dosage requis. Ses lèvres remuaient. Il s’épongeait le front d’une main tremblante.
On frappa à la porte. Il sursauta et jura entre ses dents : tout l’exercice était à recommencer ! Il empoigna le long bâton en bois de chêne recouvert de signes cabalistiques dont il ne se séparait jamais et alla ouvrir en maugréant : depuis qu’un village de paysans baptisé Librebourg s’était construit à proximité, adieu la tranquillité !
Un homme se tenait sur le perron de sa cabane en bois. Grand et costaud, il portait une cotte de mailles, un casque et une épée au fourreau. Il emprisonnait sa moustache de belle facture entre le pouce en l’index, l’air soucieux. Les deux hommes se saluèrent d’un signe de tête.
— Je suis le capitaine Lourk, chargé du maintien de l’ordre à Librebourg, dit-il d’un ton suffisant.
Comme le village avait grandi ! C’était une ville maintenant, pour pouvoir se payer les services d’un homme capable d’assurer la sécurité. Les paysans devaient être écrasés d’impôts, le prix de la tranquillité.
— Enchanté capitaine.
Le militaire n’était pas du genre à s’encombrer de préambules :
— Des gens se sont fait détrousser la nuit à la sortie de l’auberge de Librebourg. Des rumeurs circulent. On parle d’une association de malfaiteurs.
Fatalis caressa sa barbe blanche. Avec ses longs cheveux de la même couleur, il affichait un air vénérable. Il paraissait la cinquantaine, le double de l’âge de Lourk.
— C’est bien possible, répondit-il. Une Ligue de Voleurs, je suppose. L’accumulation de richesses en ville…
— Non ! l’interrompit le capitaine. Il s’agirait plutôt d’une confrérie secrète de mages.
Fatalis fronça les sourcils et se raidit imperceptiblement.
— Qu’est-ce qui vous fait croire cela ?
— Les clients de l’auberge ont été ensorcelés. Ils ont tous jeté leur bourse avant de rentrer chez eux.
— Rentrer chez eux ivres morts…
— On m’a dit que, régulièrement, des jeunes viennent vous voir pour devenir votre apprenti.
— Vous a-t-on dit aussi que, régulièrement, je les éconduis ? Déjà, j’aime la solitude, même si parfois elle me pèse. Ensuite, il faut un don pour pratiquer la magie. La plupart de ces gamins ne l’ont pas. Et enfin, je sens chez certains un désir d’utiliser les arts occultes à des fins malhonnêtes.
— Nous y voilà. Je fouille la forêt pour les dénicher.
De colère, Fatalis frappa le sol de son bâton.
— Jamais je n’ai pris d’apprenti, vous dis-je, jamais ! Croyez-vous que je cache des acolytes dans ma cabane ?
— Peut-être. Puis-je entrer ?
Fatalis grimaça de tristesse. Ces hommes toujours plus nombreux défrichaient la forêt et n’aimaient pas la différence. Ils avaient déjà fait fuir Aquilette, son aigle pomarin. Bientôt, ce serait son tour de devoir partir.
— Ainsi vous serez fixé, jeta-t-il. Je n’ai que faire de pièces d’or. Je sais bien que les paysans me redoutent. Vous ne devriez pas ajouter foi à leurs commérages peureux.
— Il n’y a pas de fumée sans feu. Et je dois suivre toutes les pistes.
Fatalis s’effaça pour laisser entrer le capitaine. Celui-ci parcourut du regard l’unique pièce. Devant la cheminée étaient disposés des ustensiles de cuisine. Le mobilier comprenait un lit, une grande table flanquée de deux bancs, une armoire et des étagères murales couvertes d’un fourbi de mystérieux ustensiles et substances diverses. Un mur entier était occupé par une grande bibliothèque remplie de vieux grimoires. Lourk examina les étagères et l’armoire. Il inspecta minutieusement le sol fait de planches de bois à la recherche d’une trappe.
— Un conseil, magicien : ne mettez pas les pieds en ville en ce moment, dit le capitaine en partant. Colère et peur échauffent les esprits.
— Je n’y mets jamais les pieds.
Le magicien se rassit à la table en soupirant et se replongea dans son grimoire. Hélas ! Agacé par les soupçons qui pesaient sur lui, il n’arrivait pas à se concentrer. Il referma le livre et sortit dans la clairière pour réfléchir tout en coupant du bois. Une activité physique modérée favorise la méditation.
Qui était le coupable ? Aucun magicien de la région n’était assez puissant… à part lui. Il décida de mener sa propre enquête. En démasquant le ou les coupables, il prouverait son innocence. De plus, s’il s’agissait vraiment d’une confrérie de mages, son code d’honneur lui imposait de mettre ses confrères hors d’état de nuire. Il ne pouvait pas laisser des scélérats ternir la réputation de la corporation – qui n’avait déjà pas bonne presse auprès des paysans.
D’accord, c’était décidé, mais l’air de la ville était malsain pour les magiciens. Comment procéder ? Il réfléchit tout en préparant son repas à base de plantes qu’il avait cueillies en forêt.
Voilà la solution ! Il allait faire appel à son meilleur limier : son familier. Il l’appela. Quelques minutes plus tard, un singe capucin arriva par la voie des arbres. Il se jucha sur l’épaule de Fatalis qui le caressa. Le pelage de Tiplouf était blanc à la tête, la gorge, les épaules et le haut des bras. Le reste de sa fourrure était noir. Rose était son visage. C’était un mâle d’âge moyen pour l’espèce des capucins moines : il avait cinq ans. Il mesurait environ quarante centimètres et sa grande queue préhensible avait la même longueur que son corps.
Tiplouf comprenait le langage articulé des humains mais ne le parlait pas. Il s’exprimait par le langage des signes. Comme la nuit tombait, Fatalis lui expliqua ce qu’il attendait de lui. La ville n’était qu’à quelques kilomètres. Chaque saison, elle se rapprochait. Dans la nuit sans lune, grâce à sa petite taille et à son agilité, le singe capucin n’aurait pas de mal à se faufiler en ville pour surveiller les environs de l’auberge située en périphérie. Pour plus de précautions, le magicien lança un sort de camouflage rendant son familier presque invisible.
Pendant l’absence du petit singe, Fatalis alla dormir dans sa cabane : la magie requiert une énergie formidable donc un sommeil réparateur.
Au petit matin, un Tiplouf fatigué le réveilla. Il lui expliqua par gestes qu’il avait vu quatre hommes lancer un sort à un passant qui leur avait ensuite remis un objet. Tiplouf les avait ensuite suivis jusqu’à leur repaire.
Pourrait-il le retrouver, ce repaire ? Le singe hocha la tête.
Quatre hommes, vraiment ? s’étonna Fatalis. Oui, quatre (Tiplouf présenta de nouveau quatre doigts).
On ne lance pas un sort à plusieurs, pourtant. À moins que… Fatalis farfouilla dans les étagères. La Pierre de Concentration avait disparu ! On avait dû la lui voler quand il était parti chercher des plantes en forêt, comme cela lui arrivait souvent. Cette Pierre permettait à plusieurs magiciens d’unir leurs pouvoirs pour lancer un sort puissant. Quatre médiocres deviennent ainsi un bon magicien…
Lui ne s’en servait pas, vu qu’il ne s’associait jamais à d’autres magiciens. À vrai dire, il la gardait pour éviter précisément ce qui venait d’arriver : que d’autres l’utilisent à des fins immorales. Il aurait dû la détruire. Oui, mais elle était coriace. Il fallait la jeter dans le Gouffre du Destin aux flammes si chaudes, le genre de quête interminable dont il avait horreur. Il préférait se consacrer à l’étude de la magie que parcourir le monde.
Maintenant, devait-il prévenir ce lourdaud de capitaine ? Il est dangereux de se mêler des affaires des hommes. D’un autre côté, il fallait récupérer ce fichu artefact. Fatalis y réfléchit toute la journée : il n’avait pas pour habitude de prendre des décisions hâtives.
Cependant, dès la tombée de la nuit, les événements se précipitèrent.
Fatalis venait de mémoriser les sorts d’attaque et de défense qu’il comptait utiliser le lendemain en cas de nécessité. Si ardue est la magie, qu’il faut préparer chaque sortilège avant de pouvoir l’utiliser. Dès qu’il est lancé, le sort est oublié et doit être réappris, selon le mythe de Sisyphe auquel l’humanité est enchainée.
Tel un chat indolent, le magicien s’apprêtait au sommeil quand il entendit des cris hostiles. Une troupe de paysans menaçants, tenant fourche et torche, approchait. Il les attendit devant sa porte, bien campé sur ses jambes. Le groupe s’immobilisa à un jet de pierre de distance en lançant des imprécations. Courageux mais pas téméraires. Le maire s’avança, un gars encore plus robuste que Lourk, vêtu de laine de mouton écrue, armé d’une faucille et d’une hargne vengeresse :
— Alba, la sœur du capitaine a été enlevée. Et le cœur de Tedius, lâchement agressé par toi et ta bande de sorciers, a lâché. Tu vas payer tes crimes, maudit sorcier !
Les autres renchérirent et s’avancèrent.
— Je n’y suis pour rien ! s’exclama Fatalis. Rentrez chez vous. J’aiderai le capitaine à faire justice.
La foule hésitait. Le meneur fit son boulot de meneur :
— N’écoutez pas ce beau parleur ! Exterminons ce ramassis de jeteurs de sorts ! Au bûcher les sorciers ! Tu vas vite avouer où tu détiens la jeune fille, maudite racaille ensorceleuse ! Vipère démoniaque !
Il avança vers Fatalis, dans la posture agressive du mâle dominant, regard dur, mâchoire contractée. Le magicien prononça quelques mots étranges, mit la main à la bourse accrochée à se ceinture pour en tirer une poudre qui produisit des étincelles, et soudain la foule poussa un cri : Fatalis grandit et forcit. Sa tunique vert feuille le couvre à peine. Ses bottes en cuir paraissent des bottines ; sa cape, un gros mouchoir.
Mais le meneur ne se dégonfle pas. Gouverné par ses hormones, il lève sa faucille. Alors, Fatalis prononce un mot de Pouvoir et présente sa main ouverte. De sa paume jaillit une lumière d’autant plus cruelle qu’il fait nuit. Aveuglés, les paysans crient leur douleur. Le maire titube, chassant l’air de sa faucille. Décuplé par le sort d’accroissement, le coup de bâton que lui administre le magicien à la cuisse le terrasse. Les autres reculent.
— Que se passe-t-il ici ? exigea Lourk qui venait d’arriver, essoufflé, les yeux rouges.
On lui expliqua. Il fit relever le maire et disperser la foule qui n’attendait que ça.
Fatalis lui fit part de ses investigations.
— Montrez-moi leur repaire de kidnappeurs ! ordonna le capitaine fouetté par l’espoir.
Le magicien appela son familier et lui demanda de les guider. En chemin, le capitaine tenta de convaincre des paysans de leur prêter main-forte. Mais les hommes ne se sentaient pas de taille contre la magie, échaudés par la déconfiture de leur meneur. Ils ne connaissaient que deux formes de combat : le massacre ou la fuite.
— Nous y arriverons bien tous les deux, clama Lourk pour se donner du courage.
Fatalis sentit la fatigue l’envahir : les effets de son sort d’accroissement s’estompaient. Il aurait aimé une bonne nuit de sommeil avant de donner l’assaut, mais il fallait sauver la captive.
Tiplouf grimpa au sommet d’un arbre pour s’orienter. Ses capacités émerveillaient chaque jour un peu plus le magicien. Celui-ci avait eu recours aux arts occultes pour développer l’intelligence du singe quand il était bébé : la magie ne sert pas qu’à détruire.
Le trio quitta le sentier forestier. Lourk se frayait un passage à travers les frondaisons à coups d’épée, Fatalis sur ses talons.
— Votre singe est sûr que c’est par là ? s’inquiéta le capitaine. Je ne vois aucune trace.
— Je ne serais pas surpris qu’ils se soient téléportés. Ils sont plus puissants que prévu.
— Pourquoi avoir enlevé ma sœur ?
Le magicien ne répondit pas que certains sortilèges très puissants requièrent le sacrifice d’une jeune fille.
Maintenant Tiplouf tournait en rond. Par gestes, il exprimait la proximité du repaire. Mais ils ne trouvaient rien. Alors Fatalis psalmodia et gesticula, lançant un sort de dissipation de la magie. À flanc de colline apparut une entrée de tunnel dissimulée par des branchages et auparavant par la magie. Tiplouf resta dans la forêt : il craignait les souterrains. Les deux hommes s’engagèrent dans le boyau de terre soutenu par des étais à intervalle régulier. Ils tâtonnèrent dans l’obscurité jusqu’à une grande pièce éclairée par des torches. Quatre hommes étaient à table en train de manger et boire. Fatalis connaissait ces jeunes qui étaient venus le voir dans l’espoir vain de se former à ses côtés.
— Au nom de Librebourg, je vous arrête ! s’écrie Lourk en brandissant son épée.
Le chef du quatuor se met à ricaner : vol aggravé par la magie, enlèvement, séquestration et homicide involontaire : il sait que la corde l’attend. Aldus est un gringalet aux longs cheveux filasse, tout juste vingt ans. La méchanceté déforme ses traits en un rictus haineux. Contrairement aux trois autres, Fatalis a décelé en lui des dispositions pour la magie ; mais son désir de puissance et son manque de scrupules suintent par tous les pores de sa peau pâle.
Aldus tend le bras vers ses camarades. Sa main tient la Pierre de Concentration. Aussitôt, les autres joignent leur main sur celle d’Aldus. Ils commencent à psalmodier. Lourk hésite. Fatalis soupire : il est trop fatigué pour lancer un sort d’attaque après avoir lutté contre les paysans. Un combat de magie doit se préparer. Alors il fait appel à son arme de magicien : il lève son bâton magique et vise la poitrine d’Aldus. Un mot, et le bâton crache une boule de feu. Au même moment, les quatre apprentis sorciers érigent un mur de protection bleu translucide. La barrière magique absorbe la boule de feu. Ils entament ensuite un sort redoutable que Fatalis reconnait :
— Les inconscients… Ils invoquent un Démon Majeur. Personne ne pourra le contrôler.
Fatalis tend son esprit pour s’opposer au lancement du sort. Un des quatre s’effondre, victime d’une crise d’hystérie. Les trois autres tiennent bon. Tout à leur effort mental terrible, ils ne voient pas Lourk s’approcher. Une ombre monstrueuse apparait devant eux. Lourk franchit le mur de protection qui n’arrête que la magie. Il tranche la tête d’Aldus. La Pierre de Concentration roule au sol. Le sort est interrompu juste à temps : une odeur de soufre commençait à se faire sentir.
Épuisés, les trois malfaiteurs survivants restent sonnés, le regard flou, les traits décomposés.
— Trouvez une corde, dit le capitaine. Et surtout ma fille. Je surveille les lascars.
Au passage, Fatalis récupère la Pierre de Concentration. La grande pièce donne sur un couloir nauséabond. Au fond, une lourde porte en bois. Il fait coulisser le verrou et ouvre. Alba est là, allongée. C’est une belle jeune femme blonde aux yeux bleus. Elle tremble de peur en voyant Fatalis.
— Pitié, grand-père…
Ses vêtements déchirés laissent apercevoir des formes pulpeuses. Le magicien lui sourit et la couvre de sa cape. Une étrange émotion l’envahit.
— Ton père est là. Nous sommes venus te délivrer. Que t’ont-ils fait subir ?
— Ça va, ça va…
Elle se relève en gémissant. Sa lèvre inférieure tremble.
— Je ne veux plus faire serveuse à l’auberge. Que vais-je devenir ?
Il la contemple un moment. Oui, il le sent, elle possède un don pour la magie.
— Veux-tu devenir mon apprentie ?


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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 14:05

Hey ! C'est parti, pour un com' complètement subjectif !


Lordius a écrit:
Merci pour tous vos avis. Voici la v2 :

Assis près de la fenêtre, Fatalis était absorbé par la lecture du grimoire. Comme ce sort était complexe ! Il s’agissait de mémoriser les mots à prononcer, mais aussi les gestes à effectuer ¬– Excuse moi, mais je ne comprends pas très bien ce signe, si tu met un tiret ici, tu dois en mettre un après et continuer ta phrase, non ?et bien sûr utiliser les bons ingrédients avec le dosage requis. Ses lèvres remuaient. Il s’épongeait le front d’une main tremblante.
On frappa à la porte. Il sursauta et jura entre ses dents : tout l’exercice était à recommencer ! Il empoigna le long bâton en bois Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de dire "en bois", juste le bâton en chêne.de chêne recouvert de signes cabalistiques dont il ne se séparait jamais et alla ouvrir en maugréant : depuis qu’un village de paysans baptisé Librebourg s’était construit à proximité, adieu la tranquillité !Je pense que tu devrais découper ta phrase, là on apprend comment est le baton, qu'il ouvre la porte et qu'il y a un village à côté en une seule phrase. On est aps préssé ^^
Un homme se tenait sur le perron de sa cabane en bois. Grand et costaud, il portait une cotte de mailles, un casque et une épée au fourreau. Il emprisonnait sa moustache de belle facture entre le pouce en l’index, l’air soucieux. Les deux hommes se saluèrent d’un signe de tête.
— Je suis le capitaine Lourk, chargé du maintien de l’ordre à  Librebourg, dit-il d’un ton suffisant.C'est pas nécéssaire de le dire je pense, d'autant qu'un ton suffisant ne me dis pas grand chose
Comme le village avait grandi ! C’était une ville maintenant, pour pouvoir se payer les services d’un homme capable d’assurer la sécurité. Les paysans devaient être écrasés d’impôts, le prix de la tranquillité.
— Enchanté capitaine.
Le militaire n’était pas du genre à s’encombrer de préambules :
— Des gens se sont fait détrousser la nuit à la sortie de l’auberge de Librebourg. Des rumeurs circulent. On parle d’une association de malfaiteurs.
Fatalis caressa sa barbe blanche. Avec ses longs cheveux de la même couleur, il affichait un air vénérable. Pour rejoindre les avis des autres, ça rajoute un peu de cliché à ton texte donc bon...Il paraissait la cinquantaine, le double de l’âge de Lourk.Phrase inutile, il a les cheveux blancs et de la barbe, on comprend qu'il est vieux. Tu aurais pu plutôt dire plus tôt que le garde paraissait la trentaine.
— C’est bien possible, répondit-il. Une Ligue de Voleurs, je suppose. L’accumulation de richesses en ville…
— Non ! l’interrompit le capitaine. Il s’agirait plutôt d’une confrérie secrète de mages.
Fatalis fronça les sourcils et se raidit imperceptiblement.Les adverbes, c'est le mal. On doit pouvoir comprendre ton personnage autrement.
— Qu’est-ce qui vous fait croire cela ?
— Les clients de l’auberge ont été ensorcelés. Ils ont tous jeté leur bourse avant de rentrer chez eux.
— Rentrer chez eux ivres morts…
— On m’a dit que, régulièrement, des jeunes viennent vous voir pour devenir votre apprenti.
— Vous a-t-on dit aussi que, régulièrement, je les éconduis ? Déjà, j’aime la solitude, même si parfois elle me pèse. Ensuite, il faut un don pour pratiquer la magie. La plupart de ces gamins ne l’ont pas. Et enfin, je sens chez certains un désir d’utiliser les arts occultes à des fins malhonnêtes.
— Nous y voilà. Je fouille la forêt pour les dénicher.
De colère, On comprend qu'il est en colère, c'ets comme si tu disait : il pleurait de tristesse, ça fait aucun sens.Fatalis frappa le sol de son bâton.
— Jamais je n’ai pris d’apprenti, vous dis-je, jamais ! Croyez-vous que je cache des acolytes dans ma cabane ?
— Peut-être. Puis-je entrer ?
Fatalis grimaça de tristesse.C'est pas vraiment de la tristesse, de l'agaçement où je ne sais pas, bref ça rajoute du cliché dans le personnage. Ces hommes toujours plus nombreux défrichaient la forêt et n’aimaient pas la différence. Ils avaient déjà fait fuir Aquilette, son aigle pomarin. Bientôt, ce serait son tour de devoir partir.
— Ainsi vous serez fixé, jeta-t-il. Je n’ai que faire de pièces d’or. Je sais bien que les paysans me redoutent. Vous ne devriez pas ajouter foi à leurs commérages peureux.
— Il n’y a pas de fumée sans feu. Et je dois suivre toutes les pistes.
Fatalis s’effaça pour laisser entrer le capitaine. Celui-ci parcourut du regard l’unique pièce. Devant la cheminée étaient disposés des ustensiles de cuisine. Le mobilier comprenait un lit, une grande table flanquée de deux bancs, une armoire et des étagères murales couvertes d’un fourbi de mystérieux ustensiles et substances diverses. Un mur entier était occupé par une grande bibliothèque remplie de vieux grimoires. Lourk examina les étagères et l’armoire. Il inspecta minutieusement le sol fait de planches de bois à la recherche d’une trappe.Ouai, ça fait description pour description, tu devrais faire en sorte que le garde se déplace, retourne des livres, soupese des ustenciles, je ne sais pas, une fouille plus complexe pour que ça fasse plus joli. Et essaye de mettre des figures de style dans les comparaison. Parce que "Dans ma chambre, il y avait un lit, deux bibliothèques et un bureau avec un ordi dessus" Ouai ok, mais bon c'est plat...
— Un conseil, magicien : ne mettez pas les pieds en ville en ce moment, dit le capitaine en partant. Colère et peur échauffent les esprits.
— Je n’y mets jamais les pieds.
Le magicien se rassit à la table en soupirant et se replongea dans son grimoire. Hélas ! Agacé par les soupçons qui pesaient sur lui, il n’arrivait pas à se concentrer. Il referma le livre et sortit dans la clairière pour réfléchir tout en coupant du bois. Une activité physique modérée favorise la méditation.
Qui était le coupable ? Aucun magicien de la région n’était assez puissant… à part lui. Il décida de mener sa propre enquête. En démasquant le ou les coupables, il prouverait son innocence. De plus, s’il s’agissait vraiment d’une confrérie de mages, son code d’honneur lui imposait de mettre ses confrères hors d’état de nuire. Il ne pouvait pas laisser des scélérats ternir la réputation de la corporation – qui n’avait déjà pas bonne presse auprès des paysans.
D’accord, c’était décidé, mais l’air de la ville était malsain pour les magiciens. Comment procéder ? Il réfléchit tout en préparant son repas à base de plantes qu’il avait cueillies en forêt.Tu devrais un peu dévelloper ce passage, genre je sais pas, faire un paragraphe plutôt action où il n'arrive pas à se concentrer et va coper du bois et un autre où il réfléchit. Fin ce ne sont que des hypothèses, tu fais comme tu veux.
Voilà la solution ! Il allait faire appel à son meilleur limier : son familier. Il l’appela. Comment en le sifflant ?Quelques minutes plus tard, un singe capucin arriva par la voie des arbres. Il se jucha sur l’épaule de Fatalis qui le caressa. Le pelage de Tiplouf était blanc à la tête, la gorge, les épaules et le haut des bras.Il était blanc, c'est plat, met des comparaison. Par contre, Fatalis et tiplouf, ça casse un peu l'epicness du truc, appeller un singe blanc tiplouf... Le reste de sa fourrure était noire. Rose était son visage. C’était un mâle d’âge moyen pour l’espèce des capucins moines : il avait cinq ans. Il mesurait environ quarante centimètres et sa grande queue préhensible avait la même longueur que son corps.Passage explicatif dont on aurait pu se passer, fais un truc plus joli.
Tiplouf comprenait le langage articulé des humains mais ne le parlait pas. Il s’exprimait par le langage des signes. Comme la nuit tombait, Fatalis lui expliqua ce qu’il attendait de lui. La ville n’était qu’à quelques kilomètres. Chaque saison, elle se rapprochait. Dans la nuit sans lune, grâce à sa petite taille et à son agilité, le singe capucin n’aurait pas de mal à se faufiler en ville pour surveiller les environs de l’auberge située en périphérie. Pour plus de précautions, le magicien lança un sort de camouflage rendant son familier presque invisible.
Pendant l’absence du petit singe, Fatalis alla dormir dans sa cabane : la magie requiert une énergie formidable donc un sommeil réparateur.
Au petit matin, un Tiplouf fatigué le réveilla. Il lui expliqua par gestes qu’il avait vu quatre hommes lancer un sort à un passant qui leur avait ensuite remis un objet. Tiplouf les avait ensuite suivis jusqu’à leur repaire.Narration un peu rapide, je trouve. Je suis lent ^^
Pourrait-il le retrouver, ce repaire ? Le singe hocha la tête.
Quatre hommes, vraiment ? s’étonna Fatalis. Oui, quatre (Tiplouf présenta de nouveau quatre doigts). pas la peine de mettre des parenthèse, " Tiplouf agita quatre doigts" est mieux ou t'écris ce que tu veux, mais t'as compris l'idée.
On ne lance pas un sort à plusieurs, pourtant. À moins que… Fatalis farfouilla dans les étagères. La Pierre de Concentration avait disparu ! On avait dû la lui voler quand il était parti chercher des plantes en forêt, comme cela lui arrivait souvent. Cette Pierre permettait à plusieurs magiciens d’unir leurs pouvoirs pour lancer un sort puissant. Quatre médiocres deviennent ainsi un bon magicien… Supposition un peu rapide, fin, j'aurai emmener ça autrement. genre tiplouf a vu les bandits brandir une pierre et le vieux en déduis des trucs...
Lui ne s’en servait pas, vu qu’il ne s’associait jamais à d’autres magiciens. À vrai dire, il la gardait pour éviter précisément ce qui venait d’arriver : que d’autres l’utilisent à des fins immorales. Il aurait dû la détruire. Oui, mais elle était coriace. Il fallait la jeter dans le Gouffre du Destin aux flammes si chaudes, le genre de quête interminable dont il avait horreur. Il préférait se consacrer à l’étude de la magie que parcourir le monde.Ouh que ça fait cliché...
Maintenant, devait-il prévenir ce lourdaud de capitaine ? Il est dangereux de se mêler des affaires des hommes. D’un autre côté, il fallait récupérer ce fichu artefact. Fatalis y réfléchit toute la journée : il n’avait pas pour habitude de prendre des décisions hâtives.
Cependant, dès la tombée de la nuit, les événements se précipitèrent.
Fatalis venait de mémoriser les sorts d’attaque et de défense qu’il comptait utiliser le lendemain en cas de nécessité. Si ardue est la magie, qu’il faut préparer chaque sortilège avant de pouvoir l’utiliser. Dès qu’il est lancé, le sort est oublié et doit être réappris, selon le mythe de Sisyphe auquel l’humanité est enchainée.C'est un peu idiot comme principe de magie, je trouve, qu'on doive préparer ses sots ok. Mais qu'on doive les réapprendre par la suite... Un magicien expérimenté, ça perd tous son sens pour le coup.
Tel un chat indolent, le magicien s’apprêtait au sommeil quand il entendit des cris hostiles."Le vieillard somnolait comme un chat, lorsqu'un cris retenti" les débuts du style "Tel le serpent, ses attaques étaient rapides et venimeuses", ça fait un peu stupide je trouve... Une troupe de paysans menaçantsTu pourrais décrire en quoi ils sont menaçant, c'ets comme si tu disais "Tom était un gentil garçon" Il est gentil parce qu'il fait quelque chose non ? parce que là, j'ai les paysans de Kaamelott dans ma tête genre "on se révolte, mais on sait pas pourquoi ^^, tenant fourche et torche, approchait. Il les attendit devant sa porte, bien campé sur ses jambes. Le groupe s’immobilisa à un jet de pierre de distance en lançant des imprécations. Courageux mais pas téméraires. Le maire s’avança, un gars encore plus robuste que Lourk, vêtu de laine de mouton écrue, armé d’une faucille et d’une hargne vengeresse :Vengeresse ? vengeresse de quoi ?
— Alba, la sœur du capitaine a été enlevée. Et le cœur de Tedius, lâchement agressé par toi et ta bande de sorciers, a lâché. Tu vas payer tes crimes, maudit sorcier !
Les autres renchérirent et s’avancèrent.
— Je n’y suis pour rien ! s’exclama Fatalis. Rentrez chez vous. J’aiderai le capitaine à faire justice.
La foule hésitait. Le meneur fit son boulot de meneur :
— N’écoutez pas ce beau parleur ! Exterminons ce ramassis de jeteurs de sorts ! Au bûcher les sorciers ! Tu vas vite avouer où tu détiens la jeune fille, maudite racaille ensorceleuse ! Vipère démoniaque !Le dialogue est cliché, tu devrais chai pas... jouer un peu entre le magicien els villageois, qu'on se rende un peu compte que c'ets aps jojo le clodo le magicien
Il avança vers Fatalis, dans la posture agressive du mâle dominant,La posture agressive du mâle dominant ? Ouh laaa, joue sur d'autres trucs pour el fair paraitre impressionnant. regard dur, mâchoire contractée. Le magicien prononça quelques mots étranges, mit la main à la bourse accrochée à se ceinture pour en tirer une poudre qui produisit des étincelles, et soudain la foule poussa un cri : Fatalis grandit et forcit. Sa tunique vert feuille le couvre à peine. Ses bottes en cuir paraissent des bottines ; sa cape, un gros mouchoir.
Mais le meneur ne se dégonfle pas. Gouverné par ses hormonesdévellope plutôt la psychologie du personnage, je pense que le mot hormones n'as aps sa place dans un texte de HF, il lève sa faucille. Alors, Fatalis prononce un mot de Pouvoir et présente sa main ouverte. De sa paume jaillit une lumière d’autant plus cruelle qu’il fait nuit. Aveuglés, les paysans crient leur douleur. Le maire titube, chassant l’air de sa faucille. Décuplé par le sort d’accroissement, le coup de bâton que lui administre le magicien à la cuisse le terrasse. Les autres reculent.
— Que se passe-t-il ici ? exigea Lourk qui venait d’arriver, essoufflé, les yeux rouges.
On lui expliqua. Il fit relever le maire et disperser la foule qui n’attendait que ça.
Fatalis lui fit part de ses investigations.
— Montrez-moi leur repaire de kidnappeurs ! ordonna le capitaine fouetté par l’espoir.
Le magicien appela son familier et lui demanda de les guider. En chemin, le capitaine tenta de convaincre des paysans de leur prêter main-forte. Mais les hommes ne se sentaient pas de taille contre la magie, échaudés par la déconfiture de leur meneur. Ils ne connaissaient que deux formes de combat : le massacre ou la fuite.
— Nous y arriverons bien tous les deux, clama Lourk pour se donner du courage.
Fatalis sentit la fatigue l’envahir : les effets de son sort d’accroissement s’estompaient. Il aurait aimé une bonne nuit de sommeil avant de donner l’assaut, mais il fallait sauver la captive.
Tiplouf grimpa au sommet d’un arbre pour s’orienter. Ses capacités émerveillaient chaque jour un peu plus le magicien. Celui-ci avait eu recours aux arts occultes pour développer l’intelligence du singe quand il était bébé : la magie ne sert pas qu’à détruire.
Le trio quitta le sentier forestier. Lourk se frayait un passage à travers les frondaisons à coups d’épée, Fatalis sur ses talons.
— Votre singe est sûr que c’est par là ? s’inquiéta le capitaine. Je ne vois aucune trace.
— Je ne serais pas surpris qu’ils se soient téléportés. Ils sont plus puissants que prévu.
— Pourquoi avoir enlevé ma sœur ?
Le magicien ne répondit pas que certains sortilèges très puissants requièrent le sacrifice d’une jeune fille.
Maintenant Tiplouf tournait en rond. Par gestes, il exprimait la proximité du repaire. Mais ils ne trouvaient rien. Alors Fatalis psalmodia et gesticula, lançant un sort de dissipation de la magie. À flanc de colline apparut une entrée de tunnel dissimulée par des branchages et auparavant par la magie. Tiplouf resta dans la forêt : il craignait les souterrains. Les deux hommes s’engagèrent dans le boyau de terre soutenu par des étais à intervalle régulier. Ils tâtonnèrent dans l’obscurité jusqu’à une grande pièce éclairée par des torches. Quatre hommes étaient à table en train de manger et boire. Fatalis connaissait ces jeunes qui étaient venus le voir dans l’espoir vain de se former à ses côtés.
— Au nom de Librebourg, je vous arrête ! s’écrie Lourk en brandissant son épée.
Le chef du quatuor se met à ricaner : vol aggravé par la magie, enlèvement, séquestration et homicide involontaire : il sait que la corde l’attend. Aldus est un gringalet aux longs cheveux filasse, tout juste vingt ans. La méchanceté déforme ses traits en un rictus haineux. Contrairement aux trois autres, Fatalis a décelé en lui des dispositions pour la magie ; mais son désir de puissance et son manque de scrupules suintent par tous les pores de sa peau pâle.
Aldus tend le bras vers ses camarades. Sa main tient la Pierre de Concentration. Aussitôt, les autres joignent leur main sur celle d’Aldus. Ils commencent à psalmodier. Lourk hésite. Fatalis soupire : il est trop fatigué pour lancer un sort d’attaque après avoir lutté contre les paysans. Un combat de magie doit se préparer. Alors il fait appel à son arme de magicien : il lève son bâton magique et vise la poitrine d’Aldus. Un mot, et le bâton crache une boule de feu. Au même moment, les quatre apprentis sorciers érigent un mur de protection bleu translucide. La barrière magique absorbe la boule de feu. Ils entament ensuite un sort redoutable que Fatalis reconnait :
— Les inconscients… Ils invoquent un Démon Majeur. Personne ne pourra le contrôler.
Fatalis tend son esprit pour s’opposer au lancement du sort. Un des quatre s’effondre, victime d’une crise d’hystérie. Les trois autres tiennent bon. Tout à leur effort mental terrible, ils ne voient pas Lourk s’approcher. Une ombre monstrueuse apparait devant eux. Lourk franchit le mur de protection qui n’arrête que la magie. Il tranche la tête d’Aldus. La Pierre de Concentration roule au sol. Le sort est interrompu juste à temps : une odeur de soufre commençait à se faire sentir.
Épuisés, les trois malfaiteurs survivants restent sonnés, le regard flou, les traits décomposés.Le combat a un rendu, un peu fouilli, c’est difficile de faire un beau combat. Mais déjà que les mouvements sont pas clair, on a l'impression que le vieux les one shot, tu devrais jouer sur genre ses articulations qui lui font mal ou je sais pas qu'ils invoquent carrément le démon ça aurait pu être épique
— Trouvez une corde, dit le capitaine. Et surtout ma fille. Je surveille les lascars.
Au passage, Fatalis récupère la Pierre de Concentration. La grande pièce donne sur un couloir nauséabond. Au fond, une lourde porte en bois. Il fait coulisser le verrou et ouvre. Alba est là, allongée. C’est une belle jeune femme blonde aux yeux bleus. Elle tremble de peur en voyant Fatalis.
— Pitié, grand-père…
Ses vêtements déchirés laissent apercevoir des formes pulpeuses. Le magicien lui sourit et la couvre de sa cape. Une étrange émotion l’envahit.
— Ton père est là. Nous sommes venus te délivrer. Que t’ont-ils fait subir ?
— Ça va, ça va…ça va, ça va ? Ils sont gentil les méchants là ^^
Elle se relève en gémissant. Sa lèvre inférieure tremble.
— Je ne veux plus faire serveuse à l’auberge. Que vais-je devenir ?Est ce que c'est vraiment le moment de dire ça ?
Il la contemple un moment. Oui, il le sent, elle possède un don pour la magie.
— Veux-tu devenir mon apprentie ?Ouh la, ça va trop vite ton histoire, elle est pas censé avoir un don pour devenir magicienne ? Je rejoins les avis des autres



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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 18:57

Merci ! Ça, c'est de la relecture minutieuse.
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 21:05

J'ai le plaisir de vous informer que ma nouvelle a été retenue pour le prochain numéro du webzine Absinthe.

Je remercie chaleureusement mes relecteurs de ce forum qui m'ont bien aidé à peaufiner le texte.
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MessageSujet: Re: La Pierre de Concentration   La Pierre de Concentration Icon_minitime

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