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 Ceux des Portes

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MessageSujet: Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeLun 5 Mai 2014 - 14:56

Deuxième extraits de mon recueil de Nouvelle en cours d'écriture. Plus long que Viva Las Vegas, plus étrange aussi... J'ai hésité entre le poster ici ou dans la fantasy, vous me direz Smile
Pour ce texte j'ai choisis de ne pas mettre de tirets aux dialogues, dans Word ça passe très bien, ici, on verra bien xD Je vais faire en sorte que ça soit lisible :)Enjoy !




Ceux des portes


9 juillet


Colette et Eustache avancent en poussant leurs caddies.
Tout autour d’eux c’est le silence, le vide, la nature sauvage et les immeubles abandonnés. Cela fait plusieurs semaines qu’ils marchent et les voilà enfin arrivés quelque part.
Ce quelque part est semblable aux autres qu’ils ont déjà traversés : sans vie, en ruine et envahit de verdure. A l’image du monde et de ce qu’il en reste.
Les avenues et les rues sont encombrées de débris, de caillasses, d’épaves de voitures ou de camions et d’herbes plus hautes que les hommes. Se frayer un chemin dans ce foutoir n’est pas tâche aisée mais Colette et Eustache s’y appliquent avec ardeur.
Dans les caddies il y a toute leur vie. Tout ce qu’ils peuvent transporter et ce dont ils ne peuvent, ou ne veulent pas se séparer, de grosses réserves de nourritures et d’eau potable et bien trop d’armes pour seulement deux personnes. Leurs vêtements sont usés et troués de partout, rafistolés avec les moyens du bord et tout plein de tâches. Eustache porte un long manteau style trench et Colette une veste en jean. Les deux ont le crâne rasé, le meilleur moyen de lutter contre les poux quand l’hygiène n’est pas la première des priorités. Leurs bottes font peine à voir mais elles les mènent droit devant depuis si longtemps déjà qu’ils ne peuvent pas leur en vouloir.
Dans le silence ambiant le grincement de la roue avant droite du caddie d’Eustache est comme un hurlement ; ni l’un ni l’autre ne parle. Colette finit cependant par prononcer quelques mots d’une voix rocailleuse en pointant un immeuble du doigt.

On s’installe dans celui-là ?

Eustache hoche la tête pour lui répondre et les voilà replonger dans un mutisme profond.
Bien qu’ils ne les voient pas d’où ils sont, ils savent que tous les halls sont comme celui dans lequel ils viennent de pénétrer : sans porte à l’entrée, et sans aucune porte tout court.
Au rez-de-chaussée aucun appartement n’est utilisable, trop encombré de débris et, pour certains, de squelettes. Eustache et Colette ne trouvent leur bonheur qu’au troisième étage : un petit appartement tout simple où, comme partout, ne se trouve aucune porte. Dans ce qui fut autrefois un salon trône un vieux canapé mangé par les mites et les restes d’une armoire ou peut-être d’un buffet.

Ça te va ? demande Eustache en se raclant la gorge.
Oui. Un peu de nettoyage et ce sera parfait.

Satisfaits de leur trouvaille, ils déposent leurs lourds sacs à dos et redescendent pour monter les caddies, pestant et soufflant sous l’effort.
Pendant qu’Eustache débarrasse l’appartement des meubles en kit et du vieux canapé miteux, Colette installe dans la cage d’escalier des avertisseurs sonores tout simple : quelques ficelles et autant de casseroles prêtes à tomber dès que les fils cèderont, si jamais ils devaient céder.
A la place du sofa se trouvent maintenant deux matelas fins et deux duvets qui ont vécu, et subit, un sacré paquet d’années. Perdu sur le matelas de gauche, celui le plus près du trou béant servant de fenêtre, une vieille peluche, souvenir d’une gamine morte trop jeune.
Par terre, un peu plus loin, Eustache a entreposé tout ce qu’il faut pour le repas du soir : un réchaud trop vieux, une poêle dans le même état et une boite de haricots. Pour finir de préparer l’endroit, Eustache et Colette vérifie l’état de chacune de leurs armes et en disposent un peu partout dans l’appartement.
La nuit tombant, ils avalent en vitesse leur repas et s’endorment presque aussitôt.


10 juillet


Dès le lever du jour, ils s’activent. Ils laissent leurs affaires dans l’appartement et  descendent dans la rue, armés et un sac sur le dos.
Les alentours de l’immeuble étant plus envahit par des carcasses rouillées de voitures que par la nature sauvage, Eustache et Colette sont forcés de s’éloigner un peu. Ils trouvent l’endroit parfait où installer leurs pièges à un ou deux kilomètres au nord, dans un large parterre d’herbe folle et de buissons.
Les quelques collets et pièges à graines installés, le couple s’en va pousser un peu plus loin ses explorations. La matinée est belle et tout est calme.
Ils fouillent quelques cadavres de voitures, des épaves de camions mais ne trouvent rien d’intéressant, juste une petite vahiné sans tête collée sur un tableau de bord et un sapin parfumé sans parfum depuis longtemps.
Après avoir fouillé les véhicules, ils s’attaquent aux bâtiments en jetant leur dévolu sur un petit immeuble tout décrépit. Pour aller plus vite, ils se séparent : Eustache s’occupe des locaux et du sous-sol tandis que Colette part jeter un rapide coup d’œil dans les étages.
Rien dans le local poubelle et rien dans l’ancien local à vélo, Eustache se dirige donc, avec un peu d’appréhension et son arme pointé droit devant lui, vers l’escalier menant au parking souterrain. Il fait très sombre mais ses yeux s’habituent vite.
Au premier, Colette ne trouve que des appartements vides, dans un triste état et envahit de poussières et d’insectes. Au second pareil et au troisième la même chose. Colette s’arrête, et son cœur aussi, alors qu’elle vient de poser le pied au quatrième étage. Au fond du couloir à gauche, elle aperçoit une porte ouverte. Sans bruit, presque sans respirer et sur ses gardes, elle avance lentement. Son cœur bat si vite et si fort qu’elle a l’impression qu’il s’entend et résonne. Quelques gouttes de sueur coulent dans son dos tandis qu’elle approche, ses mains tremblent et Colette meurt d’envie de faire demi-tour. Elle continue tout de même à avancer et arrive au niveau de la porte.
Elle est à moitié sur ses gonds et à moitié en ruine, éparpillée sur le sol. Derrière elle, l’appartement est semblable aux autres. Colette soupire de soulagement et,  juste après, hurle de peur quand quelqu’un l’attrape par l’épaule.

C’est moi ! s’exclame Eustache.

Colette s’était retournée d’un bloc et avait failli le frapper. Elle tombe dans ses bras et lui explique :

Tu m’as fais peur.
Désolé. Tu as trouvé quelque chose ?
Rien du tout. C’est vide. Et toi ?
Pareil. Même au sous-sol. On part ?

Colette acquiesce en hochant la tête et ils quittent l’immeuble sans se presser. Une fois dehors, ils attaquent le trajet de retour, main dans la main et plein d’insouciance, même pour Colette. Sur la route, ils croisent une biche qui s’enfuit en les apercevant et deux ou trois lapins qui cavalent entre les herbes et les voitures.
Arrivés au pied de l’immeuble où ils se sont installés, Eustache a comme un mauvais pressentiment. Pressentiment qui va en s’empirant tandis qu’ils gravissent les étages et qui devient une inquiétude certaine quand ils arrivent devant l’appartement.
A l’intérieur, tout est saccagé.

Putain, lâche Eustache.

Colette et lui se mette rapidement à faire l’inventaire de leurs affaires. Le sac d’Eustache a disparut ainsi que plusieurs de leurs armes et de la quasi-totalité de leur réserve de nourriture. Hors de lui, Eustache donne un coup dans le mur et Colette essaye de rassembler ce qui leur reste. En ramassant la peluche, balancée sur le balcon, elle aperçoit comme un mouvement dans l’immeuble d’en face. Immobile, elle le fixe. Là ! Quelqu’un qui coure et qui grimpe les escaliers quatre à quatre.

Eustache ! Il est dans l’immeuble en face !
On y va !

Les deux quittent l’appartement beaucoup plus vite qu’ils n’y étaient entré, s’arrêtant à peine le temps d’attraper le dernier fusil qu’il leur reste et quelques boites de munitions cachées dans un coin sous des débris.
Ils franchissent au pas de course les quelques dizaines de mètres qui séparent les deux immeubles et se jettent aussitôt dans la cage d’escalier. Au diable la prudence, il faut qu’ils le rattrapent !
Ils entendent ses bruits de pas tandis qu’il se presse à gravir les étages le plus vite possible. Colette en tête, le couple se donne à fond pour le rattraper, ils avalent les marches et les étages sans s’arrêter.

Tu vas voir ! menace Eustache en gueulant.

Et ils continuent de courir, de courir et de monter ; plus haut, le voleur ne semble pas enclin à s’arrêter. Ils finissent par arriver au sommet de l’immeuble et à sortir sur le toit, si pressés et énervés qu’ils ne remarquent pas que la porte du sas est là, grande ouverte mais bien fixée sur ses gonds.
Soufflant comme des bœufs ils se tiennent les côtes en regardant de tous les côtés, à droite et à gauche. Personne. Ils ne sont que deux, aucune trace du voleur.

Putain, c’est quoi ce délire ? marmonne Colette.
Il est où ?

Eustache court jusqu’au bord de l’immeuble, s’appuie sur le parapet et regarde vers le bas, au cas où... Rien. Il se tourne vers Colette et, alors que son cœur semble s’arrêter, écarquille les yeux comme jamais.
Il voit, béante derrière sa compagne, la porte, ouverte vers un escalier immense mais pas celui du bâtiment.

Colette ! Derrière-toi !

La jeune femme se retourne au moment où un cri strident et des craquements s’échappent de la cage d’escalier démoniaque. Une ombre, sans forme véritable, se meut le long des murs, comme une flamme qui lècherait son âtre.
Plus par réflexe que par une véritable réflexion, Colette se jette sur la porte et la ferme d’un coup sec avant de la rouvrir, cette fois, sur la bonne cage d’escalier. Eustache l’a déjà rejoint et, ensemble, ils se précipitent pour faire le chemin inverse.
Après trois volées de marches dévalées, une immense ombre se dessine sur les marches un peu plus bas. Sans réfléchir, ils quittent la cage d’escalier et se jettent dans un couloir où chaque appartement est doté d’une belle porte en bois bien solide. De toutes celles ouvertes s’échappent des hurlements métalliques et crissant et des craquements presque organiques ; et ces ombres...
Pas loin, une porte est encore fermée mais la poignée s’agite de plus en plus violemment. Eustache arme le fusil et tire. La porte explose en plusieurs centaines de copeaux et le couple se glisse dans l’appartement. Partout, des portes. A grand renfort de coups de pieds et de cartouches, ils les détruisent toutes du mieux qu’ils peuvent.
Le cœur battant la chamade et la sueur inondant leurs dos, ils essayent de trouver un moyen de quitter le bâtiment sans prendre le temps de s’arrêter. Ils se précipitent sur le balcon et, pendant qu’Eustache arrose de son chargeur l’appartement et, via ce qu’il reste de la porte d’entrée, le couloir, Colette enjambe le garde-fou et se jette sur le balcon suivant. Prenant la relève, elle permet à Eustache de la rejoindre.
L’appartement où ils ont atterrit est comme celui d’où ils ont décollé : remplit de portes ouvertes qui dévoilent ce long escalier dont on ne voit pas le fond et d’où émergent ces ombres, à la limite du physique et de l’invisible. Et toujours ces cris.
Colette y laisse ses dernières balles mais Eustache a ainsi le temps de s’envoler pour un troisième balcon et, quand elle l’a rejoint, de jeter cette relique qu’il traîne depuis quelques années dans l’appartement maintenant noir comme la nuit. La grenade explose et les cris sont couverts l’espace d’une seconde.
Ils doivent franchir une nouvelle fois le vide pour, enfin, trouver un appartement vide de porte. Eustache manque d’ailleurs de tomber et ce n’est que les réflexes de Colette qui lui épargnent de s’écraser sur les pavés.
Ils traversent l’appartement en courant et retournent dans le couloir, fonçant à l’opposé de cette noirceur ondulante. Arrivé à l’autre cage d’escalier, Eustache se retourne.

Fonce ! Je te rejoins !

Colette obéit sans discuter et Eustache ouvre le feu, dépensant ses dernières munitions à tenter de ralentir la marée noire et s’enfuit quand elle semble ralentir. Il laisse tomber son arme qui ne lui sert plus à rien.
Quand Eustache atteint le rez-de-chaussée, Colette est déjà dehors à lui hurler de se dépêcher. Il ne se retourne pas mais il entend les cris, il sent les ombres, toujours plus proche, si proche que les murs à sa droite et sa gauche se teintent d’une couleur de suie qui le terrifie. Prit d’une pointe de côté, il continue de courir quand il ne rêve que de s’arrêter et de souffler, de se reposer loin de tout ça...
Le soleil l’agresse mais la main tendue de Colette l’invite à continuer ce qu’il fait, les yeux plissés et le visage grimaçant.
Colette ralentit et finit par s’arrêter au bout d’une centaine de mètres. Elle se retourne et lâche :

Putain !

De chacune des fenêtres du bâtiment s’enfuient maintenant des ombres, du hall aussi.
Autour d’eux, d’autres ombres s’échappent d’autres immeubles. Colette serre la main d’Eustache, elle le regarde, il la regarde et, comme un seul être, ils repartent au pas de course, fuyant le plus vite possible, le plus loin possible.


22 Août


Assis sur une chaise de fortune autour d’une table de fortune, Colette et Eustache déjeunent d’un ragoût de lapin et de quelques baies ramassées le matin même. Ils sont, depuis trois jours, installés dans une petite maison de banlieue et plutôt confiant quant à la sécurité de l’endroit.
Eustache fourre une poignée de baies dans sa bouche et, mâchant lentement, se tourne vers l’extérieur. Le soleil le réchauffe agréablement et tout est calme.
Colette se lève et se dirige vers un plan de travail mangé par les mites. Dessus, leur vieux réchaud fait bouillir dans une casserole un fond d’eau et du café en poudre, petit trésor trouvé par la jeune femme la veille en fouillant une maison. La boîte était encore fermée hermétiquement et le café se laisse boire. Sa dernière tasse remontait à six ans.
Colette remplit deux petits verres en métal et en tend un à Eustache qui l’accepte avec un sourire. Le breuvage est amer et un peu trop fort mais, bien que ses papilles ne semblent pas appréciées l’expérience, Eustache se ravit de boire autre chose que de l’eau.
Il donne sa tasse à Colette qui s’occupe de nettoyer leur vaisselle dans un seau dès qu’il en a englouti le contenu ; non sans grimacer. Revenu s’asseoir à la table, il attrape un sac posé contre le mur et étale tout ce qu’il renferme. Tout un tas de légumes et de fruits dénichés à l’état sauvage dans un ancien potager le matin même. Quelques tomates, des radis, deux ou trois oignons, quelque chose de long et vert qu’ils jugent comestible sans savoir qu’il s’agit d’une courgette, et, comble du luxe, une dizaine d’énormes fraises bien rouge.
Eustache se prépare à les installer dans un petit coin défriché de la forêt qui fut autrefois un jardin proprement tondu et entretenu. Il est sur le point de sortir, la main déjà devant les yeux pour se protéger du soleil à venir quand un détail attire soudain son regard. Un bruissement dans un massif, pas loin.

Qu’est-ce qu’il y-a ? demande Colette comme il attrape la hache appuyée sur le mur, près de la sortie.

Il ne répond pas et met un pied dehors. Quelque chose se déplace dans les buissons, une ombre qui se fait discrète.
Deux bruits retentissent alors presque simultanément : d’abord le cri de Colette quand elle aperçoit l’homme à l’entrée et, juste après, BANG, le coup de feu. Eustache a le temps de se retourner pour la voir s’effondrer dans une gerbe de sang et pour voir l’homme se tourner vers lui.
Echapper à ceux des portes et finir comme ça...
BANG.
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MessageSujet: Commentaires : Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeLun 5 Mai 2014 - 15:20

J'attends avec impatience vos commentaires Smile
https://ecrire.forumactif.org/t5524-ceux-des-portes
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MessageSujet: Re: Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeLun 5 Mai 2014 - 17:23

Citation :
Ceux des portes

9 juillet

Colette et Eustache avancent en poussant leurs caddies.
Tout autour d’eux c’est le silence, le vide, la nature sauvage et les immeubles abandonnés. Cela fait plusieurs semaines qu’ils marchent et les voilà enfin arrivés quelque part.
Ce quelque part est semblable aux autres qu’ils ont déjà traversés : sans vie, en ruine et envahit de verdure. A l’image du monde et de ce qu’il en reste.
Les avenues et les rues sont encombrées de débris, de caillasses, d’épaves de voitures ou de camions et d’herbes plus hautes que les hommes. Se frayer un chemin dans ce foutoir n’est pas tâche aisée ["pas chose aisée" ou "pas une tâche aisée" je pense] mais Colette et Eustache s’y appliquent avec ardeur.
Dans les caddies il y a toute leur vie. Tout ce qu’ils peuvent transporter et ce dont ils ne peuvent, ou ne veulent pas se séparer, de grosses [un peu approximatif/pas très élégant] réserves de nourritures et d’eau potable et bien trop d’armes pour seulement deux personnes. Leurs vêtements sont usés et troués de partout, rafistolés avec les moyens du bord et tout plein [pleins] de tâches. Eustache porte un long manteau style trench [un trench donc ? ;)] et Colette une veste en jean. Les deux ont le crâne rasé, le meilleur moyen de lutter contre les poux quand l’hygiène n’est pas la première des priorités [une priorité ? la première des priorités frôle le pléonasme il me semble]. Leurs bottes font peine à voir mais elles les mènent droit devant depuis si longtemps déjà qu’ils ne peuvent pas leur en vouloir.
Dans le silence ambiant le grincement de la roue avant droite du caddie d’Eustache est comme un hurlement ; ni l’un ni l’autre ne parle. Colette finit cependant par prononcer quelques mots d’une voix rocailleuse en pointant un immeuble du doigt.

On s’installe dans celui-là ?

Eustache hoche la tête pour lui répondre et les voilà replonger [replongés] dans un mutisme profond [expression un peu cliché].
Bien qu’ils ne les voient pas d’où ils sont, ils savent que tous les halls sont comme celui dans lequel ils viennent de pénétrer : sans porte à l’entrée, et sans aucune porte tout court.
Au rez-de-chaussée aucun appartement n’est utilisable, trop encombré de débris et, pour certains, de squelettes. Eustache et Colette ne trouvent leur bonheur qu’au troisième étage : un petit appartement tout simple où, comme partout, ne se trouve aucune porte. Dans ce qui fut autrefois un salon trône un vieux canapé mangé par les mites et les restes d’une armoire ou peut-être d’un buffet.

Ça te va ? demande Eustache en se raclant la gorge.
Oui. Un peu de nettoyage et ce sera parfait.

Satisfaits de leur trouvaille, ils déposent leurs lourds sacs à dos et redescendent pour monter les caddies, pestant et soufflant sous l’effort.
Pendant qu’Eustache débarrasse l’appartement des meubles en kit et du vieux canapé miteux, Colette installe dans la cage d’escalier des avertisseurs sonores tout simple [simples] : quelques ficelles et autant de casseroles prêtes à tomber dès que les fils cèderont, si jamais ils devaient céder. [répétition]
A la place du sofa se trouvent maintenant deux matelas fins et deux duvets qui ont vécu, et subit, un sacré paquet d’années. Perdu sur le matelas de gauche, celui le plus près [maladroit] du trou béant servant de fenêtre, une vieille peluche, souvenir d’une gamine morte trop jeune [est-il nécessaire de l'expliciter ?].
Par terre, un peu plus loin, Eustache a entreposé tout ce qu’il faut pour le repas du soir : un réchaud trop vieux, une poêle dans le même état [maladroit ?] et une boite [boîte] de haricots. Pour finir de préparer l’endroit, Eustache et Colette vérifie [vérifient] l’état de chacune de leurs armes et en disposent un peu partout dans l’appartement. [ça me paraît un peu dangereux, même avec les casseroles ;)]
La nuit tombant, ils avalent en vitesse leur repas et s’endorment presque aussitôt.


10 juillet



Dès le lever du jour, ils s’activent. Ils laissent leurs affaires dans l’appartement et  [double espace] descendent dans la rue, armés et un sac sur le dos. [et les armes partout chez eux ? :D]
Les alentours de l’immeuble étant plus envahit [envahis] par des [de ?] carcasses rouillées de voitures que par la nature sauvage, Eustache et Colette sont forcés de s’éloigner un peu. Ils trouvent l’endroit parfait où installer leurs pièges à un ou deux kilomètres au nord, dans un large parterre d’herbe folle et de buissons.
Les quelques collets et pièges à graines installés, le couple [sous-entend un couple amoureux] s’en va pousser un peu plus loin ses explorations. La matinée est belle et tout est calme.
Ils fouillent quelques cadavres de voitures, des épaves de camions mais ne trouvent rien d’intéressant, juste une petite vahiné sans tête collée sur un tableau de bord et un sapin parfumé sans parfum depuis longtemps [maladroit].
Après avoir fouillé les véhicules, ils s’attaquent aux bâtiments en jetant leur dévolu sur un petit immeuble tout décrépit [décrépi]. Pour aller plus vite, ils se séparent : Eustache s’occupe des locaux et du sous-sol tandis que Colette part jeter un rapide coup d’œil dans les étages.
Rien dans le local poubelle et rien dans l’ancien local à vélo [répétition], Eustache se dirige donc, avec un peu d’appréhension et son arme pointé [pointée] droit devant lui, vers l’escalier menant au parking souterrain. Il fait très sombre mais ses yeux s’habituent vite.
Au premier, Colette ne trouve que des appartements vides, dans un triste état et envahit de poussières et d’insectes ["dans un triste état" : tu décris cet état juste après, avec la poussière et les insectes, c'est un peu comme si tu écrivais "grand et me dépassant de trois têtes" :)]. Au second pareil et au troisième la même chose [maladroit, style "oral"]. Colette s’arrête, et son cœur aussi, alors qu’elle vient de poser le pied au quatrième étage [manque un peu d'efficacité : la phrase est un peu "lente" alors que l'évènement est soudain, je pense que c'est dû à l'ordre inversé des propositions]. Au fond du couloir à gauche, elle aperçoit une porte ouverte [oh ? une porte ? :)]. Sans bruit, presque sans respirer et sur ses gardes, elle avance lentement. Son cœur bat si vite et si fort qu’elle a l’impression qu’il s’entend et résonne. Quelques gouttes de sueur coulent dans son dos tandis qu’elle approche, ses mains tremblent et Colette meurt d’envie de faire demi-tour. Elle continue tout de même à avancer et arrive au niveau de la porte [maladroit].
Elle [sur le coup, j'ai cru que c'était Colette :)] est à moitié sur ses gonds et à moitié en ruine, éparpillée sur le sol [un peu dur à visualiser par rapport à la description]. Derrière elle [la porte toujours ? un peu étrange], l’appartement est semblable aux autres. Colette soupire de soulagement et,  juste après, hurle de peur quand quelqu’un l’attrape par l’épaule [encore une fois, ça manque d'efficacité].

C’est moi ! s’exclame Eustache.

Colette s’était retournée d’un bloc et avait failli le frapper. [passage au passé certes correct mais un peu déroutant] Elle tombe dans ses bras et lui explique :

Tu m’as fais peur.
Désolé. Tu as trouvé quelque chose ?
Rien du tout. C’est vide. Et toi ?
Pareil. Même au sous-sol. On part ?

Colette acquiesce en hochant la tête et ils quittent l’immeuble sans se presser. Une fois dehors, ils attaquent le trajet de retour, main dans la main et plein d’insouciance, même pour Colette. Sur la route, ils croisent une biche qui s’enfuit en les apercevant et deux ou trois lapins qui cavalent entre les herbes et les voitures.
Arrivés au pied de l’immeuble où ils se sont installés, Eustache a comme un mauvais pressentiment. Pressentiment qui va en s’empirant tandis qu’ils gravissent les étages et qui devient une inquiétude certaine quand ils arrivent devant l’appartement. [un peu maladroit]
A l’intérieur, tout est saccagé.

Putain, lâche Eustache.

Colette et lui se mette rapidement à faire l’inventaire de leurs affaires. Le sac d’Eustache a disparut ainsi que plusieurs de leurs armes [HA ! je vous l'avais bien dit !] et de [pas de "de"] la quasi-totalité de leur réserve de nourriture. Hors de lui, Eustache donne un coup [de pied ? de poing ?] dans le mur et Colette essaye de rassembler ce qui [ce qu'il ? les deux sont peut-être possible] leur reste. En ramassant la peluche, balancée sur le balcon, elle aperçoit comme un mouvement dans l’immeuble d’en face. Immobile, elle le fixe [fixe le mouvement ? un peu maladroit]. Là ! Quelqu’un qui coure [court] et qui grimpe les escaliers quatre à quatre.

Eustache ! Il est dans l’immeuble en face !
On y va !

Les deux quittent l’appartement beaucoup plus vite qu’ils n’y étaient entré [entrés], s’arrêtant à peine le temps d’attraper le dernier fusil qu’il leur reste [ils étaient armés quand ils sont sortis, non ? ils arrivent à tenir tout ça ?] et quelques boites de munitions cachées dans un coin sous des débris.
Ils franchissent au pas de course les quelques dizaines de mètres qui séparent les deux immeubles et se jettent aussitôt dans la cage d’escalier. Au diable la prudence, il faut qu’ils le rattrapent !
Ils entendent ses bruits de pas tandis qu’il se presse à gravir les étages le plus vite possible [se presse et le plus vite possible : un peu redondant]. Colette en tête, le couple se donne à fond [ça me paraît assez familier] pour le rattraper, [un point virgule ou un point marcheraient mieux je pense] ils avalent les marches et les étages sans s’arrêter.

Tu vas voir ! menace Eustache en gueulant. [on comprend que c'est une menace à cause du choix de mots, et si tu supprimes "menace", tu peux simplifier en... je te laisse trouver]

Et ils continuent de courir, de courir et de monter ; plus haut, le voleur ne semble pas enclin à s’arrêter. Ils finissent par arriver au sommet de l’immeuble et à sortir sur le toit, si pressés et énervés qu’ils ne remarquent pas que la porte du sas est là, grande ouverte mais bien fixée sur ses gonds.
Soufflant comme des bœufs ils se tiennent les côtes en regardant de tous les côtés, à droite et à gauche. Personne. Ils ne sont que deux, aucune trace du voleur.

Putain, c’est quoi ce délire ? marmonne Colette.
Il est où ?

Eustache court jusqu’au bord de l’immeuble, s’appuie sur le parapet et regarde vers le bas, au cas où... Rien. Il se tourne vers Colette et, alors que son cœur semble s’arrêter, écarquille les yeux comme jamais.
Il voit, béante derrière sa compagne, la porte, ouverte vers un escalier immense mais pas celui du bâtiment.

Colette ! Derrière-toi !

La jeune femme se retourne au moment où un cri strident et des craquements s’échappent de la cage d’escalier démoniaque [ouh, carrément démoniaque ;)ça manque peut-être un peu de finesse, en tant cas à ce stade du texte]. Une ombre, sans forme véritable [un peu "vide", ombre évoque déjà une absence de forme, sauf description plus précise], se meut le long des murs, comme une flamme qui lècherait son âtre.
Plus par réflexe que par une véritable réflexion ["par" et "réflexion" marchent mal ensemble], Colette se jette sur la porte et la ferme d’un coup sec avant de la rouvrir, cette fois, sur la bonne cage d’escalier. Eustache l’a déjà rejoint et, ensemble, ils se précipitent pour faire le chemin inverse.
Après trois volées de marches dévalées [un peu étrange...], une immense ombre se dessine sur les marches [...et une répétition :)] un peu plus bas. Sans réfléchir, ils quittent la cage d’escalier et se jettent dans un couloir où chaque appartement est doté d’une belle porte en bois bien solide. De toutes celles ouvertes s’échappent des hurlements métalliques et crissant [crissants, le choix du mot m'a paru un peu étrange : un hurlement crissant] et des craquements presque organiques ; et ces ombres...
Pas loin, une porte est encore fermée mais la poignée s’agite de plus en plus violemment. Eustache arme le fusil et tire. La porte explose en plusieurs centaines de copeaux [un copeau c'est vraiment très petit, du coup ça s'accorde mal avec "plusieurs centaines"] et le couple se glisse dans l’appartement. Partout, des portes. A grand renfort de coups de pieds et de cartouches, ils les détruisent toutes du mieux qu’ils peuvent.
Le cœur battant la chamade et la sueur inondant leurs dos [deux participes présents à la suite et qui forment une seule proposition, c'est un peu dommage, ça alourdit la phrase], ils essayent de trouver un moyen de quitter le bâtiment [essayent de trouver un moyen de quitter : un peu alambiqué, tu dois pouvoir aller droit au but] sans prendre le temps de s’arrêter. Ils se précipitent sur le balcon et, pendant qu’Eustache arrose de son chargeur l’appartement et, via [pas super élégant] ce qu’il reste de la porte d’entrée, le couloir, Colette enjambe le garde-fou et se jette sur le balcon suivant. Prenant la relève [le retour du participe présent de l'enfer ;)], elle permet à Eustache de la rejoindre.
L’appartement où ils ont atterrit est comme celui d’où ils ont décollé : remplit de portes ouvertes qui dévoilent ce long escalier dont on ne voit pas le fond et d’où émergent ces ombres, à la limite du physique et de l’invisible [physique et invisible ne sont pas exclusifs, donc ça m'a un peu fait tiquer]. Et toujours ces cris.
Colette y laisse ses dernières balles mais Eustache a ainsi le temps de s’envoler pour un troisième balcon et, quand elle l’a rejoint, de jeter cette relique qu’il traîne depuis quelques années dans l’appartement [pendant un moment j'ai cru qu'il gardait la relique dans un appartement] maintenant noir comme la nuit. La grenade explose et les cris sont couverts l’espace d’une seconde.
Ils doivent franchir une nouvelle fois le vide pour, enfin, trouver un appartement vide de porte ["vide de porte" c'est un peu étrange, on imagine un appartement dont toutes les pièces sont remplies de portes]. Eustache manque d’ailleurs de tomber et ce n’est [ce ne sont] que les réflexes de Colette qui lui épargnent de s’écraser sur les pavés.
Ils traversent l’appartement en courant et retournent dans le couloir, fonçant à l’opposé [un peu maladroit] de cette noirceur ondulante. Arrivé à [termes pas très précis] l’autre cage d’escalier, Eustache se retourne.

Fonce ! Je te rejoins !

Colette obéit sans discuter et Eustache ouvre le feu, dépensant ses dernières munitions à tenter de ralentir la marée noire et s’enfuit quand elle semble ralentir [la seconde moitié de la phrase est confuse]. Il laisse tomber son arme qui ne lui sert plus à rien. [color=#0000ff]'il n'a pas attendu d'être à court de munitions pour arrêter, mais qu'il a plutôt attendu que la "marée noire" ralentisse, mais il a tout de même "dépens[é] ses dernières munitions"... ? je n'ai pas bien compris ce passage]
Quand Eustache atteint le rez-de-chaussée, Colette est déjà dehors à lui hurler de se dépêcher. Il ne se retourne pas mais il entend les cris, il sent les ombres, toujours plus proche [proches], si proche [idem] que les murs à sa droite et sa gauche se teintent d’une couleur de suie qui le terrifie. Prit d’une pointe de côté [point de côté est le terme standard, je ne sais pas si le féminin est considéré comme correct], il continue de courir quand ["quand" pour "alors que", possible anglicisme ?] il ne rêve que de s’arrêter et de souffler, de se reposer loin de tout ça...
Le soleil l’agresse mais la main tendue de Colette l’invite à continuer ce qu’il fait [fait : pas très précis], les yeux plissés et le visage grimaçant.
Colette ralentit et finit par s’arrêter au bout d’une centaine de mètres. Elle se retourne et lâche :

Putain !

De chacune des fenêtres du bâtiment s’enfuient maintenant des ombres, du hall aussi.
Autour d’eux, d’autres ombres [répétition] s’échappent d’autres immeubles. Colette serre la main d’Eustache, elle le regarde, il la regarde et, comme un seul être, ils repartent au pas de course, fuyant le plus vite possible, le plus loin possible.


22 Août



Assis sur une chaise de fortune autour d’une table de fortune [on sent que la répétition est faite exprès, ça m'a quand même interpellée], Colette et Eustache déjeunent d’un ragoût de lapin et de quelques baies ramassées le matin même. Ils sont, depuis trois jours, installés dans une petite maison de banlieue et plutôt confiant quant à [maladroit] la sécurité de l’endroit.
Eustache fourre une poignée de baies dans sa bouche et, mâchant lentement, se tourne vers l’extérieur. Le soleil le réchauffe agréablement et tout est calme.
Colette se lève et se dirige vers un plan de travail mangé par les mites. Dessus, leur vieux réchaud fait bouillir dans une casserole un fond d’eau et du café en poudre, petit trésor trouvé par la jeune femme la veille en fouillant une maison. La boîte était encore fermée hermétiquement et le café se laisse boire. Sa dernière tasse remontait à six ans.
Colette remplit deux petits verres en métal et en tend un à Eustache qui l’accepte avec un sourire. Le breuvage est amer et un peu trop fort mais, bien que ses papilles ne semblent pas appréciées [apprécier] l’expérience, Eustache se ravit [est ravi, "se ravir" n'existe pas en français moderne] de boire autre chose que de l’eau.
Il donne sa tasse à Colette qui s’occupe de nettoyer [s'occupe est-il nécessaire ?] leur vaisselle dans un seau dès qu’il en a englouti le contenu ; [je ne suis pas sûre que le point-virgule soit approprié ici] non sans grimacer. Revenu s’asseoir à la table, il attrape un sac posé contre le mur et étale tout ce qu’il renferme. Tout un tas de légumes et de fruits dénichés à l’état sauvage [ce sont sans doute des variétés domestiques, donc c'est un peu étrange] dans un ancien potager le matin même. Quelques tomates, des radis, deux ou trois oignons, quelque chose de long et vert qu’ils jugent comestible sans savoir qu’il s’agit d’une courgette [intrusion soudaine d'un narrateur omniscient qui sait que c'est une courgette ?], et, comble du luxe, une dizaine d’énormes fraises bien rouge [rouges].
Eustache se prépare à les installer [installer quoi ? pourquoi ?] dans un petit coin défriché de la forêt qui fut autrefois un jardin proprement tondu et entretenu. Il est sur le point de sortir, la main déjà devant les yeux pour se protéger du soleil à venir [le soleil à venir : un peu maladroit] quand un détail attire soudain son regard. Un bruissement dans un massif, pas loin.

Qu’est-ce qu’il y-a ? demande Colette comme il attrape la hache appuyée sur le mur, près de la sortie [sortie manque de précision].

Il ne répond pas et met un pied dehors. Quelque chose se déplace dans les buissons, une ombre qui se fait discrète.
Deux bruits retentissent alors presque simultanément : d’abord le cri de Colette quand elle aperçoit l’homme à l’entrée et, juste après, BANG, le coup de feu. Eustache a le temps de se retourner pour la voir s’effondrer dans une gerbe de sang et pour voir [répétition] l’homme se tourner vers lui.
Echapper à ceux des portes et finir comme ça...
BANG.



Tu es un peu vague dans les descriptions des déplacements des personnages, par exemple :
Citation :
Ils traversent l’appartement en courant et retournent dans le couloir, fonçant à l’opposé de cette noirceur ondulante. Arrivé à l’autre cage d’escalier, Eustache se retourne.
Ca manque un peu de "style", c'est assez factuel. En fait, on sent que tu imagine la scène de manière cinématographique et que tu essayes ensuite de la retranscrire à l'écrit. J'ai le même problème donc je laisse d'éventuels conseils aux autres.

Des constructions "maladroites" aussi, qui tiennent d'un style oral et ne sont pas très jolies.

Tu aimes aussi beaucoup les participes présents ;) Ils peuvent avoir tendance à alourdir la narration.

Enfin, l'absence de tirets de dialogue ne m'a pas dérangée.

Sur le fond, j'ai beaucoup aimé l'ambiance, l'idée des portes est intéressante. J'ai trouvé dommage que Colette, qui quelques lignes avant se défend aussi bien qu'Eustache, lui fasse le café et nettoie ensuite la vaisselle, c'est un couple post-apocalytique quand même, ils peuvent partager ;) Il manque peut-être des petits détails sur les personnages, pour vraiment s'attacher à eux. Ils sont un peu génériques.

Tu pourrais sans doute décrire les "ombres" de manière plus intense, pour les rendre plus effrayantes (au passage, tu répètes beaucoup le mot "ombre"). Ca pourrait valoir le coup d'établir une liste de termes pour les décrire, en choisissant des mots forts, pour étoffer la description et renforcer leur aspect "infernal". Avoir une banque de mots dans laquelle puiser évite de choisir des mots un peu moins appropriés par manque d'inspiration (c'est une vieille technique employée par quelques écrivains célèbres dont j'ai oublié le nom).

Au final, une lecture très plaisante.

Voilà. Je suis un peu fatiguée donc j'ai peut-être dit des bêtises, il faut me pardonner.
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MessageSujet: Re: Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeLun 5 Mai 2014 - 18:59

Je suis pas chez moi et sur mon téléphone du coup ma vrai réponse sera demain ! Mais quelques précisions:
je n'aime pas les cotes, tout ce qui est classique, "scolaire" je déteste, d'ou mes tournures de phrases étranges. J'adore les répétitions, les phrases bizarre, les points virgules mal venu, le langage familier qui se glisse sans prévenir.
je ne respecte rien ^^

Peut être que je posterai un de ces quatre une novella de mon cru...que des répétitions, du familier et des tournures étrange
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MessageSujet: Re: Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeMer 7 Mai 2014 - 18:43

Je n'ai pas le courage de faire une réponse aussi poussé que sur Viva Las Vegas haha, pas la même taille de texte ! Mais je vais essayer et merci pour ton commentaire Wink

Les fautes seront corrigés, merci de les avoir relevé !

Après, il y a quelques tournures à revoir mais le point important que je voulais souligner :
- presque à chaque fois que tu notes "maladroit", la "maladresse" est complètement voulue. Par exemple :
"Ils fouillent quelques cadavres de voitures, des épaves de camions mais ne trouvent rien d’intéressant, juste une petite vahiné sans tête collée sur un tableau de bord et un sapin parfumé sans parfum depuis longtemps"
Le fait de se faire suivre "parfumé" et "parfum" est à 100% volontaire. C'est mon style d'écriture, des répétitions qui viennent appuyer une évidence. Inutile, certes, mais j'adore.

Je continue mes autres explications/justifications

celui le plus près [maladroit] du trou béant servant de fenêtre, une vieille peluche, souvenir d’une gamine morte trop jeune [est-il nécessaire de l'expliciter ?].

Là, je ne vois pas la maladresse.. Et je ne vois pas non plus pourquoi il ne serait pas nécessaire de l'expliciter ? C'est un détail des plus inutiles mais un détail quand même, je ne suis pas friand des détails et explications à tout va qui, pour moi, alourdissent le texte mais c'est parfois utile et intéressant. Cette peluche nous apprend au moins une chose : dans ce monde en ruine, Colette et Eustache ne sont pas de vrais salaud sans coeur.

Rien dans le local poubelle et rien dans l’ancien local à vélo [répétition] 


Même remarque que plus haut, répétition tout à fait volontaire.

Au second pareil et au troisième la même chose [maladroit, style "oral"].

Une fois de plus, maladresse voulu. Perso', j'adore cette phrase x)

Hors de lui, Eustache donne un coup [de pied ? de poing ?] dans le mur

Chacun se fait son idée héhé il peut même taper de la tête, mais ça risque de faire mal

Immobile, elle le fixe [fixe le mouvement ? un peu maladroit].

Colette est immobile et elle fixe l'immeuble, à la recherche de ce mouvement..A revoir, peut-être.

s’arrêtant à peine le temps d’attraper le dernier fusil qu’il leur reste [ils étaient armés quand ils sont sortis, non ? ils arrivent à tenir tout ça ?] 

Je ne précise pas ce qu'ils amènent avec eux pour sortir. Pour moi, un pistolet suffit. Pour d'autre, ce sera un fusil de chasse... En tout cas, rien qui n'empêche d'embarquer un autre fusil Wink

Une ombre, sans forme véritable [un peu "vide", ombre évoque déjà une absence de forme, sauf description plus précise]

Ca pourrait être l'ombre de la porte Wink Je vois ce que tu veux dire mais je veux souligner que l'ombre n'est pas "fixe", une ombre, même informe ne "change" pas de forme. L'ombre d'un arbre, même sous le vent, reste reconnaissable. Là, l'ombre est vraiment indéfinissable, lorsqu'on pense savoir à quoi elle ressemble, elle change de forme.

De toutes celles ouvertes s’échappent des hurlements métalliques et crissant [crissants, le choix du mot m'a paru un peu étrange : un hurlement crissant]

Volontaire, fait pour souligner l'iréel de ces ombres

d’où émergent ces ombres, à la limite du physique et de l’invisible [physique et invisible ne sont pas exclusifs, donc ça m'a un peu fait tiquer]

Les ombres sont vraiment étranges, un coup elles paraissent noires et solide et la seconde d'après, transparente, à peine visible et hop, de nouveau sombre et "dur"

il continue de courir quand ["quand" pour "alors que", possible anglicisme ?] il ne rêve que de s’arrêter et de souffler, de se reposer loin de tout ça...

Non, non, je préfère juste utiliser le mot quand.

Autour d’eux, d’autres ombres [répétition] s’échappent d’autres immeubles.

La phrase elle-même est une grande répétition, celle que tu notes est aussi volontaire que celle qui suit.



Voilà, je sais pas trop quoi dire de plus. J'ai un style particulier je sais, assez difficile à assimiler et apprécier parfois, mais je ne m'arrête pas à ce que j'ai appris à l'école pour avoir une écriture et une syntaxe correct. Je dirai même que je m'en éloigne parfois Smile
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MessageSujet: Re: Ceux des Portes   Ceux des Portes Icon_minitimeJeu 8 Mai 2014 - 16:53

Citation :
Citation :
celui le plus près [maladroit] du trou béant servant de fenêtre, une vieille peluche, souvenir d’une gamine morte trop jeune [est-il nécessaire de l'expliciter ?].

Là, je ne vois pas la maladresse.. Et je ne vois pas non plus pourquoi il ne serait pas nécessaire de l'expliciter ? C'est un détail des plus inutiles mais un détail quand même, je ne suis pas friand des détails et explications à tout va qui, pour moi, alourdissent le texte mais c'est parfois utile et intéressant. Cette peluche nous apprend au moins une chose : dans ce monde en ruine, Colette et Eustache ne sont pas de vrais salaud sans coeur.
En voyant la peluche, vu l'univers, on se doute du sort de son/sa propriétaire. Du coup je trouve que "souvenir d'une gamine morte trop jeune" ça en fait "trop" ("mort trop jeune", c'est aussi assez cliché, et évident puisque c'était une "gamine"). Et quand je l'ai lu, je ne l'ai pas interprété comme étant l'opinion de Colette et Eustache (certes, c'est logique vu que le point de vue est interne, mais dans le feu de l'action ça m'a échappé Wink ). Les faire intéragir avec la peluche, ou simplement dire quelque chose à son sujet, pourrait faire passer ça de manière plus claire et plus subtile.


Citation :
Citation :
Une ombre, sans forme véritable [un peu "vide", ombre évoque déjà une absence de forme, sauf description plus précise]

Ca pourrait être l'ombre de la porte Wink Je vois ce que tu veux dire mais je veux souligner que l'ombre n'est pas "fixe", une ombre, même informe ne "change" pas de forme. L'ombre d'un arbre, même sous le vent, reste reconnaissable. Là, l'ombre est vraiment indéfinissable, lorsqu'on pense savoir à quoi elle ressemble, elle change de forme.
Elle change de forme, donc elle est... changeante ? Wink


Citation :
Citation :
d’où émergent ces ombres, à la limite du physique et de l’invisible [physique et invisible ne sont pas exclusifs, donc ça m'a un peu fait tiquer]

Les ombres sont vraiment étranges, un coup elles paraissent noires et solide et la seconde d'après, transparente, à peine visible et hop, de nouveau sombre et "dur"
Physique et invisibles n'étant pas exclusifs, c'est un peu comme dire : à la limite du froid et de l'humide (exemple de 147 fatiguée...). Ca ne fonctionne pas bien parce que ce n'est pas une opposition. Je vois ce que tu expliques, et je pense que tu peux le reformuler pour que ce soit plus efficace.


Quand je commente un texte, je relève tout ce que je peux, après, c'est bien sûr à prendre ou à laisser (bon l'orthographe c'est rarement à laisser, même si il y en a toujours qui ne se gênent pas Razz).
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