Le foot, la vie et moi

Chapitre 1

« Quel trou pommé ! » soupire Paul Vallé.
La Bouloie est un quartier qui se situe sur les hauteurs d’Hérimoncourt.
Le jeune homme observe avec dépit la façade blanche décrépite de l’immeuble du douze rue des Auges.
A peine est-il entré dans le hall, qu’un ballon de football roule à ses pieds, son propriétaire se manifeste immédiatement, un garçon aux cheveux roux et à la peau métissé.
— S’il te plait, tu peux me rendre mon ballon !
Paul lui rend son ballon en faisant une passe du pied gauche et profite pour demander :
— J’aurais besoin que tu me renseigne.
— Ca dépend, qu’as-tu à demander ?
— J’aimerais savoir s’il existe un club de foot à Hérimoncourt ?
— Il existe un club, mais je ne te conseille pas de t’inscrire.
Il parvient à piquer la curiosité de Paul :
— Ah bon, pourquoi ?
— Tout simplement parce que ce club est mal géré et ça s’en ressent dans les résultats des différentes équipes.
L’équipe des U17 dont je faisais partie était coaché par une personne qui ne connaissait pas le football, nous n’avons remporté que deux matchs depuis le début de la saison.
Bref, je t’explique cela, mais tu fais comme tu veux.  
— Merci, euh, tu t’appelles ?
— Miguel Estéban et toi ?
— Paul Vallé.

Ayant la même passion pour le foot, Paul et Miguel ont rapidement sympathisé.
Le dimanche suivant, ils se rendent au stade Bouloche pour aller voir les U19 d’Hérimoncourt qui reçoivent l’équipe réserve d’Audincourt.    
Avant de prendre une décision, Paul a besoin de se faire sa propre opinion. Tous deux prennent place en tribune, au même moment les deux acteurs entrent sur le terrain sous un ciel bleu azur typique du mois de mai.

Ce sont les hérimoncourtois qui remportent le toos et ils vont donner le coup d’envoi. Paul observe sans une perdre une miette, dès les premières minutes de jeu Hérimoncourt prend l’initiative du jeu.
Ils parviennent à tirer à deux reprises, mais à chaque fois le ballon passe largement au-dessus du but.  
Ensuite il ne se passe plus grand-chose pendant une dizaine minutes, Miguel confie à ce moment-là.
— Ils ne vont pas tarder à prendre un but.
— Je n’ai pas l’impression que l’équipe adverse a envie d’attaquer, constate Paul.

Soudainement le milieu défensif d’Audincourt intercepte le ballon, il fait une passe sur la gauche pour son milieu latéral.
Celui-ci effectue un débordement le long de la ligne de touche, puis effectue un centre en hauteur.
Dans la surface, un des défenseurs d’Hérimoncourt lâche son marquage pour jouer le ballon de la tête, mal lui en prend.
Il se fait lobé, la balle arrive jusqu’au seul joueur libre, c’est du pain bénit pour lui. Il amorti poitrine pour enchaîner avec une frappe en demi-volée, le gardien plonge en vain.

La prédiction de Miguel s’est avéré exact, dans un premier temps les visiteurs ont laissés passés l’orage avant d’endormir l’adversaire et pour finir contre-attaqué.
Hérimoncourt essaye de réagir, mais il n’y a pas besoin d’être un grand connaisseur pour s’apercevoir que les joueurs ne mettent pas la conviction suffisante dans ce qu’ils entreprennent.
Le pire, c’est quand l’un d’entre eux fait une erreur, il subit les foudres du reste de l’équipe.